dimanche 15 juin 2014

Un Ange est mort

Emporté il y a une dizaine de jours par la vilaine tumeur contre laquelle il luttait, il n'est que tant de rendre hommage à un grand rocker australien : Doc Neeson, chanteur et leader des Angels.

The Angels  "Face to Face" (1978)


Aux côtés d'AC/DC et de Rose Tatoo, The Angels représentent le meilleur du hard rock australien, un genre particulier qui sent la bière tiède, la sueur, le sang et le liquide séminal, quelque chose de sale et d'incorrect comme seul un pays de brigands (ce qu'étaient les premiers Aussies "importés") peut en produire.
 
Face to Face est le second opus des ces Anges (alors connu à l'export sous le nom de Angel City pour de bêtes questions de droit) et voit le groupe réaliser son plein potentiel ajoutant à son hard rock bluesy une bonne dose de punk rock et même quelques "machins" en directe provenance de la nouvelle scène qui agite alors la Prude Albion (la New Wave, quoi). Et, avec un chanteur avec la gouaille de Doc Neeson, l'effet est abassourdissant. Ca riffe sévère, ça soloïse relativement peu (le chorus est dieu, les frères Brewster sont ses disciples), c'est nerveux, tendu comme l'élastique du string d'une pimpante bimbo et, pour tout dire, absolument jouissif.
Et les grands moments ne manquent pas ! Du speedé Take a Long Line à l'entraînant Marseilles en passant par le feutré Out of the Blue, chaque chanson de ce Face à Face atteint son but. Bien sûr, les Anges ne sont pas les lames les plus fines du business mais ils forment une unit si resserrée et cohérente que rien n'y paraît et - mieux ! - qu'on se félicite de l'économie technique avec laquelle le groupe exécute chacune de ses compositions.
 
La chance eût-elle été de leur côté que ces Angels si peu fréquentables auraient pu changer la face du rock. Las, reste de grands albums qui ont admirablement bien vieilli avec - en tête - ce Face to Face brut de décoffrage.


1. Take A Long Line 3:02
2. Marseilles 4:50
3. After The Rain 3:11
4. Am I Ever Gonna See Your Face Again 3:39
5. Shadow Boxer 2:44
6. Comin' Down 3:21
7. Out Of The Blue 3:17
8. Can't Shake It 4:48
9. Waiting For The World 3:14
10. No Exit 6:44


Doc Neeson - vocals
John Brewster - guitar, vocals
Rick Brewster - guitar, organ
Chris Bailey - bass, vocals
Graham Bidstrup - drums


DOC NEESON
1947-2014
R.I.P.

vendredi 13 juin 2014

un Vendredi 13 avec Master Michards

C'est sans doute suite à mon postage d'Ogre et de quelques autres que Keith a eu l'idée de glisser dans ma boîte cet album. Qu'il en soit remercié, d'ailleurs mais, au fait, a-t-il eu raison ?...

Bloody Hammers "Under Satan's Sun" (2014)
ou "Même pas peur !"


Voici déjà venu le temps du troisième album pour les stakhanovistes américains de Bloody Hammers signés sur le label autrichien Napalm Records (3ème album depuis novembre 2012, diable !). J'avoue, si j'avais lu quelques chroniques de leurs œuvres, être totalement passé à côté de leur deux premiers, la faute sans doute à une impression d'opportunisme stylistique nullement démentie par des pochettes, avec des modèles féminins dénudés façon film d'horreur italien des années 70, essayant un peu trop fort d'attirer l'œil du chaland pour être tout à fait honnêtes.
 
Mais ces pochettes, fondamentalement, ne sont-elles pas symptomatiques d'un groupe qui essaye un peu trop fort d'être de la hype de ces nouveaux doomsters qui font swinguer les moumoutes jusqu'au dehors du petit cercle réduit des afficionados "cuir-et-cloutés" habituels ? Indéniablement, ces Bloody Hammers collent au plus près de certains de leurs plus fameux petits cousins tels que Ghost ou Uncle Acid and the Deadbeats. non sans ajouter à la mixture quelques éléments gothiques (pour ratisser encore un peu plus large, on ne sait jamais).
A vrai dire, l'affaire commence plutôt bien avec The Town That Dreaded Sundown avec son riff à la Uncle Acid et son ambiance évoquant avec goût le genre de films d'horreurs dont la fameuse Hammer s'était fait la spécialité. Ca continue même vraiment bien avec un groovy, riffu et supra-efficace Spearfinger ou, plus loin, un Welcome to the Horror Show où on notera l'usage parfait d'orgues horrifiques. Hélas, ce ne sont que quelques éclairs et trop de faux-pas s'accumulent d'un single gothico-putassier (Death Do Us Part) à de nombreux morceaux qui, si on ne pourra décemment les critiquer sur la manière, nous avons ici affaire à de vrais professionnels, n'accrochent pas assez l'oreille pour avoir ce goût de reviens-y si inséparable d'une écoute satisfaite.

De fait, tout au long de l'album, je n'ai donc pu me départir de cette impression de n'entendre qu'un disque de pop metal déguisé "pour faire peur"... Pour faire peur ? Il faudra être sacrément pétochard pour s'y laisser prendre. Reste un album correct, avec quelques chansons particulièrement bien senties hélas perdues dans un océan de banalité opportuniste, dommage.


1. The Town That Dreaded Sundown 4:50
2. Spearfinger 4:08
3. Death Does Us Part 4:10
4. The Moon-Eyed People 5:45
5. Second Coming 3:41
6. Welcome to the Horror Show 4:39
7. Under Satan's Sun 4:16
8. Dead Man's Shadow on the Wall 4:17
9. The Last Alarm 4:29
10. Necromancer 4:43


Zoltan - guitars
Devallia - organ
Anders Manga - vocals, bass
Mendoza - drums

mardi 10 juin 2014

Au pif ! (parfois ça marche...)

Pour occuper un peu de temps d'un lundi de Pentecôte à la maison, j'ai décidé me livrer au petit jeu du cd choisi au hasard, ceci en baladant négligemment l'index sur mon "mur de musique"... Coup de bol !, je suis tombé sur une double galette de qualité. Enjoie !

Gong "25th Birthday Party (London, The Forum)" (1995)
ou "Celebrate good times, come on!"


On ne peut qu'apprécier l'évènement. Pensez, le line-up (presque) historique de Gong réuni lors d'un mini-festival historique célébrant le 25ème anniversaire de la légendaire formation psyché-space-prog... L'eau à la bouche, quoi !
 
Le festin qu'est la captation de la partie purement "Gonguienne" de la manifestation est, autant le dire tout de suite, pantagruélique. Sorte de best of toutes périodes confondues de cette belle bande de barjots, il offre, qui plus est, des versions suffisamment remaniées pour que jamais, ô grand jamais !, l'ennui de ne guette les amateurs des loufoqueries d'Allen & co.
Certains iront, c'est en somme le seul défaut de l'objet, regretter une qualité sonore du niveau d'un bon bootleg. A mon humble avis, c'est une préoccupation d'audiophile qui n'a pas lieu d'être en la circonstance considérant que la vérité de la performance, son pouvoir quasi-psychotrope s'y trouve parfaitement restitué... Sans les enjolivements, ajustements, réenregistrements souvent coutumiers pour l'exercice.   
 
Au final, échevelé et trippé comme il se doit, ce concert anniversaire mérite toute votre attention, que vous soyez un novice de la formation (le côté best of fera, en l'occurrence, parfaitement son office) ou un spécialiste (parce qu'il y a du grain à moudre dans des interprétations libérales, voire libertaires). Une belle fiesta, quoi !


Cd 1
1. Thom Intro 1:20
2. Floating into a Birthday Gig 5:44
3. You Can't Kill Me 6:20
4. Radio Gnome 25 7:06
5. I Am Your Pussy 4:52
6. Pot Head Pixies 2:52
7. Never Glid Before 5:43
8. Sad Street 6:24
9. Eat That Phonebook 3:27
10. Gnomic Address 1:35
11. Flute Salad 2:34
12. Oily Way 3:30
13. Outer Temple/Inner Temple 5:34
14. She is the Great Goddess 3:12
15. IAOM Riff 7:48

Cd 2
1. Clouds Again 9:59
2. Tri-Cycle Gliss 10:44
3. Get a Dinner 2:02
4. Zero Where are You? 1:29
5. Be Who You Are My Friends 2:32
6. It's the World of Illusion 2:58
7. Why Don't You Try 2:18
8. I Am You 6:34
9. Introducing the Musicians 3:00
(Hé non, aucun extrait !)


Daevid Allen - vocals, guitar, gliss guitar
Tim Blake - synthesizer, vocals
Mike Howlett - bass guitar
Didier Malherbe - saxophones, flute, vocals
Pip Pyle - drums
Steffi Sharpstrings - guitar, gliss guitar, vocals
Gili Smyth - space whisper, vocals

dimanche 8 juin 2014

Out of their Cave... and back in Business!

C'est d'un retour dont il s'agit, celui d'une formation dont je vous avais parlé il y a peu, un retour que j'avais envie de partager avec vous sans plus attendre. Dont acte.

Ogre "The Last Neanderthal" (2014)
ou "Bestial retour!"


Ogre is back, et ça fait un bien fou ! Ben oui, on était sans nouvelle du secret le mieux gardé du hard'n'heavy étasunien depuis leur excellent concept album de 2008, Plague of the Planet, suite auquel le groupe, sans doute usé par le peu de retentissement de leurs impeccables galettes passé un underground spécialisé, avait débranché les amplis, empaqueté le drumkit et fait ses adieux en bonne et due forme.
 
Mais donc Ogre is back, tudiou !, et la vraie surprise c'est qu'en vérité rien ne change, ni dans le style, ni dans la supérieure inspiration d'un trio encore jamais pris en faute de ce côté là. On retrouve donc avec bonheur un hard rock régressif métallisé à sauce Black Sabbath, un beau petit monstre qui, c'est acquis, n'invente rien mais sert avec une telle vérité, une telle conviction, son cocktail revivaliste qu'on y croit... Dur comme fer !
On y croit d'autant plus facilement que, passée une tonitruante introduction instrumentale, on entre dans le vif du sujet avec le costaud et très réussi Nine Princes in Amber, impeccable démonstration de lourdeur riffée et racée filant droit au but et ne faisant aucun prisonnier, guerrier, quoi, et accessoirement, morceau le plus frontalement rentre-dedans de l'album. Parce que la suite, sans jamais perdre les éléments distinctifs du style Ogre, est plus nuancée avec, notamment, une belle place laissée aux exactions six-cordées d'un Ross Markonish aussi à l'aise dans le troussage d'un riff que l'emballage d'un long solo trippé comme, par exemple, sur le baobab final, The Hermit et ses 11 minutes bien remplies. Le trio se permet même un petit instrumental tranquillou (White Plume Mountain) et la reprise d'un homonyme inconnu originaire des Etats-Unis et du cœur des 70s (Soulless Woman), en l'occurrence, deux respirations bienvenues dans leur implacable brouet en fusion.

Bref, si vous cherchiez un bon gros power trio traditionnaliste et inspiré pour vous ramoner les cages à miel à grands coups de saillies électriques échevelées, ne cherchez plus, Ogre est de retour et The Last Neanderthal répondra à toutes les attentes des amateurs du genre... Carrément !


1. Shadow Earth 0:46
2. Nine Princes in Amber 4:17
3. Bad Trip 8:16
4. Son of Sisyphus 7:20
5. Soulless Woman (Ogre cover) 5:16
6. Warpath 8:28
7. White Plume Mountain 2:20
8. The Hermit 11:00


Ed Cunningham - bass, vocals 
Will Broadbent - drums, percussion 
Ross Markonish - guitars, synths 
&
The Moron Tallywhacker Choir
(5)

mercredi 4 juin 2014

Discovering Graham...

Petit passage pour "vendre" aux oublieux un extraordinaire disque de rock'n'roll. J'avais envie, c'est tout. ^_^

Graham Parker (& the Rumour) "Squeezing Out Sparks" (1979)
ou "Graham fait des étincelles !"


Dans la catégorie des rockers britanniques qui eurent si peu froid aux oreilles qu'ils relevèrent sans coup férir le gant d'une punk rock finissante et d'un Two-Tone ska à l'éclat ô combien éphémère - je parle évidemment de cette caste de classe dont les noms les plus évidemment cités sont Elvis Costello, Joe Jackson ou Paul Weller et son Jam - je demande Graham Parker et son chef d'œuvre de la période, Squeezing Out Sparks
 
Rien de bien compliqué en fait, du rock classique, franc, mélodiquement réussi, doté de paroles intelligentes et sarcastiques... Pour réussir l'affaire, cependant, c'est une autre paires de mitaines... Alors il y a les chansons, 10 excellents exemples d'icelles (dont Protection en must absolu de votre serviteur) présentement supplémentées de deux très savoureux bonus bourrés de soul, un style qui hérite du punk sa sécheresse de ton, son dépouillement sonique, et du rock originel un esprit mélodique fun et primesautier qui fait un bien fou après les exactions excitées des crêtés précités, le tout évidemment délicatement remis au goût du jour d'une Angleterre en crise (ça ne fait que commencer avec Maggie "De Fer" arrivée au pouvoir)...
Ce rock, qui se permet même d'aller dans la ballade acoustique sans "clicheter" le moins du monde (You Can't Be Too Strong), c'est celui de Graham Parker & the Rumour (qu'on n'oublie pas tant ils forment une fine équipe secondant parfaitement son leader naturel), un secret encore trop bien gardé qui n'a jamais vraiment franchi les côtes de son Royaume Uni natal, que c'en est un mystère parce que, quelle fête quoi ! Et mis en son, bien, forcément !, par le regretté Jack Nitzsche (qui fut le bras droit de Phil Spector, excusez du peu), cerise sur le gâteau, etc.
 
Squeezing Out Sparks est un triomphe de rock nerveux, énergique, profondément honnête et admirablement troussé. Pas le seul album de Graham à réussir le tour de force, le plus réussi cependant. Ecoutez !


1. Discovering Japan 3:32
2. Local Girls 3:44
3. Nobody Hurts You 3:42
4. You Can't Be Too Strong 3:21
5. Passion Is No Ordinary Word 4:26
6. Saturday Nite Is Dead 3:18
7. Love Gets You Twisted 3:02
8. Protection 3:54
9. Waiting for the UFO's 3:08
10. Don't Get Excited 3:04
Bonus
11. Mercury Poisoning 3:09
12. I Want You Back 3:26


Graham Parker – lead vocals, rhythm guitar
Brinsley Schwarz – guitar, backing vocals
Martin Belmont – rhythm guitar, backing vocals
Bob Andrews – keyboards, backing vocals
Steve Goulding – drums, backing vocals
Andrew Bodnar – bass

Ca vous connaissez :

Graham Parker & the Rumour "I Want You Back"
Désolé pour la qualité de l'image et du son, c'est d'époque !

lundi 2 juin 2014

Walk Off The Earth

Un peu de bonne humeur pour commencer la semaine, ça vous dit ?


En plus d'être une bonne reprise (de Gotye) d'une belle chanson, c'est aussi un charmant clip et une jolie performance de canadiens ne manquant ni de talent ni d'humour.


D'ailleurs :


ou


Allez donc visiter les petits rigolos si inspirés de Walk Off The Earth, leur SITE regorge de plein d'autres petits trésors.