vendredi 10 janvier 2014

Bollyjazz

Ranjit Barot "Bada Boom" (2010)
ou "Vlam Bam Fusion"


Si le nom de l'album et de son auteur ressemblent fort à un canular d'étudiants un peu potaches, il n'en est absolument rien. Bada Boom est, en fait, le premier album d'un batteur/percussionniste indien aperçu dans moult productions bollywoodiennes où il s'illustre également en tant que vocaliste, compositeur, arrangeur et directeur musical, un homme qui mange, pense et vit par et pour le musique, en somme. Et qui, présentement, s'attaque à un domaine où on ne l'avait pas encore entendu s'illustrer.

Et donc, entouré de quelques "belles figures" (voir line-up) et d'une pléthore de noms certes moins connus mais à l'égale maîtrise, Ranjit Barot sort de sa zone de confort et s'attèle à la chose jazz (fusion)... Sans oublier ni ses racines, ni un certain (rétro) modernisme pour pimenter l'ensemble. De fait, dès le premier morceau, l'excellent et enlevé Singularity, on se retrouve avec une sorte de Weather Report à l'indienne où tablas, guitares (présentement par John McLaughlin et le suédois de Freak Kitchen, Matthias EA EKlundh), piano, cordes s'entremêlent dans une composition alliant extravagances solo, arrangements millimétrés et une forte mélodie. Ce qui suit confirme la formule et son absolue efficacité, celle d'une musique bavarde mais pas vaine, impeccablement conçue par un Randit Barot également arrangeur, progressive dans le sens qu'elle ne se contente pas de recycler les canons du genre mais y ajoute des saveurs qui, sans être totalement inédites, cela fait bien longtemps que les rencontres entre orient et occident ne surprennent plus personne, offrent un réel supplément d'âme.
Évidemment, tout ceci est impeccablement produit, expertement joué par des musiciens triés sur le volet employés avec l'expertise d'un arrangeur/compositeur ayant audiblement perfectionné son art jusqu'à en devenir un maître.

Jazz fusion accessible, bollywoodien oserait-on, parce que ne perdant jamais de vue (d'oreille !) que l'harmonie est essentielle à la réussite de pareille entreprise, Bada Boom est une excellente surprise hélas passée trop inaperçue, une bonne surprise dans laquelle il ne faut surtout pas hésiter de plonger... Corps et âme !


1. Singularity 8:00
2. T=0 6:41
3. Revolutions 8:35
4. Supernova 10:07
5. Dark Matter 7:51
6. Origin 5:55



Ranjit Barot - drums, percussion, vocals, keyboards, programmings
Zakir Hussain - tabla
John McLaughlin - guitar
Wayne Krantz - guitar
Matthias IA EkLundh - guitar
Marc Guillermont - guitar
Sanjay Divecha - guitar
Dhruv Ghanekar - guitar
Amit Heri - guitar
U. Srinivas - mandolin
U. Rajesh - mandolin
Matthew Garrison - bass
Elie Afif - bass
Mohini Dey - bass
Nicolas Fiszman - bass
Dominique DiPiazza - bass
Pallakad Sreeram - keyboards
Aydin Essen - keyboards
Scott Kinsey - keyboards
Harmeet Manseta - keyboards
Taufique Qureshi - percussion
Sridhar Parthasarathy - mridangam
Tim Garland - saxophone
Suzanne D'mello - backing vocals
Samantha Edwards - backing vocals
Andrews de Souza - backing vocals
Leon de Souza -  backing vocals
The Nirvana String Section - cordes
Tim Garland Underground Orchestra - Horn Section

8 commentaires:

  1. "une sorte de Weather Report à l'indienne" Vendu ;-)

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  2. Zakir Hussain aux tablas...ça me parle!!

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  3. Zakir Hussain & John McLaughlin ça me rappelle "Shakti" la grande époque

    Merci

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    1. Et enfin un album que je ne connais pas ;)

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    2. Encore moi, regardes là:
      http://laspikedelycmusic.bloguez.com/laspikedelycmusic/5966712/Dave_Douglas_Quintet_-_Time_Travel_2013320

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    3. Je retiens l'info mais ne téléchargerai pas. J'ai évoqué la mise à disposition gratuite de ses oeuvres avec M. Douglas qui, les finançant largement de sa propre poche n'y est, en toute logique, pas favorable.

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