samedi 27 septembre 2014

7 Made in France

7 albums qui ne se ressemblent pas. Ce qui les rassemble ? Made in France ! Des années 60 à une actualité pas si lointaine, je vous propose de voyager de pop à jazz, de folk à metal progressif, d'humour décalé au plus grand sérieux, dans le petit monde de la musique "d'chez nous". Enjoyez !

LeS BeauX yeuX
Marie Laforêt "Gold" (2002)
ou "Les petites chansons et grandes ambitions"

Qui se souvient aujourd'hui de Marie Laforêt ? De l'actrice, quelques-uns, de la people un peu beaucoup barrée, quelques rares autres. De la chanteuse ? A part les auditeurs de Radio Bleue, on ne voit pas bien.
Et c'est dommage parce qu'entre chanson orchestrale classique, pop française naissante et fantaisies exotiques, la belle dame au regard si profond a tout de même produit quelques très jolies choses, dont toutes ne sont pas sur ce pourtant généreux "Gold", comme quoi il y avait à faire et, vous me direz qu'avec un parcours, entre 1964 et 1979, ses années d'activité phonographique, de 13 albums studio, ce n'est que logique.
Mais, Marie, c'est aussi une rebelle,  une artiste qui tenta de trouver son indépendance, de s'imposer comme plus qu'une interprète au charmant minois, et se fit sévèrement rabrouer de son outrecuidance (d'où sa première retraite).
Marie reviendra dans les années 90, un album studio en 1993 et un live en 1998, aucun des deux n'est couvert ici, avant de définitivement se retirer dans la région de Genève où elle vit déjà depuis 1978. Nous restent quelques très jolies chansons qui, suivant scrupuleusement les tics et trucs de leurs époques respectives, sont un bon reflet de la chanson française populaire d'alors. 
Même si vous êtes allergique à la variétoche, n'ayez crainte, testez ce Gold tout à fait représentatif et constituant, donc, une excellente introduction à une artiste aujourd'hui trop souvent négligée au catalogue pourtant charmant.

CD 1
1. Les Vendanges De L'Amour 2:33
2. La Tendresse 2:19
3. Katy Cruelle 2:27
4. Julie Crève Coeur 2:15
5. La Flûte Magique 3:15
6. Siffle Siffle Ma Fille 2:16
7. Manchester Et Liverpool 2:20
8. Ivan Boris Et Moi 2:15
9. El Polo 3:30
10. Au Printemps 3:08
11. La Cavale 2:26
12. Choux Cailloux Genoux Epoux 2:50
13. Dis A Mathieu 2:16
14. Lily Marlène 3:17
15. Arlequin 3:21
16. L'Amour Comme A 16 Ans 3:11
17. Cadeau 3:38
18. Un Peu L'Amour 2:52
19. Sous Les Paletuviers 2:16
20. Lettre De France 3:35

CD 2
1. Viens Sur La Montagne 2:21
2. La Plage 2:54
3. La Bague Au Doigt 2:40
4. Viens 2:45
5. La Voix Du Silence 2:56
6. Marie Douceur Marie Colère 2:50
7. Mon Amour Mon Ami 2:17
8. Le Lit De Lola 2:46
9. Que Calor La Vida 2:23
10. Roselyne 2:30
11. Pégao 2:45
12. Marie Douce Marie 2:47
13. Ay Tu Me Plais 2:09
14. Viens Viens 3:22
15. Mais Je T'Aime 3:18
16. Tant Qu'Il Y Aura Des Chevaux 3:50
17. Noé 3:22
18. Lève-Toi Chante Avec Moi 2:53
19. Il A Neigé Sur Yesterday 3:15
20. Moi Je Voyage 3:12


FaNTaiSie RéTRo
Katerine "L'éducation anglaise" (1994)
ou "Monsieur fait chanter Mesdames"

Ce n'est que son deuxième album mais, pourtant Philippe Katerine (né Blanchard) cède déjà le micro. A des invités prestigieux ? Du tout !, à sa sœur et à sa compagne du moment : Bruno (c'est la sœur !) et Anne. C'est osé.
Sans doute ne sont-ce que les prémices d'une carrière dédiée au plaisir avant tout autre calcul, un parcours de sale gosse qui ne respecte rien ni personne et surtout pas l'ordre établi de l'intelligentsia phonographique. Ce qui ne veut pas dire faire tout et n'importe quoi pour autant parce que Katerine, alors, a une vision (un peu perdue depuis), une idée de la chanson qui a plus à voir avec Pierre Barouh, surtout, et la clique de Saravah que toute autre chose ce qui, fondamentalement, est une excellente nouvelle.
De Barouh, Katerine a retenu une esthétique un poil surannée et un style, une bossa nova francisée, avant tout destinée à combler l'auditeur d'aise en lui amenant un bienvenu rayon de soleil. On retrouve aussi des petites chansons sans rythme brasileiro, au charme tout aussi désuet, permettant d'éviter l'impression de monotonie qui, sinon, risquait de poindre. Et on appréciera la reprise joliment décalée de l'Eté Indien de Joe Dassin, petit bulle de bonheur dans un album champagne où les bons moments ne manquent pas (Ha ! Mon Bel Andalou !).
Fun et frais, fin et souvent drôle, L'Education Anglaise est une jolie galette qu'on recommandera sans la moindre objection à tous les fans de Katerine, à tous les amateurs de chanson ne se prenant pas au sérieux et, plus généralement, à tous ceux qui doutent encore du talent (il est vrai quelque peu delayé ces dernières années) d'un de nos plus beaux trublions.

1. Un Après-Midi A Paris 1:50
2. L'Education Anglaise 3:06
3. La Mémoire Courte 1:44
4. Le Badminton 1:57
5. L'Eté Indien 2:25
6. Les Mensonges 2:02
7. Les Leçons De Belles Manières 1:15
8. 21 Mai 1993 0:47
9. Les Neiges Eternelles 1:58
10. Quelques Minutes De Retard 1:44
11. Mon Bel Andalou 1:40
12. Jean François 1:54
13. Minuit Sonne 1:31
14. L'Automobile 1:48
15. Un Parapluie Pour Deux 2:06
16. L'Education Anglaise (Instrumental Piano) 3:02

Katerine - guitare, basse, claviers, percussions, chœurs
&
Anne - chant (1, 2, 4, 6, 10, 12, 15)
Bruno - chant (3, 5, 7, 9, 11, 13, 14)
Loumy Sevenot - basse (5)
Nicolas Moreau - basse (8, 10, 11, 14), flûte (1, 6, 10, 11)
Antony Ka (1, 3, 4, 7, 9, 10, 14), Laurent Brosseau (5) - batterie
Alain Grimaud (3, 7), Zeca Lopez (9, 13), Yannick Neveu (14) - cuivres
Louis-Marie Sevenot (1, 2, 4, 5, 6, 9, 10, 11), Philippe Berthonneau (3, 12, 15) - cordes
Fantasia del Ande - flûte (12)
Raphaël Froment - clarinette (4, 7)
Monsieur de Foursaing - piano (16)


Le PReSQue PaS RéGioNaL De L'éTaPe
Slow Joe & the Ginger Accident "Sunny Side-Up" (2011)
ou "à la cool"

Un vieux type entouré de jeunes mecs pour de la musique cool et roots, c'est, en peu de mots, le programme du Sunny Side-Up de Slow Joe & the Ginger Accident.
Sunny Side-Up, c'est aussi l'histoire d'un monumental coup de bol quand Cédric de la Chapelle, alors en vacances en Inde, découvre un vieux mec à la voix chaude alors occupé à donner de la voix dans la rue et à rabattre le touriste vers quelques échoppes idoines. Les deux se rencontrent, apprennent à se connaître, jouent ensembles, c'est ainsi que naît l'idée de l'album, on peut dire que le destin conduit à bien des hasards, heureux en l'occurrence. Parce que Slow Joe a une vraie belle voix de crooner, et Cédric les atouts compositionnels et instrumentaux pour l'alimenter. Et plein d'amis pour l'accompagner dont son groupe, The Ginger Accident (qu'on retrouvera plus tard avec Thomas Fersen), c'est dire si l'affaire part sur de bonnes bases, si quelque peu inattendues.  
La musique ? Un rock à l'ancienne plein de groove, souvent psychédélisant mais pas toujours, si référencé qu'on se croirait en 1966/67, y a de l'entrain et la voix de crooner, quelque part entre Elvis Presley, Lee Hazelwood, et Jim Morrison d'un vieil indien à la gorge d'or. Comme en plus les arrangements débordent d'inventivité et de fantaisie, utilisent bien les moult guests pour égayer le rétro-cocktail, que les compositions variées (un petit coup vers les Doors, un petit coup vers Elvis, un petit coup vers Tom Jones, la BO d'Hair voire Procol Harum (ce sont les orgues !) ou Leon Redbone (c'est la coolitude !)) sont délicieusement troussées, et qu'en effet tout ça déborde de légèreté et de bonne humeur, de soleil aussi, Mister Joe vient de Goa !, et que quand la pluie tombe et la température dégringole ce sont des qualités à ne pas minimiser, on apprécie.
Ce n'est pas un album compliqué, c'est juste un bon album d'aujourd'hui avec des qualités d'hier, une bombinette dans un domaine relativement rarement visité en France. Recommandé.

1. Money Mama 3:23
2. Love Bug 2:42
3. When Are You Comin' Home 2:35
4. Cover Me Over 4:48
5. Long Long Walk 1:58
6. Brunette Blonde 3:18
7. Just One Touch 1:24
8. Give Me Your Love 2:38
9. Inside Of Me 2:57
10. Back Home Soon 4:34
11. Ab Kahan Jayen Hum 2:43
12. Climbin' A Mountain 3:46
13. So Many Dreams 3:20
14. Roses Singin' 3:25

Slow Joe - vocal, hands and mouth percussion
Cédric de la Chapelle - guitars, backing vocals, percussion, keyboards
Alexis Morel Journel - bass, guitar, indian banjo, backing vocals
Denis Troufleau - keyboards
Josselin Varengo - drums, piano
&
The Sault Choir - backing vocals
Sébastien Fink - congas
Adrien Spirli - bass tuba
Lucas Spirli - farfisa, Hammond, piano
Stéphane César - mandolin
Amélie Bouard - cello, violin
ArtDeko - trombone, trumpet, flugelhorn
Julien Lesuisse - saxophone
Gilles Poizat - trumpet, flugelhorn
Joan Eche Puig - double bass
(et plein d'autres choristes !)


LeS CHaLLeNGeRS
Exsonvaldes "There's No Place Like Homes" (2010)
ou "Françacoustics"

Une formation pop rock de qualité "d'chez nous" dont on ne parle pas assez ? Exsonvaldes. Un album de leur courte discographie (4 long-jeux en 10 ans) qui mérite qu'on s'y penche, on dirait bien Near the Edge of Something Beautiful, et ce serait logique étant donné que c'est le très réussi opus qui les fit un peu mieux connaître aux foules mais, finalement, c'est l'acoustique et chic There's No Place Like Homes qui aura mon vote.
Peut-être parce qu'on y retrouve deux excellentes reprises, Take On Me de A-Ha (ne riez pas !) et As Tears Go By des Rolling Stones, peut-être simplement parce que l'acoustique, mais rythmé !, va bien au teint du quatuor. Peut-être aussi parce que l'album est ridiculement court (30 minutes et 42 secondes !) et du coup passe très vite, et bien. Et, évidemment, qu'en plus d'une obligatoire maîtrise instrumentale, pas de chichis des résultats, Exsonvaldes ajoute celle de la langue de Shakespeare (un peu comme Phoenix, tiens, dont ils ne sont finalement pas très éloignés), ce qui est tout sauf accessoire. Sans doute parce que le groupe, qui n'avait prévu au départ qu'un EP 5 titres, a pris un tel plaisir à l'exercice, jusqu'à le doubler, que, forcément, nous auditeurs en bénéficions.
Et donc, en 7 recyclages de leurs deux albums précédents (l'emphase sur Near the Edge), 2 inédits et 2 reprises, Exsonvaldes propose, plus qu'un best of ou qu'un bête live, une petite merveille de simplicité, un bel assemblage de bonnes compositions pop rock dans un cadre plus intimiste et chaud qu'habituellement, un bonheur simple... Une réussite !


1. Everything I See 3:00
2. Lali 2:55
3. Going Away 2:53
4. Sunlight 1:47
5. Old & Weak 3:52
6. Folk Song 1:58
7. Take On Me 2:47
8. I Know 2:47
9. Hurry Up 3:13
10. Last Year 2:38
11. As Tears Go By 2:49

Simon Beaudoux - vocals, guitar
Antoine Bernard - guitars, vocals
Martin Chourrout - drums, vocals
Guillaume Gratel - bass, vocals


D'iCi eT D'aiLLeuRS
Stranded Horse "Humbling Tides" (2011)
ou "a world for folks"

De la folk pour le monde, de la world music pour habiter, transcender sa folk, c'est Stranded Horse et Humbling Tides, petite merveille d'album d'il n'y a pas si longtemps (...même si tout va si vite, maintenant).
Et comme tout va trop vite, il est bon qu'il existe des œuvres telles qu'Humbling Tides, hors du temps, tendant vers une zénitude tout sauf contemporaine et proposant une fusion aussi "in" qu'intemporelle.
Paradoxe ? Non, parce qu'il y a un mouvement de fond à proposer des collections mariant une esthétique occidentale aux sonorités traditionnelles d'un autre monde, africain en l'occurrence. Ce qui ne fait pas de l'opus un artéfact de musique subsaharienne, non. Pourtant, l'instrument "star" en est la kora, harpe-luth mandingue aux sonorités si gracieuses, c'est donc l'écriture qui fait la différence. Parce qu'on reste dans une verve compositionnelle folk, plutôt à l'anglaise de la fin des années 60 d'ailleurs ou, plus proche de nous, de celle d'Iron & Wine. C'est donc délicat, aérien, détaché du speed urbain mais pas rural pour autant parce que voyageant - l'utilisation de la kora, le contrepoint d'un violoncelle toute droit sorti de chez Philip Glass, la voix au détachement dandy - entre trop d'univers et avec une trop savante maîtrise pour ça. Dépourvu de tout élément percussif mais pas de rythme, c'est une collection toute en délicatesse qui fonctionnera d'autant mieux qu'on s'y abandonnera, se laissera bercer par les ambiances cotonneuses pas très éloignées d'un Ballaké Sissoko avec lequel, justement, M. Stranded Horse a déjà collaboré.
Comme il y a relativement peu de détails sur la toile, précisons que Stranded Horse (ex-Thee, Stranded Horse) est l'actuel projet d'Yann Tambour, qu'Humbling Tides en est le quatrième long-jeu, et que Yann avait précédemment été repéré pour Encre (si vous ne connaissez pas, testez !), dont la présente appellation est la suite logique.
Et une belle réussite, un album d'une grâce à la fois terrienne et éthérée qu'on conseille sans réserve.

1. And the Shoreline It Withdrew In Anger 3:12
2. Shields 5:25
3. Les axes deregles 3:34
4. They've Unleashed the Hounds for the Wedding 6:36
5. Jolting Moon 7:40
6. Le bleu et l'ether 6:46
7. What Difference Does It Make 4:15
8. Halos 10:44

(pas de crédits clairement annoncés mais on me souffle
qu'on y croiserait M. Vincent Ségal, bonne nouvelle !)


Le PReSQue PaS RéGioNaL De L'éTaPe (BiS)
Steve Shehan "Hang With You" (2013)
ou "jazzimage"

Le pouvoir évocateur du jazz du multi-instrumentiste et compositeur franco-américain Steve Shehan n'est plus à démontrer, qu'il œuvre en solo ou dans l'excellent Hadouk Trio de Didier Malherbe. C'est dire qu'il était temps qu'il se remette à son propre ouvrage lui qui n'avait plus rien produit en son nom depuis 1998 et Amok.
C'est chose faite en 2013 avec Hang With You, album doté d'une belle collection d'all-stars internationales, d'Ibrahim Maalouf à Baly Othmani en passant par Didier Malherbe (forcément) ou Peter Herbert. Un album attendu, mais pas au tournant, qui dépasse les plus folles espérances qu'on plaçait en lui. Un album où on voyage, de New York City à Tel Aviv, de Nagoya à Bangalore, de Tanger à Istanbul. Du jazz certes, et du jazz accessible en plus !, mais du jazz ouvert sur le monde, captivant, capturant, mêlant des sonorités d'ailleurs (dont les hangs présents sur la pochette) en un tout cohérent et mélodique. Il suffit, en vérité, de fermer les yeux et de se laisser accaparer par cette musique visuelle pour se retrouver transporté dans des panoramas dignes d'une pochette de Roger Dean (si on a un peu d'imagination).
Evidemment, comme c'est tout de même de jazz dont il s'agit, tout ceci est merveilleusement bien joué par d'experts instrumentistes sachant, chacun leur tour sans jamais le moindre excès, y aller de leur petit solo qui tue. Mais comme ça vient du cœur, que ce n'est jamais bêtement démonstratif des capacités du "performer", et que ça s'imbrique magnifiquement aux climats tissés par Shehan, on ne trouve rien à y redire et, au contraire, apprécie le doigté (ou le souffle) et la préciosité d'instants trippants sur un album trippé.
Un album qu'il n'est pas simple de décrire précisément, auquel on aimerait mieux rendre justice avec des mots... Le mieux est évidemment de l'écouter avec comme utile sésame que ce jazz là, prospectif dans la manière, le choix de combinaisons instrumentales souvent inédites, demeure extrêmement accessible et pourra même plaire à ceux qui pensent que, vraiment !, ce genre de musique n'est pas pour eux. C'est dire s'il est réussi, le retour de Steve Shehan !

1. Yaar 5:29
2. Smoking guns 4:47
3. Sortiléges 3:37
4. High jazz (intro)   1:37
5. High jazz 3:23
6. Gamelang 3:20
7. Oracle 4:18
8. Les oiseaux ne me dérangent pas (intro) 2:27
9. Les oiseaux ne me dérangent pas 4:50
10. Princeps 2:10
11. Anima mundi 7:27
12. Wild centaurea 4:58
13. A week in iwik 3:56
14. Kites in kabul 7:18
15. Toscana walz 4:21
16. Solstice in silence 2:27
17. Cap esterias 4:43
18. My tenere friend 2:07
19. Djanet my home 3:20
(un seul extrait mais vous trouverez ICI un excellent documentaire)

Steve Shehan  - hangs, space drum, piano, bass, percussion...
Golshifteh Farahani - voice, space drum
Ibrahim Maalouf - trumpet
Ugo Rabec, Virginie Basset - violin
Charlotte Castellat - cello
Didier Malherbe - duduk
Charles Lucas - bass, stratospheric basses
Peter Herbert - acoustic bass
Baly Othmani - voice, poetry in Tamachek...
Vladiswar Nadishana - bansuri, ney, hulusi


yaNN, LeS GaRCoNS, La FiLLe
P.Y.G (Projet Yvan Guillevic) "End of the World" (2011)
ou "Virtuoso!"

Du néo-prog métallisé made in France mené par un guitariste virtuose. Ne fuyez pas, c'est moins pire que ça n'en a l'air !
Parce qu'il y a une bonne grosse louche de Pink Floyd, que Guillevic "tribute" au sein d'une autre formation (Empty Spaces), pour  faire passer les quelques excès riffus pas si diffus mais point omniprésents non plus. Ne fuyez pas non plus parce qu'il s'agit d'un concept album, ce n'est pas trop pompeux pour autant et qu'on a parfaitement le droit de se moquer de l'histoire tout en appréciant la musique. Alors on pourra reprocher aux deux vocalistes, par ailleurs de qualité, d'avoir un accent franchouillard, c'est un léger détail qui ne dérange que modérément (on s'y fait !).
Bref, véritable outsider, même si mené par un guitariste qui commence à se faire un nom, et pas seulement dans la sphère habituelle des amateurs de descendeurs de manches supersoniques, P.Y.G n'a pas à craindre la concurrence de formations mieux dotés. Parce que la production propre d'End of the World, manquant seulement d'un peu de mordant dans les moments les plus frontaux et plaçant le chant un peu trop en avant (un défaut très français), met aisément sur orbite un enchainement de titres où, forcément, la part belle est faite à des guitares souvent Gilmouriennes dans leurs soli. L'album a aussi pour lui la jolie compatibilité de deux vocalistes, un gars, une fille, qui, pas franchement exceptionnels séparément, donnent vie aux compositions par leurs interprétations combinées.
Et des compositions où, outre l'évidence récurrente et évidente de Pink Floyd, on retrouve une bonne louche de Queensrÿche (évident sur Prisoners of a World et My Greed et plus généralement chaque fois que le ton se durcit sensiblement) , ou de Marillion (et plus particulièrement d'un Mark Kelly ayant notablement influencé le claviériste de P.Y.G, Jean-Noël Rozé) voire un peu de Meat Loaf (Mother Earth Part 2) mais, heureusement, pas les tics démonstrativo-ennuyeux d'un Dream Theater.
Pas tout à fait prog-metal, néo-prog mais pas complètement, P.Y.G aura dans doute du mal à se faire un public, c'est dommage parce que la formule présentement pratiquée, du rock progressif moderne modérément métallisé, fonctionne plutôt très bien. On me souffle, par contre, que leur second album (We Live, We Die) serait un peu moins convaincant. A suivre tout de même d'autant que ce prog costaud de qualité n'est pas monnaie courante dans l'hexagone.

 
1. Prisoners of a World 5:50 
2. Mother Earth, Part. 1 (From the Darkness) 3:56 
3. Mass Consumption, Part. 1 (Television) 4:07 
4. Mass Consumption, Part. 2 (New Stuff) 3:55 
5. Siren Song 5:06 
6. My Greed 6:17 
7. Rain Dance 4:21 
8. Mother Earth, Part. 2 (Don't Cry) 3:02 
9. End of the World 6:59 
10. Time of Exodus 7:34 
11. New Hope 6:57

Yann Guillevic - guitars
Nelly Le Quillec, Morgan Marlet - vocals
Jean-Noël Rozé - keyboards
Bernard Clémence - bass
Julien Oukidja - drums

5 commentaires:

  1. Made in France

    Marie Laforêt "Gold" (2002)
    - http://www17.zippyshare.com/v/18797325/file.html

    Katerine "L'éducation anglaise" (1994)
    - http://www17.zippyshare.com/v/60515480/file.html

    Slow Joe & the Ginger Accident "Sunny Side-Up" (2011)
    - http://www17.zippyshare.com/v/33684884/file.html

    Exsonvaldes "There's No Place Like Homes" (2010)
    - http://www17.zippyshare.com/v/88693205/file.html

    Stranded Horse "Humbling Tides" (2011)
    - http://www17.zippyshare.com/v/2775064/file.html

    Steve Shehan "Hang With You" (2013)
    - http://www17.zippyshare.com/v/98113362/file.html

    P.Y.G (Projet Yvan Guillevic) "End of the World" (2011)
    - http://www17.zippyshare.com/v/52766632/file.html

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  2. Trop tard ce soir pour écouter ces albums sélectionnés nul doute avec grand soin....je voudrais te dire que pour M. Laforet je suis comme toi, je trouve qu'elle n'a jamais eu le mérite qui lui revient. Elle a fait de superbes albums de chansons originales ou de covers à une époque ou la qualité était rare...Et puis un jour je me souviens de Jagger à qui on demandait si c'était possible d'adapter les chansons des Stones en français, il a répondu qu'il ne voyait que ML qui y était arrivé. Il ne plaisantait pas, l'énergie est là. Pas tres rock comme commentaire, j'assume Ph
    PS: je ne connais pas le disque e public...possible de dropper à 1shadock de chez gmail...?merci

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    1. Je l'avais eu, le live de Marie Laforêt, mais il s'est perdu dans un incident informatique. Pas essentiel si tu veux mon avis.
      Merci de ton commentaire et de renforcer mon soutien à Marie Laforêt qui est tout de même une référence un peu improbable sur ce blog.

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  3. J'aimais bien ces vieux albums de Katerine et aussi celui où il y avait "Parlez-vous anglais, Monsieur Katerine?"
    Je l'avais vu sur scène à cette époque en première partie de Dominique A. J'étais loin d'imaginer le personnage qu'il allait devenir.

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    1. J'aime beaucoup ce que je connais de Katerine, ses albums jusque 8ème Ciel (à peine effleuré la suite) et ses collaborations avec Helena. Le personnage ? Je m'en fous. Par contre la pochette du dernier a servi de repoussoir à ma tentation, et les échos que j'en ai eu ne font que confirmer...
      Ha oui, et il y a 52 reprises dans l'espace, où un bon tiers est tout pourri, un second passage mais le troisième, ha !, le troisième ! Ca nous fait quand même un gros album de reprises de tout premier niveau. Pas si mal.

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