mercredi 17 juillet 2013

J'ai la guitare qui soule

George Benson "Shape of Things to Come" (1968)
ou "Guitare et sentiments"

Ladies et gentlemen, voici un album important. Important dans la carrière de George Benson qui atteint pour la première fois le divin, important dans l’évolution de la guitare jazz et, enfin, important pour les amateurs de bonne musique qui y trouvent moult motifs à satisfaction.

Nous sommes en 1968, Creed Taylor (qui a donc du nez), alors dépourvu d’un guitariste world class suite au décès de Wes Montgommery, se jette comme un mort de faim sur une étoile montante de la six-cordes jazz : George Benson. Le gars a alors quelques sympathiques albums à son actif où il s’est affiché comme un très sérieux performer et un habile mélodiste. Pour autant, ces albums demeurent anecdotiques et ne rencontrent qu’un succès modéré.

Puis vint “The Shape of Things to Come” (où l'on ressent l'influence du défunt Wes, tiens, tiens...). Produit par le boss (Creed) et arrangé par Don Sebesky (dont on ne vantera jamais assez les mérites, présentement), c’est un festin de jazz groovy, mélodique et inventif où, en plus de guests de renom (Hank Jones, Herbie Hancock ou Ron Carter), une formation d’instrumentistes d’exception a été réunie. Sur ce lit de merveille (cordes et percussions et cuivres… excusez du peu !), Benson démontre enfin son plein potentiel. Concrètement, aux deux excellents originaux (Footin’ It co-signé par Benson et Sebersky et Shape of Things That Are and Were du seul George) s’ajoute un mélange de standards et emprunts à la soul (Don’t Let Me Lose the Dream du Aretha Franklin songbook) qui sied parfaitement aux aptitudes et humeur du guitariste. De fait, jamais excessivement démonstratif, Benson s’impose, sans en avoir l’air, par la seule grâce de son imposant feeling même si quelques remarquables prouesses techniques (non mais visez moi ce dialogue guitare-orgue du morceau titre !) viennent, opportunément, épicer la recette... Toujours avec discrétion, retenue et bon goût, vous l’aurez compris. 

Au bout de ces trop courtes 33 minutes, on n’a qu’une envie, revenir au début pour s’assurer qu’on n’a pas rêvé et reprendre une bonne tranche de cette primesautière, réjouissante et funky collection ! Bon ce “Shape of Things to Come” ? C’est un euphémisme.


1. Footin' It 4:23
2. Face It Boy, It's Over 4:05
3. Shape Of Things To Come 5:16
4. Chattanooga Choo Choo 3:34
5. Don't Let Me Lose This Dream 4:42
6. Shape Of Things That Are And Were 5:48
7. Last Train To Clarksville 5:32


George Benson: guitare
Herbie Hancock: piano
Hank Jones: piano
Charles Covington: orgue
Ron Carter: basse
Richard Davis: basse
Leo Morris: batterie
Jack Jennings: vibraphone
Johnny Pacheco: congas
Bernard Eichen: violon
Charles Libove: violon
David Mankovitz: viola
George Ricci: violoncelle
George Marge: violoncelle
Romeo Penque: violoncelle
Stan Webb: flute
Burt Collins: trompette
Joe Shepley: trumpette, flugelhorn
Marvin Stamm: trompette, flugelhorn, piccolo
Wayne Andre: trombone, saxophone bariton
Alan Ralph: trombone, tuba
Buddy Lucas: saxophone, harmonica
Don Sebesky: arrangeur

 CECI EST UN RECYCLAGE DE L'ANNEE DU DRAGON  

1 commentaire:

  1. Dans la foulée je te commente cet album de Benson qui est et reste l'un de mes préférés de ce grand artiste.
    Ici tout est merveilleux, les arrangements sont d'une clarté exceptionnelle surtout en faveur du son de guitare et ce malgré un effectif plutôt copieux...
    Pas besoin de me le ré écouter pour me souvenir de cette écriture particulière autour de la section de trombone, me souvenir que la flûte a largement sa part afin de contraster avec les cuivres et coller ainsi avec la guitare et puis il y a cet organiste inconnu au bataillon qui est ici lumineux.
    Et...
    Quelle pochette !
    Alain Manuel a fait un très bel article sur son blog CTI fan à propos de ce monument.
    à +

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