lundi 7 août 2017

Z comme...

This is the End? Pas vraiment comme vous le verrez dans les semaines à venir... Mais alphabétiquement, indéniablement, oui, c'est la fin, une fin en fanfare avec, forcément !, l'obsession de votre serviteur pour un certain compositeur de la Grosse Pomme mais toujours une belle variété où, souhaitons, chacun trouvera son bonheur... Bref.. Vite !, la suite !, mais, en attendant... Enjoie !

Z comme...
ZAMIR, DANIEL "Redemption Songs" (2015)
Ethnojazzism

Un des plus beaux représentants du jazz israélien, une musique entre traditions (jazz et juives), transe et communion, c'est Redemption Songs, cru 2015 de Daniel Zamir pour le label de John Zorn, Tzadik. En fait, Zamir, c'est un peu le Coltrane israélien. Aussi à son aise à l'alto qu'au soprano (à quand le ténor ?), il déverse des torrents de notes qui, venant d'un autre, auraient tout de l'onanisme instrumental mais qui, par le feu sacré qui semble l'habiter ne ratent jamais leur cible. Évidemment, le monsieur sait aussi se faire plus sensuel, ralentir le tempo, chatoyer juste ce qu'il faut sans tomber dans le racolage, et brandir fièrement ses racines via l'implantation durable des divers folklores juifs dans son jazz à la fois hybride et traditionnel. En ceci, Redemption Songs n'est pas bien différent des nombreux albums qui l'ont précédé sauf que, est-ce l'équipe présentement réunie ?, une sélection de compositions encore plus inspirées qu'à l'accoutumée, il est encore meilleur. Du coup, on le recommande chaudement à ceux qui connaissent déjà le bel animal, qui ne seront fatalement pas déçus, comme aux nouveaux venus qui découvriront une des plus belles forces continuant de donner vie à un jazz qui naquit à la fin des années cinquante et qu'on est bien content de voir ainsi perdurer, si bien représenté.

1. Eleven 5:29
2. Forty One 7:06
3. Twenty Three 9:22
4. New Five 9:16
5. Forty 5:39
6. New Thirteen 4:59
7. Seventy Seven 7:07
8. Seventeen Eight 4:26
9. Twelve B 4:45

Daniel Zamir: Alto and Soprano Saxes
Gilad Abro: Bass
Amir Bresle: Drums
Mark Guiliana: Drums
NitaI Hershkowits: Piano
ShaI Maestro: Piano
Haggai Cohen Milo: Bass


Z comme...
ZAPPA, FRANK "Zoot Allures" (1976)
Frank's Rock'n'Roll

Prévu pour être un nouveau double opus sur DisCreet Records, Zoot Allures finit simple et chez Warner Bros. La raison ? Un Zappa en bisbille avec son manager/cogérant du label déjà, une volonté d'ascèse, aussi ? Ce serait sans doute mal connaître un Frank toujours prompt à trop en faire (c'est aussi pour ça qu'on l'aime). Bref, album studio (avec un peu de live dedans comme d'habitude chez Zappa), Zoot Allures est surtout un quasi-album solo pour lui qui semble lui permettre de tester les musiciens de sa prochaine formation (pas celle qu'on voit sur la pochette où Patrick O'Hearn et Eddie Jobson sont bien présents alors qu'ils n'ont pas joué la moindre note sur l'opus) dans un contexte plus rock que à quoi Frank avait habitué son auditoire. Ce n'est pas à dire qu'on ait ici un album simpliste pour autant, ce serait mal connaître le bonhomme qui, forcément, glisse moult de ses idées étranges et iconoclastes dès Wind Up Workin' in a Gas Station qui aurait l'air presque normal s'il n'y avait la voix possédée de Davey Moiré. Et ça continue sur Black Napkins et The Torture Never Stops (le premier servant en quelque sorte d'intro au second) qui bluese bien mais toujours avec ce petit éclat dans l'œil, cette posture de sale gosse irrespectueux qui fait la différence. Alors certes, et la suite de l'album ne fait que le confirmer, ce Zappa là est notablement plus "focus" mais c'est un Zappa immédiatement reconnaissable malgré tout avec de vrais grands moments de transe (Friendly Little Finger et sa guitare tourbillonnante par exemple) et d'humour (parce qu'il ne doit jamais en être autrement sur un album du fameux moustachu qui est aussi un authentique rigolo). Tout ça ne fait peut-être pas de Zoot Allures le plus essentiel des albums d'un impressionnant catalogue, ça en fait, par contre, une excellente porte d'entrée à l'art du monsieur pour tout ceux qui ne sauraient pas trop par où commencer. Rien que pour ça, c'est un album utile, et aux fans de Zappa aussi qui n'y retrouveront pas leur chouchou typique mais bel et bien leur chouchou quand même qui, c'est bien connu, ne peut pas se tromper et réussit par conséquent son pari rock à lui. Recommandé... à toutes et à tous !

1. Wind Up Workin' in a Gas Station 2:29
2. Black Napkins 4:15
3. The Torture Never Stops 9:45
4. Ms. Pinky 3:40
5. Find Her Finer 4:07
6. Friendly Little Finger 4:17
7. Wonderful Wino 3:38
8. Zoot Allures 4:12
9. Disco Boy 5:11

Frank Zappa – guitar (all tracks), bass (1, 3–7, 9), lead vocals (1, 3, 4, 5, 7, 9), synthesizer (1, 4, 5, 9), keyboards (3, 5, 7, 9), director of recreational activities (3)
Terry Bozzio – drums (all tracks), backing vocals (5, 9)
&
Davey Moiré – lead vocals (1), backing vocals (1, 9), engineer
Andre Lewis – organ (2), vocals (2), backing vocals (5, 9)
Roy Estrada – bass (2), vocals (2), backing vocals (4, 5, 9), drone bass (6)
Napoleon Murphy Brock – vocals (2)
Ruth Underwood – synthesizer (4, 6, 7), marimba (6, 8)
Captain Beefheart – harmonica (4, 5)
Ruben Ladron de Guevara – backing vocals (5)
Ian Underwood – saxophone (6, 7)
Bruce Fowler – trombone (6, 7)
Sal Marquez – trumpet (6, 7)
Dave Parlato – bass (8)
Lu Ann Neil – harp (8)
Sparky Parker – backing vocals (9)


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ZAWINUL, JOE "Di.a.lects" (1986)
One Man Show

Le one man show de Joe Zawinul ? Avec le concours de quelques utiles guests cependant mais, oui, c'est bien ça Di.a.lects, un opus qui suit la cessation d'activité de Weather Report de quelque mois, un preuve que ce monsieur-là n'avait finalement pas tant besoin que ça de ses talentueux comparses.
Parce qu'ici, simplement armé de ses synthétiseurs et de sa voix, et supporté par quelques voix invitées dont l'immense Bobby McFerrin, Joe Zawinul fait essentiellement tout. Il y en a qui douteront, pas de basse ? pas de batterie ? pas de cuivres, de la pérennité de la chose, autant le dire immédiatement, ils ont totalement, absolument, définitivement tort. Parce que Di.a.lects, tout accoutré d'électronique qu'il soit, est un authentique album de jazz, de jazz moderne mais de jazz tout de même, et un bon avec ça. De fait, il ne manque rien à l'opus qui ne lui soit préjudiciable et, au contraire, par la limitation d'un unique performer instrumental, il y développe une esthétique, une personnalité à nulle autre pareille. Avec une impeccable sélection de titres plus réussis les uns que les autres à commencer par Zeebop frontal et énergique, tout de percussions électroniques vêtu. Ailleurs, entre latin-jazzeries rondement menées (Waiting for the Rain, Carnavalito), synthétisme tout sauf handicapant (le court et planant The Great Empire), Zawinul épate et prouve que, essentiellement seul, il peut faire de la très bonne musique prenant ses libertés avec l'idiome sans jamais le trahir.
Qui aurait parié, au milieu de funestes années 80, alors que sa formation récemment séparée a trop longtemps tiré l'écheveau, que Zawinul nous convierait à une telle fête ? Pas grand monde mais les faits sont là et Di.a.lects, petit chef d'œuvre largement méconnu, continuation inattendue et bienvenue d'un Weather Report sorti de l'actualité, est disponible pour tous ceux qui en doutait, une galette hautement recommandable.

1. The Harvest 6:04
2. Waiting for the Rain 7:38
3. Zeebop 4:50
4. The Great Empire 3:57
5. Carnavalito 6:18
6. 6 A.M./Walking on the Nile 7:06
7. Peace 6:49

Joe Zawinul – Synthesizers, Vocals
Bobby McFerrin – Improvised Vocals
Carl Anderson – Ensemble Voices
Dee Dee Bellson – Ensemble Voices
Alfie Silas – Ensemble Voices


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ZION 80 "Adramelech: Book of Angels Volume 22" (2014)
Masada on the (afro)Beat

Quelques mois seulement après un exceptionnel volume 21 de son Livre des Anges, John Zorn confie à une bande de têtes connues le numéro 22, et c'est une excellente nouvelle !
Pour ceux qui ont l'occasion d'écouter l'opus inaugural de Zion80, paru chez Tzadik en décembre 2012, Andramelech ne sera pas une surprise. On y retrouve en effet la fusion d'Afrobeat et de klezmer qui avait si bien fonctionnée la fois précédente. Forcément, les compositions de John Zorn en sont toutes chamboulées, c'est une bonne chose et le sel d'une série où chaque interprète/arrangeur amène sa sauce, sa vision à ce qui commence sérieusement à ressembler à un impressionnant édifice. On y retrouve forcément la patte compositionnelle du maître mais aussi l'influence ô combien bienvenue d'un autre immense artiste : Fela Anikulapo Kuti. A la différence près et fort compréhensible que, le chef de bande, qui n'est pas le neveu du bandit de la finance du même patronyme, étant un guitariste (qui plus est secondé par un autre six-cordiste radically jewish, Yoshie Fruchter), on y retrouve aussi moult rifferies et soli lui permettant de s'exprimer, ce qu'il fait excellemment bien. Rajoutez à ça un groove qui n'en finit pas de nous faire nous trémousser, des cuivres qui pulsent une énergie à peine croyable et vous obtiendrez, bien sûr !, un brillant opus plutôt très abordable si vous appréciez les tendances et styles précités.
Andramelech, Book of Angels Volume 22... Et toujours la même envie d'entendre la suite, qui arrive bientôt (septembre !) et s'annonce passionnante (Roberto Rodriguez promettant de cubo-latiniser furieusement le joujou Zornien) tout en goutant au tour de force présentement proposé. Tout simplement.

1. Araziel 7:14
2. Sheviel 5:48
3. Metatron 9:05
4. Shamdan 7:16
5. Kenunit 10:37
6. Caila 4:21
7. Lelahiah 6:00
8. Nehinah 5:55

John Zorn - composition, executive producer
Jon Madof - guitar, producer
Matt Darriau - alto sax, kaval, clarinet
Greg Wall - tenor sax
Frank London - trumpet
Jessica Lurie - baritone sax, flute
Zach Mayer - baritone sax
Yoshie Fruchter - guitar
Shanir Ezra Blumenkranz - bass
Brian Marsella - keyboard
Marlon Sobol - percussion
Yuval Lion - drums
&
Mauro Refosco - percussion (7)


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ZO2 "Tuesdays & Thursdays" (2004)
Rockin' Hard!

Un trio méconnu ayant récemment plié les gaules, un destin tragique dans le lot (celui de leur excellent bassiste/chanteur David Z récemment décédé il y a quelques semaines dans un accident de circulation lors d'une tournée, R.I.P.) mais, surtout un hard rock moderne d'excellente facture. C'est le programme du Tuesdays & Thursdays des New Yorkais de ZO2.
Les élément marquants du groupe et de la galette ? Un vocaliste, déjà, frère de cordes vocales d'un autre regretté, Chris Cornell, qui par sa puissance et sa polyvalence en impose carrément. Un songwriting efficace ensuite où blues, post-grunge, groove et tradition hard-rockante s'épousent harmonieusement. Une production nickel qui met tout ça en valeur, enfin, parce que le flacon, quoiqu'on en dise, on le préfère bien roulé (à l'image de la playmate de la pochette !).
Bref, voici une galette chaudement recommandé à ceux qui aiment leur hard rock encore vivant, ouvert sur tous ses possibles, mené par une grande voix moteur d'une belle machine à chansons. Impeccable !

1. Takin' Me Down 3:47
2. Temptation 4:47
3. Living Now 3:52
4. Dirty Water 4:05
5. Radio 3:30
6. Fly On Your Wings 4:17
7. Breakdown 3:34
8. Liar 3:56
9. Paper Breakup 3:49
10. Wait 3:41
11. Head Up 4:36
12. Sweet Lover 4:02

Paulie Z - Chant, Guitare    
David Z - Chant, Basse
Joey Cassata - Batterie, Choeurs


Z comme...
ZORN, JOHN "Kristallnacht" "Kristallnacht" (1993)
Devoir de Mémoire

Une évocation de la Nuit de Cristal par John Zorn ? Un objet musical violent et non identifié pour un devoir de mémoire douloureux.
Evidemment, vu le thème, il y a beaucoup de bruit et de chaos dans l'œuvre créée par le stakhanoviste de la Downtown Scene, ça commence pourtant tout en douceur par un Shtetl, belle pièce de klezmer introductive où la tension (contenue) se manifeste déjà, qui, petit à petit, se voit envahie des diatribes nazies annonçant la déferlante bruitiste qui suit pour laquelle Zorn nous prévient dans le livret qu'elle "contient de hautes fréquences à la limite et au-delà de l'ouïe humaine pouvant causer des nausées, maux de têtes et des acouphènes"" c'est dire l'extrémité de la chose.
De fait, ce diable de Zorn ne nous a pas menti et les presque douze minutes de Never Again sont quasiment insoutenables, inécoutables, expression du déluge d'horreur s'abattant sur les pauvres juifs martyrisés comme sur l'auditeur subissant cette avant-garde industrielle sans le moindre compromis. La suite, les conséquences de la haine primale qui mut les partisans les plus zélotes du petit caporal, est plus tempérée, pas exactement accessible mais nettement plus écoutable, allant d'un minimalisme tendu, lugubre presque (Gahelet), d'une composition contemporaine typique de ce que Zorn sait faire infusée d'un violon yiddish bienvenu (Tikkun), d'un assemblage de "sound bites", de minimalisme et de noise jusqu'au-boutiste (Tzfia), d'une nouvelle virgule de pure ultraviolence (Barzel), à une ultime pièce, Gariin, typique des improvisations jazzo-avant-gardo-bruitiste ici particulièrement menaçante avec sa guitare (by Marc Ribot !) toute en sorties de routes et cris de douleurs (vu ce qui se passera ensuite, historiquement, on comprend pourquoi).
Si ce que vous attendez d'une œuvre musicale comprend de jolies mélodies, un sentiment de confort et d'harmonie, fuyez !, là n'est pas le propos d'une proposition aussi radicale et dérangeante que possible, un outil mémoriel au même titre que Nuit et Brouillard ou La Liste de Schindler, un album nécessaire mais en aucun cas aisé, vous aurez été prévenu. Cela fait-il de Kritallnacht un opus recommandable ? Assurément, mais pas pour ceux qui ont l'estomac, et les oreilles !, trop sensibles.

1. Shtetl (Ghetto Life) 5:55
2. Never Again 11:46
3. Gahelet (Embers) 3:27
4. Tikkun (Rectification) 3:02
5. Tzfia (Looking Ahead) 8:49
6. Barzel (Iron Fist) 2:02
7. Gariin (Nucleus - The New Settlement) 7:59

Anthony Coleman - keyboards
Mark Dresser - bass
Mark Feldman - violin
David Krakauer - clarinet, bass clarinet
Frank London - trumpet
Marc Ribot - guitar
William Winant - percussion
John Zorn - composition, direction, arrangements et production


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ZZ TOP "Antenna" (1994)
Nouveaux Poils

En quête de rachat après un Afterburner mi-cuit et un Recycler peu inspiré, les trois texans de ZZ Top changent de label, modifient l'équipe de mise en son (Billy partageant la barre avec l'historique Bill Ham) et produisent leur meilleur album depuis Eliminator en plus d'un clair retour vers des racines plus épurées, sans tout à fait abandonner les acquis moderniste des années 80 cependant, qui leur vont bien au teint. Et donc, ce numéro 11, cet Antenna qui n'a définitivement pas la réputation qu'il mérite, est une sacrée bonne galette de blues rock texan de référence. De référence historique serait-on tenter de dire parce que présentement, ce qui justifie sa promotion au rang de coproducteur, le sieur Gibbons a retrouvé la folie furieuse, la grinta de ses jeunes années plaquant riffs gras bien bleus et soli inspirés avec une classe et un aisance qui laissent pantois. Il faut dire aussi que les Tres Hombres, une équipe immuable se connaissant par cœur, ont le chic pour réemballer leur art de nouveaux oripeaux, restant toujours familiers de l'auditeur qui ne voudrait de toute façon pas autre chose (des Pincushion au goût du jour, single supra-efficace s'il en fut, des Breakaway en ballade larvée, des Fuzzbox Voodoo en bon gros blues qui tape et groove, de beaux blues lent à guitare qui peure comme Cover Your Rig, on en a déjà entendu et on en redemande !). A partir de là, la marge d'ajustement, ce qui fait qu'un Fandango est si supérieur à un Tejas alors que, fondamentalement, c'est de la même musique dont il s'agit, tient dans la qualité des chansons (excellente ici) et ce petit quelque chose de magique et si fugace qu'on appelle l'inspiration, un machin qui ne s'explique pas mais est présentement au rendez-vous. Original cet Antenna ? Certes non ! Glorieusement troussé par d'excellents artisans en mode "back to the roots", ça oui ! Recommandé.

1. Pincushion 4:33
2. Breakaway 4:58
3. World of Swirl 4:08
4. Fuzzbox Voodoo 4:42
5. Girl in a T-Shirt 4:10
6. Antenna Head 4:43
7. PCH 3:57
8. Cherry Red 4:38
9. Cover Your Rig 5:50
10. Lizard Life 5:09
11. Deal Goin' Down 4:06
12. Everything 3:54

Billy Gibbons – guitar, lead (1, 2, 4, 5, 7-10, 12) and backing vocals
Dusty Hill – bass guitar, keyboards, backing and lead (3, 6, 11) vocals
Frank Beard – drums, percussion

lundi 31 juillet 2017

Y comme...

Y grec chez nous Why chez eux. Voyelle ici, consomne là-bas... Elle est pas claire cette lettre. Alors, logiquement, la sélection est à l'unisson avec une Star avant, des Stars alors bientôt, des stars qui passèrent vite, mode oblige, d'autres, pas encore Stars, pour qui on se tate toujours, une vielle Star qui rencontre sa succession, de vieilles Stars en fin de cycle (ou en début d'un autre?) et même une Stars à melon, bref... Enjoie !

Y comme...
Y KANT TORI READ "Y Kant Tori Read" (1988)
Tori avant Amos

Une curiosité en passant, quand Tori se la joue un peu Madonne, un peu Cyndi. Pas désagréable, étrange cependant parce qu'on y est déjà (l'Amos pointe !) mais que la prod' et tout le toutim font dans la teen pop US d'alors. En un mot comme en mille, juste une petite curiosité qui ravira les addicts et fera sourire les autres qui y trouveront même peut-être... A tester.

1. The Big Picture 4:19
2. Cool on Your Island 4:57
3. Fayth 4:23
4. Fire on the Side 4:53
5. Pirates 4:16
6. Floating City 5:22
7. Heart Attack at 23 5:16
8. On the Boundary 4:38
9. You Go to My Head 3:55
10. Etienne Trilogy (The Highlands/Etienne/Skyeboat Song) 6:45

Tori Amos – lead singer, acoustic piano
Paulinho Da Costa – percussion
Richard Bernard – bouzouki
Gene Black – guitar
Kim Bullard – acoustic piano, programming, keyboards
Steve Caton – guitar
Vinnie Colaiuta – drums
Devon Dickson – bagpipes
Steve Farris – guitars
Tim Landers – fretless bass guitar
Fernando Saunders – bass guitar
Matt Sorum – drums
Peter White – acoustic guitars
Eric Williams – mandolin
- Backing vocals
CeCe Bullard
Merry Clayton
James House
Rick Nielsen
Zobbin Rander
Nancy Shanks
The Valentine Brothers


Y comme...
YARDBIRDS, THE "For Your Love" (1965)
Going Somewhere

Quand un des plus beaux exemples du british blues boom décide de coller un peu plus au goût du jour ça donne ? For Your Love des Yardbids, évidemment !
Voici donc les Yardbirds au premier tournant de leur carrière. Eric Clapton, mécontent de la tournure que prennent les évènements soucieux qu'il est de continuer de jouer le blues qu'il vénère, est sur le départ, Jeff Beck, son remplaçant, qui apparaît d'ailleurs sur trois titres de l'album sera plus compatibles aux ambitions pop et psychédéliques de la formation, avant de se lasser à son tour mais ça c'est une autre histoire. Pour le moment, Clapton encore présent (il le sera aussi sur une face du second opus de 65, Having a Rave Up), les Yardbirds marchent sur le fil entre leur passé (l'impeccable Five Live Yardbirds et son énergique relecture du blues étatsunien) et ce qui est alors la tendance du moment, une musique plus pop vers laquelle glissent quasiment toutes les formations britanniques et nord-américaines. Les deux tendances sont, pour le moment, toujours d'actualité avec, côté blues, I'm Not Talking, Got to Hurry, I Ain't Got You, I Ain't Done Wrong, I Wish You Would et Good Morning Little Schoolgirl comme autant d'exemples que ces petits blancs savent s'approprier l'idiome blues avec un talent certain, et, côté pop la naissance de quelques morceaux destinés à devenir d'authentiques classiques (For Your Love bien sûr mais également A Certain Girl malgré l'évidente ressemblance aves les Beatles ou Sweet Music produit par un Manfred Mann qui passait par là. Force est de constater que c'est sur le blues que les Yarbirds convainquent le mieux, pas que le reste soit indigne, juste que le groupe y parait moins à son aise que ce soit avec Beck ou Clapton, une leçon qu'il retiendront pour leurs futurs développements n'oubliant jamais, même quand ils s'en éloigneront, ces bases blues qui leur vont si bien au teint.
50 ans après, encore un peu plus dans cette version richement bonussée, For Your Love demeure un album recommandé où, outre le fait de croiser deux des plus fines gâchettes de la six-corde, on entend un groupe de qualité produire une musique qui ne l'est pas moins même si, diable !, qu'il est difficile de concurrencer les quatre gros (Beatles, Stones, Who, Kinks) qui ne le sont pas devenus sans raison...

1. For Your Love 2:31
2. I'm Not Talking 2:33
3. Putty (in Your Hands) 2:18
4. I Ain't Got You 2:00
5. Got to Hurry 2:33
6. I Ain't Done Wrong 3:39
7. I Wish You Would 2:19
8. A Certain Girl 2:18
9. Sweet Music 2:30
10. Good Morning Little Schoolgirl 2:46
11. My Girl Sloopy 5:38
Bonus
12. Baby, What's Wrong (demo) 2:38
13. Boom, Boom (demo) 2:25
14. Honey in Your Hips (demo) 2:19
15. Talkin' 'Bout You (demo) 1:56
16. I Wish You Would (demo) 4:17
17. A Certain Girl (demo) 2:21
18. Got to Hurry (take 4) 2:35
19. Sweet Music (take 4) 2:28
20. Heart Full of Soul (demo, sitar version) 1:54
21. Steeled Blues 2:38
22. Paff Bumm (German issue) 2:27
23. Questa Volta 2:33
24. Paff Bum (Italian issue) 2:36

Keith Relf – lead vocals, harmonica
Eric Clapton – lead guitar on all tracks except "I'm Not Talking", "I Ain't Done Wrong", and "My Girl Sloopy"
Chris Dreja – rhythm guitar
Paul Samwell-Smith – bass, vocals
Jim McCarty – drums, vocals
&
Jeff Beck – lead guitar on "I'm Not Talking", "I Ain't Done Wrong", and "My Girl Sloopy"
Giorgio Gomelsky – backing vocal on "A Certain Girl"
Brian Auger – harpsichord on "For Your Love"
Denny Pierce – bongos on "For Your Love"
Ron Prentice – bowed bass on "For Your Love"
Manfred Mann – keyboard and backing vocals on "Sweet Music"
Paul Jones – backing Vocals on "Sweet Music"
Mike Hugg – vibes on "Sweet Music"
Tom McGuinness – guitar on "Sweet Music"
Mike Vickers – guitar on "Sweet Music"


Y comme...
YAZOO Upstairs at Eric's" (1982)
Waves of Synth

Parti de chez Depeche Mode, pas encore à la barre du projet qui l'habite toujours aujourd'hui, Erasure, Vince Clarke se rapproche d'Alison Moyet (ex-The Vandals) et propose une très belle galette de synthpop.
Parce que l'addiction de Clarke pour les synthétiseurs analogiques déjà clairement décelée sur Speak & Spell de ses anciens collègues est, cette fois, nettement plus maîtrisée ce qui est évident dès l'énorme tube d'introduction, Don't Go, ou Kraftwerk rencontre la blue-eyed soul pour une entêtante mélodie menée tambours battants sur un beat electro à faire swinguer les petits blancs d'Albion. Il faut dire que l'assistance créative et la voix polyvalente, chaude et délicate d'Alison aide grandement à la tâche imposant Yazoo comme le concurrent n°1 d'un Eurythmics encore débutant (on peut, en fait, voix Yazoo un modèle dont s'inspireront Lennox et Stewart pour produire leur premier succès populaire, Sweet Dreams). Et comme le reste de l'album, d'un Bad Connection entrainant et joyeux, d'un Midnigh gorgé de soul électronique, d'un claustrophobe, froid et déstructuré In My Room, d'un tendre et caressant Only You,  du groove irrésistible d'un Tuesday à l'absolue beauté du planant Winter Kills, est une fiesta de tous les instants des possibles d'un duo en grosse inspiration, il n'en faut pas plus pour confirmer que l'excitation critique et populaire de l'époque était bel et bien justifiée et qu'en plus Upstairs at Eric's, quoique qu'absolument typique de ce qu'on imagine d'un album de synthpop de la première moitié des 80s, a admirablement résisté à l'usure des ans.
Un second album suivra l'année suivante, You and Me Both, pas tout à fait aussi réussi mais presque, avant que le duo ne se sépare pour incompatibilité relationnelle (Alison voulait un grand ami, Vince est du genre froid et distant, pas une bonne combinaison). Reste cet opus débutant, et triomphant !, qu'on n'a de cesse de recommander à tous ceux qui souhaitent entendre le meilleur de la synthpop.

1. Don't Go 3:08
2. Too Pieces 3:14
3. Bad Connection 3:20
4. I Before E Except After C 4:36
5. Midnight 4:22
6. In My Room 3:52
7. Only You 3:14
8. Goodbye 70's 2:35
9. Tuesday 3:22
10. Winter Kills 4:06
11. Bring Your Love Down (Didn't I) 4:40

Alison Moyet – vocals, piano
Vince Clarke – instrumentation
&
Daniel Miller – additional production and noises on "Don't Go", "Too Pieces", "In My Room", "Only You" and "Situation"
Eric's mum – extra chit-chat on "I Before E Except After C"
D. Davis – extra chit-chat on "In My Room"


Y comme...
YEAH YEAH YEAHS "Show Your Bones" (2006)
Que d'Os !

Trois ans ! Il aura fallu attendre trois ans pour que le successeur du premier album d'une des formations les plus prometteuses du 3ème millénaire naissant voit enfin le jour, une petite éternité qui ne va, hélas, pas sans son lot de (relatives) déceptions.
Ce n'est pas à dire que Show Your Bones soit un mauvais album, juste que l'effet de surprise d'un Fever to Tell particulièrement addictif s'est notablement amenuisée du fait d'une ressemblance trop criante, comme si les Yeah Yeah Yeahs avaient seulement tenté de reproduire l'exploit là où une progression stylistique aurait été souhaitable.
Ceci dit, Show Your Bones a de vraies qualités, c'est évident dès un très réussi morceau d'ouverture, Gold Lion, où la voix de la girl en chef, Karen O, évoque Siouxsie ou Debbie Harry sur une musique fun, fraiche et décontractée. Evidemment, il y a sur l'album quelques utiles montées de fièvre (Way Out, Fancy, Phenomena ou le crescendo final du délicat Turn Into, tous dotés de guitares tranchantes évoquant un post-punk qui n'est jamais bien loin), mais ce n'est jamais aux dépends de l'ambition de compositions et d'arrangements qu'on aime à décortiquer pour voir comment tout ça a été construit. Parce qu'il y a matière à réjouissance dans cet assemblage dance-punk artistique ne laissant jamais la mélodie lui échapper et sachant même modérer sa relative agression sur quelques sélections bien senties (Cheated Hearts, The Sweets) ou faire tressauter les popotins (Honeybear, Mysteries, ce dernier évoquant pêle-mêle les excellents Strokes et Sonic Youth) et même évoquer le minimalisme arty d'un Velvet Underground (Warrior) voire l'emballage indie d'un Pixies toujours de référence (Dudley). Alors, certes, tout ceci n'a rien de neuf pour les Yeah Yeah Yeahs mais est suffisamment bien troussé pour satisfaire les amateurs du genre comme les curieux de passage.
Le (power) trio a, depuis, confirmé tout le bien qu'on pensait déjà de lui, particulièrement sur un It's a Blitz de la maturité, Show Your Bones n'en est pas, pour autant moins recommandé lui qui sait, par sa large palette et son bel esprit mélodique, presque renouveler l'exploit originel de Fever to Tell, ce n'était pas gagné d'avance.

1. Gold Lion 3:07
2. Way Out 2:51
3. Fancy 4:24
4. Phenomena 4:10
5. Honeybear 2:25
6. Cheated Hearts 3:58
7. Dudley 3:41
8. Mysteries 2:35
9. The Sweets 3:55
10. Warrior 3:40
11. Turn Into 4:05

Brian Chase – drums, percussion, guitar, Vater sticks, Zildjian cymbals
Karen O – lead vocals, omnichord, piano (all tracks); mixing (tracks 4, 10, 11)
Nick Zinner – guitar, mixing, keyboards
&
Money Mark – keyboards (tracks 3, 4), MPC sampler (track 10)
Brooke Gillespie, Squeak E. Clean, Alan "Ringo" Labiner – handclap chorus


Y comme...
YES "Drama" (1980)
Drôle de Drame

Yes sans Jon Anderson ? Impossible, sacrilège même ! Et pourtant il y a Drama en 1980, un album typique des progueux britanniques où leur androgyne vocaliste est pourtant absent. Alors, Yes sans Anderson, ça marche ou ça ne marche pas ?
Etrangement, parce que l'arrivée des deux membres des Buggles (Video Killed the Radio Star, pour situer) paraissait tout sauf une évidence, surtout le remplacement de Jon Anderson par le lunetté Trevor Horn, ça marche ! Ca marche même très bien. Evidemment, une partie de l'album, comme attesté par les bonus de la présente édition, ayant été composée quand Anderson et Wakeman faisaient encore partie de la formation, et que, de toute façon, l'authentique détenteur du son Yes en est l'indéboulonnable bassiste Chris Squire, on retrouve le Yes que tout un chacun connaît, cette créature symphonico-progressive, se perdant parfois dans d'exagérées chansons épiques, mais, tout de même, l'authentique surprise de retrouver une formation finalement inchangée est réelle. Inchangée mais aussi revigorée après un très moyen Tormato où les anglais semblaient uniquement remettre sur l'ouvrage, avec moins de conviction et moins de grâce, ce qu'ils avaient accompli précédemment annihilant ainsi l'embellie Going for the One. Bref, le grand malheur d'avoir perdu deux membres supposés irremplaçables se transforma en bénédiction libératrice d'une inspiration retrouvée.
De fait, dès un extrêmement typique Machine Messiah où Trevor Horn s'approche tant de son prédécesseur qu'on peine souvent à détecter son absence sur une composition, puissante, mélodique et glorieusement progressive et ultimement rassurante prouvant que Yes, tel qu'en lui même mais en nettement meilleure forme que sur Tormato, sait toujours construire de théâtrales édifices où claviers et guitares (belle performance conjointe d'Howe et de Downes) mènent le bal sans qu'on n'en oublie la volubilité d'une section rythmique (Squire et White) dont le mérites ne devraient plus avoir besoin d'être vantés. Machine Messiah a, en vérité, tous les atours d'un classique en devenir et en serait sans doute devenu un s'il avait été créé par un line-up plus classique. La suite est une longue confirmation d'une identité réaffirmée par une forme compositionnelle qui ne se démentira jamais. Pas même sur un Into the Lens, remake reconnaissable si largement transformé, "progisé", du I Am a Camera initialement paru sur l'Adventures in Modern Recording des Buggles. et certainement pas sur un Tempus Fugit racé et accrocheur qu'on aurait bien imaginé sur Fragile tant il développe tous les aspects mélodiques et solistes du "vrai" Yes.
Un bel album donc mais carrément un indispensable si l'on considère l'édition remasterisée, ses généreux et utiles bonus et son impeccable restauration sonique. On y a même droit, donc, à l'embryon du successeur de Tormato, les Paris Sessions, un Drama préhistorique en somme, où Anderson et Wakeman font leurs uniques apparitions de la galette. Ca vaut surtout pour la curiosité parce que, franchement, on n'aurait pas voulu ce Drama autrement que porté par le vent de fraicheur apporté par les Buggles qui, d'ailleurs, sont des autres bonus, works in progress d'une œuvre réussie. Parce que ce Yes-là est, malgré les apparences, un vrai Yes, un bon Yes, un Yes chaudement recommandé à tous ceux qui l'avait démis du fait de soi-disant handicapantes absences.

1. Machine Messiah 10:27
2. White Car 1:21
3. Does It Really Happen? 6:34
4. Into the Lens 8:33
5. Run Through the Light 4:43
6. Tempus Fugit 5:15
Bonus
7. Into the Lens (Single) 3:47
8. Run Through the Light (Single) 4:31
9. Have We Really Got to Go Through This (Drama Jam Sessions) 3:43
10. Song No. 4 (Satellite) (Drama Jam Sessions) 7:31
11. Tempus Fugit (Tracking session) 5:39
12. White Car (Tracking session) 1:11
13. Dancing Through the Light (Paris Sessions) 3:16
14. Golden Age (Paris Sessions) 5:57
15. In the Tower (Paris Sessions) 2:54
16. Friend of a Friend (Paris Sessions) 3:38

Trevor Horn – lead vocals, fretless bass on "Run Through the Light"
Steve Howe – guitars: Gibson Les Paul Gold Top, Fender Telecaster, Martin Mandolin, Fender Stratocaster, backing vocals
Chris Squire – bass, backing vocals, piano on "Run Through the Light"
Geoff Downes – keyboards, vocoder, backing vocals
Alan White – drums, percussion, backing vocals
&
Jon Anderson - lead vocals on the Paris sessions (13-16)
Rick Wakeman - keyboards on the Paris sessions (13-16)


Y comme...
YNGWIE J. MALMSTEEN'S RISING FORCE "Rising Force" (1984)
Shred till you're dead!

De tous les descendeurs de manches à la vitesse de la lumière, les shredders, il est le premier, le mètre étalon de ce qu'un guitariste de hard'n'heavy se doit d'accomplir sur un album destiné au public de la "niche". Mais, franchement, Yngwie J. Malmsteen, déjà un gros égo mais encore beaucoup à donner, est vraiment plus que ça, particulièrement sur son premier album sous son nom, Rising Force.
Une chose pour commencer, ne dites surtout pas à Yngwie qu'il a dû beaucoup écouter Ritchie Blackmore pour en arriver là, il n'aime pas ça du tout et vous répliquera que, non monsieur, vous n'avez rien compris, il aime simplement Jimi Hendrix ET Jean-Sébastien Bach ET Niccolo Paganini ET Uli Jon Roth et que tout ça mis bout à bout donne ce metal néo-classique aux impressionnantes performances guitaristiques dont il s'est fait le champion. Soit, admettons. N'empêche, tout de même... Mais non, vous dit-on !
A l'album donc, son premier en solo après Steeler (avec Ron Keel qui formera, Keel, comme c'est original) et l'Alcatrazz de l'ex-Rainbow Graham Bonnet, Rainbow qui était justement le groupe de Ritchie Blackmore dont Yngwie nie... Mais stop quoi, ça suffit maintenant ! Ok, ok, à la musique, donc... Et au concret pour commencer à savoir que l'album se compose de 8 pistes, 5 instrumentaux de plein droit, 2 morceaux chantés et une outro qui, bouclant la boucle, ramène le six-cordiste suédois dans par la même phrase acoustique qui l'a vu commencer l'album. Dans le vif du sujet maintenant ? Alors on commence par les instrumentaux qui, les 5, comptent parmi les plus belles pièces du genre dont accouchera Yngwie, on y retrouve, évidemment, la technique parfaite du sieur Malmsteen mais aussi, ce dont on lui reprochera souvent de manquer, un vrai feeling rendant digeste les démonstrations dont le monsieur ne peut s'empêcher de faire étalage. Personnellement, mes préférences iraient au costaud Far Beyond the Sun, à l'épique Icarus Dream Suite Op. 4 (basé sur une composition de l'obscur compositeur italien Remo Giazotto) et à l'accorcheur Little Savage où, en plus de la performance guitaristique, on a droit à quelques belles "Lorderies" de l'ami Jens Johansson, présentement au clavecin ou, du moins, à son équivalent sur le clavier digital que le monsieur utilise certainement. Bref, du bel ouvrage toutes les 5 mais ces trois plus précisément. Aux morceaux chantés maintenant qui, sans aucunement s'approcher à moins de mille lieues de l'indignité, ne sont pas exactement la partie la plus excitante de l'album mais plutôt deux très correctes chansons de heavy metal néo-classique comme il s'en produit finalement peu à l'époque. Un préférence pour Now Your Ships Are Burned notamment grâce à l'excellente performance de Jeff Scott Soto et la qualité de la mélodie.
Au final, qu'il soit ou non influencé par celui-dont-on-ne-doit-pas-dire-le-nom, Yngwie réalise une parfaite galette de shredder, le mètre étalon d'icelles en fait, et un classique indéniable du genre qu'on ne peut, donc, que recommander. Même Ritchie est d'accord, c'est dire !

1. Black Star 4:53
2. Far Beyond the Sun 5:52
3. Now Your Ships Are Burned 4:11
4. Evil Eye 5:14
5. Icarus' Dream Suite Op. 4 8:33
6. As Above, So Below 4:39
7. Little Savage 5:22
8. Farewell 0:49

Yngwie Malmsteen – guitar, Moog Taurus, bass, arrangement, production
Jeff Scott Soto – vocals
Jens Johansson – keyboards, harpsichord arrangement (7)
Barriemore Barlow – drums


Y comme...
YOUNG, NEIL "Mirror Ball" (1995)
Young Jam

Troquer son vieux Cheval Fou pour de la Confiture de Perles ? C'est la drôle d'idée qui prit Neil Young et déboucha sur ce Mirror Ball de 1995, un bel album au demeurant.
En fait, Neil, plus exactement dans sa phase exploratoire multi-genres de la fin des années 70 et des années 80, se la joue "safe" se servant, en substance, de Pearl Jam comme d'un Crazy Horse rajeuni. Tout est, en fait, parti d'une rencontre scénique quelques jours plus tôt lors d'un concert pro-choice organisé à Washington DC. Tombés respectivement sous le charme de l'autre, le vieux canadien et les jeunes gars en chemise à carreaux de Seattle décident rapidement d'organiser une session, dans la ville des derniers, qui se tiendra du 26 janvier au 10 février 1995. Une chanson mise à part, Peace and Love coécrite par Young et un Eddie Vedder en duo vocal aussi (alors que le reste de l'album relègue Vedder au rang de choriste, tâche dont il se sort avec les honneurs), toutes les compositions sont de Neil et, en toute logique, ressemble au répertoire rock du canadien. A ce qu'il y a de bon, de juteusement électrique dans le répertoire du Loner comme sur l'épique I'm the Ocean, le frontal Song X, n'oubliant pas, parfois, d'adoucir notablement le ton comme sur le sensible et poignant Truth Be Told. Le tout, brut de décoffrage dans la mise en son, suant l'honnêteté par tous les pores de son cuir, est un Young classique de qualité, presque du niveau de l'exceptionnel Ragged Glory, pour situer.
Un vieux rocker et une valeur montante de ce qu'on appelait alors encore le grunge ? Une rencontre qu'on ne peut que conseiller de visiter souvent, on ne devrait pas avoir à en dire plus... Ha, si ! Bravo messieurs et vous remettez le couvert quand vous voulez, pour le 20ème anniversaire ? Chiche !

1. Song X 4:40
2. Act of Love 4:54
3. I'm the Ocean 7:05
4. Big Green Country 5:08
5. Truth Be Known 4:39
6. Downtown 5:10
7. What Happened Yesterday 0:46
8. Peace and Love 7:02
9. Throw Your Hatred Down 5:45
10. Scenery 8:50
11. Fallen Angel 1:15

Neil Young – vocals, electric guitar, acoustic guitar, pump organ
&
Pearl Jam
Jeff Ament – bass guitar
Stone Gossard – electric guitar
Jack Irons – drums
Mike McCready – electric guitar
Eddie Vedder – vocals on "Peace and Love", background vocals


PS : Le X est dans le Q, ça ne s'invente pas !

lundi 24 juillet 2017

W comme...

Wow! Du Cabaret Jazz à la Soul/Funk en passant par la Country New School ou le Hard Rock millésimé et ô combien influent, en passant par du Rock Prog indémodable et libre, une petite merveille Indie Pop et l'album d'un Ange Cassé, si l'alphabet finit, la qualité ne baisse pas (...à mon humble avis). Alors, en rajouter, pour quoi faire ? Enjoie !

W comme...
WAITS, TOM "Nighthawks at the Diner" (1975)
Vrai Live en Vrai Studio

Live, mais en studio, Tom Waits égrène ses petites histoires d'une Amérique à la marge devant quelques happy-fews conviés à l'évènement, c'est Nighthawks at the Diner et c'est vachement bien !
Et donc, nous sommes au Record Plant de Los Angeles les 30 et 31 juillet 1975, ou au Raphael's Silver Cloud Lounge comme annoncé par Tom, où un jeune Waits, d'âge et de carrière, il n'a alors que deux albums studio dans sa besace, égrène non pas les beaux morceaux de son petit répertoire mais une sélection de nouveaux titres dans une ambiance de club enfumé et alcoolisé impeccablement recréé par l'équipe de production, les musiciens et, évidemment, un chanteur, compositeur et parolier sachant aussi bien raconter des histoires (les nombreux intermèdes introductifs où Tom fait preuve d'humour, souvent !, mais aussi d'un don de conteur qui ne fera que se confirmer) qu'habiter son répertoire de l'occasion. Et le répertoire, justement, mes amis, quelle belle collection de blues/jazz déjà très représentative du Waits que nous avons appris à connaître et à aimer, un artiste déjà en contrôle d'un songwriting héritier d'une vraie belle tradition étatsunienne qui sait la faire sienne,  jusqu'à une reprise d'une vieillerie country sauvée des eaux (Big Joe and Phantom 309)... Grand !
Les fans de Tom Waits connaissent déjà ce Nighthawks at the Diner ô combien référentiel, comme quasiment toute la carrière du monsieur, quoi, les autres feraient bien de se pencher sur cet objet atypique, sympathique et, c'est le mot, recommandé.

1. (Opening Intro) 2:58
2. Emotional Weather Report 3:47
3. (Intro) 2:16
4. On a Foggy Night 3:48
5. (Intro) 1:53
6. Eggs and Sausage (In a Cadillac with Susan Michelson) 4:19
7. (Intro) 3:02
8. Better Off Without a Wife 3:59
9. Nighthawk Postcards (From Easy Street) 11:30
10. (Intro) 0:55
11. Warm Beer and Cold Women 5:21
12. (Intro) 0:47
13. Putnam County 7:35
14. Spare Parts I (A Nocturnal Emission) 6:25
15. Nobody 2:51
16. (Intro) 0:40
17. Big Joe and Phantom 309 6:29
18. Spare Parts II and Closing 5:13

Pete Christlieb – tenor sax
Bill Goodwin – drums
Jim Hughart – upright bass
Mike Melvoin – piano, electric piano, guitar
Tom Waits – vocals, piano, guitar


W comme...
WATERS, ROGER "Amused to Death" (1992)
Amusement for the Masses

C'est, de loin, le meilleur album solo de son auteur, un concept album inspiré d'un livre de Neil Postman, Amusing Ourselves to Death, qui décrypte les us d'une société ultra-médiatisée, c'est Amused to Death de Roger Waters, œuvre à la fois terriblement moderne tout en se situant dans une grande tradition à laquelle elle fait honneur, un opus de toute première bourre en vérité.
Comme souvent avec Waters, un garçon tenu par ses obsessions, le développement du concept de l'album a commencé bien avant sa sortie, pendant la création de son précédent opus en fait, le controversé mais recommandé Radio K.A.O.S.. Dans les faits, album sur la dangereuse décadence de la société occidentale (capitalisme, guerre, médias, mépris d'autrui, etc.), œuvre sombre donc, on en a l'habitude avec le taciturne Waters, Amused to Death n'est pas exactement le genre d'opus qu'on conseillera à un dépressif chronique. Quoique la musique, souvent percée d'irremplaçables beauté, vient tempérer la noirceur du propos. Parce que côté composition, Roger s'est dépassé ! Dès l'introductif The Ballad of Bill Hubbard, un belle chanson d'ambiance dotée d'un puissant récitatif et de cordes émouvantes, on est pris par un tourbillon créatif qui ne se démentira pas, un rock progressif moderne et classique à la fois, de son temps dans le son mais encore héritier de la période dorée (les 70s !) dans la manière. La suite, entre rock épique (What God Wants Part I, The Bravery of Being Out of Range), et compositions plus nuancée (Watching TV avec la contribution vocale de Don Henley des Eagles, It's a Miracle et le moog magique du l'ancien collègue de Madonna, Patrick Leonard, l'éthéré Three Wishes, ou un magistral Amused to Death de conclusion), est un parfait panorama musical pour qui apprécie son rock exploratoire et mélodique.
Avec un line-up "all-star" plus venu pour contribuer que se montrer (Jeff Beck, Luis Conte, Steve Lukather, Jeff Porcaro, Don Henley, etc.), une production absolument parfaite, riche de moult field-recordings texturants, claire et précise, et, donc, un ensemble compositionnel constituant l'indéniable sommet de la carrière de Roger Waters en solo, Amused to Death, presque l'égal des plus belles heures de son ancien groupe, c'est dire !, est un album plus que recommandé, obligatoire !

1. The Ballad of Bill Hubbard 4:19
2. What God Wants, Part I 6:00
3. Perfect Sense, Part I 4:16
4. Perfect Sense, Part II 2:50
5. The Bravery of Being Out of Range 4:43
6. Late Home Tonight, Part I 4:00
7. Late Home Tonight, Part II 2:13
8. Too Much Rope 5:47
9. What God Wants, Part II 3:41
10. What God Wants, Part III 4:08
11. Watching TV 6:07
12. Three Wishes 6:50
13. It's a Miracle 8:30
14. Amused to Death 9:06

Roger Waters – vocals (all tracks except 1), bass guitar (tracks 2 and 13), synthesisers (tracks 2 and 4), guitar (tracks 5, 11 and 14)
Patrick Leonard – keyboards (all tracks except 6 and 7), percussion programming (track 1), choir arrangement (tracks 2, 9-11 and 13), vocals (track 4), acoustic piano (tracks 11 and 13), Hammond organ (track 5), synthesisers (tracks 5 and 13)
Jeff Beck – guitar (tracks 1, 2, 10-14)
Randy Jackson – bass guitar (tracks 2 and 9)
Graham Broad – drums (all tracks except 1, 5, 11 and 13), percussion (tracks 6 and 7)
Luis Conte – percussion (all tracks except 2, 5, 9, 11, 13 and 14)
Geoff Whitehorn – guitar (tracks 2, 8, 10 and 14)
Andy Fairweather Low – guitar (tracks 2, 6-9, 11 and 12), vocals (tracks 6 and 7)
Tim Pierce – guitar (tracks 2, 5, 9 and 12)
B.J. Cole – guitar (tracks 3 and 4)
Steve Lukather – guitar (tracks 3, 4 and 8)
Rick DiFonso – guitar (tracks 3 and 4)
Bruce Gaitsch – guitar (tracks 3 and 4)
James Johnson – bass (all tracks except 1, 2, 5, 9 and 11)
Brian Macleod – snare (tracks 3 and 4), hi-hat (tracks 3 and 4)
John Pierce – bass guitar (track 5)
Denny Fongheiser – drums (track 5)
Steve Sidwell – cornet (tracks 6 and 7)
John Patitucci – bass guitar (track 11)
Guo Yi & the Peking Brothers – dulcimer, lute, zhen, oboe, bass (track 11)
John "Rabbit" Bundrick – Hammond organ (track 12)
Jeff Porcaro – drums (track 13)
Marv Albert – vocals (track 4)
Katie Kissoon – vocals (tracks 2, 8, 9, 12 and 14)
Doreen Chanter – vocals (tracks 2, 8, 9, 12 and 14)
N'Dea Davenport – vocals (track 2)
Natalie Jackson – vocals (tracks 2 and 5)
P.P. Arnold – vocals (tracks 2, 3, 4 and 10)
Lynn Fiddmont-Linsey – vocals (track 5)
Jessica Leonard – vocals (track 8)
Jordan Leonard – vocals (track 8)
Don Henley – vocals (track 11)
Jon Joyce – vocals (track 13)
Stan Farber – vocals (track 13)
Jim Haas – vocals (track 13)
Rita Coolidge – vocals (track 14)
Alf Razzell – vocals (tracks 1 and 14)


W comme...
WEEN "White Pepper" (2000)
Epicé Pop

Que se passe-t-il quand l'un des plus beaux fleurons bizarro-pop se met dans l'esprit d'accoucher d'un album normal ? Il se passe White Pepper, 7ème album des faux-frères Dean & Gene Ween, et le pire c'est que ça marche du tonnerre de Zeus !
Indéniablement, il y a du Beatles (mais pas seulement...) dans ce Ween-là, et pas que dans un titre jouant avec ceux de deux des plus fameuses créations de quatre de Liverpool (Sgt. Pepper, White Album), dans la manière d'accommoder la pop, de l'épicer de moult flaveurs pour un résultat aussi flatteur à l'oreille qu'imaginatif. Evidemment, les Beatles étant passés bien avant et ayant tout inventé (ou presque), c'est à un exercice revivaliste auquel s'adonnent les natifs de New Hope (ça ne s'invente pas !), Pennsylvanie, mais un exercice revivaliste tellement rondement menée qu'on aurait mauvaise grâce à ne pas le célébrer comme il le mérite.
Parce que, mes amis, quelle belle collection de chansons voici ! Parce qu'en couvrant tout le panorama de la pop, d'un psychédélisme à peine modernisé sur la morceau d'ouverture, Exactly Where I'm At, à de douces flaveurs orientales sur Flutes of Chi, à une pop à la Revolver sur Even If You Don't, à un doux décrochage caribéen façon Elvis sous les cocotiers (Bananas and Blow), à une pop folk mélodieusement réussie (Back to Basom, quelque chose de Donovan et du Bowie débutant, She's Your Baby, que Macca ne renierait pas), à une petite jazzerie convoquant le fantôme de Phil Lynott (ce chant !) avec Pandy Fackler, jusqu'à un petit coup de country bienvenu (Stay Forever), c'est avec rouerie et un talent compositionnel qui laisse béat d'admiration que le duo et leurs compères réussissent magistralement leur petit hold-up multi-genres. On a même droit, parce qu'il faut quand même un peu de bruit blanc sur un album de Ween, à une sorte de Motörhead revisité (leur Helter Skelter ? pas loin à entendre l'agressif et addictif Stroker Ace) et à une sorte de sludgerie héritière indirecte de Black Sabbath (The Grobe). Bref, tous azimuts sans jamais le moindre faux-pas, sans la plus petite trace de faute de goût que ce soit... Grand !
Les amateurs de ce genre de chose, de la musique maline toujours un peu dans le second degré mais pas dans le pastiche, en auront pour leurs sesterces, nul doute ! Les autres, les curieux surtout, peuvent plonger dans ce qui demeure l'œuvre la plus attachante et abordable d'un magnifique duo. Youpi !

1. Exactly Where I'm At 4:31
2. Flutes of Chi 3:30
3. Even If You Don't 3:25
4. Bananas and Blow 3:34
5. Stroker Ace 2:08
6. Ice Castles 2:05
7. Back to Basom 3:46
8. The Grobe 3:32
9. Pandy Fackler 3:57
10. Stay Forever 3:32
11. Falling Out 2:28
12. She's Your Baby 3:00

Claude Coleman - Drums
Dave Dreiwitz - Bass
Glen McClelland - Keyboards
Dean Ween - Guitar, Vocals
Gene Ween - Guitar, Vocals
(& other musicians)


W comme...
WEILAND, SCOTT "12 Bar Blues" (1998)
Gone Solo

Celui qui connut la gloire en tant que vocaliste des grungers adaptables de Stone Temple Pilots et frontman du supergroupe Velvet Revolver n'est plus, une vie d'excès en tous genres, narcotiques particulièrement, aura fini par le rattraper et ainsi nous voler l'un des plus beaux spécimens de lucky loser que l'Amérique nous ait offerte depuis les années 90 comme exemplairement démontré par son premier album solo, 12 Bar Blues. Un album qui diffère notablement des travaux de ses partenaires d'alors. La petite trentaine, Weiland y explore ses possibles, y assouvit ses envies entrainant l'auditeur dans une aventure auditive à laquelle il ne s'attendait sans doute pas. Parce que Weiland ose !, ne réussit pas toujours mais a tellement, palpablement, envie qu'on ne peut qu'être séduit sans même avoir à prêter attention aux quelques guests de luxe de la galette (Sheryl Crow, à l'accordéon !, et Brad Mehldau). Ainsi, du glam mutant d'ouverture (Desperation #5, y  du Bowie dedans !), d'une power-pop bricolée à l'électro (Barbarella), d'une belle power-ballad qui prouve qu'il peut faire aussi bien que son groupe sans lui (Where's the Man) à un genre de cyber-groove depuis lourdement usité par Muse (Jimmy Was a Stimulator), il y a du grain à moudre et de la qualité à dénicher dans un album parfois un peu too much, la marque des débuts où l'on veut trop bien faire, mais éminemment sympathique hélas aujourd'hui difficile à trouver puisque pour le moment plus édité. Et unique dans la discographie de son auteur qui, comme ses collègues de l'époque, Layne Staley d'Alice In Chains et Kurt Cobain de qui vous savez, aura ultimement été emporté par son malaise. R.I.P.

1. Desperation #5 4:05
2. Barbarella 6:36
3. About Nothing 4:48
4. Where's the Man 4:55
5. Divider 4:23
6. Cool Kiss 4:55
7. The Date 5:21
8. Son 5:04
9. Jimmy Was a Stimulator 3:58
10. Lady, Your Roof Brings Me Down 5:26
11. Mockingbird Girl 5:02
12. Opposite Octave Reaction 4:18

Scott Weiland – lead vocals, beatbox, guitar, keyboards, piano, bass, synthesized bass, drum loops
Tracy Chisolm – theremin
Blair Lamb – beatbox
Holly Reiger – guitars
Jeff Nolan – guitars
Zander Schloss – guitars
Sheryl Crow – accordion
Brad Mehldau – piano
Peter DiStefano – guitars, bass
Victor Indrizzo – vocals, guitar, piano, keyboards, bass, drums
Daniel Lanois – synthesizers
Tony Castaneda – guitars, bass
Martyn LeNoble – bass, cello
Michael Weiland – drums, percussion, drum loops
Suzie Katayama – cello
Novi Novog – viola
Joel Derouin, Robin Lorentz – violin


W comme...
WHITMORE, WILLIAM ELLIOTT "Ashes to Dust" (2005)
Old is New

William Elliot Whitmore ou comment faire du neuf avec du vieux.
Natif de l'Iowa, 27 ans au moment de la sortie de l'album, son quatrième déjà depuis 1999, William Elliott Whitmore et de ces gars hors du temps qui, dans un cousinage évident avec Tom Waits (style vocal compris), assurent la pérennité d'une Amérique des laissés pour compte et marginaux via une folk/country/blues où, guitariste et banjoïste doué en plus de vocaliste hanté, il assure comme un vieux pro sur des compositions exclusivement de son cru.
Comme Ashes to Dust demeure sa plus fine lame, et son opus le plus sombre ceci dit en passant, il n'est pas besoin de "faire l'article" plus avant, si la musique roots écorchée vive étatsunienne est votre dada, plongez !

1. Midnight 3:34
2. The Day the End Finally Came 4:18
3. When Push Comes to Love 3:50
4. Diggin' My Grave 4:06
5. The Buzzards Won't Cry 2:22
6. Sorest of Eyes 3:30
7. Lift My Jug (Song for Hub Cale) 3:36
8. Gravel Road 3:52
9. Porchlight 5:47

William Elliott Whitmore – vocals, guitar, banjo
Zach Action – bass
Jay Thomas Dandurand – drums


W comme...
WISHBONE ASH "Argus" (1972)
Lucky Bone

On ne dira jamais assez tout le bien qu'il faut penser de Wishbone Ash, l'influence décisive qu'eut ce grand groupe trop méconnu sur moult formations ô combien référentielles telles que Thin Lizzy ou Iron Maiden (et indirectement la myriade de formations suivant ces deux autres authentiques légendes). Alors quand on en vient à évoquer une des plus belles pages de leur foisonnant catalogue (24 albums studio, 12 lives, des compilations et des singles comme s'il en pleuvait), cet Argus de 1972, on commence, forcément, par mentionner les doubles-guitares d'Andy Powell et Ted Turner, élément décisif du son d'une formation navigant entre hard rock, blues et rock progressif. C'est peut-être de là, de cette polyvalence stylistique, que vinrent les difficultés du groupe à s'imposer à un plus grand public que celui qui se repaît des délices musicaux dont il est capable. Et il en est très capable, en particulier dans ses jeunes années, en particulier sur cet Argus où rien n'est autre que très bon, 8 titres, 8 bombes de rock finement composé, supérieurement interprété par un quatuor mariant acoustique et électrique, compositions directes et raffinées en un tout qui ne devrait pas laisser indifférent. Parce que Time Was vaut bien toutes les formations de classic rock de ces bouillonnantes 70s avec ses atours sudistes, son lent et progressif développement, les performances de ses deux guitaristes virtuoses, celle-ci, tour de force introductif d'un album qui ne baissera jamais de niveau, juste citée pour l'exemple d'une galette ô combien réussie (mais peut-être pas assez frontalement hard rockante que certains l'auraient voulu, Wishbone Ash ne sont pas des brutes). Quand on ajoute les nombreux bonus live de la version remasterisée dite "Deluxe", étant entendu Wishbone Ash, excellent en studio l'est encore plus en live (voir un Phoenix partant souvent dans des jams de longue durée sans jamais lasser ou le référentiel Live Dates dont il sera difficile de se passer), il n'y a plus à hésiter pour recommander un groupe, et cet album encore un peu plus que les autres de sa période classique, à toutes celles et tous ceux qui goûtent à un (hard) rock pleinement développé mais jamais inutilement démonstratif parce que Wishbone Ash, toujours en activité si Powell en est le seul membre restant comme sur le Blue horizon de belle qualité sorti dernièrement, est un trésor et qu'Argus en est son plus beau joyau, on ne devrait pas avoir à en dire plus.

1. Time Was 9:42
2. Sometime World 6:55
3. Blowin' Free 5:18
4. The King Will Come 7:06
5. Leaf and Stream 3:55
6. Warrior 5:53
7. Throw Down the Sword 5:55
Bonus
"Live from Memphis" promotional EP
8. Jail Bait 4:57
9. The Pilgrim 10:10
10. Phoenix 17:05

CD Bonus
BBC session 1972
1. Time Was 10:14
2. Blowin' Free 5:51
3. Warrior 5:44
4. Throw Down the Sword 6:47
5. King Will Come 8:11
6. Phoenix 19:35
7. Blowin' Free 5:38
8. Throw Down The Sword 6:13

Martin Turner - bass guitar, vocals
Andy Powell - lead and rhythm guitar, vocals
Ted Turner - lead and rhythm guitar, vocals
Steve Upton - drums, percussion
&
John Tout - organ on "Throw Down The Sword"


W comme...
WONDER, STEVIE "Hotter Than July" (1980)
Still a Wonder

Ce n'est peut-être plus la période de gloire, cette parenthèse enchantée qui, du début au milieu des septantes, fit de Stevie une des toutes premières attractions du monde de la musique, tous genres confondus, mais ce n'est pas non plus l'absolu abysse créatif que certains s'imaginent, non, Hotter Than July, premier cru des 80s de l'ex-petite merveille de la Motown, tient formidablement la route. Alors, certes, la musique s'est simplifiée, des synthétiseurs de leur temps viennent aussi empeser les arrangements de quelques choix discutables mais, dans l'ensemble, qu'il donne dans la ballade tire-larmes (le jazzy Lately), dans l'hymne "positive attitude" (Happy Birthday, wikipédiez !), qu'il fasse le meilleur reggae américain d'alors (Master Blaster), se la joue disco sans se perdre totalement (I Ain't Gonna Stand for It), etc., c'est encore et toujours le compositeur expert auteur d'album aussi essentiels qu'Inner Visions ou Songs in the Key of Life. La suite, on le sait, sera nettement moins glorieuse mais, avec tous ses défauts, l'air du temps n'étant pas le moindre, Hotter Than July demeure une galette qu'on recommande au amateur de soul/funk d'exception, qui n'y trouveront certes pas une totale satisfaction mais suffisamment de bons moments pour ne pas regretter, loin s'en faut !, ce petit tout du côté de chez wonderful Stevie.

1. Did I Hear You Say You Love Me 4:07
2. All I Do 5:06
3. Rocket Love 4:39
4. I Ain't Gonna Stand for It 4:39
5. As If You Read My Mind 3:37
6. Master Blaster (Jammin') 5:07
7. Do Like You 4:25
8. Cash in Your Face 3:59
9. Lately 4:05
10. Happy Birthday 5:57

Stevie Wonder - Vocals, Synthesizer, Drums, Fender Rhodes, Bass Synthesizer, Clavinet, Background Vocals, Arp, Vocoder, Piano, Harpsichord, Celeste, Keyboards, Bass Melodeon, Harmonica, Cabasa, Percussion, Bells, Handclaps, Flute Synthesizer
Nathan Watts - Bass, Background Vocals
Benjamin Bridges - Guitar, Background Vocals
Dennis Davis - Drums on "Did I Hear You Say You Love Me," "As If You Read My Mind", and "Master Blaster (Jammin')"
Earl DeRouen - Percussion, Background Vocals
Isaiah Sanders - Fender Rhodes, Background Vocals, Pianet
Hank Redd - Saxophone, Handclaps
Robert Malach - Saxophone
Larry Gittens - Trumpet
Nolan A. Smith Jr. - Trumpet
Paul Riser - String Arrangement
Hank Devito - Steel Guitar
Rick Zunigar - Guitar
Background Vocals - Angela Winbush, Mary Lee Whitney Evans, Susaye Greene Brown, Alexandra Brown Evans, Shirley Brewer, Ed Brown, Charlie Collins, Eddie Levert, Walter Williams, Michael Jackson, Jamil Raheem, Betty Wright, Ronnie J. Wilson, Charles K. Wilson, Syreeta Wright, Marva Holcolm, Melody McCulley, Delores Barnes
Handclaps - Stephanie Andrews, Bill Wolfer, Trevor Lawrence, Dennis Morrison, Kimberly Jackson