mardi 30 juillet 2013

Beep beep !

Roadrunners "Instant Trouble" (1996)
ou "La classe, tout simplement !"


Ha ! Les Roadrunners ! Rien de bien compliqué en fait, du rock'n'roll brut de décoffrage, d'inspiration 60s sans être vieillot. Mais, surtout, les Roadrunners, c'est la classe... Un groupe français qui s'exprime en anglais sans crainte et sans reproche, qui déroule des riffs simples, des mélodies entêtantes avec une spontanéité, une facilité pas si souvent rencontrée.

En France, il n'y a guère que les Dogs (autre formation ô combien méritante et sous-estimée) pour tenir la comparaison et ça ne doit pas être tout à fait par hasard si les deux « packs » proviennent de Normandie (Rouen pour les Dogs, Le Havre pour les Roadrunners), région où, dans les 70s/80s, la jeunesse doit s'ennuyer encore un peu plus qu'ailleurs mais où débarquent facilement les imports étasunio-britanniques (merci Closer, excellent disquaire qui deviendra label) en un temps ou le Global Village n'est qu'un lointain fantasme d'auteur de science-fiction...

Concrètement, Instant Trouble, avant-dernière livraison du groupe pour Boucherie productions avant de plier les gaulles au milieu des 90s, 4ème album studio d'une formation sûre de son fait menée par un charismatique et talentueux frontman, Frandol (chant et guitare), ne nous propose rien de plus que ce que à quoi les Roadrunners nous ont habitués. Il y a du Kinks, du Troggs, du Dr.Feelgood, du Faces dans cette musique, influences audibles mais pas envahissantes, fondations d'un quintet qui recrache tout ça avec talent et conviction.

Instant Trouble, donc, est une parfaite petite machine qui, durant 11 chansons et 33 trop courtes minutes, nous divertit autant que les plus beaux « modèles » des précités. Carrément. Et il y a même une excellente reprise du Hey Bulldog des Beatles (le meilleure que j'ai entendu du titre). Et comme la production simple et efficace de Jeff Eyrich (déjà responsable de la mise en son des Plimsouls, Gun Club et autres Died Pretty... c'est dire s'il sait y faire) colle comme un gant, il n'y a plus qu'à profiter du grand talent de Roadrunners toujours pas remplacés dans un paysage musical français pas si foisonnant qu'on le croit...

Hélas, la mort de Boucherie Productions et l'indisponibilité chronique de la plupart des titres leur catalogue rendra difficile la quête de cet album (et des autres Roadrunners aussi). Outre une fouille chez les disquaires d'occasion, dans les brocantes et les vide-greniers, les chances de le trouver sont minces (d'autant qu'il n'est pas disponible non plus sur les plateformes de téléchargement). Mais le jeu en vaut la chandelle !


1. I'm Watchin' You 3:44
2. Saturation Point 2:07
3. Contortions 3:57
4. Bags Under Our Eyes 3:08
5. Hey Bulldog 2:33
6. Eye of the Cyclone 2:08
7. Beat Around the Bush 2:31
8. Count Me Out 2:21
9. Don't Wake Me Up 2:41
10. Lucky Find 2:36
11. Don't Look Down 5:13


Frandol: chant, guitare
Thomas: claviers, chœurs
Thierry: basse, chœurs
Vincent: batterie, chœurs
Nito: guitare, chœurs

 CECI EST UN RECYCLAGE DE L'ANNEE DU DRAGON  

1 commentaire:

  1. Connais pas, mais ta chronique donne bien envie. Merci pour la découverte. La pochette est d'enfer également.

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