samedi 22 avril 2017

K comme...

Cette semaine nous traiterons du cas du K. 11ème lettre de l'alphabet, premier 10 au scrabble mais, surtout, pour ce qui nous intéresse, joli réservoir de belles valeurs musicales. Et donc un Zornophage tous azimuts avec du metal, du jazz, de la chanson d'chez nous, et plus encore. Un bon gros paquet avec son lot de surprises et de dévouvertes, sans doute. Enjoie !

K comme...
KAADA/PATTON "Romances" (2004)
Floatin' in a Dream

Rien n'arrête décidément le sieur Mike Patton. Bien loin l'époque où il laissait sa voix à Faith No More, passant alors dans l'ombre son travail au sein de Mr. Bungle. Il multiplie depuis groupes et collaborations. Fantômas, Tomahawk, Lovage avec Dan The Automator ou pour le “Medúlla” de Björk, le voici au côté du norvégien John Erik Kaada pour de bien belles “Romances”.
La voix si caractéristique de Mike Patton, à la fois crooner sincère et dérangé, vient se poser sur les mélodies et arrangements néo-romantiques de Kaada. Parfois un peu cheap comme une animation de bal, volontairement bancal, ce dernier expérimente une musique synthétique pourtant inspirée du classique (Malher, Chopin, Liszt ou Brahms) et qui n'est pas sans rappeler les premières amours de Goldfrapp.
On se sent alors nager dans un drôle de liquide, limpide, un peu froid et parfois un peu inquiétant. Les voix sont multipliées, parfois modifiées ou harmonisées par de tremblants claviers. La palette de sons proposés est riche et originale : harpe, xylosquelette et pas mal de breloques et autres instruments ludiques. Le travail de Kaada pour le cinéma se ressent nettement dans cette collaboration, tant les images se bousculent nos têtes à l'écoute de cet album.
Avec cette aventure, Mike Patton nous présente un nouveau camarade de jeu des plus intéressants. Dans cette rencontre, les deux hommes laissent libre court à leurs imaginations et expérimentations pour une belle histoire. On en resterait presque médusé.
(wqw in Indie Pop Rock)

1. Invocation 2:53
2. Pitié Pour Mes Larmes 5:31
3. Aubade 11:17
4. L'absent 3:04
5. Crépuscule 4:10
6. Viens, Les Gazons Sont Verts 6:59
7. Seule 5:58
8. Pensée des Morts 4:37
9. Nuit Silencieuse 3:19

John Erik Kaada - composer, mixing, various instruments
Mike Patton - composer, mixing, various instruments, vocals
&
Gjertrud Pedersen - bass clarinet
Øyvind Storesund - Bass Guitar
Geir Sundstøl - steel guitar
Erland Dahlen, Børge Fjordheim - drums


K comme...
KARMA TO BURN "Appalachian Incantation" (2010)
Heavy road

S'il y a un style musical qui se prête au randonnées motorisées dans les grands espaces nord-américains, c'est bien le stoner rock, hybride psychédélique de rifferies hard rock early-seventisantes et d'énergie contemporaine. Trop souvent, hélas, il y a un chanteur qui vient parasiter le cocktail électriques de ses insupportables éructations, problème qui ne se pose pas avec les excellents ouest-virginiens de Karma to Burn.
Le choix du (presque) tout artistique n'est pas chez eux un pis-aller mais bien une décision artistique mûrement réfléchie qui leur occasionna d'ailleurs de se voir remercier par le label américano-batavo-nippon Roadrunner Records, non sans s'être d'abord laissés convaincre d'engager un vocaliste avant de bientôt le remercier pour revenir à leur formule originelle. Grand bien leur en prit tant l'art du "riff à rouler" est hardiment maîtrisé par ces trois preux chevaliers gavés d'électricité et de poussière. C'est particulièrement évident sur ce 4ème album, le troisième dans la présente formule donc, et encore plus dans la présente édition supplémentée du délicieux EP, Cat Got Our Tongue.
Comme à leur habitude, Mecum, Mullins et Oswald ne se prennent pas le chou à chercher des titres à leurs pièces, ils les numérotent ! Ca permet, l'air de rien, de juger de l'âge de ladite composition et d'ainsi définir que si Appalachian Incantation se constitue de matériau récent (outre un Twenty-Four qui doit tourner depuis longtemps dans les doigts), le EP propose un retour sur des temps plus anciens quoique les enregistrements soient modernes (de 2009 comme l'album). Musicalement, si l'immense majorité des titre est instrumentale, ce n'est pas pour autant qu'il ne s'agisse pas de vraies chansons parce qu'ici la guitare, soutenue par une solidissime section rythmique, a autant le rôle d'usine à riff (ce qu'elle accomplit avec beaucoup de zèle et d'enthousiasme) mais aussi celui de créateur mélodique qu'aurait habituellement le chant. Comme William Mecum, guitariste du trio, est un inventeur, adaptateur, recycleur hors pair de riffs et un soliste pas manchot, comme en plus le dynamisme général d'une musique parfaitement produite contribue à écarter tout risque de manque d'expression vocale, on est facilement emporté, dodelinant du chef et s'imaginant, cheveux au vent (pour ceux qui en ont encore !) chevauchant fièrement une grosse cylindrée à deux roues, une jolie blonde aux formes généreuses en croupe.
Comme si ça ne suffisait pas, En cerise sur un gâteau pourtant déjà fort alléchant, nous avons le droit à deux "vraies" chansons. Une sur l'album, avec le vocaliste de Year Long Disaster, le possédé Daniel Davies, l'autre sur Cat Got Our Tongue avec le légendaire John Garcia (Kyuss, Hermano, Slo-Burn, etc.), toutes les deux très bonnes et, pour le coup, bienvenues en variatrices d'ambiances de première bourre.
Depuis leur mue instrumentale, chaque album de Karma to Burn mérite l'attention des amateurs de rock gras, costaud mais pas sans finesse, Appalachian Incantations ne fait en aucun cas exception et, même, dans cette version si glorieusement bonussée, mérite la priorité parce que, au risque de me répéter, si vous aimez la guitare qui riffe d'aise, les experts sont bel et bien là.

1. Forty-Four 5:11
2. Forty-Two 3:58
3. Forty-One 4:57
4. Forty-Six 3:13
5. Waiting on the Western World 5:42
6. Forty-Three 4:43
7. Forty-Five 6:36
8. Twenty-Four 3:44

Cat Got Our Tongue EP,
Limited Edition bonus disc
1. Two Times 4:53
2. Fourteen 5:05
3. Ten 2:55
4. Thirteen 4:16
5. Six 3:51
6. Twenty (2009 Re-recording) 3:33
7. Thirty (2009 Re-recording) 3:36

William Mecum – guitar
Rich Mullins – bass
Rob Oswald – drums
&
Daniel Davies - vocals (Waiting on the Western World)
John Garcia - vocals (Two Times)


K comme...
KERSHAW, NIK "The Riddle" (1984)
Synth Idol

C'est un peu le syndrome Howard Jones part II, un beau gars avec le look, les chansons et les arrangements qui collent au plus près des goûts d'alors... Sauf que Nik Kershaw a sans doute beaucoup plus à dire et ne cache que maladroitement (youpi !) des racines qui viennent d'avant, quand les synthétiseurs étaient déjà rois mais que les cheveux étaient longs et les chansons itou.
Parce qu'il y a, chez Nik, plus que chez tout autre représentant de la hype générationnelle, une écriture d'un extrême classicisme qui, malgré des arrangements tout à fait de leur époque, reste immensément détectable, en plus d'un bon goût compositionnel qu'il est temps de démontrer. Ca commence en fait dès Don Quixote qui, malgré ses boîtes à rythmes, sa basse funky et ses cuivres synthétiques est nettement plus substantiel et cherché que la moyenne synthpop des octantes, et tant pis si un refrain un peu léger et d'hispanisants oripeaux pas forcément toujours du meilleur effet viennent légèrement noircir le tableau, on est nettement plus dans la tradition d'un Peter Gabriel, d'un Brian Eno voire d'un Robert Fripp que dans une bête relecture pop des préceptes kraftwerkiens. A partir de là, il n'y a pas de surprise à constater que la palette de Kershaw, d'un poil de rock à guitares comme dans You Might ou Wide Boy, d'une esthétique new wave classieuse pas sans rappeler le Japan de David Sylvian (Wild Horses, Save the Whale... jusque dans le maniérisme mélodique du chant de Nik), d'un petit détour vers la Jamaïque (Roses et ses accents reggae bien gérés) ou, évidemment !, d'une adaptation maline d'influences celtiques bienvenues justement couronnée de succès (The Riddle, énorme tube !), a un arsenal à sa disposition que peu des ses condisciples peuvent revendiquer et qui n'est que confirmée dans les inédits de cette version Deluxe dont le délicieux piano/voix So Quiet.
Tout ça pour de la musique légère à visée ouvertement commerciale se morfondront certains. Et alors ? Quand c'est aussi bien fait, et à condition de pouvoir encaisser les différents gimmicks 80s forcément présents, il n'y a pas à bouder son plaisir.

CD 1 - Album
1. Don Quixote 4:55
2. Know How 4:52
3. You Might 3:17
4. Wild Horses 3:59
5. Easy 4:13
6. The Riddle 3:52
7. City of Angels 3:56
8. Roses 3:58
9. Wide Boy 3:28
10. Save the Whale 6:02

CD 2 - Bonus
1. Roses (Live) 4:45
2. The Riddle (Extended) 5:12
3. Know How (Live) 4:54
4. Don Quixote (Extra Special Long Mix) 8:44
5. City Of Angels (Live) 3:59
6. So Quiet 3:13
7. Wild Horses (Live) 3:59
8. Wide Boy (Extended Mix) 5:10
9. You Might (Live) 3:31
10. Don't Lie 3:55
11. Save The Whale (Live) 6:05


K comme...
KENT "Tous les Hommes" (1991)
En Chanson

Ayant Starshooterisé quelques années avant d'entreprendre une carrière solitaire, c'est un Kent presque méconnaissable qui, en 1991, termine sa mue par un joli album de chansons françaises à l'ancienne, Tous les Hommes. Parce que la transformation du punk à rire en disciple de Brel ne s'est pas faite en un jour et que, jusqu'à Le Mur du Son (1987), c'est encore ripoliné au jeunisme que son répertoire se présente. Et puis A Nos Amours, 1990, et Tous les Hommes surtout, et pas seulement pour son gros tube mérité (Tous les Mômes) et un Kent nouveau qui assume son plaisir à faire comme avant avec le flair d'aujourd'hui, une sorte d'avant-garde de la nouvelle chansons française, en somme. A partir de là, de belles instrumentations permettant d'entendre, pêle-mêle, accordéons, scies musicales ou vibraphones sur des compositions de qualité arrangées aux petits oignons avec, certes, quelques morceaux, surtout vers la fin, glissant trop vers la chanson-rock dont Kent s'était si gracieusement défait sur le reste de l'opus, font de Tous les Hommes la véritable pierre philosophale de ce Kent tout nouveau tout beau qui, depuis, a largement confirmé les belles dispositions dans lesquelles il s'affiche ici. En résumé ? Un bon parolier et mélodiste, une nouvelle voie qui lui colle à merveille à la peau (et à la voix) pour un album évidemment recommandé à tous les amateurs de chanson française intemporelle de qualité, c'en est.

1. Tous Les Mômes 4:35
2. Au Revoir, Adieu 3:35
3. Je Suis un Kilomètre 3:30
4. On Fait c'Qu'On Peut 3:10
5. L'Idole Exemplaire 2:58
6. Au Fond des Bermudes 3:37
7. Ni Plus, Ni Moins 3:32
8. Montréal 3:29
9. Illusion d'Optique 4:15
10. Chienne de Vie 4:20
11. J'Aime Bien Mourir un Jour 3:11
12. L'Homme Est une Erreur 3:45

Kent - chant, guitare
Arnaud Méthivier - accordéon
Marc Perrier - basse
Pierre Mortarelli - contrebasse
Manu Lacordaire - batterie, percussions
Jacques Bastello - guitare, chœurs
Michel Marin - saxophone, harmonica
Sipolo (1, 6) - scie musicale
François Bréant (1, 3) - vibraphone


K comme...
KENTON, STAN "Eight Classic Albums" (2011)
Swinging for WASPs

Un ponte du swing blanc dans une Amérique qui aime à s'encanailler sur les pistes de danse mais pas encore à se mélanger avec des individus à la peau sombre pourtant créateurs du genre, Stan Kenton qu'il s'appelle le gars au sourire allbright et, au costard tiré à quatre épingles et à la coupe bien dégagée autour des oreilles, un petit gars qui présente bien.
Chez nous, où les peaux sombres précitées sont souvent venu se réfugier du ségrégationisme de leur mère patrie, Stan Kenton est pour ainsi dire un inconnu et pourtant, quel talent, quel swing ! En tant que leader de son propre Big Band ou comme le pianiste virtuose qu'il fut, Stan s'y entendait pour faire secouer maints fessiers blancs en de trémoussantes bacchanales, ce que démontre aisément la sélection de 8 albums contenu dans le coffret un peu beaucoup cheap mais pas inutile où, cependant, contrairement à son titre, tout n'est pas exactement classique. En effet, si les galettes instrumentales dévouées à son Big Bang et au bon gros swing qu'il savait produire s'écoutent telles que les délicieuses sucreries jazzy qu'elles sont, celles qui incluent des vocaux et/où glissent vers la musique d'ascenseur (The Ballad Style, quelle purge !) sont nettement moins enthousiasmantes. Comme ça représente tout de même la moitié de la proposition, on peine à considérer le coffret comme une pleine réussite. Ceci dit, l'autre moitié, le VRAI classique Sketches on Standards en tête, avec ses rutilants big-bands ô combien bien menés et arrangés, rattrape largement le coup et fait de l'objet une incontestable trouvaille en plus d'un petit morceau de l'histoire du jazz blanc américain.
Pour la petite histoire, on dit que Kenton n'aurait pas beaucoup apprécié que, en 1956, les critiques du magazine Down Beat livrent l'entièreté de leurs awards à des musiciens noirs, s'en suivirent des accusations de racisme toujours démenties par un Kenton répliquant qui travaillait régulièrement avec des instrumentistes afro-américains. Quoique cette petite anecdote révèle sur la personnalité de cette figure du jazz américain des années 50, sa musique pour Big Band reste chaudement recommandée.

CD 1
- Sketches on Standards (1953)
1. Sophsticated Lady 3:15
2. Begin The Beguine 3:02
3. Loverman 2:48
4. Pennies From Heaven 2:57
5. Over The Rainbow 3:03
6. Fascinatin' Rhythm 2:42
7. There's A Small Hotel 2:43
8. Shadow Waltz 2:34
9. Harlem Nocturne 3:08
10. Stella By Starlight 3:18
11. Dark Eyes 2:13
12. Malaguena 2:32
13. Spring Is Here 3:21
14. I'm Glad There Is You 4:15
- With Voices (1957)
15. Dancing In The Dark 2:04
16. Sophisticated Lady 2:32
17. Softly 2:59
18. Eager Beaver 3:29
19. Women Usually Do 2:44
20. After You 3:22
21. Temptation 2:28
22. Walk Softly 2:52
23. Opus In Chartreuse 2:58
24. All About Ronnie 3:03
25. Interlude 2:36
26. Lullaby Of The Leaves 2:00

CD 2
- Duet (with June Christy) (1955)
1. Ev'rytime We Say Goodbye 3:52
2. Lonely Woman 5:57
3. Just The Way I Am 3:56
4. You're Mine, You 3:13
5. Angel Eyes 4:22
6. Come To The Party 3:13
7. Baby, Baby All The Time 2:22
8. We Kiss In A Shadow 1:57
9. How Long Has This Been Going On 4:59
- Two Much (with Ann Richards) (1960)
10. It's A Wonderful World 4:08
11. The Morning After 4:13
12. I Was The Last One To 4:05
13. My Kinda Love 4:48
14. I Got Rhythm 4:17
15. No Moon At All 4:50
16. Don't Be That Way 3:59
17. Suddenly I'm Sad 4:21
18. Nobody Like My Baby 3:20
19. All Or Nothing At All 4:04

CD 3
- Standards in Silhouettes (1959)
1. Willow Weep For Me 5:51
2. The Thrill Is Gone 4:54
3. The Meaning Of The Blues 5:27
4. When Sunny Gets Blue 4:47
5. Ill Wind 5:26
6. Django 5:03
7. I Get Along Without You Very Well 5:04
8. Lonely Women 5:32
- The Stage Door Swings (1958)
9. Lullaby Of Broadway 2:40
10. The Party's Over 2:56
11. Baubles, Bangles And Beads 2:43
12. Ev'ry Time We Say Goodbye 3:16
13. Whatever Lola Wants 2:27
14. Bali Ha'i 2:04
15. Hey There 2:30
16. Younger That Springtime 2:58
17. On The Street Where You Live 2:09
18. I Love Paris 2:27
19. I've Never Been In Love Before 3:13
20. All At Once You Love Her 2:36

CD 4
- Back to Balboa (1958)
1. The Big Chase 4:16
2. Rendezvous At Sunset 4:15
3. Speak Low 3:27
4. My Old Flame 4:02
5. Out Of This World 5:43
6. Begin The Beguine 3:41
7. Get Out Of Town 2:37
8. Royal Blue 5:50
9. I Concentrate On You 3:21
10. Beyond The Blue Horizon 3:32
- The Ballad Style of Stan Kenton (1958)
11. Then I'll Be Tired Of You 3:05
12. More Than You Know 3:19
13. When The Stars Looked Down 2:50
14. The End Of A Love Affair 2:50
15. A Sunday Kind Of Love 3:32
16. Moon Song 3:08
17. Early Autumn 3:32
18. How Am I To Know? 3:26
19. The Things We Did Last Summer 3:17
20. We'll Be Together Again 3:09
21. How Deep Is The Ocean 3:11
22. The Night We Call It A Day 2:37


K comme...
KING'S X "Gretchen Goes to Nebraska" (1989)
Black Sheep in the Family

Dans le genre atypique, adulé par la presse et quelques afficionados mais largement, honteusement !, négligé par la masse chevelue des adorateurs de hard'n'heavy, culte quoi !, King's X se pose un peu là !
Pensez, un trio, mené par un chanteur/bassiste black arborant un coupe iroquoise (Doug Pinnick, qui abandonnera sa foi et fera son coming-out bien des années plus tard), aimant autant les riffs qu'une certaine idée du groove ou que les chœurs à la Beatles... Le cul entre tellement de chaises que l'équilibre, le potentiel commercial, la "vendabilité", en devient plus qu'instable, carrément précaire !
Mais la qualité est là, aucun doute là dessus. Déjà parce que ces trois-là s'y entendent pour trousser une mélodie, ensuite parce que l'assemblage de leurs trois organes vocaux et de leurs dons respectifs d'instrumentistes, à ne surtout pas minimiser, fonctionne admirablement. Enfin parce que, innovant dans un genre qui se alors sclérose, irrémédiablement pense t'on, ils amènent une vraie bouffée d'air frais à une scène qui en avait que trop besoin. C'est sans doute là la confusion sur un groupe parfois assimilé au prog-metal quand, en fait, il fait progreser le metal, le hard rock, la nuance est de taille.
Sur l'album proprement dit, leur second, il est communément accepté qu'il s'agit d'une de leurs plus belles réussites, un opus magnifiquement joué, arrangé, produit où pas une chanson ne vient ternir le tableau. Un album nettement plus varié et maîtrisé que leur salve originelle aussi, om l'on croise pèle-mêle Black Sabbath, les Beatles, Sly & the Family Stone, Jimi Hendrix voire Crosby Stills Nash & Young, rien que ça ! Avec la vraie personnalité du power trio présentement très forte, concrétisant la fusion, évidemment. Typiquement, en fait, c'est le genre de galette qu'on conseillera à ceux qui se croient allergiques au hard'n'heavy alors qu'ils ne sont, tout simplement, pas encore tombés sur la bonne ouverture, la petite perle capable de tisser sa toile en improbable pont (drôle d'image). Elle est là, dans ce Gretchen Goes to Nebraska, secret trop bien gardé, merveilleux album, Grand Album !
Qu'importe, à partir de là, que l'album soit en fait un vague concept christiano-compatible bâti autour d'une nouvelle écrite par le batteur (incluse au livret), Jerry Gaskill, quoique ceci contribue probablement à la profondeur de l'album, tout ça à trois, c'est fort, très très fort.. Et très chaudement recommandé, forcément !

1. Out of the Silent Planet 5:44
2. Over My Head 4:47
3. Summerland 3:17
4. Everybody Knows a Little Bit of Something 3:57
5. The Difference (In the Garden of St. Anne's-on-the-Hill) 3:08
6. I'll Never Be the Same 4:56
7. Mission 5:01
8. Fall on Me 4:05
9. Pleiades 4:41
10. Don't Believe It (It's Easier Said Than Done) 3:07
11. Send a Message 4:02
12. The Burning Down 5:35

Doug Pinnick – lead vocals, bass
Ty Tabor – guitar, vocals
Jerry Gaskill – drums, vocals


K comme...
KRAFTWERK "Trans-Europe Express" (1977)
Electroprogression

A mater les gueules de premiers communiants des 4 teutons on pourrait croire qu'on a affaire à de la pop chrétienne ou autre ringarderie crétine du genre... Si on ne connait pas Kraftwerk, qui n'en sont plus alors à leurs premiers coups d'éclat, bien sûr. Coup de bol parce qu'un visuel pareil pour un premier album, c'eût été la cata assurée.
Au lieu de ça, Trans-Europe Express, sixième album des quatre de Düsseldorf, loin des explorations art-rock des trois premiers albums du début des années 70, est l'archétypale réussite d'une approche toute électronique entamée avec Autobahn (1974), qui tiendra le monde en haleine jusqu'au début des années 80 (Computer World, 1981) avant de se voir rattrapé par l'actualité et d'y perdre son particularisme, son unicité. Présentement, tout va encore très bien et Kraftwerk, fermement mené par la paire Ralf Hütter/Florian Schneider, produit une musique électronique jamais aussi abordable et mélodique qu'ici. Et tubesque avec un Showroom Dummies, un Trans-Europe Express ou un Metal on Metal/Abzug (ici séparés) et leur irrésistibles hooks dont les échos s'entendent jusque dans l'électro-pop et la dance music d'aujourd'hui, et un petit tour de force avec l'hommage à Franz Schubert, etc.
Etc. parce que tout l'album est un tour de force de mélodie et de minimalisme et, osons !, le sommet de l'aeuvre de Kraftwerk qui n'en manque pourtant pas. Alors, évidemment, il y a la pochette repoussoir (heureusement masquée dans l'édition remasterisée de 2009 ici commentée), c'est bien le seul défaut d'un album sans faille d'une formation alors au sommet de son art.

1. Europe Endless 9:40
2. The Hall of Mirrors 7:56
3. Showroom Dummies 6:15
4. Trans-Europe Express 6:52
5. Metal on Metal 2:11
6. Abzug 4:54
7. Franz Schubert 4:26
8. Endless Endless 0:55

Ralf Hütter - voice, synthesizer, orchestron, synthanorma-sequenzer, electronics, producer
Florian Schneider - voice, vocoder, votrax, synthesizer, electronics, producer
Karl Bartos - electronic percussion
Wolfgang Flür - electronic percussion


2 commentaires:

  1. K comme...

    KAADA/PATTON "Romances" (2004)
    - http://www2.zippyshare.com/v/NCnYhdXD/file.html

    KARMA TO BURN "Appalachian Incantation" (2010)
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    KERSHAW, NIK "The Riddle" (1984)
    - http://www2.zippyshare.com/v/GLIGpuGo/file.html

    KENT "Tous les Hommes" (1991)
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    KENTON, STAN "Eight Classic Albums" (2011)
    1 - http://www2.zippyshare.com/v/oIiQefz8/file.html
    2 - http://www2.zippyshare.com/v/L6xqvasU/file.html
    3 - http://www2.zippyshare.com/v/eWWCE0cP/file.html
    4 - http://www2.zippyshare.com/v/FCv54AxJ/file.html

    KING'S X "Gretchen Goes to Nebraska" (1989)
    - http://www2.zippyshare.com/v/zBcIqX7B/file.html

    KRAFTWERK "Trans-Europe Express" (1977)
    - http://www2.zippyshare.com/v/EsU93RRW/file.html

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