mercredi 4 mars 2015

1975 par 12, 40 ans déjà !

Au cœur des septantes, il y a quarante ans déjà... Comme d'habitude avec mes célébrations anniversaires, vous retrouverez un album par mois dans une sélection qui a été tout sauf simple à concocter parce que, en vérité je vous le dis, 1975 c'était une sacrée belle année pour les musiques qui nous intéressent !

JaNVieR
Bob Dylan "Blood on the Tracks"
ou "Retour aux sources, retour en grâce"

Peut-être parce qu'il sort de quelques albums moins inspirés, dont un Dylan (1973) toujours consciencieusement absent des rééditions de son catalogue à sa demande, c'est un Bob Dylan à la relance qui se présente sur l'opus de 1975 qui, ce ne sera pas une surprise, exprime un retour aux sources acoustiques bienvenu et, en vérité, décisif.
Evidemment, si l'histoire n'est pas aussi simple que ça, on ne nie jamais totalement ce qu'on a acquis avec les ans, il y tout de même la sécurité, quand on a plus ou moins raté toutes ses tentatives d'évolution récentes, à revenir vers des fondamentaux qui vous ont si bien servi. De fait, Blood on the Tracks est confortablement acoustique là où ses devanciers tentaient de porter le Zim' vers d'autres panoramas sonores. C'est aussi l'album le plus autobiographique composé par Dylan, un album de rupture (et pas que dans son couple d'ailleurs) où l'auteur, compositeur et interprète réaffirme un style, un ton dont il s'était petit à petit éloigné. Etonnamment, l'album fut plutôt fraichement reçu à sa sortie avec des critiques sur la qualité de ses performances instrumentales ou son déballage intime. Surprenant mais rattrapé depuis et on comprend aisément pourquoi à l'écoute de ce qui demeure une vraie merveille comprenant 10 morceaux intemporels désormais considérés, à raison, comme autant de classiques. Enregistré en deux sessions audiblement distinctes, en septembre à New York pour les plus dépouillées (Tangled Up in Blue, You're a Big Girl Now, Idiot Wind, You're Gonna Make Me Lonesome When You Go, Meet Me in the Morning, If You See Her Say Hello et Shelter from the Storm) et en décembre à Minneapolis avec des instrumentations plus élaborées et donc plus de musiciens adjoints (à l'exception de Buckets of Rain qui ressemble à ce qui fut enregistré à New York), ce n'est pas pour autant le collage un peu artificiel de deux instants distincts mais bien un tout cohérent d'un Dylan de retour en grâce qu'on n'avait plus entendu à pareille fête depuis Nashville Skyline six longues années plus tôt, c'est dire la performance.
40 ans après son apparition, Blood on the Tracks n'a pas pris une ride gagnant, au contraire, la patine que seuls les vrais, grands, beaux classiques acquièrent. Album indispensable, c'est une belle page de la légende d'un des compositeurs les plus importants du XXème siècle, pas moins.

1. Tangled Up in Blue 5:42
2. Simple Twist of Fate 4:19
3. You're a Big Girl Now 4:36
4. Idiot Wind 7:48
5. You're Gonna Make Me Lonesome When You Go 2:55
6. Meet Me in the Morning 4:22
7. Lily, Rosemary and the Jack of Hearts 8:51
8. If You See Her, Say Hello 4:49
9. Shelter from the Storm 5:02
10. Buckets of Rain 3:22

Bob Dylan – vocals, guitar, harmonica, production
&
Bill Berg – drums
Charles Brown, III – guitar
Tony Brown – bass guitar
Buddy Cage – steel guitar
Richard Crooks – drums
Paul Griffin – organ, keyboards
Gregg Inhofer – keyboards
Barry Kornfeld – guitar
Thomas McFaul – keyboards
Kevin Odegard – guitar
Peter Ostroushko – mandolin
Billy Peterson – bass guitar
Chris Weber – guitar, 12-string guitar
Eric Weissberg – banjo, guitar

Bob Dylan

FéVRieR
Led Zeppelin "Physical Graffiti (Deluxe edition)"
ou "Bric à Brac génial"

Il y a des albums pour lesquels on pense ne plus avoir à faire l'article, dont le retentissement universel semble un fait acquis, dont la conception et chaque détail de chaque chanson semblent être connu et reconnu. Et puis, on sonde son entourage, se rend compte que, là encore, l'arbre trop souvent cache la forêt et que, finalement, ce qui apparaissait comme un classique usé jusqu'à la corde recèle encore de mystères trop peu sondés par une vaste majorité.
Prenez Physical Graffiti, le cru 75 du plus gros groupe de rock des années soixante-dix, une formation passée à la postérité bien au-delà de la sphère d'influence habituelle du genre, mais si, Led Zeppelin, vous savez bien, Dazed and Confused, Rock and Roll, Black Dog, The Immigrant Song, Stairway to Heaven évidemment et, puisque c'est sur l'album qui nous intéresse, et que c'est lui l'arbre, Kashmir son riff inoxydable et ses flaveurs orientales si addictives.
Et donc, pour ceux qui ne le sauraient pas encore, Physical Graffiti, ce monument !, n'est pas à proprement parler un album classiquement conçu. Commencé à l'origine en novembre 1973, interrompu pour laisser la place à Bad Company (avec qui Led Zeppelin partage label et manager), ayant souffert des tensions internes et d'un John Paul Jones supposément sur le départ vers un poste plus respectable que celui de bassiste/claviériste d'une bande de chevelus (maître de chorale à la cathédrale de Winchester, pas moins !), il connut un accouchement long et douloureux mais, franchement le jeu en valait la chandelle et les quatre garçons dans l'ouragan firent bien de se remettre à l'ouvrage quelques mois plus tard pour créer ce qui demeure leur œuvre la plus longue et variée. Il faut dire que les 8 titres qui devaient peupler la chose étaient d'imposantes créations dépassant largement la durée maximale de ce qu'il était possible de caser sur la galette de cire noire. D'où la décision du double album et l'adjonction, encore merci les gars !, de chansons déjà enregistrées lors de précédentes sessions et remisées pour une raison ou un autre juste légèrement overdubbées pour la circonstance. Ca pourrait nous donner un album décousu, inégal, il n'en est rien. Que ce soit dans le hard rock qui a fait leur gloire (Custard Pie, The Rover, The Wanton Song, Sick Again, Houses of the Holy), dans un rock quasiment progressif (In the Light), du presque funk énergisant (Trampled Under Foot), de l'acoustique plein d'âme et de sentiment (Boogie with Stu, Black Country Woman), de la power ballad inattaquable (Ten Years Gone), du blues bien "jammesque" (In My Time of Dying), du country rock de compétition (Night Flight), du petit intermède instrumental (Bron-Yr-Aur) ou l'immense rock orchestral oriental (Kashmir !), le groupe ne manque jamais sa cible et offre, au contraire, un panorama vaste et impressionnant dont on ne se remet pas facilement, et sur lequel on revient souvent avec toujours une égale délectation devant tant de maîtrise, de talent et d'imagination. A vrai dire, que les morceaux ait été ou non conçus pour l'album importe peu, le tout, 15 titres et 82 minutes, s'écoute comme une promenade picaresque dans les méandres créatifs d'une formation en état de grâce.
40 ans plus tard, bien célébré par cette belle édition reproduisant enfin l'effet des fenêtres de la pochette originale; doté d'un Cd supplémentaire et d'un copieux livret pour profiter encore plus pleinement, encore plus longtemps de l'expérience, Physical Graffiti continue de s'imposer comme le magnum opus d'un Led Zeppelin au catalogue pourtant d'une immense cohérence qualitative. En bref et en un mot qui résume tout : énorme !
 
CD 1
1. Custard Pie 4:13
2. The Rover 5:37
3. In My Time of Dying 11:04
4. Houses of the Holy 4:02
5. Trampled Under Foot 5:37
6. Kashmir 8:32

CD 2
1. In the Light 8:46
2. Bron-Yr-Aur 2:06
3. Down by the Seaside 5:13
4. Ten Years Gone 6:32
5. Night Flight 3:36
6. The Wanton Song 4:10
7. Boogie with Stu 3:53
8. Black Country Woman 4:24
9. Sick Again 4:42

CD 3 - Bonus
1. Brandy & Coke (Trampled Under Foot) (Initial/Rough Mix) 5:39
2. Sick Again (Early Version) 2:22
3. In My Time of Dying (Initial/Rough Mix) 10:44
4. Houses of the Holy (Rough Mix with Overdubs) 3:51
5. Everybody Makes It Through (In the Light) (Early Version/In Transit) 6:29
6. Boogie with Stu (Sunset Sound Mix) 3:39
7. Driving Through Kashmir (Kashmir) (Rough Orchestra Mix) 8:41

John Bonham – drums, percussion
John Paul Jones – bass guitar, organ, acoustic and electric piano, mellotron, guitar, mandolin, VCS3 synthesiser, Hohner clavinet, Hammond organ, string arrangement
Jimmy Page – electric, acoustic, lap steel and slide guitar, mandolin, production
Robert Plant – lead vocals, harmonica, acoustic guitar on "Boogie with Stu"
&
Ian Stewart – piano on "Boogie with Stu"

Led Zeppelin

MaRS
Jeff Beck "Blow by Blow"
ou "Fusion d'exeption"

Je ne vous ferai pas l'injure de vous présenter Jeff Beck, membre de la Sainte Trilogie qui agita les Yarbirds (avec Clapton et Page, excusez du peu !). Pas plus que je ne vous ferai l'injure de détailler méthodiquement l'oeuvre ici disponible.
A quoi bon écrire cette chronique alors ? Tout simplement pour souligner l'excellence de cet artiste dans un exercice qui ne lui est pas encore tout à fait familier. En effet, en 1975 Jeff Beck se lance corps, âme et manche dans la fusion la plus trépidante qui soit. De son héritage rock, il garde un respect du format chanson ne partant jamais dans le moindre délire à rallonge. Ici tout est contrôlé, pesé, pensé. Il faut dire qu'avec George Martin à la production (et aux arrangements de cordes sur deux morceaux) on ne s'attendait pas à moins.
Il va sans dire qu'un instrumentiste d'exception tel que Jeff Beck ne mégotte pas quand il s'agit de trouver qui l'entourera. Pour l'occasion il s'entoure donc de Max Middleton (déjà aperçu dans la seconde mouture du Jeff Beck Band) et d'une section rythmique de faible renommée mais d'impeccable exécution (mention doit être faite du Jamaïcain Phil Chen, particulièrement flamboyant à la 4 cordes). On a même - ô bonheur - droit à une apparition surprise de Stevie Wonder (non créditée à l'époque mais qui a "fuité" depuis) sur le Thelonius de sa composition.
Pour toutes ces raisons, Blow by Blow est une pièce indispensable à quiconque se dit intéressé par la guitare, le jazz fusion... Ou la musique de qualité tout court. Indispensable, je vous dis !

1. You Know What I Mean 4:05
2. She's a Woman 4:31
3. Constipated Duck 2:48
4. Air Blower 5:10
5. Scatterbrain 5:39
6. Cause We've Ended as Lovers 5:42
7. Thelonius 3:16
8. Freeway Jam 4:58
9. Diamond Dust 8:26

Jeff Beck - electric guitars, bass
Max Middleton - keyboards
Phil Chen - bass
Richard Bailey - drums, percussion
&
Stevie Wonder - keyboards on "Thelonius"
George Martin - producer, arrangements on "Scatterbrain" and "Diamond Dust"

Jeff Beck

aVRiL
Aerosmith "Toys in the Attic"
ou "Les Toxic Twins au Top"

Avec Rocks qui sortira l'année suivante, 1976, c'est le classique définitif d'un Aerosmith alors en forme olympique. Ha ça oui, au milieu de foisonnantes 70s les petits gars de Boston ne plaisantent pas et pondent avec Toys in the Attic un album varié et supérieurement réussi.
On est, il faut dire, loin du groupe qui, depuis la seconde moitié des années 90, gorge ses albums de rockers automatiques et de ballades raccoleuses (et s'en sort tout de même avec les honneurs parce que le talent, même largement délayé, est toujours là). Aerosmith, en 1975, en veut et sort, après deux album de belle qualité à défaut d'être tout à fait décisifs, un album où il laisse enfin libre cours à toutes ses exubérances et lâche la bride à sa créativité. On y retrouve évidemment quelques saillies aux lourdes guitares d'obédience Zeppeliniennes (Toys in the Attic, Sweet Emotion et Round and Round en tête) mais aussi quelques perles différant largement de ce qu'on pouvait attendre du groupe : le groovy proto-rap & rock Walk This Way (Run DMC ne se trompera pas en le reprenant avec Tyler et Perry en special guests), le swing sexuel repris du peu connu Bull Moose Jackson, Big Ten Inch Record, le blues laidback Stonien en diable Uncle Salty ou la power ballade d'exception d'un You See Me Crying en glorieuse clôture de l'exercice. Une fête de tous les instants ? Allez, pour mégoter un peu on avouera que No More No More, un rocker compétant néanmoins, est un poil en dessous du reste de l'album mais c'est vraiment pour trouver à y redire.
Plus jamais, même pas sur Rocks d'une qualité quasi-égale mais plus rock justement et moins surprenant donc, Aerosmith ne retrouvera ce mélange de talent et de variété. Pas étonnant, à partir de là, que Toys in the Attic soit toujours célébré comme l'authentique classique qu'il est et l'obligatoire addition à la collection de tout amateur du genre qui se respecte, évidemment.

1. Toys in the Attic 3:07
2. Uncle Salty 4:09
3. Adam's Apple 4:33
4. Walk This Way 3:41
5. Big Ten Inch Record 2:16
6. Sweet Emotion 4:34
7. No More No More 4:34
8. Round and Round 5:03
9. You See Me Crying 5:12

Steven Tyler – lead vocals, percussion on "Sweet Emotion", harmonica, piano on "You See Me Crying"
Joe Perry – guitar, backing vocals, talkbox on "Sweet Emotion"
Brad Whitford – guitar
Tom Hamilton – bass, guitar on "Uncle Salty"
Joey Kramer – drums
&
Scott Cushnie – piano on "Big Ten Inch Record", and "No More No More"
Jay Messina – bass marimba on "Sweet Emotion"

Aerosmith

Mai
Minnie Riperton "Adventures in Paradise"
ou "This Extraordinary Voice"

Ha ! La voix de Minnie Riperton ! Elle pourrait susurrer le bottin qu'on ne serait pas moins sous le charme. Quand, en plus, il y a les compositions pour la mettre idéalement en valeur, c'est l'extase qui est au bout du chemin. Comme sur Adventures in Paradise, tiens ! 
La fois d'avant, Perfect Angel, elle avait collaboré avec son compagnon, comme ici, et un certain El Toro Negro, pseudonyme sous lequel se cachait nul autre que Stevie Wonder, la classe. Cette fois, Stevie n'est pas là, ça n'affecte cependant en rien la qualité d'une galette soul pop de qualité très supérieure. On pourrait, au contraire, trouver un supplément de cohérence à cette collection également charmante mais encore plus étudiée pour mettre en valeur les talents de vocalistes hors-normes d'une Minnie qui s'en donne, par conséquent à cœur-joie. Que les compositions glissent vers le sensuellement soul (Baby This Love I Feel, Feelin' What You're Feelin', Inside My Love, tube imparable s'il en fut depuis repiqué par Tarantino pour Jackie Brown) des grooves plus directs (When It Comes Down, Adventures in Paradise), de pop douceurs (Love and Its Glory, Simple Things) ou d'éthérées mélopées (Minnie's Lament, Alone in Brewster Bay) on est épaté par une tracklist sans le moindre faux-pas, sans la moindre faute de goût servie, qui plus est, par des arrangements millimétrés et délicats n'ayant d'autre but que de servir d'écrin à l'extraordinaire organe.
Pour la petite histoire, c'est pendant l'enregistrement de l'album que Minnie apprit qu'elle souffrait d'un cancer du sein. On y imagine l'énergie décuplée, l'envie, au cas où, de se démener pour laisser sa marque dans ce monde de la musique qu'elle aime tant et vient tout juste de conquérir. Et elle le fait, et ne le fera plus jamais de façon aussi gracieuse et convaincante d'ailleurs que sur cet Adventures in Paradise chaudement recommandé à tous ceux qui cherchent aussi, de temps en temps, une musique caressante et belle. Reste à regretter que l'hypothétique successeur (avec la Family de Sly Stone et la section cuivrée de Tower of Power), prévu pour novembre de la même année, restât à jamais bloqué sur les étagères pour de bêtes question de droit, un beau gâchis sans doute mais on n'en saura probablement jamais plus.

1. Baby, This Love I Have 4:02
2. Feelin' That Your Feelin's Right 4:22
3. When It Comes Down to It 3:24
4. Minnie's Lament 4:10
5. Love and Its Glory 5:10
6. Adventures in Paradise 3:15
7. Inside My Love 4:45
8. Alone in Brewster Bay 4:25
9. Simple Things 3:44
10. Don't Let Anyone Bring You Down 2:55

Minnie Riperton - vocals
Tom Scott – saxophone
Jim Horn – horn, saxophone
Joe Sample – keyboards
Dorothy Ashby – harp
Larry Carlton, Dean Parks, Richard Rudolph – guitar
Eddie Brown – bass
Jim Gordon – percussion, drums
Sid Sharp – strings

Minnie Riperton

JuiN
Average White Band "Cut the Cake"
ou "L'âme écossaise"

Il est de ces groupes qui jouent tout sauf ce qu'on attendrait de leur origine géographique, c'est le cas de l'Average White Band, des écossais qui joue de la soul et du funk comme de vrais blacks américains, dingue ça !
Parce qu'ils ont le truc, ces enkiltés groovants ! Des cuivres puissants, millimétrés et parfois un poil jazzy comme ceux de JBs ou de Tower of Power (deux grandes références de l'exercice), une chaloupe à faire tressauter les popotins d'aise (avec Steve Ferrone à la batterie qui fera son petit bout de chemin dans les plus prestigieux studios et sur les plus belles scènes de la planète), des voix si étonnamment peu blanches qu'on oublie bien vite que ces garçons mangent du haggis au petit-dej', et vrai talent pour transformer tout ce potentiel en chansons (It's a Mystery et If I Ever Lose This Heaven pour l'exemple) ou tourneries (rien que l'introductif Cut the Cake, tiens !) qui filent droit au but et atteignent sans peine leur cible, on est à Dundee mais on pourrait tout aussi bien être à Philadelphie ou à New York que ça ne changerait pas grand chose. Alors, bon, Cut the Cake n'est peut-être pas leur tout meilleur (mais pas loin), l'éponyme à la blanche pochette paru un an plus tôt est encore un peu plus convaincant (et il a Pick Up the Pièces en plus !), mais, vraiment, c'est une belle fête à suer en dansant jusqu'à ce que le corps s'affaisse d'avoir trop remué.
Des écossais qui funkent ? Et pourquoi pas après tout ? Quand il s'agit de l'Average White Band et de ses très belles heures seventies, on ne peut que recommander et entonner fièrement "Highland Funk Forever!".

1. Cut the Cake 4:07
2. School Boy Crush 4:58
3. It's A Mystery 3:34
4. Groovin' the Night Away 3:42
5. If I Ever Lose This Heaven 5:00
6. Why 3:57
7. High Flyin' Woman 3:47
8. Cloudy 4:18
9. How Sweet Can You Get 3:57
10. When They Bring Down the Curtain 4:42

Alan Gorrie – vocals, bass, guitar (on "Cut the Cake" and "School Boy Crush")
Hamish Stuart – vocals, guitar, bass (on "Cut the Cake" and "School Boy Crush")
Roger Ball – keyboards, synthesizer, alto & baritone saxophones, arranger (Dundee horns)
Malcolm Duncan – tenor saxophone
Onnie McIntyre – guitar
Steve Ferrone – drums, percussion
&
Ray Barretto – congas (on "It's a Mystery" and "When They Bring Down the Curtain")

Average White Band

JuiLLeT
Gentle Giant "Free Hand"
ou "Haut vol"

Il est un groupe, et même sans doute plusieurs mais commençons par eux, qui est trop souvent oublié quand on en vient à évoquer les grandes formations du rock progressif britannique des années 70, et pourtant, Gentle Giant, c'est tout de même quelque chose !
Présentement, ces héros qui n'ont pas froid aux oreilles, inventent la fusion médiévale d'avant-garde. Ca fait peur, hein ? Et pourtant, si on est un tant soit peu aventureux dans ses explorations auditives, il y a moult raison de fondre pour ce Free Hand vraiment pas comme les autres. Des morceaux qui ne traînent pas plus que de raison en longueur déjà, un défaut souvent accolé à la chose progressive et ici totalement absent avec pas une piste au dessus des 6 minutes et demies, parce que Gentle Giant en met beaucoup en peu de temps mais avec goût, bien sûr. Ensuite parce qu'il y a l'art consommé de multi-instrumentistes supérieurement doués et versatiles, pas exactement une rareté en rock progressif mais rarement aussi bien explicité que par ce quintet là. Enfin parce que tout ceci est magnifiquement mis en son (et joliment remasterisé dans la présente édition) ce qui a pour bénéfique conséquence de mettre parfaitement en valeur toutes les nuances et les trouvailles, qui sont légion !, de ce cru 75.
Volontairement, je ne déflorerai pas plus avant un album qui mérite avant tout d'être écouté avec toute l'ouverture d'esprit possible sans se laisser aucunement rebuter par l'étiquetage progressif qui en fait fuir beaucoup (si, si !), parce que Free Hand, peut-être la plus belle réussite de tout le catalogue d'un Gentle Giant qui n'en manque pourtant pas est ce qu'on appelle un immanquable quelque soit la chapelle à laquelle vous êtes affiliés. Avec les oreilles grandes ouvertes, et en s'accrochant quand même un peu parce que ce n'est définitivement pas de la musique facile, le bonheur est au bout du chemin et de ces 36 minutes et 45 secondes en état de grâce.

1. Just the Same 5:33
2. On Reflection 5:43
3. Free Hand 6:14
4. Time to Kill 5:08
5. His Last Voyage 6:26
6. Talybont 2:43
7. Mobile 5:03

Gary Green – guitars, descant recorder, co-lead vocals (2)
Kerry Minnear – piano, Hammond organ, synthesizers, harpsichord, celesta, glockenspiel, vibraphone, marimba, tympani, harp, cello, tenor recorder, lead vocals
Derek Shulman – lead vocals, treble recorder, alto saxophone
Ray Shulman – bass, violin, viola, co-lead vocals (2)
John Weathers – drums, percussion

Gentle Giant

aoûT
Manfred Mann's Earth Band "Nightingales & Bombers"
ou "Manfred's Best"

Si Manfred Mann et son Earth Band sont un peu tombés dans l'oubli aujourd'hui, c'est dommage, il est bon de se rappeler qu'on tenait là un groupe sachant fusionner hard rock et progressisme avec une vraie belle classe, plus particulièrement sur leur cru 75, Nightingales & Bombers.
Tout commence par une reprise, Spirit in the Sky, d'un jeune qui monte même s'il n'a pas encore la réputation que l'on connaît : Bruce Springsteen. Ca pourrait en étonner certains mais, Manfred Mann's Earth Band ayant régulièrement repris Bob Dylan sur ses précédents opus et Bruce étant alors taxé de nouveau Dylan, c'est d'une logique assez implacable. Comme en plus la reprise est excellente, amenant un nouveau sang à une déjà fort bonne composition, on tient là une entrée en matière de toute première bourre. Une entrée en matière confirmée pas la suite d'un album qui constitue probablement le plus bel accomplissement de la formation, le dernier du line-up dit classique qui se séparera bientôt. La suite ? Six compositions et une autre reprise, de Joan Armatrading (Visionary Mountains) pour continuer de dépister la pépite hors de leur style de référence, présentement supplémentés de deux bonus dont une version single du tube "Made in Bruce". Le combo, toujours fièrement mené par son chanteur claviériste de leader, et l'excellent guitariste d'obédience blues qu'est Mick Rogers, y explore les possibles de la formule qui a fait leur gloire et s'y adonnent, avec un audible plaisir, à des conversations qui tiennent aisément l'auditeur en haleine.
Progressif, rock, hard même à ses moments, et fondamentalement blues (parce que Mick Rogers, évidemment) mais sans oublier quelques bienvenues accroches pop, Nightingales & Bombers est un album chaudement recommandé d'une formation qui mérité qu'on réévalue son beau catalogue, en commençant par celui-ci, son tout meilleur, qui n'a pas pris une ride, en plus !

1. Spirit in the Night 6:29
2. Countdown 3:05
3. Time Is Right 6:32
4. Crossfade 3:38
5. Visionary Mountains 5:42
6. Nightingales and Bombers 4:53
7. Fat Nelly 3:20
8. As Above So Below 4:18
Bonus
9. Quit Your Low Down Ways 3:25
10. Spirit in the Night (single version) 3:17

Manfred Mann – organ, synthesisers
Mick Rogers – guitars, vocals
Chris Slade – drums, percussion
Colin Pattenden – bass
&
Ruby James – backing vocals
Doreen Chanter – backing vocals
Martha Smith – backing vocals
David Millman – viola
Chris Warren-Green – violin
Nigel Warren-Green – cello
Graham Elliott – cello
David Boswell-Brown – cello

Manfred Mann's Earth Band

SePTeMBRe
Thin Lizzy "Fighting (Deluxe Edition)"
ou "Le premier classique"

Tout le monde s'accorde sur le fait, c'est ici que Thin Lizzy définit le son qui va en faire une des plus fameuses formations du hard rock des années 70. C'est pourtant le 5ème album des Irlandais depuis l'éponyme de 1971, signe d'une époque où un artiste avait le temps de se « développer » avant de trouver son public et son son, une patience qui n'a plus court aujourd'hui.
Il aura donc fallu longtemps et un second album dans le même line-up à double guitare pour qu'enfin le miracle se produise. Teigneux et mélodique à la fois, enluminé de guitares à l'unisson souvent d'influence celtique (qui avaient déjà fait leur apparition sur le précédent opus, Nightlife) et tenu par une section rythmique solide et éprouvée, le hard rock de Thin Lizzy ne connait que peu d'équivalents. Evidemment, le chant assez unique en son genre de Phil Lynott est une marque distinctive forte dans une période où la plupart de ses pairs affectent des stridences et falsettos étrangers au soulful métis. Ce sont toutefois les compositions qui font réellement la différence ici. Paradoxalement, le premier « vrai Thin Lizzy » commence par une reprise de Bob Seeger, Rosalie, maintenant plus connue dans sa version reprise qu'originale, d'ailleurs. Le reste des crédits de composition est logiquement dominé par Lynott qui offre toutefois un « slot » à ses six-cordistes dont chacun fait bon usage (Silver Dollar pour Robertson, Ballad of a Hard Man pour Gorham). En définitive, pas une composition faible ne vient gâcher la fête même si, bien sûr, les quelques chansons demeurées des classiques du répertoire du groupe (Suicide, Wild One, Fighting My Way Back en plus du précité Rosalie) servent ici d'étendard. Thin Lizzy fera (encore) mieux mais c'est déjà une légendaire galette qui s'offre ici à nous.
Et puis il y a les bonus de la présente version « Deluxe » et là, le festin est conséquent pour les fans (à défaut d'être totalement inédit). On y retrouve pêle-mêle outtakes (6), inédits (5), enregistrements pour la BBC (3) et un US mix de Rosalie. Evidemment tout n'y est pas urgemment essentiel. S'il est bienvenu de retrouver Half Castle (petit calypso-rock édité face b de Rosalie), Song for Jesse et Blues Boy et les deux autres compositions inédites (toutes des chutes de studio de belle tenue); si les BBC Sessions y sont de qualité, les outtakes tiennent quand à elles plus de la curiosité que du réel intérêt. C'est toutefois un bonus appréciable pour un deluxe qui présente bien avec, c'est à noter, une pochette originale enfin restaurée.
Si on conseillera l'édition deluxe aux fans en priorité, l'album n'en demeure pas moins un essentiel à tout un chacun goûtant au hard rock dans son acceptation 70s. Rien que pour ça, Fighting est chaudement recommandé.

CD 1
ALBUM
1. Rosalie 3:11
2. For Those Who Love to Live 3:08
3. Suicide 5:12
4. Wild One 4:18
5. Fighting My Way Back 3:12
6. King's Vengeance 4:08
7. Spirit Slips Away 4:35
8. Silver Dollar 3:26
9. Freedom Song 3:32
10. Ballad of a Hard Man 3:14

CD 2
BONUS TRACKS
1. Half Caste (B-side of "Rosalie") 3:38
2. Rosalie (US album mix) 2:56
- BBC Session 29 May 1975
3. Half Caste 3:52
4. Rosalie 3:15
5. Suicide 5:18
- Alternate & Outtakes
6. Ballad of a Hard Man (False starts, no vocal) 4:08
7. Try a Little Harder (Alternate vocal) 4:07
8. Fighting My Way Back (Rough mix, alternate vocal) 3:23
9. Song for Jesse 2:13
10. Leaving Town (Acoustic, bass and drums, no vocal) 4:51
11. Blues Boy 4:33
12. Leaving Town (Extended take) 5:52
13. Spirit Slips Away (Extended version, take four) 5:30
14. Wild One (No vocal) 4:18
15. Bryan's Funky Fazer (Silver Dollar) 3:37

Phil Lynott: basse, chant, guitare acoustique sur "Wild One"
Scott Gorham: guitare
Brian Robertson: guitare, choeurs
Brian Downey: batterie, percussions
&
Roger Chapman (Family): choeurs "Rosalie" (Cd1: 1)
Ian McLagan (The Faces): piano sur "Silver Dollar" (Cd1: 8)

Thin Lizzy

oCToBRe
Deep Purple "Come Taste the Band (35th Anniversary Edition)"
ou "Funky Pourpre"

Blackmore en a eu marre, il a claqué la porte et démarré Rainbow pour faire... du Deep Purple à sa sauce à lui ! D'aucuns auraient pensé que, sans leur taciturne guitar hero, messieurs Paice et Lord (seuls membres fondateurs restants) allaient jeter l'époque. Que nenni ! Vite fait, ils cédèrent aux envies de leur deux partenaires aux dents longues, messieurs Hughes et Coverdale, et allèrent faire groover encore un peu plus la machine (head !).
Mais il fallait remplacer Ritchie. En deux temps trois mouvements, ils recrutent l'ex-Zephyr et James Gang, un gars qui a aussi collaboré avec Billy Cobham et le batteur de Weather Report Alphonse Mouzon, ladies and gentleman, c'est un cador de la six-cordes, un as de la descente de manche, un taulier de la cocotte, un expert du solo... Tommy Bolin ! Pas n'importe quoi mais définitivement pas le même genre de spécimen que son devancier, la rumeur gronde...
Et l'album est très bon ! Mais a déclenché une vague d'indignation sans précédent dans le cercle pas si petit de ceux qui s'intéressent encore à Deep Purple en 1975. Parce que, enfin, ce blues funk vaguement (hard) rock, ce n'est plus vraiment du Deep Purple, ma bonne dame, que rien ne va plus, que c'est la chienlit, et qu'en dirait le Général s'il était encore des nôtres ? Bon, le petit Tommy est un excellent gratteux, pas de doute !, mais la musique, haaaaa la musique ! Il est où mon hard rock avec ses petits élans classiques et ses soli bien composés ?
Evidemment, ce fut un choc. Rétrospectivement, et encore un peu plus dans l'édition anniversaire présentement billetée, c'est une évolution logique, le passage au premier plan d'éléments déjà présents dans Burn (un peu) et Stormbringer (un peu plus). Certes, sans album transitoire, le changement peu paraître radical, et il l'est sans doute un peu, mais insensé ? Certainement pas. Et, donc, l'album est bon (bis), avec des compositions qui accrochent l'oreille, qui groovent comme si la vie de leurs interprètes en dépendait, un Purple transformé, transfiguré, revigoré aussi. Parce que Stormbringer, pas mauvais, loin de là, avait peiné à renouveler l'exploit d'un impeccable Burn et que la formule, jadis novatrice, commençait sérieusement à s'user. Et bien moi, je dis bravo, bien joué, les testicules bien accrochées, la morgue intacte, ces sales gosses co-inventeurs du Hard Rock et du Heavy Metal qui osent, simplement parce qu'ils en ont envie et l'inspiration qui va avec, envoyer tout, ou presque, valdinguer, du passé faire table rase et sortir un Come Taste the Band à placer au Panthéon des pépites d'autant plus savoureuses qu'elles proviennent d'improbables sources. Pensez, un album de hard (enfin d'un groupe s'étant fait connaître pour ça) avec un hommage à George Gershwin (Owed to G), du jamais vu !
Hélas, ça ne pouvait pas durer, il était dit que le destin de Deep Purple serait plombé par un guitariste qui, en l'occurrence se "plombait" trop lui même pour assurer en concert, goutte qui fit déborder le vase et poussa Lord et Paice à dissoudre le groupe. Quelques mois plus tard, d'ailleurs, ses multiples excès finirent par avoir raison de lui. Chargé d'un cocktail d'héroïne, d'alcool, de cocaïne et de barbituriques, rien que ça !, Tommy Bolin décède le 3 décembre 1976, à 25 ans seulement.
Ha, et le remaster est exceptionnel, et les bonus bienvenus, et le livret très détaillé. Bref, vous avez toutes les armes pour passer le cap de la "purpléxité" et apprécier Come Taste the Band pour ce qu'il est quelque soit son genre et le cv de ses auteurs : un grand album.

CD 1
- Original Album Remastered
1. Comin' Home 3:54
2. Lady Luck 2:48
3. Gettin' Tighter 3:36
4. Dealer 3:53
5. I Need Love 4:24
6. Drifter 4:05
7. Love Child 3:07
8. This Time Around/Owed to 'G' 6:13
9. You Keep on Moving 5:22
Bonus
10. You Keep on Moving (Single Edit) 4:32

CD 2
- 2010 Album Remixes
1. Comin' Home 4:08
2. Lady Luck 2:46
3. Gettin' Tighter 4:23
4. Dealer 3:55
5. I Need Love 5:16
6. You Keep on Moving 5:18
7. Love Child 3:05
8. This Time Around 3:24
9. Owed to 'G' 2:56
10. Drifter 3:59
11. Same in LA (previously unreleased) 3:19
12. Bolin/Paice Jam (previously unreleased) 5:47

Jon Lord - keyboards, piano, synthesizer
Ian Paice - drums, percussion
David Coverdale - lead vocals
Glenn Hughes - bass, vocals (lead vocals on "Gettin' Tighter" and "This Time Around" & co-lead vocals on "You Keep on Moving")
Tommy Bolin - guitars, vocals (backing vocals on "Comin' Home" and share vocal duties on "Dealer"), bass guitar on "Comin' Home"

Deep Purple

NoVeMBRe
Queen "A Night at the Opera"
ou "L'Essentiel"

Universellement reconnu comme le Magnum Opus de la Reine, A Night at the Opera n'avait pas eu la pire édition cd. Le remaster - puissant et clair - est tout de même le bienvenue et nous permet de replonger dans ce dantesque album avec un plaisir accru.
Bon, j'enfonce un peu une porte ouverte mais, quel album tout de même ! Pas qu'il soit exempt de tout défaut mais tellement mineurs qu'on les chassera d'un revers de main. Pour ses Grandes Chansons, qu'elle soient dans un registre léger (Lazing on a Sunday Afternoon, You're My Best Friend, '39, Love of My Life, Good company) ou plus rock'n'roll (Death on Two Legs, I'm in Love with My Car) ou presque progressif (The Prophet's Song et, évidemment, Bohemian Rhapsody); pour son étincelante production aussi, A Night at the Opera est une oeuvre que tout amateur de rock se doit de posséder.
C'est aussi, historiquement, l'album qui a relancé le quatuor Queen qui songeait à se séparer cet album n'eût-il pas été le succès qu'il escomptait. Leurs espérances - comme vous le savez certainement - auront été largement dépassées et ce n'est que justice.
Le cd de bonus de la présente édition deluxe apporte relativement peu au package, tout juste retiendra-t-on un outtake de 1975 de Keep Yourself Alive de belle qualité et le '39 de May enregistré live à l'Earl's Court en 1977). C'est peu mais l'essentiel est sur le CD1 à savoir un grandissime album dans une version enfin digne de sa splendeur.

CD 1
- Album
1. Death on Two Legs (Dedicated to...) 3:43
2. Lazing on a Sunday Afternoon 1:08
3. I'm in Love with My Car 3:05
4. You're My Best Friend 2:50
5. '39 3:25
6. Sweet Lady 4:01
7. Seaside Rendezvous 2:13
8. The Prophet's Song 8:17
9. Love of My Life 3:38
10. Good Company 3:26
11. Bohemian Rhapsody 5:55
12. God Save the Queen 1:11

CD 2
- Bonus EP
1. Keep Yourself Alive (Long-Lost Retake, June 1975) 4:04
2. Bohemian Rhapsody (Operatic Section A-cappella Mix) 1:03
3. You're My Best Friend (Backing Track Mix) 2:57
4. I'm in Love with My Car (Guitar & Vocal Mix) 3:18
5. '39 (Live at Earl's Court, June 1977) 3:46
6. Love of My Life (South American Live Single, June 1979) 3:43

Freddie Mercury – lead (except where noted below plus "God Save The Queen") and backing vocals, piano, jangle piano and woodwind vocalisations on "Seaside Rendezvous"
Brian May – guitars, ukulele on "Good Company", backing vocals, lead vocals on "'39" and "Good Company", toy koto on "The Prophet's Song", harp on "Love of My Life"
Roger Taylor – drums, percussion, lead vocals on "I'm in Love with My Car", brass vocalisations on "Seaside Rendezvous", backing vocals
John Deacon – bass guitar, double-bass on "'39", electric piano on "You're My Best Friend"

Queen

DéCeMBRe
Patti Smith "Horses"
ou "This Woman's Art"

Madame Patti Smith fut punk avant les punks, poétesse de tous temps, presque chanteuse des hard rockers de Blue Öyster Cult, féministe toujours mais femme avant tout, sensible et dure à la fois, résolue... Une artiste de paradoxes, une créature complexe et sans concession... Et un premier album, crévindiou, venons-y :
Déjà il y a la pochette avec une Patti n'essayant aucunement de capitaliser sur sa féminité ou de sourire au chaland, pas de ça ici, on fait de la musique sérieuse, pas de la pop saccharosée pour flatter l'oreille radiophonique. Pour réussir l'exercice d'un rock à la fois brut et arty, la Dame s'est, il faut dire, entouré d'un sacré groupe de furieux zigomars à commencer par le gallois ex-Velvet Underground John Cale, producteur ô combien compétant de la galette, avec qui Mlle Smith a plus d'un point commun et qui apparait, donc, comme une évidence. Aussi, deux fameuses guests ont été convoqués en la personne de Tom Verlaine (Television) et d'Allen Lanier (Blue Oyster Cult, alors intime avec Patti) parfaits compléments de ce qui deviendra le "Group" dès le suivant, Radio Ethiopia. Présentement, c'est une Patti Smith survoltée, qui se dévoile sur son inaugural long-jeu, une Patti Smith en marraine de la scène punk new yorkaise alors en développement, une Patti Smith qu'on n'a aucun mal à imaginer en avant-gardiste de toutes les consaeurs (de Chrissie Hynde à Debbie Harry, de Courtney Love à Beth Ditto) qui afficheront le droit, que dis-je la légitimité de rocker avec les c***les en-dedans sans craindre la comparaison avec la mâle majorité. Parce qu'encore plus que les chansons (qui, ceci dit, se défendent très bien, de Gloria adapté/remanié de Van Morrison à l'épique final Land convoquant le fantôme psychédélisé d'un autre Morrison, Jim), c'est par son intensité particulière, sa capacité à faire de l'art ET de la sueur ET du sang que la Dame se démarque, s'impose.
Horses est un grand album. Horses est un album important, influent, aussi. Un indispensable d'une artiste qui ne l'est pas moins.

1. Gloria 5:54
2. Redondo Beach 3:27
3. Birdland 9:15
4. Free Money 3:52
5. Kimberly 4:26
6. Break It Up 4:02
7. Land 9:28
8. Elegie 2:42
Bonus
9. My Generation 3:31

Patti Smith - vocals, guitar
Jay Dee Daugherty - drums, consultant
Lenny Kaye - guitar, bass guitar, vocals
Ivan Kral - bass guitar, guitar, vocals
Richard Sohl - keyboards
&
Allen Lanier - production, guitar, keyboards
Tom Verlaine - guitar

Patti Smith

20 commentaires:

  1. 1975 par 12, 40 ans déjà

    Bob Dylan "Blood on the Tracks"
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    Led Zeppelin "Physical Graffiti (Deluxe edition)"
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    Jeff Beck "Blow by Blow"
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    Aerosmith "Toys in the Attic"
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    Minnie Riperton "Adventures in Paradise"
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    Average White Band "Cut the Cake"
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    Gentle Giant "Free Hand"
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    Manfred Mann's Earth Band "Nightingales & Bombers"
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    Thin Lizzy "Fighting (Deluxe Edition)"
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    Deep Purple "Come Taste the Band (35th Anniversary Edition)"
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    Queen "A Night at the Opera"
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    Patti Smith Group "Horses"
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  2. Une année qui décoiffe… ça c"est sûr !

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    1. Tu ne ferais allusion au grand nombre d'hirsutes chevelus qu'on trouve ici des fois ? ^_^

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    2. C'est pas mon genre de se moquer !!!!!

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  3. Splendide post, même si je n'avais que 8 ans...
    J'ai quasi tout, mais c'est avec joie que je vois ton MMEB, dont il me manque en effet les 1ers opus de 72 à 75 (mmeb, glorified, messin, solar, good earth, et bombers justement), donc je le prends !
    J'ai acheté Physical ce week-end et je viens d'en terminer l'écoute, qui me confirme qu'avec "II" ce sont mes deux préférés LedZep...
    Merci en tout cas !
    Vincent
    PS: "septante", Belge toi aussi ?

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    1. Non, pas belge, ni suisse d'ailleurs mais j'aime bien la déclinaison de chez nos voisins qui est, à mon avis, d'une belle cohérence avec quarante, cinquante, soixante...
      Pour le reste, si tu as raté quelque chose (je pense en particulier aux deux albums soul/funk de la sélection), n'hésite surtout pas !

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  4. En plein mi-temps de ma décennie préférée.. ça cartonne dur..et merci pour la Minnie découverte.

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  5. Ca commençait bien, je me disais que c'était bien partie pur que j'ai tout, même si ça tape dans le heavy quasi dès le début. Et paf, patatra, trop de heavy/hard rock pour moi (même si tu te rattrape avec Patti Smith). Je crois que 75 et 76 ne sont définitivement pas mes années préférées...

    Par contre merci pour Minnie...

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    1. Oui sauf qu'il n'y a pas un poil de Heavy. Thin Lizzy n'en est pas, pas plus que Led Zep et Aerosmith et Deep Purple, présentement, a tellement glissé vers la black music qu'on peut difficilement les affilier. Et ça ne fait que 4 avec de la soul/funk (Minnie, AWB), de la fusion ou prog (Jeff et GG) et bien sûr folk et rock avec, respectivement Dylan et Patti. Reste Queen qui, qu'on les aime ou pas, demeurent inclassables. Bref, je te trouve un peu dure voire fermée, snif.

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    2. Led Zep et l'Aero et le Queen, je les avais.
      Ce n'est pas une vraie critique personnelle, je pense que ta sélection est représentative de la musique de l'année en question, et en soi, je pense que ta sélection est pertinente et judicieuse sur sa variété, mais elle est aussi le reflet de son époque et, ne t'en fais pas, c'est très bien comme ça.
      Quand j'ai employé "heavy", pour moi, c'était dans le sens de rock avec des "vrais" guitariste qui jouent. Pas des branleurs de punks qui vont cracher sur tout ça. "Heavy" pour dire aussi qu'on est pas chez les beach boys.

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    3. Ha ben voilà ! C'est nettement plus clair comme ça.
      Alors merci d'être revenue préciser parce que, franchement, je n'avais pas compris ton commentaire.
      Allez, on verra ce qui se passera en 1985.
      A +

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  6. 1975, l'année de ma naissance !!! Mon année musicale 1975 à moi serait plutôt :
    Bien sur Bob Dylan "Blood on the Tracks" et avec son Bands “The Basement Tapes” ainsi que Patti Smith "Horses"
    MAIS AUSSI (et surtout) :
    2 fois Neil Young & The Crazy Horse "Zuma" ET "Tonight's The Night"
    Pink Floyd "Wish You Where Here"
    Kraftwerk "Radio-Activity"
    Herbie Hancock "Man-Child"
    2 fois Miles Davis "Agharta" et "Pangaea"
    David Bowie "Young Americans"
    Brian Eno “Another Green World”
    Tom Waits “Nighthawks at the Diner"
    Embryo "Bad Heads & Bad Cats" / Harmonia "Deluxe"

    ET MOINS CONNUS :
    Alan Hull "Squire" / Bob Carpenter "Silent Passage"

    Alors oui 1975, grande année musicale et artistique....
    A +

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    1. Belle sélection qui se confronte à quelques limitations que je me suis imposé : pas de doublette (deux fois le même artiste la même année, impensable et limitatif), pas d'album live. Sinon, le Bowie est loin d'être son meilleur, idem pour les deux Miles Davis. A part ça, je le répète, belle sélection.

      Perso, je regrette de n'avoir pas réussi à glisser un album français.

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  7. Salut
    Sur les 12 albums j' en compte 4 vraiment incontournables le Led Zepp,Le Beck (mon préféré),Le Queen et le Patti (Gloria) Les autres de grands albums mais un cran en dessous ;)
    Superbe sélection d' une grande année

    Fil

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    1. Et merci pour le Dylan qui est de bien meilleur qualité que celui en ma possession ;)

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    2. Et puis voici aussi ma p'tite sélection pour 1975
      En plus des 4 précités:
      "Venus & Mars" des Wings
      "Fish Out Of Water" de Chris Squire
      "Amoureux de Paname" de Renaud (un compatriote)
      "The Snow Goose" de Camel (forcément)
      "Emile Jacotey" de Ange (obligatoire)
      "Rubycon" de Tangerine Dream (L' avenir du futur)
      "Voyage of the Acolyte" de Steve Hackett (étonnant n' est ce pas)
      "Ommadawn" de Mike Oldfield
      Ah mince j' peux plus en mettre ;)
      Et ok j" avoue j'suis un peu progueux
      Album(s) bonus "Heaven & Hell" de Vangelis
      "Crisis what crisis" de Supertramp (A soapbox opera)
      "Song For America" de Kansas
      Le pink Floyd bien sûr & le célèbre album d' Harmonium
      Voilà j' arrête la ;)

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    3. Trop de prog, beaucoup,trop de prog ! Alors je me suis limité à Manfred Mann et Gentle Giant aussi parce que ce ne sont pas les artistes les plus "exposés". Et puis, je te rappelle que c'est un album par mois donc il faut respecter le mois de sortie, ça complique...
      Allez de ta liste j'aurais sauvé le Hackett, le Oldfield et le Harmonium mais, bon, il n'y avait pas de place pour tout le monde.
      Enfin, je ne jugerai pas tes quatre incontournables contre les autres sauf à te dire que, personnellement, je place le Dylan, le Gentle Giant et le Minnie Riperton dans cette catégorie.
      Merci de ton passage.

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  8. Tu respect le mois de sortie !!!!
    Alors la chapeau ;)

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    Réponses
    1. Les contraintes poussent à la créativité, n'est-ce pas ? ^_^

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