vendredi 25 juillet 2014

The Power of Three (The Genesis Studio Series 7/15)

Avec Calling All Stations, c'est le vilain petit canard de la discographie de Genesis. J'aime bien les vilains petits canards !

Genesis "...And Then There Were Three..." (1978)
"Un seul être vous manque..."


Un seul être vous manque et tout est dépeuplé ? C'est la thèse concernant And Then They Were Three qui suit le départ d'un guitariste exceptionnel, Steve Hackett, et amorce la seconde phase de la carrière de Genesis, plus pop, moin prog. Mais ce n'est pas si simple...
 
Présentement, Genesis se remet du départ d'un instrumentiste qui fut un élément important de son son en ne le changeant pas vraiment. Rutherford, qui c'est entendu, n'est pas du même niveau que celui qu'il est sensé remplacer, mise sur une approche supra-mélodique de l'instrument compensant ainsi son déficit technique, et c'est plutôt bien joué. D'autant qu'il y a, dans le groupe, une évidente volonté de simplification de l'écriture, une évolution vers des compositions à la structure plus pop sans pour autant abandonner l'emphase progressive qu'ils avaient l'habitude de leur donner. Le résultat, un compromis bien trouvé, ne produit pas que d'excellents résultats mais force est de constater qu'il fonctionne sur la majorité de titres plutôt très réussis et nullement indigne de la réputation du groupe.
Parce qu'il y a encore du grain à moudre pour les fans du Genesis d'avant : Down and Out, puissante et inspirée ouverture; Undertow, belle composition douce-amère à la mélodie entêtante et la progression réussie; Ballad of Big, morceau étonnamment rock fort bien troussé, Snowbound, délicate composition qui n'aurait pas déparé sur Wind & Wuthering; Burning Rope, une des plus belles réussites de l'opus, puissant, racé et mélodiquement superbe; Deep in the Motherlode, qui semble déjà annoncer le tournant pris par le groupe sur Duke; Scenes from a Night Dream, pendant égal de face B à Ballad of Big; Say It's Alrigh Joe, ballade mélancolique à l'emballage progressif final parfaitement réussi. Toutes de vraies belles réussites. Comme le reste, sauf peut-être un Follow You Follow Me trop facile pour être honnête, n'est pas mal non plus, on ne peut que fêter l'avènement d'un nouveau line-up suffisamment roué pour contourner ses handicaps naturels.
Evidemment, on ne peut qu'imaginer (rêver !) le résultat avec Hackett qu'il aurait été facile de retenir en lui offrant un rôle créatif plus étendu, et regretter que les saillies géniales du taciturne axeman ne viennent pas encore un peu plus embellir le probant résultat. Mais c'est comme ça, on fait avec.

Au final, passé la compréhensible si excessive déception d'époque, on se retrouve avec un Genesis classique et réussi, un album démontrant que, même à trois, ces messieurs possèdent un petit quelque chose de plus les plaçant loin au-dessus de la mêlée des laborieux. Excellent, quoi !


1. Down and Out 5:26
2. Undertow 4:46
3. Ballad of Big 4:50
4. Snowbound 4:31
5. Burning Rope 7:10
6. Deep in the Motherlode 5:15
7. Many Too Many 3:31
8. Scenes from a Night's Dream 3:30
9. Say It's Alright Joe 4:21
10. The Lady Lies 6:08
11. Follow You Follow Me 4:02
Bonus
12. The Day the Light Went Out 3:14
13. Vancouver 3:03


Tony Banks – piano (Yamaha CP-70 electric), organ (Hammond T-102), Mellotron, synthesizers (ARP 2600, ARP Pro Soloist, Polymoog, Roland RS-202)
Phil Collins – lead and backing vocals, drums, percussion
Mike Rutherford – guitars, fretted & fretless bass guitars, bass pedals

12 commentaires:

  1. Et puis, et puis il y a une utilisation des rythmiques, batterie en particulier, tres impressionnante. Le son de l'album, à l'époque vinyle, était plus "fort" (le numérique?) plus "shure", mois "pastelisé"
    celui là je l'ai davantage écouté que par exemple le précédent.
    Gracias

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Mon second préféré en trio après Abacab mais avant We Can't Dance et Duke (presque ex-aequo ces deux là). Je trouve que le remaster 2007 reproduit bien la puissance du vinyl originel.

      Supprimer
    2. Je m'en va le tester au casque dans presque NOW

      Supprimer
    3. ...rien, tellement pris par la vie, dont le Go-Kart. Allez un petit coup

      Supprimer
  2. Kdo une belle photo qui peut faire rêver
    http://i2.mirror.co.uk/incoming/article3704911.ece/alternates/s2197/Genesis.jpg

    Fil

    RépondreSupprimer
  3. Rêver, comme tu dis. Je crains, hélas, que ça ne reste qu'un rêve...

    RépondreSupprimer
  4. The Snow Goose, je l'ai adoré... Puis je m'en suis lassé. Alors réenregistré ? Non, je ne le connais pas mais je cherche encore un exemple où un groupe réenregistre un album en faisant mieux...

    RépondreSupprimer
  5. Le changement n' est pas flagrant pas comme l' Emile Jacotey résurrection
    http://getrockmusic.org/18356-ange-emile-jacotey-resurrection-2014.html
    Surprenant ;)

    Fil

    RépondreSupprimer
  6. Mon problème avec Ange c'est le chant. J'ai essayé, j'y arrive pas. Merci quand même pour le lien.

    RépondreSupprimer
  7. La magie opère. Je pense que dans ce disque ils ont concentré quelques leçons du passé, des trucs qui me touchent... Comme l'envolée qui clôture THE MUSICAl BOX ou bien le gros SON de VOLCANO. jouer sans attendre entre l'apaisement et la montée du volume. Et qlq arpèges (?) à la Steve Hacket

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. En vérité, je n'ai jamais compris la funeste réputation de cet album... Pour moi aussi, on reste dans le Genesis classique même si les guitares sont, forcément, moins imaginatives. N'est pas Hackett qui veut (mais le voulait-il, d'ailleurs ?).

      Supprimer