Mange Mes Disques ferme jusque début mai et le Zornophage file à Dublin pour de bien mérités congés. Mais je ne vous laisse pas comme ça et, l'occasion faisant le larron, vous emmène dans l'univers du rock (au sens large) irlandais des années 70 et 80 avec quelques albums qui méritent largement le détour. Enjoie !
FoLK My PRoG 1
Dr. Strangely Strange "Heavy Petting" (1970)
ou "Hippie Trip"
Probablement le plus imprévisible, et le plus hippie, des groupes de folk psyché rock/prog de la République d'Eire, Dr. Strangely Strange, les Incredible String Band de Dublin diraient certains, ils en sont assurément les plus proches cousins irlandais, est surtout sa propre voix/voie comme on le constat sur leur second long-jeu, l'excellent Heavy Petting.
La première chose qui frappe, dès The Ballad of Wasps, l'ouverture de l'album, est que Dr. Strangely Strange ne se force pas à être irlandais, c'est l'évidence, ces dublinois ne cherchent pas à composer de la folk, il y a du prog, du rock psychédélique à gogo dans leur musique, mais voilà, irlandais ils sont et ça s'entend dans la mélodie de chant, dans de petits décrochages solo, dans un esprit qui ne peut être que d'Eire. Ainsi, tout l'album, même sa pochette !, débordant de trouvailles et de fantaisie, a tout de ce à quoi on imagine qu'un amalgame naturel de l'Irlande éternelle et de l'explosion flower power de la fin des années soixante et débuts des années soixante-dix ressemblerait.
Dans le détail, le trio et ses nombreux invités (qui deviendra d'ailleurs quatuor dès son album suivant avec l'adjonction de Linus Greville en tant que membre de plein droit), nous propose 11 titres pour une quarantaine de minutes de musique, les compositions sont plutôt courtes mais toujours développées (ça bouillonne là-dedans, on vous a dit), allant de tentations folk bien naturelles (Jove Was at Home, When Adam Delved) à un psychédélisme de bon ton (Ballad of the Wasps) en passant par un peu de prog rock (Gave My Love an Apple), de pop (Kilmanoyadd Stomp) et même un petit coup de presque hard rock (Mary Malone of Moscow au riff quand même très hard). C'est varié et cohérent, excellemment bien joué par des instrumentistes certifiés (à noter la présence de Gary Moore, d'Andy Irvine de Planxty et de Dave Mattacks de Fairport Convention dans les guests).
Toujours suffisamment léger, dans le bon sens du terme, pour ne pas aliéner les plus sensibles, Heavy Petting est une belle réussite pour Dr. Strangely Strange qui, eussent-ils été des poulains d'une contrée moins éloignée de l'épicentre commercial qu'ils auraient probablement connu un tout autre destin que se retrouver plonger aujourd'hui dans un quasi-complet anonymat. Mais dans ces seventies débutantes, peu de groupes ou d'artistes parvenaient à transiter avec succès de leur verte Irlande vers la perfide Albion, et encore plus difficilement dans un Londres surpeuplé de toutes les tendances possibles et imaginables. Reste cette musique, chaudement recommandée.
Dans le détail, le trio et ses nombreux invités (qui deviendra d'ailleurs quatuor dès son album suivant avec l'adjonction de Linus Greville en tant que membre de plein droit), nous propose 11 titres pour une quarantaine de minutes de musique, les compositions sont plutôt courtes mais toujours développées (ça bouillonne là-dedans, on vous a dit), allant de tentations folk bien naturelles (Jove Was at Home, When Adam Delved) à un psychédélisme de bon ton (Ballad of the Wasps) en passant par un peu de prog rock (Gave My Love an Apple), de pop (Kilmanoyadd Stomp) et même un petit coup de presque hard rock (Mary Malone of Moscow au riff quand même très hard). C'est varié et cohérent, excellemment bien joué par des instrumentistes certifiés (à noter la présence de Gary Moore, d'Andy Irvine de Planxty et de Dave Mattacks de Fairport Convention dans les guests).
Toujours suffisamment léger, dans le bon sens du terme, pour ne pas aliéner les plus sensibles, Heavy Petting est une belle réussite pour Dr. Strangely Strange qui, eussent-ils été des poulains d'une contrée moins éloignée de l'épicentre commercial qu'ils auraient probablement connu un tout autre destin que se retrouver plonger aujourd'hui dans un quasi-complet anonymat. Mais dans ces seventies débutantes, peu de groupes ou d'artistes parvenaient à transiter avec succès de leur verte Irlande vers la perfide Albion, et encore plus difficilement dans un Londres surpeuplé de toutes les tendances possibles et imaginables. Reste cette musique, chaudement recommandée.
1. Ballad of the Wasps 3:22
2. Summer Breeze 3:35
3. Kilmanoyadd Stomp 2:41
4. I Will Lift up my Eyes 1:50
5. Sign on my Mind 8:19
6. Gave my Love an Apple 6:05
7. Jove Was at Home 2:30
8. When Adam Delved 2:10
9. Ashling 4:40
10. Mary Malone of Moscow 3:52
11. Goodnight my Friends 1:12
Tim Booth - vocals, banjo, bass, guitar, keyboards
Tim Goulding - vocals, keyboards, recorder, violin
Ivan Pawle - bass, guitar, keyboards, Mandolin, tin whistle, vocals, whistle
&
Caroline "Linus" Greville - autoharp, percussion, vocals, whistle
Dave Mattacks - drums, percussion
Johnny Moynihan - bazouki
Heather Wood - vocals
Brendan Shields - bass guitar
Johnny Mounthay - bazouki
Brush Shiels - bass
Johanna - vocals, keyboards
Annie Christmas - keyboards, vocals
Gary Moore - guitar
Andy Irvine - mandolin
DR. STRANGELY STRANGE |
TRue FoLK
Planxty "Planxty" (1973)
ou "La tradition a du bon"
Ils sont des ces traditionalistes du celtic folk irlandais, des gars simples qui ont simplement amplifié leurs instruments pour passer des pubs à la scène sans vraiment changer autre chose si ce n'est, peut être, le taux d'ébriété... De vrais bons irlandais qui sont capables de faire danser ou chialer dans sa Guiness, c'est aussi simple que ça Planxty.
Vous me direz qu'il y avait déjà les Dubliners voire les Chieftains pour ce genre de chose. Sauf que nos Planxty combinent, justement, le meilleur des deux sans aucuns des défauts. Des Dubliners, ils conservent une authentique "irlandité" mais pas les voix avinées et les interprétations parfois presque trop roots et, en vérité, un peu approximatives. Des Chieftains, ils conservent un certain esprit aventureux sans cependant glisser dans un faux-folk mainstream (pré-Corrs, quoi), qui a parfois entaché la carrière de ce groupe seulement épisodiquement recommandable. Planxty, eux, menés par la voix sûre et franche de Christy Moore, ne font pas d'épate ou de touristique, il font du vrai, reprennent surtout (une seule composition originale, The West Coast of Clare signée Andy Irvine) mais reprennent surtout excellemment des titres qui sont suffisamment rares, obscurs sauf à être un spécialiste du tradi-irish, pour qu'on les découvre jouées par des virtuoses du genre qu'on imagine, bien que ce soit leur premier album, largement roués à l'exercice pour avoir écumé pubs, kermesses et autres maison de la culture et de la jeunesse (ou leur équivalent d'Eire) et avoir ainsi su parfaire leurs techniques individuelles mais aussi leur interaction.
Sans avoir besoin de trop rentrer dans le détail parce que des chansons douces à fendre l'âme à celles plus directement destinées à faire danser, ou au moins chanter en chœur, tout est bon ici. Et ça nous donne, simplement, un des tous meilleurs albums de folk irlandaise de tous les temps. Qu'est-ce qu'on dit ? Merci et bravo Planxty !
Sans avoir besoin de trop rentrer dans le détail parce que des chansons douces à fendre l'âme à celles plus directement destinées à faire danser, ou au moins chanter en chœur, tout est bon ici. Et ça nous donne, simplement, un des tous meilleurs albums de folk irlandaise de tous les temps. Qu'est-ce qu'on dit ? Merci et bravo Planxty !
1. Raggle Taggle Gypsy/Tabhair Dom Do Lámh 4:31
2. Arthur McBride 2:56
3. Planxty Irwin 2:19
4. Sweet Thames Flow Softly 4:15
5. Junior Crehan's Favourite/Corney is Coming 2:41
6. The West Coast of Clare 5:36
7. The Jolly Beggar/The Wise Maid 4:26
8. Only Our Rivers 4:08
9. Sí Bheag, Sí Mhór 3:36
10. Follow Me Up to Carlow 2:24
11. Merrily Kissed the Quaker 2:43
12. The Blacksmith 4:11
Christy Moore - vocals, guitar, bodhrán
Andy Irvine - vocals, mandolin, bouzouki, harmonica
Dónal Lunny - synthesizer, bouzouki, vocals
Liam O'Flynn - uilleann pipes, tin whistle
PLANXTY |
Le PaRRaiN
Van Morrison "...It's Too Late to Stop Now..." (1974)
ou "Le Grand Live"
Si Van Morrison a déjà la réputation d'une bête de scène, et d'un sale caractère accessoirement, il a sagement attendu qu'il soit temps, que le groupe rassemblé réponde parfaitement à sa vision, que les enregistrements soient vraiment de la qualité souhaitée, d'avoir le répertoire pour remplir un bon gros double live d'exception, ce qu'est indéniablement It's Too Late to Stop Now.
Parce qu'en 1973, avec sept albums sous la ceinture, sans compter les Them avec qui il a quand même enregistré deux beaux albums de blues nerveux, au meilleur de sa forme vocale, compositionnelle, artiste qui prend la scène à bras le corps comme jamais auparavant (pourtant, il a toujours été bon dans le domaine), Van Morrison, le petit nord-irlandais devenu si grand, en impose carrément.
Dans les faits, compilant des enregistrements de plusieurs provenance, le Troubadour à L.A., le Civic Auditorium de Santa Monica et, presque à la maison, le Rainbow de Londres, est un live qui pourrait manquer d'unité. Oui, mais, avec un groupe "aux petits oignons", le Caledonian Soul Orchestra dont il se séparera sans qu'on sache pourquoi dès la fin du tour (sans doute encore ce foutu caractère !) qui sait parfaitement habiter chaque aspect du parcours de Van, et un répertoire piochant avec intelligence et goût dans le catalogue du chanteur, avec même deux morceaux des Them, une belle unité de ton et de son, et même un détour bienvenu par la case reprise (de Ray Charles, John Lee Hooker, Sonny Boy Williamson, Muddy Waters et Sam Cooke, excusez du peu !), on ne peut qu'être conquis par cette impeccable sélection balançant entre rock, folk, blues et même soul ô combien magistralement interprétée devant un public médusé par tant de talent et de classe.
It's Too Late to Stop Now demeure, à raison, un des albums live les plus révérés de tous les temps. Si vous l'avez raté, il est plus que temps de vous rattraper !
Dans les faits, compilant des enregistrements de plusieurs provenance, le Troubadour à L.A., le Civic Auditorium de Santa Monica et, presque à la maison, le Rainbow de Londres, est un live qui pourrait manquer d'unité. Oui, mais, avec un groupe "aux petits oignons", le Caledonian Soul Orchestra dont il se séparera sans qu'on sache pourquoi dès la fin du tour (sans doute encore ce foutu caractère !) qui sait parfaitement habiter chaque aspect du parcours de Van, et un répertoire piochant avec intelligence et goût dans le catalogue du chanteur, avec même deux morceaux des Them, une belle unité de ton et de son, et même un détour bienvenu par la case reprise (de Ray Charles, John Lee Hooker, Sonny Boy Williamson, Muddy Waters et Sam Cooke, excusez du peu !), on ne peut qu'être conquis par cette impeccable sélection balançant entre rock, folk, blues et même soul ô combien magistralement interprétée devant un public médusé par tant de talent et de classe.
It's Too Late to Stop Now demeure, à raison, un des albums live les plus révérés de tous les temps. Si vous l'avez raté, il est plus que temps de vous rattraper !
CD 1
1. Ain't Nothin' You Can Do 3:44
2. Warm Love 3:04
3. Into the Mystic 4:33
4. These Dreams of You 3:37
5. I Believe to My Soul 4:09
6. I've Been Working 3:56
7. Help Me 3:25
8. Wild Children 5:04
9. Domino 4:48
10. I Just Want to Make Love to You 5:16
CD 2
1. Bring It On Home to Me 4:42
2. Saint Dominic's Preview 6:18
3. Take Your Hand Out of My Pocket 4:04
4. Listen to the Lion 8:43
5. Here Comes the Night 3:14
6. Gloria 4:16
7. Caravan 9:20
8. Cyprus Avenue 10:20
Bonus
9. Brown Eyed Girl 3:24
Van Morrison – vocal
Nathan Rubin – first violin
Tom Halpin, Tim Kovatch – violins
Nancy Ellis – viola
Teressa Adams – cello
Bill Atwood – trumpet, backing vocals
Jack Schroer – alto, tenor and baritone saxophones, tambourine, backing vocals
Jef Labes – piano, organ
John Platania – guitar, backing vocals
David Hayes – bass guitar, backing vocals
Dahaud Shaar (David Shaw) – drums, backing vocals
VAN MORRISON |
FoLK My PRoG 2
Horslips "The Táin" (1974)
ou "War!...the Irish progressive way"
Un concept album de prog' folk d'Irlande ? Horslips vous dites ? En 1974 ? C'est à peu près la réponse que vous aurez même chez les amateurs de rock progressif qui ont sans doute atteint leur dose avec Jethro Tull, Fairport Convention et Steeleye Span, ce n'est pas une raison pour éviter cet exceptionnel The Táin qui fait plus que rivaliser avec ses collègues de la grande île.
Ceux qui ont écouté l'album sans vraiment le détailler compareront probablement. Horslips au combo d'Ian Anderson, c'est un complet résumé d'une immense fainéantise intellectuelle. Parce que là où l'agronome parfume son blues/hard/prog de flaveurs folkisantes, en grande partie grâce à la flûte tape-à-l'œil et la voix de gentleman farmer un peu braque d'Ian, Horslips inclut leur tradition séculaire (la folk irlandaise, donc) comme une composante fondamentale de le progressisme triomphant. Oui, triomphant !, parce que The Táin est un vrai concept album, où les chansons s'enchainent pour n'en faire qu'une, avec une vraie histoire (la retranscription d'une folk legend de la verte contrée) et un savoir-faire instrumental et compositionnel qui laisse littéralement baba.
Si on entre un peu dans le détail, qu'entend-on ? Un quintet en total contrôle de son art, pour ce qui n'est pourtant que leur second long-jeu et une œuvre ambitieuse qui plus est, qui, passé une intro un peu nimportnawesque (mais instrumentalement bluffante, déjà) enchainent heureusement sur un bel instrumental aux profondes racines celtiques explicitant, en 3 grosses minutes, ce que sera l'opus, un album absolument dantesque qui sait vraiment rocker (John Fean, est une fine gâchette de la six-cordes), ce qui était plus que nécessaire, obligatoire !, vu le thème guerrier du concept, sait aussi se perdre dans quelques glissements bienvenus (tous ces soli plus convaincants et trippants les uns que les autres) avant, bien sûr, de se retrouver sur de belles mélodies et des fondamentaux qui ne peuvent décemment être qu'irlandais.
Ceux qui pensent que Thick as a Brick est l'ultime concept album prog-folk feraient bien de se pencher sur The Táin est, il n'est pas impossible qu'ils changent d'avis... C'est dire s'ils sont bons, ces Horslips aujourd'hui presque oubliés.
Si on entre un peu dans le détail, qu'entend-on ? Un quintet en total contrôle de son art, pour ce qui n'est pourtant que leur second long-jeu et une œuvre ambitieuse qui plus est, qui, passé une intro un peu nimportnawesque (mais instrumentalement bluffante, déjà) enchainent heureusement sur un bel instrumental aux profondes racines celtiques explicitant, en 3 grosses minutes, ce que sera l'opus, un album absolument dantesque qui sait vraiment rocker (John Fean, est une fine gâchette de la six-cordes), ce qui était plus que nécessaire, obligatoire !, vu le thème guerrier du concept, sait aussi se perdre dans quelques glissements bienvenus (tous ces soli plus convaincants et trippants les uns que les autres) avant, bien sûr, de se retrouver sur de belles mélodies et des fondamentaux qui ne peuvent décemment être qu'irlandais.
Ceux qui pensent que Thick as a Brick est l'ultime concept album prog-folk feraient bien de se pencher sur The Táin est, il n'est pas impossible qu'ils changent d'avis... C'est dire s'ils sont bons, ces Horslips aujourd'hui presque oubliés.
1. Setanta 1:52
2. Maeve's Court 1:41
3. Charolais 4:03
4. The March 1:34
5. You Can't Fool The Beast 3:40
6. Dearg Doom 3:05
7. Ferdia's Song 2:44
8. Gae Bolga 1:12
9. Cu Chulainn's Lament 3:02
10. Faster Than The Hound 5:37
11. The Silver Spear 2:01
12. More Than You Can Chew 3:15
13. The Morrigan's Dream 3:25
14. Time To Kill 5:07
Bonus
15. Extended Live Sequence 16:37
Charles O'Connor - vocal, fiddle, mandolin
John Fean - guitar, vocals
Jim Lockhart - flute, keyboards
Barry Devlin - bass, vocals
Eamon Carr - drums, percussion
HORSLIPS |
MiSTeR BLueS
Rory Gallagher "Against the Grain" (1975)
ou "Donegal Blues"
Vous roulez peinard sur une large route rectiligne cernée de paysages désertiques, Rory Gallagher tonne dans le sound system et c'est bon.
Oui, il y a comme une errance, comme une pulsion nomadique dans le blues rock de l'irlandais. Ca sent la route, la sueur, le sang, la galère et les petits triomphes, tout ce qu'à connu Rory en fait.
Ca donne un paquet de chansons succulentes à commencer par le boogie plein d'allant d'ouverture, Let Me In, parsemé des performances guitaristiques pleines d'âme du lumineux père Gallagher pour qui même Hendrix ne tarissait pas de louanges. Passé le morceau d'ouverture, une bombe soit dit en passant, il y a d'excellentes choses et pas mal de variété sur Against the Grain. Du beat blues (Cross Me Off Your List), de la belle ballade électroacoustique (Ain't Too Good), du furieux shufflin' blues (Souped-Up Ford), de l'up-tempo "badaboumant" plein de sève (I Take What I Want), du gros blues binaire au piano western (All Around Man), de la splendeur folk acoustique (Out on the Western Plain), au country-blues final de l'album d'origine (At the Bottom), et à deux bonus absolument essentiels, une fois n'est pas coutume, Rory fait le métier, déroule tout le spectre de ses capacités instrumentales et compositionnelles, avec une classe folle évidemment !
Parce qu'en 1975, Gallagher est certes un professionnel roué, quelques années en leader du power trio Taste et quatre précédents albums solo studio ayant fait leur œuvre, mais toujours aussi inspiré et investi qu'en ses premières heures. Il aime ça le bougre, et il faut dire que, secondé par un quatuor désormais bien installé, celui-là même qui ravage tout sur le fameux Irish Tour de 1974, il a l'écrin idéal pour poser sa voix, faire pleurer ou frétiller les six cordes de sa vieille Stratocaster élimée.
Ca donne un paquet de chansons succulentes à commencer par le boogie plein d'allant d'ouverture, Let Me In, parsemé des performances guitaristiques pleines d'âme du lumineux père Gallagher pour qui même Hendrix ne tarissait pas de louanges. Passé le morceau d'ouverture, une bombe soit dit en passant, il y a d'excellentes choses et pas mal de variété sur Against the Grain. Du beat blues (Cross Me Off Your List), de la belle ballade électroacoustique (Ain't Too Good), du furieux shufflin' blues (Souped-Up Ford), de l'up-tempo "badaboumant" plein de sève (I Take What I Want), du gros blues binaire au piano western (All Around Man), de la splendeur folk acoustique (Out on the Western Plain), au country-blues final de l'album d'origine (At the Bottom), et à deux bonus absolument essentiels, une fois n'est pas coutume, Rory fait le métier, déroule tout le spectre de ses capacités instrumentales et compositionnelles, avec une classe folle évidemment !
Parce qu'en 1975, Gallagher est certes un professionnel roué, quelques années en leader du power trio Taste et quatre précédents albums solo studio ayant fait leur œuvre, mais toujours aussi inspiré et investi qu'en ses premières heures. Il aime ça le bougre, et il faut dire que, secondé par un quatuor désormais bien installé, celui-là même qui ravage tout sur le fameux Irish Tour de 1974, il a l'écrin idéal pour poser sa voix, faire pleurer ou frétiller les six cordes de sa vieille Stratocaster élimée.
Certains vous diront que Rory est déjà en phase d'essoufflement sur Against the Grain, que ses plus belles années sont derrière lui. Ne les croyez surtout pas ! Car on tient ici un fameux album de blues rock d'un fameux interprète de la chose. Garanti sur facture, satisfait ou remboursé !
1. Let Me In 4:03
2. Cross Me Off Your List 4:26
3. Ain't Too Good 3:54
4. Souped-Up Ford 6:24
5. Bought and Sold 3:24
6. I Take What I Want 4:22
7. Lost at Sea 4:06
8. All Around Man 6:14
9. Out on the Western Plain 3:53
10. At the Bottom 3:18
Bonus
11. Cluney Blues 2:12
12. My Baby, Sure 2:55
Rory Gallagher – guitars, vocals
Gerry McAvoy – bass guitar
Lou Martin – keyboards
Rod de'Ath – drums, percussion
RORY GALLAGHER |
SoMMeT iRLaNDaiS
Thin Lizzy "Black Rose: A Rock Legend" (1979)
ou "Legendary"
Un classique ? Non ! LE classique, le magnum opus, l'album de référence, la cerise sur le gâteau, etc. On n'a de cesse de se répandre en compliments quand on en vient à évoquer le cru 79 de Thin Lizzy, l'énorme et aptement sous-titré, Black Rose: A Rock Legend.
Dans les faits, l'album voit le retour d'un de ses anciens guitaristes, un vieux compagnon de route de Phil Lynott et Brian Downey, Gary Moore. Renforcés par cet authentique guitar-hero, les petits gars en sortent tout boostés avec une galette où rien, rien !, ne déçoit, loin de là ! Parce qu'il a tout, ce Thin Lizzy là, du rock qui rentre dedans (Toughest Street in Town, Got to Give It Up, Get Out of Here), du qui funke juste ce qu'il faut (S & M), du single qui tue (Do Anything You Want to, Waiting for an Alibi), de la ballade jazzy (Sarah, pour la fille de Phil), du solide mid-tempo (With Love) et même, bonheur ultime, de l'épique celtique de compétition (Róisín Dubh (Black Rose): A Rock Legend)... Tout vous dit-on !
Et encore plus dans la version Deluxe, qui pour une fois porte bien son nom, où on retrouve, pêle-mêle, une face B prouvant que Thin Lizzy avait le choix, en plus (Just the Two of Us), du blues des mêmes sessions qui n'était pas encore arrivé jusque nos oreilles et qu'on ne savait pas ce qu'on perdait (A Night in the Life of a Blues Singer avec un solo de Gary, j'vous raconte pas !), du bon rock dans la provenance nous échappe (Rockula, ce titre !, sympathique si anecdotique), la version lente, avec le chant partagé entre Lynott et Moore, de Don't Believe a Word (qui ne vaut pas la rapide mais mérite quand même le détour, une version légèrement différente de Toughest Street in Town (avec un solo "branle ton manche" probablement de Gorham), et, la pièce de résistance, les sessions avortées à Nassau où on entend, ce qui est d'autant plus intéressant qu'on a quand même l'album, le vrai !, des versions légères où harmonica, percussions, des sons de guitare nettement plus légers viennent interférer avec l'énergie du groupe, sans doute l'influence climatique de ce ratage bahamien si loin des rudesses de leur verte patrie. Dire qu'on est heureux que ces sessions ne fussent pas jugées concluantes parce que, si on n'a rien contre Huey Lewis et son harmonica, ça ne fonctionne pas au-delà du plaisir presque voyeur de voir ce qu'on a évité, ouf ! Toujours est-il que ça fait de ce Deluxe une sorte de caverne d'Ali Baba tout à fait réjouissante qui fera probablement repiquer ceux qui avaient pourtant déjà le légendaire album.
Black Rose: A Rock Legend, est un immense album, le pinacle artistique de la carrière de Thin Lizzy, la plus belle formation irlandaise de hard rock de tous les temps. Une œuvre majeure qu'on recommande à tous ceux qui aiment le rock quelque soit la chapelle où ils prient. Oui, à ce point !
Et encore plus dans la version Deluxe, qui pour une fois porte bien son nom, où on retrouve, pêle-mêle, une face B prouvant que Thin Lizzy avait le choix, en plus (Just the Two of Us), du blues des mêmes sessions qui n'était pas encore arrivé jusque nos oreilles et qu'on ne savait pas ce qu'on perdait (A Night in the Life of a Blues Singer avec un solo de Gary, j'vous raconte pas !), du bon rock dans la provenance nous échappe (Rockula, ce titre !, sympathique si anecdotique), la version lente, avec le chant partagé entre Lynott et Moore, de Don't Believe a Word (qui ne vaut pas la rapide mais mérite quand même le détour, une version légèrement différente de Toughest Street in Town (avec un solo "branle ton manche" probablement de Gorham), et, la pièce de résistance, les sessions avortées à Nassau où on entend, ce qui est d'autant plus intéressant qu'on a quand même l'album, le vrai !, des versions légères où harmonica, percussions, des sons de guitare nettement plus légers viennent interférer avec l'énergie du groupe, sans doute l'influence climatique de ce ratage bahamien si loin des rudesses de leur verte patrie. Dire qu'on est heureux que ces sessions ne fussent pas jugées concluantes parce que, si on n'a rien contre Huey Lewis et son harmonica, ça ne fonctionne pas au-delà du plaisir presque voyeur de voir ce qu'on a évité, ouf ! Toujours est-il que ça fait de ce Deluxe une sorte de caverne d'Ali Baba tout à fait réjouissante qui fera probablement repiquer ceux qui avaient pourtant déjà le légendaire album.
Black Rose: A Rock Legend, est un immense album, le pinacle artistique de la carrière de Thin Lizzy, la plus belle formation irlandaise de hard rock de tous les temps. Une œuvre majeure qu'on recommande à tous ceux qui aiment le rock quelque soit la chapelle où ils prient. Oui, à ce point !
CD 1 - Album
1. Do Anything You Want To 3:53
2. Toughest Street in Town 4:01
3. S & M 4:05
4. Waiting for an Alibi 3:30
5. Sarah 3:33
6. Got to Give It Up 4:24
7. Get Out of Here 3:37
8. With Love 4:38
9. Róisín Dubh (Black Rose): A Rock Legend 7:06
CD 2 - Bonus
1. Just the Two of Us (B-side) 2:47
2. A Night in the Life of a Blues Singer (Longer version) 5:44
3. Rockula (Rock Your Love) 4:16
4. Don't Believe a Word (Slow version - Lynott/Moore vocals) 3:19
5. Toughest Street in Town (Different version) 3:58
6. S&M (Nassau, 1978) 3:18
7. Got to Give It Up (Nassau, 1978) 3:25
8. Cold Black Night (Nassau, 1978) 3:37
9. With Love (Nassau, 1978) 4:33
10. Black Rose (Nassau, 1978) 4:04
Phil Lynott – bass guitar, lead vocals, twelve-string guitar
Scott Gorham – lead guitar, rhythm guitar, backing vocals
Gary Moore – lead and rhythm guitar, backing vocals
Brian Downey – drums, percussion
&
Jimmy Bain – bass guitar on "With Love"
Huey Lewis – harmonica on "Sarah" and "With Love"
Mark Nauseef – drums on "Sarah"
THIN LIZZY |
PuNK eN TRèFLe
Stiff Little Fingers "Nobody's Heroes" (1980)
ou "Héros malgré eux"
Etre nord-irlandais et punk, ça t'a une cohérence, j'te raconte pas. Alors ne nous étonnons pas qu'une des plus belles réussites de la vague punk britannique vienne de Belfast, Ulster. Ce sont des Stiff Little Fingers dont il s'agit, évidemment.
Bon, ils arrivent un peu tard ces petits doigts gourds, un peu comme une autre excellente formation qu'on regrettera vite, les Ruts. Parce que Jake Burns et ses amis, apparus en 1979 avec un impeccable Inflammable Material, disparaitront en 1982 après un quatrième album, Now Then..., le seul ratage de leur run initial, qui gachera un peu la fête.
Mais pas de ça en 1980 où, malgré un punk rock passé de mode et remplacé, au choix, par un post-punk/new wave qui tournera bientôt synthpop ou les élucubrations 2Tone de quelques groupes passionnés de musique jamaïcaine qui se sont mis dans l'idée de faire renaître le ska d'antan. Au milieu de tout ça, les Stiff Little Fingers , le chaînon manquant entre les initiateurs et les héritiers de la seconde vague (comme les Ruts, tiens !), font mieux que résister, jusque dans leur hommage aux Specials (la reprise de Doesn't Make It Alright), ils sortent un album de vrai punk (avec un peu de reggae dedans, c'est souvent de coutume et ils ont repris Marley sur leur premier album, en plus) et en sont fiers ! Et ils ont toutes les raisons pour ça parce que, franchement, Nobody's Heroes, album de punk pas que politique, mais souvent politique quand même, est une immense déclaration d'intentions hargneuse à souhait mais pas idiot comme trop souvent chez les punks "par mode", dont il ne sont donc pas.
Il faut dire qu'avec un nouveau batteur bien meilleur que le précédent, Jim Reilly remplace Brian Faloon, un songwriting qui s'est affiné via les progrès de la collaboration entre Jake Burns et leur manager mais aussi journaliste Gordon Ogilvie, et une production qui rend la rage audible sans la castrer, ils ont le bon package, les belfastiens. Et d'excellentes chansons comme s'il en pleuvait donc avec, pour ne citer qu'eux, un Gotta Gettaway nerveux et mélodique, un At the Edge qui influencera tout la vague américaine punk dite mélodique (Green Day et tout ça), un Bloody Dub qui porte admirablement son nom et constitue un excellent break de mi-parcours, l'excellente reprise des Specials précitée, bien punkisées mais pas méconnaissable pour autant, et évidemment un Tin Soldiers aux relents presque celtic folk (dans la mélodie, l'énergie) qui demeurera un des plus grands classique du groupe, forcément, mais de tout le punk rock tout court.
Nobody's Heroes, comme ce qui le précède et le suit (Go for It, 1981) est une excellente galette de punk rock intelligent, racé, varié et mélodique, tout ce qu'on devrait attendre du genre, en somme, la fougue et le talent de ces agités nord-irlandais en plus.
Il faut dire qu'avec un nouveau batteur bien meilleur que le précédent, Jim Reilly remplace Brian Faloon, un songwriting qui s'est affiné via les progrès de la collaboration entre Jake Burns et leur manager mais aussi journaliste Gordon Ogilvie, et une production qui rend la rage audible sans la castrer, ils ont le bon package, les belfastiens. Et d'excellentes chansons comme s'il en pleuvait donc avec, pour ne citer qu'eux, un Gotta Gettaway nerveux et mélodique, un At the Edge qui influencera tout la vague américaine punk dite mélodique (Green Day et tout ça), un Bloody Dub qui porte admirablement son nom et constitue un excellent break de mi-parcours, l'excellente reprise des Specials précitée, bien punkisées mais pas méconnaissable pour autant, et évidemment un Tin Soldiers aux relents presque celtic folk (dans la mélodie, l'énergie) qui demeurera un des plus grands classique du groupe, forcément, mais de tout le punk rock tout court.
Nobody's Heroes, comme ce qui le précède et le suit (Go for It, 1981) est une excellente galette de punk rock intelligent, racé, varié et mélodique, tout ce qu'on devrait attendre du genre, en somme, la fougue et le talent de ces agités nord-irlandais en plus.
1. Gotta Gettaway 3:37
2. Wait and See 4:28
3. Fly the Flag 3:46
4. At the Edge 2:59
5. Nobody's Hero 4:11
6. Bloody Dub 3:47
7. Doesn't Make It All Right 5:50
8. I Don't Like You 2:44
9. No Change 1:56
10. Tin Soldiers 4:46
Bonus
11. Bloody Sunday 3:24
12. Straw Dogs 3:30
13. You Can't Say Crap On The Radio 2:50
14. Jake Burns Interview by Alan Parker (13/6/01) Part Two 15:08
Jake Burns – vocals/guitar
Jim Reilly – drums
Henry Cluney – guitar
Ali McMordie – bass
STIFF LITTLE FINGERS |
STReeT FiGHTiNG yeaRS
U2 "War" (1983)
ou "Irish Bloody Irish"
Ce n'est pas encore le U2 Hollywoodien qui remplit les stades, fait du charity business, des apparitions en invité de luxe, sa diva, quoi !, c'est encore le U2 de la banlieue de Dublin, déjà une formation à l'excellente réputation, c'est le U2 de War, 1983.
Et pour le coup, je fais mon coming out, parce que je n'aime pas U2 que je considère, au mieux, comme un bon groupe à singles (Sunday Bloody Sunday et New Years Day ici... et le désert), je m'en vais céder la parole à Twilight du recommandé webzine Guts of Darkness, qui, lui, ne risque pas de vous gâcher le plaisir (si vous en prenez avec ce genre de choses...) :
"Si 'Boy' avait permis à U2 d'exploser, l'inachevé 'October' avait stoppé cette progression; pour ce troisième album, nos quatre Dublinois savent qu'ils n'ont pas droit à l'erreur. Et erreur il n'y aura pas. Finis les doutes spirituels: les Russes ont envahi l'Afghanistan, Margaret Thatcher a pris le pouvoir en Grande-Bretagne, Ronald Reagan aux USA; les violences se poursuivent en Irlande du Nord, l'IRA revendique nombre d'attentats, le chômage frappe durement...Pour Bono et sa bande, il faut passer à l'action, l'écriture s'en ressent, le groupe n'a pas peur de prendre position sur certains thèmes (la guerre, le terrorisme,...). 'War' est un disque de colère mais également d'espoir, ce qui lui confère sa touche flamboyante. Des hymnes, il en regorge: 'Sunday bloody Sunday', 'New year's day', 'Like a song'...Leur efficacité mélodique est totale mais nous sommes loin du post punk écorché de 'Boy', le combo a gagné en maturité ce qu'il a perdu en spontanéité. A l'image de sa pochette (extraordinaire de mon point de vue), voilà également un opus plus subtile dans ses arrangements et ses nuances, les musiciens n'ont pas peur de s'aventurer dans des pièces plus tranquilles ('40', 'The drowning man') qui s'avèrent de véritables réussites. 'War' est clairement un album post punk malgré tout, 'The refugee' avec son bon travail des percussions le prouve, pareil pour 'Two hearts beat as one' où Adam Clayton s'éclate sur sa basse en complément des accords rapides et acérés de The Edge (lequel fait réellement des merveilles avec sa guitare au son si typique). U2 a donc réussi son pari et prouvé que l'on avait raison de croire en lui; 'War' boucle d'une manière inconsciente une trilogie, celle de l'ère la plus post punk; si divers éléments laissent à supposer que nos Irlandais tournent progressivement le dos à leurs racines punk, ce n'est pourtant que 'Unforgettable fire' qui le confirmera ouvertement. Personnellement, je lui préfère 'Boy' mais comment résister à la vaillance de cet album ?"
Je répondrais bien "MOI JE PEUX !" mais ce serait faire du mauvais esprit... Et vous, vous en pensez quoi ?
Et pour le coup, je fais mon coming out, parce que je n'aime pas U2 que je considère, au mieux, comme un bon groupe à singles (Sunday Bloody Sunday et New Years Day ici... et le désert), je m'en vais céder la parole à Twilight du recommandé webzine Guts of Darkness, qui, lui, ne risque pas de vous gâcher le plaisir (si vous en prenez avec ce genre de choses...) :
"Si 'Boy' avait permis à U2 d'exploser, l'inachevé 'October' avait stoppé cette progression; pour ce troisième album, nos quatre Dublinois savent qu'ils n'ont pas droit à l'erreur. Et erreur il n'y aura pas. Finis les doutes spirituels: les Russes ont envahi l'Afghanistan, Margaret Thatcher a pris le pouvoir en Grande-Bretagne, Ronald Reagan aux USA; les violences se poursuivent en Irlande du Nord, l'IRA revendique nombre d'attentats, le chômage frappe durement...Pour Bono et sa bande, il faut passer à l'action, l'écriture s'en ressent, le groupe n'a pas peur de prendre position sur certains thèmes (la guerre, le terrorisme,...). 'War' est un disque de colère mais également d'espoir, ce qui lui confère sa touche flamboyante. Des hymnes, il en regorge: 'Sunday bloody Sunday', 'New year's day', 'Like a song'...Leur efficacité mélodique est totale mais nous sommes loin du post punk écorché de 'Boy', le combo a gagné en maturité ce qu'il a perdu en spontanéité. A l'image de sa pochette (extraordinaire de mon point de vue), voilà également un opus plus subtile dans ses arrangements et ses nuances, les musiciens n'ont pas peur de s'aventurer dans des pièces plus tranquilles ('40', 'The drowning man') qui s'avèrent de véritables réussites. 'War' est clairement un album post punk malgré tout, 'The refugee' avec son bon travail des percussions le prouve, pareil pour 'Two hearts beat as one' où Adam Clayton s'éclate sur sa basse en complément des accords rapides et acérés de The Edge (lequel fait réellement des merveilles avec sa guitare au son si typique). U2 a donc réussi son pari et prouvé que l'on avait raison de croire en lui; 'War' boucle d'une manière inconsciente une trilogie, celle de l'ère la plus post punk; si divers éléments laissent à supposer que nos Irlandais tournent progressivement le dos à leurs racines punk, ce n'est pourtant que 'Unforgettable fire' qui le confirmera ouvertement. Personnellement, je lui préfère 'Boy' mais comment résister à la vaillance de cet album ?"
Je répondrais bien "MOI JE PEUX !" mais ce serait faire du mauvais esprit... Et vous, vous en pensez quoi ?
1. Sunday Bloody Sunday 4:38
2. Seconds 3:09
3. New Year's Day 5:38
4. Like a Song… 4:48
5. Drowning Man 4:12
6. The Refugee 3:40
7. Two Hearts Beat as One 4:00
8. Red Light 3:46
9. Surrender 5:34
10. "40" 2:36
Bono – lead vocals, additional guitar
The Edge – guitar, piano, lap steel, backing vocals, lead vocals on "Seconds," bass and guitar on "40"
Adam Clayton – bass, except on "40"
Larry Mullen, Jr. – drums
&
Kenny Fradley – trumpet on "Red Light"
Steve Wickham – electric violin on "Sunday Bloody Sunday" and "Drowning Man"
The Coconuts: Cheryl Poirier, Adriana Kaegi, Taryn Hagey, Jessica Felton – backing vocals on "Like A Song…", "Red Light", and "Surrender"
U2 |
THe WeiRD iRiSH
Virgin Prunes "Over the Rainbow" (1985)
ou "Vive les Fous !"
Si la bonne dose d'étrangeté figurant sur leurs albums ne vous suffisait pas, voici une compilation des irlandais déments des Virgin Prunes. Ca va loin !
Et tous azimuts ! D'ambient minimaliste à la Eno (Red Nettle, Mad Bird in the Wood, Jigsawmentallama, Greylight), d'étrangetés punk ou new wave déstructurées et angulaires (Twenty Tens, Moments 'N' Mine, White History Book, Faculties of a Broken Heart), de tribalisme post-punk déjanté (Pagan Lovesong Vibe - Akimbo), de contines post-apocalyptiques (Children Are Crying), de sautillantes chansons synthpop dévoyées (King of Junk), à de totales bizarreries (Happy Dead et ses presque 14 minutes où on se demande souvent où Gavin Friday & Cie vont, un Revenge de douleur), les Virgin Prunes ont indéniablement de l'imagination et une capacité à ne finalement ressembler à personne tout en produisant, à quelques exceptions rencontrées vers la fin de la présente sélection, une musique qui s'écoute avec le bonheur de découvrir un étrange animal dans son milieu d'origine, une jungle urbaine malfamée, peuplée de créatures de tous sexes et de toutes apparences, un cirque des monstres qui n'a rien à envier à celui de Brownin.
Tout ça fait d'Over the Rainbow une addition bienvenue à la collection d'albums de ces irlandais pas comme les autres.
CD 1
1. Red Nettle 2:18
2. Twenty Tens 2:27
3. Pagan Lovesong Vibe - Akimbo 6:52
4. Moments 'N' Mine 4:27
5. Mad Bird In the Wood 4:20
6. Children Are Crying 5:12
7. Jigsawmentallama 6:20
8. King of Junk 2:50
9. War 2:06
10. Greylight 4:23
CD 2
1. White History Book 3:43
2. Faculties of a Broken Heart 5:05
3. In the Greylight 2:50
4. Happy Dead 13:41
5. Revenge 3:36
6. Third Secret 4:19
7. Love Lasts Forever 11:26
Gavin Friday - vocals
Guggi - vocals
Dave-id Busarus - vocals
Dik Evans - guitar
Strongman - bass
Mary D'Nellon - drums
VIRGIN PRUNES |
CHauVe Qui PeuT !
Sinéad O'Connor "I Do Not Want What I Haven't Got" (1990)
ou "Breakthrough"
I Do Not Whant What I Haven't Got (je ne veux pas ce que je n'ai pas, si ce n'est pas de la déclaration d'intention, ça !), est le second album de Sinéad O'Connor, celui de son explosion commerciale après un frémissant, violent et (relativement) expérimental The Lion & the Cobra. I Do Not Want What I Haven't Got est un sacré bon album.
Evidemment, il y a la locomotive, LE tube, une reprise (transcendée !) de The Family composée par Prince, ce désespéré Nothing Compares to U et le clip qui l'accompagne dont l'impact ne doit pas être négligé (la larme et toussa). Mais c'est l'ensemble de l'album qui épate de maturité, d'assurance, de talent aussi. Parce que Sinéad est beaucoup plus qu'une chanteuse lambda, multi-instrumentiste, compositrice, arrangeuse, productrice de sa propre musique également, c'est une artiste complète qui sait, qui plus est, s'entourer, en engageant les services de Nellee Hooper (Soul II Soul, Massive Attack, Björk, etc.) venu trip-hopper un peu le son de la présente galette, ou de Karl Wallinger (World Party, The Waterboys) assistant Sinead de son savoir-faire d'arrangeur. Mais c'est bel et bien Sinéad qui est la capitaine de son bateau même quand elle s'empare et transforme un morceau des obscures folkeux irlandais de Scullion, I Am Stretched on Your Grave qu'elle transcende aussi, d'ailleurs, en mode electro celte, il fallait oser. Le reste du matériau est original et n'a aucun mal à rivaliser avec les deux emprunts choisis. Parce que la dame a aussi un joli talent de plume et une belle inspiration mélodique comme directement démontré par un Feel So Different orchestral qui, certes, évoque Kate Bush mais a aussi sa propre voix, ou plus tard par le supra-efficace The Emperor's New Clothes (qui sonne un peu comme du Cranberries avant les Cranberries sans l'agaçante Dolores O'Riordan en plus !), les caresses folk de Black Boys on Mopeds, You Cause as Much Sorrow ou The Last Day of Our Acquaintance, un Jump in the River pas sans évoquer U2 dans son emphase "heroic rock", et bien sûr, habité par sa seule voix, I Do Not Want What I Haven't Got en subtil bouquet final.
Et comme pour une fois le talent fut récompensé, Sinéad se fit un nom, mondial ! Bien sûr, sa carrière a depuis connu des hauts et des bas, des polémiques un peu inutiles parfois (avec Sinatra, remember ?), elle reste cependant, et encore un peu plus sur le présent trésor, une artiste qu'on suit sachant qu'elle sera toujours capable de nous surprendre, et sur I Do Not Want What I Haven't Go, de nous ravir.
Et comme pour une fois le talent fut récompensé, Sinéad se fit un nom, mondial ! Bien sûr, sa carrière a depuis connu des hauts et des bas, des polémiques un peu inutiles parfois (avec Sinatra, remember ?), elle reste cependant, et encore un peu plus sur le présent trésor, une artiste qu'on suit sachant qu'elle sera toujours capable de nous surprendre, et sur I Do Not Want What I Haven't Go, de nous ravir.
1. Feel So Different 6:47
2. I Am Stretched on Your Grave 5:33
3. Three Babies 4:47
4. The Emperor's New Clothes 5:16
5. Black Boys on Mopeds 3:53
6. Nothing Compares 2 U 5:10
7. Jump in the River 4:12
8. You Cause as Much Sorrow 5:04
9. The Last Day of Our Acquaintance 4:40
10. I Do Not Want What I Haven't Got 5:47
Sinéad O'Connor: vocals, acoustic and electric guitars, keyboards, percussion, drum programming, arranger, producer, string arrangements
Marco Pirroni: electric guitar
David Munday: acoustic guitar, piano
Andy Rourke: acoustic guitar, bass
Jah Wobble: bass
John Reynolds: drums
Steve Wickham: fiddle
Philip King: vocals, melody arrangement
Nick Ingman: conductor, orchestra director, string arrangements
Karl Wallinger: arranger
SINEAD O'CONNOR |
Going to Ireland
RépondreSupprimerDr. Strangely Strange "Heavy Petting" (1970)
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Planxty "Planxty" (1973)
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Van Morrison "It's Too Late to Stop Now" (1974)
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Horslips "The Tain" (1974)
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Rory Gallagher "Against the Grain" (1975)
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Thin Lizzy "Black Rose: A Rock Legend" (1979)
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Stiff Little Fingers "Nobody's Heroes" (1979)
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U2 "War" (1983)
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Virgin Prunes "Over the Rainbow" (1985)
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Sinéad O'Connor "I Do Not Want What I Haven't Got" (1990)
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Je prends le bateau !
RépondreSupprimerBon vent ! ;-)
SupprimerGénial !!! merci.
RépondreSupprimerEn + y'a mon chouchou ( Rory )
Manque peut être un album des Pogues ?
Bises
Ha mais, Sandra, les Pogues sont de Londres, des Irlandais déracinés, c'était hors thème mais ça pourrait en devenir un.
SupprimerRory... Il a même refusé les Stones, la classe !
Le Van.
RépondreSupprimerCe live fait partie des "live"
que l'on écoute au moins une fois par semaine...
Jean-Paul
Yep, tout bon.
SupprimerUn Van pour aller faire le tour du monde.
Je découvre votre site et je crois que je vais apprendre beaucoup, découvrir de nouveaux horizons. Merci pour votre générosité.
RépondreSupprimerMerci.
SupprimerBonnes visites.
Belle collection. Tu es si dithyrambique sur le Thin Lizzy que tu m'as fait culpabilisé sur ma mauvaise foi que je l'ai téléchargé... C'est une étape... Reste à l'écouter.
RépondreSupprimerJ'ai plusieurs Live de Van Morrisson (pas terribles d'ailleurs) mais j'ai toujours entendu du bien de celui-la sans jamais l'avoir. Et comme j'aime le Folk irlandais (et que je n'ai jamais été emballé par les Cheftains (à part quand il croise Van Morrisson justement, et encore pas totalement), j'ai l'impression que tu as trouvé ce que je cherchais avec Planxty.
Les autres trucs que je ne connais pas mériteraient certainement une oreille, mais elle est tellement occuppée...
Maintenant, même si tu as su bien la remplir, une Irlande sans les Undertones (et du coup That Petrol Emotion mes chouchous) et les Pogues me parait un peu vide dans mon cœur (même que tu as remis Over the Rainbow, alors je dis rien)
Déjà dit plus haut, les Pogues sont de Londres, hors thème.
SupprimerJ'ai essayé de faire découvrir un peu de tout en passant par quelques fondamentaux...Forcément, ça laisse des trous mais, 10 albums, je pense que c'était assez généreux. Heureux que tu prennes le Lizzy, reviens dire ce que ça t'a fait ! Idem pour le Planxty.
Enjoie !
waow merci bcp ! J'en prends la moitié, au moins !
RépondreSupprimerVincent
Et tu peux même détailler... En attendant, enjoie !
SupprimerJ'ai découvert Gallagher avec votre post, et j'ai acheté l'Irish Tour 74 (version 1CD), génial !! Je connaissais déjà Humble Pie, Faces, Free, Claerwater Creedence, et grâce à vous je découvre RG (même s'il ne ressemble pas à tintin). Quel album de ce guitariste de génie devrais-je me procurer ? Je lis bcp de bien des BBC sessions 71-74 ?
RépondreSupprimerPour la petite histoire, il est mort (à l'âge que j'ai actuellement) en juin 95, et Page et Plant ont dédié le concert qu'ils donnaient ce jour-là à sa mémoire, et il se fait que c'était justement en Belgique et que j'y étais !!! M'en voilà tout retourné...
Et merci aussi bcp pour le Talking Heads d'un post précédent, splendide découverte aussi. Oserais-je demander un thème sur ces compositeurs de génie, un peu comme vous l'avez fait avec XTC ?
Bravo pour votre blog aux goûts variés et aux choix subtils !
Vincent
Bonjour Vincent,
SupprimerVous avez bon gout. Si je peux me permettre, je vous conseille l'album calling card. Après évidemment c'est une question de gout. Mais je serai étonnée que vous soyez déçu.
Bonne écoute au cas ou
@ Sandra,
SupprimerBien vu pour Calling Card, je rajoute Tattoo.
@ Vincent,
voir ci dessus
et
Tu ne crois pas si bien dire pour les Heads... Stay tuned.
please re-up Horslips - The Tain. Merci!
RépondreSupprimerThere you go :
Supprimerhttp://mangemesdix.blogspot.com/2016/10/lautomne-mange-disques-7-dirlande.html