vendredi 14 mars 2014

Grand Jeu, 8ème Edition, 3ème Tour

THEME:
"Je lui dirais les mots bleus, les mots qu'on dit avec les yeux."
Un disque qui se passe de mots, et très bien, merci!...

Sans un mot... Imaginez Michel Druker en version instrumentale... Imaginez Lara Fabian aphone... Imaginez "notre Johnny national" baillonné... Bonheur !!!

Labradford "E Luxo So" (1999)
ou "Flying in a Dream"


     Le cas Labradford est intéressant. Ayant débuté leur carrière comme un bête groupe de post-punk arty et intello, les virginiens ont doucement mais sûrement glissé vers un post-rock "encordé", néoclassique, délicat et adorablement ambient. De la musique qui se passe de mots mais puisque quand il faut il faut, allons-y...
 
     La mue, en l'occurrence, est complète depuis leur précédent et ô combien réussi opus, Mi Media Naranja. Ici, avec leur 5ème (et hélas avant-dernier), ils enfoncent encore un peu plus le clou en ajoutant des textures électroniques à leurs cordes ouateuses.
     Le résultat, quelque part entre Philip Glass et Tortoise (excusez du peu !), est confondant de beauté, confortable à l'oreille et pourtant tout sauf racoleur. Parce que substance il y a, parce que ces nappes voluptueuses ont des contours graciles, des profondeurs insoupçonnées et des trésors cachés qu'une écoute attentive révèle augmentant radicalement l'effet d'un trop court film sans image, entre Wenders (pour le rêve éveillé) et Murnau (parce que ces climats ne sont pas sans inquiétudes) avec un zeste de Wong Kar Wai (pour le post-modernisme).
 
     Aucune substance nécessaire, un peu d'imagination, une musique expressive et le voyageur immobile peut décoller. En bref, E luxo so, so good! Avis aux amateurs.


1. Recorded And Mixed At Sound Of Music, Richmond, Va. 7:50
2. With John Morand And Assisted By Brian Hoffa. 5:43
3. Dulcimers Played By Peter Neff. Strings Played 5:09
4. By Chris Johnston, Craig Markva, Jamie Evans, 5:04
5. And Jonathan Morken. Photo Provided By 7:19
6. Leta O'Steen. Design Assistance By John Piper. 8:00


Pour les crédits
regardez les titres
ils dévoilent tout
malin, n'est-ce pas ?

39 commentaires:

  1. Réponses
    1. Merci de ne pas refaire ma chronique en 4 mots... ;-)

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  2. Je connais assez mal, mais les extraits me plaisent... et se suffisent à eux même, pas besoin de paroles. Joli choix !

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    1. Merci.
      Les trois derniers Labradford sont tous recommandés. J'y reviendrai probablement.

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    2. J'ai eu le temps d'écouter ce disque. Très plaisant, j'ai beaucoup aimé, merci !

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    3. Content que ça te plaise.
      Mi Media Naranja en prochaine étape ? ^_^

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  3. Moi je rêverais qu'un groupe de post-rock encordé devienne punk, même arty.
    Mais ça t'aurait pas aidé pour le thème...
    Euh ... un peu mou, j'ai le droit de le dire ?

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    1. Non, pas mou, c'est juste que tu ne l'as pas écouté dans les bonnes circonstances.
      Le chemin de l'ambient vers l'énervement, je ne pense pas que ça existe mais ce serait intéressant, en effet.

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    2. le "power electronics" et le harsh noise c'est de l'ambient énervé non? Le power ambient ça existe aussi mais c'est trop drone metal pour moi.

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    3. Le power electronics ça vient plutôt de l'indus non ? Enfin ça dépend, certains qualifient Pharmakon de power electronics, donc le dark ambient venu de l'indus qui retrouve le chemin de la noise ça existe certainement aussi (cf. Ben Frost).

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    4. Je sais ! Painkiller ! Qui manient aussi bien l'ambient que le dub ou le noise le plus radical ! ^_^

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    5. Dieu m'est témoin, je n'ai pas voulu ça ...

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    6. Si tu n'as pas testé le Painkiller posté il y a quelques semaines ici même, je te le conseille !

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  4. Oui... excellent choix... Comme Everett je ne suis pas toujours sur le bon "mood" pour écouter Labradford... mais après une nuit un peu courte c'est tip top...

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  5. Ca situe, maintenant, hein, les gouts et les couleurs...

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  6. Sinon, quel temps il fait chez vous ?????

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    1. Ecoute ça en fin de soirée, en observant les étoiles...

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    2. Bof entre deux Stooges, trois Joe Dassin et un Mötörhead j'ai pas eu le temps de mettre le nez dehors. Et toi, ça va ?

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  7. Heu... Post-punk arty et intello ? Les premiers albums sont surtout dark ambient, rien à avoir avec du post-punk et pour moi Prazision et l'éponyme sont encore meilleurs que ce qu'ils ont sorti par la suite (que je vénère pourtant presque autant). Bref bravo, quand même (d'autant que ça fait deux Labradford aujourd'hui avec Franky, et que ce groupe le mérite).

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    1. Je vois pas en quoi on ne peut pas être post-punk et arty et pas ambient et dark à la fois. Je sens ça dans les premiers Labradford.
      Et oui, ça fait deux Labradford aujourd'hui, ça fait du bien ! ^_^

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    2. Juste que post-punk s'associe avec une certaine dynamique rythmique sinon on ne parlerait pas de punk, même "post". ;) Donc rien à voir avec l'ambient, fondamentalement - Sliding Glass étant je crois le seul morceau (un peu) rythmé des trois premiers Labradford. A la limite Prazision tient plus des Tangerine Dream dont en parlait ailleurs, en un tout petit peu plus électrique...

      Quant à "arty", si c'est ta façon de juger du caractère moins accessible des premiers (car plus dark, plus erratiques, plus aventureux finalement), on est d'accord mais sûrement pas sur l'intention ni le terme !

      En tout cas tu es bien le premier amateur du groupe que je connaisse à faire cette césure, seul Prazision est vraiment "différent", et la "mue" dont tu parles était déjà bien avancée sur l'éponyme (Midrange, Pico ou Battered auraient très bien pu figurer sur Mi Media Naranja, on n'y aurait vu que du feu !).

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    3. Chais pas, c'est toujours l'impression que j'ai eu. Peut-être parce que j'ai découvert Labradford, à l'époque, avec Mi Media Naranja, enchainé sur celui-ci et revenu seulement sur les premiers qui me parurent plus rudes, moins accessibles et plus violents. Après, je glisse parfois peut-être la mauvaise 'tiquette dans le paquet. ;-)

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    4. J'ai peut-être eu la chance de découvrir avec l'éponyme, où tout était condensé... du coup j'ai tout aimé et c'est resté mon préféré !

      Tu as suivi les projets des ex Labradford sinon, Pan American pour Nelson et Aix Em Klemm pour Bobby Donne ?

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    5. J'ai un peu suivi Pan American, pas le reste.

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  8. Les coups et les douleurs tu veux dire...

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  9. Oui c'est de la musique qui nécessite une circonstance, de l'introspection, j'aime bien de temps en temps, je ne sais plus par contre quel album j'avais acheté, rangé dans ceux que j'écoute moins ...

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    1. Chaque musique à sa circonstance en fait... Je ne me vois pas écouter du Death Metal au lever par exemple.
      Celui là, et l'autre, Mi Media Naranja, sont deux merveilles qui dépassent largement le caractère ambient et confortable de leur premier abord.

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  10. Les coups
    Quand ils vous arrivent
    Oh oui, ça fait mal
    ;-)

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  11. Envoûtant, en effet !
    J'aime, il y a de vraies belles mélodies, et d'autres instruments que des nappes de synthés. Ce que je crains souvent quand je luis ambient quelque part. Quoique je ne doute pas qu'il existe quelque part des génies qui fassent des merveilles avec uniquement quelques nappes de synthés éthérée.

    Très, très beau !

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    1. Y en a un (au moins) de génie qui a sortie hier une merveille... (même si je ne pense pas qu'il n'y ait que du synthé)... mais pour les nappes éthérée... il n'y a pas mieux :
      http://oddjohnrecords.bandcamp.com/album/conductor

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    2. Il y a même des tas mais Chris Weeks est en effet loin d'être le dernier ! Mon album de l'année jusqu'ici.

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    3. La recommandation de deux personnes de bon gout ? Il faut que je m'y penche, alors !
      Merci messieurs.

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    4. Il faut ! Que ce soit sous son nom ou en tant que Kingbastard dans une veine plus électro ambient ou électro-acoustique, flirtant parfois avec l'IDM ou la techno déstructurée. Ça fait trois années de suite qu'il sort mon album de l'année, vraiment l'impression que ce bonhomme a la carrure d'un nouveau Brian Eno, un passeur qui sait tout faire (même chanter sur de la pop lo-fi intelligente avec Myheadisaballoon) et se moque des chapelles, il ne lui manque plus que le succès ! Pas faute d'avoir chroniqué chacune de ses derniers sorties (EPs compris) sur IRM ou ailleurs, il dépasse à peine les 150 followers sur facebook. :P

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  12. C'est une session a doublons, même si c'est pas le même disk.. mais c'est un groupe colossal, et ça tangue, et c'est pil poil le thème, et c'est une musique biologique.

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    1. Mais, vois-tu, je m'attendais à plus de classique et de jazz pour ce tour-ci. Pour le coup, j'ai été agréablement surpris.

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