vendredi 19 mai 2017

O comme...

O! le beau grand huit ! O! La belle sélection ! Et tout ça pour vous, petits chanceux ! Alors n'attendez plus et picorez dans la sélection hebdomadaire et vous pousserez des Ah!, et vous pousserez des O! Enjoie.

O comme...
OCEAN "God's Clown" (1976)
70's Hard Rock d'chez nous !

Formé en 1974, séparé en 1983, auteur de 2 albums aussi stylistiquement distants que possible, l'un mariant le hard rock de Led Zeppelin et le rock progressif de Yes en 1977 (celui-ci, oui), l'autre se rapprochant d'AC/DC et de Trust en 1980 (l'éponyme), l'un en anglais, l'autre en français, il n'est pas étonnant que le destin d'Océan fut aussi contrarié les reléguant dans les oubliettes de l'histoire de la musique rock, internationale comme française d'ailleurs.
Présentement, misant tout sur une technique individuelle impeccable au profit d'alambiquées compositions, Océan produit un album qu'on aime à ressortir pour épater les potes qui, à tous les coups, restent comme deux ronds de flan devant cette musique fine et complexe, à la fois si totalement typique de son époque et si crédible qu'ils ne devinent que rarement, complexe d'infériorité typiquement hexagonal jouant, sa provenance. Parce que, quel album mes aïeux, quel album que ce God's Clown ! Dès l'introductif Sunny Day, une composition à tiroir où les deux figures de proue du groupe (le chanteur Robert Belmonte et le guitariste Georges Bodossian) s'y donnent à cœur-joie dans leurs domaines respectifs pour un résultat aussi attractif que satisfaisant, on est happé par le son, le style et la merveilleuse cohésion d'ensemble qui en ressort. Qui plus est, la face A enchainant les compositions sans la moindre pause, il est facile de n'y entendre qu'une longue symphonie psychédélico-progressivo-hard rockante nous entrainant, 20 minutes durant, dans les méandres d'un style qui n'appartient fondamentalement qu'à eux. Là ou c'est encore plus fort c'est que, en retournant la galette de cire noire, on tombe sur un haut-fait du même calibre, où guitares planantes, riffs incisifs, patterns rythmiques complexes, et la voix androgyne de Robert évidemment, nous amène dans des paysages aliens doucement déstabilisants. Sans trop savoir les circonstances de la création et de l'enregistrement d'une telle œuvre, on parierait bien que quelques substances psychotropes furent d'usage tant tout ceci sent le trip à plein nez.
Las, sans doute motivé par l'appât du gain et de la renommée, et le désir de sa maison de disque d'un retour sur investissement, Océan changera radicalement son fusil d'épaule, simplifiera à outrance son approche, pour un second album certes sympathique mais à mille lieues de l'originalité et de la classe de cet inaugural tour de force. Reste donc ce God's Clown, opus brillant, sauvage et libre qu'on prend le même plaisir à écouter maintenant que quatre décennies en arrière, quand il fut conçu et réalisé. Recommandé si vous arrivez à mettre la main dessus seul ou dans le coffret dédié au groupe sorti il y a quelques années.(...)

1. Sunny Day 7:43
2. Strange Rain 4:46
3. Love Is Blind 3:02
4. The Loneliness Of The Long Distance Runner 5:08
5. From Death To Life 4:01
6. Fields Of Pain 7:25
7. The Juggler 3:31
8. With The Sound I Can Escape 4:51

Robert Belmonte - vocals
Georges Bodossian - guitars
Noel Alberola - bass
Bernard Leroy - drums


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O'CONNOR, SINEAD "I Do Not Want What I Haven't Got" (1990)
Chauve qui peut !

I Do Not Whant What I Haven't Got (je ne veux pas ce que je n'ai pas, si ce n'est pas de la déclaration d'intention, ça !), est le second album de Sinéad O'Connor, celui de son explosion commerciale après un frémissant, violent et (relativement) expérimental The Lion & the Cobra. I Do Not Want What I Haven't Got est un sacré bon album.
Evidemment, il y a la locomotive, LE tube, une reprise (transcendée !) de The Family composée par Prince, ce désespéré Nothing Compares to U et le clip qui l'accompagne dont l'impact ne doit pas être négligé (la larme et toussa). Mais c'est l'ensemble de l'album qui épate de maturité, d'assurance, de talent aussi. Parce que Sinéad est beaucoup plus qu'une chanteuse lambda, multi-instrumentiste, compositrice, arrangeuse, productrice de sa propre musique également, c'est une artiste complète qui sait, qui plus est, s'entourer, en engageant les services de Nellee Hooper (Soul II Soul, Massive Attack, Björk, etc.) venu trip-hopper un peu le son de la présente galette, ou de Karl Wallinger (World Party, The Waterboys) assistant Sinead de son savoir-faire d'arrangeur. Mais c'est bel et bien Sinéad qui est la capitaine de son bateau même quand elle s'empare et transforme un morceau des obscures folkeux irlandais de Scullion, I Am Stretched on Your Grave qu'elle transcende aussi, d'ailleurs, en mode electro celte, il fallait oser. Le reste du matériau est original et n'a aucun mal à rivaliser avec les deux emprunts choisis. Parce que la dame a aussi un joli talent de plume et une belle inspiration mélodique comme directement démontré par un Feel So Different orchestral qui, certes, évoque Kate Bush mais a aussi sa propre voix, ou plus tard par le supra-efficace The Emperor's New Clothes (qui sonne un peu comme du Cranberries avant les Cranberries sans l'agaçante Dolores O'Riordan en plus !), les caresses folk de Black Boys on Mopeds, You Cause as Much Sorrow ou The Last Day of Our Acquaintance, un Jump in the River pas sans évoquer U2 dans son emphase "heroic rock", et bien sûr, habité par sa seule voix, I Do Not Want What I Haven't Got en subtil bouquet final.
Et comme pour une fois le talent fut récompensé, Sinéad se fit un nom, mondial ! Bien sûr, sa carrière a depuis connu des hauts et des bas, des polémiques un peu inutiles parfois (avec Sinatra, remember ?), elle reste cependant, et encore un peu plus sur le présent trésor, une artiste qu'on suit sachant qu'elle sera toujours capable de nous surprendre, et sur I Do Not Want What I Haven't Go, de nous ravir.

1. Feel So Different 6:47
2. I Am Stretched on Your Grave 5:33
3. Three Babies 4:47
4. The Emperor's New Clothes 5:16
5. Black Boys on Mopeds 3:53
6. Nothing Compares 2 U 5:10
7. Jump in the River 4:12
8. You Cause as Much Sorrow 5:04
9. The Last Day of Our Acquaintance 4:40
10. I Do Not Want What I Haven't Got 5:47

Sinéad O'Connor: vocals, acoustic and electric guitars, keyboards, percussion, drum programming, arranger, producer, string arrangements
Marco Pirroni: electric guitar
David Munday: acoustic guitar, piano
Andy Rourke: acoustic guitar, bass
Jah Wobble: bass
John Reynolds: drums
Steve Wickham: fiddle
Philip King: vocals, melody arrangement
Nick Ingman: conductor, orchestra director, string arrangements
Karl Wallinger: arranger


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ODETTA "Odetta Sings Dylan" (1965)
Hommage majeur

Attention, ceci est un album historique. Non seulement parce qu'il fut l'un des premiers, et le premier avec une réelle importance, hommage à Bob Dylan mais aussi parce qu'il représente une sorte de validation de l'excellence du songwriting d'une jeune pousse par une dame l'ayant précédé de presque 10 ans et ayant été, entres autres, l'une des influences déterminantes de sa débutante carrière.
Originaire de Birmimgham Alabama, Odetta (née Holmes, 1930-2008) a donc une dizaine d'années de carrière, quelques albums plutôt bien reçus ainsi que quelques apparitions sur le grand et le petit écran quand elle s'attaque au répertoire du jeune Bob, c'est donc une figure établie et respectée de la scène folk, blues et jazz. Militante infatigable des droits civils, révérée par Rosa Parks ou Martin Luther King, qui la surnomma la Reine de la Musique Folk Américaine, elle deviendra une référence pour quelques jeunes artistes plein d'avenir tels que Joan Baez, Janis Joplin, Mavis Staples ou, oui, évidemment !, Bob Dylan a qui elle renvoie présentement l'ascenseur. Bien sûr, tout ceci se produit avant la transformation électrique du Zim', quand il n'est encore vu que comme le plus bel héritier des Woody Guthrie, Pete Seeger et autres chantres d'un traditionalisme étatsunien progressiste, c'est donc un répertoire revu à minima, juste un peu plus hanté d'une gravité afro-américaine faisant la différence. Les chansons ? Vous les connaissez sans doute tous et il n'en sera que plus intéressant de comparer le blanc au noir, le juif récalcitrant au l'ébène libéré. Odetta y met toute sa passion, celle d'une voix à nulle autre pareille, forte et franche et habitée par le lourd héritage d'un passé de souffrances et s'y trouve bien entourée par trois sidemen intégralement dévoués à son entreprise relectrice.
Odetta Sings Dylan, tellement typique de son époque et de sa scène et donc un peu vieilli, patiné, reste, cinquante ans après sa sortie, une addition on ne peut plus recommandée à la collection de ceux qui aiment la musique roots américaine, et Bob Dylan, et Odetta évidemment !

1. Baby, I'm in the Mood for You 2:50
2. Long Ago, Far Away 2:50
3. Don't Think Twice, It's All Right 5:42
4. Tomorrow is a Long Time 6:20
5. Masters of War 6:18
6. Walkin' Down the Line 4:01
7. The Times They Are A-Changin' 4:39
8. With God on Our Side 5:13
9. Long Time Gone 3:44
10. Mr. Tambourine Man 10:44
Bonus
11. Blowin' in the Wind 4:11
12. Paths of Victory 2:24

Odetta – vocals, guitar
Bruce Langhorne – guitar, tambourine
Peter Childs – guitar
Les Grinage – bass


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OFFRE SPECIALE "Preum's" (1996)
Fun'n'Blues

En voilà un dont je suis sûr que vous n'avez jamais entendu parler, et pour cause !, il s'agit d'un album vendu sous souscription par un groupe francilien amateur, il fallait donc connaître l'un des membres du groupe (Octave, l'harmoniciste, en ce qui me concerne) pour avoir la chance de tomber dessus.
Au programme ? Du rock penchant vers le blues, le boogie et la rigolade, parce que ces garçons-là, qui, rappelons-le, ne sont qu'une bande d'amateurs enthousiastes, sont bien là pour s'amuser, mais s'amuser à faire de la bonne musique, sans autre intérêt que d'arriver à un produit fini qu'il n'auraient pas honte de présenter dans leurs concerts et à leur amis. Ca nous donne une douzaine de chansons pleine de bonne humeur et d'envie. Rien de bien exceptionnel, rien qui révolutionnera le monde de la musique, juste cinq potes appliqués à reproduire en studio des morceaux maintes fois répétés, maintes fois joués sur scène qu'ils possèdent donc totalement (ça s'entend). Mes préférées ? Les deux instrumentaux déjà, qui portent bien leurs titres d'ailleurs, Jour de Fête et Jogging mais aussi le rock franc et direct d'ouverture (Pour Séduire),  Sado Maso Boogie ses paroles et ses guitares et harmo bien gras, J'ai dit bon qui tabasse bien tout en laissant la paire de six-cordiste s'exprimer, La monnaie et son bon gros groove, ou Marre avec ses allures 60s bien troussées comme autant d'exemples qu'entre amateurisme éclairé et professionnalisme roué, il n'y a pas une si grande différence.
Voilà, cet unique album d'Offre Spéciale, qui changera ensuite de nom, de line-up et de direction, je vous l'offre en espérant que vous apprécierez autant que moi les exactions de ces franciliens pleins de sève et d'électricité sympatoche. Enjoie.

1. Pour séduire 3:01
2. Sado maso boogie 2:52
3. Tas de féraille 5:01
4. J'ai dit bon 4:32
5. Jour de fête 2:38
6. Belle 3:41
7. La monnaie 4:29
8. Trop dure 4:21
9. Jogging 3:45
10. Marre 3:20
11. Trente-huit tonnes 4:51
12. La poudre d'escampette 4:12
(pas d'extrait mais, faites moi confiance, vous ne le regretterez pas !)

Christian - chant, guitare
François - chant, guitare
Daniel - batterie
Philippe - basse
Octave - harmonica


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OGRE "The Last Neanderthal" (2014)
Bestial retour

Ogre is back, et ça fait un bien fou ! Ben oui, on était sans nouvelle du secret le mieux gardé du hard'n'heavy étasunien depuis leur excellent concept album de 2008, Plague of the Planet, suite auquel le groupe, sans doute usé par le peu de retentissement de leurs impeccables galettes passé un underground spécialisé, avait débranché les amplis, empaqueté le drumkit et fait ses adieux en bonne et due forme.
Mais donc Ogre is back, tudiou !, et la vraie surprise c'est qu'en vérité rien ne change, ni dans le style, ni dans la supérieure inspiration d'un trio encore jamais pris en faute de ce côté là. On retrouve donc avec bonheur un hard rock régressif métallisé à sauce Black Sabbath, un beau petit monstre qui, c'est acquis, n'invente rien mais sert avec une telle vérité, une telle conviction, son cocktail revivaliste qu'on y croit... Dur comme fer !
On y croit d'autant plus facilement que, passée une tonitruante introduction instrumentale, on entre dans le vif du sujet avec le costaud et très réussi Nine Princes in Amber, impeccable démonstration de lourdeur riffée et racée filant droit au but et ne faisant aucun prisonnier, guerrier, quoi, et accessoirement, morceau le plus frontalement rentre-dedans de l'album. Parce que la suite, sans jamais perdre les éléments distinctifs du style Ogre, est plus nuancée avec, notamment, une belle place laissée aux exactions six-cordées d'un Ross Markonish aussi à l'aise dans le troussage d'un riff que l'emballage d'un long solo trippé comme, par exemple, sur le baobab final, The Hermit et ses 11 minutes bien remplies. Le trio se permet même un petit instrumental tranquillou (White Plume Mountain) et la reprise d'un homonyme inconnu originaire des Etats-Unis et du cœur des 70s (Soulless Woman), en l'occurrence, deux respirations bienvenues dans leur implacable brouet en fusion.
Bref, si vous cherchiez un bon gros power trio traditionnaliste et inspiré pour vous ramoner les cages à miel à grands coups de saillies électriques échevelées, ne cherchez plus, Ogre est de retour et The Last Neanderthal répondra à toutes les attentes des amateurs du genre... Carrément !

1. Shadow Earth 0:46
2. Nine Princes in Amber 4:17
3. Bad Trip 8:16
4. Son of Sisyphus 7:20
5. Soulless Woman (Ogre cover) 5:16
6. Warpath 8:28
7. White Plume Mountain 2:20
8. The Hermit 11:00

Ed Cunningham - bass, vocals
Will Broadbent - drums, percussion
Ross Markonish - guitars, synths
&
The Moron Tallywhacker Choir (5)


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OLDFIELD, MIKE "Crises" (1983)
Crises, what crises?

De la révélation Tubular Bells au grand classique Ommadawn, il a connu bien des sommets, le taciturne grand-breton, il a régalé les masses progressives de poèmes instrumentaux expressionnistes où ses qualités de multi-instrumentiste, d'arrangeur maniaque et de compositeur toujours mélodique ont fait merveille. Oui, mais, il y a des creux dans l'œuvre et une décennie pas très reluisante, les 80s, comme pour beaucoup me direz-vous... Ha !, il n'est pas toujours facile d'être Mike Oldfield.
Mais avant la grande cagade (ça ira de mal en pis jusqu'à un insane Earth Moving empêtré dans une pop new-ageuse du plus nauséeux effet), et surnageant du marasme précédent, il y a Five Miles Out forcément mais aussi celui qui nous intéresse : Crises. Ho !, pas forcément pour son tube, le finalement agaçant une fois passée l'attrait d'une folk celtique popisée à outrance mais tout de même accrocheuse (Moonlight Shadow, bien sûr), mais bien pour sa portion instrumentale et symphonique, soit précisément là où on l'attendait, où il continue la tradition lancée avec son inaugural long-jeu à l'entêtante mélodie, le territoire où il peut le plus à son aise développer son goût d'une certaine préciosité musicale, d'une expérimentation dans l'harmonie. Très rêveuse, la longue pièce occupant la première face de la galette noire, Crises donc, est pour certain le pas de trop d'Oldfield dans la facilité, la muzak quasiment, j'y entends d'apaisantes vagues réminiscences des premiers pas de Mike mais enrichies d'une nouvelle curiosité pour les "Musiques du Monde". Et si la face 2 est largement constituée de chansons "pop" (le tube, oui, mais aussi un réussi In High Places avec Jon Anderson de Yes), il y a aussi un joyeux, rapide et entraînant instrumental, Taurus 3, pour relever la sauce, distraire le palais.
Un chef d'œuvre Crises ? Certes pas. Mais un vrai bon album avec une face supérieurement intéressante, à savoir la plus belle création instrumentale d'Oldfield avant un Amarok hélas un peu longuet en 1990, et une face pop plutôt meilleure que ce qui suivra dans les 3 albums à venir, le dernier sursaut d'une bête qui aurait dû suivre l'exemple de pas mal de ses collègues seventisants et hiberner ou, au moins, rester ancré dans son son habituel en n'essayant surtout pas de coller à la mode, deux idées qui ne viendront malheureusement pas à Mike avec les conséquences que l'on connaît. Mais pas ici, pas encore, ici, Oldfield a encore quelque chose à dire et comme d'habitude pour ce notoire taiseux, il ne le fait jamais mieux qu'en musique.

1. Crises 20:40
2. Moonlight Shadow 3:34
3. In High Places 3:33
4. Foreign Affair 3:53
5. Taurus 3 2:25
6. Shadow on the Wall 3:09

Mike Oldfield – guitars on all tracks except "Foreign Affair" (including Ovation Adamus electroacoustic guitar, Ramirez Spanish guitar & Manson acoustic guitar on "Taurus 3"); Fairlight CMI on all tracks except "Taurus 3"; Roland string synthesizer (probably the RS-202) on "Crises", "In High Places", "Foreign Affair" & "Shadow on the Wall", Oberheim OB-Xa synthesizer on "Crises" & "In High Places"; Farfisa organ & piano & Prophet 5 synthesizer on "Crises"; bass guitar on "Crises" & "Shadow on the Wall"; acoustic bass guitar on "Taurus 3"; harp on "Crises"; mandolin on "Crises" & "Taurus 3"; banjo on "Taurus 3" & "Shadow on the Wall"; Simmons electronic drums on "Crises"; bells & tambourine & shaker on "Taurus 3"; Oberheim DMX drum machine & Oberheim DSX digital polyphonic sequencer & Quantec Room Simulator reverb unit on "Crises"; vocals on "Crises".
&
Maggie Reilly – vocals on "Moonlight Shadow" & "Foreign Affair"
Jon Anderson – vocals on "In High Places"
Roger Chapman – vocals on "Shadow on the Wall"
Simon Phillips – acoustic Tama drums, co-production, special effects, shaker on "Foreign Affair" & "Taurus 3", finger-snaps & bells & tambourine & boots on "Taurus 3"
Ant (Anthony Glynne) – guitars on "Crises" & "Shadow on the Wall"
Rick Fenn – guitar on "Crises"
Phil Spalding – bass guitar on "Crises" & "Moonlight Shadow"
Pierre Moerlen – vibraphone on "In High Places"


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OSBOURNE, OZZY "The Ultimate Sin" (1986)
Ozz'FM

Tout juste sorti de désintox, toujours mené d'une poigne de fer dans un gant d'acier par son manager de femme, Sharon, toujours secondé par la pépite qu'il a dégotté quelques années plus tôt, Jake E. Lee, c'est un Ozzy Osbourne tout revigoré qui dépose un amour d'album de heavy metal mélodique :  The Ultimate Sin.
Mais Ultimate Sin est aussi l'album d'une victoire, celle d'un Jake E. Lee qui, spolié de ses crédits sur son précédent opus avec l'ex-Black Sabbath, Bark at the Moon, s'est cette fois imposé exigeant un contrat en bonne et due forme avant de dévoiler ce que lui-même et Bob Daisley (absent des enregistrements mais qui reviendra) ont concocté pour le retour en force d'un artiste en régulière perte de vitesse, même s'il reste un très très gros vendeur, depuis son très réussi premier opus, Blizzard of Ozz.
Ce que la doublette a concocté pour l'étêteur de chauve-souris ? Son album le plus immédiatement accrocheur, le plus radicalement ear-friendly aussi parce que, en substance, Ultimate Sin est un triomphe de pop metal avec même un vrai sommet dedans... Mais il y a d'abord deux singles glorieusement troussés, celui qui donne son titre à l'album, Ultimate Sin, un bon rocker bien carré, et Shot in the Dark, seule composition de l'album à ne pas être signée de Daisley et Lee mais du nouveau bassiste, Phil Soussan, et qui ressemble à s'y méprendre à un morceau du premier album d'Asia (ce refrain surtout !), la voix d'Ozzy et l'emballage plus heavy en sus pour un hard FM, osons !, de belle facture. Le reste est nettement plus traditionnellement proche du répertoire de l'Osbourne solo, en plus mélodique et accrocheur. Parce que d'un bien bâti Secret Loser, d'un rocker puissant et fédérateur tel que Never Know Why (we rock, rock, rock, reprennent-ils en chœur !), à un Lightning Strikes si typiquement Ozzy qu'on y croise une approximation du riff de Crazy Train, c'est de vrai bon boulot dont il s'agit même s'il manque la petite étincelle... Etincelle qui nous pète à la tronche des deux Himalaya de l'opus, d'abord le rocker passe partout Thank God for the Bomb boosté par un refrain tout bête mais extrêmement bien trouvé et interprété par un Ozzy tout en passion, et, le majestueux baobab, le morceau pour lequel l'album vaut d'être possédé, la très très réussie balade épique Killer of Giants où un vocaliste au sommet de sa forme habite passionnément un texte tout sauf idiot (sur la guerre froide qui bat alors son plein et fiche les miquettes à pas mal de monde) gracieusement déposé sur une musique digne du tout meilleur de la carrière solo du bonhomme. Fort.
Allez savoir pourquoi, après une aussi éclatante réussite, Jake E. Lee fut saqué de la plus cavalière des façons, par un simple télégramme ! L'histoire du contrat ? Sharon ne serait pas si mesquine, voyons... Toujours est-il qu'Ozzy mettra quelques années à faire presque aussi bien (No More Tears) sans, cependant, retrouver le charme si particulier de cet Ultimate Sin chaudement recommandé.

1. The Ultimate Sin 3:45
2. Secret Loser 4:08
3. Never Know Why 4:27
4. Thank God for the Bomb 3:53
5. Never 4:17
6. Lightning Strikes 5:16
7. Killer of Giants 5:41
8. Fool Like You 5:18
9. Shot in the Dark 4:16

Ozzy Osbourne – vocals
Jake E. Lee – guitar
Phil Soussan – bass
Randy Castillo – drums
&
Mike Moran – keyboards


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OSCAR PETERSON TRIO + CLARK TERRY "Oscar Peterson Trio + One" (1964)
Oscar winners

D'égal à égal, avec le diable de pianiste en face n'est pas une maigre performance, Clark Terry rencontrait Oscar Peterson pour un album qui demeure une des plus belles références des co-leaders de circonstance, diantre ! Album joueur et varie, + One démarre très fort avec une entêtante et entraînante ritournelle, Brotherhood of Man, où les deux compères se renvoient joyeusement la balle sur l'impeccable rythmique de Ray Brown et Ed Thigpen, épatant ! Epatant comme le reste d'une galette qui de d'émotionels blues (Jim, I Want a Little Girl), d'autres nettement plus rythmés et joyeux (Blues for Smedley, Squeaky's Blues et, évidemment le foutraque Incoherent Blues signé Terry), de belles pièces de jazz classique comme Oscar savait si bien les faire (le groovy Roundalay, le caressant They Didn't Believe Me) à de purs exercices de fun (le Mumbles de Terry encore, ou l'homme scat comme un grand, la reprise de Mack the Knife glorieusement troussée), c'est un festival de tous les instants qui s'offre à l'amateur de jazz mélodique et imaginatif, classique mais encore totalement frais. Oscar nous a quitté en 2007, Clark en 2015, ces deux géants jouent encore pour vous, sur cet excellent cru de 1964, ne manquez pas l'aubaine !

1. Brotherhood of Man 3:32
2. Jim 3:01
3. Blues for Smedley 6:56
4. Roundalay 3:55
5. Mumbles 2:01
6. Mack the Knife 5:16
7. They Didn't Believe Me 4:21
8. Squeaky's Blues 3:28
9. I Want a Little Girl 5:10
10. Incoherent Blues 2:42

Clark Terry – trumpet, flugelhorn, vocal
Oscar Peterson – piano
Ray Brown – double bass
Ed Thigpen – drums


3 commentaires:

  1. O comme...

    OCEAN "God's Clown" (1976)
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    O'CONNOR, SINEAD "I Do Not Want What I Haven't Got" (1990)
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    ODETTA "Odetta Sings Dylan" (1965)
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    OFFRE SPECIALE "Preum's" (1996)
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    OGRE "The Last Neanderthal" (2014)
    - http://www8.zippyshare.com/v/0h14Avye/file.html

    OLDFIELD, MIKE "Crises" (1983)
    - http://www8.zippyshare.com/v/rVg17y45/file.html

    OSBOURNE, OZZY "The Ultimate Sin" (1986)
    - http://www8.zippyshare.com/v/8YZ16kTE/file.html

    OSCAR PETERSON TRIO + CLARK TERRY "Oscar Peterson Trio + One" (1964)
    - http://www8.zippyshare.com/v/FczLUjTj/file.html

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  2. C'est la fête O métal Ojourd'hui !!!
    Mais pas que !
    Superbe sélection

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  3. Merci pour cette selection avec le petit plus de Oscar Peterson Trio, un autre monde musical, Bravo

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