vendredi 6 mai 2016

La Barbe ! (série en cours, volume 5) et Bonus Triste

Allen Ginsberg vous l'aurait confirmé, la barbe ce n'est pas une mode, pas un attribut viril, c'est le signe d'un mec qui a autre chose à battre que de se pomponner devant le miroir à coup de crème hydratante et de lame trop aiguisée. Or donc, les artistes qui suivent n'ont cure de ces affects métrosexuels et s'adonnent à leur art... Tous poils dehors ! Enjoie.

PS : En descendant plus bas, vous trouverez un hommage à un cher disparu de fraiche date et de bien trop jeune âge : Hubert Mounier aka Cleet Boris. 

KeNTuCKy BeaRD
Chris Stapleton "Traveller" (2015)
ou "Southern Man's Blues"

Voici typiquement le genre d'album qui n'a pas la moindre chance de faire un tabac chez nous, dans un pays qui, pourtant, vit largement dans une société consumériste d'obédience étatsunienne. Il faut dire que, chez nous, la country, c'est une petite chanson de Johnny, d'Eddy, de Dick voire de Hugues et puis c'est tout, c'est tout l'effet que ce genre bouseux transatlantique typique fait au porteur de beret sur la tête et baguette sous le bras, puisqu'on est dans les clichés. Et c'est bien dommage parce qu'à l'image de l'inaugural opus de cet hirsute individu tout de stetson chapeauté, qui est une vraie petite merveille !, cette galaxie de nuances (quel est le rapport entre Billy Cyrus et Townes Van Zandt à part l'assidu port d'un couvre chef de cowboy ?) a bien des trésors à délivrer. Et donc, Chris Stapleton, plutôt du genre outlaw le gars (descendance des Willie Nelson, Waylon Jennings et autres David Allan Coe), et pas seulement pour le look, un petit gars qui roule sa bosse depuis une bonne dizaine d'années en tant que songwriter reconnu, qui a mené un temps une des formations les plus en vue du revival bluegrass, The SteelDrivers, bref, qui a pris son temps pour enfin concocter un premier opus qu'il pourrait entièrement assumer. En l'occurrence, ce qui s'offre à nous passée la country pop (plutôt bien fichue d'ailleurs) de Traveller, est à un bel opus en équilibre entre outlaw country et rock sudiste, ceci fait avec beaucoup de sensibilité et de nuance, deux qualités pas si courantes dans les genres qu'accouple l'opus. Les highlights de la chose ? Toutes les chansons sont d'un excellent niveau mais Tennessee Whiskey et ses atours soul, le solide country rock sudiste Parachute où Chris donne enfin du plein volume de son rocailleux organe, Whiskey and You où tout en retenue il évoquerait presque le divin Townes Van Zandt, la ballade au coin du feu Daddy Doesn't Pray Anymore, les bon gros blues que sont Might As Well Get Stoned, versant rock, et Was It 26, côté plouc, brillent un peu plus que leurs jolies voisines d'un album si totalement réussi qu'on le conseillera même à ceux pour qui le genre dans sa globalité est étranger, voire désagréable, bigre ! Et, au fait, Traveller a beaucoup de succès aux Etats-Unis, il a été n°1 des charts toute catégorie confondues, s'est déjà écoulé au-delà du million, ce qui devient rare en ces temps de gratuité quasi-systématique, et même récolté deux Grammy Awards... Et c'est totalement mérité parce qu'on tient bien là la première belle œuvre d'un auteur qu'on suivra, lui dont le cocktail country sudiste nous a présentement si complètement séduit.

1. Traveller 3:42
2. Fire Away 4:04
3. Tennessee Whiskey 4:52
4. Parachute 4:13
5. Whiskey and You 3:56
6. Nobody to Blame 4:04
7. More of You 4:37
8. When the Stars Come Out 4:16
9. Daddy Doesn't Pray Anymore 4:09
10. Might as Well Get Stoned 4:37
11. Was It 26 4:49
12. The Devil Named Music 6:07
13. Outlaw State of Mind 5:37
14. Sometimes I Cry 4:02

Chris Stapleton — acoustic guitar, electric guitar, mandolin, lead vocals
Dave Cobb — acoustic guitar, percussion
J.T. Cure — bass guitar, upright bass
Derek Mixon — drums, percussion
Mickey Raphael — harmonica
Morgane Hayes-Stapleton — background vocals
Robby Turner — pedal steel guitar
Michael Webb — mellotron, organ, piano

CHRIS STAPLETON

BaRBaGReC 1
Vangelis "Heaven and Hell" (1975)
ou "De Nouvelles Ambitions"

Pour son 5ème album solo, le premier enregistré dans son tout nouveau studio londonien, Evangelos Odysseas Papathanassiou (Vangelis pour la postérité) a mis les petits plats dans les grands. Déjà parce qu'il propose ici sa composition la plus ambitieuse, ensuite parce qu'il ose, tout en restant fondamentalement progressif, plus progressif que jamais en vérité, glisser vers une musique orchestrale qui, forte de l'orchestre synthétique du maître de cérémonie, d'un chœur classique (l'English Chamber Choir) et de deux invités pour les virgules en chanson (dont une avec Jon Anderson qu'on ne présente évidemment plus et entame ici une collaboration qui s'avèrera fructueuse), en impose carrément. Dans les faits, la première face, Heaven ?, est la plus lyrique et accessible et est excellemment conclue par, donc, Jon Anderson (So Long Ago, So Clear), quand la seconde, Hell alors !, est plus oppressive, sombre et expérimentale. Les deux constituent un tout certes un brin pompier, Vangelis l'a toujours été, le sera toujours, on ne le changera pas, qui, même quatre décennies après sa conception, passe comme une lettre à la poste. Que les amateurs de Klaus Schulze, Tangerine Dream et consorts se le tiennent pour dit, ce Vangelis-là est pour eux, et pour tous les amateurs de progressisme orchestrale, évidemment. Heaven and Hell ? Le paradis, c'est d'enfer !

1. Heaven and Hell, Part One 22:05
- Bacchanale
- Symphony to the Powers B
- Movement 3
- So Long Ago, So Clear

2. Heaven and Hell, Part Two 21:16
- Intestinal Bat
- Needles and Bones
- 12 O'Clock
- Aries
- A Way


Vangelis - synthesizers, Bösendorfer grand piano, percussion, arrangements
Jon Anderson - vocals on "So Long Ago, So Clear"
Vana Veroutis - vocals on "12 O'Clock"
English Chamber Choir, conducted by Guy Protheroe

VANGELIS

oLD BeaRD
Roy Harper "Man and Myth" (2013)
ou "Hats Off!"

Roy Harper revient après treize longues années d'un assourdissant silence. Rien que ça devrait faire la une de tous les médias musicaux. À la mode des vieux revenants, il a 72 ans, Roy s'est entouré de jeunes pousses à commencer par Jonathan Wilson dont les albums solo, Gentle Spirit en particulier, ont tous fait leur petit effet. Il revient aussi à ce qu'il sait faire le mieux et dont il s'est trop souvent égaré : un folk rock libre (progressive diraient certains) où il peut donner libre court à sa verve textuelle et son talent mélodique.
Man & Myth, donc. L'homme et le mythe. Avec une pochette qui fait (un peu) peur (Roy diabolique) et le support d'un indé qui compte (Bella Union), il fallait bien ça pour sortir le vieil ours de sa tanière... Et déboule avec un album du feu de dieu ! Déjà il y a la voix, bien conservée, vieillie mais toujours bien là. Ensuite il y a les chansons, pas innovantes mais diablement bien troussées. On s'y souvient souvent des moult musiciens qu'Harper influença : Led Zeppelin évidemment (Hats off to Roy Harper !) mais aussi The Who, les Fleet Foxes ou Joanna Newsom (avec qui il a tourné en 2011). Entre Folk et Rock, entre modernité et classicisme, entre humanité et magie, Roy trace sa route ravigoté par l'intérêt inespéré d'une jeune génération qui a, pour le coup, tout compris (voir Stormcock ou Folkjokeopus pour ceux qui en douterait). En toute logique il revient donc à des sources rappelant beaucoup ses opus de la fin des années 70 et du début des années 70. C'est aussi, parce qu'il a l'âge qu'il l'a et qu'il l'assume parfaitement (comme admirablement chanté sur la magnifique folk ballad Time Is Temporary), que Man & Myth apparait comme un album somme pour un artiste n'ayant plus prévu de faire parler de lui, le baroud d'honneur d'un beau vieux qui sait encore en envoyer (l'envolée de The Enemy, le classic rock Cloud Cuckooland avec Pete Townsend au solo !), tripper comme un damné (la diptyque de clôture, Heaven Is Here/The Exile) ou nous tirer quelques larmes (January Man). Le tableau est complet et particulièrement bien brossé par un line-up compétent et des arrangements gouteux.
Y a pas à mégoter, Man & Myth est un bel album, sans faux-pas, sans faute de gout. Un album à l'ancienne mais pas vieillot. Et dire que Mr Harper a 72 ans ! Forcément l'écoute d'un pareil tour de force, d'une telle vivacité venant d'un homme de son âge étonne, réjouit surtout ! Roy Harper, éternel second couteau, 13 ans de silence depuis le pourtant très réussi The Green Man, est venu, a vu et a vaincu... C'est aussi simple que ça.

1. The Enemy 7:34
2. Time Is Temporary 4:57
3. January Man 4:32
4. The Stranger 5:26
5. Cloud Cuckooland 5:44
6. Heaven Is Here 15:24
7. The Exile 7:55

Roy Harper - guitar and vocals
Jonathan Wilson - banjo, guitar, mandolin, bass and backing vocals
John Fitzgerald - bouzouki,Oud,Bass, Guitar engineering
Pete Townsend - electric guitar
Tony Franklin - bass guitar
Jake Blanton - bass guitar
Richard Gowen - drums and percussion
Omar Velasco - clavinet and mellotron
Jason Borger - keyboard
James King - alto saxophone
Bill Shanley - guitar
Neal Morgan - percussion

ROY HARPER

VooDoo BeaRD
Dr. John "Gris-Gris" (1968)
ou "Le Docteur est Fou !"

Où l'on s'intéresse aux spectaculaires débuts d'un musicien à la carrière longue et fructueuse mais qui n'égala jamais son premier chef d'œuvre. Évidemment, commercialement, cette étrange pièce de musique ne fit pas florès. Il faut dire que cette fusion de blues, de psychédélisme fortement influencée par le culte vaudou n'est pas exactement ce qu'on pourrait appeler de l'easy-listening tant et si bien qu'Ahmet Ertegun, alors patron du label Atlantic l'envoya paître sur le sous-label Atco n'y voyant aucun potentiel. On lui doit même la fameuse saillie "how can we market this boogaloo crap?". Et pourtant, le temps ayant fait son œuvre, Gris Gris est désormais vu comme un des meilleurs albums de son auteur et une galette assurément culte. Alors, si vous avez l'estomac bien accroché ou êtes en quête de sensations fortes, précipitez vous sur ces 33 minutes de folie douce, vous ne serez pas déçus. Chaudement recommandé (si vous ne l'aviez pas encore compris).

1. Gris-Gris Gumbo Ya Ya 5:36
2. Danse Kalinda Ba Doom 3:39
3. Mama Roux 2:59
4. Danse Fambeaux 4:56
5. Croker Courtbullion 6:00
6. Jump Sturdy 2:20
7. I Walk on Guilded Splinters 7:37

Harold Battiste: bass, clarinet, percussion
Dr. John: keyboards, guitar, percussion, vocals
Richard 'Didimus' Washington: guitar, mandolin, percussion
Plas Johnson: saxophone
Lonnie Boulden: flute
Steve Mann: guitar, banjo
Ernest McLean: guitar, mandolin
Bob Frasier, Bob West: bass
Mo Pedido: congas
John Boudreaux: drums
Dave Dixon, Jessie Hill, Ronnie Barron: backing vocals, percussion
Joni Jonz, Prince Ella Johnson, Shirley Goodman, Sonny Ray Durden, Tami Lynn: backing vocals

DR. JOHN

eLeCTRiC BeaRD
Pride & Glory "Pride & Glory" (1994)
ou "New Direction"

Découvert par Ozzy Osbourne qu'il vient de quitter, Zakk Wylde n'a pas été long pour trouver sa nouvelle voix (et voie) comme on l'entend dans le premier et unique album de Pride & Glory, celle d'un aggro metal flirtant avec des racines rock, blues et country qui lui va, en vérité, merveilleusement au teint. Parce qu'ici, Zakk assume d'être un plouc et d'aimer ça, et ça s'entend parce que d'un Losin' Your Mind, sorte de country hard'n'heavy avec son petit banjo et sa lourde rythmique, à la country rigolarde de l'excellent Hate Your Guts final, c'est un Wylde audiblement content d'être là, si bien acccompagné (la section rythmique, composée du polyvalent bassiste James LoMenzo, ex-White Lion et futur Megadeth, tu parles d'un grand écart, et Brian Tichy qu'on aura remarqué chez Stevie Salas, Gilby Clarke ou Billy Idol, font l'excellent travail dont ces deux grand professionnels sont capables). Si bien accompagné qu'il se laisse même aller à des ambitions le rapprochant de Led Zeppelin (The Chosen One) ou à une ballade avec piano et cordes qu'il réussit d'ailleurs fort bien (Sweet Jesus). Parce que si Zakk a de bonnes chansons, une excellente maîtrise de son instrument évidemment, tout ça on le savait de son passage chez l'affreux de Birmimgham, il a aussi une bonne voix bien rocailleuse aussi apte à blueser, rocker, crooner que de faire s'activer les glandes lacrymales. Bref, si Pride & Glory s'arrêtera là, avant de quelque part renaître en Black Label Society, c'est bien d'un album de toute première bourre dont il s'agit, un album qu'on recommande chaudement au amateur de metal infusé roots.

1. Losin' Your Mind 5:28
2. Horse Called War 5:00
3. Shine On 6:44
4. Lovin' Woman 3:46
5. Harvester of Pain 5:06
6. The Chosen One 6:49
7. Sweet Jesus 3:48
8. Troubled Wine 5:39
9. Machine Gun Man 4:56
10. Cry Me a River 4:37
11. Toe'n the Line 5:19
12. Found a Friend 6:03
13. Fadin' Away 4:56
14. Hate Your Guts 4:36

Zakk Wylde – lead and backing vocals, guitars, piano, mandolin, banjo, harmonica
James LoMenzo – bass, backing vocals, double bass, twelve-string guitar on "Fadin' Away"
Brian Tichy – drums, percussion
&
Paul Buckmaster
– musical arrangements on "The Chosen One", "Sweet Jesus", and "Fadin' Away"
Featuring the Seattle Symphony conducted by Paul Buckmaster

ZAKK WYLDE

BaRBaGReC 2
Georges Moustaki "Le Métèque" (1969)
ou "Chanson Poilue"

Bien qu'il appartienne clairement à son époque, le second opus de George Moustaki, sans titre mais souvent appelé Le Métèque, du nom de sa première et plus emblématique chanson, 8 ans après un premier opus qui passa totalement innaperçu (il faudra d'ailleurs attendre 2013 pour qu'il soit enfin réédité), ressemble aujourd'hui à une galette hors du temps, elle qui parait faire écho à une tradition baladine séculaire. Dans les faits, c'est l'heure de la concrétisation après, donc, de longues galères  mais aussi de fructueuses collaborations avec certains artistes en vue (Piaf, par exemple, pour qui il composera Milord, mais aussi Montand, Barbara ou Reggiani) pour cet émigré italo-grec né à Alexandrie, ce Guiseppe Mustacchi débarqué dans l'hexagone en 1951 à seulement 17 ans et dont le choc musical absolu, celui auquel il fera écho jusqu'à la fin de sa vie en mai 2013, sera la rencontre avec un autre Georges, Brassens. Pas qu'on l'entende tant que ça ici, cette influence puisque, outre par l'usage systématique de la guitare acoustique, l'instrument de Moustaki, comme base parce que cet album Polydor, fondamentalement, c'est déjà la créature d'un artiste qui a trouvé son ton dont il s'agit. Un artiste qui s'est engagé, du côté de la contestation évidemment, lors des évènements de mai 68 mais n'en fait pas pour autant de la chanson militante. Non, l'art Moustaki c'est une certaine douceur de vivre, un côté hippie sans vraiment en être avec de jolies chansons en arpèges aux paroles fines et douces, vaporeuses mais pas insubstantielles pour autant... Un petit miracle qui, en vérité, ce qui n'enlève absolument rien au reste de sa discographie souvent de fort belle qualité, ne se reproduira plus lors de la carrière de Georges. Et donc, sans vendre plus avant une galette si réussie qu'elle passa aisément à la postérité, il me reste à vous recommander, seul ou en coffret, ce second Moustaki dont vous me direz des nouvelles !

1. Le Métèque 2:30
2. La mer m'a donné 2:45
3. Gaspard 2:50
4. Voyage 2:15
5. Le Facteur 4:11
6. Natalia 1:55
7. Ma solitude 2:59
8. Il est trop tard 2:40
9. La Carte du tendre 3:01
10. Le Temps de vivre 2:52
11. Joseph 2:25
12. Rue des Fossés-Saint-Jacques 1:29

Georges Moustaki : chant, guitare
Françoise Walch : chant
Raymond Gimenès : guitare
Sylvano : guitare
Alain Goraguer - arrangements et direction musicale
(autres musiciens inconnus)

GEORGES MOUSTAKI

DaNCiNG BeaRD
Johannes Brahms "21 Danses Hongroises" (1982)
ou "Abbado on Brahms"

Pour le dernier opus de ce 5ème volume de ma sélection poilue, je vous propose le commentaire d'un amazonien qui a fait beaucoup mieux que je ne saurais, moi-même, faire, Jean Le Goff :
"Claudio Abbado a enregistré en 1982 les 21 Danses Hongroises de Brahms avec le Philharmonique de Vienne. Au total, le CD comprend 21 morceaux très courts, de 1'16 à 4'08, pour un enregistrement total de 48'16. Plutôt que de danses folkloriques hongroises à proprement parler (la musique populaire hongroise n'a été recensée qu'au début du 20è siècle par Bela Bartok et Zoltan Kodaly), il s'agit plutôt de danses créées ou recréées par Brahms à partir de musiques tziganes ou de compositions traditionnelles hongroises, allant d'une grande exubérance à une atmosphère plus mélancolique.
Les danses 1 à 10 expriment le sentiment de vitalité et de fougue, les suivantes sont plus mélancoliques, correspondant d'ailleurs à deux phases d'écriture successives chez Brahms (la série 1 à 10 a été publiée en 1869, la série 11 à 21 en 1880). La version pour orchestre ici interprétée est la plus célèbre, plus que celle pour piano à quatre mains. C'est une oeuvre romantique puissante, avec des accentuations rythmiques caractéristiques faisant ressortir la « puissance d'éléphant tendre et désespéré » de Brahms selon l'expression d'Antoine Goléa.
Ces Danses Hongroises dans leur interprétation par Claudio Addado font partie de différentes Discothèques idéales en 55, 100 ou 250 CD. Elles sont curieusement ignorées par Roland de Candé dans son ouvrage sur les chefs d'oeuvre de la musique classique. Pour une interprétation plus hongroise des Danses, voir Ivan Fischer, Budapest Festival Orchestra, 1998
"

1. No.1 In G Minor 2:53 
2. No.2 In D Minor 2:35 
3. No.3 In F Major 2:18 
4. No.4 In F Sharp Minor 4:08 
5. No.5 In G Minor 2:16 
6. No.6 In D Flat Major 3:04 
7. No.7 In F Major 1:33 
8. No.8 In A Minor 2:48 
9. No.9 In E Minor 1:36 
10. No.10 In F Major 1:36 
11. No.11 In D Minor 2:25 
12. No.12 In D Minor 2:17 
13. No.13 In D Major 1:35 
14. No.14 In D Minor 1:32 
15. No.15 In B Flat Major 2:40 
16. No.16 In F Minor 2:16 
17. No.17 In F Sharp Minor 2:45 
18. No.18 In D Major 1:22 
19. No.19 In B Minor 1:56 
20. No.20 In E Minor 2:25 
21. No.21 In E Minor 1:16
un streaming de l'album

Claudio Abbado & the Wiener Philharmoniker
 
JOHANNES BRAHMS

Le BoNuS DoNT oN Se SeRaiT BieN PaSSé...
Où le Zornophage se recueille en musique de la disparition d'un mec qu'il n'a jamais personnellement connu mais lui est toujours apparu comme quelqu'un de vraiment cool en plus d'un talent multi-facettes comme on n'en rencontre pas si souvent par chez nous. Or donc, Hubert Mounier nous a quitté le 2 mai 2016 à seulement 53 ans. In memoriam...

FiN D'aFFaiRe
L'Affaire Louis Trio "(Europium)" (1997)
ou "Bouquet Final"

Or, donc, le dernier opus de l'Affaire Louis Trio 'floppa"... Cruelle injustice pour un impeccable album de pop diablement bien troussé. La faute à qui ? La faute à quoi ? Une pochette qui ne donne pas envie ? Sans doute. L'air du temps qui, en 1997, privilégie une génération plus abrasive et frontale ? Il y a de ça. La faute à pas de chance aussi parce que, mes aïeux, quelle galette. Presque 20 ans après, alors qu'on l'aura sans doute remisé non sans l'avoir, à l'époque, moult fois écoutées, on y retrouve que Cleet Boris (Hubert Mounier) était un sacré fomenteur de belles petites chansons malines et addictives, que son frère, Vincent, et leur compagnon de presque toujours, François Lebleu aka Karl Niagara (disparu il y a huit ans déjà) qui suivra d'ailleurs Hubert dans sa carrière solo, font un beau complément d'équipe. On n'oubliera évidemment pas qu'on découvrait ici une jeune pousse qui n'allait pas tarder à faire parler d'elle, Benjamin Biolay responsable des arrangements de cordes et de quelques chœurs graciles, bien joué. Sans rentrer plus dans le détail, en espérant que vous pourrez un jour mettre la main sur l'édition collector, belle boîte métal en forme de gros cachet jaune renfermant, surtout, quatre bonus prolongeant joliment l'expérience, force est de constater que l'Europium de l'Affaire Louis trio est un superbe album pop qu'on recommandera chaudement à tous ceux à qui le genre, vous savez, celui qui a fait de Beatles, influence évidente ici, le plus gros groupe de tous les temps, parle.

Album
1. Le Calendrier Mondial 3:28
2. La Vague 2:58
3. Le Roi de la Fête 3:44
4. Le Palais Idéal 4:27
5. Nouveau Jour 3:44
6. Comme l'Homme 3:00
7. L'Homme Qui A Dit Non à Ava Gardner 2:59
8. Personne 3:44
9. Au Rendez-Vous des Amis 3:19
10. Les Quatre Vérités 3:49
11. Juliette 6:51

Disque Bonus
1. Adam 3:28
2. Le Coup du Siècle 2:34
3. AC/DC 3:14
4.  Une Belle Journée 1:25

Vocals, Backing Vocals, Bass, Guitar – Cleet Boris (Hubert Mounier)
Guitar, Bass – Karl Niagara (Vincent Mounier)
Drums, Percussion, Backing Vocals – Bronco (François Lebleu)
& 
Backing Vocals, String Arrangements – Benjamin Biolay
Backing Vocals – Nathalie Margerit
Cello – Joël Schetzman
Guitar – Jean-Louis Solans
Piano, Synthesizer – Christian Fradin
Saxophone – Alain Guillard
Trumpet – Yvon Guillard
Violin – Elsa Benabdallah, Florent Bremond, Karen Brunon


SoLo Boy
Hubert Mounier "Le Grand Huit" (2001)
ou "L'affaire est dans le sac"

A l'écoute de son inaugural album solo, ceux qui sont familiers du glorieux passé d'Hubert Mounier, une belle brochette de galettes à la tête de l'Affaire Louis Trio, ne seront pas surpris de retrouver la belle écriture pop d'un garçon attachant. Ils ne seront pas non plus surpris d'y retrouver un Benjamin Biolay en principal maître d’œuvre de la réalisation des volontés de son pote avec qui, après tout, il a commencé quelques années plus tôt sur le toujours recommandé si chroniquement indisponible éponyme de fin de carrière de l'Affaire. Pas à dire que ce Grand Huit soit la copie carbone des exactions pop rock du trio, non !, Hubert et Benjamin, et François Lebleu également ex de l'Affaire et ici largement impliqué, on concocté un opus plus léger, plus doux-amer où cordes émouvantes et programmations malines tissent une toile qui sied à merveille aux mots et mélodies d'Hubert. Et justement, puisqu'on évoque les mots et les mélodies, il est temps d'évoquer les chansons de ce Grand Huit, et quelle belle collection d'icelles ! Parce que de la douceur d'une petite pop song électroacoustique d'introduction (Nelson), d'influences trip-hop parfaitement digérées (La Vue sur la Mer), d'un petit tour de manège dynamiquement électro-pop (Le Grand Huit), des sommets pop aériens souvent atteints (comme sur le bien nommé le Grand Ciel ou un Adam emprunté au disque bonus de l'ultime opus de l'Affaire), à une chanson planquée mais tout de même recommandée (La Dernière Chanson), rien ne déçoit et, même, tout émeut parce que cet Hubert-là, s'il reste indéniablement reconnaissable comme le sautillant vocaliste de Chic Planète, a développé une grammaire pop douce, fine et rouée que ne renierait pas, pas exemple, l'excellent Andy Partridge (XTC). Hélas, pour impeccablement réussi que soit Le Grand Huit, et il l'est !, l'album n'aura pas le succès escompté, toute la carrière solo d'Hubert n'aura pas le succès escompté d'ailleurs,  n'en demeure pas moins une galette fort recommandée à ceux qui auront la chance, puisqu'elle est indisponible depuis déjà trop longtemps, de mettre la min dessus. Bonne chasse en espérant, en attendant, que les MP3 fassent l'affaire. Enjoie !

1. Nelson 3:47
2. La Rivière 3:35
3. La Vue Sur La Mer 4:41
4. Le Grand Huit 4:16
5. Depuis Tout Ce Temps 3:31
6. Le Même Ciel 3:39
7. Une Fée 2:35
8. L'Homme De La Jungle 3:32
9. Adam 4:53
10. Et Pourtant 3:22
11. La Nuit La Plus Longue 2:48
12. La Dernière Chanson 5:24

Hubert Mounier - chant, choeurs, guitare, basse
Benjamin Biolay - guitares, programmations, piano, claviers, cuivres, arrangements
François Lebleu - batterie, programmations, claviers, guitare
Laurent Verneray - basse, contrebasse
Denis Benarosh - percussions, batterie
Eric Sauviat - guitares
Boris Jardel - guitare
Erwin Autrique - programmations
Gaëlle Escoffier - voix martienne
Nicolas Tsolis - programmations, claviers, arrangements
Ghislaine Benabdallah, Céline Flanes, Hélène Lenglart, Joan Rouzaud - violon
Catherine Marolo, Dahlia Adamopoulos - alto
Isabelle Sajot, Eric Villeminey - violoncelle




5 commentaires:

  1. La Barbe ! (série en cours, volume 5)

    Chris Stapleton "Traveller" (2015)
    - http://www16.zippyshare.com/v/6tC4rlpE/file.html

    Vangelis "Heaven and Hell" (1975)
    - http://www16.zippyshare.com/v/rk6VeS08/file.html

    Roy Harper "Man and Myth" (2013)
    - http://www16.zippyshare.com/v/zm38Bday/file.html

    Dr. John "Gris-Gris" (1968)
    - http://www16.zippyshare.com/v/cRugWjgr/file.html

    Pride & Glory "Pride & Glory" (1994)
    - http://www16.zippyshare.com/v/HSTcstbF/file.html

    Georges Moustaki "Le Métèque" (1969)
    - http://www16.zippyshare.com/v/2nSb4HzE/file.html

    Johannes Brahms "21 Danses Hongroises" (1982)
    - http://www16.zippyshare.com/v/ch1iKvu7/file.html


    Le Bonus dont on se serait bien passé...

    L'Affaire Louis Trio "(Europiumà" (1997)
    - http://www30.zippyshare.com/v/KQEvFmOi/file.html

    Hubert Mounier "Le Grand Huit" (2001)
    - http://www30.zippyshare.com/v/l70yGhaN/file.html

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  2. Tout d'accord avec toi pour Hubert Mounier, un artiste bien trop discret de la chanson française que j'ai toujours plaisir à écouter de temps en temps. ...

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    1. Alors ne rate pas les deux albums qui sont, pour le moment, très difficiles à trouver...

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  3. Salut
    Tout d' abord RIP Hubert
    https://www.youtube.com/watch?v=qN56T9dEdPY
    Et ensuite un p'tit mot sur le Vangelis, principalement le morceau 12 o'clock qui me donne des frisson a chaque écoute et qui me rappelle ce spot ,qui passait a la télé a l' heure du repas quand j' étais jeune et qui nous montrait des images d' enfants squelettiques qui nous regardaient alors qu' on était a table en train de se goinfrer
    https://www.youtube.com/watch?v=No4clvlQ5mE

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    1. Merci pour la jolie version acoustique de Mobilis in Mobile. Et merci de ton passage.

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