C'est de saison, on se replie dans son intérieur pour éviter un vent devenu trop froid, lounge confortablement dans son salon enveloppé dans des musiques flattant l'oreille, pas tout à fait de l'easy listening mais quelque chose nous enveloppant dans un doux sentiment de sécurité, un gentil coussin pour nos tympans... C'est le point qu'essaye de faire passer la sélection hebdomadaire de la série saisonnière qu'elle ouvre, enjoie !
DiMaNCHe
Chet Baker "My Funny Valentine" (1994)
ou "Gueule d'Amour"
Rien qu'à voir la gueule d'amour de Chet et la nuque prometteuse de la
dame qui l'accompagne sur la pochette, il n'y a pas mensonge sur la
marchandise : intime et doux, ce jazz de salon est une arme de séduction
massive.
Ici, sur une sélection de sessions enregistrées pour
Pacific Jazz entre 1953 et 1956, une sélection maline composée de neuf
chansons et de 5 instrumentaux pour (dé)couvrir tout l'art de Mr. Baker,
on nage en plein cool jazz, une musique qui sied aussi bien au timbre
caressant qu'à la trompette soyeuse de Chet.
Niveau marketing aussi,
c'est impeccable parce qu'avec un titre pareil on imagine le très net
redressement des ventes à l'approche de chaque 14 février. Il faut dire
que cette musique douce et sensuelle, qui si bien chante l'amour, ou
l'évoque quand elle est instrumentale, semble avoir été conçue pour
parler aux amants/aspirants/requérants en mal de romantisme ou
souhaitant célébrer leur emportement psychologico-hormonal saisonnier.
Et ça commence donc par l'inusable, et magnifique, My Funny Valentine ou
le souffle chaud de la voix de velours vous berce de sa tendre
langueur.
Le reste de la tracklist est à l'avenant, alternant avec
bonheur les chansons immortelles (Someone to Watch Over Me, Time After
Time, Let's Get Lost) où Chet Baker étale la classe fragile de sa voix
presque diaphane, et des instrumentaux où il "trompette" cool en
concurrent idéal d'un jeune black du prénom de Miles. accompagné de
musiciens roués, dont Bud Shank sur quelques morceaux, et expertement
mis en son (et remasterisé, en la circonstance).
Excellente
introduction à une période faste du chanteur/trompettiste pour les
nouveaux venus, bon résumé pour les (plus) spécialistes, My Funny
Valentine est une jolie petite compilation (pas chère ! et plutôt dans
les mieux ficelées du marché) d'un artiste d'exception. Et, bis, une
arme de séduction massive parce, la sensualité du machin, quoi!
1. My Funny Valentine 2:15
2. Someone To Watch Over Me 3:00
3. Moonlight Becomes You 3:24
4. This Is Always 3:06
5. I'm Glad There Is You 3:10
6. Time After Time 2:44
7. Sweet Lorraine 3:08
8. It's Always You 3:31
9. Let's Get Lost 3:41
10. Moon Love 3:15
11. Like Someone In Love 2:23
12. I've Never Been In Love Before 4:23
13. Isn't It Romantic? 3:41
14. I Fall In Love Too Easily 3:18
Chet Baker - vocals, trumpet
&
Russ Freeman, Pete Jolly - piano
Carson Smith, Red Mitchell, Joe Mondragon, Leroy Vinegar, Jimmy Bond, Bob Whitlock - bass
Bob Neel, Shelly Manne, Stan Levey, Peter Littman, Lawrence Marable, Bobby White - drums
Bud Shank - flute, baritone saxophone
Corky Hale - harp
Herb Geller - alto & tenor saxophone
Bob Brookmayer - valve trombone
CHET BAKER |
LuNDi
Elvis Presley "Blue Hawaii" (1961)
ou "UkulElvis"
En 1961, avec il est vrai assez peu de concurrence, l'Elvis tout feu tout flamme des débuts a vécu. Transformé par son Colonel Parker de manager en pop idol hollywoodienne, œuvrant désormais dans de nombreux nanars taillés sur mesure pour ses capacités particulières, belle gueule et voix de velours, c'est un rocker dompté qui sort essentiellement les albums de ses films... Prenez ce Blue Hawaii au titre on ne peut plus explicite sur son contenu, dès la pochette Elvis y pose, collier de fleurs, chemises bariolée et ukulélé, comme le garçon sage qu'il est devenu, ce chat jadis sauvage aujourd'hui coupé et dégriffé par quelques executives particulièrement roués et, sans doute, une ambition sans cesse renouvelée de rester une star, coute que coute. Le pire c'est que ce n'est même pas mauvais, juste trop gentil pour ce gars qui, pas si longtemps avant, représentait la jeunesse américaine en rébellion générationnelle. Concrètement, la musique de cette romcom vaut surtout pour la belle ballade acoustique Can't Help Falling in Love entouré de remplissages parfois sympathiques (Blue Hawaii, Rock-A-Hula Baby, Beach Boy Blues) souvent anecdotiques toutes épicées d'un exotisme îlien pacifique un peu kitsch tout de même. Le film sera un succès, la bande-son itou, poussant encore un peu plus le rocker dans une douce routine dorée dont il ne sortira vraiment, comme on sait, que grâce au comeback scénique de 1970 mais ça c'est une autre histoire qui ne fait pas de Blue Hawaii autre chose qu'un petit album sans grande importance qu'on écoute cependant sans le moindre déplaisir d'autant que, bien remasterisé et généreusement bonussé, il sait prolonger l'expérience "Easy Elvis" de quelques jolies douceurs supplémentaires.
1. Blue Hawaii 2:36
2. Almost Always True 2:25
3. Aloha 'Oe 1:53
4. No More 2:22
5. Can't Help Falling in Love 3:01
6. Rock-A-Hula Baby 1:59
7. Moonlight Swim 2:20
8. Ku-U-I-Po 2:23
9. Ito Eats 1:23
10. Slicin' Sand 1:36
11. Hawaiian Sunset 2:32
12. Beach Boy Blues 2:03
13. Island of Love 2:41
14. Hawaiian Wedding Song 2:48
Bonus
15. Steppin' Out of Line (originally issued on the Pot Luck With Elvis LP) 1:53
16. Can't Help Falling in Love (movie version) 1:54
17. Slicin' Sand (alternate take 4) 1:45
18. No More (alternate take 7) 2:35
19. Rock-A-Hula Baby (alternate take 1) 2:15
20. Beach Boy Blues (movie version) 1:58
21. Steppin' Out of Line (movie version) 1:54
22. Blue Hawaii (alternate take 3) 2:40
Elvis Presley – lead vocals
The Surfers – backing vocals
The Jordanaires – backing vocals
Boots Randolph – saxophone
George Field – harmonica
Freddie Tavares, Bernie Lewis – ukulele
Hank Garland, Tiny Timbrell – acoustic guitar
Scotty Moore – electric guitar
Alvino Rey – pedal steel guitar
Floyd Cramer – piano
Dudley Brooks – piano, celeste
Bob Moore – double bass
D.J. Fontana, Bernie Mattinson, Hal Blaine – drums
ELVIS PRESLEY |
MaRDi
Gregory Isaacs "Cool Ruler" (1978)
ou "Love Reggae"
Un des créateurs du Lovers Rock, le reggae de l'amour pour résumer, Gregory Isaacs avait la voix de velours qui correspondait au riddims soyeux et aux paroles sexy qu'il chantait.
Cool Ruler, son 6ème album, est une démonstration du plus smooth et du plus sexy reggae des 70s, un machin à se trémousser sous les cocotiers avec sa chacune avec de vilaines idées en tête.
Ceci dit, le reggae de Gregory va au-delà de l'obsession sexuelle (on est pas chez Franky Vincent, que diable), avec quelques textes résistants et revendicateurs (John Public, Party in the Slum, Word of the Farmer) mais toujours avec la cool attitude d'une voix chaude et habitée. Quand on constate, en plus, qu'il est servi par la crème des sessionmen reggae de l'époque et a été enregistré au légendaire Channel One Studio, tout doute sur l'excellence de la chose s'envole.
Gregory Isaacs rules, mais cool parce que le soleil brille, que les filles sont belles, que jah a fourni ses petites herbes... Plus jouisseur que rastafari combattant sans être détaché du monde pour autant, Isaacs a du cœur à revendre et l'offre généreusement sur ce très réussi, son meilleur en fait, long-jeu. Recommandé !
1. Native Woman 3:02
2. John Public 3:06
3. Party In The Slum 3:26
4. Uncle Joe 3:50
5. World Of The Farmer 4:08
6. One More Time 3:14
7. Let's Dance 2:56
8. Don't Pity Me 2:22
9. Created By The Father 2:31
10. Raving Tonight 3:57
Gregory Isaacs - Vocals
The Heptones - Backing Vocals
The Revolutionaries - Backing Band
Sly Dunbar - drums
Robbie Shakespeare, Ernest Wilson - bass
Eric "Bingy Bunny" Lamont, Earl "Chinna" Smith, Ranchie McLean - guitar
Ansel Collins - Keyboards
Bobby Ellis, Tommy McCook, Herman Marquis - Horns
GREGORY ISAACS |
MeRCReDi
Stevie Wonder "Hotter Than July" (1980)
ou "Still a Wonder"
Ce n'est peut-être plus la période de gloire, cette parenthèse enchantée qui, du début au milieu des septantes, fit de Stevie une des toutes premières attractions du monde de la musique, tous genres confondus, mais ce n'est pas non plus l'absolu abysse créatif que certains s'imaginent, non, Hotter Than July, premier cru des 80s de l'ex-petite merveille de la Motown, tient formidablement la route. Alors, certes, la musique s'est simplifiée, des synthétiseurs de leur temps viennent aussi empeser les arrangements de quelques choix discutables mais, dans l'ensemble, qu'il donne dans la ballade tire-larmes (le jazzy Lately), dans l'hymne "positive attitude" (Happy Birthday, wikipédiez !), qu'il fasse le meilleur reggae américain d'alors (Master Blaster), se la joue disco sans se perdre totalement (I Ain't Gonna Stand for It), etc., c'est encore et toujours le compositeur expert auteur d'album aussi essentiels qu'Inner Visions ou Songs in the Key of Life. La suite, on le sait, sera nettement moins glorieuse mais, avec tous ses défauts, l'air du temps n'étant pas le moindre, Hotter Than July demeure une galette qu'on recommande au amateur de soul/funk d'exception, qui n'y trouveront certes pas une totale satisfaction mais suffisamment de bons moments pour ne pas regretter, loin s'en faut !, ce petit tout du côté de chez wonderful Stevie.
1. Did I Hear You Say You Love Me 4:07
2. All I Do 5:06
3. Rocket Love 4:39
4. I Ain't Gonna Stand for It 4:39
5. As If You Read My Mind 3:37
6. Master Blaster (Jammin') 5:07
7. Do Like You 4:25
8. Cash in Your Face 3:59
9. Lately 4:05
10. Happy Birthday 5:57
Stevie Wonder - Vocals, Synthesizer, Drums, Fender Rhodes, Bass Synthesizer, Clavinet, Background Vocals, Arp, Vocoder, Piano, Harpsichord, Celeste, Keyboards, Bass Melodeon, Harmonica, Cabasa, Percussion, Bells, Handclaps, Flute Synthesizer
Nathan Watts - Bass, Background Vocals
Benjamin Bridges - Guitar, Background Vocals
Dennis Davis - Drums on "Did I Hear You Say You Love Me," "As If You Read My Mind", and "Master Blaster (Jammin')"
Earl DeRouen - Percussion, Background Vocals
Isaiah Sanders - Fender Rhodes, Background Vocals, Pianet
Hank Redd - Saxophone, Handclaps
Robert Malach - Saxophone
Larry Gittens - Trumpet
Nolan A. Smith Jr. - Trumpet
Paul Riser - String Arrangement
Hank Devito - Steel Guitar
Rick Zunigar - Guitar
Background Vocals - Angela Winbush, Mary Lee Whitney Evans, Susaye Greene Brown, Alexandra Brown Evans, Shirley Brewer, Ed Brown, Charlie Collins, Eddie Levert, Walter Williams, Michael Jackson, Jamil Raheem, Betty Wright, Ronnie J. Wilson, Charles K. Wilson, Syreeta Wright, Marva Holcolm, Melody McCulley, Delores Barnes
Handclaps - Stephanie Andrews, Bill Wolfer, Trevor Lawrence, Dennis Morrison, Kimberly Jackson
STEVIE WONDER |
JeuDi
The Style Council "Café Bleu" (1984)
ou "Je voudrais être noir"
Il y a toujours eu, chez Paul Weller, cette tentation soul et jazz, ce désir d'être noir qui, quand on est un petit blanc du Surrey, n'est pas forcément le but le plus aisé à atteindre. Vous connaissez Café Bleu, au fait ?
Parce que le voilà le bon coup ! Le voici l'album où Paul Weller réalise son potentiel "Nino-Ferrerien" (je voudrais être noir !) assisté en l'occurrence d'un compagnon de jeu ayant précédemment œuvré chez les Dexys Midnight Runners, le claviériste Mike Talbot (qui voulait être noir aussi, ça tombe bien !). Bon, ce n'est pas le premier bon coup du duo et de sa troupe en perpétuel renouvellement, les deux hommes ayant testé leur nouvelle formule sur l'embryonnaire Introducing, c'est celui où The Style Council se révèle tel qu'en lui même, orchestre multiple embrassant hier comme aujourd'hui (celui de 1984, bien sûr), dans un cocktail black music totalement réussi.
Qui dit orchestre multiple dit, forcément, styles multiples. Qu'il emprunte à la Motown (les délicats The Whole Point of No Return et My Ever Changing Moods, le dynamique Here's One That Got Away et son surprenant petit coup de violon, le cuivré Headstart for Happiness), qu'il semble hommager Verve ou Blue Note (l'instrumental piano Mick's Blessings, le big-bandant Me Ship Came In!, le velours lascif de The Paris Match, le "bopesque" Dropping Bombs on the Whitehouse) ou tente de coller au goût du jour dans ce qui peut être perçu comme les seules fautes de goût d'un album sinon sans faille (le rap The Gospel qui sonne daté aujourd'hui, l'urban funk Strength of Your Nature et la ballade mélo You're the Best Thing itou), The Style Council le fait bien avec une équipe parfaitement assemblée où les voix féminines (Tracey Horn d'Everything but the Girl, Dee C. Lee, la Mme Weller d'alors) et des cuivres rutilants viennent joliment complémenter un songwriting solide et inspiré si, exercice nostalgique oblige, dérivatif de bien d'autres artistes jalons d'un glorieux passé.
Les promesses de cet impeccable premier long-jeu feront malheureusement long-feu et The Style Council ira trop vite se perdre dans de peu convaincantes aventures (à partir de 1986 et Home Abroad, en fait) avant de définitivement plier les gaules avant même la décennie épuisée. Reste ce Café Bleu et son gracieux successeur (Our Favourite Shop), petites pépites toujours aussi recommandées.
1. Mick's Blessings 1:15
2. The Whole Point of No Return 2:40
3. Me Ship Came In! 3:06
4. Blue Café 2:15
5. The Paris Match 4:25
6. My Ever Changing Moods 3:37
7. Dropping Bombs on the Whitehouse 3:15
8. A Gospel 4:44
9. Strength of Your Nature 4:20
10. You're the Best Thing 5:40
11. Here's One That Got Away 2:35
12. Headstart for Happiness 3:20
13. Council Meetin' 2:29
Paul Weller - Vocals/Guitar
Mick Talbot - Keyboards/Piano/Hammond organ
Ben Watt - Guitar
Chris Bostock - Double Bass
Steve White - Drums
Billy Chapman - Saxophone
Barbara Snow - Trumpet
Hilary Seabrook - Saxophone
Tracey Thorn - Vocals
Dee C. Lee - Vocals
Dizzy Hites - Rap
Bobby Valentino - Violin
THE STYLE COUNCIL |
VeNDReDi
The Cardigans "Emmerdale" (1994)
ou "Swing & Dream & Pop!"
De petits suédois à peine sortis de l'adolescence pour une dream pop délicieusement lounge et rétro ? Vous avez sans doute entendu parler des excellents Cardigans mais connaissez-vous leur opus débutant, Emmerdale ?
Oubliez le cocker, oubliez le titre emprunté à un soap britannique, Emmerdale c'est avant tout de la musique, légère comme une bulle de champomy ou de canada dry, du sixties swinging London dans la suède des années 90, un anachronisme charmant.
Et surtout une voix mutine et câline, celle d'une toute jeune Nina Persson (20 ans !) qui a le physique qui va avec, en plus. Et ensuite des compositions et des arrangements (signés Peter Svensson, 20 ans itou) qui ne laissent nullement entrevoir la jeunesse de leur auteur qui maîtrise comme un vieux briscard cette fusion de pop et de swing jusque dans une relecture inspirée du Sabbath Bloody Sabbath de Black Sabbath qu'on reconnaît mais qui a tout de même subi un ripolinage en règle. Il y a évidemment d'autres très belles chansons, l'emballage joyeux d'un Sick & Tired ou d'un Rise & Shine, la douceur feutrée de Black Letter Day, After All et Celia Inside.
Tout ceci, dont une production (signée Tore Johansson) sachant mettre en valeur les qualités du quintet, de précieux arrangements encore enrichis par d'utiles guests, et un album qui donnera le la de ses deux successeurs qui, cependant, n'en posséderont pas la touchante naïveté si typique des premiers essais. Emmerdale recommandé ? Mais carrément !
1. Sick & Tired 3:24
2. Black Letter Day 4:31
3. In the Afternoon 4:10
4. Over the Water 2:13
5. After All... 2:56
6. Cloudy Sky 4:07
7. Our Space 3:30
8. Rise & Shine 3:28
9. Celia Inside 3:34
10. Sabbath Bloody Sabbath 4:32
11. Seems Hard 3:56
12. Last Song 3:21
Lars-Olof Johansson - acoustic guitar, piano
Bengt Lagerberg - percussion, bassoon, drums, recorder
Nina Persson - vocals
Magnus Sveningsson - bass
Peter Svensson - bass, guitar, percussion, piano, arranger, conductor, vocals, bells, vibraphone
&
David Åhlén - violin
Ivan Bakran - grand piano
Lasse Johansson - guitar, piano
Tore Johansson - trumpet, producer, beats
Jens Lingård - trombone
Anders Nordgren - flute
THE CARDIGANS |
SaMeDi
Helena Noguerra "Née dans la Nature" (2004)
ou "Belle de Nature"
Ha ! Être un lion câliné par la belle Helena !, s'entendre susurrer "je t'aime salaud"... un petit goût de paradis. Mais venons-en à la musique et laissons l'aspect fantasmatique de côté, pas le choix.
Et vantons les mérites de cette collaboration de 2004 avec ce doux dingue de Philippe Katerine, une collaboration qui n'est pas alors une nouveauté puisque, déjà, Projet:Bikini et Azul (et plus tard Fraise Vanille, hommage à Serge Rezvani) avaient bénéficié de ses grâces compositionnelles et son savoir-faire d'arrangeur particulièrement compatibles avec les visées pop de mademoiselle Noguerra qui y apparaît comme une anti-Carla Bruni puisque maniant aussi bien la sensualité, la fraicheur que l'humour en plus d'avoir une voix, une vraie voix pour la french pop puisque c'est, fondamentalement, ce que Née dans la Nature nous offre. Et qu'on ne voudrait pas autre chose d'ailleurs parce que, groovy ou folk, ces chansons sont autant de douceurs sucrées qui vous fondent dans l'oreille et vous enrobent le cervelet dans un nuage rose barbapapa. Et oui, même quand on attaque la reprise très réussi du pourtant agaçant, dans sa version originale, I Just Can't Get You Out of My Head, de l'australienne de poche Kylie Minogue, ici dégraissé, "dé-clubisé" pour un résultat extrêmement probant et satisfaisant prouvant que, sous la bouse, se cachait bel et bien la grâce. Bien vu Philippe et Helena ! Et bravo, en fait, pour l'ensemble d'un album varié, réussi de bout en bout qu'on se passe, encore et encore, avec l'assurance de la satisfaction répétée.
Ha ! Être un lion câliné par la belle Helena !, s'entendre susurrer "je t'aime salaud"... un petit goût de paradis... Facilement accessible à l'écoute de ce Née dans la Nature ô combien réussi et recommandé, qu'on se le dise !
1. Née dans la nature
2. L'âge de ma mère
3. Je t'aime salaud
4. Mary poppins
5. Can't Get You Out of My Head
6. Le jardin près de la falaise
7. Aux quatre vents
8. Les fantômes
9. Quand tu dors
10. Je nageais nue
11. Qui es-tu ?
12. C'est parapluie (en duo avec Fifi Chachnil)
Helena Noguerra - chant
Philippe Katerine - guitares, chœurs
Philippe Eveno - guitares, chœurs
Christophe "Disco" Mink - guitare basse, keys, contrebasse, harpe, chœurs
Christophe Lavergne - batterie
&
Olivier Libaux - guitare (12)
Fifi Chachnill - chant (12)
HELENA NOGUERRA |
L'Automne Mange-Disques - 7 Easy
RépondreSupprimerChet Baker "My Funny Valentine" (1994)
- http://www47.zippyshare.com/v/RGiCMLum/file.html
Elvis Presley "Blue Hawaii" (1961)
- http://www47.zippyshare.com/v/x9jTgfde/file.html
Gregory Isaacs "Cool Ruler" (1978)
- http://www47.zippyshare.com/v/I2nqeW3B/file.html
Stevie Wonder "Hotter Than July" (1980)
- http://www47.zippyshare.com/v/2p00qRGg/file.html
The Style Council "Café Bleu" (1984)
- http://www47.zippyshare.com/v/vKNGSDUq/file.html
The Cardigans "Emmerdale" (1994)
- http://www47.zippyshare.com/v/0rJz1RzL/file.html
Helena Noguerra "Née dans la Nature" (2004)
- http://www47.zippyshare.com/v/zvM6hLbG/file.html
A part l'album de Chet Baker, je n'ai jamais jeté une oreille sur les autres. Il me faudra bien la semaine pour tout découvrir. Merci.
RépondreSupprimerJP
J'espère que la semaine t'aura été profitable, et agréable. ^_^
SupprimerJe prends le Style Council car j'ai des singles convaincants du début... Merci!
RépondreSupprimerBonne pioche ! Enjoie !
SupprimerMERCI pour Café Bleu!
RépondreSupprimerYou're welcome!
SupprimerQuel étonnement d'entendre Elvis Presley reprendre Mireille Mathieu dans "No More" ! A moins que ce ne soit le contraire ? Bon ben ni l'un ni l'autre, recherches faites, La Paloma date de 1860.
RépondreSupprimerEt juste après ("can't help falling in love"), c'est le XVIII° siècle français qui est convoqué, avec une adaptation de "Plaisir d'amour" (1785).
Quel homme cultivé cet Elvis...
Elle est bien bonne celle là ! :)))
SupprimerEasy listening, ça dépend de chacun ! Moi je trouve Slayer very easy listening !!!!!
RépondreSupprimerEt moi John Zorn ! ^_^
SupprimerPresuqe carton plein pour moi.
RépondreSupprimerLe chet baker, je dois en connaitre certaines, mais tu le vends tellement bien.
Gregory Issacs: je ne connaissais pas. Mais effectivement, il s'écoute très bien.
Style Council: même avis que toi sur les 3 premiers. Celui-là est vraiment un petit bijou très oublié. Et les voix des chanteuses sont divines de nonchalance sensuelle, surtout Tracy Horn. Ce qui est marrant c'est que j'avais écouté hier A shop around the Corner (au passage un film magnifique de Lubitsch avec James Steward).
Helena Nogurea, j'avais bien aimé vanille fraise. Donc je l'ai écouté aussi. On reconnait la touche de Katerine. La reprise de Kylie Minogue est également une belle réussite (mais jamais bien l'original que je trouvais très addictif, notamment le mix avec Blue Monday).
De bien belles trouvailles en tout cas.
Merci.
SupprimerJe doute que tu découvres autant dans les Légendes... NMH peut-être...
A+