dimanche 3 février 2013

On ferme mais avant, on Zorne !

 
Ben oui, la porte de ce blog se referme... Fin ou pas, mon élan de participation aux divers jeux fomentés par le petit cercle de bloggers que nous avons fini par former en décidera. Probablement ne résisterai-je pas à un noveau jeu du Disque Exquis ou au 6ème Grand Jeu, s'il doit se tenir... Bref, histoire de se quitter en beauté et afin d'honorer mon nouvel alias bloggistique (Le ZORNophage) et en attendant le relai des différents travaux de 2013 de notre ami New Yorkais (sur le blog de Till qui a la gentillesse de m'héberger), voici le XXV (et peut-être dernier !) Filmworks de Mister John Zorn ! 
(Premier album de 2013 mais tjs chez Tzadik !)
 
 D’emblée, la prévision fait froid dans le dos : ce 25ème et tant attendu Filmworks sera peut-être le dernier... Le dernier ! Le DERNIER ??? Alors un finale en fanfare ! C’est le moins que doive Zorn aux zélotes exigeants qui le suivent pas à pas dans ses diverses et variées explorations de l’univers du Son, un machin qui unirait la furie d'Electric Masada ou de Naked City aux "absconseries" contemporaine dont il est friand et à la douceur des Dreamers, par exemple. Ces aliénés en seront pour leur frais, pour les deux partitions (et le titre bonus final bizarrement inclus sans qu'il paraisse illustrer sonorement quelque pièce filmique que ce soit), c’est de piano solo dont il s’agit. Et de trois instrumentistes.
Le premier, Omri Mor, jeune pianiste israélien fort prometteur, dont c’est à ma connaissance la première incursion dans la Galaxie Zornienne, se voit offrir la part du lion (36 des 56 minutes de l'album) et les 14 plages du rapidement bouclé City of Slaughter (écrit, enregistré et mixé en une semaine, dixit le maître) commissionné par le Musée de l’Histoire Juive et de la Toléracnce de Moscou pour un documentaire (que je n’ai pas vu). La partition, en l'occurrence, ne surprend pas, du Zorn pur sucre servi par un instrumentiste fin et délicat mariant à merveille une basse jazz à des ajouts harmoniques en directe provenance de diverses musiques juives traditionnelles dont on ne sort, forcément, pas du tout déstabilisé mais absolument satisfait. Qu'on se le dise, on retrouvera Omni Mor dans un prochain Book of Angels, bonne nouvelle.
C'est ensuite à Zorn himself de s'installer au clavier pour Schmatta (Rags to Riches to Rags), documentaire de Marc Levin pour HBO de 2009 (qui voit donc sa partition tardivement incluse dans la série des Filmworks) traitant de l'histoire de l'industrie de la confection à New York, de son implication sociale, de ses origines, etc... Et ultimement de sa chute et des conséquences d'icelle. Musicalement, entre improvisations, essais et habitude, Zorn propose quelques charmantes mélodies dont certaines se verrons ensuite recyclées pour d'autres projets (le Book of Angels, notamment). En 4 petites pistes et 11 courtes minutes, Zorn l'instrumentiste se rappelle à nous, non pas à son traditionnel saxophone mais bien au piano, instrument qui vit ses premiers émois musicaux pré-pubères et dont il n'est pas, c'est acquis, un virtuose mais qu'il possède parfaitement en la circonstance. Quand à savoir si tout ceci se retrouva finalement dans le docu ou pas (Zorn nous a déjà fait le coup de proposer dans cette série des bandes destinées à l'image mais ultimement remisées), il faudra voir le film en question, je n'en ai, personellement, pas encore eu l'occasion... Ca viendra. 
Last but not least, comme on dit, nous découvrons la pièce bonus jouée par le désormais coutumier de la maison Zorn, Rob Burger. Beyond the Infinite, longue pièce d'un peu plus de 8 minutes que l'on retrouvera plus tard (si l'on considère la chronologie des enregistrements) sur Goddess: Music for the Ancient of Days, dont elle était d'ailleurs l'un des sommets, dans une version plus "orchestrée", fonctionne finalement aussi bien au piano seul, ne lasse pas une seule seconde et constitue donc un bonus bienvenu.
Au risque de passer pour un vil fanatique, on se doit une fois de plus de constater que le compositeur Zorn en a encore "sous la pédale"... Il ne se réinvente plus vraiment, certes, mais, en continuant de varier les formations, les instrumentistes, en ne désarmant pas sur la multiplicité de son oeuvre, en creusant toujours plus profond les sillons qu'il s'est lui même tracé, il parvient à raffiner encore plus, encore mieux une écriture désormais familière. La dépouillement factuel ici appliqué ne fait que souligner encore un peu plus ce fait comme il démontre que la personnalité du compositeur n'est pas soluble dans la diversité qu'il s'impose, bien au contraire.
 
City of Slaughter
1. The End Of Tradition 3:40
2. The Oath 2:13
3. Modernity 1:27
4. Island/Ghetto 2:34
5. New Choices 2:10
6. Revolution 3:32
7. New Currents 2:43
8. Loss 1:53
9. Hopes and Dreams 1:33
10. The Bund 2:32
11. City Of Slaughter 4:44
12. Anti-Semitism/Pogrom 1:24
13. Pale of Settlement 3:03
14. Requim 2:52
Schmatta
15. Schmatta 1:40
16. Pins And Needles 3:12
17. Collapse 3:06
18. Hanging By A Thread 2:58
Beyond the Infinite
19. Beyond The Infinite 8:19
 
9/9
 
...à la revoyure !

14 commentaires:

  1. Ben oui, en ce dimanche où je me laisse transporter et en attendant que je sois capable d'écouter ton "The Eerie Cold" Un petit Book of Angels, celui qui m'avait tellement botté qu'ensuite de manière compulsive je te les avais tous pris, de peur de .. de quoi au fait?
    Et toujours cette même peur qui me fait prendre ce Zorn là. Et qui sait...

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    1. Celui-ci est particulièrement accessible. Si tu aimes le piano, il n'y a pas de raison que tu ne l'apprécies pas. ^_^

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  2. Je vois que tu ne peux pas t'empêcher et c'est tant mieux !

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    1. On ne peut pas partir sans un bel au-revoir, enfin, moi, je ne peux pas.
      Enjoie.

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  3. Je parie ma collec. de Metallica que tu ne tiendras pas un mois sans venir nous chatouiller les oreilles avec quelques-unes de tes improbables découvertes !!!!!
    Comme dirait Valéry : « Bonzorn Madame, Bonzorn Mademoiselle, Bonzorn Monsieur ! »

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    1. J'ai donné mes termes... Je suis un désormais un blogger à temps partiel. Je garde cette coquille pour d'éventuels initiatives communes, je proposerai chaque nouvel album de John Zorn sur Nova Express mais, sinon, c'est fini pour moi. Tu peux donc, d'ors et déjà, préparer le colis de Metallica, je te ferai suivre mon adresse postérieurement. :-P

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  4. Merci pour la chronique et pour le grand jeu et à bientôt chez Till... Les prochains Zorn s'annoncent déjà...

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    1. En effet, deux sorties prévues et, prospectivement, des Book of Angels qui s'annonce. Zorn ne faiblit pas, tant mieux. ^_^

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  5. Ah ma pauv' dame, un empire s'écroule... Moods alias Le Dragon alias Ali Baba alias Zornounet, fini ? On va finir par se compter sur les doigts d'une main... Ca me fait peine, tout ça, tiens ! Mais bon, comme disait Fleetwood Mac (que j'aurais dû vénérer à la place de Pete Gab pour ne pas te faire de peine), you can go your own waaay ! Go your own way !

    Mais donne des nouvelles quand même, hein, et puis n'oublie pas ta capuche, et ne parle pas aux gens que tu connais pas, et n'accepte pas des bonbons de n'importe qui et... puis zut, les boules ! Tu vas me manquer !!!

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    1. Bah, t'en fais pas mon jeepeedee, je pars mais je zonerai encore dans les environs de notre petit "groupe".... Tu retrouveras mes Zorneries sur Nova Express (le blog de Till) et, éventuellement, pour de nouveaux jeux communautaires... Un disque exquis ou autre idée farfelue de ton cerveau malade (je te fais confiance là dessus) par exemple ! ^_^
      Et puis, bien sûr, je viendrai commenter chez les copains, parce que, merde !, je vais pas vous lacher comme ça ! :-)

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    2. le blog de Till c'est http://thisbeautifuldowngrade.blogspot.fr/ mais vous êtes le bienvenu sur le mien. Au départ, je voulais juste une petite page web pour référencer les 10 meilleurs disques par annnée... Le souci c'est que je n'arrivais pas à caser 12 zorn par années... nova express était le premier disque de Zorn dont je voulais parler mais sans savoir quoi en dire... c'est pourquoi j'ai atterri pas loin d'ici. Merci encore.

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    3. Absolument ! Pan sur le bec !
      La confusion vient sans doute de la complémentarité des deux blogs et du beau boulot qu'y font des passionnés à "vendre" des musiques généralement considérées comme difficiles... Deux belles adresses ! ^_^
      Et, puis, va savoir si je ne te demanderai pas l'hospitalité dans un avenir plus ou moins proche... :-)

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    4. Zornounet,

      Tu es le bienvenu sur mon blog quand tu veux. MP, je te file les codes. Mais ripe, bon dieu, ripe ! Enfin, surtout, cause-nous de ta zornophagie, eh, tiens... tu peux même poster des disques de trash metal chez moi si tu veux... tu m'as jadis hébergé dans ta Caverne, je t'offre mon HML !

      ... et même tu peux poster un ou deux Peter Gabriel, au pire !

      bises

      Jeepeedee Rips (plus trop)

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  6. Hello Mr Zorneur zonard.

    Je suis franchement en retard sur celui-ci mais ma sphère boulot prend le pas sur les autres ces temps-ci. La pochette m'est connue, je l'ai peut-être croisé chez Sb pendant le Grand Jeu ? Je ne sais pas, je ne sais plus.

    Si tu dis que celui-ci est accessible pas de raison que je ne m'y attèle pas. J'en avais pris un ou deux sur l'AdD ou dans la Caverne et puis j'en croise régulièrement à la médiathèque qui ne demandent qu'à venir chez moi pour un essai.

    A très bientôt dans les commentaires à droite ou à gauche et aussi j'espère sur mon blog où je te confirme que tu seras le bienvenu pour y écrire des chroniques zorniennes ou autres.

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