Retour du Livre des Anges, du Gnostic Trio, un nouveau trio, une jam session... 4 albums pour quatre facettes du compositeur New Yorkais le plus hyperactif de la création. Parce que ce ne sont que les sorties d'août et de septembre, dingue ça !!!
Des Anges, encore des Anges, toujours des Anges !
John Zorn/Roberto Rodriguez "Aquares: Book of Angels Volume 23" (2014)
ou "Los Angeles de Zorn"
Savoir à quelle nouvelle sauce seront mangées les compositions de John Zorn, quelle nouvelle folie viendra habiter une série déjà bien pourvue dans le registre, c'est tout l'attrait du Livre des Anges. Alors, quand le déjà 23ème volume promet un lecture afro-cubanisée, on boue d'impatience, on a raison.
Confié à Roberto Rodriguez (rien à voir avec le réal' du même nom), compositeur déjà publié chez Tzadik, arrangeur maniant aussi bien les ambiances tropicales que les dérivations est-européennes, la partition est joyeusement bringuebalée sous des climats qui ne lui sont pas forcément familiers.
L'élément latin, cette salsa forte, lui est évidemment inné, l'élan klezmerien lui vient d'une époque où, récemment débarqué de l'île de Fidel, Roberto joue dans des bar-mitzvahs y acquérant, pour le coup, un goût pour une autre syncope, une autre approche mélodique finalement compatible avec celle qui l'habite depuis toujours. Si vous ne me croyez pas, écoutez voir The First Basket !
Parce qu'il est temps d'en venir à cet Aguares qui a la lourde tâche de succéder aux deux exquises réussites qui l'ont, en plus, précédé de peu (respectivement le Eyvind Kang en avril et le Zion 80 de Jon Madof en juillet). Et donc, dévoilons le pot aux roses, c'est... Gagné ! Parce qu'au rêve de Kang, qu'à l'afro-klezmer-beat de Jon, Roberto répond par la joie, la pulsation, l'entrain d'un cocktail délicieusement épicé, au goût de fruits exotiques et au déhanché révélateur de jeunes femmes à la peau cuivrée, aux formes exubérantes. Charnel l'Aguares ?, sensuel ?, définitivement. Mais pas seulement...
Parce qu'il faut y ajouter la gravité, l'accord tragique de mélodies qui, même explosives, même pétantes de rire, gardent en leur sein le souvenir d'une souffrance. C'est dans l'équilibre de ces tendances, complémentaires pas contradictoires, que réside la force de l'arrangement de Rodriguez, également batteur, son poste de prédilection, lui, homme de rythmes. Un équilibre nullement contraint par quelques salves contemporano-cartoonesques, comme chaque Livre des Anges en comprend usuellement mais qui, présentement, répondent aux abonnés abstents. Un équilibre qui n'est jamais aussi parfait que quand la pièce pleure des larmes de joie (les courts et graves Orifiel et Naamah, le faussement léger Nelchael et ses soli trippés, le recueilli Egrumiel), ou qu'un groove et qu'une mélodie se rencontrent pour le meilleur (l'introductif Ananel, le jammy Ophaniel, le cinématique Psachar et son irrésistible vernis kitsch, le joyeux Zahabriel). Tout ça servi, comme de bien entendu, par une équipe de musiciens virtuoses, se trouvant avec aisance et grâce habitués qu'ils sont de jouer ensembles, une formation entièrement dévouée à la tâche de bien maltraiter le matériau à disposition qui n'attendait de toute façon que ça, et nous avec !
Et de 23, donc. En vérité, il n'y a pas le moindre Book of Angels qu'on démettrait... Il y a les ++ (Lucifer, le Secret Chiefs 3, le David Krakauer...) et tous les autres qui ne suivent pas loin derrière selon la préférence et l'inclinaison de chaque auditeur. L'usage seul dira, le temps et les écoutes passant, si cet enthousiasmant Aguares prendra le large ou rentrera dans le rang. Une chose est sûre cependant, c'est au moins un (très) bon album qui, déjà, engendre une réelle allégresse auditive, un plaisir, une addiction immédiate à ce klezmer cubano qu'on se doit de ne pas refuser.
L'élément latin, cette salsa forte, lui est évidemment inné, l'élan klezmerien lui vient d'une époque où, récemment débarqué de l'île de Fidel, Roberto joue dans des bar-mitzvahs y acquérant, pour le coup, un goût pour une autre syncope, une autre approche mélodique finalement compatible avec celle qui l'habite depuis toujours. Si vous ne me croyez pas, écoutez voir The First Basket !
Parce qu'il est temps d'en venir à cet Aguares qui a la lourde tâche de succéder aux deux exquises réussites qui l'ont, en plus, précédé de peu (respectivement le Eyvind Kang en avril et le Zion 80 de Jon Madof en juillet). Et donc, dévoilons le pot aux roses, c'est... Gagné ! Parce qu'au rêve de Kang, qu'à l'afro-klezmer-beat de Jon, Roberto répond par la joie, la pulsation, l'entrain d'un cocktail délicieusement épicé, au goût de fruits exotiques et au déhanché révélateur de jeunes femmes à la peau cuivrée, aux formes exubérantes. Charnel l'Aguares ?, sensuel ?, définitivement. Mais pas seulement...
Parce qu'il faut y ajouter la gravité, l'accord tragique de mélodies qui, même explosives, même pétantes de rire, gardent en leur sein le souvenir d'une souffrance. C'est dans l'équilibre de ces tendances, complémentaires pas contradictoires, que réside la force de l'arrangement de Rodriguez, également batteur, son poste de prédilection, lui, homme de rythmes. Un équilibre nullement contraint par quelques salves contemporano-cartoonesques, comme chaque Livre des Anges en comprend usuellement mais qui, présentement, répondent aux abonnés abstents. Un équilibre qui n'est jamais aussi parfait que quand la pièce pleure des larmes de joie (les courts et graves Orifiel et Naamah, le faussement léger Nelchael et ses soli trippés, le recueilli Egrumiel), ou qu'un groove et qu'une mélodie se rencontrent pour le meilleur (l'introductif Ananel, le jammy Ophaniel, le cinématique Psachar et son irrésistible vernis kitsch, le joyeux Zahabriel). Tout ça servi, comme de bien entendu, par une équipe de musiciens virtuoses, se trouvant avec aisance et grâce habitués qu'ils sont de jouer ensembles, une formation entièrement dévouée à la tâche de bien maltraiter le matériau à disposition qui n'attendait de toute façon que ça, et nous avec !
Et de 23, donc. En vérité, il n'y a pas le moindre Book of Angels qu'on démettrait... Il y a les ++ (Lucifer, le Secret Chiefs 3, le David Krakauer...) et tous les autres qui ne suivent pas loin derrière selon la préférence et l'inclinaison de chaque auditeur. L'usage seul dira, le temps et les écoutes passant, si cet enthousiasmant Aguares prendra le large ou rentrera dans le rang. Une chose est sûre cependant, c'est au moins un (très) bon album qui, déjà, engendre une réelle allégresse auditive, un plaisir, une addiction immédiate à ce klezmer cubano qu'on se doit de ne pas refuser.
1. Ananel 5:59
2. Orifiel 2:29
3. Ophaniel 9:42
4. Kidumiel 5:10
5. Nelchael 9:54
6. Psachar 6:51
7. Egrumiel 9:21
8. Zahabriel 5:27
9. Naamah 1:47
Gilad Harel - clarinet
Jonathan Keren - violin, viola
Yaron Ouzana - trombone
Salit Lahav - accordion, flute
Itay Abramovitz, Omri Mor - piano
Assaf Hakimi - upright/electric bass
Chen "Pepe" Meir - congas, chekere
Amit Sharon - dohola, doumbek, darbuka, frame drum
Roberto Rodriguez - drums, percussion, arrangements
John Zorn - composition
Gnostic pas toc !
John Zorn "The Testament of Solomon" (2014)
ou "Gnostic Masada"
Quatrième galette du Gnostic Trio après les excellents Gnostic Preludes, Mysteries et In Lambeth, The Testament of Solomon n'en est pas pour autant qu'un volume de plus.
...Et certainement pas un volume de trop ! Parce qu'il y a, présentement, un gros penchant du côté d'harmonies, de mélodies, d'une esthétique qu'on imaginerait facilement faisant partie d'un Book of Angels ce qui, avec un thème comme le Testament de Salomon, est tout sauf une surprise.
Reste que la sonorité, la personnalité du trio infuse tout. De la guitare de Bill Frisell, encore et toujours rootée dans l'Americana mais tout à fait compatible aux atours klezmeriens développés, des marteaux d'or du précieux vibraphoniste Kenny Wollesen, complément mélodique idéal de la six-cordes du précité, aux effleurements rêveurs de Carol Emanuel sur sa douce harpe, "ambiancieuse" irremplaçable, c'est indéniablement à du Gnostic Trio que nous avons affaire. A savoir à une musique toute en délicatesse, à une formation entre jazz de chambre et classique contemporain cool (ça marche aussi en mélangeant les deux 'tiquettes !), qui transporte l'auditeur dans de paisibles paysages où les longues herbes de la plaine dansent au rythme d'une douce brise changeante. Enchanteur, c'est le mot.
...Et peut-être même un peu plus que le meilleur des volumes précédents. C'est dire la beauté du machin, la profonde certitude qu'on a aussi que, dans une année pourtant prolifique, quantitativement comme qualitativement, celui-ci fera date. Enorme...essentiel !
Reste que la sonorité, la personnalité du trio infuse tout. De la guitare de Bill Frisell, encore et toujours rootée dans l'Americana mais tout à fait compatible aux atours klezmeriens développés, des marteaux d'or du précieux vibraphoniste Kenny Wollesen, complément mélodique idéal de la six-cordes du précité, aux effleurements rêveurs de Carol Emanuel sur sa douce harpe, "ambiancieuse" irremplaçable, c'est indéniablement à du Gnostic Trio que nous avons affaire. A savoir à une musique toute en délicatesse, à une formation entre jazz de chambre et classique contemporain cool (ça marche aussi en mélangeant les deux 'tiquettes !), qui transporte l'auditeur dans de paisibles paysages où les longues herbes de la plaine dansent au rythme d'une douce brise changeante. Enchanteur, c'est le mot.
...Et peut-être même un peu plus que le meilleur des volumes précédents. C'est dire la beauté du machin, la profonde certitude qu'on a aussi que, dans une année pourtant prolifique, quantitativement comme qualitativement, celui-ci fera date. Enorme...essentiel !
1. Alamot 4:20
2. Kotlenu 4:45
3. Holat Ahavah 4:24
4. ’Ayummah 4:32
5. Nirdi 3:16
6. ‘Asis 4:31
7. 'Atarah 4:47
8. Tappuha 3:35
9. Berotim 4:45
10. Otyah 5:10
11. Sammatek 4:27
Carol Emanuel - harp
Bill Frisell - guitar
Kenny Wollesen - vibes
Rock contemporain
John Zorn "Valentine's Day" (2014)
ou "My crazy valentine"
Du rock contemporain, comme on dit du classique contemporain, mais du rock quand même... Drôle de programme que celui proposé à Marc Ribot, Trevor Dunn et Tyshaw Sorey (surtout Tyshaw complétant présentement les sessions d'Enigmata (2011)) par ce diable de John Zorn.
Au programme, 12 miniatures (comprendre ayant la durée d'une pop song moyenne), 12 énigmes puisque c'est ainsi qu'elles sont sous-titrées et ordonnancées, spécialement composées, et dirigées, par John Zorn, avec toute la latitude qu'il laisse habituellement à ces musiciens qu'il connaît si bien.
A commencer par Marc Ribot qui, ô combien versatile et si immédiatement reconnaissable à la fois, est évidemment la personnalité centrale de l'opus, celui par qui, grâce à qui son identité s'affirme. Et il est aussi là le choix "éditorial" de Zorn qui, tel un directeur littéraire, choisi sa plume en fonction du ton vers lequel il tend. A partir de là, si vous connaissez les deux oiseaux et leurs nombreuses collaborations, il n'est pas difficile de deviner à quelle sauce on va être mangé.
Et donc, ça dépote sévère, ça ne se soucie pas forcément toujours de développer un mélodie agréable, c'est agressif, mal embouché avec parfois, parce que sinon ce serait trop, quelques instants d'une grâce d'autant plus resplendissante qu'elle est fugitive.
Facile ? Certainement pas. Pour qui alors ? Pour ceux qui aiment le math rock bizarroïde d'Ahleuchatistas, le zeuhl barjot des japonais de Ruins, à ceux qui se demandent à quoi resemblerait une rencontre avec les frangins canadiens de NoMeansNo aussi, sûrement à ceux qui voudraient s'essayer à une sorte de post-punk arty dénué de tout cliché.
Et le titre, trompeur le titre... Aimer se faire mal ? Ca aidera. Aimer les nouvelles expériences surtout, du Zorn contemporain en version rock/punk, c'est un pont entre deux mondes qu'il n'est pas inutile de franchir, quelque soit son point d'origine.
A commencer par Marc Ribot qui, ô combien versatile et si immédiatement reconnaissable à la fois, est évidemment la personnalité centrale de l'opus, celui par qui, grâce à qui son identité s'affirme. Et il est aussi là le choix "éditorial" de Zorn qui, tel un directeur littéraire, choisi sa plume en fonction du ton vers lequel il tend. A partir de là, si vous connaissez les deux oiseaux et leurs nombreuses collaborations, il n'est pas difficile de deviner à quelle sauce on va être mangé.
Et donc, ça dépote sévère, ça ne se soucie pas forcément toujours de développer un mélodie agréable, c'est agressif, mal embouché avec parfois, parce que sinon ce serait trop, quelques instants d'une grâce d'autant plus resplendissante qu'elle est fugitive.
Facile ? Certainement pas. Pour qui alors ? Pour ceux qui aiment le math rock bizarroïde d'Ahleuchatistas, le zeuhl barjot des japonais de Ruins, à ceux qui se demandent à quoi resemblerait une rencontre avec les frangins canadiens de NoMeansNo aussi, sûrement à ceux qui voudraient s'essayer à une sorte de post-punk arty dénué de tout cliché.
Et le titre, trompeur le titre... Aimer se faire mal ? Ca aidera. Aimer les nouvelles expériences surtout, du Zorn contemporain en version rock/punk, c'est un pont entre deux mondes qu'il n'est pas inutile de franchir, quelque soit son point d'origine.
1. Potions and Poisons (enigma one) 3:04
2. Fireworks (enigma two) 3:37
3. Blind Owl and Buckwheats (enigma three) 4:29
4. Abramelin (enigma four) 3:19
5. Seven Secrets (enigma five) 2:53
6. Before I Saw the Spirit of a Child (enigma six) 4:39
7. UX (enigma seven) 4:04
8. The Voynich Mandala (enigma eight) 4:32
9. Codebreaker (enigma nine) 4:31
10. Map (enigma ten) 3:40
11. Black Mirror (enigma eleven) 2:18
12. And the Clouds Drift by (enigma twelve) 2:47
Marc Ribot - electric guitar
Trevor Dunn - electric 5 strings bass
Tyshawn Sorey - drums
Kabbalambientistiquement votre
David Chaim Smith, Bill Laswell, John Zorn "The Dream Membrane" (2014)
ou "Sweet Dreams"
Que se passe-t'il quand un auteur kabbaliste, un bassiste amoureux de dub, d'ambient et d'industriel, et un avant-gardiste curieux de tout et de judéité en particulier, présentement au sax alto et au shofar (une corne utilisée pour les cérémonies de Rosh Hashanah et Yom Kippur) se rencontrent ? Et que, en plus les trois, le premier lisant sa prose mystique, les deux autres l'illustrant musicalement sur le fait, s'accaparent respectivement ? C'est ce qu'on entend sur The Dream Membrane, suite des aventures de Zorn instrumentiste dans la nouvelle série du label Tzadik (Spectrum, comme Sonic Rivers) où se produisent les recontres, et plus c'est improbable, mieux c'est !
D'ailleurs, dans le genre improbable, The Dream Membrane se pose un peu là ! Un album ambient, un album qui passe comme un rêve éveillé, un rêve peuplé d'étranges apparitions, de peu communes visions, d'hallucinations auditives, croirait-on. Evidemment, on est parfois témoin des résurgences ouatées d'un certain Painkiller, d'un "pin-pon saxophonien" digne d'un Classic Guide to Strategy, mais, bon, comme dirait Lavoisier...
Mais c'est bien là autre chose que la somme de ses parts, d'autant qu'il ne faut pas ignorer l'élément, non des moindres puisque central, que constitue la performance de David Chaim Smith, rabbi posé, présence apaisante poussant la performance vers l'éther. Faut-il pour autant s'intéresser au contenu textuel ? Elles ne sont pas reproduites dans le livret, après tout ces paroles ! Alors peut-être, surtout si on n'est pas plus intéressé que ça par la kabbale, ne faut-il prendre la voix comme le troisième instrument, comme un verbiage rythmique, en courant alternatif, complétant la performance.
Une belle performance parce que Laswell y installe un climat ambient/dub new-ageux qui sied, que Zorn y produit de beaux sons, et d'autres moins mais contribuant au trip, et que ces deux là, vieux partenaires qu'ils sont, savent s'imbriquer sans frottements inutiles.
Enfin, il faut aussi savoir, vouloir se laisser porter, s'installer confortablement, voiler l'éclairage et accepter de donner 47 minutes et 50 secondes de son temps, de son attention, de son capital imaginatif... Et alors ça fonctionne, parce que The Dream Membrane n'est pas un album exactement difficile, juste une œuvre qui demande votre temps. Comme quoi l'ambient, peut-être parce qu'elle est aussi jazz, avant-gardiste et "spoken-wordisée", n'est pas forcément que de la musique "papier-peint".
Œuvre exigeante, beauté évidente qui ne se révèle vraiment qu'à la contemplation, The Dream Membrane est une belle offrande dans une série qui en promet bien d'autres. Excellente nouvelle.
Mais c'est bien là autre chose que la somme de ses parts, d'autant qu'il ne faut pas ignorer l'élément, non des moindres puisque central, que constitue la performance de David Chaim Smith, rabbi posé, présence apaisante poussant la performance vers l'éther. Faut-il pour autant s'intéresser au contenu textuel ? Elles ne sont pas reproduites dans le livret, après tout ces paroles ! Alors peut-être, surtout si on n'est pas plus intéressé que ça par la kabbale, ne faut-il prendre la voix comme le troisième instrument, comme un verbiage rythmique, en courant alternatif, complétant la performance.
Une belle performance parce que Laswell y installe un climat ambient/dub new-ageux qui sied, que Zorn y produit de beaux sons, et d'autres moins mais contribuant au trip, et que ces deux là, vieux partenaires qu'ils sont, savent s'imbriquer sans frottements inutiles.
Enfin, il faut aussi savoir, vouloir se laisser porter, s'installer confortablement, voiler l'éclairage et accepter de donner 47 minutes et 50 secondes de son temps, de son attention, de son capital imaginatif... Et alors ça fonctionne, parce que The Dream Membrane n'est pas un album exactement difficile, juste une œuvre qui demande votre temps. Comme quoi l'ambient, peut-être parce qu'elle est aussi jazz, avant-gardiste et "spoken-wordisée", n'est pas forcément que de la musique "papier-peint".
Œuvre exigeante, beauté évidente qui ne se révèle vraiment qu'à la contemplation, The Dream Membrane est une belle offrande dans une série qui en promet bien d'autres. Excellente nouvelle.
1. The Dream Membrane 47:50
(en extrait, les premières minutes)
David Chaim Smith - voice, texts
Bill Laswell - bass, drones
John Zorn - shofar, alto saxophone
Je vous laisse digérer tout ça...
On se retrouve jeudi, ou vendredi !
du ZORN comme s'il en pleuvait !
RépondreSupprimerJohn Zorn/Roberto Rodriguez "Aguares, Book of Angels Volume 23" (09/2014)
- http://www64.zippyshare.com/v/43241778/file.html
John Zorn/Gnostic Trio "The Testament of Solomon" (08/2014)
- http://www64.zippyshare.com/v/84442774/file.html
John Zorn/Ribot-Dunn-Sorey "Valentine's Day" (09/2014)
- http://www64.zippyshare.com/v/11037748/file.html
David Chaim Smith, Bill Laswell, John Zorn "The Dream Membrane" (09/2014)
- http://www64.zippyshare.com/v/58531443/file.html
Aquares : Après avoir écouté OPHANIEL ou PSACHAR comme je viens de le faire tu n'as plus envie de dormir, mais de danser...merci
RépondreSupprimerIl tombe une orage avec des décharges éléctriques. Merci.
RépondreSupprimerEt merci de ton passage. Enjoie !
SupprimerMazette, quel post (et quel compositeur) !! Avec des descriptions précises et bien ciselées en plus, chapeau Monsieur !
RépondreSupprimerJe prends en attendant de retrouver mon baladeur >_<
Hé bien, enjoie !
SupprimerEt merci pour les compliments ! ^_^
Tiens, vous ne vous êtes pas encore rendu compte que votre pote le mangeur de disques a été avalé par le grand ordre moral ?
RépondreSupprimerChuuuut ! Ca vient...
SupprimerParler de Detroit ne lui a pas porter chance on dirait... Il m'aurait demandé avant avant, j'aurais pu lui dire !
SupprimerJ'ai pourtant parlé de leur album... Sans doute était il devenu trop gros.
SupprimerPour info Valentine's day = Album Enigmata + Batterie... Il y a eu la batterie enregistrée en 2014 ajoutée au duo Ribot/Dunn enregistré en 2010 et donnant l'album Enigmata...
RépondreSupprimerPan sur le bec. Je l'ai Enigmata, en plus, un peu oublié, mais vu la production intense de Zorn... L'occasion d'y revenir... bientôt.
SupprimerDu coup j'ai légèrement modifié ma chronique, sois remercié dûment de ce que tu as amené comme précision au modeste blog que tu n'honoras qu'anonymement de ta présence.
Un commentaire à chaud, je peux? Seulement écouté cinq titres du Book.
RépondreSupprimerC'est très agréable;
Aille!!
Oui, J'écoute et commence à connaitre Klezmer et musique cubaine... Elles ont leurs maîtres classiques je dirai, d'autres moins convenus un peu plus fous...
Ici le sérieux l'emporte sur la folie dont chaque genre séparément peut faire preuve... de Folie... Ici point.
Comme si le mariage de ces deux ambiances étaient moins évident que l'on pourrait croire. comme si la prudence l'emportait . Zorn a sa face "déjante" mais à croire qu'elle aurait provoqué l'échec de la fusion.
C'est mon sentiment, il n'est pas si négatif à l'écoute et à la mesure de mon plaisir.
Seulement, nous parlons de la planète ZORN
Et dire d'un ZORN que c'est agréable, j'ai un peu honte.
Allez, c'est quand même rondement chouette... Tous les ingrédients sont présents ... Cela ferait une belle programmation FIP
On a le droit de trouver un Zorn agréable, ça m'arrive même de plus en plus souvent. Après, savoir si ça vient de la partition, de l'arrangement ou d'un commun et peut-être bienvenu désir de ne pas faire n'importe quoi, je n'en sais rien. Je suis content du résultat, d'une nouvelle belle livraison de Zorn !
SupprimerJe suis obligé de réponse: Tu as raison.
SupprimerMais... non, pas mais (il faut que je corrige ce défaut)
Et j'ai cru avoir à faire à Zorn le Dynamiteur, et j'ai un peu oublié les collaborations de M. Rodriguez avec Irvin Field.
N'empêche, tu as raison pour FIP. Faudrait leur glisser le tuyau !
SupprimerQuestion au maître des lieux : pourrais-tu éclairer ma lanterne sur ce qu'est le Book of Angels volume 3 ? Quelle différence avec le 2 ? Y a-t-il des sorties CDs de prévues ?
RépondreSupprimerJ'ai crû comprendre que lors du concert au Village Vanguard récemment, il y avait à la fois du Book of Angels volume 2 et 3 !
Lu dans Libé : "Au festival Jazz’n’klezmer dont il est l’invité en novembre 2013 à Paris, Guillaume Perret joue en solo un thème yiddish, qui est filmé. Sans réelle intention, sauf un petit clin d’œil, il envoie la vidéo à Zorn qui s’emballe à nouveau, sur la manière de prendre des risques autant que sur le son acoustique du Savoyard. Et lui propose de développer cette orientation dans un nouveau chapitre au second Masada Book, via la série «The Book of Angels» qui compte aujourd’hui vingt-trois volumes, avec les fameux musiciens de la galaxie zornienne : Marc Ribot, Joey Baron ou Cyro Baptista."
RépondreSupprimerCa veut dire qu'on a une chance d'entendre un Book of Angels by Guillaume Perret non ? :)
Ce serait formidable !
SupprimerJ'aurais plus parié sur AutorYno qui est tjrs chez Tzadik et a enregistré avec Krakauer pour un Book of Angels, c'est une encore meilleure nouvelle ! Dommage que ça n'inclue pas tout The Electric Epic mais, bon, Baron, Baptista et Ribot (qui à la basse ? Dunn ? Blumenkranz ,), ça le fait !
Quant à ta question sur le 3ème Livre de Masada, je te redirige vers un article du New York Times :
http://www.nytimes.com/2014/03/21/arts/music/john-zorn-and-masada-begin-a-new-chapter.html?_r=0
Merci pour les infos !
SupprimerJ'en profite pour dire que j'ai écouté le Alastor (le BoA d'Eyvind Kang) et il est très bon ! Je crois que c'est celui (avec le Secret Chiefs 3) qui a réussi à s’approprier le plus les compos de Zorn pour vraiment les transformer. L'ensemble est très cinématographique, et ça marche très bien, surprenant vraiment ! Il faut vraiment que je me penche sur le reste de l'oeuvre de Kang.
Ha oui, il faut se pencher sur l'œuvre de Kang.
SupprimerJe me permets, en première approche, de te conseiller The Story of Iceland (2000, chez Tzadik) ou The Narrow Garden (2012, chez Ipecac, le label de Mike Patton).
Sur le BoA, c'est vrai qu'il a fait un exceptionnel boulot pour un exceptionnel volume.
Je ne saurais être plus d'accord. Le Kang est à mon avis le plus abouti, avec celui des Secret Chiefs 3. Quand je pense que presque personne n'en a parlé, c'est à se taper la tête contre les murs.
SupprimerJe suis d'accord pour le conseil, The Narrow Garden est fabuleux aussi.
J'avais parlé du SC3, j'ai parlé de tous les BoA de toute façon. ^_^
SupprimerJe réitère, j'ajoute à la liste le Lucifer de Bar Kokbha et le Krakauer dans ce qui reste une exceptionnelle série d'albums.
Merci de ton commentaire, El Capitano.