samedi 23 mai 2015

Salade de Fruits (3/5)

3ème épisode de la saga fruitière de Mange Mes Disques, celui-ci nous amène de N à S avec un spectre musical suffisamment varié pour que chacun trouve à y picorer. Plongez dans la corbeille, ayez grand appétit... Enjoie !

WoRLDWiDe NeWS
No Doubt "Tragic Kingdom" (1995)
ou "Le ver est dans le fruit"

Y en a qui vous diront que c'est de la musique pour adolescents à l'esgourde encore mal dégrossie ou, pire, pour adolescentes en recherche d'un illusoire modèle en la personne de la charmante Gwen Stefani, Tragic Kingdom, premier album chez une major des ska-punk-poppeux de No Doubt est, avant tout, une galette fraiche et dynamique, efficace et distrayante comme on en a, plus souvent qu'on le croit, besoin.
Enfin, ça c'est si on se contente du son parce que, comme l'exprime la pochette, le ver est souvent dans le fruit et les thèmes abordés un peu moins légers que ne le laisserait paraître la sautillante décharge mélodique. Concrètement, c'est 3ème album du groupe, celui où, avec un peu de compromission radiophonique, il booste son ska-punk d'atmosphères pop et new-waveuse qui lui vont parfaitement au teint. C'est aussi un album riche en tubes (Just a Girl pour la bonne humeur, Don't Speak pour le cœur brisé, Spiderwebs pour danser Jamaica style ou presque, Excuse Me Mr. pour un pogo soft) entourés d'excellentes chansons (le groovy Different People, le classic rock The Climb, le ska-punk entraînant Sixteen, ou le ska-rock qui le suit immédiatement, Sunday Morning, et même un discoïde You Can Do It taillé pour le dance-floor) qui donnent, au final, une tracklist d'une rare consistance. Evidemment, la star incontestable de la galette est Gwen Stefani et sa voix immédiatement reconnaissable mais, vraiment, la partie offerte par des musiciens talentueux mérite d'être explorée avec un peu plus d'attention que pour la moyenne des albums du genre.
Et dire que l'album a 20 ans, et pas une ride ! On appelle ça un classique, non ? Alors laissez vos préjugés de côté et plongez dans la musique d'un No Doubt sachant faire dans le festif sans perdre toute substance.
 
1. Spiderwebs 4:28
2. Excuse Me Mr. 3:04
3. Just a Girl 3:29
4. Happy Now? 3:43
5. Different People 4:34
6. Hey You! 3:34
7. The Climb 6:37
8. Sixteen 3:21
9. Sunday Morning 4:33
10. Don't Speak 4:23
11. You Can Do It 4:13
12. World Go 'Round 4:09
13. End It on This 3:45
14. Tragic Kingdom 5:31

Gwen Stefani – vocals
Tom Dumont – guitar
Tony Kanal – bass
Adrian Young – drums, percussion
Eric Stefani – keyboards, piano
Phil Jordan – trumpet
&
Bill Bergman – saxophone (11, 12)
Gerard Boisse – saxophone (5, 7, 14)
Stephen Bradley – keyboards, trumpet
Aloke Dasgupta – sitar (6)
Melissa Hasin – cello (8, 10)
Nick Lane – trombone (11, 12)
Les Lovitt – trumpet (11, 12)
Gabrial McNair – additional percussion, trombone
Stephen Perkins – steel drums (1)
Greg Smith – baritone saxophone (11, 12)
Matthew Wilder – additional keyboards (3, 6)

NO DOUBT

De La CoNFiTuRe auX CoCHoNS
Pearl Jam "Pearl Jam" (2006)
ou "Noyau dur"

Ayant testé de l'expérimentation tous azimuts de leur formule originelle depuis quelques albums, avec des hauts (Vitalogy, No Code, Yield) et des moins hauts (Binaural et surtout Riot Act où, franchement, on se demandait où le groupe voulait en venir), Pearl Jam décida, en 2006, de revenir aux fondamentaux sur un album justement éponyme doté, c'est le moins qu'on puisse dire, d'une étrange pochette qui a nuit à sa postérité.
C'est un fait, cet éponyme souvent surnommé Avocado (on comprend pourquoi), est débarrassé des affectations qui avaient, selon leurs détracteurs, empesé leur répertoire d'inutiles coquetteries. Evidemment, ceux qui appréciaient les détours pris par la formation en seront pour leurs frais, ce n'est pas le Pearl Jam glissant vers le classic rock, flirtant avec la folk américaine, tentant quelque étrange redéfinition de son son, c'est un groupe de hard rock, franc, direct et sans état d'âme auquel nous avons affaire, de fait, c'est assez surprenant mais ce n'est pas tout. Parce que c'est l'autre surprise de l'album, si un retour aux sources est évident, il l'est sans les élans dépressifs qui peuplaient un Ten ou un Vs. et étaient, en quelque sorte, la trademark de la formation. Et donc, concrètement, tout du long des 13 chansons et 50 minutes, assistons-nous à une démonstration de rock frontal où des titres sans chichis globalement très réussis (Life Wasted, Comatose, Severed Hand, Marker in the Sand, Unemployable, Big Wave) dominent le bal tout juste voisinés de quelques salutaires ralentissements et variations (un joli Parachutes acoustique, un Come Back larvé, un Inside Job épique) venu aérer le cocktail électrique de quelques bulles oxygénées restant cependant marginales.
Produit par Pearl Jam et Adam Kasper comme son prédécesseur, Riot Act, et non plus par Brendan O'Brien comme le groupe en avait pris l'habitude jusque Yield (et en reprendra l'habitude dès le successeur de cet éponyme "fruité", le très "fun" Backspacer), le cru 2006 des natifs de Seattle était probablement une étape par laquelle ils devaient passer dans leur carrière, un regroupement à la base, une cure de jouvence qu'on n'a de cesse de recommander tant il est bien troussé.

1. Life Wasted 3:54
2. World Wide Suicide 3:29
3. Comatose 2:19
4. Severed Hand 4:30
5. Marker in the Sand 4:23
6. Parachutes 3:36
7. Unemployable 3:04
8. Big Wave 2:58
9. Gone 4:09
10. Wasted Reprise 0:53
11. Army Reserve 3:45
12. Come Back 5:29
13. Inside Job 7:08

Jeff Ament – bass guitar
Matt Cameron – drums, percussion, backing vocals
Stone Gossard – guitar
Mike McCready – guitar
Eddie Vedder – Lead vocals, guitar
&
Boom Gaspar – Hammond B3, piano, pump organ
Gary Westlake – optigan

PEARL JAM

HaRuM SCaRuM
Procol Harum "Exotic Birds and Fruit" (1974)
ou "Toujours là !"

De la deuxième partie de la carrière des britanniques de Procol Harum, étant entendu que la première, de l'éponyme contenant le tube (qu'on ne citera pas) à A Salty Dog, est intouchable, le présent est probablement le plus satisfaisant, enfin, au moins pour son inattaquable face A.
Parce que cette face A, mes aieux, quelle fête ! Un malin et dynamique Nothing but the Truth ouvre le bal, rarement Procol Harum aura rocké avec autant de conviction ! Suit me chaloupé, délicieux, pop un poil jazzé de Beyond the Pale, on en reste bouche bée. As Strong As Samson ensuite, plus long, plus ambitieux, où on retrouve les nappes d'Hammond si significatives du son de Procol Harum, une chanson aussi porté par l'interprétation vocale d'un Gary Brooker chaud et sûr de sa mélodie douce-amère, il a raison ! Et The Idol, le clou du spectacle, une chanson progressive, mélodique, menée, de doux instants en majestueux crescendos, par le piano de Gary et enluminé, dans un groupe souvent dominé par les claviers depuis le départ de Robin Trower c'est à signaler, d'un excellent solo plein de fougue et de feeling du sous-estimé Mick Grabham. L'aiguille avance, le bras revient...
Il est temps de retourner la galette, pour... Une petite déception en vérité. The Thin End of the Wedge, composition sympho-prog ambitieuse, n'est pas mauvais mais prouve que Procol Harum n'est pas exactement là dans sa zone de confort, et rame donc un peu. Monsieur R. Monde fait mieux mais reste téléphoné comparé à son équivalent de première face, Beyond the Pale, très correct cependant. Fresh Fruit est amusant avec ses petits sifflements, son groove bluesy bien mené, son piano jazzy mais a trop des allures de jingle publicitaire pour totalement convaincre, un peu facile en somme. Butterfly Boys est le meilleur de cette seconde face, un efficace rocker mené par le piano percussif de Gary qui y donne aussi joliment de la voix, pas exactement légendaire mais entraînant, distrayant. Et New Lamps for Old, du pur Procol Harum avec son orgue chantant et sa mélodie élégiaque qui a tout pour réussir mais, hélas, pas la montée de sève ô combien attendue pour le couronner. Bref, on retourne encore la galette pour, à nouveau, déguster le beau festin qu'on attendu en pile mais n'est jamais venu.
Evidemment, c'était avant, quand le 33 tours régnait en maître, à l'heure de l'iPod et du cd (voire du aime-peu-trois) on sélectionne simplement mais, avantage du cd bien remastérisé par la maison Repertoire Records, on a aussi des inédits, en l'occurrence un rocker de plus, le sympathique si pas inoubliable Drunk Again, qui finit d'ailleurs en face B d'un single mais vaut certains des titres de la seconde moitié du présent opus), et un alternate mix de As Strong As Samson qui ne sert pas à grand chose d'autre que rallonger la sauce. Enfin, 1 sur 2, c'est mieux que rien.
Hélas, l'album, pour réussi qu'il est, ne réussirra pas à convaincre les foules que cette bande là savait encore donner. Deux autres suivront cette salve réussie, Procol's Ninth (ça vaut pas Ludwig) et Something Magic (mouais...à la Garcimore alors), deux albums qui verront le groupe s'enferrer dans un rock de moins en moins imaginatif, de plus en plus téléphoné, avant de se séparer en 1977. Restent quelques albums ô combien recommandables donc cet Exotic Birds and Fruit trop souvent oublié que les amateurs de rock finement progressif et toujours mélodique auront grand plaisir à (re)découvrir.

1. Nothing But The Truth 3:13
2. Beyond The Pale 3:03
3. As Strong as Samson 5:05
4. The Idol 6:38
5. The Thin End of The Wedge 3:44
6. Monsieur R. Monde 3:40
7. Fresh Fruit 3:05
8. Butterfly Boys 4:25
9. New Lamps For Old 4:07
Bonus
10. Drunk Again (B-side) 4:31
11. As Strong As Samson (Single Version) 3:46

Gary Brooker – piano and vocals
Chris Copping – organ
Mick Grabham – guitar
BJ Cole – pedal steel guitar
Alan Cartwright – bass guitar
B.J. Wilson – drums

PROCOL HARUM

ReLaNCe SToNieNNe
The Rolling Stones "Let It Bleed" (1969)
ou "La cerise sur le gâteau"

Quand on en vient à évoquer les grands albums de ces vieux grigous de Rolling Stones, inévitablement, il y en a toujours un pour vanter les mérites de Let It Bleed parce que, tout de même, on y trouve de sacrées chansons (Gimme Shelter, Love in Vain, Midnight Rambler, You Can't Always Get What You Want) et que le reste s'avère nettement plus que du remplissage, que la production est juste parfaite pour ce groupe alors en mutation et même - diraient certains - en avance sur leur époque avec leur musique à la fois jammy, roots et groovy qui fleure déjà bon les 70's et qu'enfin, alors que les Beatles déposaient les armes et que les Who partaient dans des concepts que seul Townsend comprenait, Mick, Keith et leur copains tenaient bon la barre, tenaient bon le vent (hissez haut et toute cette sorte de chose...).
Je le précise, je ne suis pas spécialement fan des Rolling Stones. Bien des formations contemporaines à ce groupe fondateur m'émeuvent, me remuent plus que jamais Jagger, Richards & Co ne sauront le faire... Et pourtant, je me dois d'agréer à toutes les assertions énoncées plus haut. Comment, en effet, ne pas fondre devant cette splendeur de blues paresseux et néanmoins gracile qu'est Love in Vain ? Comment, je vous le demande, ne pas être totalement subjugué par l'usage intelligent et efficace (supportable, quoi) d'une chorale enfantine sur le divin You Can't Always Get What You Want ? S'il n'y avait que ces deux mammouths, on battrait déjà frénétiquement des nageoires mais il n'y a pas que ça et tout (ou presque) respire le groupe en excellente santé créatrice. Et qui sait, qui plus est, faire preuve d'humour par exemple en s'auto-reprenant en version country (l'excellent et rigolo Country Honk).
Quelque soit celle qu'on choisira (Beggars Banquet, Aftermath, Exile on Main Street, Some Girls ou bien sûr Let It Bleed), chacune de ces grandes galettes de Pierres Qui Roulent nous rappellera pourquoi, depuis près d'un demi siècle, ils sont un nom qui compte et attire invariablement les foules. Oui, The Rolling Stones est un sacré de bon groupe de Rock'n'Roll et quand, en plus, il est remasterisé comme sur les reissues d'ABKO, on ne pleut qu'applaudir... Fan ou pas.

1. Gimme Shelter 4:31
2. Love in Vain 4:19
3. Country Honk 3:09
4. Live with Me 3:33
5. Let It Bleed 5:26
6. Midnight Rambler 6:52
7. You Got the Silver 2:51
8. Monkey Man 4:12
9. You Can't Always Get What You Want 7:28

Mick Jagger – lead vocals; harmonica on "Gimme Shelter" and "Midnight Rambler"
Keith Richards – guitars on all tracks; bass guitar on "Live with Me"; backing vocals on "Gimme Shelter", "Country Honk" and "Monkey Man"; lead vocals on "You Got the Silver"
Brian Jones – congas on "Midnight Rambler"; autoharp on "You Got the Silver"
Mick Taylor – slide guitar on "Country Honk"; guitars on "Live with Me"
Bill Wyman – bass guitar; autoharp on "Let It Bleed"; vibes on "Monkey Man"
Charlie Watts – drums (except "You Can't Always Get What You Want")
&
Ian Stewart – piano on "Let It Bleed"
Nicky Hopkins – piano on "Gimme Shelter", "Live with Me", "You Got the Silver" and "Monkey Man"; organ on "You Got the Silver"
Byron Berline – fiddle on "Country Honk"
Merry Clayton – vocals on "Gimme Shelter"
Ry Cooder – mandolin on "Love in Vain" and slide guitar on "Let It Bleed"
Bobby Keys – tenor saxophone on "Live with Me"
Jimmy Miller – percussion on "Gimme Shelter"; drums on "You Can't Always Get What You Want"; tambourine on "Monkey Man"
Leon Russell – piano and horn arrangement on "Live with Me"
Jack Nitzsche – choral arrangements on "You Can't Always Get What You Want"
Al Kooper – piano, French horn and organ on "You Can't Always Get What You Want"
Nanette Workman – backing vocals on "Country Honk" and "You Can't Always Get What You Want"
Doris Troy – backing vocals on "You Can't Always Get What You Want"
Madeline Bell – backing vocals on "You Can't Always Get What You Want"
Rocky Dijon – percussion on "You Can't Always Get What You Want"
The London Bach Choir – vocals on "You Can't Always Get What You Want"

THE ROLLING STONES

RuSH oN THe BeaCH
Rush "Rush in Rio" (2003)
ou "Triple dose !"

Des live de Rush, il commence à y en avoir un sacré paquet, et comme le groupe en sort de plus en plus, un par tournée désormais, pas simple de faire un choix, d'en recommander un plutôt qu'un autre au newbie qui aimerait les voir en live et se désole de leur absence hexagonale plus que bi-décennale. Le premier qui vient est souvent Different Stages parce qu'il propose un excellent concert d'alors (la fin des 90s) et un autre historique (en 78 à Londres).
Forcément, ça a un petit côté décousu vu qu'on y entend des titres de moult concerts accolés les uns aux autres par la magie du studio. Alors quand il s'agit de trouver un album "concert unique", un massif triomphe du trio canadien le plus culte et, donc, le plus sous-estimé du monde, on se dit que ce Rush in Rio de 2003, un évènement enregistré devant 40.000 personnes au stade Maracaña, fait idéalement l'affaire.
Et pourquoi donc vous demandez-vous sans doute ? Premièrement parce que c'est du vrai live, avec la crudité dans le son qui va avec, où un trio, dont on connaît la qualité instrumentale hors du commun, récite ses gammes et déroule les grands classiques de son répertoire. Ensuite parce que, triple cd de près de 3 heures !, il offre un excellent panorama de l'art du combo et prouve sa générosité pour un public qui n'en peut plus de lui crier son amour. Enfin parce que, s'il est vrai que l'aspect visuel des performances de Lee, Lifeson et Peart est extrêmement soigné et donc quasiment inséparable de l'idée qu'on se fait d'une performance de Rush (avec bien sûr le solo de batterie fantastique, présentement titré O Baterista), le son est suffisamment bon pour qu'on se laisse gagner par l'enfilade des perles. Et des perles il y en a ! De toutes les époques du groupe en plus !, depuis leur tout premier album (Working Man en version toutes guitares dehors, et Jimmy Page n'a qu'à bien se tenir !) à celui qui fait alors l'actualité (Vapor Trails avec One Little Victory, Ghost Rider et Secret Touch) en passant, évidemment par les incontournables (Tom Sawyer, YYZ, Closer to the Heart, 2112, La Villa Strangiato, The Spirit of Radio et de nombreux autres) ainsi que quelques repêchages impromptus qu'on a plaisir à entendre.
Des live de Rush, il y en a une tripotée, tous sont recommandables, celui-ci peut-être un peu plus que les autres parce qu'il démontre, en plus, l'universalité du groupe et son excellente tenue au poids des ans.

CD 1
1. Tom Sawyer 5:04
2. Distant Early Warning 4:50
3. New World Man 4:04
4. Roll the Bones 6:15
5. Earthshine 5:44
6. YYZ 4:56
7. The Pass 4:52
8. Bravado 6:19
9. The Big Money 6:03
10. The Trees 5:12
11. Freewill 5:48
12. Closer to the Heart 3:04
13. Natural Science 8:34

CD 2
1. One Little Victory 5:32
2. Driven 5:22
3. Ghost Rider 5:36
4. Secret Touch 7:00
5. Dreamline 5:10
6. Red Sector A 5:16
7. Leave That Thing Alone 4:59
8. O Baterista 8:54
9. Resist 4:23
10. 2112 Overture/The Temples of Syrinx 6:52

CD 3
1. Limelight 4:29
2. La Villa Strangiato 10:05
3. The Spirit of Radio 5:28
4. By-Tor & The Snow Dog 4:34
5. Cygnus X-1 3:12
6. Working Man 5:33
7. Between Sun & Moon 4:51
8. Vital Signs 4:58

Geddy Lee - Vocals, bass and acoustic guitars, synthesizers
Alex Lifeson - Electric and acoustic guitars, backing vocals
Neil Peart - Drums, percussion

RUSH

Le RéGioNaL De L'éTaPe
Satan Jokers "Trop Fou Pour Toi" (1984)
ou "Metal varié"

Quand une des valeurs montantes de la scène hard'n'heavy française de la première moitié des années 80 décide de se lâcher, ça donne Trop Fou Pour Toi, un album, leur second, aussi imprévisible que possible dans le petit monde des adorateurs cuir et clous.
Un an plus tôt, déjà avec le soutien de la major Phonogram, Satan Jokers a sorti une première galette remarquée, Les Fils du Metal, où leur amour pour Judas Priest et Iron Maiden s'apprêtait d'atours "camembert" tout à fait convaincants. Sur la lancée de ce premier long-jeu, ambitieux comme pas deux, les petits gars d'Île de France, les chouchous de Francis Zégut ce qui n'est pas rien, décident d'élargir le spectre de leur répertoire en visant un grand public qui n'a cure de leurs exactions électriques, fussent-elle poppisées à leur intention. De fait, en produisant des compositions commerciales comme le hard rock Fm accrocheur de Pas Fréquentables et Trop Fou Pour Toi, une chanson rock obsédée sexuelle comme Infidèle, et même une ballade qu'on peut qualifier de variété avec Par Habitude, Renaud Hantson & Cie s'aliènent leur fan-base sans pour autant trouver le sésame des charts. Heureusement, il reste d'excellents moments de heavy metal bien troussé pour contenter les masses chevelues à commencer par l'énergique speed-metal de (Bienvenue au) Sabbat, La Marche Hérétique et Envie de Toi et, bien sûr, du mid-tempo et paranoïaque Adrien (le sommet de l'album). Ca fait peu ? Avec en prime un Vices Privés jouant entre hard rock et new wave, c'est juste suffisant pour qu'on ne commence pas à envisager le bûcher pour ces affreux vendus. Factuellement, on constatera une production trop dotée en basse pour être équilibrée et, globalement, défaut souvent constaté dans les productions rock hexagonales d'alors, une propension à mettre la voix trop en avant accentuant ainsi le décalage par rapport aux groupes équivalents d'autres nationalités (qui, eux, ont le son qui va bien) et, franchement, handicapant aussi l'album et le groupe dans sa quête d'un succès plus large.
Reste qu'avec le recul, Trop Fou Pour Toi est un album démontrant qu'avec un peu plus de sous ou une délocalisation vers les studios d'ingénieurs du son plus compétents dans le genre, ces musiciens talentueux avaient le potentiel de devenir beaucoup plus qu'une énième déception d'une scène metal française en peine d'envol.

1. Pas fréquentables 3:26
2. (Bienvenue au) Sabbat 2:25
3. Adrien 3:37
4. Infidèle 4:31
5. La marche hérétique 3:52
6. Trop fou pour toi 4:09
7. Par habitude 5:08
8. Vices privés 3:41
9. Envie de toi 3:26
Bonus
(versions anglaises)
10. Not Respectable 3:32
11. Welcome to the Sabbath 2:23
12. Adrian 3:36
13. Unfaithful 4:32
14. The Heretic March 3:49
15. Too Crazy for You 4:17
16. Don't Let Darkness Fill My Days 5:04
17. Private Vices 3:36
18. I Want You Right Now 3:09

Renaud Hantson - Vocals, Drums 
Laurent Bernat - Bass 
Stéphane Bonneau - Guitars 
Pierre Guiraud - Vocals

SATAN JOKERS

1 commentaire:

  1. Salade de Fruits (3/5)

    No Doubt "Tragic Kingdom" (1995)
    - http://www84.zippyshare.com/v/i5zvYC6m/file.html

    Pearl Jam "Pearl Jam" (2006)
    - http://www84.zippyshare.com/v/77GEv9Ea/file.html

    Procol Harum "Exotic Birds and Fruits" (1974)
    - http://www84.zippyshare.com/v/uQ9JdCRg/file.html

    The Rolling Stones "Let It Bleed" (1969)
    - http://www84.zippyshare.com/v/feEMnqQG/file.html

    Rush "Rush in Rio" (2003)
    1 - http://www38.zippyshare.com/v/5iwSu6TA/file.html
    2 - http://www38.zippyshare.com/v/L9GTqJFJ/file.html
    3 - http://www38.zippyshare.com/v/i5fsVYWi/file.html

    Satan Jokers "Trop Fou Pour Toi" (1984)
    - http://www38.zippyshare.com/v/cfW2QVyP/file.html

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