dimanche 18 septembre 2016

L’Été Mange-Disques - 7 des Punks !


Pour la dernière de L’Été Mange-Disques, il est grand temps de se rappeler que l'automne n'est pas loin avec son cortège de putréfaction végétale, de liquéfaction céleste et de raréfaction du jour... Hé ouais ! Et quoi de mieux qu'une musique typiquement urbaine pour tout ce gris béton ? Alors c'est parti pour un théma Punk qui prend des libertés avec le genre mais colle toujours à l'esprit (j'espère)... Enjoie !

DiMaNCHe
The Velvet Underground "White Light/White Heat" (1968)
ou "Punk avant le Punk"

Au cas où on ne l'aurait pas compris avec leur premier album, White Light/White Heat nous rappelle que le Velvet Underground n'est pas un groupe de rigolos. Mais là où l'album à la banane nous berçait encore doucement de quelques délicates mélopées, le présent brûlot, nous lamine de son radicalisme sans compromis.
Out Nico et Andy Warhol, les ventes désastreuses de The Velvet Underground & Nico ont détérioré les rapports entre le groupe et leur mentor. Et puis après tout, White Light/White Heat, conçu à partir d'improvisations de tournée est leur album à eux, un animal dangereux, urgent comme les courtes sessions qui l'enfanteront : 2 jours !
Présentement, captés par Tom Wilson (qui a travaillé avec Sun Ra, les Animals d'Eric Burdon, Zappa et ses Mothers of Invention ou Bob Dylan), ils laissent libre cours à leurs pulsions électriques les plus ravageuses pour un résultat qui ne l'est pas moins. Parce qu'il faut d'abord dompter la bête pour ensuite vraiment l'apprécier. Parce que cette déconstruction de rock'n'roll post-moderne ne se livre pas facilement, plus beauté cachée que cover girl.
Pourtant, le morceau d'ouverture, qui donne son titre à l'album, ne paye pas de mine, petit rock'n'roll juste un peu "garageux" sur les bords mais finalement digne héritier d'un Jerry Lee Lewis ou d'un Chuck Berry. The Gift, errance improvisée et psychédélique, propose un Cale récitant un texte de Lou Reed sur une histoire d'amant destroy décidant de s'envoyer par la poste à sa bien aimée (Lou y es-tu ?), c'est aussi le début du grand largage d'amarres avec le commun de la pop musique et une exemplaire réussite d'avant-gardisme distrayant, bravo ! Au moins aussi étrange, Lady Godiva's Operation est une sorte de droning psyche pop post-apocalyptique avec Cale au chant et le groupe tournant sur le même thème ne s'autorisant que de rares variations, et c'est étrange et étrangement attirant même quand les voix se mélangent, la musique décline et la bizarrerie augment. Une drôle de chanson. Here She Comes Now c'est un peu la version garage, lo-fi du gentil Velvet Underground du premier album, sauf que le chant de Lou Reed, la souplesse instrumentale et l'ambiance beatnik électrique l'entraîne vers d'autres terres, et nous avec.
On sait que le groupe fut mécontent de I Heard Her Call My Name où il essayèrent, sans succès selon eux, de capturer l'énergie live du morceau. C'est pourtant un beau déluge électrique avec les badaboums primaires et énervés de Maureen Tucker et la voix et la guitare de Lou Reed en mode pas content, et ce ne sont pas les quelques chœurs qui viennent alléger l'ensemble... Une vraie furie ce titre ! Et puis vient le Gros Morceau, Sister Ray. 17 minutes captées live en studio en une seule et unique prise, qu'importent les maladresses et les fausses notes, un peu l'équivalent musical de l'écriture automatique chère à Kerouac, une folie ! Qui fonctionne parce qu'elle a la beauté de ces arts primitifs, parce qu'elle sait s'envoler en d'improbables crescendos, qui fonctionne aussi parce que le son du groupe y est si crument organique, y repousse, confond si radicalement les limites de la jam et du n'importe-quoi qu'on ne peut que fondre devant tant d'ingénuité et de cran. Marquant.
Et c'est fini. Et on en sort un peu rincé, parce que White Light/White Heat, ce n'est pas de l'easy listenning, mais définitivement content, certain d'avoir assisté à quelque chose d'unique, à une nouvelle définition, une nouvelle conception de la musique populaire pour jeunes gens de bon gout. Un quelque chose qui connaîtra des répliques, et des répliques (demandez voir au punks et à leurs descendants !), bref, important.
Deluxe Edition oblige, il y a du bonus à foison dans la présente édition, à commencer par deux outtakes des fameuses sessions, une version alternative de I Heard Her Call My Name et un inédit instrumental déjà croisé sur la compilation Another View (Guess I'm Falling in Love), toutes deux accessoires mais pas désagréable. On y retrouve aussi les extraits de deux sessions de février et mai 1968, les dernières de John Cale avec le VU, d'où ressortent Stéphanie Says et Temptation dans leurs mixes originaux et une early version vraiment inédite, la seule ici, de Beginning to See the Light de fort belle facture qui nous laisse songeur quand à ce que la suite de la carrière des new yorkais aurait pu donner avec leur ténébreux gallois.
Mais la fête n'est pas finie, loin de là, un live, enregistré le 30 avril 1967 au Gymnasium de New York, vient compléter la fête. Et quel live ! Déjà parce qu'il sonne diablement bien, mieux que tous les bootlegs et enregistrements plus ou moins officiels du Velvet Underground avec John Cale croisés de-ci de-là, ensuite parce que le groupe y délivre une prestation faite d'intensité et de talent à couper le souffle. C'est bien simple, à lui-seul, ce live justifie l'acquisition du coffret pourtant fort riche sinon avec, notamment, un texte fort intéressant narrant la genèse de l’œuvre.
White/Light White Heat était déjà un album dont, fondamentalement, aucun amateur de rock intelligent ne pouvait se passer, c'est encore plus vrai avec cette édition anniversaire totalement renversante.

CD 1
Stereo Version
1. White Light/White Heat 2:48
2. The Gift 8:20
3. Lady Godiva's Operation 4:57
4. Here She Comes Now 2:05
5. I Heard Her Call My Name 4:38
6. Sister Ray 17:32
Bonus
7. I Heard Her Call My Name (Alternate Take) 4:39
8. Guess I'm Falling In Love (Instrumental Version) 3:34
9. Temptation Inside Your Heart (Original Mix) 2:33
10. Stephanie Says (Original Mix) 2:50
11. Hey Mr. Rain (Version One) 4:40
12. Hey Mr. Rain (Version Two) 5:24
13. Beginning To See The Light (Previously Unreleased Early Version) 3:39

CD 2
Live At The Gymnasium, New York City, April 30, 1967
1.Booker T. 6:46
2. I'm Not A Young Man Anymore 6:17
3. Guess I'm Falling In Love 4:10
4. I'm Waiting For My Man 5:28
5. Run Run Run 6:58
6. Sister Ray 19:03
7. The Gift 10:25

John Cale - vocals, electric viola, organ, bass guitar, medical sound effects on "Lady Godiva's Operation"
Sterling Morrison - vocals, guitar, bass guitar, medical sound effects on "Lady Godiva's Operation"
Lou Reed - vocals, guitar, piano
Maureen Tucker - drums, percussion

THE VELVET UNDERGROUND

LuNDi
Eddie and the Hot Rods "Teenage Depression" (1976)
ou "Eddie sois chaud !"

C'est très simple, en fait. Eddie and the Hot Rods est le chaînon manquant entre le pub rock racé de Dr. Feelgood et les diatribes punks énervées des early Damned ou Clash,. Un sacré groupe avec un sacré premier album, aussi.
Vous aimez le rock'n'roll qui file à la vitesse d'un dragster ? Vous adorerez Teenage Depression. Parce qu'en 1976, alors que Londres ne fait que bruisser d'exactions primitives encore confinées au monde des clubs, Eddie and the Hot Rods, avec leur pêche d'enfer, leur pré-No Future déluge de rock, finalement très classique dans la facture, pub rock dirait-on, frappe fort. Parce qu'il n'y a ce supplément d'agressivité, cette urgence rythmique qui, évidemment !, rapproche la formation du futur phénomène punk anglais. D'ailleurs, en tournée nord-américaine avec les Ramones et les Talking Heads ou en tête d'affiche dans quelque improbable location (le groupe tourne alors intensément) , E&tHR sont souvent étiquetés "punk rock", et ne font pas pâle figure en ayant définitivement l'énergie à défaut du "fond de commerce". Au binaire sale, direct, agressif des Clash, Damned, Buzzcocks et autres Sex Pistols, ils anticipent par un rock'n'roll originel dopé à la frustration prolétarienne britannique de ces 70s déjà de crise.
Doté de huit originaux bien taillés et de trois reprises exemplaires (Show Me de Joe Tex, The Kids Are Alright des Who et le Shake de Sam Cooke), le Teenage Depression édition originale n'avait qu'un seul défaut, avec ses 31 minutes il obligeait à d'incessants déplacements vers la platine vinyle pour prolonger l'expérience de ce divin assaut d'électricité furieuse, cette glorieuse attaque de rock & roll brutalement jouissif. Un petit défaut donc, largement gommé sur ce remaster ô combien généreusement et qualitativement bonussé, particulièrement par une belle demie heure de live bien cru, bien suant, idéale occasion d'entendre, des Them à Bob Seger en passant par les Rolling Stones ou ? and the Mysterians et leur inusable 96 Tears, E&tHR replonger dans l'art délicat de la reprise où ils excellent.
Hélas... Trop énervés pour la génération d'avant, trop traditionalistes pour les crêtés à venir, Eddie and the Hot Rods, n'ayant gouté que fugitivement aux spotlights, seront vite emportés par la vague "no future" et sombreront dans un injuste anonymat. Injuste parce que, fines lames d'un rock & roll nerveux et finalement intemporel, ils méritaient tellement mieux que leur statut tout juste culte d'aujourd'hui qui ne suffit dignement pas. Sur la foi de cet impeccable Teenage Depression, c'est l'évidence.

1. Get Across to You 2:48
2. Why Can't It Be? 2:33
3. Show Me 2:03
4. All I Need Is Money 2:21
5. Double Checkin' Woman 2:29
6. The Kids Are Alright 2:40
7. Teenage Depression 2:59
8. Horseplay (Wearier of the Schmaltz) 2:22
9. Been So Long 3:22
10. Shake 1:30
11. On the Run 6:26
Bonus
12. Writing on the Wall 2:42
13. Cruisin (In the Lincoln) 3:33
14. Wooly Bully (Domingo Samudio) 2:37
15. Horseplay (Single Version) 2:24
16. 96 Tears (Live) 2:58
17. Get Out of Denver (Live) 3:51
18. Medley: Gloria / Satisfaction (Live) 5:24
19. On the Run (Live) 9:02
20. Hard Drivin Man (Live) 2:11
21. Horseplay (Live) 2:30
22. Double Checkin' Woman (Live) 2:37
23. All I Need Is Money (Live) 2:56

Barrie Masters - vocals
Paul Gray - bass, backing vocals
Steve Nicol - drums, backing vocals
Dave Higgs - guitar, backing vocals, piano on "Horseplay (Wearier Of The Schmaltz)"

EDDIE AND THE HOT RODS

MaRDi
Killing Joke "Killing Joke" (1980)
ou "Punk Industry"

Inquiétant, lourd, agressif, le premier album des Anglais de Killing Joke est un cri primal et une œuvre essentielle dans l'invention du post-punk.
Bien qu'on puisse assimiler Jaz Coleman & Cie à la queue de la comète punk d'Albion, leur musique va bien au-delà de celle de leurs devanciers. Là où des schémas empruntés au reggae, à la soul, au funk ou à l'electro formaient l'essentiel des groupes punks cherchant à se diversifier (Gang of Four, Ruts, Clash, Damned, etc.) Killing Joke ajoutait une saleté, une lourdeur, une urbanité qui les différenciait définitivement. Et une totale maîtrise de leur sujet pour couronner la réussite.
Cette musique n'est pas technique, les musiciens impliqués connaissaient probablement leurs limites et comment les retourner en forces. Pour le coup, cette relative rudesse donne à la musique des accents tribaux qu'on ne soupçonnerait pas dans ce genre de musique. Les rythmes sont souvent lents mais ne manquent jamais de dynamique grâce à des lignes de basse simples mais efficaces qui complètent à merveille la performance toute en lourdeur de Paul Ferguson à la batterie. La guitare, étrangement, semble comme reléguée au second plan, à un effet sonore certes de très bon gout mais auquel on pourrait aisément substituer un autre instrument.
Évidemment, parler de Killing Joke sans mentionner la voix écorchée vive de Jaz Coleman serait impensable. Tel qu'on le connait toujours aujourd'hui, Jaz livre une performance possédée. Juste ce qu'il fallait à cette musique pour réellement exister. Pour s'en convaincre, il suffit d'examiner l'instrumental de l'album. Pas désagréable au demeurant avec son côté dub-punk-discoïde, il n'est du niveau d'aucune autre composition présentée ici simplement parce que Jaz n'y est pas (enfin, il y est mais uniquement aux claviers) et que sa verve inimitable y manque cruellement.
Cerise sur le gâteau, le remaster est de grande qualité. Les basses et l'amplification n'y ont pas été trop boostées, défauts généralement constatées sur les remasters bâclés disponible sur le marché (et sur un trop grand nombre de sorties récentes mais c'est un autre débat..).
En résumé, en plus de n'avoir pas pris une ride plus de 30 ans après sa sortie, l'éponyme n°1 de Killing Joke (le groupe en sortira un second en 2003) est un album important dont les influences se retrouvent partout chez à peu près tout ce qui se rapporte au rock industriel, au rock gothique, au post-punk et à pas mal de formations de metal aussi.
Essentiel donc, tout simplement.

1. Requiem 3:45
2. Wardance 3:49
3. Tomorrow's World 5:31
4. Bloodsport 4:46
5. The Wait 3:45
6. Complications 3:08
7. $,O,36 6.52
8. Primitive 3:37
Bonus
9. Change 4:01
10. Requiem (Single Version) 3:47
11. Change (Dub) 4:00
12. Primitive (Rough Mix) 3:35
13. Bloodsport (Rough Mix) 4:50

Jaz Coleman – lead vocals, synthesizer, production
Kevin "Geordie" Walker – guitar, production
Martin "Youth" Glover – bass guitar, production
Paul Ferguson – drums, backing vocals, production

KILLING JOKE

MeRCReDi
Black Flag "Slip It In" (1984)
ou "Red Rage"

Indéniablement une des formations ayant le plus œuvré dans l'évolution du hardcore étatsunien vers une forme d'art, Black Flag sort alors son 4ème album, le troisième de 1984 aussi, c'est dire l'inspiration de Rollins, Ginn et Cie.
Mais aussi le peu de temps que prend un quatuor au moyens financiers limités pour enregistrer chacune de ses compulsives livraisons. Alors forcément, c'est cru, affreux, sale et méchant, sans le moindre compromis au amateurs de haute-fidélité et ça tombe bien, c'est comme ça que c'est bon.
D'autant que Black Flag a des choses à dire. C'est évident dans les paroles rageuses d'Henry Rollins, ça l'est autant dans le punk déstructuré, libéré fomenté par la formation, son leader/guitariste et principal compositeur, Greg Ginn, en tête. Mais avec tant d'empressement dans le façonnage de leur ex-novo hardcorum, et donc une prise de risque maximale, le risque est la sortie de route que n'évite pas toujours les californiens, et s'il y a une majorité de très bon sur ce Slip It In urgent où l'agression punkoïde se pare d'atours (free) jazzés et hard'n'bluesy via des parties de guitare de plus en plus osées sans y perdre une once de sa bileuse et originelle colère, il y a aussi des longueurs et des stridences dont l'utilité échappe, et une ou deux compositions en-deçà du niveau d'ensemble (Rat's Eyes, My Ghetto).
Rien de dramatique dans ce qui demeure une des plus belles livraisons de cette séminale formation et, par conséquent, un album important, presque essentiel, ce que sera In My Head, une petite année plus tard.

1. Slip It In 6:17
2. Black Coffee 4:53
3. Wound Up 4:17
4. Rat's Eyes 3:57
5. Obliteration 5:51
6. The Bars 4:20
7. My Ghetto 2:02
8. You're Not Evil 7:00

Henry Rollins - vocals
Greg Ginn - guitar, producer
Kira Roessler - bass, backing vocals
Bill Stevenson - drums, producer
&
Davo Claassen - backing vocals
Suzi Gardner - backing vocals
Chuck Dukowski - backing vocals

BLACK FLAG

JeuDi
One Last Wish "1986" (1986/99)
ou "Séminal DC Punk"

Comme son nom mais pas sa date de publication (1999) l'indique, cet unique opus des punk rockers de Washington DC a été enregistré en 1986.
Formé sur les cendres des légendaires Rites of Spring (3 des membres de OWL en furent), One Last Wish fut une brève aventure. Entre un premier show en août 86, ces sessions en novembre de la même année et un split qui les suivra de peu; le groupe n'aura vécu qu'à peine une demie année.
Chanceux que nous sommes, l'excellent label Dischord a publié ces bandes en 1999, tout le monde peut donc profiter pleinement de ce hardcore punk séminal.
Parce que One Last Wish, c'est quand même quelque chose ! Dégraissé à l'extrême, leur punk est vibrant, rapide, précis et toujours mélodique. Attention, pas comme du Bad Religion ou du (early) Green Day. Non, ce n'est pas du melodic punk mais bien du hardcore punk qui a su ne pas oublier la nécessaire harmonie dont il s'agit.
Je n'en dirais pas plus. Je vous laisse dénicher la bête pour l'écouter, juste récompense, potards à fond ! Enjoie !

1. Hide 2:12
2. Burning in the Undertow 2:08
3. Break to Broken 2:01
4. Friendship is Far 2:36
5. My Better Half 1:56
6. Loss Like A Seed 2:01
7. Three Unkind Silences 1:39
8. Shadow 1:50
9. Sleep of the Stage 1:35
10. One Last Wish 2:18
11. This Time 1:58
12. Home Is the Place 1:39

Brendan Canty: drums
Michael Hampton: guitar,vocals
Edward Janney: bass, vocals
Guy Picciotto: guitar, vocals

BRENDAN & GUY (dans Rites of Spring)

VeNDReDi
Les Shériff "La Saga des Sheriff" (2007)
ou "Pogo à Gogo !"

On les surnomme les Ramones de Montpellier, la réalité est évidemment un peu plus complexe que ça mais la description reste tout sauf erronée. Bienvenue dans le petit monde des Shériff !
...Et dans la double compilation récapitulative La Saga des Shériff, 39 morceaux où énergie punkoïde, bonne humeur communicative et innocence presque enfantine se marient pour le meilleur et pour le rire... Rien que ça !
Notez, la formule est d'une simplicité absolue : des riffs punks de base, un emballage rythmique le plus souvent pied au plancher, des paroles à la touchante naïveté, une voix itou, et des chœurs de soutien juste comme il faut. Il est évident que c'est de l'art avec un tout petit a mais quelle tenue, quelle fougue ! Parce que, dans leurs meilleurs moments, les Shériff étaient capables de tout emporter, comme tout ceux qui ont eu l'honneur et le privilège d'assister à leurs électriques prestations scéniques peuvent en témoigner. Et comme, même dans leurs pires, pas souvent donc, quand l'inspiration n'est pas au top, ils restent une des plus sympathiques formations de punk rock de chez nous on rejoint sans rechigner la pogo party.
Alors, les Ramones d'ici ? En vérité, pour influents et importants que furent les faux frères de la Grosse Pomme, je leur préfère le joyeux chahut de nos Shériff à nous qui, certes, ne figureront jamais dans les livres d'histoire de la musique mais savaient (savent, puisqu'ils ressortent de temps en temps de leur cave) faire bien, faire simple. Une totale absence de prétention qu'il fait bon entendre.
La Saga des Shériff ? Un "good deal", peut-être un peu long pour qu'on se le fade d'une traite, où figure bel et bien le meilleur de nos étoilés, formation essentielle de l'agitation binaire tricolore. Punk's not dead, comme dirait l'autre.

CD 1
1. La saga des sheriff 1:39
2. Ne fais pas cette tête là 3:03
3. Hissez le drapeau noir 2:50
4. Panik (à Daytona Beach) 2:04
5. Les deux doigts dans la prise 2:01
6. A coup de batte de base ball 2:17
7. Jouer avec le feu 2:52
8. Plus haut 2:19
9. Dollars 3:21
10. Mayonnaise à gogo 2:43
11. 3,2,1... zéro 2:17
12. Pourvu que ça dure 2:20
13. Bongo kid 1:58
14. Pendons les haut et court 2:37
15. Je veux savoir pourquoi 2:50
16. Ça sert à rien 2:50
17. De toutes les couleurs 3:19
18. Ne comptez pas sur moi 1:52
19. Pile ou face 2:45
20. Arrête d'aboyer 2:31

CD 2
1. Ça fait mal 2:53
2. A la poubelle 2:52
3. Pas le temps d'attendre 2:21
4. Non ! Non ! Non ! 1:12
5. Je ne suis pas menteur 2:49
6. Pas besoin d'un dessin 2:44
7. Y'a comme un problème 2:57
8. État végétal 2:24
9. Question de fun 1:42
10. Donne moi plus2:02
11. A la porte 2:58
12. Tant de temps 2:18
13. Marteaux piqueurs 3:08
14. Génération atomique 3:21
15. Pagaille générale 2:32
16. Que pasa ? 2:44
17. Le goût du sang 2:46
18. Pour le meilleur et pour le pire 3:27
19. Le mur du son 2:35

Michel Conegero - basse
Olivier Téna - chant
Frédéric Bessière - guitare
Fabrice Albert-Birot - guitare
Emmanuel Larnaud - batterie
(line-up sujet à caution)

LES SHERIFF (...ont vieilli)

SaMeDi
KEN Mode "Venerable" (2011)
ou "Kill Everyone Now!"

Avec un nom comme KEN mode (Kill Everyone Now), les canadiens ne mentent pas sur leurs intentions, Venerable, leur 3ème album propose bien ce hardcore barbare et métallisé, mais nettement plus original que la moyenne, qui en fera fuir plus d'un et en assourdira quelques autres de bonheur.
Plus original que la moyenne ? Il faut dire que le metalcore, ce petit cousin bâtard du thrash'n'death metal et du hardcore, est devenu le domaine d'un formatage si répandu, d'une banalité si presque totalement générale qu'il n'en faut pas tant pour s'extraire du lot des nez-de-bœufs peuplant son microcosme. Parce qu'en plus de suivre quelques codes du genre, KEN Mode y ajoute une rage plus explosive que la majorité, de penchants noise bienvenus, d'un groove sale et suant directement hérité du stoner le plus brutalement punkoïde, et d'une qualité compositionnelle permettant à la formation de livrer, malgré les supposées limitations du genre, un album varié, et imparfait mais ça fait partie de son chaotique charme.
Comme, en plus, Venerable est doté d'une production de Kurt Ballou (également à la slide sur un titre), toujours un bon signe, ça, et sonne donc du feu du diable, et a l'ultime élégance de ne pas s'éterniser (43 petites minutes sans temps mort et puis s'en va), il n'en faut pas plus pour le recommander encore un peu plus que les autres de leur "joli" catalogue. KEN Mode ? Une vraie bonne adresse pour la destruction tout en finesse de vos tympans !

1. Book of Muscle 3:28
2. Obeying the Iron Will... 4:26
3. Batholith 3:33
4. The Irate Jumbuck 7:26
5. A Wicked Pike 2:51
6. Flight of the Echo Hawk 3:39
7. Never Was 8:16
8. The Ugliest Happy You've Ever Seen 3:03
9. Terrify the Animals 2:58
10. Mako Shark 2:58

Jesse Matthewson - guitar, vocals
Shane Matthewson - drums
Chad Tremblay - bass, vocals
&
Kurt Ballou - slide guitar on "Terrify the Animals", production
Jahmeel Russell - composing on "Flight of the Echo Hawk"

KEN MODE

10 commentaires:

  1. L’Été Mange-Disques - 7 des Punks !

    The Velvet Underground "White Light/White Heat" (1968)
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    Eddie and the Hot Rods "Teenage Depression" (1976)
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    Killing Joke "Killing Joke" (1980)
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    Black Flag "Slip It In" (1984)
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    One Last Wish "1986" (1986/99)
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    Les Shériff "La Saga des Sheriff" (2007)
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    KEN Mode "Venerable" (2011)
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  2. T' avais raison j' en ai aucun (même le Velvet !!!)
    J' te prend les SHERIFF (j' pensais en avoir au moins un !!!)
    Le Velvet bien sure et je vais tenter le Eddie and the Hot Rods et le Killing Joke
    Merci

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  3. "Raw Power" aurait sans doute pu figurer dans cette sélection !
    J'ai vu le mot METAL… je charge donc KEN Mode que je ne connais pas du tout. En plus, la pochette est vraiment Metal !!!
    Le punk après la Prog, c'est pas ça qu'on appelle le grand écart ?!?!? ;-)

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    1. Y en a des tonnes qui auraient pu... C'est presque un choix au pif pour ne pas, pour une fois, faire dans le mille fois entendu.
      Tu me diras ce que tu as pensé de KEN Mode (un peu trop dur pour toi, à mon avis).
      Quand au grand écart... Comme il existe des ponts je dirais, pas si sûr ! ^_^

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    2. C'est un album que tu ramasses en pleine poire ! Soit tu crèves direct, soit tu fais face !!!
      Au premier abord, ça peut paraitre abrupt, mais on trouve quand même des morceaux plutôt bien construits et qui évoluent au fil des minutes.
      Finalement c'est beaucoup moins méchant qu'il n'y parait !

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    3. Finalement, tu es beaucoup plus brutal que je ne le pensais... ^_^

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  4. Après la musique prog et le punk, la suite logique serait une sélection de disques de chant grégorien !!!!!

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  5. Le punk n'est plus trop vendeur, dis donc...Une sélection très originale et atypique. On est loin de ta sélection prog où on avait les incontournables.
    Le velvet: oui, bon, pas l'album que j'écoute le plus (je dois l'écouter tous les 10 ans). J'ai écouté les bonus, mais je ne suis pas fan. Je reste indécrottable du live 1969.
    Eddie and the Hot Rods: je connais un album et c'est pas celui-là.

    Killing Joke: un album que j'aime beaucoup (et un groupe que j'apprécie particulièrement). Ta remasterisation est effectivement magnifique. A 2 morceaux près, un album parfait et puissant. Pour ce qui est des intrumentaux, c'est quand même le lot de beaucoup de morceaux que d'être un peu anecdotique dans les albums de rocks.

    Black Flag: je connais un peu le groupe (et plusieurs morceaux de cet album). Donc je l'ai pris. Un groupe à la musique vraiment intransigeante.

    One Last Wish et KEN Mode: jamais entendu parler!

    Les sheriffs: je crois que c'est l'un de mes premiers concerts, dans une salle pourrie où ça pogotait. Et j'avais malheureusement pas de rangers!

    Pour ce qui est de ta sélection prog:
    D'abord, cela m'a fait réecouter mon CD de Soft Machine. J'écoute plus volontiers les 2 premiers. Comme j'ai écouté pas mal de free jazz ces dernières années, j'ai vraiment redécouvert le disque. Vraiment splendide.
    Le Yes: je ne m'en rappelais plus trop. Bien meilleur que mon souvenir en tout cas. Je trouve que le son a bien vieilli et qu'iln'a pas ces petits travers prog qui me fatiquent parfois. Y a même une certaine concision d'écriture.

    VDG: en fait je le connaissais. Tu l'avais déjà proposé. Très bon.

    Tu m'as même fait reécouter le Caravan que j'avais aussi un peu oublié avec le temps.

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