samedi 13 mai 2017

N comme...

On a eu trop de "N" dernièrement, non, vous ne trouvez-pas ? Aussi a-je décidé de ne pas trop en proposer cette fois, sauf alphabétiquement puisque telle est la jeu de la série. Et à part ça ? Enjoie !

N comme...
NAZARETH "The Naz Box" (2011) 
Pas si Naz !

Et s'il était temps de réévaluer le statut de Nazareth, courageuse, terrienne et travailleuse formation de Hard Rock from Scotland à la belle consistance discographique ?
A l'instar d'Atomic Rooster, de Foghat, d'Uriah Heep, de Budgie (et j'en passe), Nazareth n'a que très épisodiquement connu le succès qu'il méritait et ne reste gravé dans l'inconscient collectif quasiment que pour sa power-ballad et mégatube, Love Hurts. Pourtant, comme le prouve ce généreux et bien foutu coffret, le répertoire de la formation mérite plus que l'anonymat où il se trouve plongé. Découpé en 3 parties (et quatre CDs), la sélection offre une introduction compréhensive et intelligemment agencée (même si incomplète vu l'impressionnante discographie de Nazareth).
Les deux premiers disques se concentrent sur la carrière studio de la formation. Aucun album n'ayant été remisé (sauf le très moyen The Fool Circle de 1981 et ce qui suit la date de parution du coffret, évidemment), on y entend l'évolution du groupe et son adaptation aux changements ébranlant la scène rock. Solides et inspirés dans les 70s, un peu moins intéressants dans les 80s (comme beaucoup de leurs collègues), remontant progressivement la pente depuis, ils finiront par retrouver des couleurs et sortir deux belles galettes dans ce nouveau millénium. Le troisième et la moitié du 4ème CDs sont constitués d'archives live de la BBC datant de 1972 à 1977 permettant d'apprécier le groupe au sommet de sa gloire scénique dans des captations de belle qualité. Et Comme il en faut toujours un peu dans ce genre d'exercice, quelques raretés viennent compléter la tracklist et sont autant de petits plus, pas forcément essentiels mais majoritairement bien sympathiques, que l'auditeur appréciera. Ajoutons que tous ces enregistrements ont été dûment remasterisés pour que la fête soit plus belle.
Alors évidemment, Nazareth n'a jamais rien révolutionné (ni prétendu le faire d'ailleurs) et certains titres ici présents sentent un peu la naphtaline, pas forcément les plus anciens d'ailleurs. Reste que cette formation, trop peu souvent évoquée, demeure une des rares à n'avoir jamais baissé la garde, rendu les armes, sûre qu'elle était de son destin. S'il en était besoin, ce coffret démontre qu'ils avaient bien raison.

CD 1
Studio 1971-1978
1. Dear John 3:47
2. Friends (B-side) 3:40
3. Woke U p This Morning 3:12
4. If You See My Baby (single) 3:00
5. Razamanaz 3:50
6. Bad Bad Boy 3:58
7. Broken Down Angel 3:45
8. Go Down Fighting 3:06
9. This Flight Tonight 3:24
10. Shanghai d in Shanghai 3:44
11. Loved and Lost 5:12
12. Hair of the Dog 4:11
13. Love Hurts 3:53
14. My White Bicycle 3:26
15. Vancouver Shakedown 4:05
16. I Want To Do Everything For You 4:19
17. Expect No Mercy 3:26
18. Place In Your Heart 3:00
19. New York Broken Toy 3:36
20. Star 4:54

CD 2
Studio 1977-2011
1. May The Sunshine (single mix) 3:31
2. Holiday 3:37
3. Hearts Grown Cold 4:14
4. Every Young Man s Dream 3:17
5. Crazy (A Suitable Case For Treatment) 3:25
6. Boys In the Band 3:05
7. Dream On 3:26
8. Whippin Boy 4:42
9. Where Are You Now 3:55
10. Sweetheart Tree 3:02
11. Cinema 4:43
12. Hit the Fan 3:37
13. Piece Of My Heart 4:26
14. Hire and Fire 5:12
15. Every Time It Rains 4:12
16. Cry Wolf 4:14
17. Cant' Shake Those Shakes 3:22
18. Light Comes Down 3:29
19. Day At the Beach 4:56
20. Big Dogz Gonna Howl 4:00

CD 3
1972-1976
1. Turn On Your Receiver (Bob Harris jingle) 1:11
BBC live tracks
2. Called Her Name 4:31
3. Country Girl 4:19
4. Black Hearted Woman 9:59
5. Goin Down 4:29
6. Alactaraz 4:56
7. Vigilante Man 4:51
8. Ruby Baby 4:41
9. Woke Up This Morning/Boogie 9:46
10. Changing Times 6:12
11. Honky Tonk Downstairs 4:07
12. What You Gonna Do About It 5:09
13. You Got Me Hummin 4:22
14. Guilty 4:14

CD 4
BBC live tracks
1. Telegram 5:59
2. Night Woman 7:32
3. Born To Love 4:35
4. Gone Dead Train 3:59
5. Kentucky Fried Blues 4:05
6. Teenage Nervous Breakdown 3:40
Previously unreleased tracks
7. Paper Sun 5:22
8. Storm Warning 3:48
9. Mexico (demo) 2:45
Outtakes from Sound Elixir
10. Laid To Wasted 3:42
11. Read the Book 3:22
12. SOS 4:11
Outtakes from Snakes N Ladders
13. Sunshine Of Your Love 4:41
14. See You See Me 4:35
15. Heatwave 2:32

Chant: Dan McCafferty (1968-2013)
Basse: Pete Agnew (1968-present)
Guitare: Manny Charlton (1968-1990), Zal Cleminson (1978-1980), Billy Rankin (1981-1983, 1990-1994), Jimmy Murrison (1994-present)
Batterie: Darrell Sweet (1968-1999; décédé), Lee Agnew (1999-present)
Claviers: John Locke (1980-1982; décédé), Ronnie Leahy (1994-2002)


N comme...
NEARLY GOD "Nearly God" (1996)
Down and Up

Nearly God est le second album qui ne veut pas dire son nom d'un ex-Massive Attack, Tricky, présentement à son plus étouffant, claustrophobe même. Et un sacré contre pied au Maxinquaye qui l'avait vu se faire un nom dans un trip-hop qui a le vent en poupe prouvant qu'Adrian Thaws, son vrai nom, a d'autres envies musicales et une autre ambition que d'être un artiste fédérateur, vendeur. Dans les faits, albums de démos selon son auteur et collection polyphonique passionnante pour l'auditeur, Nearly God n'est pas l'album le plus confortable qui soit. C'est évident dès un Tattoo qui, reprise ô combien ré-imaginée d'un titre de Siouxsie and the Banshees, sur le papier, réunit tous les prérequis du Trip-Hop, beat dub-voisin, cordes éthérées, voix parlée/rappée aucunement agressive, mais s'avère un étouffant petit machin qui vous prend aux tripes pour ne plus vous lâcher et établit, d'un même élan, la feuille de route d'un album tout sauf putassier. De fait, la suite est à l'avenant et dépasse même souvent ce coup de semonce originel particulièrement quand Tricky invite d'autres vocalistes à enrichir ses névroses (Björk et Terry Hall sur deux titres chacun, la bonne copine Martina Topley Bird sur quatre mais aussi Neneh Cherry et Alison Moyet sur une piste chacune).  Et donc, entre état de grâce maladif (Poems, Black Coffee, I Sing for You), ambiance ouvertement dépressives (I Be the Prophet) et éclairs de lumières salvateurs (un peu partout et c'est très bien comme ça) Tricky fait beaucoup plus que d'asseoir sa domination sur un genre, il s'ouvre à de nouveaux possibles et emmène avec lui un auditoire qui, up d'être tenu si down, se délecte d'un exercice d'équilibriste aussi savant que réussi. Nearly God ? C'est peut-être encore, 20 ans après sa surprenante apparition, le plus beau moment de la carrière d'un artiste qui n'en manque pourtant pas, et un opus chaudement recommandé donc, comme vous l'aurez compris.

1. Tattoo 5:31
2. Poems 6:54
3. Together Now 3:10
4. Keep Your Mouth Shut 6:02
5. I Be the Prophet 4:55
6. Make a Change 6:01
7. Black Coffee 4:50
8. Bubbles 3:26
9. I Sing for You 6:21
10. Yoga 4:33

Producer – Tricky
Vocals – Bjork (tracks: 4, 10), Martina Topley Bird (tracks: 2, 5, 7), Terry Hall (tracks: 2, 8), Tricky (tracks: 1 to 5, 7, 8, 10), Neneh Cherry (3), Alison Moyet (6), Cath Coffey (9), Dedi Madden (9)
Songwriting – Bjork (tracks: 4, 10), Terry Hall (tracks: 2, 8), Tricky (tracks: 2 to 6, 8 to 10)


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NELSON, OLIVER "The Blues and the Abstract Truth" (1961)
Elémentaire, mon cher Nelson !

La richesse du catalogue du légendaire label de jazz Impulse! n'est plus à démontrer. De Mingus à Pharoah Sanders, d'Archie Shepp aux Coltranes (Alice et John) et à tous ceux que j'oublie, tous ont contribué à faire de ce label une des sources favorites de l'amateur de jazz "qui cherche". Il est cependant un artiste, et un album, qu'on a trop souvent tendance à négliger: The Blues and the Abstract Truth du saxophoniste/arrangeur Oliver Nelson.
Et pourtant, quelle merveille d'album ! Et quel line-up aussi ! D'ailleurs, je vous laisse vous référer plus bas, les noms parlent d'eux-mêmes. Et donc, The Blues and the Abstract Truth, sorti chez Impulse! en 1961 et mis en son par un des producteurs maison, Creed Taylor est un gargantuesque festin !
Rien que de très normal vu le prestigieux casting, me direz-vous (ou pas d'ailleurs, vous faites ce que vous voulez, ça ne regarde que vous mais, pour l'exemple, faisons comme si vous me le disiez. Merci et désolé de ce long intermède...). Oui et non parce que, sans Mr. Oliver Nelson à la baguette, nous n'aurions probablement pas eu ce jazz ludique et échevelé qui sait onduler entre classicisme et fine expérimentation tout en restant admirablement mélodique.
Sachant que ces sessions sont, comme c'était presque toujours le cas à l'époque, du live en studio. On se doute alors que les arrangements, attribués au leader de la formation donc, ont dû être finement calibrés et que les répétitions, en vue de l'enregistrement, n'on pu être que studieuse.
Et je tire donc mon chapeau à Oliver Nelson, nom trop souvent et injustement confiné dans un semi-oubli ou dans un semi-culte (selon qu'on ait, ou pas déjà entendu son album culte), pour avoir réussi ici une œuvre de très haute tenue tout en demeurant étonnamment accessible.
C'est donc, à mon humble avis, un de ces albums essentiels à qui à encore du mal à franchir la limite entre ce que le jazz propose de plus mélodique et les répertoires, au hasard, d'Ornette Coleman ou de John Coltrane. Un pont vers un monde meilleur... Un immanquable !

1. Stolen Moments 8:46
2. Hoe-Down 4:43
3. Cascades 5:32
4. Yearnin' 6:24
5. Butch and Butch 4:35
6. Teenie's Blues 6:33

Oliver Nelson – alto saxophone, tenor saxophone
Eric Dolphy – flute, alto saxophone
George Barrow – baritone saxophone
Freddie Hubbard – trumpet
Bill Evans – piano
Paul Chambers – bass
Roy Haynes – drums


N comme...
NICKS, STEVIE "In your dreams" (2011)
Nicks en Rêve

Quand la moitié mâle d'Eurythmics s'occupe de la destiné de la voix de Fleetwood Mac deuxième période, ça donne In Your Dreams, septième album solo de Stevie Nicks, et c'est plutôt pas mal du tout.
Sans doute le fait que l'album sonne beaucoup comme du Fleetwood Mac avec Stevie, avec une chanson récupérée dans un lointain passé (Secret Love) et même la présence de Lindsey Buckingham sur une autre (Soldier's Angel), soit quelque part entre folk, pop et soft rock, contribue-t-il largement à sa réussite. Peut-être aussi parce que Dave Stewart a su parfaitement tisser une toile qui sied si bien à la personnalité vocale de la dame, et cosigner 7 des 13 compositions avec elle prouvant qu'il est, avant tout, un très apte caméléon musical en plus d'un excellent metteur en son. Surtout parce que l'ensemble, d'une rare cohérence est, donc, la plus proche version de son groupe historique de toute sa carrière solo, et coule comme un long et majestueux fleuve dans un paysage luxuriant, et conséquemment flatte l'oreille plus qu'aucune autre de ses apparitions solitaires.
Alors certes, les mauvais esprits iront taxer tout ceci d'hautement dérivatif (ce qui n'est pas tout à fait faux) mais, pour toutes ces raisons, si vous appréciez Stevie et Fleetwood Mac, il vous est recommandé de vous précipiter sur cet In Your Dreams qui porte si bien son titre et vous comblera... Au-delà de vos rêves les plus fous. En un mot comme en mille, une réussite.

1. Secret Love 3:15
2. For What It's Worth 4:32
3. In Your Dreams 3:58
4. Wide Sargasso Sea 5:36
5. New Orleans 5:34
6. Moonlight (A Vampire's Dream) 5:26
7. Annabel Lee 5:58
8. Soldier's Angel 5:16
9. Everybody Loves You 5:16
10. Ghosts Are Gone 6:06
11. You May Be The One 5:26
12. Italian Summer 4:38
13. Cheaper Than Free 3:38

Stevie Nicks - vocal, keyboards, percussion
David Stewart - guitar, production, vocals
Ned Douglas - keyboards and programming
Ricky Peterson, Mike Rojas - Hammond organ, piano
Zac Rae - Hammond organ
Mike Rowe - keyboards, Hammond organ
Glen Ballard - guitars, keyboards and piano
Lindsey Buckingham - guitars, vocal
Tom Bukovac, Rob Cavallo, Neale Heywood, Waddy Wachtel - guitars
Greg Leisz - mandolin
Mike Campbell - electric, acoustic and lap steel guitars, bass, keyboards, drums, percussion
Mike Bradford, Simon Smith, Michael Rhodes - bass
Al Ortiz - electric, acoustic and bass guitars
Chad Cromwell, Steve Ferrone, Mick Fleetwood, Blair Sinta - drums
Scott Campbell - drum programming and additional percussion
Lenny Castro, Mike Fasano - percussion
Sharon Celani, Lori Nicks - backing vocals
Ann Marie Calhoun, Torrey DeVitto - violins


N comme...
NIRVANA "Bleach" (1989)
Au commencement...

Si Nevermind sera l'explosion commerciale et l'affirmation d'une nouvelle scène destinée à "tuer" ces années 80 sur-gonflées au fric et à la frime, c'est bel et bien avec Bleach, sur le label chez qui tout commença, Sub Pop, que la toute la première banderille est plantée, peut-être la toute meilleure création du Nirvana de Kurt Cobain... Parce que si Nevermind est l'impressionnante machine à charts que nous connaissons, un album qui doit beaucoup à la cohérence que lui a insufflé son producteur, le futur Garbage Butch Vig, c'est bien sur Bleach que toute la sève, toute la substance d'un trio revenant aux fondamentaux d'un (punk) rock qu'on a trop domestiqué et qui retrouve, de fait, toutes les griffes nécessaires à une juste excitation post-adolescente, mais pas illettrée pour autant. Parce qu'il est indéniable que ces trois-là, leur leader et principal compositeur en particulier, Kurt Cobain bien sûr, on une vraie culture de la musique qu'ils revisitent, une musique qui a beaucoup à voir avec certains Stooges, certains MC5 et même, moins loin d'eux que ça, d'Hüsker Dü et de Sonic Youth. Et donc présentement, sans Dave Grohl qui arrivera plus tard, sous la direction du légendaire Jack Endino, Nirvana balance sa première salve de bombes électriques avec, en ouverture typique (tout Nirvana y est ou presque) un Blew triste et colérique particulièrement bien senti bientôt suivi d'un Floyd the Barber qui doit beaucoup aux Melvins (une influence assumée de Kurt), d'un About a Girl qui montre que ces gars-là s'y entendent aussi pour pondre de la petite chanson pop désabusée, d'une reprise de Shocking Blue énergétiquement exécutée (l'orientalisant Love Buzz), d'un Negative Creep hautement colérique et du coup très impressionnant de rageuse dépression, d'un Sifting rampant, lourd et menaçant, ou d'un Big Cheese, seule composition partagée par Cobain avec son bassiste, Krist Novolesic, bruyant, maladif et pourtant distrayant... Et le reste n'est pas non plus, aussi ! Parce qu'il est indiscipliné, cru, direct, et d'une sincérité qu'il est impossible de contester, parce qu'il n'est pas de ceux qui brossent l'auditeur dans le sens du poil mais pas plus de ceux qui le violentent avec un plaisir sadique, parce qu'il est un des détonateurs d'une résurgence rock primale nécessaire, Bleach est un immanquable, tout simplement.

1. Blew 2:55
2. Floyd the Barber 2:18
3. About a Girl 2:48
4. School 2:42
5. Love Buzz 3:35
6. Paper Cuts 4:06
7. Negative Creep 2:56
8. Scoff 4:10
9. Swap Meet 3:03
10. Mr. Moustache 3:24
11. Sifting 5:22
12. Big Cheese 3:42
13. Downer 1:43

Kurt Cobain - vocals, guitar (20/02/1967-05/04/1994)
Krist Novoselic - bass
Chad Channing - drums
&
Dale Crover - drums on "Floyd the Barber", "Paper Cuts", and "Downer"


N comme...
NLF3 TRIO "Music For 'Que Viva Mexico!'" (2006)
Futur antérieur

C'est sur les cendres des excellents Prohibition (écoutez donc 14 Ups and Downs de 1998 si vous ne me croyez pas), avec seulement un membre évanoui dans la nature, Quentin Rollet, que se forme ce NLF3 Trio (ou NLF3 tout court) groupe de musique expérimentale accessible, entre post rock et musiques électroniques, qui tente sur son troisième long-jeu le pari de créer une nouvelle bande son au méconnu et inachevé Que Viva Mexico! (dont une version sortira finalement en 1979) de Sergueï Eisenstein, un triomphe ceci dit en passant.
Concrètement, le projet remonte à 2004 quand, à l'initiative de la Fondation Cartier qui commissionna le projet, eut lieu une série de ciné-concerts où le trio interpréta sa musique sur les images d'un maître russe, le Cuirassé Potemkine c'est lui !, parti tester ses capacités à Hollywood. Musicalement, il y a l'évidente influence du légendaire Ennio Morricone (influence d'ailleurs totalement assumée par le groupe) mais aussi celles du jazz ou de l'ambient sans que ça n'en soit jamais vraiment. A partir de là, comme c'est d'ailleurs toujours le cas des musiques de films, on peut légitimement se poser la question de savoir si la musique, conçue comme une illustration sonore d'images absentes de la version audio peut se suffire à elle-même. Présentement, la réponse est un franc et massif oui. Franc et massif parce que la musique du trio, expressive autant qu'expressionniste, sait véhiculer de belles émotions à l'auditeur même privée de ses images qui bougent. Il n'y a pourtant rien de fondamentalement nouveau dans le cocktail rétro-moderniste élaboré par le trio, de petites mélodies entêtantes, d'autres plus éthérées, une instrumentation navigant entre les époques, les continents aussi (il y a forcément quelques échos latinos dans cette musique, vu le thème impossible de faire autrement) le tout passé au filtre post-rockant de musiciens aussi polyvalents que doués, pas exactement des prodiges de technique (quoique...) mais sachant texturer leur musique de moult instruments donnant une ampleur, une richesse assez inouïe à leur création.
Le mieux sera évidemment, parce que ce genre de musique se vit plus qu'elle ne se décrit, de se confronter à la chose et d'ainsi apprécier le talent de messieurs Laureau frères et Morillon parce que NLF3 est un secret trop bien gardé qu'on n'a de cesse de recommander aux amateurs de musique instrumentale de qualité très supérieure.

1. Tema principal 3:30
2. Prologo (el entierro del trabajador) 3:06
3. Sandunga 2:34
4. La boda 2:54
5. Abundio y concepcion 2:28
6. Las campanas 3:34
7. La fiesta terrible 4:38
8. La corrida 4:23
9. Bourgeoisie 1:00
10. Maguey 3:26
11. Adversidad 2:49
12. Tension en la camara lenta 3:15
13. Martires en la tierra 6:15
14. La soldadera 2:02
15. Epilogo 4:46

Nicolas Laureau - Fender Rhodes, guitars, synthesizers, glokenspiel, piano, microkorg, Theremin, melodica, dulcimer, bows, violin, ukulele
Fabrice Laureau - bass, voice, percussion, microkorg, casiotone, ukulele, guitars, drum machine
Ludovic Morillon - acoustic guitar, drums, bontempi, percussion


N comme...
NO DOUBT "Tragic Kingdom" (1995)
Le ver est dans le fruit

Y en a qui vous diront que c'est de la musique pour adolescents à l'esgourde encore mal dégrossie ou, pire, pour adolescentes en recherche d'un illusoire modèle en la personne de la charmante Gwen Stefani, Tragic Kingdom, premier album chez une major des ska-punk-poppeux de No Doubt est, avant tout, une galette fraiche et dynamique, efficace et distrayante comme on en a, plus souvent qu'on le croit, besoin.
Enfin, ça c'est si on se contente du son parce que, comme l'exprime la pochette, le ver est souvent dans le fruit et les thèmes abordés un peu moins légers que ne le laisserait paraître la sautillante décharge mélodique. Concrètement, c'est 3ème album du groupe, celui où, avec un peu de compromission radiophonique, il booste son ska-punk d'atmosphères pop et new-waveuse qui lui vont parfaitement au teint. C'est aussi un album riche en tubes (Just a Girl pour la bonne humeur, Don't Speak pour le cœur brisé, Spiderwebs pour danser Jamaica style ou presque, Excuse Me Mr. pour un pogo soft) entourés d'excellentes chansons (le groovy Different People, le classic rock The Climb, le ska-punk entraînant Sixteen, ou le ska-rock qui le suit immédiatement, Sunday Morning, et même un discoïde You Can Do It taillé pour le dance-floor) qui donnent, au final, une tracklist d'une rare consistance. Evidemment, la star incontestable de la galette est Gwen Stefani et sa voix immédiatement reconnaissable mais, vraiment, la partie offerte par des musiciens talentueux mérite d'être explorée avec un peu plus d'attention que pour la moyenne des albums du genre.
Et dire que l'album a 20 ans, et pas une ride ! On appelle ça un classique, non ? Alors laissez vos préjugés de côté et plongez dans la musique d'un No Doubt sachant faire dans le festif sans perdre toute substance.

1. Spiderwebs 4:28
2. Excuse Me Mr. 3:04
3. Just a Girl 3:29
4. Happy Now? 3:43
5. Different People 4:34
6. Hey You! 3:34
7. The Climb 6:37
8. Sixteen 3:21
9. Sunday Morning 4:33
10. Don't Speak 4:23
11. You Can Do It 4:13
12. World Go 'Round 4:09
13. End It on This 3:45
14. Tragic Kingdom 5:31

Gwen Stefani – vocals
Tom Dumont – guitar
Tony Kanal – bass
Adrian Young – drums, percussion
Eric Stefani – keyboards, piano
Phil Jordan – trumpet
&
Bill Bergman – saxophone (11, 12)
Gerard Boisse – saxophone (5, 7, 14)
Stephen Bradley – keyboards, trumpet
Aloke Dasgupta – sitar (6)
Melissa Hasin – cello (8, 10)
Nick Lane – trombone (11, 12)
Les Lovitt – trumpet (11, 12)
Gabrial McNair – additional percussion, trombone
Stephen Perkins – steel drums (1)
Greg Smith – baritone saxophone (11, 12)
Matthew Wilder – additional keyboards (3, 6)


4 commentaires:

  1. N comme...

    NAZARETH "The Naz Box" (2011)
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    2 - http://www62.zippyshare.com/v/OTgrI1JV/file.html
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    4 - http://www62.zippyshare.com/v/pRgOSGm6/file.html

    NEARLY GOD "Nearly God" (1996)
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    NELSON, OLIVER "The Blues and the Abstract Truth" (1961)
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    NICKS, STEVIE "In your dreams" (2011)
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    NIRVANA "Bleach" (1989)
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    NLF3 TRIO "Music For 'Que Viva Mexico!'" (2006)
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    NO DOUBT "Tragic Kingdom" (1995)
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  2. Aaah, Nazareth ! Aaaaaaaaaaah, Stevie Nicks !!!

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  3. Tiens je suis comme KM, Nazareth c'est ma jeunesse tout comme Stevie et la superbe chanson "Everybody Loves You" excelleNNNNt

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  4. Comme toujours, choix hétéroclite et judicieux. Nazareth est toujours le bienvenu (même avec la naphtaline) et Stevie, la fille et la voix, ça reste la classe. Manque peut-être un petit Nada Surf ?
    Gil

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