lundi 19 juin 2017

R comme...

Oh! le con, il a sauté le Q ! C'est ce que certains s'écrieront probablement en découvrant la sélection de retour post-congés du Zornophage dans une série alphabétique jusqu'alors strictement ordonnée et séquentielle. Mais ne vous inquiétez pas, le Q, c'est important, il viendra ! Et donc au R, un consonne triplée en colère (Grrr!) et donc, logiquement, représentant quelques beaux excités heureusement tempérés par quelques artistes plus fins. Mais que des classiques et donc, pour ceux qui seraient passés à côté d'un d'iceux, un choix sans le moindre risque ! Enjoie !

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RAMONES "Ramones" (1976)
Faux Frères, Vrais Punks

Un album enregistré à l'ancienne pour un groupe qui amorce une révolution dans le monde de la musique ? C'est l'éponyme des Ramones, un album qui inscrit le punk rock dans les annales. Bon, pour le coup, je vais faire comme les Ramones et filer droit au but car, enfin, quoi de plus bêta que les trois accords, la rythmique frénétique et simplette et ce chant qui a l'air de ne pas vraiment y être mais finalement si (c'est tout le charme de Joey que de ne pas être un vocaliste punk lambda) ? Hein ? Ben rien. Sauf que réussir ce machin là, dès le supra-accrocheur Blitzkrieg Bop, c'est pas si simple, c'est même en vérité très compliqué. Alors, à l'image de nos Shériffs à nous (qui leur doivent beaucoup mais le font tellement bien !), c'est dans un innocence, une naïveté inattendue que réside tout l'irrésistible succès de ces faux frères fameux. On se dit même que les early-Beatles ne sont parfois pas bien loin (I Wanna Be Your Boyfriend) sauf que l'agression électrique et la punkitude (dont il sont quand même un peu les inventeurs) ressurgit bientôt (Now I Wanna Sniff Some Glue) et ça fait un bien fou ! Parce que, souvenez-vous, en 1976 ce sont les dinosaures du prog rock et du heavy metal/hard rock qui domine le bal et que souvent ces messieurs, tout pétris de leur autosuffisance, ont des tendances à l'excès d'ambition. Et donc ça fait du bien d'entendre du rock qui sent la graisse de mob, le cuir rapé et la bière tiède, de la musique qu'on se dit qu'on pourra jouer aussi avec les potes (on ne pourra pas en fait, voir plus haut). 14 titres bien crus (et d'ailleurs crument enregistrés) plus loin, rallongés par des bonus, des démos, dans le remaster, qu'a-t-on ? Une bouffée d'air frais, de bonne chansons à reprendre en chœur sans trop se poser de question. Du punk rock tel que les anglais en feront bientôt mais ça c'est une autre histoire qui ne doit pas vous dévoyer de ce péché originel chaudement recommandé.

1. Blitzkrieg Bop 2:12
2. Beat on the Brat 2:30
3. Judy Is a Punk 1:30
4. I Wanna Be Your Boyfriend 2:24
5. Chain Saw 1:55
6. Now I Wanna Sniff Some Glue 1:34
7. I Don't Wanna Go Down to the Basement 2:35
8. Loudmouth 2:14
9. Havana Affair 2:00
10. Listen to My Heart 1:56
11. 53rd & 3rd 2:19
12. Let's Dance 1:51
13. I Don't Wanna Walk Around with You 1:43
14. Today Your Love, Tomorrow the World 2:09
Bonus
15. I Wanna Be Your Boyfriend (demo) 3:02
16. Judy Is a Punk (demo) 1:36
17. I Don't Care (demo) 1:55
18. I Can't Be (demo) 1:56
19. Now I Wanna Sniff Some Glue (demo) 1:42
20. I Don't Wanna Be Learned/I Don't Wanna Be Tamed (demo) 1:05
21. You Should Never Have Opened That Door (demo) 1:54
22. Blitzkrieg Bop (single version) 2:12

Joey Ramone – lead vocals
Johnny Ramone – lead guitar
Dee Dee Ramone – bass guitar, backing vocals, co-lead vocals in "53rd & 3rd"
Tommy Ramone – drums


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RAVEN "Nothing Exceeds Like Excess" (1988)
Brit Assault

Ils sont anglais, ils sont trois, ils aiment le rock qui va à 200 à l'heure, et arrache tout, construit sur des riffs péri-métalliques qui sont un bon carburant... Et non, ce n'est pas de Motörhead dont il s'agit mais bel et bien de Raven, le groupe des autres frères Gallagher (ceux-ci même qu'on ne doit pas confondre avec les deux têtes de c... au nom de boisson fruitée). Comment-ça vous ne connaissez pas Raven ? Pourtant, depuis les débuts des années 80, les deux frangins et leur batteur d'élection du moment (y aura du mouvement avant l'arrivée de Joe Hasselvander), membres, et pas des moindres, de la New Wave of British Heavy Metal, ont imposé leur vision "toute nuancée" d'un rock'n'roll barbare et réjouissant ! Alors, oui, il y a bien eu, 3 petites années avant l'album qui nous intéresse, une tentative, une tentation de quelque chose de plus commercial (The Pack Is Back, un vrai flop mais pas un si mauvais album), c'est bien tout ce qu'on peut reprocher à une formation sinon restée fidèle à une approche testostéronée et sans concession de la chose hard'n'heavy. D'ailleurs, quand sort en 1988 Nothing Exceeds Like Excess, ils ont déjà rectifié le tir sur un "poétique et finaud" Life's a Bitch, écartant le faux-pas précité et ramenant leur power-trio dans un registre qui lui sied bien mieux, et rassuré ce faisant ceux qui pensaient les avoir perdu. Cette seconde salve de relance arrive donc sans qu'on ne doute un seul instant de son contenu, reste à juger de sa qualité. Et là, c'est un vrai "ouf" de soulagement parce que l'essai du précédent (vraiment bon sans être tout à fait exceptionnel) est plus que transformé sur ce qui demeure une des plus belles galettes de la formation, un machin lourd, rapide, agressif, porté par la voix de sirène d'alarme de John (également bassiste), les guitares en fusion de Mark (riffs efficaces, soli inspirés), et la batterie de Joe (à la Phil "Animal" Taylor, la double grosse caisse en sus). Et des compos qui font mouche, toutes !, en ne cherchant surtout pas à se compliquer la tâche ou à innover. Le tout servi par une production mettant parfaitement en valeur la belle, l'énorme énergie du combo. Culte dans la scène, le vrai succès leur échappant systématiquement, inoxydables puisque toujours en activité (avec le même line-up depuis cet album, justement), Raven est une force à réévaluer, un groupe généralement seulement connu pour son grand classique (All for One) mais dont la majeure partie de la discographie en impose. De la seconde division ? Il en faut, et celle-ci a tout d'une grande. Laissez vous donc tenter par ces "Brits on speed" et plus particulièrement par leur cru 1988, vous ne le regretterez pas !

1. Behemoth 1:05
2. Die for Allah 4:58
3. Gimme a Break 3:19
4. Into the Jaws of Death 6:08
5. In the Name of Our Lord 3:46
6. Stick It 3:10
7. Lay Down the Law 4:45
8. You Gotta Screw Loose 4:22
9. Thunderlord 4:30
10. The King 4:25
11. Hard as Nails 5:06
12. Kick Your Ass 3:18
Bonus
13. Lay Down the Law (live bootleg)

John Gallagher - bass, vocals
Mark Gallagher - guitar, backing vocals
Joe Hasselvander - drums, backing vocals


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REFUSED "The Shape of Punk to Come" (1998)
HardCore et Encore

Si je ne devais garder qu'un album de hardcore ? The Shape of Punk to Come de Refused, évidemment !, parce qu'il a tout cet album : de l'agression intelligente, de la prospection musicale, de la grâce mélodique (et oui !), de l'humour aussi... Et pourtant, en détournant le titre d'un légendaire album d'Ornette Coleman, les suédois avait mis la barre haut, très haut.
Ce qui est encore plus fou c'est que rien, à priori, ne laissait présager ce bond en avant, cette révolution sonique, le groupe n'ayant, précédemment, pas exactement brillé pour son immense originalité. Evidemment, Songs to Fan the Flames of Discontent, deux ans plus tôt, avait épaté pour son approche passionné, sa puissance hors-norme mais pas vraiment pour son unicité, un excellent album oui, un album d'exception non. Et donc, voici The Shape of Punk to Come, un opus où la liberté créatrice va de pair avec l'excellence compositionnelle. Bien-sûr, il y a le single, l'impeccable et implacable New Noise et ses bienvenus ajouts électroniques venus doper une composition à la fois accrocheuse et agressive, un triomphe. Mais c'est loin d'être tout Refused se laissant aller à toutes ses envies, toutes ses extravagances comme sur un Worms of the Senses/Faculties of the Skull et un Protest Song '68 où les 5 soufflent alternativement le chaud et le froid, un Liberation Frequency ou un Summerholidays Vs. Punkroutine aux allures presque pop et pourtant toujours furieusement harcore, un Tannhäuser/Derivé où, avec le concours d'un violoncelle, ces garçons pas comme les autres plongent dans l'art-punk tendance post-rock avec une classe et un talent qui laissent bouche bée, ou encore un The Apollo Programme Was a Hoax aux allures slo-core inattendues. Le reste de la galette, plus classiquement "core" n'est pas pour autant à négliger tant le groupe, sans avoir l'air d'y toucher, à créé un hybride où leur genre originel est bel et bien présent mais surtout comme carburant pour des ambitions artistiques réalistes et réussies. En un mot comme en mille ? Une Rolls cet album !
L'édition Deluxe, recommandée si vous n'avez pas encore cet indispensable, propose en bonus une captation de belle qualité enregistrée lors d'un festival en leur mère patrie en avril 1998. Une excellente façon non seulement de prolonger l'expérience mais aussi de découvrir ce que le groupe fit avant via quelques extraits de ses deux précédents opus et un documentaire sur le parcours de ces gars hors du commun.
Aux dernières nouvelles, après quelques concerts de reformation vendus comme exceptionnels, Refused sera bel et bien de retour au début de l'été avec son, seulement, 4ème album, Freedom. Dire qu'on attend beaucoup de cette réapparition discgraphique 17 ans après tient indéniablement de l'euphémisme. En attendant, vous pouvez vous plonger dans ce passionnant Shape of Punk to Come qui n'a non seulement pas pris une ride mais demeure à l'avant-garde d'un genre, le hardcore, ou les misfits de leur sorte ne sont pas légion. En un mot ? Obligatoire !

CD 1 - Album
1. Worms of the Senses/Faculties of the Skull 7:05
2. Liberation Frequency 4:08
3. The Deadly Rhythm 3:34
4. Summerholidays vs. Punkroutine 4:01
5. Bruitist Pome #5 1:25
6. New Noise 5:08
7. The Refused Party Program 2:38
8. Protest Song '68 4:32
9. Refused Are Fuckin Dead 5:08
10. The Shape of Punk to Come 5:06
11. Tannhäuser/Derivè 8:07
12. The Apollo Programme Was a Hoax 4:13

CD 2 - Bonus
Live at Umeå Open festival (April 3, 1998)
1. The Shape of Punk to Come 4:38
2. The Refused Party Program 1:28
3. Circle Pit 2:48
4. Worms of the Senses/Faculties of the Skull 5:31
5. Hook, Line and Sinker 2:51
6. Summerholidays vs. Punkroutine 3:54
7. Rather Be Dead 3:42
8. Burn It 2:33
9. The Deadly Rhythm 4:05
10. Coup d'Ètat 5:10
11. New Noise 4:48
12. Tannhäuser 7:30

Dennis Lyxzén – vocals
Kristofer Steen – guitars, drums
Jon Brännström – guitars, samples, programming, synthesizers
David Sandström – drums, melodica
Magnus Björklund – bass guitar, cello
&
Torbjörn Näsbom – violin
Jakob Munck – upright bass
Pelle Henricsson – tambourine


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RENAISSANCE "Turn of the Cards" (1974)
Symphowoman

Un peu de douceur dans un monde de brutes, ça a toujours été le programme du Renaissance d'Annie Haslam, formation de rock progressif symphonique d'autant plus mélodique qu'il a le rare avantage d'être une des seules formations des septantes à posséder une vocaliste féminine en lieu et place de l'hurluberlu de service habituel de la formule (qu'on apprécie mais ça fait du bien de changer, parfois).
Il n'en est pas autrement sur Turn of the Cards, leur cinquième album qui, sur les talons d'un Ashes Are Burning déjà glorieusement réussi, creuse le sillon d'une musique ayant la beauté comme valeur cardinale. Il faut dire qu'avec dans leur arsenal la voix angélique d'Annie, ils auraient eu tort de se priver, les londoniens. Dans les faits, c'est avec une formation enfin stabilisée, avec le retour du guitariste Michael Dunford en temps que membre à part entière quand il n'en était plus que le compositeur et un instrumentiste à temps partiel (drôle de formule...), que Renaissance aborde la création d'un opus qui comptera dans leur histoire. Et donc, toujours avec les paroles de Betty Thatcher (ça date depuis Prologue et le groupe en est ravi), on retrouve ces précieux et délicats arpèges, ces pianos d'obédience classique si imposants, ces claviers orchestraux tissant d'excellents climats, ces rythmes qui, contrairement à ceux de leurs condisciples (de Yes à Genesis en passant par Camel), n'heurtent pas le flow des mélodies, et évidemment la voix de la dame Haslam, cerise de choix sur la pâtisserie fine. En chansons, six d'icelles, ça va de l'épique progressif symphonique de Running Hard, Things I Don't Understand et Mother Russia qui, toutes d'excellentes pièces, démontrent qu'on a pas besoin de faire crier les guitares pour pondre une pièce complexe, multiple et dynamique, et encore moins trois ! Ajoutez trois jolies ballades, l'une aux accents folk (I Think of You), les autres orchestrales (Black Flame et Cold Is Being) qui, toutes réussies, offrent de bienvenus pauses dans le déluge néo-classique de leurs voisines complètant ainsi à merveille ce qu'il est convenu de considérer une collection sans la moindre faille.
Certains vous conseillerons Ashes Are Burning, d'autres Scheherazade and Other Stories, tous deux d'excellents albums, ne le nions pas, mon choix d'introduction à l'excellent Renaissance et son rock progressif symphonique d'exception restera ce Turn of the Cards si bien équilibré, si totalement abouti qu'il sera difficile de lui résister.

1. Running Hard 9:36
2. I Think of You 3:08
3. Things I Don't Understand 9:28
4. Black Flame 6:25
5. Cold Is Being 3:02
6. Mother Russia 9:18

Annie Haslam – lead and backing vocals
Michael Dunford – acoustic guitar, backing vocals
Jon Camp – bass, backing vocals
John Tout – keyboards, backing vocals
Terence Sullivan – drums, backing vocals, percussion
&
Jimmy Horowitz – orchestral arrangements


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ROXY MUSIC "For Your Pleasure" (1972)
Rien que du plaisir !

C'est pas parce qu'on est glam qu'on doit faire dans le bêta, c'est pas parce qu'on a la classe qu'on peut faire dans le facile, c'est ce qu'a magnifiquement compris Roxy Music pour son deuxième et ultime album avec celui qui n'aura, ensuite, de cesse de leur manquer, Brian Eno.
En l'espèce, l'espace de deux albums du début des années 70, le présent et l'éponyme qui le précède, Roxy Music invente sa propre niche, Art Glam qu'on pourrait l'appeler. Parce qu'on ne peut pas nier qu'avec Brian Eno en influence décisive sur la tendance, ces chansons diablement accrocheuses (Do the Strand, Editions of You, Grey Lagoons) ou simplement belles (le reste de l'album, plus modéré, plus atmosphérique, plus exploratoire aussi) si elle sont indéniablement portée par la gouaille de dandy post-moderne de Bryan Ferry, bénéficient largement des expérimentations riches et texturantes et les arrangements amoureusement concocté par le futur démissionnaire. Ici, Roxy Music est déjà sexy et classieux, ici, Roxy Music est, en plus !, un foutu sacré bon groupe de rock prospectif, qu'on n'osera pas qualifier de progressif même s'il y a de ça...
Après ? Rien ne sera plus jamais comme avant. Jamais plus Roxy Music ne sera aussi libre, aussi gracieusement épris de chansons aussi étranges que réussies. Ha, l'Art Glam, c'était bien...

1. Do the Strand 4:04
2. Beauty Queen 4:41
3. Strictly Confidential 3:48
4. Editions of You 3:51
5. In Every Dream Home a Heartache 5:29
6. The Bogus Man 9:20
7. Grey Lagoons 4:13
8. For Your Pleasure 6:51

Bryan Ferry – vocals, piano, Hohner Pianet, Mellotron, harmonica
Brian Eno – VCS3 synthesiser, backing vocals
Andy Mackay – oboe, saxophone, Farfisa electronic organ
Phil Manzanera – electric guitar
Paul Thompson – drums
&
John Porter – bass guitar


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RUSH "Moving Pictures" (1981)
Pictures of Victory

On pourrait éventuellement taxer Moving Pictures d'album darwinien tant il est le triomphe d'une adaptation à de nouvelles conditions, à une nouvelle période qui permit au plus grand groupe rock progressif canadien de tous les temps de survivre et, même !, de continuer de se développer. Ha ! Moving Pictures, c'est quelque chose !
Evidemment, Rush n'ont pas magiquement sorti cette nouvelle formule de leur chapeau, la mutation a commencé sur le précédent album, Permanent Waves, mais c'est bien ici qu'elle trouve son accomplissement. Concrètement, avec des compositions globalement plus courtes et plus concises (The Camera Eye et ses 11 minutes étant l'exception qui confirme la règle, une belle exception en plus), mises en valeur par une production et des arrangements modernisés, Rush parvient, ce qui n'était pas gagné d'avance, à s'adapter à une nouvelle décennie sans aucunement perdre une once de sa spécificité. De fait, dès l'authentique tube Tom Sawyer reconnaît-on le trio où la basse, les claviers et la voix si particulière de Geddy Lee, les guitares tranchantes d'Alex Lifeson et, évidemment, l'emballage rythmique technique et dynamique de Neil Peart continue d'être la force d'une formation soudée et cohérente toujours progressive, évidemment, mais n'hésitant pas à se remettre en question. Et c'est exactement ce que confirme la suite de l'album où les haut-faits s'accumulent à chaque nouvelle piste s'annonçant. Du coup, il est quasi-impossible de sortir une des belles chansons d'un lot sans la moindre baisse de forme, sans le moindre faux-pas. On citera tout de même l'instrumental YYZ qui, en substance, est le mètre étalon de tout le prog-metal qui le suivra jusqu'à aujourd'hui, rien que ça !
Galette exceptionnelle, une bonne habitude prise par Rush avec 2112 et non-encore démentie quand sort l'album sort (ça fait quand même 5 albums que ça dure !), adaptation intelligente et réussie à une nouvelle ère et à de nouveaux sons, Moving Pictures est un triomphe qu'on ne peut que recommander à tous les fans de rock progressif, en particulier à ceux qui imaginent les années 80 comme une période d'immense disette dans le genre, présomption que le 8ème album de Rush nie avec grâce et majesté.

1. Tom Sawyer 4:34
2. Red Barchetta 6:08
3. YYZ 4:24
4. Limelight 4:21
5. The Camera Eye 10:57
6. Witch Hunt (Part III of Fear) 4:44
7. Vital Signs 4:47

Geddy Lee - basses, bass pedals, synthesizers, vocals
Alex Lifeson - guitars, bass pedals
Neil Peart - drums, timbales, gong, bass drums, bells, glockenspiel, chimes, crotales, plywood
&
Hugh Syme - synthesizers (6)


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RUTS "The Crack" (1979)
Punk Masterpiece

Ruts est un groupe de rock britannique formé à Londres en 1976 sous l'influence des groupes punks et de la scène reggae. Le premier 45 tours du groupe est d'ailleurs sorti par Misty In Roots. Après quelques 45 tours et une implication importante dans les festivals « Rock Against Racism », le groupe sort un album culte en 1979: The Crack sous le label Virgin Records. Leurs morceaux les plus célèbres sont Jah War et Babylon's Burning, sortis en 1979. Le décès du chanteur Malcolm Owen le 14 juillet 1980, d'une overdose d'héroïne, mettra fin à la carrière du groupe, qui malgré un album posthume (singles, live) intitulé Grin & Bear It et un album principalement instrumental et dub sous le nom de RUTS DC, disparaîtra de la scène, non sans laisser son empreinte dans les musiques métissées qui se développeront dans les années 1980 (Bad Brains, Fishbone, par exemple).
Bon, ça c'est pour l'histoire parce que ça ne fait pas de mal, des fois, de rappeler de quoi on parle. En, ce qui me concerne, je n'échangerais pas "The Crack" contre toute la discographie des Clash ou des Damned, qui ne sont pas manchots pourtant... Car, enfin, en 1979 les Ruts avaient tout ! Des chansons à mélodies entêtantes, à grooves implacables, à riffs percutants, à métissage intelligent et naturel... Un bijou d'album dont chaque chanson (y compris les morceaux bonus de la version cd présentée ici) est un diamant resplendissant sur un improbable diadème de sueur et de sang.
Ben oui, de sueur et de sang, crénonvindiou ! On parle de punk rock et ça ne fait donc pas toujours dans la dentelle. Mais les Ruts ont cette particularité d'être des musiciens doués (sans excès) en plus d'être de furieux bestiaux ce qui est tout bénéfice pour l'auditeur.
Allez, je ne vais pas m'étendre, je vais simplement conclure en disant que, dans mon panthéon personnel de la chose punk (ceci incluant le hardcore), The Crack est une des plus belles pièces et, ramené à la vague punk qui déferla sur la Prude Albion à la fin des Septantes, probablement (un des si ce n'est) l'album le plus essentiel.

1. Babylon's Burning 2:35
2. Dope for Guns 2:11
3. S.U.S. 3:49
4. Something That I Said 3:53
5. You're Just A… 2:55
6. It Was Cold 6:48
7. Savage Circle 3:05
8. Jah War 6:55
9. Criminal Mind 1:34
10. Backbiter 3:02
11. Out of Order 1:50
12. Human Punk 4:34
Bonus
13. Give Youth a Chance 3:07
14. I Ain't Sofisticated 2:16
15. The Crack 5:49

Malcolm Owen - vocals
Paul Fox - guitar, organ
John "Segs" Jennings - bass guitar, piano on "Jah War"
Dave Ruffy - drums
Richard Mannah - backing vocals on "S.U.S" & "Criminal Mind"
Mick Glossop - synthesizer on "It Was Cold"
Gary Barnacle - saxophone
Luke Tunney - trumpet


7 commentaires:

  1. R comme...

    RAMONES "Ramones" (1976)
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    RAVEN "Nothing Exceeds Like Excess" (1988)
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    REFUSED "The Shape of Punk to Come" (1998)
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    RENAISSANCE "Turn of the Cards" (1974)
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    ROXY MUSIC "For Your Pleasure" (1972)
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    RUSH "Moving Pictures" (1981)
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    RUTS "The Crack" (1979)
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  2. Sinon y'a un ch'tit groupe qui s'appelle Rolling Stones… tu connais ?!?!? :-)
    Sélection plutôt énergique !

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  3. J'admire ton éclectisme et ton ouverture d'esprit musical. Je regrette de ne pas avoir le temps de commenter davantage sur vos blogs respectifs.

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  4. 'The Crack' un coup de maître, qui ne fait pas pâle figure aux côtés des classiques : Clash, Stranglers, etc.
    De la trempe des 'Marquee Moon', des alboumes qui laissent une marque indé débile.
    "Something That I Said"

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  5. Effectivement, ta sélection fait plaisir. J'ai récupérer le Ruts (parce que je ne sais plus si je l'ai en mp3 mais je crois que oui), Refused et Renaissance. Je ne les connais pas du tout mais tu en parles bien. Le contraste entre les deux va être a priori saisissant.
    Rush, je préfère déjà finir de réécouter ceux que je t'ai déjà pris. En fait, même si ça passe bien, je me rends compte que j'ai rarement envie de m'y plonger.

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  6. Rien à diRe suR cette lettRe Reuuhhh!!! Ça RagaillaRdi... MeRci. J'aurais bien vu Royal Blood en plus.

    Ah oui, c'est quoi les Rolling Stones?

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  7. Tout a fait d'accord avec toi, a propos de nos Sheriff....
    et le choix de the crack est digne d'un autre...de crack!!!!!

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