jeudi 31 juillet 2014

Recyclage "Cocorico dans ta Face !"

John Zorn ne s'y était pas trompé en les enrôlant sur son label pour une des plus belles réussites de jazz barré de 2012. Un petit recyclage d'ici-même s'imposait pour Devant à qui je l'avais évoqué et tous ceux qui auraient raté ce diable d'album.

Guillaume Perret & the Electric Epic "Guillaume Perret & the Electric Epic" (2012)
ou "Furie fine"


Il y a des albums qui donnent des envies de « cocorico », l'opus inaugural de la jazzy et libre formation Guillaume Perret & the Electric Epic est de ceux-ci, indéniablement. On y retrouve un jeune trentenaire saxophoniste savoyard, le leader, accompagné d'une belle bande de pointures en devenir produire un jazz qu'on pourra aisément qualifier de moderne (il prospecte régulièrement en terres inconnues) et de fusion de part la large palette d'influences dans lequel il puise ses inspirations et son tempérament de feu.
 
Dès le premier morceau, l'explosif Kakoum, on comprend que ces oiseaux-ci ne plaisantent pas. Sur une rythmique tantôt groovy, tantôt plombée, un duo de solistes (Perret, évidemment avec son sax lyrique trafiqué à coup de pédales d'effets, et Médéric Collignon, invité de marque sur cinq des sept titres, à la voix hululante et au cornet « milesien ») habitent à merveille une composition devant autant à John Coltrane qu'à Weather Report ou Meshuggah, une hybridation jazzo-fusionno-metallante qu'on s'enfile avec joie, fait absolument mouche et augure d'un festin de tous les instants.
Et la suite ne déçoit pas ! Tout le contraire, en fait. Y apparaissent de nouveaux univers (un peu de world, un peu d'electro, un peu de prog, etc.) qui s'imbriquent idéalement dans cette musique audacieuse et accomplie, toujours trippante, où la mélodie n'est pas qu'un accessoire mais bien le centre d'un passionnant débat.
 
Bien balancé (car jamais bêtement avant-gardiste), impeccablement produit et mixé, forcément pourvu d'une interprétation exempte du moindre reproche, l'éponyme de Guillaume Perret & the Electric Epic est une merveilleuse surprise. De celles qu'on a absolument envie de partager avec le monde parce que, c'est sûr, on tient là un (déjà et futur) grand, tout simplement.


1. Kakoum 8:24
2. Légo 7:58
3. Ethiopic Vertigo 4:46
4. Circé 8:46
5. Chamo 5:42
6. Thème Pour Le Rivage Des Morts 12:34
7. Massacra 8:43


Guillaume Perret - saxophones, effets
Philippe Bussonnet - basse, effets
Jim Grandcamp - guitare, effets
Yoann Serra - batterie, samples
&
Médéric Collignon
- voix, cornet, effets (1, 3-6)
Sir Alice - voix (5)

8 commentaires:

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    1. Merci pour le commentaire, fut il succinct. Ca en fait toujours un de plus que la dernière fois que j'ai posté cet excellent album. ^_^

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  2. Celui-là est une énorme tuerie ! Le jeu sur les sonorités du saxophone est un régal, dans une veine jazz-metal psychédélique dont je ne connais pas vraiment d'équivalent.
    A l'époque, je m'étais un peu lassé de la musique en général, j'avais l'impression de tourner en rond et il est pile tombé au moment dans mes oreilles ! Vu le groupe en concert d'ailleurs.
    Ecoute obligatoire, j'attends avec impatience la suite de leurs méfaits !

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    1. Il y a un EP qui est sorti depuis, que je n'ai pas écouté mais ça viendra.
      Je pense aller les voir au festival Jazz à la Villette en septembre, ce sera une première pour moi... Vivement !

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    2. En concert, j'avais trouvé ça assez (voire trop) bourrin, plus metal que jazz clairement. Bon après mon expérience des concerts est très faible.

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    3. Je verrai ça prochainement mais, n'étant absolument pas allergique au metal, je pense que ça le fera. ^_^

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  3. Ceci est un faux commentaire, je me suis contenté de le prendre, mais la Nostalgie m'a "tuer" Suivez mon regard: The Lamb et Jethro....

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    1. J'attends donc le vrai une fois la vague nostalgique passée. ;-)

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