Janvier 2015, déjà deux albums pour l'hyper-prolifique, l'inusable John Zorn ! Ca ne plaisante pas... Et on en profite pour revenir sur la série des Hermetic Organs. Enjoie !
aRCHéoLoZoRNie
John Zorn/Dither "Olympiad volume 1: Dither Plays Zorn" (2015)
ou "New Series, Old Memories"
Une nouvelle série dans la galaxie Zornienne, rien que ça tient de l'évènement, aiguise les appétits de ceux qui savent que l'homme Zorn ne se lance jamais à la légère dans de nouvelles explorations.
En l'occurrence, les Olympiades, dont est proposé ici le volume inaugural, nous ramèneront à l'origine du mythe ou presque, à une période où Zorn, empêcheur de jouer en rond, abat une à une les cloisons séparant le jazz le plus free, le contemporain le plus exploratoire, et l'esprit punk le plus juvénilement irrévérencieux (pour bonne mesure). Autant dire que ceux qui se sont fait aux élans lyriques, souvent mélodiques et mystiques peuplant le plus gros dernières années de l'intense production du compositeur pourront repasser. Hockey, Curling, Fencing, trois sports olympiques pour trois "compositions par cartes"* datant de 1977 et 1978, c'est du rude !
Mais qui dit nouvelle série dit nouvelle interprétation, nouvelle appropriation par une formation qu'on découvre pour l'occasion, une formation dominée par la guitare, instrument que les quatre instrumentistes pratiquent, mais où ne sont pas absentes quelques saveurs cousines (des cordes, toujours des cordes !). Et qui dit nouvelle interprétation, nouvelle appropriation dit, forcément !, la surprise de découvrir ces "machins" antédiluviens, que peu ont entendu pour la bonne raison qu'ils ont été rarement joués et enregistrés (l'exception Hockey, sur l'album éponyme ou le coffret Parachute Years), par de jeunes pousses prêtes à en découdre avec ce qui n'est pas le "body of work" le plus exactement abordable du furieux New Yorkais. Dither s'en sort avec une rare classe honorant comme il se doit l'insigne honneur d'ouvrir la collection. Les quatre gars viennent, comme de bien entendu, de la grosse pomme, ont collaboré avec des pointures telles que Fred Frith (Henry Cow, Art Bears, Massacre, etc.), Lee Ranaldo (Sonic Youth, bien sûr !) ou Elliott Sharp, c'est dire si le roué Zorn n'a pas confié son matériau au hasard.
Concrètement, ça ressemble à quoi ? Un chaos contrôlé, de belles bulles mélodiques bientôt perturbées de sorties de routes spectaculaires, et des cordes, bien sûr !, des cordes, puisque telle est la spécialité des quatre instrumentistes composant la formation, tous guitaristes versatiles et exploratoires qui jouent, comme on joue au lego, une musique aussi imprévisible que ludique. Pas clair tout ça ? C'est parce qu'il faut le vivre pour le comprendre comme c'est toujours le cas des œuvres les plus "libres" du compositeur new-yorkais qu'elles voisinent avec le contemporain ou le jazz, ou les deux comme c'est présentement le cas.
Quand à ce qu'apportera la série des Olympiades dans l'avenir, puisque c'est un volume 1, hein !, le mystère demeure intégral. Se basant sur ce premier volume, vous l'aurez compris chaudement recommandé aux oreilles aventureuses, on en salive déjà !
* Les règles d'un Game Piece sont définies par un jeu de 18 cartes, qui codifient les relations entre les musiciens. Un exemple de carte est : Les gens qui jouent actuellement s'arrêtent, ceux qui ne jouaient pas peuvent désormais jouer s'ils le souhaitent. Lors de l'exécution d'un Game Piece, les musiciens choisissent eux-mêmes quelles cartes ils veulent jouer, en faisant un signe à Zorn, qui répercute alors sur l'ensemble du groupe le choix en montrant la nouvelle carte, et donc les nouvelles règles - wikipedia
Mais qui dit nouvelle série dit nouvelle interprétation, nouvelle appropriation par une formation qu'on découvre pour l'occasion, une formation dominée par la guitare, instrument que les quatre instrumentistes pratiquent, mais où ne sont pas absentes quelques saveurs cousines (des cordes, toujours des cordes !). Et qui dit nouvelle interprétation, nouvelle appropriation dit, forcément !, la surprise de découvrir ces "machins" antédiluviens, que peu ont entendu pour la bonne raison qu'ils ont été rarement joués et enregistrés (l'exception Hockey, sur l'album éponyme ou le coffret Parachute Years), par de jeunes pousses prêtes à en découdre avec ce qui n'est pas le "body of work" le plus exactement abordable du furieux New Yorkais. Dither s'en sort avec une rare classe honorant comme il se doit l'insigne honneur d'ouvrir la collection. Les quatre gars viennent, comme de bien entendu, de la grosse pomme, ont collaboré avec des pointures telles que Fred Frith (Henry Cow, Art Bears, Massacre, etc.), Lee Ranaldo (Sonic Youth, bien sûr !) ou Elliott Sharp, c'est dire si le roué Zorn n'a pas confié son matériau au hasard.
Concrètement, ça ressemble à quoi ? Un chaos contrôlé, de belles bulles mélodiques bientôt perturbées de sorties de routes spectaculaires, et des cordes, bien sûr !, des cordes, puisque telle est la spécialité des quatre instrumentistes composant la formation, tous guitaristes versatiles et exploratoires qui jouent, comme on joue au lego, une musique aussi imprévisible que ludique. Pas clair tout ça ? C'est parce qu'il faut le vivre pour le comprendre comme c'est toujours le cas des œuvres les plus "libres" du compositeur new-yorkais qu'elles voisinent avec le contemporain ou le jazz, ou les deux comme c'est présentement le cas.
Quand à ce qu'apportera la série des Olympiades dans l'avenir, puisque c'est un volume 1, hein !, le mystère demeure intégral. Se basant sur ce premier volume, vous l'aurez compris chaudement recommandé aux oreilles aventureuses, on en salive déjà !
* Les règles d'un Game Piece sont définies par un jeu de 18 cartes, qui codifient les relations entre les musiciens. Un exemple de carte est : Les gens qui jouent actuellement s'arrêtent, ceux qui ne jouaient pas peuvent désormais jouer s'ils le souhaitent. Lors de l'exécution d'un Game Piece, les musiciens choisissent eux-mêmes quelles cartes ils veulent jouer, en faisant un signe à Zorn, qui répercute alors sur l'ensemble du groupe le choix en montrant la nouvelle carte, et donc les nouvelles règles - wikipedia
1. Curling (electric short) 7:31
2. Hockey (acoustic dry) 3:59
3. Fencing (electric) 11:55
4. Curling (acoustic) 13:16
5. Hockey (electric wet) 6:35
6. Fencing (acoustic) 11:20
7. Hockey (electric dry) 4:04
8. Curling (electric long) 19:22
Taylor Levine - electric and acoustic guitars
Joshua Lopes - electric and acoustic guitars, bajo sexto, zhong 'wan
James Moore - electric and acoustic guitars, banjo, mandoline
Gyan Riley - electric and acoustic guitars, banjo
Dither |
HeRMeTiC uK
John Zorn "The Hermetic Organ Vol. 3 (St. Paul's Hall, Huddersfield)" (2015)
ou "Toujours plus orgue !"
Et un Hermetic Organ de plus, un ! Depuis 2014, janvier semble être devenu le rendez-vous rituel des explorations "organiques" de John Zorn, bonne nouvelle.
En l'occurrence, celui-ci fut enregistré lors du festival de musique contemporaine d'Huddersfield, West Yorkshire, c'est dont le premier qui voit Zorn s'éloigner de ses bases new yorkaises. Ce que ça change ? Pas grand chose en fait... A tel point que je pourrais facilement concocter une improbable fusion de mes billets sur les deux précédents volumes sans vraiment tomber loin du cœur de la cible.
Sans le moindre doute, Zorn a son approche, son style à l'orgue, une approche, un style qui combine théâtralité et avant-gardisme sans pour autant tout à fait oublier la mélodie, juste ce qu'il en faut. Comment pleinement goûter cet étrange moment, ces drones organiques, ces crescendos glorieux, ces climats angoissants ? En musique d'un film d'horreur expressionniste imaginaire... Fermez les yeux, imaginez Nosferatu montant l'escalier son ombre portée en stigmate d'un funeste destin... On n'est pas loin du compte. Imaginez ces scènes surnaturelles que surent si bien filmer un Dario Argento ou un Mario Bava ornées de cet orgue seul, certes, mais définitivement apte à construire de complexes et émotionnelles ambiances particulièrement adéquates pour illustrer le malaise jusque dans son côté étrangement attirant.
Entre improvisation et composition, entre un avant-gardisme plus que jamais affirmé et un traditionalisme mélodique rattrapant l'audieur lambda, Zorn construit un excellent chapitre à ses créations pour orgue d'église. On n'a qu'une hâte en fait, pouvoir assister, enfin !, à telle représentation in vivo ! En attendant, on se contentera avec plaisir du pis-aller en galette argentée.
Office Nr 11
1. The Fall of Satan 14:37
2. Spectral Angels 10:06
3. The Revelation of St. John 13:02
John Zorn - orgue d'église
ST ZoRN eN La CHaPeLLeSans le moindre doute, Zorn a son approche, son style à l'orgue, une approche, un style qui combine théâtralité et avant-gardisme sans pour autant tout à fait oublier la mélodie, juste ce qu'il en faut. Comment pleinement goûter cet étrange moment, ces drones organiques, ces crescendos glorieux, ces climats angoissants ? En musique d'un film d'horreur expressionniste imaginaire... Fermez les yeux, imaginez Nosferatu montant l'escalier son ombre portée en stigmate d'un funeste destin... On n'est pas loin du compte. Imaginez ces scènes surnaturelles que surent si bien filmer un Dario Argento ou un Mario Bava ornées de cet orgue seul, certes, mais définitivement apte à construire de complexes et émotionnelles ambiances particulièrement adéquates pour illustrer le malaise jusque dans son côté étrangement attirant.
Entre improvisation et composition, entre un avant-gardisme plus que jamais affirmé et un traditionalisme mélodique rattrapant l'audieur lambda, Zorn construit un excellent chapitre à ses créations pour orgue d'église. On n'a qu'une hâte en fait, pouvoir assister, enfin !, à telle représentation in vivo ! En attendant, on se contentera avec plaisir du pis-aller en galette argentée.
Office Nr 11
1. The Fall of Satan 14:37
2. Spectral Angels 10:06
3. The Revelation of St. John 13:02
John Zorn - orgue d'église
St Paul's Hall |
John Zorn "The Hermetic Organ Vol. 2 (St Paul's Chapel, NYC)" (2014)
ou "Le fils rebelle de Jean-Sébastien ?"
Pour sa première apparition discographique de 2014, John Zorn nous refait le coup de l'orgue d'église, et donc d'un volume 2 de son Hermetic Organ. Bonne nouvelle, le premier avait séduit.
Une première constatation, sur la forme celle-ci, si le premier volume était une succession d'ambiances et de mélodies, la performance n'était pas découpée en plusieurs pistes contrairement à ce volume second qui en présente sept. Ainsi pourra-t-on l'écouter par "tranches", dans l'ordre ou pas selon l'envie et l'instinct, ce qui en facilitera sans doute la digestion, la compréhension aussi.
Parce qu'il est évident que le trip présentement proposé n'est pas exactement immédiatement accessible, sauf à se laisser émotionnellement submerger par le torrent. Il est évident aussi que Zorn "trippe" énormément sur l'orgue de la Chapelle Saint Paul de New York City devant un public qu'on imagine volontiers, tour à tour, enjôlé, médusé, cajolé, violenté par de tant passion et si peu de compromission quant à l'usage de l'instrument cérémoniel.
A l'évidence, et pas seulement parce que les titres alloués à chaque segment pointent dans cette direction, il y a une dimension profondément mystique dans la performance, tout sauf une surprise pour ceux qui suivent un tant soit peu l'œuvre du trublion. Mais si le mysticisme zornien, présentement, déborde encore souvent vers un bruitisme orageux, les apaisements, pas si peu nombreux qu'on pourrait l'imaginer et tous bienvenus comme sur un Prayer en état de grâce (ça tombe bien !), respirations nécessaires à ce maelstrom, tempèrent ce déluge de notes péri-improvisées et sont autant d'entrées évidentes dans cet univers d'une noirceur souvent violente.
Alors, évidemment, on peut trouver des références, des ressemblances dans le classique contemporain le plus ardu, de Xenakis à Messiaen, de Stockhausen à Nono (le blabla promotionnel de Tzadik ne s'en prive d'ailleurs pas) mais aussi chez des minimalistes tels que Reich, Terry Riley ou, surtout !, le Philip Glass des débuts qui en disait tant en peu de notes qu'il nous laissait, du coup, ébahis. A l'image de ses glorieux devanciers, Zorn le roué, Zorn le malin sait ne pas trop en faire justement, et sait, ce faisant, hypnotiser son auditoire de belles ambiances calmes... Pour mieux le trépaner de furieuses cavalcades ensuite !
Toute l'œuvre fonctionne sur cette dichotomie, cet équilibre entre le chaud et le froid, le beau et le laid, le grandiose et le ridicule, le facile et le demandant. Typiquement zornien en somme et en même temps un autre monde parce que Zorn y oublie pas mal de ses tics en choisissant d'honorer, avant tout, l'instrument et ses possibles dramatiques, liturgiques même.
Au final, passées les 47 minutes que durent la performance, on ressort un peu rincé, tout à fait épaté par la capacité de l'homme Zorn possède de sans cesse se réinventer, de toujours trouver de nouveaux champs d'action sans jamais avoir l'air de s'y forcer, de chercher absolument à élargir son spectre. Et de se dire que ce que l'inaugural volume de la série avait touché du doigt en une emphase mélodico-foutraque, son successeur l'accomplit : faire du neuf avec du vieux, réussir l'incroyable exploit d'être à la fois familier et révolutionnaire.
A mon humble avis, que vous avez tout à fait le droit de ne pas partager me démettant comme un vil zélote du compositeur/performer New Yorkais, Bach, qui s'y connaissait un peu en musique pour orgue, serait fier de cet improbable et furieux rejeton. Oui, rien que ça !
Une première constatation, sur la forme celle-ci, si le premier volume était une succession d'ambiances et de mélodies, la performance n'était pas découpée en plusieurs pistes contrairement à ce volume second qui en présente sept. Ainsi pourra-t-on l'écouter par "tranches", dans l'ordre ou pas selon l'envie et l'instinct, ce qui en facilitera sans doute la digestion, la compréhension aussi.
Parce qu'il est évident que le trip présentement proposé n'est pas exactement immédiatement accessible, sauf à se laisser émotionnellement submerger par le torrent. Il est évident aussi que Zorn "trippe" énormément sur l'orgue de la Chapelle Saint Paul de New York City devant un public qu'on imagine volontiers, tour à tour, enjôlé, médusé, cajolé, violenté par de tant passion et si peu de compromission quant à l'usage de l'instrument cérémoniel.
A l'évidence, et pas seulement parce que les titres alloués à chaque segment pointent dans cette direction, il y a une dimension profondément mystique dans la performance, tout sauf une surprise pour ceux qui suivent un tant soit peu l'œuvre du trublion. Mais si le mysticisme zornien, présentement, déborde encore souvent vers un bruitisme orageux, les apaisements, pas si peu nombreux qu'on pourrait l'imaginer et tous bienvenus comme sur un Prayer en état de grâce (ça tombe bien !), respirations nécessaires à ce maelstrom, tempèrent ce déluge de notes péri-improvisées et sont autant d'entrées évidentes dans cet univers d'une noirceur souvent violente.
Alors, évidemment, on peut trouver des références, des ressemblances dans le classique contemporain le plus ardu, de Xenakis à Messiaen, de Stockhausen à Nono (le blabla promotionnel de Tzadik ne s'en prive d'ailleurs pas) mais aussi chez des minimalistes tels que Reich, Terry Riley ou, surtout !, le Philip Glass des débuts qui en disait tant en peu de notes qu'il nous laissait, du coup, ébahis. A l'image de ses glorieux devanciers, Zorn le roué, Zorn le malin sait ne pas trop en faire justement, et sait, ce faisant, hypnotiser son auditoire de belles ambiances calmes... Pour mieux le trépaner de furieuses cavalcades ensuite !
Toute l'œuvre fonctionne sur cette dichotomie, cet équilibre entre le chaud et le froid, le beau et le laid, le grandiose et le ridicule, le facile et le demandant. Typiquement zornien en somme et en même temps un autre monde parce que Zorn y oublie pas mal de ses tics en choisissant d'honorer, avant tout, l'instrument et ses possibles dramatiques, liturgiques même.
Au final, passées les 47 minutes que durent la performance, on ressort un peu rincé, tout à fait épaté par la capacité de l'homme Zorn possède de sans cesse se réinventer, de toujours trouver de nouveaux champs d'action sans jamais avoir l'air de s'y forcer, de chercher absolument à élargir son spectre. Et de se dire que ce que l'inaugural volume de la série avait touché du doigt en une emphase mélodico-foutraque, son successeur l'accomplit : faire du neuf avec du vieux, réussir l'incroyable exploit d'être à la fois familier et révolutionnaire.
A mon humble avis, que vous avez tout à fait le droit de ne pas partager me démettant comme un vil zélote du compositeur/performer New Yorkais, Bach, qui s'y connaissait un peu en musique pour orgue, serait fier de cet improbable et furieux rejeton. Oui, rien que ça !
Office Nr 9 - The Passion
1. Crucifixion 6:55
2. Prayer 9:12
3. Ascent into the Maelstrom 4:33
4. In Gloria Dei 11:28
5. Holy Spirit 7:17
6. Battle of the Angels 3:16
7. Communion 4:21
John Zorn: orgue d'église
St Paul's Chapel |
au CoMMeNCeMeNT...
John Zorn "The Hermetic Organ (St Paul's Chapel, NYC)" (2012)
ou "Grandes Orgues"
John Zorn seul à l'orgue en la Chapelle St Paul de l'Université de Columbia le 9 Novembre 2011 à 23h. Live donc. Plus que live, en vérité, en format impro et sur l'instrument qui vit ses premiers pas d'instrumentiste, il y a un demi-siècle de ça : l'orgue d'église.
Il n'est besoin que de connaître la réputation de l'hyperactif compositeur New Yorkais pour se douter que la performance n'aura rien de banal, rien de facile non plus. En l'occurrence, profitant de la puissance de l'instrument, de sa capacité à « droner » à qui mieux mieux aussi, Zorn laisse son imagination divaguer entre chaos et contemplation, bruit et douceur. Rien que de très classique, en somme, pour un créateur dont on connaît la totale liberté et le goût pour des climats nuancés. En l'occurrence, pour pleinement profiter des ambiances et mélodies ici instillées, il faudra savoir s'abandonner, se laisser aller à cette messe noire, païenne, évoquant des images d'un comte Frankenstein donnant vie sa créature ou d'un Vlad Tepes sortant de l'ombre pour croquer le cou de sa prochaine victime. Pas vraiment surprenant quand on sait que l'attirance initiale de Zorn pour l'instrument a beaucoup à voir avec sa fascination enfantine pour les musiques des films d'horreurs de la Hammer où, justement, l'orgue avait une place non négligeable. On peut même dire que l'exercice a quelque chose de régressif pour le presque sexagénaire. Régressif et prospectif à la fois, sacré Zorn !
Evidemment, cet Objet-Musical-Non-Identifié ne sera pas à mettre entre toutes les oreilles. Ceci dit, dans les bonnes conditions (une nuit de pleine lune, par exemple), cette musique, à la fois savante et primitive, fera indéniablement son « petit effet ». Et maintenant, on attend la suite...
1. Office Nr 4 36:25
- Introit
- Benediction
- Offertory
- Elevation
- Communion
- Descent
un extrait pour entendre (les premières minutes).
John Zorn: orgue d'église
Zorn à l'orgue |
Organic, Olympic: Zornophagie 2015 volume 1
RépondreSupprimerJohn Zorn "Olympiad volume 1: Dither Plays Zorn" (2015)
- http://www61.zippyshare.com/v/BjNU7Sui/file.html
John Zorn "The Hermetic Organ"
volume 3 (2015) - http://www61.zippyshare.com/v/kx3U71AY/file.html
volume 2 (2014) - http://www61.zippyshare.com/v/T2JqggPk/file.html
volume 1 (2012) - http://www61.zippyshare.com/v/zpcrEpP6/file.html
Pas de commentaires... C'est vrai que ses pieces a l'orgue ne sont peut-etre pas les plus attirantes a premiere vue, mais quand meme!
RépondreSupprimerSans les mettre au meme niveau que les meilleures oeuvres de Zorn, j'y reviens assez volontiers, c'est etrangement relaxant sans etre emmerdant. Et puis, plus on connait l'oeuvre complete plus on peut y trouver des passages en rappelant d'autres.
Je tente l'Olympiad!
Bah oui, le Zorn "difficile" attire moins, c'est un fait que j'avais déjà constaté et qui n'est, si on y réfléchit deux minutes, pas tout à fait illogique. Merci en tout cas de dépuceler la section, et bonne écoute du très intéressant premier Olympiad.
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