lundi 22 juin 2015

The Best Show in the World! (chapitre premier)

Hier, 21 juin 2015, c'était la fête de la musique, une manifestation à priori sympathique où, malheureusement, le choix se résume à quelques grosses scènes professionnelles distillant la même bouillie que la bande Fm ou à un assortiment d'amateurs massacrant consciencieusement quelques standards qui n'en attendait pas tant.
Aujourd'hui, 22 juin 2015, c'est la vraie fête de la musique chez le Zornophage avec, au programme, quelques uns des meilleurs live jamais parus, juste ce qu'il vous faut pour oublier l'inévitable déception d'hier. Enjoie !

SouL PoWeR!
James Brown "Live at the Apollo" (1963)
ou "Brown Magic"

Un machin chaud bouillant, qui pulse et qui frappe, qui caresse et qui secoue, un public extatique, James Brown, Harlem, le 24 octobre 1962... Mythique !
Et on pourrait s'arrêter là pour vanter les mérites d'un live légendaire à plus d'une raison. Légendaire parce qu'il est l'explosion publique d'une énorme figure de la soul et de ce qui deviendra le funk, dont il demeure, c'est entendu, l'absolu parrain. Légendaire par son contenu de soul rythmique endiablée, de sexualité omniprésente, de négritude plus qu'assumée, revendiquée ! Légendaire pour n'avoir connu une édition CD que tardive et avoir, parce qu'on ne pouvait pas s'en passé, ça non !, été souvent piraté.
Dans les faits, l'objet est court (une demi-heure, à peine le temps de se mettre en train que c'est déjà fini, sauf qu'on peut le rejouer), ne fait souvent qu'effleurer les tubes (dans le gros medley, plus par la quantité de matière qui y est glissée que par sa durée, pas même sept minutes), et aurait, par conséquent tous les aspects d'une expérience frustrante. Sauf que, cette ambiance, cet état de grâce proto-funk, ce splendide groupe, ces Famous Flames tout en cuivres puissants et rythmiques copulatoires, conduit par un splendide frontman, c'est quelque chose de tout simplement magique, un rendez-vous avec le destin que ça s'appelle.
Alors, c'est bien simple, ce Live at the Appolo, bien remasterisé, c'est à noter, soit vous l'avez déjà et tout va très bien, soit vous ne l'avez pas encore et il vous le faut, maintenant !, tout de suite !

1. Introduction to James Brown and The Famous Flames 1:49
2. I'll Go Crazy 2:05
3. Try Me 2:27
4. Think 1:58
5. I Don’t Mind 2:28
6. Lost Someone 10:43
7. Medley: Please, Please, Please/You've Got the Power/I Found Someone/Why Do You Do Me/I Want You So Bad/I Love You, Yes I Do/Strange Things Happen/Bewildered/Please, Please, Please 6:27
8. Night Train 3:26
Bonus
9. Think (Single Mix, Radio Promo Version) 2:01
10. Medley: I Found Someone/Why Do You Do Me/I Want You So Bad (Single Mix) 2:10
11. Lost Someone (Single Mix) 2:43
12. I'll Go Crazy (Single Mix) 2:18

James Brown – lead vocals
Bobby Byrd – baritone/bass vocals (and keyboards on "Lost Someone")
Bobby Bennett – first tenor vocals
Lloyd Stallworth – second tenor vocals
Lewis Hamlin - trumpet
Hubert Perry - bass
Sam Latham, Clayton Fillyau - drums
Les Buie - guitar
Lucas "Fats" Gonder - organ
Clifford MacMillan, St. Clair Pinckney - tenor saxophone
Al "Brisco" Clark - tenor saxophone, baritone saxophone
Dickie Wells - trombone
Mack Johnson, Teddy Washington - trumpet

JAMES BROWN

RoCK HaRD
The Who "Live at Leeds" (1970)
ou "Shakin' the University"

Ce live-ci, sommet de furie rock'n'roll du plus hard des groupes de la british invasion, on ne le présente plus, à peine a-t-on besoin de le vanter à une nouvelle génération qui, de toute manière, finira par tomber dessus parce que, clairement, c'est un incontournable de l'exercice. On peut, par contre, s'intéresser aux diverses éditions qui en existe, et commencent à être nombreuses, d'ailleurs...
Dans son acceptation originelle, cette édition parue le 16 mai 1970 d'un concert joué trois petits mois plus tôt, la chose se présente comme ça :
 
Face A
- Young Man Blues 4:46
- Substitute 2:10
- Summertime Blues 3:22
- Shakin' All Over 4:20
 
Face B
- My Generation 14:45
- Magic Bus 7:57
 
Soit une première face largement trustée par des reprises (l'exception étant le Substitute de 66) et une seconde habitée par une énorme version de My Generation de près d'un quart d'heure et conclus en beauté par Magic Bus... Et c'est tout ! 37 petites minutes et puis s'en vont, les Who ont fait parler la poudre et c'est très bien comme ça si un poil frustrant.
Un quart de siècle plus tard parait la version qui nous intéresse où 9 bonus, et 8 pistes Amazing Journey et Sparks étant fondu en une seule, sont venus s'ajouter à la courte tracklist de 1970. Remixé et réédité, une partie de l'échange entre le groupe et son public y sont, du coup, restaurés, c'est une version qui a fière allure, propose de vrais classiques du répertoire de ces quatre furieux rocker en aptes ajouts de ce que nous connaissions déjà pour 77 minutes d'indéniable satisfaction électrique. A partir de là, une question se pose, faut-il céder à la tentation de la version intégrale de 2001 ou même du Deluxe de 2010 proposant l'intégrale de la performance captée à l'université de Leeds supplémenté d'un autre concert à Hull enregistré le lendemain (15 février 1970)  ? La réponse est double, en vérité. Si vous êtes un fan de Townsend et ses merveilleux acolytes, c'est un  oui franc et massif qui s'imposera. Si, par contre, vous êtes de ceux qui appréciez le groupe sans excès de zèle, le cut de 95 et son plus que doublement de durée sera bien suffisant d'autant que les meilleurs moments du concert y furent intelligemment sélectionnés et assemblés.
Evidemment, quelque soit l'option choisie, ce que vous y entendrez est historique, et un peu hystérique parfois, et demeure une des plus belle pages de l'histoire du rock enregistré "in vivo". Un immanquable, c'est le mot.

1. Heaven and Hell 5:08
2. I Can't Explain 2:26
3. Fortune Teller 2:35
4. Tattoo 3:01
5. Young Man Blues 5:52
6. Substitute 3:04
7. Happy Jack 2:14
8. I'm a Boy 2:46
9. A Quick One, While He's Away 8:41
10. Amazing Journey/Sparks 7:40
11. Summertime Blues 3:22
12. Shakin' All Over 4:34
13. My Generation 15:25
14. Magic Bus 7:57

Roger Daltrey: vocals; harmonica, tambourine
John Entwistle: bass guitar; vocals
Keith Moon: drums and percussion; vocals
Pete Townshend: guitars, vocals

THE WHO

JaM SeSSioN
The Allman Brothers Band "At Fillmore East" (1971)
ou "Southern Grace"

Bien-sûr, on peut opter pour la version originale et sa courte sélection des trois concerts donnés au Fillmore East de New York, la substantifique moelle de l'évènement en somme. On peut aussi choisir la version intégrale, les trois dates en six galettes pleines jusqu'à la garde de ces jams sudistes qui ont fait la réputation des frangins et permettent même d'encaisser sans trop de lassitude les inévitables doublons. Ou encore choisir une édition Deluxe qui, doublant la dose de l'objet originel, s'avère une très satisfaisante sélection élargie.
Quelque soit le choix, qui dépendra de la dose d'addiction à l'art consommé de rallonger la sauce à grands coups de soli échevelés de l'Allman Brothers Band, on tombe sur un foutu sacré album live qui continue d'être le mètre étalon, l'ultime standard de "jammerie" blues rock. A tel point qu'il en ferait presque oublier le reste d'une discographie certes en dents de scie, après la disparition ô combien prématurée de Duane, évidemment, ne manquant pourtant pas de bons opus (de Brothers and Sisters à Seven Turns et quelques autres). Il est vrai, cependant, que ces Allman-là ne sont jamais aussi décisifs que quand, pris par la transe du live, ils lâchent fièrement les chevaux dans d'imparables versions de classiques du répertoire (Statesboro Blues de Blind Willie McTell, Stormy Monday de T-Bone Walker ou One Way Out d'Elmore James) comme de leurs créations personnelles (la Mountain Jam, génial détournement du gentil folkeux hippie Donovan, Whipping Post ou In Memory of Elizabeth Reed et leur "jazzisme" décontracté quoique bouillonnant). Parce qu'avec un vocaliste gorgé de soul (Greg), une paire de guitaristes à faire pâlir d'envie la concurrence (Duane et sa slide magique, Dickey et son touché gracieux) plus une section rythmique, basse, batterie et percussions, taillée pour le bœuf, un indéniable talent, une absolue connivence dans la performance aussi, ce groupe a quelque chose de magique.
Comme on ne croise pas souvent pareil haut-fait, l'autre du répertoire des natifs de Macon, Géorgie, étant l'obligatoire Eat a Peach, on ne peut que recommander à tous, même à ceux qui sont allergiques au southern rock parce que c'est beaucoup plus que ça, cet At Fillmore East, c'est le mot, d'anthologie.
 
CD 1
1. Statesboro Blues 4:15
2. Trouble No More 3:46
3. Don't Keep Me Wonderin' 3:20
4. In Memory of Elizabeth Reed 12:59
5. One Way Out 4:55
6. Done Somebody Wrong 4:11
7. Stormy Monday 10:19
8. You Don't Love Me 19:24
9. Midnight Rider 2.55

CD 2
1. Hot 'Lanta 5:11
2. Whipping Post 22:37
3. Mountain Jam 33:41
4. Drunken Hearted Boy 7:33

Duane Allman – lead guitar, slide guitar
Gregg Allman – organ, piano, vocals
Dickey Betts – lead guitar
Berry Oakley – bass guitar
Jai Johanny Johanson – drums, congas, timbales
Butch Trucks – drums, tympani
&
Thom Doucette – Harmonica on "Don't Keep Me Wonderin'", "Done Somebody Wrong", "Stormy Monday" and "You Don't Love Me"
Jim Santi – Tambourine

THE ALLMAN BROTHERS BAND

HeaRT & SouL
Van Morrison "It's Too Late to Stop Now" (1974)
ou "Never too late"

Si Van Morrison a déjà la réputation d'une bête de scène, et d'un sale caractère accessoirement, il a sagement attendu qu'il soit temps, que le groupe rassemblé réponde parfaitement à sa vision, que les enregistrements soient vraiment de la qualité souhaitée, d'avoir le répertoire pour remplir un bon gros double live d'exception, ce qu'est indéniablement It's Too Late to Stop Now.
Parce qu'en 1973, avec sept albums sous la ceinture, sans compter les Them avec qui il a quand même enregistré deux beaux albums de blues nerveux, au meilleur de sa forme vocale, compositionnelle, artiste qui prend la scène à bras le corps comme jamais auparavant (pourtant, il a toujours été bon dans le domaine), Van Morrison, le petit nord-irlandais devenu si grand, en impose carrément.
Dans les faits, compilant des enregistrements de plusieurs provenance, le Troubadour à L.A., le Civic Auditorium de Santa Monica et, presque à la maison, le Rainbow de Londres, est un live qui pourrait manquer d'unité. Oui, mais, avec un groupe "aux petits oignons", le Caledonian Soul Orchestra dont il se séparera sans qu'on sache pourquoi dès la fin du tour (sans doute encore ce foutu caractère !) qui sait parfaitement habiter chaque aspect du parcours de Van, et un répertoire piochant avec intelligence et goût dans le catalogue du chanteur, avec même deux morceaux des Them, une belle unité de ton et de son, et même un détour bienvenu par la case reprise (de Ray Charles, John Lee Hooker, Sonny Boy Williamson, Muddy Waters et Sam Cooke, excusez du peu !), on ne peut qu'être conquis par cette impeccable sélection balançant entre rock, folk, blues et même soul ô combien magistralement interprétée devant un public médusé par tant de talent et de classe.
It's Too Late to Stop Now demeure, à raison, un des albums live les plus révérés de tous les temps. Si vous l'avez raté, il est plus que temps de vous rattraper !

CD 1
1. Ain't Nothin' You Can Do 3:44
2. Warm Love 3:04
3. Into the Mystic 4:33
4. These Dreams of You 3:37
5. I Believe to My Soul 4:09
6. I've Been Working 3:56
7. Help Me 3:25
8. Wild Children 5:04
9. Domino 4:48
10. I Just Want to Make Love to You 5:16

CD 2
1. Bring It On Home to Me 4:42
2. Saint Dominic's Preview 6:18
3. Take Your Hand Out of My Pocket 4:04
4. Listen to the Lion 8:43
5. Here Comes the Night 3:14
6. Gloria 4:16
7. Caravan 9:20
8. Cyprus Avenue 10:20
Bonus
9. Brown Eyed Girl 3:24

Van Morrison - vocal
Nathan Rubin - first violin
Tom Halpin, Tim Kovatch - violins
Nancy Ellis - viola
Teressa Adams - cello
Bill Atwood - trumpet, backing vocals
Jack Schroer - alto, tenor and baritone saxophones, tambourine, backing vocals
Jef Labes - piano, organ
John Platania - guitar, backing vocals
David Hayes - bass guitar, backing vocals
David Shaw - drums, backing vocals

VAN MORRISON

DaNGeRouSLy youRS
Thin Lizzy "Live and Dangerous" (1978)
ou "Legendary!"

Quels lauriers n'ont pas encore été tressés à la gloire de l'implacable live ici présent ? Si la majorité de la discographie du plus grand groupe irlandais de tous les temps, j'ai nommé Thin Lizzy (et, non, je n'oublie personne !), souffre encore d'un relatif anonymat au vu de sa globale qualité, Live and Dangerous s'est solidement installé dans toutes les listes des meilleurs live albums de tous les temps, ce qui n'est que mérité, d'ailleurs.
Présentement, dans sa version deluxe généreusement bonussée d'une belle (si datée) captation vidéo (Live at the Rainbow Theatre 1977, déjà édité en dvd en 2007) et de deux maigres mais bienvenues outtakes (Opium Trail et Bad Reputation), le tout glissé dans un sobre et beau digipack, évidemment dûment livretté, c'est (attention, enfonçage de porte ouverte à venir) une belle réussite (si un faux deluxe vu la faible quantité de vrais inédits, c'est le seul petit bémol d'un panorama sinon sans nuage).
Bien entendu, le punch et la sensibilité métissée de Lynott, l'absolue maîtrise et complémentarité d'une des plus belles paires de guitaristes de l'Histoire du Rock (Robertson et Gorham, deux fines gâchettes !) et la batterie en roulement perpétuel de l'inamovible et indispensable Brian Downey (batteur ô combien sous-estimé !) sont autant d'éléments déterminants de la réussite de l'entreprise. Thin Lizzy - alors que Robertson ne va pas tarder à faire ses valises pour former Wild Horses avec l'ex-Rainbow, futur Black Sabbath et Dio, Jimmy Bain - se présente alors comme une vraie machine de guerre, un gang soudé, un rouleau compresseur qui écrase tout sans pourtant manquer de finesse. Et il suffit de dire que la tracklist offre un bel éventail des plus belles pièces alors sorties par le groupe pour se convaincre que, décidément, tout est réuni pour que la fête soit belle et, de fait, elle l'est.
Classique de chez classique, Live and Dangerous est indéniablement le premier album qu'on conseillerait à un "newbie" de la chose Thin-Lizzesque, un live énergique, racé et très chaudement recommandé.

CD 1
1. Jailbreak 4:31
2. Emerald 4:18
3. Southbound 4:44
4. Rosalie/Cowgirl's Song 4:00
5. Dancing in the Moonlight (It's Caught Me in Its Spotlight) 3:50
6. Massacre 2:46
7. Still in Love With You 7:40
8. Johnny the Fox Meets Jimmy the Weed 3:32

CD 2
1. Cowboy Song 4:40
2. The Boys Are Back in Town 4:30
3. Don't Believe a Word 2:05
4. Warriors 3:52
5. Are You Ready 2:40
6. Suicide 5:00
7. Sha La La 4:18
8. Baby Drives Me Crazy 6:36
9. The Rocker 3:58
Bonus
10. Opium Trail 4:43
11. Bad Reputation 6:04

Phil Lynott: chant, basse
Scott Gorham: guitare, choeurs
Brian Robertson: guitare, choeurs
Brian Downey: batterie, percussions
&
John Earle: saxophone sur "Dancing in the Moonlight"
Huey Lewis: harmonica sur "Baby Drives Me Crazy"

THIN LIZZY

FaMouS LaST WoRDS
The Band "The Last Waltz" (1978)
ou "Avant de se quitter..."

A l'origine un triple album live avec moult guests, ramené sur deux cd lors de sa réédition sur le support (mais il existe aussi le coffret avec ses 24 inédits, si ça vous chante), The Last Waltz, également un film de Martin Scorcese, ce sont surtout les adieux à la scène, avec le caractère semi-définitif que ça implique, d'une formation aussi mythique par ses propres albums que pour avoir été les accompagnateurs, entre autres, d'un certain Bob Dylan lors de sa renaissance artistique du milieu des années 70 (ha ! les Basement Tapes !).
Contextuellement, après presque 20 ans de bons et loyaux service, que ce soit au service de moult artistes depuis Ronnie Hawkins à la fin des années 60 quand ils s'appelaient encore The Hawks, et presque 10 ans et une belle poignée de bons albums sous leur propre nom, The Band célèbre la fin de son histoire, au Winterland Ballroom de San Francisco, sous les caméras de Martin Scorcese, rien que là, ça sent le mythe. Rajoutez que la fiesta se tient à Thanksgiving, que c'est aussi un repas géant pour une famille musicalement recomposée (oui, le public aussi fut nourri !), et que, évidemment, il y a de nombreux invités, tous ayant un rapport avec la carrière du groupe, venu célébrer un split réfléchi, un grand moment d'émotion, surtout, et vous obtenez, un immanquable bien-sûr.
Le cut de l'album, basiquement la bande son du film de Scorcesse, expurge quelques titres de l'évènement tel que perçu "in vivo", ça ne dérange pas. Parce que la musique, un vibrant résumé d'une certaine Amérique, entre tradition et contemporanéité, par de bons musiciens/compositeurs/arrangeurs conviant leurs amis, d'une classe égale à la leur, leurs compagnons d'une longue route destinée à finir en beauté, parle d'elle-même, que les performances enchainées, du Band comme en lui-même, puis des invités, puis un petit coup de Band, etc., ont un naturel et une bonne humeur tout à fait communicative, parce que, évidemment, une face est consacrée à leurs collaborations avec Bob Dylan, même pas le highlight de la performance, c'est dire le niveau, parce que, tout simplement, c'est bon d'écraser quelques larmes de bonheur, quelques sourires tristes. Et puis, vous vous voyez résister à un menu comprenant Neil Young, Van Morrison, Joni Mitchell ou Dr. John, vous ? Folie !
The Last Waltz ? Un obligatoire à toute collection rock qui se respecte, pas parce que ça fait bien, parce que c'est bon, autant hier qu'aujourd'hui.

CD 1
1. Theme from The Last Waltz 3:28
2. Up On Cripple Creek 4:44
3. Who Do You Love? (avec Ronnie Hawkins) 4:16
4. Helpless (avec Neil Young) 5:47
5. Stage Fright 4:25
6. Coyote (avec Joni Mitchell) 5:50
7. Dry Your Eyes (avec Neil Diamond) 3:57
8. It Makes No Difference 6:48
9. Such A Night (avec Dr. John) 4:00
10. The Night They Drove Old Dixie Down 4:34
11. Mystery Train (avec Paul Butterfield) 4:59
12. Mannish Boy (avec Muddy Waters) 6:54
13. Further On Up the Road (ave Eric Clapton) 5:08

CD 2
1. The Shape I'm In 4:06
2. Down South in New Orleans (avec Bobby Charles et Dr. John) 3:06
3. Ophelia 3:53
4. Tura Lura Lural (That's An Irish Lullaby) (avec Van Morrison) 4:15
5. Caravan (avec Van Morrison) 6:02
6. Life Is A Carnival 4:32
7. Baby, Let Me Follow You Down (avec Bob Dylan) 3:00
8. I Don't Believe You (avec Bob Dylan) 3:23
9. Forever Young (avec Bob Dylan) 4:42
10. Baby, Let Me Follow You Down (reprise) (avec Bob Dylan) 2:46
11. I Shall Be Released (avec Bob Dylan) 6:22
- The Last Waltz Suite
12. The Well 3:27
13. Evangeline (avec Emmylou Harris) 3:17
14. Out of the Blue 3:03
15. The Weight (avec Mavis et Pops Staples) 4:38
16. The Last Waltz Refrain 1:28
17. Theme from The Last Waltz 3:22

Rick Danko – vocals, bass, fiddle
Levon Helm – vocals, drums, mandolin
Garth Hudson – organ, accordion, synthesizer, saxophones
Richard Manuel – vocals, piano, drums, organ, clavinet, dobro
Robbie Robertson – guitars, piano
&
Rich Cooper – trumpet, flugelhorn
James Gordon – flute, tenor saxophone, clarinet
Jerry Hey – trumpet, flugelhorn
Howard Johnson – tuba, baritone saxophone, flugelhorn, bass clarinet
Charlie Keagle – clarinet, flute, alto, tenor and soprano saxophones
Tom Malone – trombone, euphonium, alto flute, bass trombone
Larry Packer – electric violin
Paul Butterfield – harmonica, vocal
Bobby Charles – vocal
Eric Clapton – guitar, vocal
Neil Diamond – guitar, vocal
Dr. John – piano, guitar, congas, vocal
Bob Dylan – guitar, vocal
Emmylou Harris – guitar, vocal
Ronnie Hawkins – vocal
Bob Margolin – guitar on "Mannish Boy"
Joni Mitchell – guitar, vocal
Van Morrison – vocal
Pinetop Perkins – piano on "Mannish Boy"
Dennis St. John – drums on "Dry Your Eyes"
John Simon – piano on "Too Ra Loo Ra Loo Ral"
Cleotha Staples – harmony vocal on "The Weight"
Mavis Staples – vocal
Roebuck "Pops" Staples – guitar, vocal
Yvonne Staples – harmony vocal on "The Weight"
Ringo Starr – drums on "I Shall Be Released"
Muddy Waters – vocals
Ronnie Wood – guitar on "I Shall Be Released"
Neil Young – guitar, harmonica, vocal

(from The Last Waltz)

youNG aT HeaRT
Neil Young & Crazy Horse "Live Rust" (1979)
ou "Rouille émouvante"

La proximité nominale avec Rust Never Sleeps a évidemment beaucoup handicapé la reconnaissance de ce Live Rust tout à fait recommandable... Et son voisinage calendaire n'a rien fait pour arranger ça !
Sorti donc seulement quatre tous petits mois après l'épatant Rust Never Sleeps et souvent pris comme n'étant qu'une bête séquelle augmentée de quelques classiques d'icelui, Live Rust est tout simplement un excellent live où Neil Young explore son répertoire alors récent et forcément quelques piliers de son catalogue en format acoustique et intimiste puis doucement plus électrique, avec l'apport de son furieux Cheval Fou, pour finir en violents coups de semonce proto-grunge si typique des excès électriques ô combien bien sentis de l'éternel jeune-homme.
A ceux qui diront que la captation, déjà à l'époque, affichait une certaine crudité (crudité qui sied bien au Loner, ceci dit en passant, et tant pis pour les amateurs d'hi-fi parce que ça reste tout de même très très correct), on répondra simplement qu'en tant que document d'époque et considérant les interprétations échevelées ici offertes, ce petit bémol nuira difficilement à la fête d'autant que cru, en l'occurrence, est surtout synonime de vrai.
Recommandé !

1. Sugar Mountain 5:02
2. I Am a Child 3:01
3. Comes a Time 3:15
4. After the Gold Rush 3:49
5. My My, Hey Hey (Out of the Blue) 4:12
6. When You Dance I Can Really Love 3:42
7. The Loner 4:53
8. The Needle and the Damage Done 3:06
9. Lotta Love 2:51
10. Sedan Delivery 4:50
11. Powderfinger 5:43
12. Cortez the Killer 6:19
13. Cinnamon Girl 3:22
14. Like a Hurricane 8:03
15. Hey Hey, My My (Into the Black) 4:37
16. Tonight's the Night 7:12

Neil Young: chant, guitare, harmonica, piano
Frank Sampedro: guitare, claviers, choeurs
Billy Talbot: basse, choeurs
Ralph Molina: batterie, chœurs

NEIL YOUNG

CeLeBRaTioN
Bruce Springsteen & the E Street Band "Live 1975-85" (1986)
ou "J'ai 10 ans"

Un florilège de choix, la somme d'un homme et du groupe qui l'accompagne fidèlement depuis ses presque débuts, c'est le programme du Live 1975-1985 de Bruce Springsteen (et du E Street Band, donc), un authentique morceau de l'histoire de la musique étatsunienne.
Au-delà du détail du programme, un méli-mélo de titres de diverses tournées, c'est l'ensemble, représentant l'intégrale d'une espèce de concert rêvé d'un artiste à la popularité grandissante, aux performances scéniques marathon réunissant un public sans cesse plus nombreux dans d'espèces de messes "blue collar" où l'histoire de la vraie Amérique s'égrène via la voix, la guitare et un immense talent de raconteur d'un petit gars du New Jersey pas tout à fait comme les autres. L'ordre étant plus ou moins chronologique, et possédant une belle consistance sonique à laquelle Bruce Jackson, metteur en son live fidèle à son homonyme de patron de 1978 à 1988, n'est sans doute pas étranger, on a une impression d'unicité en même temps que de voyage dans l'œuvre d'une désormais légende américaine, légende mondiale d'ailleurs, jusqu'à l'intermède acoustique dévolu à l'excellent Nebraska. C'est, en vérité, un idéal résumé, un best of plus organique qu'une bête compilation, d'une carrière jusque-là sans la moindre faute, avec un groupe taillé sur mesure, ou plutôt taillé par les circonstances, qui, finalement, évolue assez peu dans les 10 ans que couvre la collection.
Et comme la conclusion du machin est un retour triomphal aux sources, un dernier pied-de-nez working-class à la jet-set rock de la côte ouest via 5 titres définitivement de chez lui, sur l'autre côte, dans les frisquets embruns atlantiques, on n'a plus qu'à battre des nageoires et recommander chaudement ce généreux coffret de 40 titres et de près de 3 heures et demi à tous ceux qui, par mégarde ou par méprise, seraient passés à côté.

CD 1
1. Thunder Road 5:46
2. Adam Raised a Cain 5:26
3. Spirit in the Night 6:25
4. 4th of July, Asbury Park (Sandy) 6:34
5. Paradise by the "C" 3:54
6. Fire 2:51
7. Growin' Up 7:58
8. It's Hard to Be a Saint in the City 4:39
9. Backstreets 7:35
10. Rosalita (Come Out Tonight) 10:00
11. Raise Your Hand 5:01
12. Hungry Heart 4:30
13. Two Hearts 3:06

CD 2
1. Cadillac Ranch 4:52
2. You Can Look (But You Better Not Touch) 3:58
3. Independence Day 5:08
4. Badlands 5:17
5. Because the Night 5:19
6. Candy's Room 3:19
7. Darkness on the Edge of Town 4:19
8. Racing in the Street 8:12
9. This Land Is Your Land 4:21
10. Nebraska 4:18
11. Johnny 99 4:24
12. Reason to Believe 5:19
13. Born in the U.S.A. 6:10
14. Seeds 5:14

CD 3
1. The River 11:42
2. War 4:53
3. Darlington County 5:12
4. Working on the Highway 4:04
5. The Promised Land 5:36
6. Cover Me 6:57
7. I'm on Fire 4:26
8. Bobby Jean 4:30
9. My Hometown 5:13
10. Born to Run 5:03
11. No Surrender 4:41
12. Tenth Avenue Freeze-Out 4:21
13. Jersey Girl 6:30

Bruce Springsteen – vocals, electric guitar, harmonica, acoustic guitar
Roy Bittan – piano, synthesizer, backing vocals
Clarence Clemons – saxophone, percussion, backing vocals
Danny Federici – organ, accordion, glockenspiel, piano, synthesizer, backing vocals
Nils Lofgren (beginning in 1984) – electric and acoustic guitar, backing vocals
Patti Scialfa (beginning in 1984) – backing vocals, synthesizer
Garry Tallent - bass guitar, backing vocals
Steve Van Zandt (through 1981) – electric guitar, acoustic guitar, backing vocals
Max Weinberg – drums
&
Flo and Eddie (Howard Kaylan and Mark Volman) - backing vocals on "Hungry Heart"
The Miami Horns – horns on "Tenth Avenue Freeze-Out"
(Stan Harrison – tenor sax
Eddie Manion – baritone sax
Mark Pender – trumpet
Richie "La Bamba" Rosenberg – trombone)

BRUCE SPRINGSTEEN

17 commentaires:

  1. The Best Show in the World (chapitre premier)

    James Brown "Live at the Apollo" (1963)
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    The Who "Live at Leeds" (1970)
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    The Allman Brothers Band "At Fillmore East" (1971)
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    Van Morrison "It's Too Late to Stop Now" (1974)
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    Thin Lizzy "Live and Dangerous" (1978)
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    The Band "The Last Waltz" (1978)
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    Neil Young "Live Rust" (1979)
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    Bruce Springsteen & the E Street Band "Live 1975-1985" (1986)
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  2. Si je te dis que je viens juste de mettre en boîte une compile sur le même sujet, tu vas pas me croire !!!

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    1. Le thème "la fête de la musique c'est de la merde, j'ai mieux pour vous" ou "les live mythiques" ?

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  3. Quand une certaine sauvagerie rejoint l'élégance & l'érudition je salue bien bas...Voici de quoi bien débuter cette semaine ! Ph

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    1. Merci pour ce joli compliment et, donc, de bonnes écoutes pour une bonne semaine !

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  4. rien à redire, que des classiques! Les autres classiques (Lynyrd, Marley, Pie, Maiden, AC/DC, Dead, ..) sont pour les part. 2, 3,.... je suppose. Sinon, des lives qui sortent des sentiers battus et rebattus peuvent tout aussi bien faire l'affaire....

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    1. Certains, d'autre pas... Un peu de surprises aussi, pas beaucoup cette fois, c'est vrai.
      Merci de ton passage et de ton commentaire, Rockfour.

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  5. Je prends tout pour les soit Bitrate soit remasterisé. Ensuite quand même quelques commentaires par ci par là au fur et à mesure de la lecture. Le JB, je lui préfère le live à l'Olympia, pas par chauvinisme, je le trouve plus équilibré, JB la vedette mais avec l'équipée " Bootsy Collins, Phelps Collins, Jabo Starks, Bobby Byrd, and Fred Wesley" il avait à tenir sa dragée haute. Mais je tatillonne deux albums à avoir et puis c'est tout

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    1. Ce sont les deux grands live de Jaaaames. Celui-ci est plus innocent, plus "doux" mais aussi essentiel.

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  6. Who live at leeds, ma furie préférée avec le live de Jerry Lee Lewis, du rock et même parfois du roll. Rien à ajouter à ta présentation

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    1. Tiens, je le connais pas le live de Jerry Lee... Un requête pour ta bonne maison, du coup. ^_^

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    2. faut pas que j'oublie, ais il traîne sur le NET ça se trouve facilement. La seul live avec un piano en instrument à percussion, derrière tu as un groupe parfois à la peine

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    3. Donc ça vaut surtout pour la performance de Jerry Lee ? Allez, je préfère te laisser développer dans un de tes excellents billets. ^_^

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  7. Merci bcp, je prends quasi tout pour les 320kbps.
    Pour sortir un peu des 70's, mon live préféré est un FM Broadcast (BBC) non commercialisé: Radiohead à Londres en nov.2003, phénoménal ! Sinon j'ai toujours eu un faible pour le live au Zénith d'Archive pour la version soûlante de Pulse qui clôt le set. Et puis ma Madeleine de Proust, c'est "Paris" de Supertramp...
    Encore merci,
    Vincent

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    1. En même temps, les 70s, c'est la période dorée des live, d'où l'inclinaison.
      Ton Radiohead me tente bien, le Archive moins, et le Supertramp, mouais, faudra que j'y revienne mais il ne m'avait pas laissé un impérissable souvenir.
      Merci de ton commentaire.

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  8. Il y a là effectivement une belle sélection qui fait réference. J'ai pour ma part assez peu d'affinités avec les live enregistrés. Cela dit, je parcours avec joie le Van MORRISSON que tu avais proposé il y a peu.
    Le Who fait vraiment systématiquement partie de ce type de sélection et purtant je n'ai jamais envie de m'y plonger. D'abord, comme tu l'expliques très bien, le répertoire ne m'excite pas (j'ai envie d'écouter du Who et pas des reprises) et et ni la perspective d'entendre 15mn durant My Generation. Mais tu proposes des versions plus complètes avec un répertoire qui me sied davanatge... Alors, pourquoi pas...
    Marrant comme tu transcris exactement ce que j'imaginais sur le Neil Young... Là aussi, du coup, tu me tentes...
    Pour Springsteen, sans être une fan absolue du boss, j'avoue que ces prestations live dégage quelque chose que n'ontpas les albums. C'est ce qui est du coup la quintessence d'un live.
    Finalement, le seul qui me tente le plus, c'est le James Brown.

    Pour ce qui est des suivants, il y a quelques Madeleine qu'on retrouve habituellement: le Ramones, le 1969 du Velvet, Hendrix...

    Pur ma part, j'ai une tendresse pour deux live qui n'ont sans doute aucune chance de s'y retrouver. Il s'agit de celui des Cure de 1984 (avec si possible le versant Curiosity qui comporte l'un des sommets de leur disco qui a le paradoxe de n'avoit jamais été publié officiellement: Forever). Le répertoire est impeccable et les prestation sobre et tendue comme il se doit. Manque juste la magnifique version de Faith qu'on trouve en face b (de Charlotte Sometimes?).
    Le second touche un groupe très mineur, à la disco un peu laborieuse, mais dont les prestations live transcendaient la musique: And Also the Trees. Ou la preuve qu'un groupe moyen peut-être grand sur scène. Et l'inverse étant bien entendu vrai mais on est plus indulgent... Je trouve qu'on devrait mettre davantage en avant ce genre de groupes lorsqu'on parle de Live au lieu de balayer à chaque fois les grands noms de l'histoire du Rock...

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    1. Wow, inspirée Audrey aujourd'hui !
      Alors je ne vais répondre que sur ton dernier point, la valorisation des groupes qui prennent une autre dimension en scène. C'est le cas ici de pas mal des références choisies, de Springsteen aux Who, de James Brown aux frangins Allman qui dépassent largement ce que les versions studio proposaient. Et donc, tu as raison, c'est ce type de live là qui est vraiment le plus intéressant, pas étonnant que pas mal de live légendaires en soient.
      Et donc, je suis preneur de ton live d'And Also the Trees que j'avoue ne connaître que très mal, le groupe, et dont tu as si bien parlé...
      Merci de ton passage et de ce long et riche commentaire. ^_^

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