Où le Zornophage recycle quelques références françaises de son catalogue... Une sélection tous azimuts avec de l'ancien, du nouveau, du classique, du nettement moins connu mais que de la bonne musique... De France, évidemment ! De quoi bien commencer un mois d'août qu'on espère chaud et beau. Enjoie !
CHaNSoN RéaLiSTe
Fréhel "Le Meilleur de Fréhel" (1997)
ou "Madame Fréhel"
(re-recyclage suite à une requête, posté ici pour que le plus grand nombre en profite)
J'aurais pu appeler ça "Mémoire de la Chanson Française", ou bien "Une Grande Dame de la Chanson Réaliste", ou encore "Un Autre Monde" en raccourci inter-générationnel amusant, et puis non. Madame Fréhel, ça lui va bien à Marguerite Boulc'h, titi parisien d'origine finistérienne (d'où son nom de scène), née 9 ans avant la fin du siècle d'avant, une paille !, et décédée 59 ans plus tard, ruinée financièrement tant que physiquement, ayant brûlé la chandelle par les deux bouts, dirait-on. tragique certainement.
Sa vie est un drame, ses chansons, réalistes !, jouant toujours sur la corde des sentiments, savaient aussi être drôles, voire carrément crues, si bien qu'on est régulièrement surpris par la liberté de ton par rapport au politiquement correct d'aujourd'hui (sur l'emblématique La Coco , le Lady Is a Tramp français, pas moins !, mais aussi Maison Louche, par exemple).
Drôle aussi donc, comme dans les historiettes ou énumérations que sont Tel Qu'Il Est, Ohé ! les Copains, La Môme Catch Catch où la gouaille toute parigote de cette enfant du pavé fait merveille. (Mélo)dramatique aussi quand, grande tragédienne, Fréhel prend des accents désespérés pour chanter les temps qui changent déjà (Où Est-Il Donc ?), un drame familial (Pauvre Grand), l'histoire d'une femme qui a été mais n'est plus (Où Sont Tous Mes Amants), etc.
Etc., Parce que le catalogue de la Dame est riche et que même ce double cd généreux, 36 titres et plus de 100 minutes, de 1931 à 1939 (sa période de gloire), ne peut se targuer de faire figure d'anthologie définitive, tout meilleur du marché avec son son bien restauré soit-il, il en manque !
C'est néanmoins, avant d'attaquer Damia, Berthe Silva, voire Aristide Bruant, une excellente introduction à une musique d'une autre époque, une vignette d'un autre temps où la musique qu'on entendait dans la rue provenait d'un orgue de barbarie, d'un accordéon, pas du casque de l'"ipaude" vissé dans nos oreilles. Un autre monde, ni bon ni meilleur, différent. Dépaysant, donc, historique aussi, celui de Fréhel.
Sa vie est un drame, ses chansons, réalistes !, jouant toujours sur la corde des sentiments, savaient aussi être drôles, voire carrément crues, si bien qu'on est régulièrement surpris par la liberté de ton par rapport au politiquement correct d'aujourd'hui (sur l'emblématique La Coco , le Lady Is a Tramp français, pas moins !, mais aussi Maison Louche, par exemple).
Drôle aussi donc, comme dans les historiettes ou énumérations que sont Tel Qu'Il Est, Ohé ! les Copains, La Môme Catch Catch où la gouaille toute parigote de cette enfant du pavé fait merveille. (Mélo)dramatique aussi quand, grande tragédienne, Fréhel prend des accents désespérés pour chanter les temps qui changent déjà (Où Est-Il Donc ?), un drame familial (Pauvre Grand), l'histoire d'une femme qui a été mais n'est plus (Où Sont Tous Mes Amants), etc.
Etc., Parce que le catalogue de la Dame est riche et que même ce double cd généreux, 36 titres et plus de 100 minutes, de 1931 à 1939 (sa période de gloire), ne peut se targuer de faire figure d'anthologie définitive, tout meilleur du marché avec son son bien restauré soit-il, il en manque !
C'est néanmoins, avant d'attaquer Damia, Berthe Silva, voire Aristide Bruant, une excellente introduction à une musique d'une autre époque, une vignette d'un autre temps où la musique qu'on entendait dans la rue provenait d'un orgue de barbarie, d'un accordéon, pas du casque de l'"ipaude" vissé dans nos oreilles. Un autre monde, ni bon ni meilleur, différent. Dépaysant, donc, historique aussi, celui de Fréhel.
CD 1
1. Comme un moineau 3:00
2. Pauvre grand 3:04
3. Sous la blafarde 3:18
4. L'obsédé 2:29
5. La chanson du vieux marin 2:54
6. Comme une fleur 3:20
7. La coco 3:02
8. A la dérive 3:09
9. Quand on a trop de cœur 2:21
10. Musette 2:38
11. Le grand Léon 3:05
12. C'est un mâle 2:58
13. Rien ne vaut l'accordéon 2:25
14. Il encaisse tout 2:33
15. Sous les ponts 3:21
16. La peur (un chat qui miaule) 3:12
17. Où sont tous mes amants 3:23
18. Il est trop tard 3:20
CD 2
1. Le fils de la femme poisson 3:11
2. La valse à tout le monde 2:45
3. Maison louche 3:09
4. Pleure 2:54
5. Tel qu'il est 2:47
6. Sous la flotte 2:43
7. Tout change dans la vie 2:32
8. Où est il donc ? 3:12
9. Et V'là pourquoi 2:33
10. Les filles qui la nuit 3:09
11. La môme catch catch 2:58
12. La chanson des fortifs 3:02
13. L'amour des hommes 2:57
14. Derrière la clique 3:19
15. Sans lendemain 3:17
16. La der des der 2:49
17. Ohé les copains ! 2:23
18. La java bleue 2:45
FREHEL |
FuFu PoWeR!
François de Roubaix "L'Homme Orchestre" (1970)
ou "Fun 'n' Pop"
Si le film de Serge Korber n'est pas exactement un des sommets du cinéma français, ni même de la carrière de Louis de Funès, la bande-son qui l'illustre (ô combien vu le thème musical et dansant du quasi-nanar), signée du regretté François de Roubaix, est de ces délicieuses sucreries auxquelles il est impossible de ne pas goûter.
Il y ici a toute la fantaisie, l'invention et l'expertise du compositeur/arrangeur qui, bien loin de ses expérimentations électroniques, apparaît également à son aise. Assimilant pour l'occasion lounge, jazz, pop, psyché, musique orchestrale et de chambre dans son score, de Roubaix propose d'accrocheuses et guillerettes petites vignettes où il décline ses mélodies avec une audible et ludique effervescence créatrice. Typiquement de son époque - fin des années 60, début des années 70 - il y a un évident charme rétro dans le kitsch de cette presque parfaite soundtrack où, seul bémol, on notera les performances vocales anecdotiques des de Funès père et fils (heureusement peu présents) mais, bon, c'est bien pour trouver un (petit) défaut à cet upbeat et divertissant bouquet de pur fun.
Léger comme une bulle de savon, bondissant comme le Marsupilami, sucré comme les bonbons gélatineux de notre enfance et qui plus est bonussé de quelques savoureuses alternate-takes dans la présente édition, l'Homme Orchestre est de ces invitations à un plaisir simple et immédiat qu'on ne doit simplement pas se refuser.
Il y ici a toute la fantaisie, l'invention et l'expertise du compositeur/arrangeur qui, bien loin de ses expérimentations électroniques, apparaît également à son aise. Assimilant pour l'occasion lounge, jazz, pop, psyché, musique orchestrale et de chambre dans son score, de Roubaix propose d'accrocheuses et guillerettes petites vignettes où il décline ses mélodies avec une audible et ludique effervescence créatrice. Typiquement de son époque - fin des années 60, début des années 70 - il y a un évident charme rétro dans le kitsch de cette presque parfaite soundtrack où, seul bémol, on notera les performances vocales anecdotiques des de Funès père et fils (heureusement peu présents) mais, bon, c'est bien pour trouver un (petit) défaut à cet upbeat et divertissant bouquet de pur fun.
Léger comme une bulle de savon, bondissant comme le Marsupilami, sucré comme les bonbons gélatineux de notre enfance et qui plus est bonussé de quelques savoureuses alternate-takes dans la présente édition, l'Homme Orchestre est de ces invitations à un plaisir simple et immédiat qu'on ne doit simplement pas se refuser.
1. Générique 2:17
2. Les Poupons 2:13
3. Répétition 2:46
4. Footing 1:52
5. Claquettes 1:03
6. Ballet Du Rêve 2:52
7. Judo 1:20
8. Audition 2:03
9. Evan Evans 0:40
10. Yacht 1:45
11. Ballade Dans Rome 1:57
12. Piti Piti Pas 2:25
13. Les Grosses Caisses 2:02
14. Mauricette's Song 2:52
15. Final 2:31
16. Evans Jerk 1:41
17. Mauricette's Song 2:01
18. Ballet Du Rêve 1:28
19. Berceuse 1:54
20. Ballade Dans Rome (Version Refusée) 1,29
21. Piti Piti Pas (Version Inédite) 2:25
22. Générique Début 1:59
2. Les Poupons 2:13
3. Répétition 2:46
4. Footing 1:52
5. Claquettes 1:03
6. Ballet Du Rêve 2:52
7. Judo 1:20
8. Audition 2:03
9. Evan Evans 0:40
10. Yacht 1:45
11. Ballade Dans Rome 1:57
12. Piti Piti Pas 2:25
13. Les Grosses Caisses 2:02
14. Mauricette's Song 2:52
15. Final 2:31
16. Evans Jerk 1:41
17. Mauricette's Song 2:01
18. Ballet Du Rêve 1:28
19. Berceuse 1:54
20. Ballade Dans Rome (Version Refusée) 1,29
21. Piti Piti Pas (Version Inédite) 2:25
22. Générique Début 1:59
FRANCOIS DE ROUBAIX |
PRoG CaMeMBeRT
Martin Circus "Acte II" (1971)
ou "Mais, sérieusement..."
S'ils finiront par se perdre dans la facilité d'une variété à peine rock et franchement peu recommandable, les Martin Circus n'en sont pas encore là avec Acte II, album référence d'un progressisme volontiers rigolard qui a le mérite de ne pas tenter de copier ses voisins teutons et anglais. Gaulois, quoi !
Présentement, je vous propose la chronique de Hellman, sur l'excellent webzine Guts of Darkness, datant de janvier 2009 qui en parle fort bien :
"Il arrive que l'actualité nous rattrape. En cette dernière semaine de janvier, nous apprenions le décès de Gérard Blanc. Si le personnage est resté gravé dans la mémoire du plus grand nombre comme un chanteur pour midinettes de plus à avoir sévi dans les années quatre-vingt, non sans un certain succès, c'est oublier que l'homme eut un passé, et que celui-ci fût intimement lié au devenir des Martin Circus. Tout comme Michel Fugain et son Big Bazar, Jean-Jacques Goldman au sein de Taï-Phong ou, plus obscur et impensable encore, Pierre Bachelet avec Résonance, lorsque Gérard Blanc rejoignit les Martin Circus pour leur second album en 1971, celui-ci affichait une prétention artistique qui allait bien au-delà d'un simple désir de reconnaissance populaire. Animé d'une véritable démarche artistique qui leur valu très rapidement l'appui des jeunes médias en quête de nouvelles idoles susceptibles de provoquer l'émergence d'une véritable scène pop hexagonale, les Martin Circus accomplirent ensemble avec "Acte II" quelque chose dont ils peuvent effectivement se montrer fier. L'impulsion première, c'est à eux que nous le devons. C'était là l'occasion de le rappeler. Et même s'ils élèvent le débat en opposition aux nombreux artistes yé yé qui squattent encore les juke-box, en guise de récompense pour tant d'efforts, ils rencontreront tout de même le succès avec leur délirant 45tours "Je m'éclate au Sénégal" (avec-une-copine-de-cheval-je-suis-à-poil). Mais "Acte II" recèle en son sein les germes de tant de déclinaisons progressives qu'il devient difficile d'en occulter l'importance. Comment ne pas écouter "Poème" sans songer que Ange n'a pas encore enregistré la moindre note ? Et le plaisir sournois avec lequel les Martin Circus s'amusent à emprunter des chemins tortueux nous fait prendre conscience aussi que Eton Fou Leloublan n'a pas encore vu le jour... Bien ancré dans son époque, "Acte II" combine les arrangements précieux de "Sgt.Pepper's Lonely Hearts Club Band" et "Hot Rats" réunis sous forme ... d'un double album !!! Un quitte ou double qui s'avère payant pour une entreprise qui avait tout du suicide commercial annoncé. Mais les Martin Circus assurent comme des bêtes pendant près d'une heure vingt, un vrai bonheur, les deux disques croulant littéralement sous les références, qu'elles soient musicales ou en français dans le texte. Impossible de passer à côté de ce disque si vous n'êtes pas insensibles aux vibrations et à la fougueuse inventivité de cette époque bénie."
Alors, Acte II ? Recommandé, évidemment. Et encore un peu plus dans cette réédition "Vinyl Replica Deluxe" bien remasterisée et dûment bonussée.
Présentement, je vous propose la chronique de Hellman, sur l'excellent webzine Guts of Darkness, datant de janvier 2009 qui en parle fort bien :
"Il arrive que l'actualité nous rattrape. En cette dernière semaine de janvier, nous apprenions le décès de Gérard Blanc. Si le personnage est resté gravé dans la mémoire du plus grand nombre comme un chanteur pour midinettes de plus à avoir sévi dans les années quatre-vingt, non sans un certain succès, c'est oublier que l'homme eut un passé, et que celui-ci fût intimement lié au devenir des Martin Circus. Tout comme Michel Fugain et son Big Bazar, Jean-Jacques Goldman au sein de Taï-Phong ou, plus obscur et impensable encore, Pierre Bachelet avec Résonance, lorsque Gérard Blanc rejoignit les Martin Circus pour leur second album en 1971, celui-ci affichait une prétention artistique qui allait bien au-delà d'un simple désir de reconnaissance populaire. Animé d'une véritable démarche artistique qui leur valu très rapidement l'appui des jeunes médias en quête de nouvelles idoles susceptibles de provoquer l'émergence d'une véritable scène pop hexagonale, les Martin Circus accomplirent ensemble avec "Acte II" quelque chose dont ils peuvent effectivement se montrer fier. L'impulsion première, c'est à eux que nous le devons. C'était là l'occasion de le rappeler. Et même s'ils élèvent le débat en opposition aux nombreux artistes yé yé qui squattent encore les juke-box, en guise de récompense pour tant d'efforts, ils rencontreront tout de même le succès avec leur délirant 45tours "Je m'éclate au Sénégal" (avec-une-copine-de-cheval-je-suis-à-poil). Mais "Acte II" recèle en son sein les germes de tant de déclinaisons progressives qu'il devient difficile d'en occulter l'importance. Comment ne pas écouter "Poème" sans songer que Ange n'a pas encore enregistré la moindre note ? Et le plaisir sournois avec lequel les Martin Circus s'amusent à emprunter des chemins tortueux nous fait prendre conscience aussi que Eton Fou Leloublan n'a pas encore vu le jour... Bien ancré dans son époque, "Acte II" combine les arrangements précieux de "Sgt.Pepper's Lonely Hearts Club Band" et "Hot Rats" réunis sous forme ... d'un double album !!! Un quitte ou double qui s'avère payant pour une entreprise qui avait tout du suicide commercial annoncé. Mais les Martin Circus assurent comme des bêtes pendant près d'une heure vingt, un vrai bonheur, les deux disques croulant littéralement sous les références, qu'elles soient musicales ou en français dans le texte. Impossible de passer à côté de ce disque si vous n'êtes pas insensibles aux vibrations et à la fougueuse inventivité de cette époque bénie."
Alors, Acte II ? Recommandé, évidemment. Et encore un peu plus dans cette réédition "Vinyl Replica Deluxe" bien remasterisée et dûment bonussée.
CD 1
1. Boudjateelack 2:58
2. Pourquoi tous ces cris 3:45
3. Chevauchée fantastique 5:10
4. Poème 8:02
5. Ti' Bill 2:09
6. Poussières 5:02
7. J'ai perdu 6:29
8. J'suis une groupie 3:38
9. Ouvrez vos mémoires 4:00
CD2
1. Je m'éclate au Sénégal 4:15
2. Le tromblon magique 4:47
3. Hyznogod 3:40
4. Images 2:49
5. A dada sur Paranoïa 4:51
6. Façon de parler 8;07
7. O' secours Bob 3:49
8. J'aimerais bien te faire flipper un p'tit peu 4:36
9. Ma guitare 3:26
Bonus
10. Moi j'aime bien prendre mon pied 3:13
11. Je m'éclate au Sénégal (version alternative) 2:54
12. Je danse comme un pingouin 4:09
13. Les indiens du petit matin (Pt.1) 5:00
14. Les indiens du petit matin (Pt.2) 4:26
Gérard Blanc - chant, guitare, percussions
Gerard Pisani - saxophones, clarinette, flûte, trombone, percussions
Sylvain Pauchard - orgue, piano, vibraphone, accordéon, choeurs
Alain Pewzner - guitare, orgue, percussions, choeurs
Bob Brault - basse, flûte, percussions, choeurs
René Guerin - batterie, violon, percussions, chœurs
MARTIN CIRCUS |
LaRZaC TRiP
Maurice Benin "Je Vis" (1974)
ou "Chanson au lait cru"
Il n'est pas inutile de rappeler que, pendant que quelques singes savants surmédiatisés s'agitaient convulsivement dans des exhibitions signées Maritie et Gilbert Carpentier, une autre musique (ou d'autres musiques pour être plus précis) vivotaient dans un underground pas exactement injuste, il y avait chez ces doux-dingues suffisamment de désaxés pour désarçonner la ménagère vagissante, mais à l'impact nettement minoré par un système médiatique n'offrant que trop peu de place à un off-mainstream hexagonal pourtant passionnant.
Oui, dans ces seventies giscardisantes, l'ex-bande Saravah (Higelin, Fontaine et Areski en tête de pont), les progueux plus ou moins déviants (Magma, Ange, Etron Fou Le Loup Blanc, la multinationale Gong, etc.), les folkeux sans peurs et sans reproches (Gwendal, Malicorne et tous les autres), etc., vivaient une aventure au moins aussi passionnante que celles de leurs équivalents transfrontaliers. Et ce n'est que la partie immergée d'un l'impressionnant iceberg qu'il serait fastidieux d'énumérer ici...
Parce que, ici, c'est de Maurice (Morice) Bénin dont il s'agit, un zouzou digne représentant d'une chanson à la marge, agitatrice et militante sans jamais perdre d'un humour pothead franchouillard (voir Sollicitation, pour l'exemple). Musicalement, le terreau est folk, et francophile du fait de textes évoquant plus Léo Ferré que Bob Dylan (pour situer)... La voix est juste, bien posée, capable de quelques performances, de quelques déviances, mais toujours au service de la mélodie, de l'émotion. On peut, à partir de là, se demander pourquoi cette musique n'a trouvé qu'un public si extrêmement réduit et s'en voit, conséquemment, reléguée aujourd'hui à un statut micro-culte, un secret trop bien gardé qu'il est bon de dévoiler, d'essayer de partager.
1974, il vit Morice. Il vibre aussi, post-soixante-huitard luttant contre ses moulins à vent avec autant de conviction qu'un Don de la Mancha avec, en lieu et place d'un Sancho P. désabusé mais fidèle, un trio de musiciens tissant un background approprié à son bel-canto en opposition. Bien sûr, tout ceci sonne un peu daté 40 ans après, daté mais pas obsolète... Cette voix baladeuse et polyethnique, ces flutes, ces guitares, ces dérapages psychédéliques, et l'absolue conviction de l'auteur, aussi, surtout sont autant de vibrantes preuves d'un artiste (en effet) vivant, vif même. Bien sûr, comme souvent chez les français de l'époque, c'est verbeux à l'excès mais on ne le voudrait pas autrement.
Je Vis... Il faudra bien écouter les paroles, se laisser porter par les trips musicaux les accompagnant pour trouver le sésame d'un album pas exactement difficile à aborder mais suffisamment référencé et barjotant pour laisser quelques jeunes-âmes sur le bord du chemin. C'est comme ça... De la musique sans compromis, de l'art quoi...
Recommandé.
Oui, dans ces seventies giscardisantes, l'ex-bande Saravah (Higelin, Fontaine et Areski en tête de pont), les progueux plus ou moins déviants (Magma, Ange, Etron Fou Le Loup Blanc, la multinationale Gong, etc.), les folkeux sans peurs et sans reproches (Gwendal, Malicorne et tous les autres), etc., vivaient une aventure au moins aussi passionnante que celles de leurs équivalents transfrontaliers. Et ce n'est que la partie immergée d'un l'impressionnant iceberg qu'il serait fastidieux d'énumérer ici...
Parce que, ici, c'est de Maurice (Morice) Bénin dont il s'agit, un zouzou digne représentant d'une chanson à la marge, agitatrice et militante sans jamais perdre d'un humour pothead franchouillard (voir Sollicitation, pour l'exemple). Musicalement, le terreau est folk, et francophile du fait de textes évoquant plus Léo Ferré que Bob Dylan (pour situer)... La voix est juste, bien posée, capable de quelques performances, de quelques déviances, mais toujours au service de la mélodie, de l'émotion. On peut, à partir de là, se demander pourquoi cette musique n'a trouvé qu'un public si extrêmement réduit et s'en voit, conséquemment, reléguée aujourd'hui à un statut micro-culte, un secret trop bien gardé qu'il est bon de dévoiler, d'essayer de partager.
1974, il vit Morice. Il vibre aussi, post-soixante-huitard luttant contre ses moulins à vent avec autant de conviction qu'un Don de la Mancha avec, en lieu et place d'un Sancho P. désabusé mais fidèle, un trio de musiciens tissant un background approprié à son bel-canto en opposition. Bien sûr, tout ceci sonne un peu daté 40 ans après, daté mais pas obsolète... Cette voix baladeuse et polyethnique, ces flutes, ces guitares, ces dérapages psychédéliques, et l'absolue conviction de l'auteur, aussi, surtout sont autant de vibrantes preuves d'un artiste (en effet) vivant, vif même. Bien sûr, comme souvent chez les français de l'époque, c'est verbeux à l'excès mais on ne le voudrait pas autrement.
Je Vis... Il faudra bien écouter les paroles, se laisser porter par les trips musicaux les accompagnant pour trouver le sésame d'un album pas exactement difficile à aborder mais suffisamment référencé et barjotant pour laisser quelques jeunes-âmes sur le bord du chemin. C'est comme ça... De la musique sans compromis, de l'art quoi...
Recommandé.
1. Je vis 11:46
2. Les comptes sont bons 3:45
3. Où tu es passé 7:12
4. Plus tu es heureux 4:36
5. Toute petite vie 2:55
6. Solicitation 4:19
7. L'églantine dans mon jardin 4:45
8. Une fois... 4:39
Maurice Bénin - chant, guitare
Gilles Hottot - guitare, chant
Gilles Boucher - guitare, grelots, clochettes, harmonica, cazou
Patrick Hottot - guitare, charango, flute, flute de pan
MAURICE BENIN |
SCHMoLL SPaNGLeD BaNNeR
Eddy Mitchell "Made in USA" (1975)
ou "Je veux l'avoir et je l'aurais"
En 1975, de retour à Nashville après un satisfaisant Rocking In Nashville (sauf pour deux titres dont l'instrumental signé Lester Young, Lester's Lip In, enregistrés sur le chemin du retour, à New York à la coloration agréablement jazzy), Made in USA voit un Mitchell en veine country'n'rock accommodant quelques standards à sa sauce Bellevilloise. Le résultat est frais, énergique, souvent drôle comme peut l'être Eddy (qui signe ici la majorité des adaptations) et bien sûr parfaitement joué par quelques pointures américaines, dont la plus notable se nomme Charlie McCoy (Bob Dylan, Johnny Cash, Elvis Presley, excusez du peu !), particulièrement rouées à l'exercice et prenant un audible plaisir à jouer sur le disque de ce drôle de frenchie.
En un mot comme en mille, digne représentant d'un glorieux milieu des seventies (suivra un an plus tard par l'impeccable Sur La Route De Memphis puis, au même rythme annuel, par La Dernière séance en 1977, sacré série tout de même !), Made in USA est un excellent album d'une énergie communicative et d'une bonne humeur contagieuse. Recommandé, donc.
En un mot comme en mille, digne représentant d'un glorieux milieu des seventies (suivra un an plus tard par l'impeccable Sur La Route De Memphis puis, au même rythme annuel, par La Dernière séance en 1977, sacré série tout de même !), Made in USA est un excellent album d'une énergie communicative et d'une bonne humeur contagieuse. Recommandé, donc.
1. Une Terre Promise 3:03
2. Les Traine-Tards Et Les Rodeurs 2:30
3. La Maison Hantée 3:10
4. J'Attendrai Le Prochain Train 2:21
5. Je ne sais faire que l'amour 2:21
6. Un sourire ou un au revoir 2:43
7. Le Mauvais Côté 2:33
8. Je Vais Craquer Bientôt 2:24
9. Ecoute Coco 3:01
10. Seul Est L'Indompté 3:07
11. Merci La Vie 2:22
12. Choo Choo Boogie Espion Bidon 2:44
13. Lester Lip's In 5:04
Eddy Mitchell: chant
- Sessions Nashville:
Kenny Buttrey, Jim Isbell: batterie
Norbert Putnam: basse
Pig Robbins, Warren Hartman: piano
Jerry Shook, Jim Colvard, Dale Sellers, Billy Sanford, Grady Martin: guitare
Russh Hick, Lloyd Green, Weldon Merryck; pedal steel guitare
Buddy Spicher, Gary Vanosdale: violon
Charlie McCoy: harpe, orgue, guitare, percussions
Bobby Thompson: banjo
Hoyt Hawkins, Neal Matthews, Hugh Stoker, Ray Walker, Lea Jane Bernatti, Mary Holladay, Ginger Holladay: choeurs
- Session New York:
Al Cohn, Sheldon Powell, Phil Woods, Frank Weiss, Danny Bank: saxophone
Urbie Green, Buddy Morrow, Pail Faulise: trombone
Jimmy Owens, Marvin Stamm, Benny Glow, John Glasel: trompette
Frank Owens: piano
Grady Tate: batterie
Vinny Bell: guitare
Richard Davis: basse
Patti Austin, Albertine Robinson, Hilda Harris: chœurs
EDDY MITCHELL |
DaNDy!
Jacno "Tant de Temps" (2006)
ou "Temps précieux"
Pour la plupart des gens, Jacno ( de son vrai nom Denis Quilliard), restera le fondateur des Stinky Toys et ex-compagnon d'Elli Medeiros, peu connaissant - il faut bien en convenir - les sept albums constituant sa discographie solitaire. C'est dommage et ce ne sont hélas pas les participations trop peu souvent publicisées à l'écriture ou à la production de bon nombre d'albums d'autres artistes (de Paul Personne à Daho en passant par Higelin, et j'en passe...) qui répareront cette injustice. Aimé de ses pairs, qui surent recourir à ses talents, mais méconnu du grand public, Jacno nous a quitté il y a plus de 5 ans maintenant... Déjà.
Tant de Temps, ultime album de son parcours d'homme de l'ombre, ne surprendra pas ceux qui le connaissent. On y retrouve le sens inné de l'ironie de sa plume et cette musique qu'il serait aisé de qualifier de rétro-80's si son auteur n'avait tant contribué à l'installer en France à l'époque. Evidemment, Jacno n'étant pas exactement un chanteur, il a eu l'intelligence de ne pas tenter plus que son registre naturel ne lui permettait d'essayer quitte à avoir recours - en guise d'habillage - à quelques guests venus le seconder. C'est aussi l'occasion d'inviter quelques vieilles connaissances à contribuer comme c'est le cas de Paul Personne (solo de guitare sur deux titres), Thomas Dutronc (guitare nylon sur deux titres aussi), Etienne Daho ou des indie-popsters berlinois de Stereo Total (respectivement pour un duo de « grandes voix » sur le morceau éponyme et le succulent Mars Rendez-Vous), toutes ces participations contribuant à la dynamique et l'efficacité d'un album réussi.
Affichant un optimisme de façade qui cache mal un profond désespoir, Tant de Temps, album d'adieux involontaires, ne nous fait que regretter encore plus d'avoir perdu un personnage trop souvent pris à la légère quand les échos de son travail continuent de résonner et continueront longtemps.
Recommandé.
Tant de Temps, ultime album de son parcours d'homme de l'ombre, ne surprendra pas ceux qui le connaissent. On y retrouve le sens inné de l'ironie de sa plume et cette musique qu'il serait aisé de qualifier de rétro-80's si son auteur n'avait tant contribué à l'installer en France à l'époque. Evidemment, Jacno n'étant pas exactement un chanteur, il a eu l'intelligence de ne pas tenter plus que son registre naturel ne lui permettait d'essayer quitte à avoir recours - en guise d'habillage - à quelques guests venus le seconder. C'est aussi l'occasion d'inviter quelques vieilles connaissances à contribuer comme c'est le cas de Paul Personne (solo de guitare sur deux titres), Thomas Dutronc (guitare nylon sur deux titres aussi), Etienne Daho ou des indie-popsters berlinois de Stereo Total (respectivement pour un duo de « grandes voix » sur le morceau éponyme et le succulent Mars Rendez-Vous), toutes ces participations contribuant à la dynamique et l'efficacité d'un album réussi.
Affichant un optimisme de façade qui cache mal un profond désespoir, Tant de Temps, album d'adieux involontaires, ne nous fait que regretter encore plus d'avoir perdu un personnage trop souvent pris à la légère quand les échos de son travail continuent de résonner et continueront longtemps.
Recommandé.
1. Tous ces mots-là 4:18
2. Le Sport 4:01
3. Tant de Temps 4:42
4. T'es mon chateau 4:20
5. L'homme de l'ombre 4:59
6. Les amants, les clients 3:24
7. Si je te quitte 3:10
8. Avec les yeux 4:40
9. Baiser empoisonné 5:09
10. Mars rendez-vous 4:05
11. Code 68 4:20
Denis Jacno: chant, guitare, piano
Tarik Benouarka: batterie, percussion, programmations
Emmanuel Denis: claviers, piano, programmations
Françoise Cactus: batterie, chant (10), chœurs (1,2)
Brezel Göring: claviers, chant (10)
Paul Personne: guitare solo (3, 5)
Agnès Fourtinon: choeurs (2, 4, 5, 9)
Yacine Mekaoui: choeurs (8, 9)
Etienne Daho: chant (3)
Pascal Mulot: basse (9)
Thomas Dutronc: guitare nylon (8, 9)
JACNO |
SaLaDe NiCoiSe
Dick Rivers "L'Homme Sans Age" (2008)
ou "L'Homme qui mue"
Que se passe-t-il quand une figure mineure de la nouvelle chanson française rencontre le plus magnifique has been du rock (français itou) ? Sur le papier, entre la moumoute en plastique de l'un et les prétentions artistiques de l'autre, ça a franchement de quoi faire peur pourtant, concrètement, l'affaire s'avère toute autre.
Et donc, fiers d'eux comme pas deux (ils appartiendraient au règne animal qu'on les imaginerait bien faire la roue), il s'en vont en Angleterre enregistrer les chansons que l'un a écrites pour l'autre... Et ils peuvent être fiers, les bougres, parce que telle réussite étaient inattendue, c'est le moins qu'on puisse dire ! Véridick !
L'Homme Sans Âge est un album de Dick Rivers composé par Joseph d'Anvers... Etonnant, non ? Musicalement, c'est de pop rock fine et racée d'inspiration anglo-américaine dont il s'agit sur laquelle la voie de velours de Dick (qu'on redécouvre pour l'occasion) fait merveille. On n'aura pas l'outrecuidance de comparer ce presque-miracle (Dick, hein !) avec la ressuscitation de Johnny Cash par Rick Rubin, faut quand même pas pousser, et le cadre musical ne tend pas assez vers l'épure pour ça, mais il y a quelque chose du genre tout de même, à entendre un homme qu'on pensait éternellement voué aux gémonies s'en sortir avec un peu plus que les honneurs et les félicitations du jury.
Parce que c'est d'un bon album, bien arrangé, bien produit, bien joué... et bien chanté (là était LE doute pour les vilains Dickomoqueurs). Pas la réinvention de la roue ni la 8ème merveille du Monde, juste un foutu bon album avec de belles chansons (toutes !) où Dick n'est plus cette approximation péri-américaine de rocker un peu ridicule mais son propre animal. Un peu comme si Hervé Forneri (le vrai nom de Dick) avait enfin eu la peau de son pote Rivers... On n'en attendait pas tant.
Et donc, fiers d'eux comme pas deux (ils appartiendraient au règne animal qu'on les imaginerait bien faire la roue), il s'en vont en Angleterre enregistrer les chansons que l'un a écrites pour l'autre... Et ils peuvent être fiers, les bougres, parce que telle réussite étaient inattendue, c'est le moins qu'on puisse dire ! Véridick !
L'Homme Sans Âge est un album de Dick Rivers composé par Joseph d'Anvers... Etonnant, non ? Musicalement, c'est de pop rock fine et racée d'inspiration anglo-américaine dont il s'agit sur laquelle la voie de velours de Dick (qu'on redécouvre pour l'occasion) fait merveille. On n'aura pas l'outrecuidance de comparer ce presque-miracle (Dick, hein !) avec la ressuscitation de Johnny Cash par Rick Rubin, faut quand même pas pousser, et le cadre musical ne tend pas assez vers l'épure pour ça, mais il y a quelque chose du genre tout de même, à entendre un homme qu'on pensait éternellement voué aux gémonies s'en sortir avec un peu plus que les honneurs et les félicitations du jury.
Parce que c'est d'un bon album, bien arrangé, bien produit, bien joué... et bien chanté (là était LE doute pour les vilains Dickomoqueurs). Pas la réinvention de la roue ni la 8ème merveille du Monde, juste un foutu bon album avec de belles chansons (toutes !) où Dick n'est plus cette approximation péri-américaine de rocker un peu ridicule mais son propre animal. Un peu comme si Hervé Forneri (le vrai nom de Dick) avait enfin eu la peau de son pote Rivers... On n'en attendait pas tant.
1. L'homme Sans Âge 3:32
2. Par Delà Les Plaines 3:24
3. Sur Le Toit Du Monde 3:23
4. Les Braves 3:41
5. La Première Heure 3:11
6. Attache Moi 3:01
7. Mon Homme 2:06
8. Les Bras Des Femmes 3:38
9. La Voie Des Anges 3:23
10. Lola (Veut La Lune) 3:24
11. Je Reviens 3:43
12. Gagner L'horizon 3:27
Dick Rivers - chant
Mark "Shez" Sherridan - guitares, chœurs
Kevin Bacon - basse, production
Lucy Shaw - contrebasse
Larry Ciancia - batterie, percussions
Joseph d'Anvers - harmonica, chœurs, textes, musiques
Marion Benoît - chœurs
Soundscape London Symphonic Orchestra - cordes
Everton Nelson - direction des cordes
Jonathan Quarmby - arrangements, production
DICK RIVERS |
NéGRiTuDe
Arthur H/Nicolas Repac "L'Or Noir" (2012)
ou "Duo poétique"
Dans quasi toutes les chroniques de L'Or Noir, évidemment, la performance d'Arthur H est abondamment soulignée et elle le mérite tant il s'imprègne, possède ces textes d'auteurs, de poètes, chantres de la négritude et détenteurs d'une langue riche et colorée, à la perfection. Par contre, la musique y est trop souvent reléguée au second plan aussi se doit-on aussi de vanter les trésors que déroule son compagnon de toujours (ou presque) et présentement concepteur des panoramas soniques sur lesquels Arthur se repose si talentueusement : Nicolas Repac.
On savait le sieur Repac particulièrement polyvalent, qu'il touche à l'afrobeat feminin avec les deux albums conçus pour Mamani Keita, qu'il produise des hommages électro-vibrants à des styles l'ayant influencé (le jazz sur Swing Swing, le blues sur Black Box) ou produise de trop rares albums de chansons où sa voix, étrangement cousine de celle Mister H, fait merveille (La Vile, La Grande Roue). Ce n'est donc pas une surprise de le retrouver à tisser ces précieux rideaux de sons à l'avantage de son vieux camarade. Tribaux (africains, caribéens), rêveurs, éthérés, mystiques aussi, les assemblages du multi-instrumentiste ne sont pas étrangers à l'harmonie ainsi crée.
Et puis il y a les textes, qu'on gagne à bien écouter (ils le méritent !) sur lesquels la diction chaude, tour à tour susurrante et passionnée du « fils de Jacques » se glisse comme un gant. Et les auteurs qu'on se doit de citer, ils sont le sang de cet Or Noir :
On savait le sieur Repac particulièrement polyvalent, qu'il touche à l'afrobeat feminin avec les deux albums conçus pour Mamani Keita, qu'il produise des hommages électro-vibrants à des styles l'ayant influencé (le jazz sur Swing Swing, le blues sur Black Box) ou produise de trop rares albums de chansons où sa voix, étrangement cousine de celle Mister H, fait merveille (La Vile, La Grande Roue). Ce n'est donc pas une surprise de le retrouver à tisser ces précieux rideaux de sons à l'avantage de son vieux camarade. Tribaux (africains, caribéens), rêveurs, éthérés, mystiques aussi, les assemblages du multi-instrumentiste ne sont pas étrangers à l'harmonie ainsi crée.
Et puis il y a les textes, qu'on gagne à bien écouter (ils le méritent !) sur lesquels la diction chaude, tour à tour susurrante et passionnée du « fils de Jacques » se glisse comme un gant. Et les auteurs qu'on se doit de citer, ils sont le sang de cet Or Noir :
- Aimé Césaire (Corps perdu, Cahier d'un retour au pays natal, Le cristal automatique)
- Edouard Glissant (La cohée du Lamentin, Maire-Galante)
- René Depestre (Le métier à métisser)
- Georges Desportes (A la crinière du cyclone)
- Daniel Maximin (Soufrière)
- Gilbert Gratian (La foire aux morts)
- Dany Laferrière (L'enfant du pays)
- James Noël (Lettre du sorcier)
In fine, la combinaison de textes souvent graves, toujours splendides, de paysages sonores malins et adéquats et d'une interprétation aux petits oignons impose le respect, la réussite est pleine et entière et l'objet musical non-identifié chaudement recommandé en plus d'une porte ouverte vers une littérature trop souvent mésestimée.
1. Corps perdu 6:24
2. La cohée du Lamentin 2:41
3. Le métier à métisser 2:23
4. A la crinière du cyclone 2:02
5. Cahier d'un retour au pays natal 10:20
6. Soufrière 4:09
7. La foire aux morts 4:55
8. L'enfant du pays 5:14
9. Lettre du sorcier 2:41
10. Le cristal automatique 2:40
11. Marie-Galante 7:14
Arthur H: voix
Nicolas Repac: guitare, udu, flutes, percussions, harmonium, samples, programmations
NICOLAS REPAC / ARTHUR H |
HauT JaBoT
Dionysos "Bird'N'Roll" (2012)
ou "Hors concept"
5 ans après l'ambitieux, protéiforme et réussi La Mécanique du Coeur, Mathias Malzieu et son Dionysos sont enfin de retour avec un Bird'n'Roll relativement plus simple et définitivement plus direct.
L'univers n'a pas exactement changé pour ce nouvel album, on retrouve toujours cette pop rock simple et efficace enluminée de paroles influencées du surréalisme et portée par la voix si particulière de Mathias, mais force est de constater que, contrairement à ce que l'évolution du groupe sur ses derniers albums laissait penser, Dionysos opère ici un retour en mode (plus) rock (que d'habitude) sans pour autant perdre de la fantaisie sonique qui l'avait établi comme une valeur sûre de la scène française. Le fait est qu'être « débarrassé » de la pléthore de guests qui avaient participé à la Mécanique du Coeur permet à la formation de trouver une nouvelle unicité qui contribue grandement à l'efficacité de l'ensemble. Evidemment, l'exercice serait vain sans la chouette collection de chansons ici déroulée. On y passe d'un revival pub rock parfaitement crédible (Bird'n'Roll) à des sucreries légères et inspirées (Le Roi en Pyjama) ou à des blues'n'groove'n'chanson comme Dreamoscope (rappelant vaguement ce dont Beck est capable) avec un égal bonheur, que Mathias s'y exprime en anglais ou dans la langue de Molière. Tout juste regrettera-t-on que Babet (dont on avait apprécié le talent sur ses deux albums solo) ne soit pas ici vocalement plus présente, sa petite voix étant l'idéal contrepoint à celle de Mathias.
Bon, c'est bien parce qu'il fallait trouver quelque chose à redire parce que, honnêtement, tout ceci est d'une terrible efficacité qui devrait faire rugir de plaisir les fans du groupe et attirer de nombreux curieux qui ne devraient pas le regretter. C'est tout le mal qu'on souhaite à Dionysos, formation méritante et talentueuse dont chaque nouvel opus apporte sa pierre à un édifice de plus en plus impressionnant. Il reste à célébrer le retour en fanfare de Dionysos... Ce n'était pas trop tôt !
1. Bird 'n' roll 3:36
2. Cloudma 2:44
3. La sirène et le pygmalion 4:08
4. June carter en slim 3:08
5. Le roi en pyjama 2:58
6. Dreamoscope 3:19
7. Le grand cheval aux yeux gris 3:00
8. Sex with a bird 2:33
9. Dark side 4:25
10. Platini(s) 3:35
11. Le retour de jack l'inventeur 4:22
12. Spidergirl blues 3:15
Mathias Malzieu : chant, ukulélé, guitare folk, harmonica
Michaël Ponton : guitare, percussions, chaeurs
Éric Serra-Tosio : batterie, percussions, sifflet, chaeurs
Stéphan Bertholio : claviers, banjo, scie musicale, glockenspiel, lapsteel, guitare, chaeurs, boîte à musique, mélodica
Guillaume Garidel : basse, contrebasse, verres musicaux, Moog, chaeurs, mellotron
Élisabeth Maistre : chant, violon, stylophone, chaeurs, clochettes, rires
&
Olivier Daviaud : piano, sifflets, chaeurs
Lise Chemla : chaeurs, rires, cris
Guillemette Foucard : chaeurs, rires, cris
Johanna Hilaire : chaeurs, rires, cris
DIONYSOS |
BLue TeCH
Nicolas Repac "Black Box" (2012)
ou "A World of Blues"
Dire que j'attendais impatiemment le second chapitre des aventures electro-jazz de Nicolas Repac tient du doux euphémisme. Depuis l'exceptionnel et inusable Swing Swing en 2004 (déjà pour le label parisien No Format) et malgré des épisodes intéressants comme sa participation aux deux albums solos de Mamani Keita ou son second album de chansons (La Grande Roue, 2007), l'attente fut longue, interminable...
Aussi, la nouvelle de la parution de ce tant attendu Black Box me mit-elle dans tous mes états avec, forcément, dans un petit coin de mon cerveau malade, la crainte d'une amère déception conséquente de trop grands espoirs. C'était sans compter sur l'intelligence et l'instinct de Repac qui, plutôt que de poursuivre l'illusoire but d'égaler une oeuvre quasi-parfaite, poursuit son exploration des racines de la musique noire-américaine par un autre pilier : le blues.
Là où on applaudit frénétiquement des nageoires, c'est que Repac, malin comme un singe, bluese au sens large. Comme sur Swing Swing, il élargit le registre d'autres sources compatibles enrichissant d'autant son propos. Ainsi, son attirance pour l'Afrique, son accointance avec les Balkans ou simplement son amour des sons et sentiments spécifiques de chaque idiome, créent des rencontres aussi inattendues que réussies. La formule, sources sonores originales et empruntées mixées et arrangées jusqu'à satisfaction par le seul Repac, est maîtrisée à la perfection tant et si bien que, si on reconnait effectivement l'origine de certains de ces sons, ils sont réassemblés avec tant d'imagination et de goût qu'ils brillent ici d'une nouvel éclat.
Par soucis d'honnêteté absolue, je me dois de souligner le côté nettement plus mélancolique de cette galette comparée à sa devancière. Rien que de très logique étant donné la nature souvent désespérée du genre référent d'un album qui y gagne en cotonneuse qualité ce qu'il y perd en gigotante excitation.
Au bout du compte, voyage métissé et dépaysant, Black Box est une nouvelle réussite pour un artiste qui mérite mieux que la petite réputation culte dont il bénéficie.
1. Chain Gang Blues 2:52
2. Bo's a Lumber Jack 3:14
3. All Ready? 3:23
4. Pulaar 4:13
5. Cenas de Gaby 3:35
6. Haiti Bottleneck 2:04
7. Betty Loop 1:59
8. Redemption Blues (I Know His Blood Can Make Me Whole) 3:49
9. La Fuerza del Sentimiento 5:13
10. La Complainte de l'Aube 2:09
11. 335 Time 3:01
12. Delta Lullaby 1:07
13. Slepa Ljubav 3:39
14. Voodoo Blues 3:51
15. Pese Kafe 2:19
NICOLAS REPAC |
Beau "ReTouR"
Jacques Higelin "Beau Repaire" (2013)
ou "Maître Jacques vieillit bien"
Higelin est grand. Si grand que même l'amateur de musique lambda finit par le savoir, si grand que même les médias télévisuels (qui l'avaient souvent boudé lui préférant quelque jeunesse plus immédiate ou quelque vieille barbe plus consensuelle) l'honorent désormais tel qu'il le mérite. Evidemment, le temps passant, le rocker français par excellence (et non, pas Jojo, pas Eddy et encore moins Dick) s'est forcément calmé (...ça ne date pas d'hier, remarquez) mais n'est cependant nullement en panne d'inspiration.
Cette fois, c'est à Edith Fambuena et Dominque Mahut qu'il a confié ses chansons (conjointement responsables de la production et des arrangements), une douzaine pour à peine plus de 45 minutes, en lieu et place d'un Rodolphe Burger (Kat Onoma) ayant fait un travail formidable sur le résurrectionnel Amor Doloroso, sorti près d'une décennie après Paradis païen, et son sympathique successeur Coup De Foudre. Pour information, Edith a évidemment beaucoup joué avec Daho et participé à l'éphémère et recommandée formation Les Valentins tandis que Dominique Mahut est connu pour son rôle de percussionniste chez Bernard Lavilliers (où on le découvrit), Stephan Eicher, Jean-Michel Jarre, Hubert-Félix Thiéfaine, Peter Gabriel et, évidemment, Jacques Higelin avec qui il collabore régulièrement depuis 1985 et l'album Aï. Bien entouré, Maître Jacques, donc.
A l'écoute, si on se dit que ce vénérable et toujours vert papy a de beaux restes (euphémisme inside !), on ne peut aussi que constater le caractère extrêmement apaisé, laidback presque de sa livraison de 2013 (la 18ème au total si on ne compte pas le split album avec Brigitte Fontaine sorti au milieu des années 60). Visiblement, audiblement, Jacques va bien, vit bien dans sa peau de septuagénaire et prend encore un énorme plaisir à créer... Bonne nouvelle ! Et ça commence fort avec l'onirique Balade au bord de l'eau, ouverture annonçant mille merveilles bientôt confirmées par une collection de chansons où, forcément, la personnalité débordante de l'auteur habite tout, de la cave au plafond... jusque aux cieux. Et ce n'est pas la modernité organique d'une production et d'arrangements aux petits oignons qui viendra démentir cet état de fait, au contraire ! Parce qu'il faut le dire, Higelin n'a jamais été soluble dans l'univers de ses metteurs en sons qui le servent plus qu'il ne s'en servent et, qu'en bon caméléon, il a toujours intensément apprécié de ne jamais trop se répéter.
De fait, ce Beau Repaire n'est, une fois de plus, que du pur Higelin où nous retrouvons logiquement les forces d'un auteur/compositeur/interprète jouant encore et toujours sur les cordes sensibles des émotions humaines en général et de l'amour en particulier. Concrètement, ça donne un album varié, mélodique, décontracté, optimiste et absolument réussi où pas un titre ne semble déplacé même quand y sont accolés des rythmes quasi caribéens (Seul), des guitares typiquement "Fambueniennes" (Tu m'as manqué), une ambiance New Orléans cuivrée rappelant un peu Dr. John (Tomorrow Morning) ou une invitée de marque (Sandrine Bonnaire sur le joli Duo d'anges heureux). Vraiment, Maître Jacques porte beau et nous entraîne sans peine et sans effort dans son monde à lui dont la richesse n'est plus à vanter.
En 2013, Higelin est toujours Higelin, un Higelin en belle grande forme a qui il reste encore suffisamment de cartouches pour contenter son public habituel et même, sûrement, convertir quelques brebis ô combien égarées. Et si, l'âge venant, le lion n'a plus les griffes aussi aiguisées, il rattrape sans peine cet émoussement inévitable par une grâce naturelle jamais démentie.
Un beau repaire, vraiment, dont on ne saurait trop recommander l'écoute pointilleuse à tous ceux qui apprécient la chanson française de qualité.
1. La balade au bord de l'eau 3:22
2. Délire d'alarme 4:14
3. Tu m'as manqué 4:16
4. Seul 2:10
5. Rendez-vous en gare d'Angoulême 4:15
6. Duo d'anges heureux 3:53
7. Etre là, être en vie 4:11
8. Pour une fois 5:18
9. Hey man 3:41
10. La joie de vivre 3:37
11. Tomorrow Morning 3:31
12. Château de sable 3:50
Jacques Higelin - chant, piano
Edith Fambuena - guitares
François Poggio - guitares
Dominique Mahut - percussions
Christophe Board - piano, claviers
Marcelo Giulani - basse, contrebasse
Philipe Entressangle - batterie
Frédéric Gastard - saxophone
Matthias Mahler - trombone
Sylvain Bardiau - trompette
Anne Gouverneur - violon alto
Maëva Le Berre - violoncelle
&
Sandrine Bonnaire - chant (6)
Sonia Wieder-Atherton - violoncelle (12)
JACQUES HIGELIN |
NeW TeaM
Thomas Fersen "Thomas Fersen & the Ginger Incident" (2013)
ou "Dandy chanson"
On l'associe souvent à la nouvelle chanson française, voire l'en qualifit carrément de parrain... C'est un peu court et surtout tout à fait à côté de la plaque si vous voulez mon avis (et même si vous ne le voulez pas, d'ailleurs). Non, Thomas Fersen n'en est pas. Trop rêveur, trop "dans son petit monde" pour ça. A la limite, si vraiment il fallait l'affilier de quelque chose ou de quelqu'un, c'est de Jacques Higelin et de Charles Trenet qu'on le rapprocherait du fait de leurs univers cousins voire successeurs les uns des autres, d'un même goût pour le surréalismes et les historiettes à la marge (des canards qui parlent anglais, non, mais, vraiment !).
Et donc, en 2013, Thomas Fersen porte les chaussures aux mauvaises extrémités et revient avec de nouveaux partenaires (découverts il y a 2 ans en compagnie de Slow Joe sur l'album Sunny Side Up)... Pas que ça révolutionne en profondeur l'imagerie désormais bien installée d'un auteur, compositeur et interprète à la plume et l'esprit mélodique jamais encore pris en faute. C'est encore et toujours de Thomas Fersen dont il s'agit soit une collection de chansons peuplée d'histoire abracadabrantesques et croquignolettes. Ce qui change, donc, c'est l'arrangement et, pour le coup, on ressortirait bien un Nino Ferrer du placard parce que, de variétisantes mélopées entêtantes (Mais oui mesdames, Les Pingouins des îles, Qui est ce baigneur ?) en swinguantes tourneries rythm'n'bluesantes (Donne-moi un petit baiser, La boxe à l'anglaise, Viens mon Michel) et en ballades douces-amères (Jean, Les femmes préfèrent), il y a une vraie connivence, une vraie filiation sonique entre ce Fersen (& the Ginger Accident) et les septantes du regretté Nino, et ce ne sont pas l'omniprésence du farfisa, wurlitzer, cordes et cuivres qui viendra démentir l'évidence. On profitera d'ailleurs de cette élogieuse comparaison pour souligner le travail d'orfèvres de Cédric de la Chapelle et de son groupe, encore une fois convaincants dans un exercice profondément rétro.
En 2013, Thomas Fersen ne nous éblouit pas mais, indéniablement, il fait le métier. Ce Ginger Incident n'est pas encore l'album qui égalera le divin Qu4tre (avec les incomparables talents d'arrangeurs de Joseph Racaille) mais nous fait passer un très agréable moment en renouvelant suffisamment le ton pour ne pas redonder avec le reste de sa discographie. Et puis, c'est toujours un plaisir de retrouver M. Fersen dans ses œuvres fantaisistes, il déçoit rarement et, présentement, il contente... On peut difficilement en demander plus.
1. Donne-moi un petit baiser 2:25
2. Mais oui mesdames 3:40
3. Les pingouins des îles 3:02
4. Mes compétences 3:12
5. Jean 3:34
6. Qui est ce baigneur ? 3:22
7. La boxe à l'anglo-saxonne 3:39
8. Joe-la-classe 3:52
9. Viens mon Michel 2:29
10. Les femmes préfèrent 2:36
11. Coccinelle 3:03
Thomas Fersen - chant, chœurs
Cédric de la Chapelle - guitares, basse, chœurs, percussions
Alexis Morel Journel - basse, guitares, percussions, chœurs
Josselin Varengo - batterie, percussions, sifflements
Denis Troufleau - wurlitzer, farfisa
Christophe Cravero - piano, clavecin, cordes
Lionel Gaget - piano
ArtDeko - cuivres
Violin Brothers Strings Orchestra - cordes
Groupe Vocal du Conservatoire des Musiques Actuelles de Villefranche-sur-Saône - chœurs
Chaitee Roy - chœurs, deuxième voix
Béatrice Morel Journel - chœurs, deuxième voix
THOMAS FERSEN |
Recyclage Tricolore (d'hier et d'aujourd'hui) #2
RépondreSupprimerFréhel "Le Meilleur de Fréhel" (1997)
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2 - http://www31.zippyshare.com/v/uo1Of8kl/file.html
François de Roubaix "L'Homme Orchestre" (1970)
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Martin Circus "Acte II" (1971)
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Maurice Benin "Je Vis" (1974)
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Eddy Mitchell "Made in USA" (1975)
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Jacno "Tant de Temps" (2006)
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Dick Rivers "L'Homme Sans Age" (2008)
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Arthur H/Nicolas Repac "L'Or Noir" (2012)
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Dionysos "Bird'N'Roll" (2012)
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Nicolas Repac "Black Box" (2012)
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Jacques Higelin "Beau Repaire" (2013)
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Thomas Fersen "Thomas Fersen & the Ginger Incident" (2013)
- http://www31.zippyshare.com/v/MQ8PS1yC/file.html
Même si, comme Cécile, je ne suis pas de France, j'ai pris plus de la moitié (surtout la seconde, l'Eddy en plus). Merci beaucoup, ainsi que pour ta prose convaincante !
RépondreSupprimerVincent
Et bien merci. Et enjoie, bien-sûr !
SupprimerJe suis en train de dévorer le bouquin de Maxime Delcourt "il y a des années ou l'on a envie de ne rien faire" 1967/1981 chansons expérimentales en France. Ton choix de Benin me parle beaucoup, j'ai pris soin de l'écouter pour la découverte et illustrer les propos du livre. D'ailleurs, j'en ai découvert une tonne comme Thollot, Berrocal, Skornik..
RépondreSupprimerSinon, très déçu par ce Fersen et cet Higelin, pourtant essayés plrs fois.
Si de magnifiques trouvailles découlent de ton excellente lecture, je suis sûr que tu sauras en faire profiter les copains. Bref, j'ai hâte parce que je suis persuadé que moult albums intéressant se sont encore refusés à moi.
SupprimerOui ça me donne plein d'idées, notamment un Melmoth époustouflant avec Dashiell Hedayat..puis des petites chez Motors et évidemment Saravah...à suivre donc.
SupprimerOn en salive d'avance !
Supprimerje te prends le Dick, l'Eddy et le Circus avec bonheur pour mon retour de congés. Moi aussi j'ai lu le livre de Delcourt : trop de répétitions, pas de rythme et le propos parfois confus (cependant j'y ferais une chronique favorable pour que ma médiathèque l'achète car certaines pages valent vraiment le coup...mais sinon bof). Sinon une anecdote qui vaut ce qu'elle vaut sur le Morice : à cette époque j'aimais déjà Léo et beaucoup aussi le rock énervé ou rebelle. Ferré je l'ai vu sur scène et c'était un bonheur. A la même époque il y avait à l'Olympia je crois des concerts "multiples" pour y faire découvrir des artistes pas trop connus. J'aimais énormément Castelhémis alors j'y suis allé. Chacun chantait 5 ou 6 chansons. Béranger était dans la salle. Moi debout au 1er rang lui assis un peu plus loin. Quand vers la fin du concert le Morice est monté sur scène il était en sarouel...et en chaussettes. Des chaussettes de laines genre tricotées Larzac avec un fil qui sortait sur le devant et surtout crades comme pas permis. A croire qu'il se baladait toute la journée avec...Comme j'étais à 3m j'ai maté ses chaussettes au delà du raisonnable surtout qu'il avait une scénographie genre "je marche comme une cigogne en faisant du sur place"...ce rebelle en chaussettes m'a quasi traumatisé. désolé de cette anecdote mais elle est exacte. Ph
RépondreSupprimerExcellente anecdote ! J'ai bien ri, Morice et les Chaussettes, ça s'invente pas !
SupprimerBonne écoute de l'étrange triplette dont tu as fait "l'acquisition", Ne pas rater le Repac cependant, ne surtout pas rater le Repac !