samedi 9 novembre 2013

The next next day

David Bowie "The Next Day: Extra" (2013)


La voilà l'édition super-deluxe-de-la-mort-qui-tue parce que la vache a encore du lait ou quelque chose du genre. Ne le nions pas, l'objet sent le commerce a plein nez, l'exploitation avide d'une œuvre déjà survendue comme le miraculeux retour d'un grand monsieur.

David Bowie est un grand monsieur, à l'évidence, mais The Next Day n'était pas l'implacable machine de guerre qu'une promotion rouleau-compresseur a voulu nous vendre... Ceci dit, ce n'était pas non plus la Bérézina, un bon album qui puisait largement dans le passé son inspiration, un retour qui faisait du bien aussi d'un David Bowie que la rumeur nous disait perdu.

Et donc, The Next Day: Extra, 7 nouvelles pistes pour ceux qui s'étaient procuré, il y a quelques petits mois, l'édition deluxe, 10 pour ceux qui avaient misé sur l'album lambda. Et un DVD de quatre clips, pour justifier la parution (relativement discrète, cette fois) de l'ultime edition (souhaitons !) The Next Day. Bon, l'album en lui-même vaut ce qu'il vaut, c'est David Bowie faisant du David Bowie "comme avant" avec l'inspiration moindre de ses vieilles années, régressif en diable mais pas désagréable avec quelques très beaux moments et pas de grande déception, suffisant en attendant une hypothétique suite (plus de détails sur l'album ici)... Mais ce sont donc les bonus qui constituent le sel de la présente édition c'est donc sur leur qualité et celle de l'objet que je la jugerai.

Comme l'album précédemment, la présentation est sobre : une boîte cartonnée, 3 disques dans leur pochette individuelle, 3 livrets avec respectivement les paroles, quelques photos artistiques et un totalement vierge destiné à l'auditeur, pas forcément très utile mais on apprécie l'intention, merci David, donc. Mais là n'est pas l'essentiel qui est, évidemment, représenté par le contenu audio et visuel. Côté musique, il y a déjà les trois titres bonus de l'édition deluxe (So She, Plan et I'll Take You There), de bons titres.
Ajoutez-y un Atomica bien rock et dynamique qu'on croirait presque sorti des sessions d'un Let's Dance recadré 70s. The InformerBowie exploite son signature sound de la première moitié des septantes (plus Ziggy que le Duke) supplémenté d'amusants chœurs doo-wop. Like a Rocket Man itou, encore du Bowie qui rocke electro-acoustique cette fois sur ce charmant shuffle. Born in a UFO est un poil en-deçà, un rock encore il ne possède pas une mélodie assez accrocheuse pour réellement intéresser mais c'est bien joué (joli solo d'Earl Slick) et s'écoute sans déplaisir, c'est déjà ça. Last but not least, avec les vrais inédits, God Bless the Girl, titre plus nuancé et moins caractéristique des habitudes compositionnelles de David, il alterne couplets balladisants, et refrain énergique avec succès pour finir sur une belle envolée gospelisante, et une belle performance de groupe en plus !. Quatre réussites sur cinq, well done Mr. Jones !
Il y a ensuite deux remixes : I'd Rather Be High (Venetian Mix) proche de la version album s'il n'y avait ce synthé en son de clavecin lui donnant un je-ne-sais-quoi de baroque pas désagréable, et Love Is Lost (Hello Steve Reich Mix) qui comme son titre l'indique entraîne la composition vers d'inattendus panoramas sonores avec sa lente progression d'une bossa clappée et électronique vers un onirisme minimaliste groovy bienvenu avant de nous cueillir en explosant en new wave typique reprenant même la petite boucle bien connue d'Ashes to Ashes, etc. Deux réussites donc.
Codé vidéo, pas de docu/making of, pas de live bien sûr (c'est pour quand, David ?), juste quatre clips pour Where Are You Now?, The Stars (Are Out Tonight), The Next Day et Valentine's Day. N'étant, personnellement, pas très sensible au format, je m'abstiendrait de tout jugement de valeur. C'est un bonus de plus, et du bon boulot, n'en doutons pas, pas vraiment de quoi se plaindre.

Bon, comme le machin ne coûte quand même pas un bras, on se remet facilement d'avoir eu, encore, à passer au tiroir-caisse. La qualité du matériau proposé, la prospective (puisque l'inspiration était audiblement là !) d'un futur pour Mr. Jones, suffisent à rendre l'objet attrayant à défaut d'indispensable. Cela mérite-t-il l'investissement ? Les fans, évidemment, se rueront dessus, et n'auront pas tort ce faisant, ceux qui ont déjà l'album et ne ressentent pas le besoin urgent d'un complément (ils ont tort, bien sûr !) pourront s'en passer, reste ceux qui n'avaient pas The Next Day, à ceux-ci on conseillera définitivement cette version de belle facture et ses enrichissements plutôt très utiles.


CD 1
The Next Day
1. The Next Day 3:27
2. Dirty Boys 2:58
3. The Stars (Are Out Tonight) 3:56
4. Love Is Lost 3:57
5. Where Are We Now? 4:08
6. Valentine's Day 3:01
7. If You Can See Me 3:15
8. I'd Rather Be High 3:53
9. Boss of Me 4:09
10. Dancing Out in Space 3:24
11. How Does the Grass Grow? 4:33
12. (You Will) Set the World on Fire 3:30
13. You Feel So Lonely You Could Die 4:41
14. Heat 4:25

CD 2
Extra
1. Atomica 4:05
2. Love Is Lost (Hello Steve Reich Mix by James Murphy for The DFA) 10:24
3. Plan 2:02
4. The Informer 4:31
5. Like a Rocket Man 3:29
6. Born in a UFO 3:02
7. I'd Rather Be High (Venetian Mix) 3:49
8. I'll Take You There 2:41
9. God Bless the Girl 4:11
10. So She 2:31


David Bowie: vocals, producer, guitar, string arrangement, acoustic guitar, keyboards, percussion
Tony Visconti - engineer, mixing, producer, string arrangement, guitar, recorder, strings, bass guitar
Zachary Alford: drums, percussion
Sterling Campbell: drums, tambourine
Gail Ann Dorsey: bass guitar, backing vocals
Steve Elson: baritone saxophone, contrabass clarinet
Henry Hey: piano
Gerry Leonard: guitar, keyboards
Tony Levin: bass guitar
Janice Pendarvis: backing vocals
Earl Slick: guitar
David Torn: guitar
Hiroko Taguchi: strings
Antoine Silverman: strings
Maxim Moston: strings
Anja Wood: strings

14 commentaires:

  1. Cd 1, The Next Day
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    Cd 2, Extra
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    1. Oups!!
      2 fois le CD1

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    2. Pas dans les liens du post, heureusement.

      Voici :

      CD 2, Extra
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  2. J'ai peut-être tort, mais je ne repasserai pas certainement pas un à la caisse pour cette chose...

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    1. L'opportunité t'est ici offerte d'accéder à la musique sans avoir à dilapider ton cher argent... Enjoie ! ^_^

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    2. Je sais, mais je trouve toujours ça limite, les versions collector de la mort qui sortent 6 mois après.... Il aurait fait un double d'entrée le Bobo on n'en serait pas là!

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    3. Tout à fait d'accord. Sa maison de disque est encore plus coupable que lui, ceci dit.

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    4. Sans doute, mais c'est assez ridicule, sans être hors de prix en original on est au dessus de 20 euros, entre 25 et 30 je crois, un peu reuch pour un coup de Trafalgar pareil...

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    5. Une industrie finissante... Alors ne nous étonnons pas qu'ils tentent de capitaliser dès que possible.

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  3. Merci pour l' Extra
    Sinon y a ça ici:
    http://getrockmusic.org/utopianisti-utopianisti-ii-2013/

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  4. merci. Sinon je ne suis pas d'accord sur un truc, le fait de dire que The Next Day est du Bowie "comme avant". Il y a des morceaux qui ne ressemblent en rien à ce qu'il a fait avant. Dirty Boys par exemple..ou Boss of me.

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    1. C'est un avis sur la globalité de l'album, les nouveautés restent tout de même marginales.

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  5. j'aurais dit ça pour Heathen et Reality mais pas celui-ci. Il sonne 2013.

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  6. Enfer ! J'ai loupé et la sortie de cette version et ton post. Incredible !
    J'avais déjà acheté la version Deluxe, je vais donc me dispenser d'acheter celle-ci, je me contenterai de ton lien CD2 dont je te remercie.

    Juste un truc histoire de couper les cheveux en quatre : moi j'ai une vraie déception sur cet album, c'est Where are we now que je trouve d'une faiblesse catastrophique. Alors que le reste de l'album a résisté à un paquet d'écoute et est devenu un de mes plaisirs réguliers ces derniers mois. Mais ce titre me saoûûûûûûle...

    Encore merci pour les bonux.

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