vendredi 14 février 2014

Nina, Cœur de Pop

Nina Persson "Animal Heart" (2014)
ou "Sans cardigan mais pas à nu"

Alors que ses Cardigans semblent en sommeil (plus rien depuis 2005 et le "mi-cuit" Super Extra Gravity", que A Camp (son autre groupe, avec M. Perrson, Nathan Larson de Shudder to Think bien présent ici) n'a plus rien sorti depuis un très réussi Colonia, c'est pour son premier album solitaire que nous revient la jolie Nina Persson.

Et si elle ne nous réserve pas de vraie surprise, ne se réinvente pas, elle donne, avec expertise et talent, le meilleur écrin possible à sa douce voix. Indie pop ? Certainement. On regretterait presque les débuts lounge/jazzy des Cardigans, avant le virage pop/indie pop. Mais c'est ainsi, Nina, quelque soit son "véhicule" du moment est de ce bois.
Concrètement, Animal Heart n'est en aucun cas une révolution. Du sautillant et pourtant doux-amer morceau éponyme d'ouverture à la très belle ballade qui ferme la boutique, titré This Is Heavy Metal (un comble, dont Nina aime visiblement bien jouer, voir Food for the Beast ou The Grand Destruction Game empruntant au maniérisme metal, dans le titre seulement !), c'est toujours à une prêtresse pop à laquelle on a affaire. La différence, parce qu'il en faut bien une pour justifier ce nouveau départ (?) en solo, est l'inclinaison 80s des orchestrations et arrangements. Il y a, souvent, des touches synthpop emblématiques de la période (ha ! les synthés !), un groove détendu et optimiste qui contrebalance, il faut dire, juste ce qu'il faut l'écriture plutôt cafardeuse de Nina Persson.
C'est d'ailleurs l'intelligence du truc qui offre, du coup, une de ces galettes automnale quoiqu'en ensoleillé comme savaient les faire Saint Etienne, ou Black Box Recorder. Et comme c'est une jolie collection de chansons, avec une préférence pour le new-orderien Animal Heart, le presque Kim Wilde revisited Dreamin of Houses, le baroque'n'club Food for the Beast, un The Grand Destructrion Game qui aurait bien trouvé sa place sur le Gran Turismo des Cardigans, ou This Is Heavy Metal évoqué plus haut. C'est un fait, pas un morceau qui ne déçoive, tout tient la route. Et c'est, à vrai dire, tout sauf une surprise pour une artiste qui nous avait habitué, avec les deux A Camp jusque-là,  à de plus beaux éclats hors de son giron habituel qu'avec ce chef d'œuvre en péril qu'on l'a vu devenir (sur la foi de deux derniers opus en panne presque sèche).

En ne sortant finalement que marginalement de son périmètre habituel, en se contentant intelligemment du coup de jeune "rétro-new-wavo-sythnpoppiste" de la production et des arrangements, Nina Persson débute très bien sa carrière en solo. Animal Heart n'est pas clinquant, il est l'expression d'une artiste (indie) pop épanouie, sûre d'elle et bien entourée. Recette gagnante, album recommandé.


1. Animal Heart 4:30
2. Burning Bridges For Fuel 4:15
3. Dreaming Of Houses 3:27
4. Clip Your Wings 3:58
5. Jungle 3:35
6. Food For The Beast 3:20
7. Digestif 0:42
8. Forgot To Tell You 3:56
9. Catch Me Crying 3:19
10. The Grand Destruction Game 3:55
11. Silver 3:41
12. This Is Heavy Metal 2:38


Nina Persson - vocals
Eric D. Johnson - piano, synths, pump organ, acoustic & electric guitar, bass, autoharp, lap steel, percussion, backing vocals
Nathan Larson - synths, electric guitar, bass, vibraphone, pump organ, lap steel, percussion, backing vocals
Brian Kanton - drums, percussion
&
Bengt Lagerberg - drums, percussion (8 & 10)

15 commentaires:

  1. Par le plus grand des hasards, je suis tombé sur une vidéo où la jeune femme reprend "Whole Lotta Love" de qui vous savez. Ça m'incite donc à charger ce disque.
    Elle possède un grain de voix qui me rappelle vaguement Stevie Nicks, ce qui n'est pas pour me déplaire non plus.

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    1. J'espère que la voix douce de Nina et sa petite musique t'auront plu. N'hésite pas à revenir écrire ce que tu en as pensé. :-)

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  2. Alors parlons-en quand tu auras écouté, ok ? ^_^

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  3. Holà, vieux forban ! Grâce à toi, je vais passer un excellent week end à écouter la jolie Nina… que Persson ne sorte !!!!!
    Ce disque est un véritable enchantement. À la fois tendre et énergique, de quoi plaire à tout le monde. Dans mon premier post, j'évoquai rapidement Stevie Nicks. J'ajouterai maintenant qu'il y a aussi un peu de Chrissie Hynde dans la voix de cette belle Persson.
    De plus, une artiste qui se permet d'appeler une chanson "This Is Heavy Metal" et d'y coller des accents jazzy ne peut que recevoir mon soutien !!!
    Zornie, dans mes bras… tant que Persson ne voit !!!!!

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    1. Mais faut faire du bruit, parce que si Persson ne le sait, hein !
      Merci de ton retour sur écoute ! ^_^

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  4. Sa plus belle réussite: le premier A Camp avec Mark Linkous.
    Enfin c'est mon humble avis :)

    Magnifique chanteuse
    http://www.youtube.com/watch?v=iYPMk8wgYLM

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    1. J'aime beaucoup les deux A Camp, c'est vrai, mais je n'oublie pas ma découverte de Nina dans les Cardigans à la sortie de leur premier album, Emmerdale.

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  5. Ditto.
    Fan de la première heure ; )

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  6. Idem, vieux fan, c'est même l'un des groupes qui a commencé de me faire creuser la pop par-delà les radios. Du coup un peu déçu que ce disque avec ses sonorités effectivement un brin FM 80s sonne assez passe-partout... Sympathique mais loin des A Camp (ah la prod du premier par Mark Linkous, on ne pouvait pas rêver plus bel écrin que ça !) malgré de belles chansons.

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    1. En fait la normalisation ne date pas d'hier chez Nina et déjà A Camp était dans cet esprit (chez les Cardigans ça commence avec le tube Love Me).
      Ce qui peu chagriner c'est que le côté rétro-80s est à la mode et que ça ressemble donc un peu à du racolage. Mais je ne pense pas que ce soit l'intention. Et puis, comme tu le soulignes toi-même, comme les chansons sont bonnes, il n'y a pas à mégoter plus que ça.
      Pour revenir sur les Cardigans, je regrette leurs reprises de metal et hard rock et leur jazzy lounge pop des débuts mais, bon, l'évolution, quoi.

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    2. Sans mégoter, c'est malheureusement une allergie de ma part à la pop de cette période, fin 80s, début 90s et aux sonorités qui y sont associées. On se refait pas ! J'aime énormément des titres comme Burning Bridges for Fuel, plus A Camp dans l'esprit, ou This Is Heavy Metal, alors que Clip Your Wings ou Food for the Beast, rien à faire, ça passe pas, trop racoleur peut-être, même si là n'est sans doute pas l'intention.

      Love Me a quand même un côté lounge plus décalé, une certaine ironie et puis c'était d'époque. En plus l'album est très varié musicalement donc ça passe tout seul.

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    3. Oui, c'est le dernier Cardigans que j'aime vraiment d'ailleurs. Les suivants ont encore leurs moments mais il y a une glissage vers une pop rock plus conformiste, assez américaine, que j'apprécie moins.

      Par contre, contrairement à toi, je n'ai pas de problème avec le rétro-80s de certains titres de cet Animal Heart, peut-être parce que je n'écoutais pas du tout ce genre de musique à l'époque.

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    4. Je me plante ! Déjà, j'ai appelé Lovefool Love Me, ensuite j'ai encore beaucoup aimé l'album qui suit First Band on the the Moon, Gran Turismo. La suite moins, donc, je suis passé sur A Camp parce que, définitivement, j'aime la voix de Nina.

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  7. Rho oui Lovefool ! Pareil Gran Turismo est même mon préféré, Paralysed est fabuleux. J'étais fan de la face-B War aussi à l'époque (dans ses deux versions), un moment que je l'ai pas écoutée celle-là !

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    1. Mon préféré restera toujours Emmerdale, peut-être parce que je les ai découvert avec, peut-être, aussi, parce qu'on y trouve leur extraordinaire reprise de Sabbath Bloody Sabbath :
      https://www.youtube.com/watch?v=e9PT4CM8LQc&feature=kp

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