samedi 11 février 2017

A comme...

A comme ? Amour ? Mais on aurait deux jours d'avance... Alors A comme Artistes, une belle brochette tous avec un sobriquet débutant comme l'alphabet. Bête comme chou, n'est-il pas ? Et ce n'est que le début d'une série de recyclages alphabétiques que je vous proposerai avant un (encore incertain) retour en bonne et due forme avec une nouvelle formule. Mais, avant ça, ce sera A comme... Et enjoie !

A comme...
AC/DC "Dirty Deeds Done Dirt Cheap" (1976)
Assez d'essais !

Premier album quasi-identique (la tracklist est légèrement différente tout comme la pochette, conceptualisée par Storm Thorgerson dans la version pour tous) à l'international et dans leur Australie d'origine, Dirty Deeds Done Dirt Cheap est une étape de plus dans la conquête du monde par le plus improbable des combos d'affreux sales et méchants rockers, AC/DC avec son lead-guitariste en habit d'écolier, ridicule ! Mais la musique, man, la musique, ce machin qui vous pète à la tronche, vous fait irrésistiblement remuer du chef et battre de la semelle, ce son gras de blues bien pêchu, cette voix aussi, rauque, qui roule dans vos cages à miel pour le décrassage de rigueur... Fantastique ! Or, donc, après High Voltage et TNT en 1975, quelques mois seulement après la sortie de leur premier album international compilant leur deux galettes australiennes initiales, voici l'album qui enfonce le clou, prouve que ce quintet a des arguments à faire valoir et que sa formule, à priori limitée, peut produire moult trésors. Cela en fait-il le meilleur album du groupe ? Sans doute pas (voire l'inénarrable Highway to Hell pour ça) mais avec des classiques tels que le menaçant Dirty Deeds Done Dirt Cheap, le rigolard mais toutefois sévèrement burné Big Balls, le boogie nerveux mené tambours battants de Rocker, le déjà typique et définitivement efficace Problem Child, ou, pour ne plus citer que celui-ci et éviter l'énumération systématique, le gros blues de la mort qui tue Ride On sur lequel Bon étale tout l'immense feeling de sa voix rauque and roll... Bref, neuf titres pour un évident triomphe démontrant alors qu'AC/DC n'était pas qu'un épiphénomène mais bien une valeur avec qui il allait falloir compter, et tout ça fait un album classique mais vous le saviez sûrement déjà.

1. Dirty Deeds Done Dirt Cheap 3:52
2. Love at First Feel 3:12
3. Big Balls 2:38
4. Rocker 2:50
5. Problem Child 5:46
6. There's Gonna Be Some Rockin' 3:18
7. Ain't No Fun (Waiting Round to Be a Millionaire) 6:54
8. Ride On 5:53
9. Squealer 5:27

Bon Scott - lead vocals
Angus Young - lead guitar
Malcolm Young - rhythm guitar, backing vocals
Mark Evans - bass guitar
Phil Rudd - drums


A comme...
ALICE COOPER "Welcome to My Nightmare" (1975)
Cooper de Têtes

Le cauchemar originel de Vincent Furnier quand, soldant pour de bon son groupe il en assume l'identité patronymique, est un concept album qui marqua tellement la carrière d'Alice Cooper qu'il connut rien moins que trois suites plus ou moins officielles, plus ou moins récentes... La raison de tout ce tintouin ? Un foutu bon concept de shock rock, évidemment !
Parce qu'il a sa petite idée, Alice, celle d'un show total, d'une rencontre entre l'hémoglobine, l'électricité et le sexe, un machin à faire s'étrangler ses plus vertueux compatriotes même si, musicalement, la messe est nettement plus tempérée qu'elle ne le fut avec son groupe. Parce qu'ici, sous, toujours, la bienveillante et inspirée supervision de Bob Ezrin, qui ayant travaillé sur les quatre premiers albums classiques du groupe Alice Cooper (ne manquant que Muscle of Love pour des raisons de divergences artistiques avec les musiciens de la formation, le guitariste Michael Bruce aux premiers d'iceux) fait figure de recours logique quand le vocaliste reprend seul le flambeau.
Musicalement, Welcome to My Nightmare n'est pas exactement une rupture avec le son classique d'Alice Cooper, ce hard/glam rock théâtral et braillard sachant mixer hooks pop irrésistibles à une énergie provocatrice salutaire, plus une évolution avec, concept oblige, un supplément de pompe qui, en vérité, va bien au teint du référentiel shock-rocker. Et donc, avec un producteur à l'importance centrale et un groupe largement emprunté à Lou Reed, Vincent "Alice Cooper" Furnier crée-t-il sa collection la plus variée et réussie prouvant également qu'il a une vie, un potentiel, sans les musiciens qui l'accompagnaient depuis toujours. Voyage dans les cauchemars du petit Steven (une réinvention de Vincent quand il était encore le fils d'un pasteur de Detroit, Michigan relocalisé dans le désert arizonien ? y a de ça), Welcome to My Nightmare est aussi, surtout !, une sacrément bien troussée collection de chansons où Alice va parfois très loin dans la théâtralisation de son art (l'enchaînement Devil's Flood/The Black Widow avec l'excellente participation du légendaire Vincent Price en récitant cinématique) mais, plus important encore, sait élargir la palette sonore vers quelques bienvenues fantaisies (le cabaret rock de Some Folks, la power-ballad épique et pas idiote Only Women Bleed, la comptine flippante Years Ago, un presque progressif Steven hommageant l'encore tout récent Tubular Bells de Mike Oldfield, et le transitionnel et habité The Awakening, tout en ambiance claustrophobe) tout en conservant sa crédibilité de scary-clown électrique (Welcome to My Nightmare, Department of Youth, Cold Ethyl et Escape).
Tout ça nous fait un album aujourd'hui justement entré dans la légende, la plus magistrale réussite de l'Alice Cooper solo aussi et une œuvre donc forcément recommandée à toutes celles et tous ceux qui ne s'y seraient pas encore penché, il n'est pas trop tard mais largement temps de se rattraper parce que Welcome to My Nightmare, c'est quelque chose !

1. Welcome to My Nightmare 5:19
2. Devil's Food 3:38
3. The Black Widow 3:37
4. Some Folks 4:19
5. Only Women Bleed 5:49
6. Department of Youth 3:18
7. Cold Ethyl 2:51
8. Years Ago 2:51
9. Steven 5:52
10. The Awakening 2:25
11. Escape 3:20

Alice Cooper - vocals
Bob Ezrin - synthesizer, arranger, keyboards, vocals, producer
Jozef Chirowski - keyboards, clavinet, vocals, Fender Rhodes
Dick Wagner - electric and acoustic guitar, vocals
Steve Hunter - electric and acoustic guitar
Prakash John - bass
Tony Levin - bass
Pentti "Whitey" Glan - drums
Johnny "Bee" Badanjek - drums
Gerry Lyons - vocals
Vincent Price - the curator


A comme...
ANDERSON, RON "Secret Curve" (2011)
Prog It!

Si on avait pas peur d'en faire fuir certains, qui auraient bien tort ceci dit en passant, on classifierait volontiers le Secret Curve de Ron Anderson dans la catégorie Rock Progressif, versant RiO (Rock in Opposition) soit de ces formations qui aimaient se jouer des formats et de l'harmonie, briser les conventions pour réinventer le rock.
A la croisée d'un jazz devant beaucoup à la libération des années 60 et de la version déconstruite/reconstruite du rock progressif des années 70 (Henry Cow, Zappa, King Crimson), mené de main de maître par une paire rythmique d'une technique, d'une précision et d'une inspiration digne du meilleur Ruins (avec qui Ron a d'ailleurs collaboré sur l'album Big Shoes), c'est une référence. Une paire qui est absolument la base de l'édifice PAK (le nom du groupe) sur lequel s'ajoutent trompette, piano, cor, saxophone, clarinette, violon (etc.)... et pas de guitare ! Il faut dire que l'ensemble est riche et que l'overdose de biens, la foutraque propension du groupe d'enchaîner les séquences abruptement mais expertement, nécessitera plusieurs écoutes pour être parfaitement compris, capté, et apprécié.
Parce que tout ceci, chaque intervention de chaque excellent musicien, n'a semble t-il laissé que peu de place à l'improvisation. Les écoutes successives révèlent d'ailleurs ce que la première ne faisait qu'effleurer, c'est de vrais morceaux de musique, avec chacun sa logique harmonique, sa progression dramatique, ses vignettes mélodiques récurrentes, dont il s'agit, pas juste de cette folie tressautante qui saisit et captive l'innocente, mais rapidement consentante, victime qui ne s'attendait pas à ça.
Et pourquoi elle consent, la victime, me demanderez-vous ? Parce que Secret Curve en plus d'être ébouriffant de bout en bout, est une galette diablement fun, un album qui donne envie d'entamer une improbable mais jouissive danse de Saint-Guy. Une vraie petite perle de folie hautement, magistralement contrôlée, si richement truffée d'idées qu'on sait, on le sent, qu'on n'est pas prêt de s'en lasser.

1. Overture 1:08
2. Let Me Tell You Something 6:29
3. Caffeine Static Rendezvous 3:24
4. No Future 2:30
5. Caro-Kann 9:40
6. Secret Curve 6:12
7. Mama´s Little Anarchist 1:05
8. E4 Or D4? 3:00
9. Trebuchet 4:58
10. Blinding Light 2:33
11. Kempelen´s Automaton 5:17
Bonus Vidéo - Live at The Stone 2015

Ron Anderson - Bass Guitar
Keith Abrams - Drums, Percussion
Tim Byrnes - Trumpet, French Horn, Keyboards
Anthony Coleman - Piano
Jérôme Noetinger - Electronics, Tape Manipulation
Eve Risser - Piano, Prepared Piano
Tom Swafford - Violin
Stefan Zeniuk - Clarinet, Bass Clarinet, Tenor Saxophone, Bass Saxophone, English Horn


A comme...
ANTIBALAS "Who Is This America?" (2004)
AfroUSbeat

Le grand Fela aurait été fier, et sans doute un peu surpris, de voir sa fusion africano-jazzo-funkienne (le bien nommé afrobeat) se répandre ainsi sur 5 continents tant elle paraissait n'appartenir qu'aux bidonvilles de Lagos...
Les cocos du jour, en l'occurrence, sont américains d'adoption mais multi-nationaux d'origine. Antibalas, puisque c'est d'eux dont il s'agit, se sont fait une (bonne) habitude de s'inspirer des plus funko-jazzeux moments de l'aeuvre du sieur Kuti. "Who Is This America?" - leur troisième album - est gorgé de cuivres, de tressautantes rythmiques, de tribalismes vocaux et de la nécéssaire dose d'humour.
Le résultat est un son massif, vibrant et diablement addictif. C'est également, à mon humble avis, la galette dans laquelle ils excellent... 75 minutes (!) durant. Impressionnant.

1. Who Is This America Dem Speak Of Today? 11:59
2. Pay Back Africa 8:23
3. Indictment 5:38
4. Big Man 7:55
5. Obanla'e 1:39
6. Elephant 14:03
7. Sister 19:14

Ernesto Abreu: congas, chant
Duke Amayo: percussions, chant
Mayra Vega, Babatunde Adebimpe, Veronica Cuevas, U Poppa Dobi, Ogugua Iwelu, Olia Toporovsky: choeurs
Victor Axelrod: clavinet, orgue, piano
Stuart Bogie: saxophone ténor
Martin Perna : saxophone bariton
Jordan McLean: trompette
Aaron Johnson : trombone
Tom Brenneck, Luke O'Malley, Gabriel Roth: guitare
Nick Movshon, Del Stribling: basse
Alex Kadvan : violoncelle
Entcho Todorov: violon
Geoff Mann: shekere
Fernando Velez: congas
Dylan Fusillo: percussions
Philip Ballman: batterie


A comme...
APHRODITE'S CHILD "666" (1972)
Gloire à Satan !

C'est l'ultime opus du plus connu des groupes de psyché/progressive rock grec (le seul ?), celui avant que Demis ne parte faire sa star de la variété en France et que Vangelis n'aille "new-agiser" en solo ou avec Jon de Yes, et que les deux autres ne disparaissent dans les limbes, c'est 666, imposant et ambitieux double album, aussi énorme que Roussos deviendra. Présentement, d'un début (The System/Babylon) semblant inspiré des "évènements" de mai 1968 en France (où le groupe résidait alors, exilé qu'il était du régime dictatorial des généraux de leur Mère Patrie), on sent que l'Aphrodite's Child pop et psychédélique, connu surtout pour sa ballade lacrymale Rain and Tears, est entré dans de toutes nouvelles dispositions où un progressisme échevelé et iconoclaste est la nouvelle norme. A vrai dire, outre quelques virgules plus abordables vocalisées par Demis, on peine à reconnaître le groupe des deux premiers albums, et c'est une bonne nouvelle ! Une bonne nouvelle parce que cette nouvelle liberté va bien au teint de nos barbus, que les performances instrumentales de Roussos et Koulouris aux guitares sont bien trippantes comme il faut, que les compositions, les arrangements et la production de Vangelis (le big boss de l'exercice), loin de rappeler les épopées synthétiques dont il se fera la spécialité, sont un parfait panorama, un divin écrin pour une formation qui ose et réussit à chaque fois. Ose et réussit un album avec peu de vraies chansons mais beaucoup de trouvailles, de l'adjonction d'éléments folkloriques grecs à une certaine atonalité aussi surprenante et discrète que bienvenue. Ose et réussit une évocation de l'orgasme féminin sur le polémique, à l'époque, Infinity enregistré avec le précieux concours de la comédienne, grecque également, Irene Papas (quelle performance !). Ose et réussit un long trip psyché-prog en remontrant au meilleur de Quicksilver Messenger Service et de King Crimson (All the Seats Were Occupied)... Bref, c'est un grand chelem d'album qui, varié, mélodique, complexe et abouti demeure une des plus belles double-pièces studio toutes époques et tous genres confondus. Et donc ? Bravo Aphrodite's Child et... Gloire à Satan !

CD 1
1. The System 0:23
2. Babylon 2:47
3. Loud, Loud, Loud 2:42
4. The Four Horsemen 5:53
5. The Lamb 4:34
6. The Seventh Seal 1:30
7. Aegean Sea 5:22
8. Seven Bowls 1:28
9. The Wakening Beast 1:11
10. Lament 2:45
11. The Marching Beast 2:00
12. The Battle of the Locusts 0:56
13. Do It 1:44
14. Tribulation 0:32
15. The Beast 2:26
16. Ofis 0:14

CD 2
1. Seven Trumpets 0:35
2. Altamont 4:33
3. The Wedding of the Lamb 3:38
4. The Capture of the Beast 2:17
5. Infinity 5:15
6. Hic and Nunc 2:55
7. All the Seats Were Occupied 19:21
8. Break 2:59

Vangelis Papathanassiou - keyboards, organ, piano, vibraphone, bass, flute, percussions, backing vocals ("Lament", "The Beast", "Break")
Demis Roussos - lead vocals ("Babylon", "The Four Horsemen", "Lament", "Hic et Nunc"), bass, guitar, backing vocals
Lucas Sideras - drums, lead vocals ("The Beast", "Break"), backing vocals
Silver Koulouris - guitar, percussion
&
Harris Halkitis - bass, tenor saxophone, congas, percussion, backing vocals
Michel Ripoche - trombone, tenor saxophone ("Babylon", "Hic et Nunc")
Irene Papas - vocals ("Infinity")
John Forst - English narration
Yannis Tsarouchis - Greek narration ("Ofis")
Daniel Koplowitz - voice ("Loud Loud Loud")
Costas Ferris - lyricist


A comme...
ARTAUD "Music from Early Times" (2010)
Passe de trois

Tel le bon ouvrier labourant obstinément son précieux lopin de terre, tel l'horloger affairé à concocter un fragile mécanisme à l'impeccable précision, Artaud continue de tracer sa route sur ce 3ème long-jeu en tant que leader. Et sa troisième réussite, il faut le préciser.
Ceux qui ont eu la chance d'écouter les deux précédentes galettes du compositeur/arrangeur/multi-instrumentiste le savent bien, Vincent Artaud est un garçon bourré de talent et détenteur d'un savoir-faire, d'un trademark sound désormais bien installé. L'addition de Daniel Yvinec (précédemment directeur de l'Orchestre National de Jazz et présentement directeur artistique et réalisateur), pour précieuse qu'elle soit, ne vient pas tout chambouler, et c'est tant mieux. Car enfin, il eut été dommage que ce jazz convoquant des influences aussi diverses que Mingus, Coltrane, Schifrin, Glass, Morricone ou François de Roubaix (un résumé, parce que c'est bien sûr infiniment plus compliqué que ça) ne soit pas reconduit, si ce n'est à l'identique au moins essentiellement. Les différences ? Pas d'orchestre de cordes, et donc une musique plus aérée et jammeuse cette fois mais une contribution également cinématique grâce aux textures sonores amenés par les programmations d'Artaud (et de Vincent Lafont au passage seul co-compositeur, sur Rule of Beeline) et l'expertise du reste du line-up trié sur le volet, on s'en doute.
Comme à l'habitude, on a beau se dire que l'affaire a été millimétrée, profondément pensée et "tenue" par deux "co-chefs" qu'on sait aussi pointilleux l'un que l'autre, on est emporté par la fluidité, le naturel de l'entreprise qui recèle, in fine, rien de plus que des sons pour "bouger" l'âme. Si l'on détaille "l'assemblage", c'est évident, c'est à un travail d'orfèvre auquel on a affaire, chaque place a sa note et chaque note à sa place en quelque sorte. Ce rigorisme créatif, cet extrême souci du détail, une constante dans les oeuvres d'Artaud, est un nécessaire carburant au moteur qu'est la délicieuse partition par laquelle Vincent nous entraîne, 55 minutes durant, dans un film sans image (plus nouvelle vague, la où La Tour Invisible se parait d'atours hollywoodiens), un trip "jazzosphérique" comme il en a le secret.
Et ça, ça ne se refuse pas !

1. People Of The Black 3:18
2. Kingdom & History 5:05
3. Rule Of Circle 7:43
4. The Crowning 5:57
5. Wisdom & Wonderment 1:49
6. Victoire 4:50
7. Rule Of Beeline 3:33
8. Rule Of Diameter 0:51
9. People Of The White 6:45
10. Die Folgerung 5:27
11. Seed 4:44
12. Kunst 1:57
13. People Of The Red 4:37
En live au Duc des Lombards !

Vincent Artaud: basse, guitare, claviers, programmation
Frédéric Couderc: clarinette, saxophone, coudophone, cor anglais
Vincent Lafont: piano, synthétiseur, électronique
Fabrice Moreau: batterie
Daniel Yvinec: direction artistique, réalisation


A comme...
AVETT BROTHERS, THE "I and Love and You" (2009)
Simplement beau

Il est de ces albums qui s'imposent d'emblée comme des évidences, de ces oeuvres qui nous paraissent mille fois entendues et qui, pourtant, conservent une totale fraicheur. I and Love and You, déjà le 9ème album des frangins Avett, est de ceux-ci.
Il faut dire que l'intemporalité, les Avett semblent avoir ça dans le sang à commencer par leur choix de la Folk Music et d'une certaine épure, gage de ne pas tomber trop facilement dans les tics et gimmicks que chaque époque à le don d'imposer aux artistes. Pas de ça ici. Sous la férule de Rick Rubin (cumulant les fonctions de patron du label American et de producteur) les Avett déroulent leurs chansons où les arpèges lumineux, les choeurs harmonieux enluminent des compositions qui coulent de source.
Pour ce qui est des influences et ressemblances, on ne pourra nier que la paire fraternelle a quelque chose de CSNY (Crosby, Stills, Nash & Young pour les ignares) ou, dans les formations plus récentes, de Wilco et des Jayhawks (voire des immenses Fleet Foxes). Pas franchement ce qui se fait de pire, avouez-le. On sent aussi que la scène country alternative de la fin des années 60 et du début des années 70 (Townes Van Zandt, Kris Kristofferson, Willie Nelson, etc.) a laissé son empreinte dans cette musique à la fois terrienne et ethérée. Le plus fort c'est qu'on se dit souvent - tout au long des 13 titres qui composent l'album - que les Avett Brothers, malgré le lourd bagage de leurs influences, réussissent à se créer - si ce n'est une identité vraiment originale - un tour de main, un son distintifs de leurs petits camarades... Ce n'était pas gagné d'avance.
En résumé, si vous souhaitez découvrir un album simple et beau, sans artifice et sans volonté de coller à quelque mode que ce soit, I and Love and You vous ravira... Longtemps.

1. I and Love and You 5:00
2. January Wedding 3:47
3. Head Full of Doubt/Road Full of Promise 4:47
4. And It Spread 4:06
5. The Perfect Space 4:31
6. Ten Thousand Words 5:35
7. Kick Drum Heart 2:54
8. Laundry Room 4:51
9. Ill with Want 4:04
10. Tin Man 3:07
11. Slight Figure of Speech 2:22
12. It Goes on and On 2:57
13. Incomplete and Insecure 2:35

Scott Avett: Banjo, Drums, Guitar, Percussion, Piano, Vocals
Seth Avett: Drums, Glockenspiel, Guitar, Mandolin, Organ, Percussion, Piano, Vocals
Bob Crawford: Bass, Percussion, Background Vocals
Joe Kwon: Cello
&
Monica Samalot, Stuart Johnson, Justin Glanville, Lenny Castro, Dolph Ramseur, Bill Reynolds, Dane Honeycutt: Percussion
Simone Felice, Mike Marsh: Drums
Elizaveta Khripounova: Harmonium
Mark Daumen: Tuba
Donny Herron: Fiddle
Benmont Tench Hammond: Harmonium, Organ, Piano
Paleface: Percussion, Background Vocals
Mary Ellen Bush, Sarah Swan McDonald: Background Vocals

5 commentaires:

  1. A comme...

    AC/DC "Dirty Deeds Done Dirt Cheap" (1976)
    - http://www27.zippyshare.com/v/zjiwIWyl/file.html

    Alice Cooper "Welcome to My Nightmare" (1975)
    - http://www27.zippyshare.com/v/9q80TLYy/file.html

    Ron Anderson "Secret Curve" (2011)
    - http://www27.zippyshare.com/v/kJTJl3y1/file.html

    Antibalas "Who Is This America?" (2004)
    - http://www27.zippyshare.com/v/ys6THjJI/file.html

    Aphrodite's Child "666" (1972)
    - http://www27.zippyshare.com/v/VsmxtRgK/file.html

    Artaud "Music from Early Times" (2010)
    - http://www27.zippyshare.com/v/CbuyHgj4/file.html

    The Avett Brothers "I and Love and You" (2009)
    - http://www27.zippyshare.com/v/qZy2zlCY/file.html

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  2. Zorno
    Cela nous laisse présager encore 25 post...
    Quel plaisir pour nos oreilles et nos yeux.
    Les "évènements" de mai 1968 étaient aussi présents sur l'album de Vangélis : "Fais que ton rêve soit plus long que la nuit " de 1972 aussi.
    Jean-Paul

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  3. Angus, Vincent et Demis : assurément le tiercé gagnant !!!
    Sinon, comment ça se passe la retraite ??? ;-)

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  4. On va pas bouder son plaisir, hein? Je suis de retour pour quelques heures sur la toile... donc visite des copains et, le ZORN, c'est en plus un + ou - retour annoncé. Il faut tuer le veau... Donc une découverte Anderson, profitant que j'ai les oreilles fraîches je me suis fait plaisir surtout avec Caro-Kann. Une petite lecture de Artaud (j'ai même retrouvé ton papier sur "la tour...") Artaud j'adore... J'ai même acheté un de ces disques, c'est dire!! Et je fini avec Antibalaq et leur feeling Fela. Le reste je connais un peu et j'y ai ajouté ta chronique. Bon, j'ai un peu de retard à rattraper... Je te laisse

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  5. Grazie Zornofago e ben tornato! La lettera A è un bel modo per ricominciare: Avett, Avett hurrà!!!

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