mercredi 20 août 2014

Rage teutonique

les membres d'Accept sont des gars simples. Ils continuent de défourailler un heavy metal juste ce qu'il faut d'agressif, juste ce qu'il faut de mélodique avec une constance à peine croyable. Alors, quand vient leur troisième album depuis leur reformation de 2009, on sait à quoi s'attendre, et c'est parfait comme ça.

Accept "Blind Rage" (2014)
ou "Toujours la même histoire (tant mieux !)"


Depuis leur retour aux affaires avec Blood of the Nations, les germains metalleux d'Accept on trouvé une second jeunesse. Le mérite en revient évidemment au master-compositeur Wolf Hoffmann et à son lieutenant bassiste Peter Baltes mais également à un nouveau vocaliste, l'ex-TT Quick Mark Tornillo, capable de ressembler à son historique et gnomique prédécesseur et même à en étendre la gamme, parce qu'il a une meilleure voix que la gargouille de Wuppertal, tout simplement.
 
Aussi, c'est sans crainte qu'on rentre dans Blind Rage, sans crainte mais avec un petit sourire en coin pour une pochette qui, avouons-le, est d'un rare ridicule mais qui, aussi, évoque finalement bien le balls-out heavy/power metal qui est la marque de fabrique des vétérans teutons. Sur le fond, ce qui fera sans doute plaisir à certains, l'ambition conceptuelle de l'excellent Stalingrad a été remisée laissant la place, cette fois, à une "bête" collection de chansons.
Qui commence d'emblée pied au plancher avec le puissant et typique Stampede, qui servit de teaser à l'album, où l'on a distinctement l'impression, comme son titre l'indique, de se faire joyeusement piétiner par un troupeau de long-horns en furie. La chanson, c'est un fait, n'apporte strictement rien au style habituel du groupe mais, efficace et rondement menée, elle sert parfaitement son office d'ouverture un poil bourrine mais diablement fun. La suite ne dément pas cette sympathique entrée en matière avec dix titres d'un classicisme indéniable creusant, encore et toujours, le sillon d'un metal extrêmement référencé qui pourrait avoir 10 ans, 20 ans, 30 ans qu'on n'y trouverait rien à redire.
Tout, à partir de là, repose sur la qualité des compositions qui, pour le troisième fois en autant d'essais depuis le retour de la formation, est bienheureusement au rendez-vous. Alors, évidemment, si vous cherchez ne serait-ce qu'une once d'originalité, vous serez déçu. Si, par contre, vous ne vous attendez pas à autre chose qu'à du Accept pur jus, vous serez comblés. Plus particulièrement par Dying Breed mid-tempo mélodique et racé où Wolf nous enchante de petits licks dont il a le sercret, où Tornillo prouve qu'il est vraiment plus qu'un simple clone de d'Udo, un Udo++ au registre aussi agressif mais plus mélodique et étendu, où les chœurs virils de la formation sont bel et bien présents et où, forcément, un solo mélodique et trippant vient couronner l'ensemble. Suit une autre belle réussite avec le rampant et mélodique Dark Side of My Heart, qui n'aurait pas déparé sur Metal Heart ou Russian Roulette, qui brille par sa mélodie de chant infectieuse, (encore) son solo millimétré. Par la suite, le groupe joue avec toutes les cartes de sa donne naturelle : de la fausse ballade (parce qu'elle finit par péter sur un refrain "armée rouge" !) au bon riff syncopé Fall of the Empire, de quelques déboulés furieux prouvant que ces vieux messieurs en ont toujours sous la semelle (Trail of Tears, Bloodbath MastermindFinal Journey - Où Wolf nous refait le coup de l'emprunt classique sur son énorme solo, je n'en dis pas plus, pas de spoiler ! - et, juste un peu moins vite, 200 Years), de mid-tempo de première bourre (Wanna Be Free, From the Ashes We Rise) et même du presque léger qu'on démettrait volontiers s'il n'était aussi bien fichu (The Curse, avec un Wolf du tonnerre de Thor sur un solo tout en finesse).
Le tout, impeccablement emballé par une production first class signée encore une fois, c'est une bonne habitude, d'Andy Sneap (Hell, Sabbat) s'ingère avec un réel enthousiasme et risque, vous ne direz pas qu'on ne vous a pas prévenu, de faire souffrir quelques cervicales... Youpi !

En 2014, sans surprise mais avec talent et conviction, Accept continue de faire du Accept. On n'en demandait pas plus, on est servi, et bien servi !


1. Stampede 5:14
2. Dying Breed 5:21
3. Dark Side of My Heart 4:37
4. Fall of the Empire 5:45
5. Trail of Tears 4:08
6. Wanna Be Free 5:37
7. 200 Years 4:30
8. Bloodbath Mastermind 5:59
9. From the Ashes We Rise 5:43
10. The Curse 6:28
11. Final Journey 5:02


Mark Tornillo – lead vocals
Wolf Hoffmann – guitar
Herman Frank – guitar
Peter Baltes – bass guitar
Stefan Schwarzmann – drums

5 commentaires:

  1. Voilà un des rares groupes métal que j' écoutais dans ma jeunesse
    avec Motley Crue & Judas Priest

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    1. Tu peux donc replonger sans crainte, l'album, plus varié que ses deux excellent prédécesseurs (les deux albums depuis la reformation sans Udo Dirkschneider) est une vraie belle surprise. Une surprise dans le sens qu'il est vraiment très bon, pas dans le style qui demeure du pur Accept.

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    2. Déjà dans mon DD depuis un ptit moment mais pas encore eu l' occasion de l' écouter.
      J' vais certainement y plonger prochainement en relisant ton post.

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  2. Je ne les ai pas découverts bien tôt, mais associé dans une rubrique à AC/DC, j'ai eu la curiosité récompensée d'écouter. Un nouveau, pourquoi pas, tu l'as si bien proposé. (Mais je suis dans la soul et prépare une compil pour auto pour Ma Dame qui a maintenant son permis, des trucs cool ou joyeux, alors, forcément...)

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