samedi 4 octobre 2014

1994 par 12 (20 ans déjà !)

François finissant à l'élysée, Ballamou à matignon, Chichi dans les pommes...
Le Roi Lion, Forrest Gump, Entretien avec un Vampire, Pulp Fiction !
La mort de Kurt Cobain, d'Henry Mancini, de Tom Jobim...
Le Goncourt à Van Cauwelaert et les débuts de Houellebecq,
Vous situez ?

1994
(20 ans déjà)

JaNVieR
Underworld "Dubnobasswithmyheadman"
ou "Electrochaudfroiddejanvierrecommandé"

De la musique électronique, de la techno disait-on alors, oui mais, pas seulement. Parce que leurs racines vont plus loin que la Rave Generation, Underworld ont d'autres ambitions, d'autres conceptions dans leur version mélodique et trippante de l'intelligent techno.
Underworld a déjà sorti deux albums avant Dubnobasswithmyheadman, deux galettes d'électro-rock funky qui n'ont pas franchement marqué les mémoires. L'hydre officiant présentement, un trio composé de Karl Hyde et Rick Smith, seuls survivants de la précédente incarnation, et de Darren Emerson venu amener son expertise du mix, des samples, lui qui officie "dans la scène" (hip hop et electro) depuis ses 14 ans.
Le résultat est une transformation totale, un nouveau groupe carrément ! Une approche supra-mélodique de la musique électronique aussi, avec de vraies chansons parfois un peu déconstruites (Mmm Skyscraper I Love You, Dirty Epic), mais de vraies chansons, et de sacrées mélodies (mais écoutez-moi cet emballage final, River of Bass et le jazzy/funky M.E. en apothéose harmonique !) ! Parce qu'il y a la voix de Hyde, moins la guitare quoiqu'elle apparaisse épisodiquement (M.E. à la Benson), son écriture héritée du punk et de la new wave (y a du Clash et du Depeche Mode planqué là-dedans !) qui fait d'Underworld autre chose, un peu plus, même s'il en est aussi, qu'une des merveilles électroniques venant alors de la prude Albion (de The Orb à Orbital en passant par Prodigy, Fluke ou Leftfield... ça se bouscule au portillon), un album à danser qui peut aussi s'écouter en salon, un album de salon sur lequel on peut aussi danser.
Underworld, avec ou sans Emerson qui finira par quitter le navire, sortira d'autres très beaux albums (je recommande Second Toughest in the Infants et Beaucoup Fish), jamais plus ils ne parviendront à réaliser une aussi parfaite fusion d'électro-pop et de musique électronique, une fusion alors aussi trippante que passionnante à écouter dans le détail et, donc, un album très très chaudement recommandé, que vous soyez fan de techno ou pas.
 
1. Dark & Long 7:35
2. Mmm Skyscraper I Love You 13:08
3. Surfboy 7:33
4. Spoonman 7:41
5. Tongue 4:50
6. Dirty Epic 9:55
7. Cowgirl 8:29
8. River of Bass 6:26
9. M.E. 7:08

Darren Emerson - keyboards and mixing
Karl Hyde - vocals, guitars
Rick Smith - keyboards and mixing, vocals

UNDERWORLD

FéVRieR
Therapy? "Troublegum"
ou "Tout' la gum en février !"

Déjà une figure reconnue de l'underground, Therapy?, formation irlandaise d'indie punk, trouve en 1994 un nouveau public, un plus grand public... En retouchant largement leur formule.
Sur Troublegum, le bordel punk'n'noise des premiers ébats est oublié, les tentations péri-industrielles de Nurse itou, c'est recentré sur un punk lardé de mélodies accrocheuses que le trio, mené par son chanteur/guitariste et compositeur de leader, Andy Cairns à la moustache déjà triomphante, va conquérir les foules qui, jusqu'alors, ne se pressaient pas dans ses raouts électriques.
Pour ce faire, Cairns et ses acolytes ont réuni 14 compositions rentre-dedans qui, souvent délivrées pied au plancher, satisfont les ardeurs juvéniles pogoistiques de jeunes désœuvrés. Nowhere, single implacable et impeccable, est le parfait étendard de cette redéfinition, et une sacrée composition, pleine de fun et d'allant sur des paroles, moins, quoi. Parce qu'il ne faudrait pas croire que ces petits gars comptent fleurette, que nenni, et la présence d'une (bonne) reprise de Joy Division (Isolation) n'est pas un hasard, entre crise, violence et injustice, leur coupe est plus que pleine de griefs personnels ou sociétaux.
Tout ça nous donne un album énergique, loin d'être idiot, d'une redoutable efficacité aussi qui, 20 ans après sa sortie, a très bien vieilli. On a appelle ça un classique, non ? Mineur ou majeur, à vous de voir... Recommandé, en tout cas, si vous ne l'avez pas déjà croisé.

1. Knives 1:55
2. Screamager 2:36
3. Hellbelly 3:21
4. Stop It You're Killing Me 3:50
5. Nowhere 2:26
6. Die Laughing 2:48
7. Unbeliever 3:28
8. Trigger Inside 3:56
9. Lunacy Booth 3:55
10. Isolation 3:10
11. Turn 3:50
12. Femtex 3:14
13. Unrequited 3:03
14. Brainsaw 3:58

Andy Cairns - vocals/guitar
Fyfe Ewing - drums/backing vocals
Michael McKeegan - bass/backing vocals
&
Page Hamilton
- lead guitar on "Unbeliever"
Lesley Rankine - additional vocals on "Lunacy Booth"
Martin McCarrick - cello on "Unrequited"
Eileen Rose - additional vocals on "Femtex"

THERAPY?

MaRS
David Lee Roth "Your Filthy Little Mouth"
ou "Marsh to Freedom"

C'est l'album où David Lee Roth ose ne pas faire là où on lui dit de faire, l'album d'une émancipation stylistique, d'une libération artistique bienvenue. Your Filthy Little Mouth, album profondément américain, est une belle réussite mais ne fut pas un succès, dommage.
Pourtant il avait mis tous les atouts de son côté, David, redessiné un groupe, recruté Nile Rodgers pour produire, même fait venir une star de la country pour un sympathique duo (Travis Tritt sur Cheatin' Heart Cafe). Las, ce nouveau Roth, qui bluese, soule, rocke, funke , jazze et countyse plus volontiers qu'il ne donne ce que les foules attendent, un Van Halen bis, et tombant, qui plus est, au pic de la popularité de la vague grunge, qui truste les airwaves étatsuniennes, ne fera pas florès. Et, pourtant, quel bel album ! Avec un son chaud juste parfait pour les ambitions du blond californien, des performances de qualité de musiciens pas forcément très connus (Terry Kilgore, également co-auteur de la majorité des titres, qui c'est cet oiseau ?), et de sacrées bonnes chansons, donc, pour un album réunissant l'est et l'ouest, le nord et le sud et même le milieu, un album profondément américain qui n'eut même pas l'occasion de toucher le public à qui il était destiné, plus adulte probablement.
Encore aujourd'hui, vilain petit canard de la discographie de David Lee Roth, sans doute prenant trop radicalement le contre-pied des habitudes musicales de son créateur, l'album a mauvaise presse, reste, irrémédiablement semble t-il, voué aux gémonies. Aussi est-il plus que temps de le dire : Your Filthy Little Mouth, cuvée 1994 d'un rocker à la gouaille sans pareille, est un bel album dont la variété et la richesse n'a d'équivalent que l'assourdissant silence critique qui l'entoure. Et donc ? Mais testez-le, testez le donc !

1. She's My Machine 3:53
2. Everybody's Got the Monkey 3:01
3. Big Train 4:14
4. Experience 5:54
5. A Little Luck 4:40
6. Cheatin' Heart Cafe 4:06
7. Hey, You Never Know 2:46
8. No Big 'Ting 4:51
9. You're Breathin' It 3:46
10. Your Filthy Little Mouth 3:02
11. Land's Edge 3:12
12. Night Life 3:35
13. Sunburn 4:42
14. You're Breathin' It [Urban NYC Mix] 4:13

David Lee Roth - lead vocals
Terry Kilgore - guitar
John Regan - bass
Tony Beard - drums
Larry Aberman - drums
Ray Brinker - drums
Richard Hilton - keyboards
Steve Hunter - guitar on "A Little Luck"
Travis Tritt - co-lead vocals on "Cheatin' Heart Cafe"

DAVID LEE ROTH

aVRiL
Blur "Parklife"
ou "April in the Park"

Troisième album des britpoppers, celui de la consécration, Parklife est aussi une galette plus ambitieuse qu'il n'y parait, la première grande œuvre d'un groupe encore en devenir et de son leader aux multiples promesses.
Leurs deux premiers albums proposaient de jolies chansons pop bien troussées, on y détectait même l'influence des Kinks, Blur était une formation recommandable d'un courant, la britpop, alors en pleine explosion mais ça, c'était avant Boys & Girls. Parce qu'outre le fait d'avoir été le tube du printemps/été 94, c'est une chanson aussi addictive qu'énervante, un énorme, immense tube de ceux dont on dit qu'ils sont imparables. Et c'est le single qui lance la galette, ça en dit long sur le contenu, sur la verve et sur les ambitions de messieurs Albarn, Coxon & cie. Parce que l'album est une immense fête, un machin qui part dans tous les sens avec la cohérence d'être toujours profondément anglais. L'idéal descriptif serait de dire qu'il s'agit de la version post-Madchester (les Happy Mondays, les Charlatans, toussa) des vénérables Kinks, un reboot modernisé, parce qu'on n'est plus dans les swinging sixties. L'important demeurant qu'on y trouve une sacrée collection de chansons bourrée de fantaisie et d'inventivité avec en tête de gondole, outre le monstrueux single précité, les irrésistibles Tracy Jacks, Parklife, To the End, etc., dans un ensemble qui, vraiment, a fière allure.
Blur reconduira quasiment l'exploit (The Great Escape) avant de passer à autre chose, de se redéfinir une fois encore. Reste la musique, appartenant à son époque mais s'écoutant encore aujourd'hui avec autant de plaisir, la marque d'un grand album, ce que Parklife est indéniablement.

1. Girls & Boys 4:50
2. Tracy Jacks 4:20
3. End of a Century 2:46
4. Parklife 3:05
5. Bank Holiday 1:42
6. Badhead 3:25
7. The Debt Collector 2:10
8. Far Out 1:41
9. To the End 4:05
10. London Loves 4:15
11. Trouble in the Message Centre 4:09
12. Clover Over Dover 3:22
13. Magic America 3:38
14. Jubilee 2:47
15. This Is a Low 5:07
16. Lot 105 1:17

Damon Albarn – lead and backing vocals, keyboards, hammond organ, moog synthesizer, machine strings, harpsichord on "Clover Over Dover", melodica, vibraphone, recorder, programming
Graham Coxon – guitars, backing vocals, clarinet, saxophone, percussion
Alex James – bass guitar, vocals on "Far Out", crowd noise
Dave Rowntree – drums, percussion, programming, crowd noise
&
Stephen Street
– vintage keys, sound effects, some programming
Laetitia Sadier – vocals on "To the End"
Phil Daniels – narration on "Parklife"
Stephen Hague – accordion
- String quartet
Chris Tombling
Audrey Riley
Leo Payne MBE
Chris Pitsillides

- Duke strings
Louisa Fuller – violin
Rick Koster – violin
Mark Pharoah – violin
John Metcalfe – string arrangement, viola
Ivan McCready – cello
- Kick horns
Richard Edwards – trombone
Roddy Lorimer – flugelhorn, trombone
Tim Sanders – tenor sax, soprano sax
Simon Clarke – baritone sax, alto sax, flute

BLUR

Mai
Alain Bashung "Chatterton"
ou "L'entreprise de mai"

Trois ans après l'énorme succès Osez Joséphine et son Tour Novice de live, qui ont marqué son retour triomphal après un certain éloignement d'avec le succès populaire, Alain Bashung revient. Il pourrait continuer de creuser le sillon d'une chanson abordable parée d'ornements western, je schématise évidemment, ce serait mal connaître un animal qui ne prend de plaisir que dans le mouvement, dans la réinvention continuelle de son art, et dans l'expérience particulière que se doit de constituer chaque album d'un artiste digne de ce nom. Et donc, Chatterton, son neuvième, pas de la petite bière.
Bon, y a le tube, Ma Petite Entreprise, que vous connaissez forcément tous et qui aida grandement à écouler les stocks d'un album sinon tout putassier, prévisible. Un album dont il n'est pas évident d'extraire un autre simple (la maison de disque se rabattra sur J'Passe pour une Caravane, pourquoi pas) tant il est plus basé sur des climats, des ambiances qu'une volonté d'être mélodiquement chatoyant. Pas qu'il n'y ait pas de belles mélodies, l'album en est truffé, juste qu'elles ne sont pas du genre à s'offrir sous une forme radiophoniquement compatible. Parce qu'il y a plus d'ombre que de lumière ici, jusque dans les textes du nouveau partenaire (bye-bye Boris Bergman, welcome Jean Fauque), taillés pour un Bashung observateur désabusé des petits tracas de l'humanité. Et une belle brochette de musiciens pour mettre en musique ce spleen existentiel dont quelques guitaristes, Marc Ribot, Sonny Landreth et, surtout, le légendaire Link Wray, qu'il est bon d'entendre dans un disque assimilé à la chanson française mais qui tend vers le rock, forcément, mais un rock adulte, plutôt finement ciselé que juvénilement beuglé.
Des chansons qui valent le détour ? Mais toutes voyons ! Parce que même si certaines ne s'assimilent pas forcément immédiatement, elles ont des trésors à révéler, une beauté à faire partager à celui qui prend le temps de la découvrir. Après il y a les évidences, le single précité, l'étrange blues funk orientalisant à l'ambiance si réussie  Après d'Apres Hostilités (la trompette de Stéphane Belmondo, les guitares de Wray et Ribot !), J'passe pour une caravane et son ambiance gentiment country, le cousin de Gaby qu'est A Ostende, ou le fantastique rock planant de l'Apiculteur, qui ne sont que la partie immergée d'un iceberg émotionnel aux moult facettes.
Chatterton n'est pas l'album le plus souvent cité d'Alain Bashung, pas son mieux vendu non plus. C'est sûrement, préfigurant ainsi les chefs d'œuvres arty que sont Fantaisie Militaire et L'Imprudence, un de ses plus importants, en plus d'être un des plus réussis si pas le plus facilement abordable. Une beauté cachée, quoi, tout Bashung, ça.

1. A Perte de Vue 5:10
2. Que n'Ai-Je 3:56
3. Ma Petite Entreprise 4:12
4. Elvire 4:20
5. Un Ane Plane 3:57
6. Après d'Apres Hostilités 4:24
7. J'Avais un Pense-Bête 3:26
8. J'Passe pour une Caravane 3:43
9. Danse d'Ici 4:05
10. A Ostende 4:02
11. L'Apiculteur 4:34
12. J'Ai Longtemps Contemplé 3:59

Alain Bashung - chant, guitares (11)
Michael Brook - guitare (1 à 9, 11, 12), batterie (5), percussions (5)
Eddie Martinez - guitare (1, 3, 4, 7 à 10, 12)
Pierre Van Dormael - guitare (1), guitare acoustique (5, 7, 11)
Nicolas Fiszman - guitare basse (1 à 5, 7, 9 à 11), basse archet (1), guitare acoustique (2), guitare (3, 4)
Stéphane Belmondo - trompette (1, 7, 11, 12)
Marc Ribot - guitare (2, 3, 4, 6, 7, 11)
Link Wray - guitare (2, 6, 8, 9)
Jean-Marc Lederman - claviers (2, 4, 5, 6, 10), batterie (2, 6), percussions (2, 6)
Jean-Pierre Pilot - batterie (2, 7, 11, 12), percussions (2, 7, 11, 12)
Sonny Landreth - guitare (5), guitare slide (3, 8, 10)
Dony Wynn - percussions (3, 4, 10), batterie (4, 8, 9)
Ally McErlaine - guitares (4, 7 à 10)
Jean Fauque - batterie (4, 11, 12), percussions (4, 11, 12), claviers (4, 12)

ALAIN BASHUNG

JuiN
Bruce Dickinson "Balls to Picasso"
ou "L'émancipation de Juin"

Parti d'Iron Maiden, Bruce Dickinson souhaite, ce n'est que logique, se démarquer, affirmer sa propre identité. C'est chose faite, et bien faite, sur son premier album solo à ne pas être qu'un side-project (comme Tattooed Millionaire quatre ans plus tôt). Introducing Balls to Picasso.
Un album malin, à l'image de son auteur, parce que déviant suffisamment de son groupe d'origine pour qu'on ne se questionne plus sur son départ mais, parce qu'il y a un mais, n'en déviant pas trop non plus histoire, tout de même, de récupérer au moins une partie d'une fidèle fan-base. Ainsi, si on reste indéniablement dans le domaine du hard'n'heavy, trouve t-on moult nouveautés qu'on imagine mal se mêler à l'idée rigoriste qu'a Steve Harris, leader à la main de fer dans un gant de velours, de son Iron Maiden. Ca tombe bien, Bruce n'y est plus et peut donc s'essayer au rock dur qui groove grâce à d'utiles percussions pour lesquelles il a d'ailleurs engagé un spécialiste, Doug Van Booven, se permettre, aussi, des climats plus distanciés, plus mesurés tout en n'oubliant jamais tout à fait d'où il vient sauf, peut-être, quand il se lance dans une petite ballade émaillée d'une guitare hispanisante (Change of Heart) ou dans un morceau quasi-funk (Shoot All the Clowns), mais comme il le fait très bien.. . Il faut dire que Bruce, pour la circonstance, s'est trouvé un parfait partenaire en la personne du guitariste/compositeur Roy Z (qui collaborera encore avec Bruce pour son retour au heavy pur et dur quelques années plus tard mais aussi avec Rob Halford, Glenn Hughes ou l'ex-Skid Row Sébastian Bach) avec qui il a créé l'entièreté de l'album à l'exception du final Tears of a Dragon composé par Bruce tout seul. Et il peut en être fier, Bruce, parce que si tout son album se tient magnifiquement bien, c'est peut-être aussi parce qu'il finit sur cette apothéose de power ballad comprenant même, accrochez-vous à votre fauteuil, un break reggae ! Tout en restant étonnamment cousin avec Iron Maiden, oui !, c'est possible !
Balls to Picasso, album réussi de bout en bout, joli numéro d'équilibriste entre pérennisation des racines et émancipation stylistique, n'aura pas le succès qu'il méritait mais  a acquis, dans la vingtaine d'années passée depuis sa sortie, une excellente réputation. Une réputation totalement méritée parce qu'on tient bien, ici, l'expression d'une libération réussie, d'un album de hard'n'heavy moderne et libre par un vocaliste/compositeur pas loin d'être au sommet de son art, carrément ! Très chaudement recommandé.
 
1. Cyclops 7:58
2. Hell No 5:11
3. Gods of War 5:02
4. 1000 Points of Light 4:25
5. Laughing in the Hiding Bush 4:20
6. Change of Heart 4:58
7. Shoot All the Clowns 4:24
8. Fire 4:30
9. Sacred Cowboys 3:53
10. Tears of the Dragon 6:24

Bruce Dickinson – vocals
Roy Z – Guitar
Eddie Casillas – Bass guitar
David Ingraham – drums
Doug Van Booven – percussion
&
Mario Aguilar
("Shoot all the Clowns")
Dean Ortega ("Shoot all the Clowns")
Dickie Fliszar – Drums ("Tears of the Dragon")

BRUCE DICKINSON

JuiLLeT
The Prodigy "Music for the Jilted Generation"
ou "July Warning"

Un vrai choc, un album électronique qui marque alors et influencera beaucoup après, Music for the Jilted Generation, seconde création de The Prodigy (alias Liam Howlett), est ce qu'il est convenu d'appeler une galette légendaire, un classique, à raison.
Parce que la vague techno qui déferlait alors sur le Royaume-Uni avait besoin de son Sex Pistols, de ses sales gosses bruyants et mal-élevés, des garnements qui veulent tout casser mais qu'on est bien convaincu que c'est juste pour le fun, pour l'adrénaline d'un bon coup de speed sur le dancefloor. Bon, Prodigy n'est pas encore le groupe, la troupe, qu'ils deviendra dès Fat of the Land, en guise de bande de chenapans c'est de Liam Howlett et de ses invités dont il s'agit mais dans l'esprit, on y est.
Et ce dès Break & Enter (effraction) où Howlett concasse les beats de bruits de verre brisé et d'entêtantes boucles mélodiques. Et comme c'est de techno-punk dont il s'agit on se retrouve, pas loin, avec deux exercices de mix guitare/electro d'une exemplaire efficacité, Their Law avec les industrialistes dansants de Pop Will Eat Itself, Voodoo People avec un dénommé Lance Riddler au (gros) riff de guitare. Rajoutez-moi un coup d'accélérateur (Speedway, rugissante mécanique), trois singles qui se graveront durablement dans l'occiput de l'auditeur (Poison, No Good, One Love), et une suite qui porte bien son nom de narcotique en emballage final aux vapeurs de substances prohibées (on ne résiste pas à 3 Kilos et à sa flûte baladeuse). Et de bout en bout, on est pris de compulsifs gigotements par une musique à danser, à transer néologiserais-je, ce qui est bon signe, c'est fait pour ça.
Mais pas que. Parce Music for the Jilted Generation (musique pour la génération abandonnée), est aussi un album musical, un bonheur de tous les instants pour qui s'attache aux petits détails qui font souvent la différence et sont massivement présents dans les riches mixes d'Howlett.
Tout ça nous fait ? Un classique, sapristi !

1. Intro 0:45
2. Break & Enter 8:24
3. Their Law 6:40
4. Full Throttle 5:02
5. Voodoo People 6:27
6. Speedway (Theme from Fastlane) 8:56
7. The Heat (The Energy) 4:27
8. Poison 6:42
9. No Good (Start the Dance) 6:17
10. One Love (Edit) 3:53
The Narcotic Suite
11. 3 Kilos 7:25
12. Skylined 5:56
13. Claustrophobic Sting 7:13

Liam Howlett – performer, producer (on tracks 1, 2, 3, 6, 8, 11, 12, and 13) at Earthbound studios, co-producer (other tracks) at The Strongroom
Neil McLellan – co-producer (on tracks 4, 5, 7, 9, and 10) at The Strongroom
Maxim Reality – vocals on "Poison"
Pop Will Eat Itself – performer on "Their Law"
Phil Bent – live flute
Lance Riddler – live guitar on "Voodoo People"

THE PRODIGY

aoûT
Portishead "Dummy"
ou "Hop-août, quel trip !"

Ce son ! Quel énorme choc quand, en 1994, un trio de Bristol balance sa musique à la fois absolument nouvelle mais, dans un même temps, totalement revivaliste. Un exercice d'équilibriste tout en grâce, et des chansons... Ha, ces chansons !
Nouveau, Dummy l'est, dans l'accaparation electro-sensuelle d'un héritage où l'on croise aussi bien John Barry qu'Henry Mancini ou qu'Ennio Morricone, et donc vintage il l'est aussi, dans les sources auxquelles il se réfère, rétro-moderniste dira t-on. Le reste, la magie qui fait d'un album un vrai phénomène de société, une référence sur laquelle se construisent de nombreuses autres carrières (de Morcheeba à Hooverphonic en passant par Neneh Cherry et j'en passe, ils se reconnaîtront), tient à l'équilibre entre les deux tendances, à la transformation réussie d'une vieille grammaire en rutilant nouveau style littéraire. Et à la qualité des chansons, évidemment !, onze merveilles de grâce ouatée avec le tube, l'énorme, implacable, impeccable tube, ce Glory Box si totalement inusable, si hors du temps qu'il continue d'hanter les ondes aujourd'hui sans paraître plus vieux d'un jour du moment de sa sortie.
Elle est là la magie de Portishead, avoir su marier un groove électronique délicat à une faconde compositionnelle d'un extrême classicisme, avoir su créer des ambiances où le rêve peut se muer à tout instant en cauchemar (parce que Dummy n'est pas que lumière, certainement pas !), réussir à communiquer une sensualité d'un autre monde par la voix magnifiquement habitée de Beth Gibbons, parfaite partenaire des arrangements précieux de Geoff Barrow et d'Adrian Utley en une intemporalité autant bienvenue que rarement aussi totale.
Dummy est un immense album, tout le monde le sait alors, si vous n'en avez pas eu l'occasion, emparez-vous de ce petit moment de l'Histoire de la Musique, vous ne le regretterez pas.

1. Mysterons 5:02
2. Sour Times 4:11
3. Strangers 3:55
4. It Could Be Sweet 4:16
5. Wandering Star 4:51
6. It's a Fire 3:48
7. Numb 3:54
8. Roads 5:02
9. Pedestal 3:39
10. Biscuit 5:01
11. Glory Box 5:06

Beth Gibbons - vocals, production
Geoff Barrow - drums, Rhodes piano, string arrangements, production, programming
Adrian Utley - guitar, bass guitar, theremin, hammond organ, string arrangements, production
&
Gary Baldwin
– Hammond organ
Clive Deamer – drums
Andy Hague – trumpet
Dave McDonald - nose flute
Richard Newell – drum programming
Neil Solman – rhodes piano, hammond organ
Strings Unlimited – strings

PORTISHEAD

SePTeMBRe
Massive Attack "Protection"
ou "Septembre : Rentrée 'Beatéraire'"

Renouveler l'exploit n'est jamais chose facile. Après la réussite artistique et commerciale de Blue Lines, album introductif déjà passé à la légende, détonateur d'un genre dont il est le premier classique, Massive Attack revient. Massive Attack revient fort !
Mais revient relativement court avec 9 nouvelles compositions et, pour rallonger la sauce, une accessoire reprise du Light My Fire des Doors sur laquelle on ne commentera pas plus avant sauf pour dire qu'il est heureux qu'elle finisse l'album, ça aide à l'évincer.
Mais le reste, ha !, le reste, que du bonheur ! Où le désormais trio (c'est officiel, c'est sur les photos !), ses musiciens engagés et ses invités finement choisis font plus que tenter reproduire leur modèle, ils le dépassent en explorant encore un peu plus avant la fusion entre musique électronique, soul, dub, reggae ou, plus généralement, de tout ce qui leur passe par l'oreille et peut bénéficier à l'enrichissement de leur trippante mixture.
Comme les petits gars de Massive Attack sont des malins, ils commencent par brosser leur auditoire dans le sens du poil avec le supra-sensuel Protection (le titre) où la voix de Tracy Thorn d'Everything But the Girl fait merveille sur les beats soyeux d'une cyber-soul première classe. Mais la suite... Karmacoma et son hip-hop larvé, Three avec la voix mutine de Nicolette et son groove latino, Weather Storm et la partie de piano parfaite de Craig Armstrong, Spying Glass et son electro-soul-dub si bien servi par nul autre qu'Horace Andy et son chevrotant organe, Better Things en deuxième collaboration avec Mme Thorn et son parfait mix d'éther vocal et d'ambient-dub langoureux,  Sly et le retour de Nicolette sur une merveille toute en cordes et émotions à fleur de peau, Heat Miser en électro-cinématque et mélodique... Tout y est, lançons-nous, grand !, beau !, fin !, digne du Massive Attack d'avant... en mieux !
Si Blue Lines était une des entrées en matière les plus magistrales de cette fin de premier millénaire, si Mezzanine sera l'apothéose d'une formation poussant encore un peu plus avant son mode exploratoire, il ne faut pas en oublier l'album du milieu pour autant, ce Protection, on le sait désormais, transitoire dans la carrière de Massive Attack mais jalon essentiel de toute collection de musique black ou blanche qui se respecte.

1. Protection 7:51
2. Karmacoma 5:16
3. Three 3:49
4. Weather Storm 4:59
5. Spying Glass 5:20
6. Better Things 4:13
7. Eurochild 5:11
8. Sly 5:24
9. Heat Miser 3:39
10. Light My Fire (live) 3:15

Massive Attack - Producer, Mixing, Programming, Artwork
Nellee Hooper - Producer, Mixing
Marius De Vries, Andy Wright, The Insects, Nick Warren - Programming
Robert "3d" Del Naja, Grant "Daddy G" Marshall, Tricky, Tracey Thorn, Horace Andy, Nicolette - Vocals
Craig Armstrong - Piano
Chester Kamen - Guitar
Rob Merril - Drums

MASSIVE ATTACK

oCToBRe
Suede "Dog Man Star"
ou "Octobre à la niche, sous les étoiles..."

Pour leur second album, Dog Man Star, les britpoppers de Suede décollent, s'affranchissent de leur esthétisme glam pop et proposent, l'air de rien, un album qui fait date.
Un album accouché dans la douleur, dans une ambiance où les nombreux désaccords provoquent les nombreux conflits qui finiront par pousser le guitariste Bernard Butler vers la sortie, l'album à peine enregistré.
Souvent, quand les circonstances sont aussi défavorables, l'œuvre en pâtit, ce n'est pas le cas ici, tout le contraire en fait. De ces tensions, de l'état dépressif quasi-constant de Brett Anderson aussi, découle un nouveau son. Finie les petites chansons pop aux riffs accrocheurs, Suede sort les violons et les ambiances mélodramatiques pour des chansons ambitieuses plus proches de Scott Walker et de son emphase, de sa grandiloquence, c'est particulièrement évident sur The Wild Ones et Still Life, que du modèle post-Ziggy Stardust précédemment employé et qu'on retrouve tout juste sur un This Hollywood Life du coup marginalisé. La pochette, d'ailleurs, surtout comparée à celle de son éponyme de prédécesseur, est graphique des états d'âme du quatuor, fini l'enthousiasme sensuel et juvénile, le corps est toujours nu mais désormais abandonné, dans une chambre triste, délabrée, la fenêtre ouverte comme l'ultime tentation de sauter, d'en finir, pas la joie... Mais de belles, poignantes chansons. Dont les influences sont évidentes (Walker encore, Bowie toujours, Roxy Music un peu) et pourtant totalement assimilées par un groupe qui a de la personnalité, indéniablement.
Dog Man Star est à la fois une fin et un début pour Suede. Une fin parce qu'il voit la dernière participation de celui qu'on pensait indispensable à la formation (Butler) mais se verra tout de même (bien) remplacé, et un début parce que, de part son éloignement stylistique avec ce que le groupe avait proposé jusqu'alors, un seul album d'accord mais à l'énorme succès, il lui ouvre un monde de possibilités large et accueillant dans lequel les musiciens s'engouffreront volontiers. D'autant que les ventes étant à l'avenant de sa très belle qualité, Suede se verra évité une humiliante reculade et pourra sereinement continuer sa route, et son évolution.
 
1. Introducing the Band 2:38
2. We Are the Pigs 4:19
3. Heroine 3:22
4. The Wild Ones 4:50
5. Daddy's Speeding 5:22
6. The Power 4:31
7. New Generation 4:37
8. This Hollywood Life 3:50
9. The 2 of Us 5:45
10. Black or Blue 3:48
11. The Asphalt World 9:25
12. Still Life 5:23

Brett Anderson – vocals
Bernard Butler – guitar & keyboards
Simon Gilbert – drums
Mat Osman – bass guitar
&
Phil Overhead
– Percussion
Simon Clarke – Trumpet
Roddy Lorimer – Saxophone & Flute
Richard Edwards – Trombone
Andrew Cronshaw – Cimbalon and Ba-Wu Flute
Tessa Niles – Additional Vocals
Children from The Tricycle Theatre Workshop – Additional Vocals
Sinfonia Orchestra of London
Arranged & Conducted by Brian Gascoine

SUEDE

NoVeMBRe
Daran et les Chaises "Huit Barré"
ou "Dormir dehors en novembre ?"

Il n'a l'air de rien ce petit album de Daran et de ses Chaises mais, je vous le dit tout net, c'est une des meilleures fusion de pop, de blues, de rock et de chanson qu'il m'ait été donné d'entendre dans la France des années 90...
Huit Barré sera aussi l'ultime album de Daran avec son groupe avant un départ en solo mais, comme en fait de groupe c'est bel et bien un one man show augmenté d'accompagnateurs que gère ici Daran, ça ne changera pas grand chose
Alors, évidemment, il y a le tube, l'imparable et inusable Dormir Dehors, mais toutes les chansons présentes ici (Du Vent, Via Felicità et 35 ans à Moscou en tête) se complètent à merveille et forment au final une belle palette d'émotions et d'approches différentes du rock à la française qui permet à l'album de s'écouler sans temps morts.
Pour ceux qui ne connaîtraient pas Daran il suffit de dire que le monsieur à de la voix, de celles rocailleuses et habitées qui pourraient déclamer le bottin sans lasser. Bon, fort heureusement, ses paroles sont plus intéressantes qu'un annuaire téléphonique et si la prose est classique elle sait être suffisamment maline pour qu'on s'y penche à l'occasion. A noter que Daran n'en est pas l'auteur mais qu'ils les interprètent cependant avec toute la fougue, l'émotion et la passion nécessaires.
Citons enfin l'impeccable production d'Antoine Essertier également arrangeur de l'album. La qualité et la clarté de son travail font que ce Huit Barré est d'autant plus savoureux.
En résumé, Huit Barré est une vraie belle galette de rock français comme on aimerait en entendre plus souvent parce que ce n'est pas si courant, finalement.

1. Dormir Dehors 3:43
2. Du Vent 6:01
3. Trous Noirs 4:26
4. En Bas De Chez Moi 3:37
5. Via Felicita 3:38
6. Saoule 5:08
7. Olivia 3:47
8. 35 Ans A Moscou 3:32
9. Huit Barré 4:21
10. Dumottier 3:42
11. Les Nuits Blanches 4:50

Daran - chant, guitare, choeurs
Eric Sauviat - guitare, choeurs
Judge Fredd - claviers, guitare, e-bow, harmonica
Arnaud Giroux - basse
Jean-Michel Groix - batterie
&
Antoine Essertier
- guitare, programmations, darbouka, choeurs
Stéphane Plot - violoncelle

DARAN

DéCeMBRe
Pearl Jam "Vitalogy"
ou "Vital décembre"

Après deux très bons mais très similaires albums - Ten et Vs. qui les virent caracoler en tête des charts et s'imposer comme les autres stars, avec Nirvana, d'un grunge triomphant - Pearl Jam décide enfin de se lâcher. Ca le fait !
Parce qu'un élan de liberté, un bon pétage de plomb (voir la notice de comment écouter l'album pour un résultat optimal, quelqu'un a t-il sérieusement essayé ?) formellement donc mais musicalement surtout, était plus que nécessaire à une formation en grand risque de commencer à tourner en rond.
Ca donne ce Vitalogy, où tout n'est pas une égale réussite mais dont chaque expérimentation a le mérite d'entendre le groupe se pousser dans ses retranchements. Ca donne aussi une rupture dans le répertoire du groupe où, après un confortable Last Exit bien dans la ligne des précédentes aventures, trois tendances se dessinent : d'un côté de furieuses saillies punkoïdes (Spin the Black Circle, Whipping, Satan's Bed), d'un autre les chansons presque douces grandies sur le terreau d'un classicisme américain devant plus, même quand ils rockent, à Neil Young qu'à Bruce Springsteen qu'à Jello Biafra (Not for You, Tremor Christ, Nothingman, Corduroy,  Better Man, Immortality), et d'un troisième, puisque c'est d'un triangle dont il s'agit, ne me demandez pas pourquoi c'est comme ça, les bizarreries plus ou moins réussies (Pry to, Bugs meilleur du genre avec son penchant Tom Waits, Aye Davanita, Hey Foxymophandlemama, That's Me) prouvant que, oui, Pearl Jam tente, élargit son spectre avec, souvent, beaucoup de talent si pas encore la totale maîtrise de ses nouvelles ambitions. Mais ça viendra bientôt (No Code) et on en est déjà très proche.
En attendant, c'est bien un album passionnant que nous propose les gloires de Seattle en cette fin d'année 1994. Une bonne façon de se souvenir, aussi, alors qu'il vient alors de nous quitter, que Kurt Cobain était loin d'être la seule force vive d'une scène encore bouillonnante d'énergie, fourmillante de talent. Dont Pearl Jam n'est pas des moindres, et Vitalogy pas la plus mauvaise pioche, euphémisera t-on. Recommandé.

1. Last Exit 2:54
2. Spin the Black Circle 2:48
3. Not for You 5:52
4. Tremor Christ 4:12
5. Nothingman 4:35
6. Whipping 2:35
7. Pry, To 1:03
8. Corduroy 4:37
9. Bugs 2:45
10. Satan's Bed 3:31
11. Better Man 4:28
12. Aye Davanita 2:58
13. Immortality 5:28
14. Hey Foxymophandlemama, That's Me 7:44

Dave Abbruzzese – drums
Jeff Ament – bass guitar, standup, vocals, black and white photography
Stone Gossard – guitar, vocals, mellotron
Mike McCready – guitar, vocals, slide guitar
Eddie Vedder – vocals, guitar, accordion; credited as "e.v." for book concept, theory of Vitalogy, typist
&
Brendan O'Brien
– production, pipe organ, Hammond organ, recording
Jack Irons – drums on "Hey Foxymophandlemama, That's Me"
Jimmy Shoaf – drums on "Satan's Bed"

PEARL JAM

26 commentaires:

  1. 1994 par 12 (20 ans déjà !)

    Underworld "Dubnobasswithmyheadman" (janvier)
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    Therapy? "Troublegum" (février)
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    David Lee Roth "Your Filthy Little Mouth" (mars)
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    Blur "Parklife" (avril)
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    Alain Bashung "Chatterton" (mai)
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    Bruce Dickinson "Balls to Picasso" (juin)
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    The Prodigy "Music for the Jilted Generation" (juillet)
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    Portishead "Dummy" (août)
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    Massive Attack "Protection" (septembre)
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    Suede "Dog Man Star" (octobre)
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    Daran et les Chaises "Huit Barré" (novembre)
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    Pearl Jam "Vitalogy" (décembre)
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  2. C'est pas bien de faire ça : balancer THE rubrique of the century… un samedi matin, alors qu'on a encore la tête dans le cul… non, franchement, c'est pas bien !!!!!
    Parce que là, mon bonhomme, tu viens de me scotcher. Je suis KO debout… ou plutôt, mollement avachi sur une vieille chaise en bois d'arbre. Et je bave devant mon écran comme un clébard en rut !
    Mai, juin, décembre, j'ai déjà, rien à ajouter. Mars, je n'avais pas osé ! Pour le reste, je vais picorer, à la recherche de quelques friandises.
    Je ne peux que m'incliner devant cet article… qui vaut largement plus que 20 centimes !!!!!
    Bon week end !

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    1. Ben justement, un samedi matin pour démarrer le weekend en beauté !
      Il faut oser Mars, il faut ! Et il faut revenir en parler après, il faut aussi !
      Merci de tes gentillesses (et de l'absence de menace sur mes genoux vieillissants) ^_^

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  3. waaa, quelle sélection! comme le dit Keith, fallait oser! pleins de souvenirs sur pas mal d'albums, 2-3 que je n'ai jamais écoutés, donc autant essayer... bonne journée!

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    1. Salut Philippe,
      N'hésite pas à revenir commenter sur ce que tu auras découvert, c'est tjrs sympa d'avoir un retour.
      Et merci pour le compliment et, vu l'heure, bonne soirée !

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  4. À lire assurément. Je ne sais pas si c'est le Keith et son année qui t'a inspiré, mais l'idée d'albums pour une année, forcément...Pour l'instant je n'ai lu que le Pearl Jam, groupe que je suis régulièrement, groupe qui a accompagné le Neil Young pour vérifier si ils ont la sauvagerie rustique (et un poil bourrin) des Crazy Horses.
    Je vais un peu regarder le reste
    (PS pense, si utile, à me donner une adresse pour le Drop, le tout à lusdevant CHEZ yahoo POINT fr)

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    1. J'avais commencé à préparer ça bien avant le 1969 de Keith, si c'est ce dont tu parles.
      Petite info exclusive, suivront bientôt (un par mois environ) 1984 et 1974. Je me tâte encore pour 1964...
      N'hésite pas à revenir au fur et à mesure de ta progression de cette proposition "20 ans d'âge". ;)

      (PS j'y pense et puis j'oublie, je fais ça très vite parce que tu m'intrigues souvent avec tes propositions)

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  5. Ah 1994, pour ma part l'année de tous les questionnements existentiels, et une belle sélection que tu nous fais là. Avec des mois que je vais découvrir (il est jamais trop tard..), et puis août, septembre, deux monstres magiques dont je ne se lasse pas depuis mes 19 ans.
    Merci à toi ! et aussi pour l'évocation de Mancini.

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    1. Si tu aimes les monstres d'août et de septembre, je ne peux que te conseiller janvier et juillet !
      Mancini deux fois en plus. Dans le préambule et le billet sur Portishead.

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  6. "Dummy" a une aura sacré. Pourtant, quand je le réecoute, je trouve qu'il commence à vieillir. On y trouve plein de tics de l'époque (qu'il a, il est vrai, créés). Je prends paradoxalement plus de plaisir avec le Undrworld (que j'avais pourtant loupé à l'époque).
    Belle sélection avec des inconnus à découvrir.

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    1. Comme tu dis, des tics dont ils sont les créateurs, des tics qu'ils ont évité de reproduire sur leur 3ème album, d'ailleurs.
      J'adore l'Underworld depuis sa sortie, j'avais d'ailleurs acheté le EP Dirty Epic qui vaut le détour, si ça te tente... Et puis, il y a le Prodigy mais tu dois déjà le connaître.

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  7. C'est l'école John Zorn, notre Zorno à nous a décidé de ne plus dormir non plus pour nous proposer ce genre de post complètement dingo!
    Bon, Houellebecq a débuté en 1988 avec "Quelque chose en moi", mais on est en droit de s'en foutre tant Marc-Edouard Nabe (qui habitait la fenêtre en face) lui est supérieur en tout!

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    1. Je parlais du premier roman de Houellebecq, il a publié avant, il est vrai mais la poésie est un médium tellement confidentiel (PS : je n'aime pas Nabe, j'aime Houellebecq, tant pis pour moi).
      Et sinon, tu as tout bon mais, comme je suis un véritable "pisse-copie", tout ceci ne représente que finalement peu de boulot, d'autant moins que je connais ces albums par cœur !

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  8. tout bien considéré, une excellente année

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    1. A mon avis, en filtrant un album par mois, nous ne vivons que d'excellentes années, certaines le sont simplement plus que d'autres, je ne mettrai pas 1994 dans le lot même s'il s'y est, c'est vrai, passé de bien jolies choses.

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  9. Wahou!! Quel travail!!! :)
    Je connais quelques albums (la plupart en fait) mais ça va être quelque chose de se les réécouter!!! Grande année donc, mais là c'est la nostalgie qui parle....;)

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    1. Pas tant de travail que ça. Déjà un recyclage/retapage (Daran), quand au reste, pisse-copie que je suis, c'est passé comme un charme ! ^_^
      Grande année ? Belle année déjà... Faudrait comparer, et y en a de fameuses, 1969, 1973, 1977... On ne se rend pas bien compte, en fait, de l'incroyable richesse que chaque année propose, c'est assez inouï quand on se replonge dans les archives.

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  10. alors, j'ai écouté le david lee roth... bien fait, mais je n'accroche pas trop, entre les tics de production et sa voix... à la fois forte et irritante, pour cette fois je penche pour l'irritant!
    bruce dickinson: très bon, beau virage après iron maiden, le tears of the dragon est très réussi (pas exactement reggae, le break, quand même...) jolie surprise qui n'allait pas de soi.
    suede... je n'ai jamais réussi à accrocher à la voix de brett anderson, malgré de nombreuses écoutes (forcées!)
    encore une fois, beau travail de sélection et bons textes d'accompagnement, qui donnent envie d'écouter (ou réécouter!).

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    1. Le DLR, faut aimer le rock typiquement ricain, tout le monde n'aime pas, je comprends.
      Break reggae, absolument, je réitère !
      La voix d'Anderson, comme pour le DLR, je comprends, ça me fait ça avec d'autres.
      Et merci !

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  11. Bon je pense me gaver un peu, le Underworld, je prends, je me refais « Second Toughest In The Infants » pour le plaisir en attendant.

    Avant de commenter tes choix, moi à cette époque où la musique hum populaire n'avait plus la place qu'elle avait Ado, pas encore les MP3 mais déjà la médiathèque pour déguster le Jeff Buckley qui me fera connaître la musique de son père que je jugeais bêtement de folk mou (Je ne connaissais pas en fait)
    Donc 94 c'est Buckley.
    Toute la bande Trip Hop, je les ai découvert un peu en retard

    Mais revenons à tes propositions
    Therapy. Tu l'as bien vendu, ce groupe me faisait un peu peur, comme trop d'efforts de ma part pour y être accepté. Bon, en tout cas je le charge

    Le David, je vois bien que tu l'aimes. Mais bon, ma curiosité n'est pas trop excité. Dommage, peut-être pour moi.

    Blur, je n'y étais pas en 94. Oasis, un peu, car un pote me les avait fait écouter, mais je n'avais pas trop prêté attention. Depuis, je me suis rattrapé, je parle de BLUR. Assurément un très grand groupe. Haaa ces Anglais.

    Le Bashung, pareil, c'est le retard que je me dois rattraper, je prends ta chronique, bel éclairage qui me servira (Un This is oublié au congélateur quand je voulais le confronter à mon Daho...)

    Bruce Dickinson ? Te lire c'est vrai, mais plane tout de même la couverture Hard RockMaiden. Alors j'ai ajouté l'oreille sur « Tears... » et cette voix bien rauque (AC DC des débuts?) sur un titre plutôt séduisant. Bien vu. Chargé

    Prodigy !! M'a ouvert la porte vers pas mal de musique ElectroRockAcide, je sais pas trop comment décrire. Cela m'a poussé à aller chercher je ne sais quelles sensations vers les Chemical & co.
    J'en connais que ce disque met mal à l'aise. Ils y entendent une violence adulte, limite sadique. Ne laisse pas indifférent en tout cas, tu as raison. Un vrai jalon

    Portishead, mes chouchou, je me refais souvent le live... Mais j'avoue qu'à l'époque je les ai loupés, avec le recul je le regrette, ils auraient été bien avec l'écoute du Buckley.

    Massive... Oui, mais sans bien me l'expliquer, moins attachant que le Tricky par exemple.

    Le Suede, bien raconté, allez pour le plaisir je me les repasse, souvent placé Pulp devant. A tord, allez je me rattrape. Marrant après « The 2 Of Us » je me suis passé un Billy Idol « Eyes without a face » pour une similitude de timbre et de thème sans être du même rythme. Bizarre
    Mais comme cet album est beau, il se révéle à moi aujourd'hui. Ces montées vocales et ces graves, grands

    Daran, je prends aussi, j'aimis bien sa chanson et je n'avais pas donné suite

    Bon, bien, me voilà bien gavé !! Merci Msieur

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    1. Ha ben ça, c'est du commentaire !
      Alors pas grand chose à te répondre sauf à enfoncer le clou planté par mes billets donc ce sera juste un ENORME merci pour le soin que tu portes au "travail" des autres.
      Ha si, juste un truc, teste les extraits du DLR, si tu n'aimes pas, tant pis.
      Encore merci pour ce commentaire fleuve.

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  12. Chapeau bas !
    Moi qui suis né en 1994, je me suis particulièrement intéressé a posteriori à cette année musicale. Et pourtant, tu arrives à me faire découvrir des trucs, et avec passion. Et puis, quel éclectisme, c'est beau cette ouverture d'esprit. Non mais vraiment, excellent article.

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  13. Joli, on s'est attaqué à la même année depuis le mois de juin sur IRM : http://www.indierockmag.com/spip.php?page=recherche&recherche=1994+de+A+%C3%A0+Z

    Lettre par lettre donc on en a pour un moment... on a déjà quelques classiques en commun et d'autres à venir bien sûr !

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    1. Je vais passer voir ça ! Merci pour l'information.

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    2. Avec plaisir ! Lettre G ce week-end si tout va bien.

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