samedi 22 août 2015

80s Hard Rock (10 ans, 10 albums... Volume 2/4)

Quelques temps après un volume 1 qui n'a pas autant déplu que je l'aurais craint, voici le début de la rafale Hard Rock 80s avec une seconde manche aussi riche en grands noms qu'en outsiders talentueux. Alors, si vous n'avez pas peur du riff qui tranche, des chœurs qui accrochent, des soli baveux et des furieux batteurs, embarquez dans l'aventure, vous n'en reviendrez pas. Enjoie !

1980
AC/DC "Back in Black"
ou "Beating the Odds"

Vous en connaissez beaucoup des groupes qui obtiennent leur plus gros succès juste après la disparition de leur vocaliste emblématique, vous ? C'est exactement ce qui arrive aux australo-britanniques d'AC/DC avec un Back in Black qui, suivant la mort ô combien prématurée de l'excellemment bluesy Bon Scott, récoltera les louanges de leurs fans, les honneurs de la profession ET la tête des charts de la plupart des pays occidentaux. Fort, très fort.
En tout premier lieu, il fallut choisir le remplaçant de l'irremplaçable, une gageure en soit qui fut résolue quand, ayant évoqué les vocalistes du Back Street Crawler de Paul Kossof ou Noddy Holder de Slade (drôle d'idée !), le nom d'un gars dont leur avait parlé Bon revint en tête des frangins Young, un mec qui, justement, venait de quitter son groupe de toujours, Geordie, une audition rondement menée plus tard, Brian Johnson était le nouveau chanteur d'AC/DC*, et pas un clone de Bon ce qui aurait été une mauvaise idée. Parce qu'en plus d'assumer un nouveau costume, loin des pitreries glamesques d'un passé pas si lointain, Brian durcit largement son organe pour offrir à ses nouveaux partenaires la voix qu'il fallait, presque contre toute attente.
Et hop !, de courtes répétitions (une petite semaine !) en la ville de Londres et voilà AC/DC expédié aux Bahamas, pour de basses raisons fiscales, avec le producteur qui avait si bien réussi Highway to Hell, Robert John "Mutt" Lange, pour réussir l'impossible, donner un digne successeur à leur plus gros succès, sans leur chanteur emblématique. Dur, dur. Mais, d'une, les frères sont inspirés et plus reboostés qu'abattus par l'adversité, et de deux, ils trouvent un partenaire sur la même longueur d'onde grivoisement rock'n'roll qu'eux-mêmes, et un vocaliste qui impose sa propre vision de ce que la voix doit apporter à l'énergie instrumental du groupe. Mis bout à bout, avec, en sus, la mise en son diaboliquement précise et puissante de Mutt, et de foutus coup de génie tels que Hells Bells, Shoot to Thrill, Given the Dog a Bone, Let Me Put My Love Into You, Back in Black, You Shook Me All Night Long, et Rock and Roll Ain't Noise Pollution, que des classiques ou des morceaux qui mériteraient d'être considérés comme tels, l'air de rien 7/10 de l'opus, ça nous fait un retour de l'enfer aussi triomphal qu'inattendu parce que, les plus vieux s'en souviennent, on ne donnait pas cher de la peau des australo-rockers.
Et voilà, 35 ans et une cinquantaine de millions d'exemplaires vendus plus tard, le plus vendu de toute l'histoire derrière l'également historique Thriller, Back in Black est évidemment un incontournable, indubitablement un classique, définitivement une pièce essentielle à toute collection rock qui se respecte.
* version des frères Young, d'autres citent le parrainage de Mutt Lange.

2. Shoot to Thrill 5:17
3. What Do You Do for Money Honey 3:33
4. Given the Dog a Bone 3:30
5. Let Me Put My Love Into You 4:16
6. Back in Black 4:14
7. You Shook Me All Night Long 3:30
8. Have a Drink on Me 3:57
9. Shake a Leg 4:06
10. Rock and Roll Ain't Noise Pollution 4:15

Brian Johnson – lead vocals
Angus Young – lead guitar
Malcolm Young – rhythm guitar, backing vocals
Cliff Williams – bass guitar, backing vocals
Phil Rudd – drums

AC/DC

1981
Rainbow "Difficult to Cure (remastered)"
ou "Cure de Jouvence"

Ronnie James Dio parti vers d'autres cieux (Black Sabbath), son successeur qui n'aura pas convaincu et aura donc été saqué par un Ritchie Blackmore toujours sans pitié, le recrutement d'un vocaliste américain pour ainsi dire inconnu, d'un nouveau batteur aussi suite au départ du surpuissant Cozy Powell, c'est l'état des lieux du chantier Rainbow en ce début des années 80.
Un état des lieux qui confirme la volonté du trio restant et de Ritchie en particulier de poursuivre dans la ligne "hard accrocheur" déjà définie le coup d'avant avec le résultat que l'on sait (un premier tube pour Rainbow avec la reprise du Since You Been Gone d'Argent, une tournée nettement moins réjouissante, aussi), et même d'amplifier la tendance d'une inclinaison encore plus américaine comme c'est évident dès le morceau introductif et single star de l'album, I Surrender, qui grimpera d'ailleurs jusqu'à la 3ème place des charts britanniques et la 19ème de leur équivalent étatsunien.
De fait, c'est un opus éminemment accrocheur dont à accouché la formation de l'ex-guitariste de Deep Purple où les singles fonctionnent, le précité et Can't Happen Here, où les morceaux qui les entourent ont un certain impact et même un impact certain (le puissant Spotlight Kid avec son irrésistible break solo, les solides mid-tempo que sont No Release, Freedom Fighter et Midtown Tunnel Vision), un album où les amateurs de Ritchie le virtuose n'ont pas été oubliés (Maybe Next Time et, surtout, l'adaptation de la neuvième de Beethoven, Difficult to Cure), où même le morceau le plus ouvertement FM jamais écrit par le sieur Blackmore fonctionne au-delà des espérances (Magic). Il faut dire qu'avec une mise en son absolument de son époque fomentée par le pas rancunier Roger Glover (qui s'était quand même fait virer de Deep Purple à cause de Ritchie quelques années plus tôt), l'écrin est idéal pour ce genre de hard rock mélodique et entêtant.
Avec une formation en incessant renouvellement mais un esprit absolument similaire, Rainbow poursuivra deux albums supplémentaires sur la lancée de cet excellente galette... Avec des fortunes diverses et jamais une collection de chansons aussi réussie. Alors, certes, si on préfèrera toujours le Rainbow avec Dio de celui avec Joe Lynn Turner, il ne faut pas pour autant démettre l'ère qui apporta son lot de belles émotions, plus particulièrement sur ce Difficult to Cure bon de bout en bout et, par conséquent, chaudement recommandé aux amateurs du genre.
 
1. I Surrender 4:01
2. Spotlight Kid 4:54
3. No Release 5:33
4. Magic 4:07
5. Vielleicht Das Nächste Mal (Maybe Next Time) 3:17
6. Can't Happen Here 4:57
7. Freedom Fighter 4:21
8. Midtown Tunnel Vision 4:31
9. Difficult to Cure (Beethoven's Ninth) 5:57

Ritchie Blackmore - guitar
Don Airey - keyboard
Roger Glover - bass, percussion, producer
Joe Lynn Turner - vocals
Bobby Rondinelli - drums

RAINBOW

1982
Michael Schenker Group "One Night at Budokan (remastered)"
ou "Made in Japan"

Transfuge de Scorpions (sur l'inaugural Lonesome Crow) et d'UFO (dont il reste le guitariste de référence), Michael Schenker est alors capitaine de son propre navire. Un fier bâtiment qui, tenant d'un certain classicisme hard rockant 70s remis au goût du jour des naissantes années 80, triomphe un peu partout mais plus particulièrement au Japon où est d'ailleurs enregistré ce double live, One Night at Budokan.
Le Michael Schenker Group, belle modestie patronymique !, n'a alors que deux (bons) albums dans sa manche mais déjà l'aura de légitimité du patron et des musiciens de son groupe - le très utile lieutenant Paul Raymond, guitariste rythmique, claviériste et choriste, transfuge d'UFO comme Schenker; Cozy Powell derrière les fut, qui a joué ou jouera avec à peu près tout le monde avant son triste décès de 1998; le solide bassiste, ex-Sensational Alex Harvey Band, Chris Glen; et un chanteur alors débutant, Gary Barden, mais à la voix (d'or) tout à fait appropriée au registre de la formation - pour asseoir une certaine réputation et, donc, avoir l'honneur de tourner en tête d'affiche dans de grandes salles pleines comme des œufs.
Ce n'est que justice à l'écoute de ce hard rock fin, racé, où les éclairs du guitare-héro, le seul dont l'auriculaire gauche reste fermement inusité, feront le bonheur des amateurs de belle guitare, où des compositions, déjà solides dans leur version studio, acquièrent un supplément d'âme habitées qu'elles sont par leurs interprètes lors de leur performance du Budokan de Tokyo du 12 août 1981. Belle captation en plus, avec sans doutes quelques retouches studio pour nettoyer quelques inévitables pains, claire, précise, avec un public mixé juste comme il faut pour être réellement présent sans être trop envahissant. Une excellente alternative aux deux premiers albums studio de MSG avec, en plus, une belle reprise d'UFO (Doctor, Doctor). Et les bonus de rigueurs, qui ne sont pas inutiles sans être tout à fait affolants (beau solo de Cozy quoiqu'un peu longuet).
En bref ? Du classique, du solide, de l'inspiré par quelques grands professionnels ayant parfaitement, naturellement, su s'adapter au goût du moment livrant une performance pleine de vie et de passion. Un vrai bon live, donc.

CD 1
1. Intro 1:31
2. Armed and Ready 4:52
3. Cry for the Nations 5:30
4. Attack of the Mad Axeman 5:04
5. But I Want More 7:22
6. Victim of Illusion 6:14
7. Into the Arena 4:54

CD 2
1. On and On 5:35
2. Never Trust a Stranger 5:36
3. Let Sleeping Dogs Lie 7:17
4. Tales of Mystery 3:50*
5. Cozy Powell Drum Solo 11:23*
6. Courvoisier Concerto 3:35
7. Lost Horizons 7:30
8. Doctor Doctor 6:18
9. Are You Ready to Rock 6:39
*bonus

Gary Barden - lead vocals
Michael Schenker - guitar
Paul Raymond - rhythm guitar, keyboards, backing vocals
Chris Glen - bass
Cozy Powell - drums

MICHAEL SCHENKER GROUP

1983
Gary Moore "Victims of the Future (remastered)"
ou "Moore's Best Hair"

Si Gary Moore a touché à beaucoup de choses durant sa carrière (du hard blues psychédélique de Skid Row, au hard typiquement 70s de Thin Lizzy, du progressive rock fusionnesque de Colosseum II, au blues rock de sa renaissance commerciale et même à une doublette d'albums pop rock plutôt réussis) la période hair metal de sa longue et productive histoire discographique, qui occupera tout de même une dizaine d'années de Back on the Street (1978) à After the War (1989), reste une des plus marquantes, une période dont Victims of the Future est le quasi indéniable pinacle.
Parce qu'on tient là un album sans faille, un archétype du style, aussi, aucune étape musicale n'ayant été oubliée dans sa mise en œuvre. Du saignant juste ce qu'il faut avec des thèmes sérieux mais une musique tout de même distrayante ? Vous avez Victims of the Future et Murder in the Skies. Du hard accrocheur et rondement mené ? Vous trouverez Teenage Idol, All I Want, Hold on to Love et Law of the Jungle. Une power ballad de la mort qui tue ? Ne cherchez pas plus loin que l'ultra-référentiel Empty Rooms. ici dans sa version originale moins handicapée de lourds synthétiseurs que dans celle qui suivra deux ans plus tard sur Run for Cover et est proposée ici en bonus. Un coup de chapeau à un passé pas si distant et un groupe qui mérite largement d'être ainsi remis en lumière pour un potentiel nouveau public ? Et hop, une reprise des Yardbirds de qualité avec Shape of Things. Comme en plus ce sont d'excellentes chansons bien jouées par un groupe de vrais bons professionnels (dont Ian Paice de Deep Purple qui vient de quitter le Whitesnake de son ex-partenaire, David Coverdale, ou le claviériste Neil Carter, transfuge d'UFO et des Wild Horses projet de Brian Roberton après Thin Lizzy mais avant Motörhead), que la production de Jeff Glixman, connu alors pour son travail avec les progueux américains de Kansas, est idéale et que, en plus, la version bien remasterisée propose de jolis bonus pas inutiles, on ne boude pas son plaisir et adhère à un opus bien de son temps mais encore ingérable aujourd'hui.
Sans doute parce que le succès fut au rendez-vous, certainement parce que Moore y trouvait un apte véhicule pour ses performances vocales et guitaristiques, la période Hair Metal du nord-irlandais reste, en Europe tout du moins, sa plus connue et sa plus consistante avec son revival blues des nineties. Un paquet d'albums recommandables en seront d'ailleurs issus, ce Victims of the Future en particulier, aussi recommandé en 2015 que 32 ans plus tôt, quand il fut originellement révélé au monde.

2. Teenage Idol 4:07
3. Shapes of Things 4:14
4. Empty Rooms 6:36
5. Murder in the Skies 7:17
6. All I Want 4:17
7. Hold on to Love 4:27
8. Law of the Jungle 6:15
Bonus
9. Devil in Her Heart 3:29
10. Blinder 2:46
11. Empty Rooms (1984 remix) 4:21


Gary Moore - guitar, vocals
Ian Paice - drums
Neil Carter - keyboards, vocals
Neil Murray, Mo Foster, Bob Daisley - bass guitar
&
Bobby "Prime Time" Chouinard
- additional drums
Noddy Holder - additional backing vocals on "Shapes of Things"

GARY MOORE

1984
Twisted Sister "Stay Hungry (Deluxe Edition)"
ou "Silly Sisters can rock'n'roll!"

C'est l'histoire d'un groupe qui a mis le temps pour y arriver, l'histoire d'une bande de new yorkais grandement influencés par les New York Dolls dont les débuts remontent à 1972, l'histoire d'un groupe qui finira, à force de concerts et d'abnégation, par décrocher un contrat avec Atlantic au début des années 80, l'histoire d'un troisième album qui finira par les mener à la tête des charts de leur mère patrie, l'histoire, enfin, d'une époque et d'un combat qui les laissera exsangues au point de sombrer aussi vite qu'ils étaient montés, c'est l'histoire de Twisted Sister et de Stay Hungry.
Pour bien situer, il faut remonter huit ans plus tôt, à l'arrivée d'un jeune et fringant vocaliste du nom de Dee Snider qui, peu satisfait du répertoire propre du groupe qu'il vient de rejoindre, Twisted Sister donc, s'attelle à la tâche de lui forger quelques compositions dignes de ce nom et en devient, de fait, le leader. Quelques années, centaines de concerts et hectolitres de bière plus tard, rejetés de partout à cause de leur réputation d'intenables bad boys, une sorte de Guns N' Roses avant l'heure, les cinq garçons au look scénique aussi improbable que particulier, imaginez 5 Drag Queens kingsize vous ne serez pas loin du compte, réussissent enfin à convaincre un exécutif local d'Atlantic de leur donner leur chance, non sans avoir précédemment sorti un EP autofinancé sur le microscopique label Secret Records, Ruff Cuts, histoire de prouver ce dont ils étaient capables. Suivront deux albums d'un hard glam musclé qui, peu promus par un label qui ne croit pas en ces peinturlurés qui arrivent pile poil quand Kiss met bas les masques, dépassent tant les espérances, ou plutôt l'absence d'icelles, qu'enfin Twisted Sister devient un objectif dans les yeux emplis de dollars de ces messieurs de chez Atlantic.
Et le moins qu'on puisse dire c'est qu'ils avaient senti le vent venir ! Parce que Stay Hungry est un triomphe. Un triomphe dans les charts d'abord, l'album s'écoule à 3 millions d'exemplaires rien qu'aux Etats Unis. Un triomphe dans la manière ensuite parce que, porté par deux singles surpra-éficaces, et deux vidéoclips rigolos en heavy rotation sur la dominante MTV, We're Not Gonna Take It et I Wanna Rock, le heavy glam rock des Sœurs Tordues a plus de gueule que jamais. Comme le reste de la galette est à l'avenant, pas de bon goût, certes, mais si glorieusement accrocheur, affreux, sale et méchant mais doux à l'oreille du fan de (hard) rock en mal d'électricité bananante, avec de vrais bons classiques du genre dedans (Stay Hungry, Burn in Hell, The Price, S.M.F.), et idéalement mis en son par un Tom Werman spécialiste de l'exercice, la réussite est indéniable, et le succès mérité. Bref, la route de la gloire était ouverte à Twister Sister, et puis...
Et puis l'affaire PMRC, des femmes de sénateurs du genre desperate housewives qui se lancent dans une croisade contre toutes ces musiques qui polluent les malléables cerveaux de nos chères têtes blondes, un audience au Sénat où Dee Snider, cité avec John Denver et Frank Zappa (un drôle de casting !) pour défendre les intérêts des artistes, s'en sortit très bien, mais un peu beaucoup avec le melon. Un an plus tard, un nouvel album sous la ceinture, Come Out and Play, pas exactement raté mais très en deçà des bonnes habitudes de la formation, sans titre aussi immédiatement mémorisable aussi et avec un choix de premier single contestable (la reprise du Leader of the Pack du girls-band sixties les Shangri-Las et son clip ridicule), Twisted Sister commence sa descente vers les enfers... Jusqu'à un split dont tout le monde se moque en 1987 après un ultime album cette fois franchement raté, Love Is for Suckers.
Reste donc une belle triplette originelle, et ce Stay Hungry, un peu plus encore, et même plus que ça dans sa version Deluxe bonussée de nombreuses démos permettant de se rendre compte du travail accompli par la formation pour arriver à son but, un beau package qui complimente un album qui demeure un des grands classiques du hair metal des années 80.

CD 1 - Album
1. Stay Hungry 3:03
2. We're Not Gonna Take It 3:38
3. Burn in Hell 4:43
4. Horror-Teria (The Beginning) 7:45
5. I Wanna Rock 3:06
6. The Price 3:48
7. Don't Let Me Down 4:26
8. The Beast 3:30
9. S.M.F. 3:01

CD 2 - Bonus
1. Death From Above 2:42
2. Prime Motivator 2:25
3. We’re Not Gonna Take It (Early Demo) 2:47
4. Death Run 1:45
5. This One’s For You 2:00
6. S.M.F. (Early Demo) 2:14
7. We’re Coming On 1:42
8. Call My Name 2:10
9. Burn In Hell (Early Demo) 5:08
10. Pay The Price 1:42
11. What’s Love Without You 1:45
12. Our Voice Will Be Heard 1:29
13. You Got To Fight 1:39
14. The Price (Early Demo) 2:36
15. Stay Hungry (Early Demo) 1:58
16. Radio Spot 0:24
17. 30 (New Track) 4:23
18. Lollipop Guild (Hidden Track) 0:30

Dee Snider - lead vocals
Eddie "Fingers" Ojeda - lead & rhythm guitars, backing vocals
Jay Jay French - rhythm & lead guitars, backing vocals
Mark "The Animal" Mendoza - bass, backing growls
A. J. Pero - drums, percussion

TWISTED SISTER

1985
Dio "Sacred Heart (Deluxe)"
ou "Petit Dio devenu grand"

Il reste sur deux albums ayant pérennisé sa carrière d'icone du hard'n'heavy au sein du Rainbow de Ritchie Blackmore et du Black Sabbath de Tony Iommi, il propose un 3ème album qui, à priori, devrait le sacrer comme une référence plus qu'essentielle dans le petit monde des gentils chevelus tout de cuirs, clous et jeans vêtus, et puis patatra, Ronnie James Dio sort Sacred Heart, pas un mauvais album au demeurant mais loin, trop loin, de ce qu'il vient d'accomplir pour réellement faire la différence.
Peut-être la faute en revient-elle à la propension à essayer, encore et toujours, d'appliquer la même formule, formule qui avait magnifiquement fonctionné sur Holy Diver, très bien sur The Last in Line l'année suivante mais qui, ici, prouve que ses limites sont jointes à celles de l'inspiration du frontman de poche. Parce que, indéniablement, Ronnie James Dio n'est pas aussi inspiré cette fois que les deux précédentes, c'est évident dès The King of Rock and Roll qui, pas mauvais au demeurant, ne vaut pas ses équivalent passés (Stand Up and Shout et We Rock), ni par le tranchant, ni par la mélodie. L'impression est rapidement confirmée par le morceau épique obligatoire qui donne son titre à l'album et qui, une fois encore, n'égale pas, loin s'en faut, ses glorieux devanciers même s'il s'écoute sans déplaisir. C'est confirmé par un single commercial, Rock and Roll Children qui, cette fois, manque de ce charme naïf qui caractérisait Rainbow in the Dark et Mystery.
Ceci dit, un album de Dio même un peu "au radar" vaut plus que la plupart des parutions bas du front de la majorité de ses collègues mais, bon, il n'est pas inutile de situer l'album dans la discographie de son groupe/chanteur. Et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il n'y a pas franchement la place la plus recommandée, celle de l'opus qui a tout pour réussir mais échoue tout de même, la faute, donc, à un trop grand soin à ne surtout pas sortir du schéma établi. Parce que, sorti du canon, c'est à une galette de hard'n'heavy plus que correcte à laquelle sera confronté l'auditeur, un album d'un absolu professionnalisme où des instrumentistes et un vocaliste roués à l'exercice remplisse leur mission avec toute l'application et le savoir-faire nécessaire, un album doté de vraies bonnes chansons (King of Rock and Roll, Sacred Heart, Rock and Roll Children, Hungry for Heaven ou Shoot Shoot) qui on surtout le tort d'avoir été devancées par des équivalents plus inspirés. Un album qu'on recommandera mais pas que sur la foi de sa tracklist originelle, un second cd de bonus majoritairement live venant aptement prolonger le plaisir avec quelques vrais classiques du répertoire de Ronnie James (We Rock, Last in Line, Rainbow in the Dark ou un medley partiellement consacré à Ranbow).
Au bout du compte, œuvre perfectible mais plutôt sympathique, d'autant que la voix de Dio, quoi !, Sacred Heart sera surtout conseillé dans sa version Deluxe dans laquelle il aura fière allure dans la collection du chevelu lambda.

CD 1 - Album
1. King of Rock and Roll 3:41
2. Sacred Heart 6:26
3. Another Lie 3:48
4. Rock 'n' Roll Children 4:31
5. Hungry for Heaven 4:09
6. Like the Beat of a Heart 4:19
7. Just Another Day 3:20
8. Fallen Angels 3:58
9. Shoot Shoot 4:17

CD 2 - Bonus Tracks
Dio EP
1. Hide in the Rainbow (Dio EP) 3:57
2. We Rock (Live B-Side) 4:49
3. Last in Line (Live B-Side) 5:19
4. Like the Beat of a Heart (Live B-Side) 5:14
Live in San Diego 1985
Intermission EP
5. King of Rock and Roll 3:41
6. Rainbow in the Dark 4:42
7. Sacred Heart 6:28
8. Time to Burn 4:25
9. Medley: Rock 'n' Roll Children/Long Live Rock 'n' Roll/Man on the Silver Mountain 9:40
10. We Rock 4:58

Ronnie James Dio - vocals
Vivian Campbell - guitars
Jimmy Bain - bass
Vinny Appice - drums
Claude Schnell - keyboards

RONNIE JAMES DIO

1986
Black Sabbath "Seventh Star (Deluxe Edition)"
ou "L'atypique"

Il y a un indice sur la pochette, "featuring Tony Iommi". Seventh Star n'est un album de Black Sabbath en rien sauf en nom et, de fait, fut conçu pour le nouveau projet d'Iommi et de l'ex-Deep Purple et Trapeze Glenn Hughes (l'air de rien, le troisième chanteur à avoir travaillé avec Blackmore avant de rejoindre Iommi, que voleur ce Tony !). Mais bon, la pression du label préférant le nom qui fait vendre au projet "bis", on fini par se laisser convaincre qu'en fait... Vous connaissez l'histoire aussi bien que moi.
Du coup, en toute logique, Seventh Star ne sonne pas comme du Black Sabbath. Evidemment, avec Iommi à la guitare et la composition, il reste des traces, mais elles sont diffuses et plutôt bien planqué dans un hard rock souvent un poil FMiné où la voix puissante et soul-compatible d'Hughes fait merveille. Signe ultime, si vous n'étiez pas encore convaincus, que Seventh Star n'est pas un album de Black Sabbath, et ça s'entend dans le son, Geezer n'y est pas. Mine de rien, c'était le dernier membre original à continuer d'accompagner Tony, et un instrumentiste suffisamment volubile pour occuper pas mal de place (parfait dans un quatuor avec une seule guitare), ce n'est donc pas rien. En plus, ce qui n'est pas une nouveauté sauf à compter le responsable du poste dans le line-up, ce qui est fait ici, il y a un claviériste, Geoff Nichols (peut-être inclus à la fidélité, lui qui est guest musician depuis Heaven & Hell, premier album avec Dio), qui prend pas mal de place et contribue indéniablement à l'adoucissement du ton par rapport aux habitudes du groupe que ce groupe n'est pas, donc.
Ceci conclus, Seventh Star est-il un bon album ? Oui. C'est un bon album de hard rock racé où de bon riffs (Iommi !) viennent complimenter un songwriting classique mais efficace. On retrouve d'ailleurs tous les éléments d'un album du genre de cette époque, un peu de sève (In for the Kill ou Turn to Stone et leur bel abattage), un peu de sueur (Danger Zone en rocker bien troussé, Heart Like a Wheel on hard un poil bluesy bien chaud), un peu de sang (Seventh Star qui aurait des allures plus guerrières avec une production moins allégée), et une giclée de parfum (le pop metal accrocheur de Angry Heart). Ca nous donne un album varié, bien produit, pas exceptionnel mais vraiment très sympathique à écouter pour qui aime ce qu'il est désormais convenu d'appeler du "Melodic Heavy Metal".
La version Deluxe rajoute un live mais ce n'est plus Glenn Hughes qui chante, remplacé au débotté qu'il fut par l'ex-Rondinelli Ray Gillen (le groupe d'un ex-batteur de Rainbow) après qu'il se soit blessé à la gorge lors d'une rixe. Y perd-on au change ? Pas vraiment étant donné que Gillen (plus Coverdale qu'Hughes en matière de référence "purplesques") a une voix puissante et un registre suffisamment étendu pour pouvoir s'adapter aux aeuvres de ses prédécesseurs (Ozzy, Dio et Hughes, Ian Gillan étant laissé de côté). La performance, enregistrée à l'Hammersmith Odeon de Londres en juin 1986, est solide et inspirée, en grande partie grâce à la prestation de Ray. Son défaut majeur ? C'est d'un bootlegg de qualité très moyenne dont il s'agit. Sinon, c'est aussi beaucoup trop court mais vu le son, on s'en contente... Ca fait tout de même un bonus satisfaisant dans le registre "ça c'est du document !" et un bel hommage à Mr. Gillen, décédé en 1993, enfin honoré d'une partie de ses travaux pour Black Sabbath (l'autre est dans le Deluxe de The Eternal Idol).
Seventh Star n'est pas un album de Black Sabbath, ça ne l'empêche pas d'être une sympathique galette bien de son époque mais pas trop usée par les ans, et dans la version "riche", c'est encore mieux. Testez voir si vous ne me croyez pas.

CD 1
Original Album
1. In for the Kill 3:48
2. No Stranger to Love 4:28
3. Turn to Stone 3:28
4. Sphinx (The Guardian) 1:12
5. Seventh Star 5:20
6. Danger Zone 4:23
7. Heart Like a Wheel 6:35
8. Angry Heart 3:06
9. In Memory... 2:35
bonus
10. No Stranger to Love (Single Remix)

CD 2
Recorded at Hammersmith Odeon in London, on 2 June 1986

1. The Mob Rules 2:59
2. Danger Zone 4:44
3. War Pigs 8:10
4. Seventh Star 5:02
5. Die Young 3:58
6. Black Sabbath 9:33
7. N.I.B. 1:37
8. Neon Knights 4:36
9. Paranoid 3:28

Tony Iommi – guitar
Geoff Nicholls – keyboards
Glenn Hughes – vocals
Dave Spitz – bass guitar
Eric Singer – drums
&
Gordon Copley
– bass guitar (on "No Stranger to Love")
Ray Gillen – vocals (CD 2)

BLACK SABBATH

1987
Joe Satriani "Surfing with the Alien"
ou "Naissance d'une Idole"

S'il a sorti un premier opus un an plus tôt, Not of This Earth, c'est là, sur l'album au Surfer d'Argent, que Joe Satriani devient un artiste qui compte, un instrumentiste révéré et la nouvelle sensation instrumentale du hard'n'heavy, pas mal pour un mec qui n'est alors connu que comme le professeur de guitare de Steve Vai ou de Kirk Hammett de Metallica et de quelques autres résidents moins prestigieux de la Bay Area.
Or donc, c'est en 1987 que le monde découvre Joe Satriani, un mec plus si jeune (la petite trentaine quand sort l'album), au look ne payant pas de mine mais qui s'avère un si impeccable vulgarisateur de la six-cordes qu'il ne pouvait pas décemment rester dans l'anonymat. Sur Surfing with the Alien, ça se traduit par une dizaine de compositions où, forcément, on est souvent épaté par l'excellente technique du bonhomme mais, surtout, par ses capacités de mélodistes et d'arrangeur exemplifiés par sa propension, contrairement à la meute de shredders supersoniques qui pullule alors (d'Yngwie Malmsteen à Vinnie Moore en passant par Tony MacAlpine, Marty Friedman ou Joey Tafolla, tous sortis du même moule conçu par le cynique Mike Varney ou presque) à composer de vraies chansons fussent-elles instrumentales.
Dans les faits ça se traduit par une musique ouvertement rock et même souvent hard où la guitare endosse le rôle de la voix en plus de celui qui lui est habituellement réservé. Et des composition, donc, qui font mouche, dès la chanson titre qui ouvre l'album, une sorte de highway rock où Joe en fait certes des caisses mais n'outrepasse jamais la mesure, on y trouve même quelques hooks mélodiques si mémorables qu'on se surprendra à les reprendre sous la douche ! La suite étant à l'avenant, une grande maîtrise instrumentale mais point de vain onanisme sur le manche, avec même quelques vrais highlights (les baladins Always with You Always with Me et Echo, le bien rentre dedans et addictif Satch Boogie, le diablement bien construit Circles, presque du rock progressif !, le légèrement orientalisant et très accrocheur Lords of Karma), on arrive au bout de l'album avec l'assurance qu'on a assisté à quelque chose de vraiment spécial, de vraiment bon aussi. D'ailleurs, pour une fois, ni la presse, louangeuse à raison, ni le public, l'album se classera 29ème au Billboard et se vendra à plusieurs millions d'exemplaires dans le monde (et ce n'est pas fini !), ne s'y trompa offrant à la galette le succès qu'elle méritait.
Joe Satriani ? Maestro mais pas trop. Surfing with the Alien ? Un vrai grand classique de la guitare (hard) rock instrumentale aussi recommandé aujourd'hui qu'il l'était à sa sortie. Autre chose ?

1. Surfing with the Alien 4:25
2. Ice 9 4:00
3. Crushing Day 5:14
4. Always with Me, Always with You 3:22
5. Satch Boogie 3:13
6. Hill of the Skull 1:48
7. Circles 3:28
8. Lords of Karma 4:48
9. Midnight 1:42
10. Echo 5:37

Joe Satriani – guitar, keyboard, drum programming, percussion, bass
Bongo Bob Smith – drum programming, percussion, sound design
Jeff Campitelli – drums, percussion
John Cuniberti – percussion

JOE SATRIANI

1988
Blue Öyster Cult "Imaginos"
ou "Pearlman/Bouchard Öyster Cult"

Imaginos, c'est le cas d'un album compliqué, le cas d'un bon album surtout, mais un bon album de qui au fait ? Et c'est là que l'affaire se complique. Sur la pochette, c'est très clair, Imaginos est un album de Blue Öyster Cult, dans les faits, ce n'est pas si simple que ça...
Parce qu'au départ, c'est à dire dans la deuxième moitié des années soixante, il y a une collection de poèmes écrits par Sandy Pearlman le co-fondateur, co-parolier, co-compositeur, producteur et manager de Blue Öyster Cult, bref, l'homme de l'ombre, éminence grise de la formation new yorkaise. Parce qu'ensuite il y a un projet d'album solo, ou plutôt duo, d'Albert Bouchard et du précité qui, insatisfait par la direction commerciale prise par leur groupe, décidèrent de faire revivre ce vieux projet si souvent avorté. On retrouve d'ailleurs pas mal de ces démos, retravaillées, overdubbées, sur l'édition qui, finalement, vit le jour. Parce qu'il fallut le nom de Blue Öyster Cult pour qu'enfin se réalise ce qui était déjà bien avancé et qui n'est, donc, que partiellement un album de qui vous savez.
Ceci dit, quelque soit à qui est attribuée la parenté de l'œuvre, Imaginos est surtout une foutue bonne galette ou un casting pléthorique s'en donne à cœur joie pour offrir vie à la collection de chansons issues d'un concept encore plus imposant qui ne verra probablement jamais le jour. Un casting où l'on retrouve, ce qui n'était plus arrivé depuis Fire of Unknown Origin sept ans plus tôt, l'entièreté du quintet historique. Et ça s'entend ! Alors, évidemment, époque oblige, il y a moult gimmicks typiques des années 80 dans le son, ça vaut pour les parties de batterie et les sons de synthétiseurs surtout, parce que, pour le reste, c'est à un salvateur vers les racines du Culte de l'Huître Bleue qui est opéré. Forcément, la présence d'un morceau déjà usité par la formation, Astronomy (de Secret Treaties) contribue à l'impression mais c'est bien par l'écriture, par cette aisance à faire du riffu ET du théâtral que la comparaison tombe sous le sens. Et mes aïeux, qu'est-ce qu'on est bien servi dans le genre avec des perles telles que I Am the One You Warned Me Of, idéale entame puissante et mélodique de l'album, In the Presence of Another World qui, commençant tout en douceur, trouve bientôt d'électriques développements, un Del Rio's Song mélodiquement très accrocheur et diaboliquement bien construit, le tip top The Siege and Investiture of Baron von Frankenstein's Castle at Weisseria (ouf !) où, de clavier science-fictionnesques en riffs tranchants et chorus entêtant, en impose, et une doublette finale, Blue Öyster Cult et Imaginos, où les ambitions rock-opératiques des arrangeurs trouvent une apte conclusion.
Tout ça fait d'Imaginos, encore une fois sans qu'importe à qui on l'attribue, une sacrée galette de hard rock parfois presque progressif qui, pour updatée à l'aulne des dictats productions de sa décade de création, n'en perd pourtant rien de sa substance. Un seul regret en fait, que le beau fouillis qu'occasionna l'album et sa réussite sur le future de Blue Öyster Cult à qui il faudra dix ans pour pondre le mi-cuit Heaven Forbid, parce que sinon, dur de trouver quelque défaut que ce soit à cet album qui le conteste aux plus belles offrandes passées du BÖC, rien que ça !

1. I Am the One You Warned Me Of 5:04
2. Les Invisibles 5:33
3. In the Presence of Another World 6:26
4. Del Rio's Song 5:31
5. The Siege and Investiture of Baron von Frankenstein's Castle at Weisseria 6:43
6. Astronomy 6:47
7. Magna of Illusion 5:53
8. Blue Öyster Cult 7:18
9. Imaginos 5:46

Eric Bloom – lead vocals on tracks 1, 3, 4
Albert Bouchard – guitar, percussion, co-lead vocals on track 8, backing vocals, associate producer
Joe Bouchard – keyboards, backing vocals
Allen Lanier – keyboards
Donald 'Buck Dharma' Roeser – guitars, lead vocals on tracks 2, 6, 7, co-lead vocals on track 8
&
Phil Grande
– guitars
Tommy Zvoncheck – keyboards
Kenny Aaronson – bass
Thommy Price – drums
Joey Cerisano – lead vocals on track 5
Jon Rogers – lead vocals on tracks 1 and 9
Jack Secret – additional vocals
Shocking U – backing vocals on track 3
Daniel Levitin – guitar sounds
Guitar Orchestra of the State of Imaginos
Marc Biedermann (lead guitar on track 1)
Kevin Carlson
Robby Krieger
(lead guitar on tracks 7 and 8)
Tommy Morrongiello
Aldo Nova
Jack Rigg
Joe Satriani
(lead guitar on track 5)

BLUE ÖYSTER CULT

1989
King's X "Gretchen Goes to Nebraska"
ou "New Generation"

Dans le genre atypique, adulé par la presse et quelques afficionados mais largement, honteusement !, négligé par la masse chevelue des adorateurs de hard'n'heavy, culte quoi !, King's X se pose un peu là !
Pensez, un trio, mené par un chanteur/bassiste black arborant un coupe iroquoise (Doug Pinnick, qui abandonnera sa foi et fera son coming-out bien des années plus tard), aimant autant les riffs qu'une certaine idée du groove ou que les chœurs à la Beatles... Le cul entre tellement de chaises que l'équilibre, le potentiel commercial, la "vendabilité", en devient plus qu'instable, carrément précaire !
Mais la qualité est là, aucun doute là dessus. Déjà parce que ces trois-là s'y entendent pour trousser une mélodie, ensuite parce que l'assemblage de leurs trois organes vocaux et de leurs dons respectifs d'instrumentistes, à ne surtout pas minimiser, fonctionne admirablement. Enfin parce que, innovant dans un genre qui se alors sclérose, irrémédiablement pense t'on, ils amènent une vraie bouffée d'air frais à une scène qui en avait que trop besoin. C'est sans doute là la confusion sur un groupe parfois assimilé au prog-metal quand, en fait, il fait progreser le metal, le hard rock, la nuance est de taille.
Sur l'album proprement dit, leur second, il est communément accepté qu'il s'agit d'une de leurs plus belles réussites, un opus magnifiquement joué, arrangé, produit où pas une chanson ne vient ternir le tableau. Un album nettement plus varié et maîtrisé que leur salve originelle aussi, om l'on croise pèle-mêle Black Sabbath, les Beatles, Sly & the Family Stone, Jimi Hendrix voire Crosby Stills Nash & Young, rien que ça ! Avec la vraie personnalité du power trio présentement très forte, concrétisant la fusion, évidemment. Typiquement, en fait, c'est le genre de galette qu'on conseillera à ceux qui se croient allergiques au hard'n'heavy alors qu'ils ne sont, tout simplement, pas encore tombés sur la bonne ouverture, la petite perle capable de tisser sa toile en improbable pont (drôle d'image). Elle est là, dans ce Gretchen Goes to Nebraska, secret trop bien gardé, merveilleux album, Grand Album !
Qu'importe, à partir de là, que l'album soit en fait un vague concept christiano-compatible bâti autour d'une nouvelle écrite par le batteur (incluse au livret), Jerry Gaskill, quoique ceci contribue probablement à la profondeur de l'album, tout ça à trois, c'est fort, très très fort.. Et très chaudement recommandé, forcément !

1. Out of the Silent Planet 5:44
2. Over My Head 4:47
3. Summerland 3:17
4. Everybody Knows a Little Bit of Something 3:57
5. The Difference (In the Garden of St. Anne's-on-the-Hill) 3:08
6. I'll Never Be the Same 4:56
7. Mission 5:01
8. Fall on Me 4:05
9. Pleiades 4:41
10. Don't Believe It (It's Easier Said Than Done) 3:07
11. Send a Message 4:02
12. The Burning Down 5:35

Doug Pinnick – lead vocals, bass
Ty Tabor – guitar, vocals
Jerry Gaskill – drums, vocals

KING'S X

3 commentaires:

  1. 80s Hard Rock (10 ans, 10 albums... Volume 2/4)

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    Blue Öyster Cult "Imaginos"
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    King's X "Gretchen Goes to Nebraska"
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  2. Cher Zornophage,
    J'aime tout (et j'ai déjà tout) sauf le King's X, groupe sans doute talentueux mais avec lequel je n'accroche pas. Ton site est une mine d'information. Tu m'apprends que sur le BOC joue Robbie Krieger, le grand guitariste des Doors.
    Merci pour tout

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    1. Dommage pour King's X et leur tout meilleur album...
      Le vrai/faux BÖC est excellent, tu vas te régaler !
      A+

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