La musique s'écoute avec la tête mais elle se ressent avec le cœur. Sur ce thème, avec donc que des albums aux titres "coronaro-compatibles", je vous propose un retour vers le passé en commençant par le présent avec le tout nouvel album solo de Monsieur Keith Richards, star de l'exercice. Un volume deux suivra qui nous ramènera jusqu'aux années 60, rien que ça ! En attendant, enjoie !
RoCœuR
Keith Richards "Crosseyed Heart" (2015)
ou "Monsieur Keith"
Rien que cette pochette où le vieux Keith au sourire chenapan semble se réjouir du coup pendard qu'il va nous faire en dit très long sur ce Crosseyed Heart. En l'occurrence, 23 ans après un Main Offender pas franchement inoubliable, c'est typiquement le genre d'album d'un mec qui n'a plus rien à prouver, ni rien à se prouver et ne recherche plus que le plaisir de jouer une musique qui est si vicéralement ancrée en lui qu'elle ne peut pas jaillir autrement que comme une sorte d'inespérée fontaine de jouvence.
Et donc c'est de blues et de rock au sens large dont il s'agit parce que, fondamentalement, c'est ce qu'a toujours voulu faire Monsieur Keith, dès sa passion adolescente pour les maîtres étatsuniens du genre et la rencontre avec Mister Mick... Toute une histoire ! Une histoire qu'on ne peut pas tout à fait extraire de son occiput à l'écoute d'un opus de l'un des patrons, la plus rare des Pierres Qui Roulent dans l'exercice. Ici, avec le même sideman que sur ses deux albums solo précédents, Steve Jordan, batteur, co-compositeur et coproducteur des trois galettes (que Keith avait rencontré lors des sessions de Dirty Works de qui vous savez pendant que Charlie était en désintox). D'ailleurs, c'est toute la bande des X-Pensive Winos ou presque qui est reconduite, parce que Monsieur Keith est fidèle, au moins en musique (+ d'un demi siècle avec Mick, ça mérite une médaille !).
Et la musique là-dedans ? On avait d'abord découvert un Trouble, single que n'aurait pas renié un Dan Auerbach ou un Jack White, du blues juste ce qu'il faut de modernisé, d'edgy pour ne pas trop redonder, pas une grande chanson ceci dit mais un bon groove et une écoute prometteuse du long-jeu à venir. Un album généreux puisque doté d'une quinzaine de pistes dont une reprise (Goodnight Irene, un standard composé par le protest-bluesman Leadbelly ici délicieusement revue et corrigée), et généreux surtout parce que les musiciens, le patron compris évidemment, s'y donnent avec un allant nettement supérieur à celui de Talk Is Cheap et Main Offender. Keith nous rappelle que, vocaliste moyen qu'il a toujours été, il sait manier le plus avec une conviction qui emporte le morceau, ce dès l'acoustique Crosseyed Heart largement réminiscent de Robert Johnson (on trouve pire comme comparaison !) où le Richards gratte comme jamais. Amnesia, en blues électrique, rampant et poisseux est une autre grande réussite de l'opus, une chanson qu'on imaginerait pas par ses habituels partenaires ce qui est, en soit, une excellente nouvelle. On croirait un mélange de Tom Waits et Bruce Springsteen sur Robbed Blind ?, belle ballade triste aux délicieux accents countrysants, on apprécie parce que, quelle chanson mes aïeux ! Des beaux accents reggae sur Love Overdue ?, on se souvient du séjour des Stones en Jamaïque et des traces durables que ça a laissé sur le guitariste qui réussit d'ailleurs admirablement son affaire "à la cool". Et du rock and roll qui bluese fort, parce que sinon ce ne serait plus vraiment le Richards qu'on connaît et qu'on aime, la cache est casée, avec énergie et efficacité si un son suspicieux (une répète gonflée ?) par Blues in the Morning tout en piano swinguant et cuivres moites. Et du rock qui rocke comme sur un Something for Nothing où un Keith un poil égosillé mais grattant un de ses bons riffs millésimés, est bien soutenu par quelques chœurs blacks. Un petit duo de rigueur avec une Norah Jones en pleine mue qui fait du bon boulot avec Papy sur un morceau en swing doux (Illusion). Et même, cerise sur le gâteau, Substantial Damage, un blues rock gras et funky qui, planqué en fin d'opus, nous rappelle que Keith aime l'électricité et sait la faire parler avant de refermer boutique sur un magnifique Lover's Plea en apothéose cool d'un album décidément réussi.
Voilà, à 71 ans, vénérable et vénéré, Keith Richards réussit, enfin !, son bon coup à lui. Varié mais cohérent, Crosseyed Heart est l'album que l'on attendait plus, la divine surprise d'un mec qui, parce qu'il n'a plus la pression, peut faire parler l'immense talent qu'on savait qu'il possédait.
1. Crosseyed Heart 1:53
2. Heartstopper 3:04
3. Amnesia 3:36
4. Robbed Blind 4:01
5. Trouble 4:18
6. Love Overdue 3:29
7. Nothing on Me 3:48
8. Suspicious 3:43
9. Blues in the Morning 4:26
10. Something for Nothing 3:29
11. Illusion 3:48
12. Just a Gift 4:01
13. Goodnight Irene 5:46
14. Substantial Damage 4:22
15. Lover's Plea 4:24
Keith Richards - lead vocals, guitars, piano, bass
Waddy Wachtel - lead guitar
Ivan Neville - keyboards
Steve Jordan - drums
Bernard Fowler - backing vocals
Sarah Dash - backing vocals
&
Norah Jones - duet vocals on "Illusion"
KEITH RICHARDS |
NiNa, MoN CœuR...
Nina Persson "Animal Heart" (2014)
ou "Enfin en Solitaire"
Alors que ses Cardigans semblent en sommeil (plus rien depuis 2005 et le "mi-cuit" Super Extra Gravity, que A Camp (son autre groupe, avec M. Perrson, Nathan Larson de Shudder to Think bien présent ici) n'a plus rien sorti depuis un très réussi Colonia, c'est pour son premier album solitaire que nous revient la jolie Nina Persson.
Et si elle ne nous réserve pas de vraie surprise, ne se réinvente pas, elle donne, avec expertise et talent, le meilleur écrin possible à sa douce voix. Indie pop ? Certainement. On regretterait presque les débuts lounge/jazzy des Cardigans, avant le virage pop/indie pop. Mais c'est ainsi, Nina, quelque soit son "véhicule" du moment est de ce bois.
Concrètement, Animal Heart n'est en aucun cas une révolution. Du sautillant et pourtant doux-amer morceau éponyme d'ouverture à la très belle ballade qui ferme la boutique, titré This Is Heavy Metal (un comble, dont Nina aime visiblement bien jouer, voir Food for the Beast ou The Grand Destruction Game empruntant au maniérisme metal, dans le titre seulement !), c'est toujours à une prêtresse pop à laquelle on a affaire. La différence, parce qu'il en faut bien une pour justifier ce nouveau départ (?) en solo, est l'inclinaison 80s des orchestrations et arrangements. Il y a, souvent, des touches synthpop emblématiques de la période (ha ! les synthés !), un groove détendu et optimiste qui contrebalance, il faut dire, juste ce qu'il faut l'écriture plutôt cafardeuse de Nina Persson.
C'est d'ailleurs l'intelligence du truc qui offre, du coup, une de ces galettes automnale quoiqu'en ensoleillé comme savaient les faire Saint Etienne, ou Black Box Recorder. Et comme c'est une jolie collection de chansons, avec une préférence pour le new-orderien Animal Heart, le presque Kim Wilde revisited Dreamin of Houses, le baroque/club Food for the Beast, un The Grand Destructrion Game qui aurait bien trouvé sa place sur le Gran Turismo des Cardigans, ou This Is Heavy Metal évoqué plus haut. Mais, c'est un fait, pas un morceau qui ne déçoive, tout tient la route. Et c'est, à vrai dire, tout sauf une surprise pour une artiste qui nous avait habitué, avec les deux A Camp jusque-là, à de plus beaux éclats hors de son giron habituel qu'avec ce chef d'œuvre en péril qu'on l'a vu devenir (sur la foi de deux derniers opus en panne presque sèche).
En ne sortant finalement que marginalement de son périmètre habituel, en se contentant intelligemment du coup de jeune "rétro-new-wavo-sythnpoppiste" de la production et des arrangements, Nina Persson débute très bien sa carrière en solo. Animal Heart n'est pas clinquant, il est l'expression d'une artiste (indie) pop épanouie, sûre d'elle et bien entourée. Recette gagnante, album recommandé.
Et si elle ne nous réserve pas de vraie surprise, ne se réinvente pas, elle donne, avec expertise et talent, le meilleur écrin possible à sa douce voix. Indie pop ? Certainement. On regretterait presque les débuts lounge/jazzy des Cardigans, avant le virage pop/indie pop. Mais c'est ainsi, Nina, quelque soit son "véhicule" du moment est de ce bois.
Concrètement, Animal Heart n'est en aucun cas une révolution. Du sautillant et pourtant doux-amer morceau éponyme d'ouverture à la très belle ballade qui ferme la boutique, titré This Is Heavy Metal (un comble, dont Nina aime visiblement bien jouer, voir Food for the Beast ou The Grand Destruction Game empruntant au maniérisme metal, dans le titre seulement !), c'est toujours à une prêtresse pop à laquelle on a affaire. La différence, parce qu'il en faut bien une pour justifier ce nouveau départ (?) en solo, est l'inclinaison 80s des orchestrations et arrangements. Il y a, souvent, des touches synthpop emblématiques de la période (ha ! les synthés !), un groove détendu et optimiste qui contrebalance, il faut dire, juste ce qu'il faut l'écriture plutôt cafardeuse de Nina Persson.
C'est d'ailleurs l'intelligence du truc qui offre, du coup, une de ces galettes automnale quoiqu'en ensoleillé comme savaient les faire Saint Etienne, ou Black Box Recorder. Et comme c'est une jolie collection de chansons, avec une préférence pour le new-orderien Animal Heart, le presque Kim Wilde revisited Dreamin of Houses, le baroque/club Food for the Beast, un The Grand Destructrion Game qui aurait bien trouvé sa place sur le Gran Turismo des Cardigans, ou This Is Heavy Metal évoqué plus haut. Mais, c'est un fait, pas un morceau qui ne déçoive, tout tient la route. Et c'est, à vrai dire, tout sauf une surprise pour une artiste qui nous avait habitué, avec les deux A Camp jusque-là, à de plus beaux éclats hors de son giron habituel qu'avec ce chef d'œuvre en péril qu'on l'a vu devenir (sur la foi de deux derniers opus en panne presque sèche).
En ne sortant finalement que marginalement de son périmètre habituel, en se contentant intelligemment du coup de jeune "rétro-new-wavo-sythnpoppiste" de la production et des arrangements, Nina Persson débute très bien sa carrière en solo. Animal Heart n'est pas clinquant, il est l'expression d'une artiste (indie) pop épanouie, sûre d'elle et bien entourée. Recette gagnante, album recommandé.
1. Animal Heart 4:30
2. Burning Bridges for Fuel 4:15
3. Dreaming of Houses 3:27
4. Clip Your Wings 3:58
5. Jungle 3:35
6. Food for the Beast 3:20
7. Digestif 0:42
8. Forgot to Tell You 3:56
9. Catch Me Crying 3:19
10. The Grand Destruction Game 3:55
11. Silver 3:41
12. This Is Heavy Metal 2:38
Nina Persson – vocal and instrumental performance, production
Nathan Larson – bass guitar, electric guitar, lap steel guitar, percussion, pump organ, synthesizer, vibraphone, background vocals, engineer, production
Eric D. Johnson – autoharp, bass guitar, acoustic guitar, electric guitar, lap steel guitar, percussion, piano, pump organ, synthesizer, background vocals, engineer, production
Brian Kantor – drums (1 to 5, 7 to 9, 11, 12)
Bengt Lagerberg – drums (6, 10)
NINA PERSSON |
Le CœuR Qui DaNSe
Natural Self "My Heart Beats Like A Drum" (2013)
ou "Heartbeats"
Un électro soyeuse et prospective, un son profondément humain mais pourtant venu d'ailleurs, c'est le programme du cru 2013 du natif d'Oxford, Nathaniel Pearn alias Natural Self.
Avec Natural-Self on peut dire qu'au départ était le beat, basses lourdes et aquatiques (un héritage du dub via le trip-hop pas de doutes), BàR groovy cool, le monsieur connaît la recette et l'applique à la perfection. Il y a ensuite ces mélodies synthétiques souvent tempérées d'ajouts acoustiques ou électriques (la voix du maître de cérémonie ou de la française Elodie Rama, les cuivres de Mark Hanslip et Fulvio Sigurta et la guitare d'Ewan Wallace) pour tisser une toile mixant allègrement deep funk, electro-jazz, tentations latines et soul digitale. Il y a enfin des chansons et des mélodies qui, l'air de ne pas y toucher, s'immiscent durablement dans l'occiput de l'auditeur. Evidemment, il y a de la variété, de tempi pianissimo à d'autres plus enlevés, mais jamais d'excès de vitesse. Evidemment, il y a moult nappes qui ne se dévoilent vraiment qu'après quelques écoutes attentive, une vraie richesse donc. Mais il y a surtout une facilité, dans le bon sens du terme, mélodique qui, entre rêve et sensualité, fait agréablement voyager. Parce que les ambiances sont l'autre fort de ce diable de Pearn qui s'y entend aussi dans l'art de la rupture dramatique même s'il n'en abuse pas.
Alors, c'est vrai, des disques de cet acabit, on a entendu d'autres mais des si réussi, des si chaleureusement confortables et pourtant musicalement intéressant ? Pas vraiment. Avec My Heart Beats Like a Drum, Natural Self est parvenu à construire une galette digitale organique qui plaira même à ceux qui se croient allergiques à l'electro, c'est dire !
Alors, c'est vrai, des disques de cet acabit, on a entendu d'autres mais des si réussi, des si chaleureusement confortables et pourtant musicalement intéressant ? Pas vraiment. Avec My Heart Beats Like a Drum, Natural Self est parvenu à construire une galette digitale organique qui plaira même à ceux qui se croient allergiques à l'electro, c'est dire !
1. The Shock You Heard 3:45
2. Days Get Brighter 4:43
3. Every Day 4:03
4. Believer 3:35
5. Midnight 4:03
6. Even Planets Get Lonely 4:05
7. All Static 4:00
8. My Heart Beats Like A Drum 4:02
9. Our Lives Are Like Waveforms, Changing Through Time 4:23
10. The Origin 6:20
Nathaniel Pearn
&
Vocals – Elodie Rama
Tenor Saxophone – Mark Hanslip
Guitar – Ewan Wallice
Trumpet – Fulvio Sigurta
NATURAL-SELF |
NouVeau CœuR
Norah Jones "Little Broken Hearts" (2012)
ou "Change of Heart"
La rencontre d'une idole du jazz pop (c'est un peu plus compliqué que ça, schématisons) et d'un producteur aussi polyvalent que malin souvent orienté vers la soul hi-tech (Gnarls Barkley aux premiers d'iceux) mais réellement capable de tout, c'est le programme du cru 2012 de Norah Jones cette fois soul la coupe de Brian Burton alias Danger Mouse. Voyons voir ce qu'en disait l'ami Toorsch (où-es-tu ?) à sa sortie :
"La pochette déjà, magnifique, un hommage au film « Mudhoney » de Russ Meyer. Norah Jones est radieuse en vamp de série Z à tendance pornographique. Mais tout de même quelle drôle d’association que celle du pape du cinéma 60’s à gros nichons et la sage fille de Ravi Shankar ! En fait, il se trouve que l’affiche était en bonne place dans le studio de Brian Burton, plus connu sous le pseudonyme de Danger Mouse. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce cinquième album studio marque une véritable rupture dans la carrière de la jeune chanteuse. Exit le jazz gentillet ou la country sucrée, place à une pop étrange et autrement plus intéressante.
"La pochette déjà, magnifique, un hommage au film « Mudhoney » de Russ Meyer. Norah Jones est radieuse en vamp de série Z à tendance pornographique. Mais tout de même quelle drôle d’association que celle du pape du cinéma 60’s à gros nichons et la sage fille de Ravi Shankar ! En fait, il se trouve que l’affiche était en bonne place dans le studio de Brian Burton, plus connu sous le pseudonyme de Danger Mouse. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce cinquième album studio marque une véritable rupture dans la carrière de la jeune chanteuse. Exit le jazz gentillet ou la country sucrée, place à une pop étrange et autrement plus intéressante.
L’album s’ouvre avec le vaporeux et lancinant « Good Morning », un démarrage tout en douceur qui pose bien les bases du disque. Le son porte la patte de Danger Mouse, ce dernier ne s’est pas cantonné au simple rôle de producteur, il joue plusieurs instruments sur la quasi-totalité des titres, et est également co-auteur de l’album. Cela se ressent tout particulièrement sur le second morceau, le très tubesque « Say Goodbye ». Au rayon des belles choses, il faut également retenir « Travelin’On », simplement une voix, une guitare et des cordes ; une évidence ! Mais le véritable diamant du disque se nomme « Miriam », une bouleversante Murder Ballad qui jouit d’une interprétation parfaite. En allant puiser son inspiration du côté du crime passionnel, Norah Jones nous offre la plus belle chanson de sa carrière.
« Little Broken Hearts » est sans doute le meilleur album de Norah Jones, les fans de la première heure risquent fort d’être déçus, mais qu’importe."
Il a toujours raison, le diable !
1. Good Morning 3:17
2. Say Goodbye 3:27
3. Little Broken Hearts 3:12
4. She's 22 3:10
5. Take It Back 4:06
6. After the Fall 3:42
7. 4 Broken Hearts 2:59
8. Travelin' On 3:06
9. Out on the Road 3:28
10. Happy Pills 3:34
11. Miriam 4:25
12. All a Dream 6:29
Norah Jones – vocals, acoustic and electric guitar (on all tracks exc. 6, 8, 9), bass (2), piano (exc. 1, 3, 6, 8), Rhodes (1, 7), Wurlitzer (2, 5), organ (4)
Brian Burton – electric guitar (2, 3, 5, 7, 9), acoustic guitar (1, 8), bass and programming (12), synthesizer (on all tracks exc. 7–9, 11), organ (1, 6), piano (6), drums (2, 3, 5, 7, 10), percussion (3), string arrangements (5, 6, 11, 12)
Blake Mills – electric guitar (on all tracks exc. 2, 8), acoustic guitar (7, 11, 12)
Dan Elkan and Todd Monfalcone – electric guitar (track 10)
Gus Seyffert – bass (tracks 3, 5–7, 9, 11, 12), electric guitar (5, 7), backing vocals (5)
Heather McIntosh – bass (track 8), cello (and its arrangement) (1, 2, 8)
Jonathan Hischke – bass (track 10)
Joey Waronker – drums, percussion (tracks 6, 7, 9, 11, 12)
Sonus Quartet – strings (tracks 5, 6, 11, 12)
NORAH JONES |
L'aMBiaNCe au CœuR
Polmo Polpo "Like Hearts Swelling" (2011)
ou "Ambient post-rocking"
Un album d'ambient sur un label plus habitué au post-rock (Constellation), c'est déjà le signe qu'on ne baignera pas dans l'électro de salon tout venant.
Parce que la musique de Sandro Perri, canadien originaire de Toronto ayant abandonné son alias depuis le Plays Polmo Polpo de 2006 et donc récupéré son identité patronymique, si elle semble n'avoir pour but que de faire voyager l'auditeur dans des paysages aliens ou surréalistes, n'est pas que le classique tressage de nappes et de beats discrets auquel l'ambient nous a habitué. Ici, de distordus effets, d'utiles field recordings viennent complémenter de longs drones sombres et habités jusque dans de bruitistes crescendo basculant le rêve vers le cauchemar. Parfois une guitare en slide coralien vient glisser une mélodie entêtante, ou un beat dub vient éclairer d'un doux rayon solaire la cathédrale d'ombres mais, le plus souvent les climats se suffisent à eux-mêmes dans une œuvre qui prend son temps sur 5 plages diablement bien construites.
Pour un effet maximisé, on conseiller l'écoute de Like Hearts Swelling dans le noir le plus complet, confortablement installé, ainsi, la musique et ses ambiances enveloppant tous vos sens, vous laisserez cette musique belle et rare prendre possession de votre âme.
Pour un effet maximisé, on conseiller l'écoute de Like Hearts Swelling dans le noir le plus complet, confortablement installé, ainsi, la musique et ses ambiances enveloppant tous vos sens, vous laisserez cette musique belle et rare prendre possession de votre âme.
1. Romeo Heart 7:55
2. Requiem For a Fox 11:04
3. Farewell 5:04
4. Sky Histoire 13:10
5. Like Hearts Swelling 9:40
Sandro Perri - electronics, guitars, field recordings
POLMO POLPO |
au CœuR Du RêVe
Yuka Honda "Heart Chamber Phantoms" (2010)
ou "Dame des Songes"
Yuka Honda est japonaise mais vit à New York. Yuka Honda a fait partie avec Cibo Matto, collaboré avec le Plastic Ono Band ou Sean Lennon. Heart Chamber Demons est son troisième album solo.
Au programme, un hybride de jazz, d'électronique mélodieuse et de petites déviations ludiques bienvenues. Yuka Honda, maîtresses des samplers mais aussi multi-instrumentiste, y construit des ambiances cotonneuses, pas vraiment futuristes ou alors rétro-futuristes, steampunk en quelque sorte, relecture inspirée d'un idiome ancien sans le violenter, utilisant les outils d'aujourd'hui sans forcément essayer de tout changer. Heart Chamber Phantoms porte, de fait, magnifiquement son titre. Il a indéniablement du cœur, recueilli et confortable il s'écoute plus favorablement en chambre, il est aussi, indéniablement, hanté d'une longue tradition. Et c'est beau, mélodiquement chatoyant, bien arrangé et habité par Miss Honda et ses amis/invités, desquels on citera un Sean Lennon tout en discrétion, l'utile et intense violoncelliste zornien Erik Friedlander, ou Michael Leonhart pour sa trompette "milesienne"...
Electro-jazz atypique à la beauté aussi fragile qu'évidente, la musique de Yuka Honda est chaudement recommandée, en particulier ce très réussi Heart Chamber Phantoms.
Au programme, un hybride de jazz, d'électronique mélodieuse et de petites déviations ludiques bienvenues. Yuka Honda, maîtresses des samplers mais aussi multi-instrumentiste, y construit des ambiances cotonneuses, pas vraiment futuristes ou alors rétro-futuristes, steampunk en quelque sorte, relecture inspirée d'un idiome ancien sans le violenter, utilisant les outils d'aujourd'hui sans forcément essayer de tout changer. Heart Chamber Phantoms porte, de fait, magnifiquement son titre. Il a indéniablement du cœur, recueilli et confortable il s'écoute plus favorablement en chambre, il est aussi, indéniablement, hanté d'une longue tradition. Et c'est beau, mélodiquement chatoyant, bien arrangé et habité par Miss Honda et ses amis/invités, desquels on citera un Sean Lennon tout en discrétion, l'utile et intense violoncelliste zornien Erik Friedlander, ou Michael Leonhart pour sa trompette "milesienne"...
Electro-jazz atypique à la beauté aussi fragile qu'évidente, la musique de Yuka Honda est chaudement recommandée, en particulier ce très réussi Heart Chamber Phantoms.
1. Phantom With An Armor 4:08
2. Hydrosphere 4:46
3. Last Night, Late, By The Lake 4:56
4. Heart Chamber, Part I: Rock 4:02
5. Heart Chamber, Part II: Zoe 4:12
6. Waters On Mars 3:44
7. Little Hope 4:24
8. Robot Elephant's Tears 4:01
9. Cycle Of Water 5:59
10. Don't Be So Naïve 5:35
Yuka Honda - pro-tools, keyboards, sampler, bass, guitar, tenorion, percussion, vocals
Sean Lennon - drums, synth bass, percussion
Dougie Browne - drums
Michael Leonhart - trumpet, flugelhorn, mellophone, vibraphone, bass, wine glass, keyboards, percussion
Shimmy Hirotaka Shimizu - guitar
Erik Friedlander - cello
Pete Drungle - piano
Jeff Hill - bass
Courtney Kaiser - vocals
Scott Seader - vocals
本田ゆか |
HeaRT-MaCHiNe
Dionysos "La Mécanique du Cœur" (2009)
ou "Rock Popera"
La chronique d'époque des Inrocks, bonne et juste, pour vous présenter le concept album de Mathias Malzieu et son excellent Dionysos :
"Rêveur incorrigible, Mathias Malzieu, le chanteur de Dionysos, a mis les bouchées doubles : La Mécanique du cœur, son nouveau projet, est à la fois un disque épique, avec d’étonnants invités, et un roman d’initiation façon conte de Noël.
Parallèlement à l’écriture du roman, Mathias a donc composé des chansons qui racontent plus ou moins la même histoire, la bande originale du livre, des petits wagons musicaux raccrochés au train de La Mécanique du cœur. Dionysos s’est donc remis au boulot. Un rêve pouvant en cacher un autre, Mathias a eu l’idée d’incarner et de faire chanter les personnages du livre. Il y a donc plein d’invités sur le disque, un casting de rêve. Avec, par ordre d’apparition à l’écran : Emily Loizeau (as Dr Madeleine), Arthur H (as le clochard Arthur), Rossy De Palma (as la prostituée Luna), Grand Corps Malade (as le méchant Joe), Jean Rochefort (as Méliès), Alain Bashung (as Jack l’Eventreur), Eric Cantona (as Giant Jack, soit le narrateur devenu grand) et, last but not least, Olivia Ruiz as Miss Acacia.
Dans le livre, Miss Acacia est l’amoureuse de Little Jack, une petite chanteuse andalouse rencontrée à Edimbourg. Et dans la vraie vie, Olivia Ruiz est la chérie de Mathias.
La collaboration artistique entre Miss Acacia Ruiz et Little Jack Malzieu a commencé sur le deuxième album d’icelle, La Femme chocolat, dont Mathias fut coréalisateur et parolier, maître chocolatier si l’on veut. Lors de cet enregistrement, Mathias a pris goût au chocolat, et à la réalisation. C’est ainsi qu’après avoir travaillé avec les illustres Steve Albini et John Parish sur ses albums précédents, Dionysos a décidé de produire La Mécanique du cœur lui-même, dans son fief de Valence. Avec l’aide déterminante de l’arrangeur Olivier Daviaud, rencontré pendant l’enregistrement de La Femme chocolat.
Avec La Mécanique du cœur, il a déjà vu du pays. D’une fantaisie et d’une cohérence folles, ce disque emmène Dionysos aux confins les plus épiques de son univers, dans un pays sans clôtures où le rock, le hip-hop, le vieux blues, la chanson bastringue et les musiques de films (surtout des westerns) s’ébattent librement. La plupart des rythmiques sont façonnées à partir des sons d’horloges enregistrés chez Gilles Vassort, et on pense alors aux expériences organiques de Björk ou Tom Waits, deux des références du groupe. Grâce aux arrangements de cordes et de cuivres d’Olivier Daviaud, Dionysos s’échappe du rock, et on pense alors à Beirut. Grâce à Little Jack, Dionysos a encore grandi. C’est la bande (vraiment très) originale du livre, chaque chanson est reliée à un passage du livre, mais le disque peut s’écouter tout seul, comme la bande originale du film que Mathias rêve déjà de tourner. Entre la douche écossaise, le cabinet de curiosités et l’auberge espagnole, c’est bien l’univers de Dionysos, mais totalement décloisonné, en expansion permanente, métamorphosé, encore plus haut et fort. Un livre, un disque, mais une seule histoire : celle d’un groupe qui, après six albums et bientôt quinze ans d’existence, semble avoir apprivoisé le secret du mouvement perpétuel."
Parallèlement à l’écriture du roman, Mathias a donc composé des chansons qui racontent plus ou moins la même histoire, la bande originale du livre, des petits wagons musicaux raccrochés au train de La Mécanique du cœur. Dionysos s’est donc remis au boulot. Un rêve pouvant en cacher un autre, Mathias a eu l’idée d’incarner et de faire chanter les personnages du livre. Il y a donc plein d’invités sur le disque, un casting de rêve. Avec, par ordre d’apparition à l’écran : Emily Loizeau (as Dr Madeleine), Arthur H (as le clochard Arthur), Rossy De Palma (as la prostituée Luna), Grand Corps Malade (as le méchant Joe), Jean Rochefort (as Méliès), Alain Bashung (as Jack l’Eventreur), Eric Cantona (as Giant Jack, soit le narrateur devenu grand) et, last but not least, Olivia Ruiz as Miss Acacia.
Dans le livre, Miss Acacia est l’amoureuse de Little Jack, une petite chanteuse andalouse rencontrée à Edimbourg. Et dans la vraie vie, Olivia Ruiz est la chérie de Mathias.
La collaboration artistique entre Miss Acacia Ruiz et Little Jack Malzieu a commencé sur le deuxième album d’icelle, La Femme chocolat, dont Mathias fut coréalisateur et parolier, maître chocolatier si l’on veut. Lors de cet enregistrement, Mathias a pris goût au chocolat, et à la réalisation. C’est ainsi qu’après avoir travaillé avec les illustres Steve Albini et John Parish sur ses albums précédents, Dionysos a décidé de produire La Mécanique du cœur lui-même, dans son fief de Valence. Avec l’aide déterminante de l’arrangeur Olivier Daviaud, rencontré pendant l’enregistrement de La Femme chocolat.
Avec La Mécanique du cœur, il a déjà vu du pays. D’une fantaisie et d’une cohérence folles, ce disque emmène Dionysos aux confins les plus épiques de son univers, dans un pays sans clôtures où le rock, le hip-hop, le vieux blues, la chanson bastringue et les musiques de films (surtout des westerns) s’ébattent librement. La plupart des rythmiques sont façonnées à partir des sons d’horloges enregistrés chez Gilles Vassort, et on pense alors aux expériences organiques de Björk ou Tom Waits, deux des références du groupe. Grâce aux arrangements de cordes et de cuivres d’Olivier Daviaud, Dionysos s’échappe du rock, et on pense alors à Beirut. Grâce à Little Jack, Dionysos a encore grandi. C’est la bande (vraiment très) originale du livre, chaque chanson est reliée à un passage du livre, mais le disque peut s’écouter tout seul, comme la bande originale du film que Mathias rêve déjà de tourner. Entre la douche écossaise, le cabinet de curiosités et l’auberge espagnole, c’est bien l’univers de Dionysos, mais totalement décloisonné, en expansion permanente, métamorphosé, encore plus haut et fort. Un livre, un disque, mais une seule histoire : celle d’un groupe qui, après six albums et bientôt quinze ans d’existence, semble avoir apprivoisé le secret du mouvement perpétuel."
Vous savez ce qu'il vous reste à faire.
1. Le Jour le plus froid du monde (avec Emily Loizeau) 4.53
2. La Berceuse hip hop du docteur Madeleine (avec Emily Loizeau) 3.38
3. When The Saints Go Marchin'in (avec Arthur H) 2.51
4. Flamme à lunettes (avec Olivia Ruiz) 5.11
5. Symphonie pour horloge cassée 2.39
6. Cunnilingus mon amour ! (avec Babet en duo avec Rossy de Palma) 3.00
7. Thème de Joe (avec Grand Corps Malade) 2.14
8. L'École de Joe 2.57
9. L'Homme sans trucage (avec Jean Rochefort) 3.22
10. La Panique mécanique (avec Alain Bashung) 4.06
11. King of the Ghost Train 2.16
12. Mademoiselle Clé (avec Olivia Ruiz) 2.55
13. Candy Lady (avec Olivia Ruiz) 3.50
14. Le Retour de Joe (avec Grand Corps Malade) 2.08
15. Death Song 3.16
16. Tais-toi mon cœur (avec Olivia Ruiz) 2.33
17. Whatever the Weather 3.21
18. Épilogue + Hamac of Clouds (avec Éric Cantona) 4.27
Mathias Malzieu : chant, ukulélé, guitare folk, glockenspiel
Michael Ponton : guitare, scratchs, programmations, ukulélé
Éric Serra-Tosio : batterie, percussions, sifflet
Olivier Daviaud : violoncelle, chœurs, piano, mélodica, glockenspiel, mellotron, claviers, piano jouet
Stéphan Bertholio : banjo, scie musicale, claviers, basse, glockenspiel, ukulélé, guitare baryton, lapsteel
Guillaume Garidel : contrebasse, basse
&
Blaise Margail : trombone, beat box
Martin Saccardy : trompette, bugle
Gérard Tempia Bonda : violon
Michael Schick : clarinette, clarinette basse, flûte
Stéphane Blanc : contrebasse
Bertrand Belin : banjo, theremin
DIONYSOS |
FuTuR-CœuR
John Frusciante/Josh Klinghoffer "A Sphere In The Heart Of Silence" (2009)
ou "L'ex et le futur"
Si John Frusciante avait défini cet album, un des six qu'il sortit entre 2004 et 2005, comme de la musique électronique, c'est en fait un peu plus compliqué que ça. Certes, la base ici est clairement synthétique et que la guitare n'y apparait que ponctuellement et souvent discrètement, ceci dit, cette musique a plus de cousinages avec le space et le kraut rock qu'avec l'électronique pure et dure... Sauf à considérer Klaus Schulze, Kraftwerk ou Tangerine Dream comme des archétypes de cette scène.
Pour l'occasion, le futur ex-Red Hot Chili Peppers fait équipe... avec son futur remplaçant chez les piquants Angelenos ! Ceci pour l'anecdote, John Klinghoffer ayant également participé à d'autres projets de Frusciante dont Ataxia. Et les deux zigues nous ont concocté un cocktail savoureux si parfois inégal. La première plage instrumentale, par exemple, n'est pas inintéressante mais s'étire trop en longueur pour un contenu qui ne le mérite pas vraiment... D'autres ont nettement plus à offrir, heureusement, rappelant clairement l'excellent To Record Only Water For Ten Days, album solo de John de 2001. Le son est globalement assez cru, avec moult claviers bourdonnants et boîtes à rythme oldschool. Ca ne sera sans doute pas du goût de ceux qui aiment leur musique propre sur elle. En l'occurrence, ce parti-pris colle parfaitement à l'ambiance de chansons plus souvent enclines à nous faire nous jeter dans le ravin qu'à lézarder dans un pré fleuri.
En définitive, il y a à boire et à manger dans ce Sphere in the Heart of Silence, le nier serait se voiler la face, mais aussi suffisamment de moments de bravoure pour en faire un album attachant qu'on aimera ressortir que le mood s'y prêtera.
Pour l'occasion, le futur ex-Red Hot Chili Peppers fait équipe... avec son futur remplaçant chez les piquants Angelenos ! Ceci pour l'anecdote, John Klinghoffer ayant également participé à d'autres projets de Frusciante dont Ataxia. Et les deux zigues nous ont concocté un cocktail savoureux si parfois inégal. La première plage instrumentale, par exemple, n'est pas inintéressante mais s'étire trop en longueur pour un contenu qui ne le mérite pas vraiment... D'autres ont nettement plus à offrir, heureusement, rappelant clairement l'excellent To Record Only Water For Ten Days, album solo de John de 2001. Le son est globalement assez cru, avec moult claviers bourdonnants et boîtes à rythme oldschool. Ca ne sera sans doute pas du goût de ceux qui aiment leur musique propre sur elle. En l'occurrence, ce parti-pris colle parfaitement à l'ambiance de chansons plus souvent enclines à nous faire nous jeter dans le ravin qu'à lézarder dans un pré fleuri.
En définitive, il y a à boire et à manger dans ce Sphere in the Heart of Silence, le nier serait se voiler la face, mais aussi suffisamment de moments de bravoure pour en faire un album attachant qu'on aimera ressortir que le mood s'y prêtera.
1. Sphere 8:29
2. The Afterglow 5:19
3. Walls 6:19
4. Communique 6:55
5. At Your Enemies 4:23
6. Surrogate People 5:20
7. My Life 1:35
John Frusciante: programming, white noise, guitar, lead vocals (on "The Afterglow", "Walls", and "My Life"), backing vocals, vocal treatments, synthetic strings, drum treatments, acoustic guitar, synthesizer, bass, piano
Josh Klinghoffer: arp string ensemble, guitar, bass, synthesizers, drum loops, drums, lead vocals (on "Communique", "At Your Enemies", and "Surrogate People"), backing vocals, one note synth, piano
JOHN KLINGHOFFER / JOHN FRUSCIANTE |
CœuR MéCaNiQue
Pivot (PVT) "O Soundtrack My Heart" (2008)
ou "80s Mania"
C'est par la grâce d'internet, riche de tous les possibles du moment que l'on se donne la peine, que furent découverts les trois australiens de Pivot (qui a depuis changé son nom pour PVT). Signés sur la bonne maison Warp (un gage de qualité dans l'électro à la marge), formation donc atypique au catalogue puisque basé sur des sons plus rock que l'habitude du label, largement instrumental aussi (la voix ne chante jamais vraiment, elle n'est qu'un possible instrument de plus), parce que des fois les mots sont superflus, Pivot sortit avec O Soundtrack My Heart un petit prodige d'équilibre entre hier (les 80s dans leur cas) et aujourd'hui.
Présentement autoproduit, c'est le leader des trois, Richard Pike, qui assure également la mise en son, et donc en total contrôle de leur art, pas de révision pour commercialisation de masse à signaler, Pivot balance un électro math rock aux nombreux "hooks" 80s qui fait plus que son petit effet. Faut dire que dès une pochette délicieusement rétro (de Michel Granger, auteur de celles d'Oxygène et Equinoxe pour Jean-Michel Jarre) on aura été prévenu, les frères Pike et leur pote électronicien (Dave Miller) ont ressorti l'artillerie synthétique de Giorgio Moroder au bénéfice d'un math rock mélodique et décontracté d'absolument bon goût. Ca nous donne des ambiances spatiales comme on entendait dans la sci-fi des octantes (Blade Runner & Cie), des petits thèmes accrocheurs bien complémentés par une maîtrise instrumental jamais démonstrative mais fort utile à la réussite d'un ensemble d'une impeccable cohérence. Si certains thèmes accrochent plus immédiatement l'oreille que d'autres (In the Blood, O Soundtrack My Heart, Fool in the Rain, Sweet Memory, Epsilon), rien sur cette excellente galette ne s'apparente à quelque déception que ce soit, et les titres plus texturés que réellement mélodiques (Swing You Sinners, My Heart Like a Marching Band) ont leur utilité, celle de plages plus rêveuses permettant de faire un break des tressautantes minutes qui précèdent, et suivent. Pour ne surtout rien oublier, on précisera que l'affaire et mixée par John McEntire (Tortoise, The Sea and Cake, The Red Krayola et Jim O'Rourke, pas un branquignol, quoi) dont le trio a souligné l'excellent boulot.
Allez, s'il y aurait un tout petit reproche à faire à Pivot c'est que le format chanson, la structure classique jusque dans leurs créations instrumentales, limite leur liberté et leur imagination. Mais bon, telle est leur écriture, puisque la suite ne démentira pas cet état de fait, et, franchement, vu la foison de merveilles dont regorge leur musique, et cet O Soundtrack My Heart en particulier, on ravale aisément sa (micro) déception et recommande chaudement ces aussies si peu typiques du riff gras et électrique habituellement accolé à leur origine.
1. October 1:52
2. In The Blood 4:34
3. O Soundtrack My Heart 5:40
4. Fool In Rain 3:08
5. Sing You Sinners 3:38
6. Sweet Memory 5:47
7. Love Like I 4:54
8. Didn't I Furious 3:30
9. Epsilon 6:30
10. Nothing Hurts Machine 4:58
11. My Heart Like Marching Band 3:43
Richard Pike - vocals, guitar, bass, keyboards, production
Laurence Pike - drums, keyboards, percussion
Dave Miller - laptop, production
PIVOT (now PVT) |
BaLDHeaRT
CharlElie Couture "New YorCoeur" (2006)
ou "Blues au Cœur"
C'est outre-Quiévrain que je vous ai déniché une belle chronique du 17ème album studio de CharlElie Couture, Merci donc à Music in Belgium et en particulier à JPL, auteur de l'excellente présntation :
"Après une bonne vingtaine d'albums et presqu'autant de musiques de films dont le fameux Tchao Pantin, CharlÉlie Couture, de son vrai nom Bertrand Charles Élie Couture, revient depuis son antre new-yorkaise. Le musicien est aussi poète, peintre, sculpteur et photographe comme en témoigne son site internet. Il s'est installé en 2004 avec son atelier au dix-neuvième étage d'un immeuble de Manhattan.
Ce nouvel album, enregistré dans les studios new-yorkais qui ont vu passer Patti Smith et Moby, nous plonge dans un rock énergique ressemblant bien à la vie de Big Apple. Les guitares sont saturées un peu comme un Placebo. Le Blues est très présent. Bref, voilà un album qui bouge sous l'influence d'une ville qui ne dort jamais.
Parmi les titres révélateurs, il y a ce blues-rock "J'suis miné" avec ce chant écorché si particulier, ses guitares agressives et son rythme enivrant. Le groove de "Jamais assez (Never enough)" donne dans le boogie. Canned Heat n'est pas loin et cette impression est appuyée par un harmonica et une guitare à la sensibilité exacerbée. La répétitivité qui imprègne "Follow the line" hypnotise. CharlÉlie cherche sa voie. L'ombre d'Iggy Pop plane. Et puis, il défend la race humaine à la manière de Eddy Mitchell sur "Tous les hommes". Finalement CharlÉlie est un idéaliste.
CharlÉlie Couture nous offre ici un bon album aux tons rock et blues bien séduisants. Mélangeant les titres en français et en anglais, l'artiste nous présente un recueil de chansons diversifiées mais très consistant. Il ose même s'aventurer au cœur de Manhattan pour un rap aux tons funky. L'ensemble séduit." Le Zornophage valide, un bel album d'un artiste précieux.
"Après une bonne vingtaine d'albums et presqu'autant de musiques de films dont le fameux Tchao Pantin, CharlÉlie Couture, de son vrai nom Bertrand Charles Élie Couture, revient depuis son antre new-yorkaise. Le musicien est aussi poète, peintre, sculpteur et photographe comme en témoigne son site internet. Il s'est installé en 2004 avec son atelier au dix-neuvième étage d'un immeuble de Manhattan.
Ce nouvel album, enregistré dans les studios new-yorkais qui ont vu passer Patti Smith et Moby, nous plonge dans un rock énergique ressemblant bien à la vie de Big Apple. Les guitares sont saturées un peu comme un Placebo. Le Blues est très présent. Bref, voilà un album qui bouge sous l'influence d'une ville qui ne dort jamais.
Parmi les titres révélateurs, il y a ce blues-rock "J'suis miné" avec ce chant écorché si particulier, ses guitares agressives et son rythme enivrant. Le groove de "Jamais assez (Never enough)" donne dans le boogie. Canned Heat n'est pas loin et cette impression est appuyée par un harmonica et une guitare à la sensibilité exacerbée. La répétitivité qui imprègne "Follow the line" hypnotise. CharlÉlie cherche sa voie. L'ombre d'Iggy Pop plane. Et puis, il défend la race humaine à la manière de Eddy Mitchell sur "Tous les hommes". Finalement CharlÉlie est un idéaliste.
CharlÉlie Couture nous offre ici un bon album aux tons rock et blues bien séduisants. Mélangeant les titres en français et en anglais, l'artiste nous présente un recueil de chansons diversifiées mais très consistant. Il ose même s'aventurer au cœur de Manhattan pour un rap aux tons funky. L'ensemble séduit." Le Zornophage valide, un bel album d'un artiste précieux.
1. Même à Spielberg 3:18
2. J'suis miné 3:59
3. Juste un instant 3:25
4. Jamais assez (Never Enough) 3:38
5. Une certaine lenteur rebelle 3:51
6. L'Empire du pire 3:55
7. Follow the Line 3:18
8. Emmerdeur 4:02
9. Ma Marseillaise 2:32
10. Au cœur de Manhattan 3:28
11. Ton jour de gloire 3:20
12. Drop In, Drop Out 2:19
13. Tous les hommes 4:30
Charlélie Couture : chant, guitare
Karim Attouman : guitare
Vincent Bucher : harmonica
CHARLELIE COUTURE |
HeaRT oF FoLK
Ariane Moffatt "Le Cœur Dans La Tête" (2006)
ou "Talentueuse cousine"
Son premier album, Aquanaute, avait révélé une québécoise qui ne jouait pas à la sirène du port, ça changeait !, son deuxième confirme et étend la carte des possibles d'une artiste ayant depuis validé notre foi en elle. Ariane Moffatt est une précieuse cousine maniant la gravité et la légèreté avec un égal bonheur comme démontré sur ce très réussi Le Cœur Dans la Tête de 2006.
Concrètement, toujours compositrice, co-arrangeuse, coproductrice et multi-instrumentiste, la petite Moffatt n'a besoin de personne pour articuler sa folk pop accrocheuse et rêveuse, y ajouter des accents électroniques lights évoquant parfois le trip-hop de Portishead (Se perdre) aussi. A partir de là, une formule bien pensée, rondement menée par l'artiste en titre et quelques intervenants triés sur le volet (dont Mathieu Chédid venu gratter sur deux titres), et cohérente, seule la qualité des chansons compte. Pas de soucis ici où Ariane, compositrice fine et imaginative, repreneuse de première bourre également sur l'Imparfait de Daniel Bélanger, sait continuer de creuser son sillon tout en élargissant sa palette de quelques joyeusetés bienvenues (un Montréal doucement reggae, une électro toute en voix sur Farine 5 roses par exemple) sans pour autant perdre du charme intimiste de son premier opus (un Histoire d'ère au coin de l'oreille) sur une collection où, en vérité, rien ne déçoit.
Monumental succès en son Québec natal, honorée seulement d'une réputation culte chez nous, Ariane Moffatt, dont tous les albums, tous différents !, mérite qu'on se penche sur son cas et la belle musique qu'elle sait, avec consistance, produire.
1. Combustion lente 4:13
2. Se perdre 4:56
3. Le cœur dans la tête 4:26
4. Montréal 3:33
5. Retourne chez elle 3:40
6. Farine 5 roses 4:10
7. Imparfait 3:42
8. Will you follow me 4:19
9. Terminus 4:35
10. Valentine 3:56
11. Histoire d'ère + Laboratoire amoureux 7:46
Ariane Moffatt - chant, piano, batterie, synth bass, guitare acoustique, claviers, Rhodes, canaquino
Alex MacMahon - claviers, piano, batterie, échantillonnage orchestral
Joseph Marchand - guitares électriques et acoustiques, banjo, glockenspiel
&
Carl Bastien - claviers (1, 3), basse farfisa (9)
François Plante - basse (2)
JP Lemieux - basse (3), contrebasse (8)
Cœur des Cantons - chœur (2)
Karim Diouf - spoken words (2)
Mathieu Chédid - guitare nylon, guitare électrique (2, 4)
DJ MC Myfriend - scratch (4)
Motus 3F et Supergonka - voix (6)
Jean-Philippe Goncalvez - edit créatif (6), batterie (8)
Dominique Hamel et Dominique Lagüe - performance totale vocale (6)
Tony Albino - batterie (9)
Frank Demare - guitare (10)
ARIANE MOFFATT |
CœuR De MeTaL
Nevermore "Dead Heart in a Dead World (Remaster)" (2000)
ou "New Thrash"
C'est mon album préféré des 4 furieux de Seattle, celui où leur heavy thrash metal moderne et technique trouvait sa plénitude. Pour le coup, je cède la parole à Droom de chez Les Eternels qui partage absolument mon avis (alors je n'allais pas me fatiguer...) :
"Punaise de punaise ! Vous rendez-vous compte qu'un album sorti en 2000 est déjà âgé de 13 ans ? Vous rendez-vous compte que certains CD que vous êtes allés chercher chez votre disquaire à l'époque sont désormais devenus des chefs-d'œuvre unanimement reconnus tandis que d'autres sont tombés dans le vide intersidéral, oubliés de tous ? Vous rendez-vous compte que Dead Heart In A Dead World est aujourd'hui orphelin, Nevermore ayant aujourd'hui splitté là où à l'époque, This Godless Endavor n'était même pas encore né ? Mazette, le temps est sans pitié et je me sens vieux !
Mais rassurez-vous car Dead Heart ne craint pas le temps. Il serait même plutôt du genre à lui mettre sa pâtée tant il pourrait sortir en 2013 sans que personne ne soit choqué par un quelconque anachronisme. Finalement, la formule pour durer consiste surement à fonder un genre ou à se détacher très largement des genres existants, comme le fait le combo de Seattle. Car Nevermore, s'il peut raisonnablement être classé parmi les groupes de thrash américain, est un défi à la nomenclature et aux étiquettes. Tenez, le thrash va vite par exemple. Très vite même. Pas de bol, Nevermore n'évolue que peu dans la grande célérité et ralentit souvent le jeu pour se faire plus pesant et sombre ("Evolution 169", "The River Dragon Has Come", "The Heart Collector"...). Le thrash est aiguisé comme une fine lame ? Nevermore attaque plutôt par en bas, armé d'une guitare 7 cordes grave et contondante en diable. Quant au chanteur de thrash, souvent vindicatif et l'oeil injecté de sang, il est ici remplacé par un Warell Dane au chant plus posé, affreusement complexe et maîtrisé. Bref, l'étiquette thrash n'est accolée à Nevermore que par simplification. Pourtant... pourtant il y a bien quelque chose de thrash chez Nevermore.
La vélocité n'est pas entièrement mise à l'écart ("We Desintegrate"), les paroles sont critiques, tapant à loisir sur la drogue, la religion, le gouvernement. Les soli ne sont pas en reste non plus. Bien que moins véloces que ceux de Kerry King, les soli de Jeff Lommis allient performance de shred et touché désabusé ("Inside Four Walls"). Mais le plus gros rapprochement entre ce Dead Heart et le genre phare de la Bay Area tient surtout et avant tout aux riffs. Car Nevermore est une machine à riffs. Un monstre d'efficacité. De l'opener "Narcosynthesis" aux premières secondes de "Engine of Hate" en passant par le brûlot qu'est "Inside Four Walls", Nevermore développe une puissance certaine et implacable qui, dans ses meilleurs moments, prend des allures de fin du monde.
Nevermore est sombre, Nevermore est puissant, Nevermore est différent... et Nevermore sait comment mettre l'auditeur dans sa poche. Car outre la force obscure qui se dégage de la musique des Américains, ceux-ci ont pris soin de peaufiner leurs compositions. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, ce disque complexe est hanté par les tubes aux refrains mi-entraînants, mi-mélancoliques, et redoutablement mis en valeur par ce chant atypique et habité qui s'adapte aussi bien aux morceaux les plus vindicatifs (plutôt placés en début d'album) qu'aux power ballads (que l'on retrouve sur la fin). Là où "We Disintegrate" présente le visage torturé du combo, un morceau comme "Believe In Nothing" pourrait être un cru de Tobias Sammet : même genre de mélodie, même genre de feeling. Étonnant ? Ouaip, pour sûr ! Dead Heart mène l'auditeur à s'étonner pour se nourrir de cet étonnement. Rien n'est classique, rien n'est simple. Les morceaux les plus catchy affichent des structures complexes et les plus complexes ne ressemblent à nulle autre.
Je me souviens d'un sujet de géographie en Terminale: "Le Japon : entre tradition et modernité". A l'écoute de Dead Heart, j'aurais envie de proposer : "Nevermore: entre tradition et modernité. Vous expliquerez comment, en faisant se rencontrer des éléments classiques (riffs bétons, soli de qualité, section rythmique forte, refrains efficaces...) et des éléments plus modernes (chant unique, guitare 7 cordes très grave, morceaux alambiqués...), Nevermore parvient, sur Dead Heart In A Dead World, a créer une musique puissante, désabusée et intemporelle. Vous avez tout le temps que vous désirez."
Mais rassurez-vous car Dead Heart ne craint pas le temps. Il serait même plutôt du genre à lui mettre sa pâtée tant il pourrait sortir en 2013 sans que personne ne soit choqué par un quelconque anachronisme. Finalement, la formule pour durer consiste surement à fonder un genre ou à se détacher très largement des genres existants, comme le fait le combo de Seattle. Car Nevermore, s'il peut raisonnablement être classé parmi les groupes de thrash américain, est un défi à la nomenclature et aux étiquettes. Tenez, le thrash va vite par exemple. Très vite même. Pas de bol, Nevermore n'évolue que peu dans la grande célérité et ralentit souvent le jeu pour se faire plus pesant et sombre ("Evolution 169", "The River Dragon Has Come", "The Heart Collector"...). Le thrash est aiguisé comme une fine lame ? Nevermore attaque plutôt par en bas, armé d'une guitare 7 cordes grave et contondante en diable. Quant au chanteur de thrash, souvent vindicatif et l'oeil injecté de sang, il est ici remplacé par un Warell Dane au chant plus posé, affreusement complexe et maîtrisé. Bref, l'étiquette thrash n'est accolée à Nevermore que par simplification. Pourtant... pourtant il y a bien quelque chose de thrash chez Nevermore.
La vélocité n'est pas entièrement mise à l'écart ("We Desintegrate"), les paroles sont critiques, tapant à loisir sur la drogue, la religion, le gouvernement. Les soli ne sont pas en reste non plus. Bien que moins véloces que ceux de Kerry King, les soli de Jeff Lommis allient performance de shred et touché désabusé ("Inside Four Walls"). Mais le plus gros rapprochement entre ce Dead Heart et le genre phare de la Bay Area tient surtout et avant tout aux riffs. Car Nevermore est une machine à riffs. Un monstre d'efficacité. De l'opener "Narcosynthesis" aux premières secondes de "Engine of Hate" en passant par le brûlot qu'est "Inside Four Walls", Nevermore développe une puissance certaine et implacable qui, dans ses meilleurs moments, prend des allures de fin du monde.
Nevermore est sombre, Nevermore est puissant, Nevermore est différent... et Nevermore sait comment mettre l'auditeur dans sa poche. Car outre la force obscure qui se dégage de la musique des Américains, ceux-ci ont pris soin de peaufiner leurs compositions. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, ce disque complexe est hanté par les tubes aux refrains mi-entraînants, mi-mélancoliques, et redoutablement mis en valeur par ce chant atypique et habité qui s'adapte aussi bien aux morceaux les plus vindicatifs (plutôt placés en début d'album) qu'aux power ballads (que l'on retrouve sur la fin). Là où "We Disintegrate" présente le visage torturé du combo, un morceau comme "Believe In Nothing" pourrait être un cru de Tobias Sammet : même genre de mélodie, même genre de feeling. Étonnant ? Ouaip, pour sûr ! Dead Heart mène l'auditeur à s'étonner pour se nourrir de cet étonnement. Rien n'est classique, rien n'est simple. Les morceaux les plus catchy affichent des structures complexes et les plus complexes ne ressemblent à nulle autre.
Je me souviens d'un sujet de géographie en Terminale: "Le Japon : entre tradition et modernité". A l'écoute de Dead Heart, j'aurais envie de proposer : "Nevermore: entre tradition et modernité. Vous expliquerez comment, en faisant se rencontrer des éléments classiques (riffs bétons, soli de qualité, section rythmique forte, refrains efficaces...) et des éléments plus modernes (chant unique, guitare 7 cordes très grave, morceaux alambiqués...), Nevermore parvient, sur Dead Heart In A Dead World, a créer une musique puissante, désabusée et intemporelle. Vous avez tout le temps que vous désirez."
Parole de spécialiste, c'est dit et bien dit, cet album, il vous le faut !
1. Narcosynthesis 5:31
2. We Disintegrate 5:11
3. Inside Four Walls 4:39
4. Evolution 169 5:51
5. The River Dragon Has Come 5:05
6. The Heart Collector 5:55
7. Engines of Hate 4:42
8. The Sound of Silence 5:13
9. Insignificant 4:56
10. Believe in Nothing 4:21
11. Dead Heart in a Dead World 5:06
Warrel Dane - vocals
Jeff Loomis - guitars
Jim Sheppard - bass
Van Williams - drums
NEVERMORE |
From the Heart... En Plein Coeur ! (Volume 1: 2015-2000)
RépondreSupprimerKeith Richards "Crosseyed Heart" (2015)
- http://www58.zippyshare.com/v/lgUg3H27/file.html
Nina Persson "Animal Heart" (2014)
- http://www58.zippyshare.com/v/og52VXWM/file.html
Natural-Self "My Heart Beats Like A Drum" (2013)
- http://www58.zippyshare.com/v/gA8gOkfz/file.html
Norah Jones "Little Broken Hearts" (2012)
- http://www58.zippyshare.com/v/fEOWMMbN/file.html
Polmo Polpo "Like Hearts Swelling" (2011)
- http://www58.zippyshare.com/v/6503PGG7/file.html
Yuka Honda "Heart Chamber Phantoms" (2010)
- http://www58.zippyshare.com/v/zoLINF00/file.html
Dionysos "La Mécanique du Cœur" (2009)
- http://www58.zippyshare.com/v/jX6LvjOk/file.html
John Frusciante/Josh Klinghoffer "A Sphere In The Heart Of Silence" (2009)
- http://www58.zippyshare.com/v/6nDcd6E9/file.html
Pivot (PVT) "O Soundtrack My Heart" (2008)
- http://www58.zippyshare.com/v/5OnSRoXL/file.html
CharlElie Couture "New YorCoeur" (2006)
- http://www58.zippyshare.com/v/rEHswBt1/file.html
Ariane Moffatt "Le Cœur Dans La Tête" (2006)
- http://www5.zippyshare.com/v/ql7NwD7s/file.html
Nevermore "Dead Heart in a Dead World (Remaster)" (2000)
- http://www5.zippyshare.com/v/nIZNMlzq/file.html
"Main Offender" pas inoubliable ? Tu cherches la bagarre ?????
RépondreSupprimerLe cru 2015 est tout aussi réussi et nous propose un Keith Richards affuté comme jamais. Le pochette est tout simplement magnifique.
Belle sélection
Ben ouais, il est pas top, encore un poil moins bon que Talk Is Cheap qui pourtant... Bref, réjouissons nous de la belle forme de l'ancien et du passé faisons table rase ! ^_^
SupprimerLe Keith est une bénédiction parce qu’on ne l'attendait pas & que loin de se disperser il nous montre juste qu'il sait tout faire, s'il le souhaite (comme le Keith homonyme je trouve la pochette superbe)...Le Nina a tourné en boucle dans ma voiture alors on est devenu intime...Norah Jones que dire...elle aussi sait tout faire et nous mettra tous au tapis pour peu qu'elle ait confiance en son talent immense...Le CharlElie est à mon sens son meilleur album depuis 20ans et lui aussi a tourné dans ma voiture (même à Spielberg on a dit non, je ne m'en lasse pas)...Ariane Moffat que dire...je l'adore, Aquanaute est aussi un bon disque, et quand elle se fait plus pop comme dans "Tous les sens" elle sait faire des bijoux comme La Fille De l'Iceberg, ou tu entends de la glace qui craque et sa voix claire comme de la glace (je sais pas si ça se dit?)...Et le Nevermore est merveilleux. Les autres je ne connais pas et verrais si j'y plonge...ou me replonge dans les souvenirs que tu as ravivés. Merci. Ph
RépondreSupprimerEn fait, c'est le versant le plus expérimental du billet sur lequel tu sèches. Donc, je te conseille de lire les chroniques (qui sont de toutes de moi, celles-là) et de faire ton tri, et de revenir commenter ensuite, évidemment !
SupprimerReste le cas Dionysos, tu es passé à côté ou quoi ? Ou alors tu as juste oublié de le mentionner dans ton commentaire. Si tu l'as raté, c'est l'occasion de te rattraper !
Yop, merci encore encore !
RépondreSupprimerJe te conseille vivement :
Jack De Johnette & Foday Musa Suso
Music from the Hearts of the Masters (2006)
https://www.youtube.com/watch?v=BedWj3rQIEs
Merci du tuyau !
Supprimer"nous avons préféré" sans "s" JJ
RépondreSupprimerJe veux bien corriger mais si tu ne me dis pas où c'est...
SupprimerJe vais faire la fine bouche et me contenter de Frusciante (dans la foulée des autres). Peut-être Nina Persson...
SupprimerJ'ai écouté le Magazine (bizarre cette phrase...). C'est vrai qu'il est suprenant de retrouver ce son plus de 30 ans après. J'aurais pet-être justement aimé les voir prendre un peu plus de risques... Mais cela dit, je suis vraiment surprise que le groupe ait conservé cette magie d'antan sur tout un album. Une reformation que je place en fait juste à côte de celle de PiL.
Marrant, mais pour ta sélection, j'étais persuadée d'y trouver Crève Coeur de Daniel DARC...
J'aurais pas une allergie à Daniel Darc...
SupprimerBien vu pour le Magazine, c'est exactement ça.
Pas encore écouté le Frusciante, mais j'y viendrai peut-être.
RépondreSupprimerLe Dionysos n'est clairement pas mon préféré, mais j'ai un peu décroché après Monsters In Love.
Deux belles découvertes pour moi grâce à cet article : Natural-Self, et surtout, surtout, Polmo Polpo, que je ne connaissais ni d'Eve ni d'Adam. Effectivement, entre ambient et post-rock, avec des sonorités jazzys, c'est assez free, j'adore. Merci !
Content que tu as déniché Polmo Polpo et Natural-Self. Le Frusciante (et Klinghoffer !), il faut ! Dionysos, on ne décide pas de ses allergies (j'en sais quelque chose !).
SupprimerMerci de ton passage !
Tiens, un très bon Frusciante, j'avais un peu oublié celui là. Tout comme Polmo Polpo bien archivé sur mes étagères. C'est la belle époque Constellation, je courrais partout pour choper chaque nouvelle pièces avec les sublimes pochettes. Me souviens aussi du très rare "Kiss me again and again" sur un label révolu qui n'a pas duré longtemps Intr-version. J'aime bien les Perri solo, mais avec moins d'enthousiasme que le grand poulpe.
RépondreSupprimerAlors, le cas Dionysos, tu vas me crier, total allergique, je fuis les excités du bulbe, grosse prise de tète à chaque écoute :D
Merci et donc, comme j'ai dit à El Norton en mélangeant vos commentaires dans ma tête, on ne décide pas de ses allergies. Pour le reste, tu dois déjà tout connaître, si ce n'est pas le cas, plonge !!!
SupprimerA+
Euhh presque... Nevermore.. connais pas. Oui j'avais oublié le Pivot aussi, génial à sa sortie, dommage d'oublier ainsi qq disques gravés. Je ressors tout ça donc.
SupprimerNevermore, ce ne sera que si tu apprécies le metal qui tape quand même assez fort, mais avec finesse...
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