C'est le numéro 9 et un petit défi personnel que je m'étais lancé : relier, comme c'est d'usage dans la série, deux de mes récentes acquisitions, le Coda Deluxe de Led Zeppelin et le Robert Wyatt & Friends. C'est fait et ça nous donne, ma foi (d'athée), une belle collection où vous aurez, tous ou presque, quelque chose à picorer. Enjoie !
LaST ZeP
Led Zeppelin "Coda (Deluxe Edition)" (1982)
ou "Leftovers"
La compilation des restes de Led Zeppelin augmentée à l'occasion de la série des "ulimate remasters" ? Une bonne occasion pour replonger dans la musique du plus grand groupe de hard rock de tous les temps.
On commencera à regarder l'objet, très classe dans son étui cartonné rappelant les bons vieux vinyles d'antan, tout en se demandant le pourquoi de trois galettes si courtes. Ok, séparer l'album initialement sorti des bonus en lui réservant sa propre entité est une bonne idée même si Coda ne dure que 33 petites minutes, mais pourquoi deux disques bonus quand leur temps total n'est que de 64 minutes ? Pour faire riche en espérant que les potentiels acheteurs ne sachent pas additionner les minutes ? Pour séparer ce qui aurait pu être sur Coda de ce qui n'a jamais été même considéré ? Simplement pour suivre la même sélection que l'édition de cire noire sortie conjointement ? Une autre raison que le mystique Jimmy Page aurait sorti de son chapeau ? On se questionne sans vraiment jamais trouver la réponse mais, franchement, on ne voit pas...
Evidemment, l'intérêt de tout ceci est ailleurs, dans la façon dont la musique déjà connue est proposée avec un son plus beau, plus actuel sensé dépasser même celui du support d'époque, en fait juste un peu plus puissant, plus en basse et en volume avec tout de même un spectre élargi permettant de goûter les performances du quatuor avec encore plus de confort et de précision. Comparé à la précédente édition cd, la première, expédiée sans l'avis du groupe était une disgrâce, on préfère l'oublier, c'est un gain qui vaudra surtout sur les équipements audiophiles. Et la musique, vous demanderez-vous... On connaissait déjà Coda conçu originellement pour contrecarrer les très nombreux bootlegs live et studio circulant du matériel d'un groupe désormais défunt (pour les tristes raisons que l'on sait), mélange de chutes de studio et d'extraits live dont le fameux Bonzo's Montreux en hommage au grand disparu, on découvre 15 pistes supplémentaires allant de l'offre explicative de ce qui fut accompli (mix en progrès, alternatifs ou pas tout à fait encore dégrossis), aux inédits que proposait déjà la premier bon remaster (celui de 1998, 4 titres au total, tous d'excellente tenue), enfin à ceux qu'on n'avait pas encore eu l'occasion d'entendre (sauf si on avait un bootleg sur lequel, etc.) et qui, sans jamais surprendre, parce qu'on connaît toutes les cordes du groupe du hard rock au blues en passant par la folk ou des tentations progressives et world, contentera largement le fan. On citera, pour l'exemple, les deux titres enregistrés par le Bombay Orchestra, Friends et Four Hands, fournissant la version raga que le groupe se fera une joie de compléter ou d'amender ses troisièmes et quatrièmes albums. Tout n'est pas aussi exotique mais rien, parce qu'il y a l'archiviste en chef (Jimmy !) aux commandes et qu'il sait ce qu'il veut laisser à la postérité.
Outre un format fantaisiste faisant privilégier la version dématérialisée à celle du support physique quand on en vient à vouloir l'écouter (en FLAC maison, ça le fait ! Mais présentement vous n'aurez que du MP3, na !), ce Coda réinventé est une excellente nouvelle pour ceux qui en veulent toujours plus de cet immense groupe que fut Led Zeppelin, une constante de la série des Deluxe du groupe mais probablement le plus consistant du lot, et avec la qualité, évidemment ! Et donc ? Recommandé, bien-sûr !
Evidemment, l'intérêt de tout ceci est ailleurs, dans la façon dont la musique déjà connue est proposée avec un son plus beau, plus actuel sensé dépasser même celui du support d'époque, en fait juste un peu plus puissant, plus en basse et en volume avec tout de même un spectre élargi permettant de goûter les performances du quatuor avec encore plus de confort et de précision. Comparé à la précédente édition cd, la première, expédiée sans l'avis du groupe était une disgrâce, on préfère l'oublier, c'est un gain qui vaudra surtout sur les équipements audiophiles. Et la musique, vous demanderez-vous... On connaissait déjà Coda conçu originellement pour contrecarrer les très nombreux bootlegs live et studio circulant du matériel d'un groupe désormais défunt (pour les tristes raisons que l'on sait), mélange de chutes de studio et d'extraits live dont le fameux Bonzo's Montreux en hommage au grand disparu, on découvre 15 pistes supplémentaires allant de l'offre explicative de ce qui fut accompli (mix en progrès, alternatifs ou pas tout à fait encore dégrossis), aux inédits que proposait déjà la premier bon remaster (celui de 1998, 4 titres au total, tous d'excellente tenue), enfin à ceux qu'on n'avait pas encore eu l'occasion d'entendre (sauf si on avait un bootleg sur lequel, etc.) et qui, sans jamais surprendre, parce qu'on connaît toutes les cordes du groupe du hard rock au blues en passant par la folk ou des tentations progressives et world, contentera largement le fan. On citera, pour l'exemple, les deux titres enregistrés par le Bombay Orchestra, Friends et Four Hands, fournissant la version raga que le groupe se fera une joie de compléter ou d'amender ses troisièmes et quatrièmes albums. Tout n'est pas aussi exotique mais rien, parce qu'il y a l'archiviste en chef (Jimmy !) aux commandes et qu'il sait ce qu'il veut laisser à la postérité.
Outre un format fantaisiste faisant privilégier la version dématérialisée à celle du support physique quand on en vient à vouloir l'écouter (en FLAC maison, ça le fait ! Mais présentement vous n'aurez que du MP3, na !), ce Coda réinventé est une excellente nouvelle pour ceux qui en veulent toujours plus de cet immense groupe que fut Led Zeppelin, une constante de la série des Deluxe du groupe mais probablement le plus consistant du lot, et avec la qualité, évidemment ! Et donc ? Recommandé, bien-sûr !
CD 1 - Original Album
1. We're Gonna Groove 2:37
2. Poor Tom 3:02
3. I Can't Quit You Baby 4:18
4. Walter's Walk 4:31
5. Ozone Baby 3:36
6. Darlene 5:06
7. Bonzo's Montreux 4:22
8. Wearing and Tearing 5:27
CD 2 - Bonus
1. We're Gonna Groove (Alternate Mix) 2:40
2. If It Keeps On Raining (Rough Mix) 4:11
3. Bonzo's Montreux (Mix Construction in Progress) 4:57
4. Baby Come On Home 4:30
5. Sugar Mama (Mix) 2:50
6. Poor Tom (Instrumental Mix) 2:16
7. Travelling Riverside Blues (BBC Session) 5:08
8. Hey, Hey, What Can I Do 3:52
CD 3 - Bonus
1. Four Hands (Four Sticks) (Bombay Orchestra) 4:43
2. Friends (Bombay Orchestra) 4:25
3. St. Tristan's Sword (Rough Mix) 5:40
4. Desire (The Wanton Song) (Rough Mix) 4:08
5. Bring It On Home (Rough Mix) 2:32
6. Walter's Walk (Rough Mix) 3:18
7. Everybody Makes It Through (In the Light) (Rough Mix) 8:31
John Bonham – drums, percussion
John Paul Jones – bass guitar, piano, keyboards
Jimmy Page – acoustic and electric guitars, electronic treatments
Robert Plant – lead vocals, harmonica
Robert Plant (chant) |
TRaNSiTioN
Robert Plant "Dreamland (Remastered)" (2002)
ou "Quand Robert Rêve"
Parce que l'apaisement à du bon, parce qu'être pépère ne veut pas forcément dire être endormi, Mister Plant poursuit sur la lancée du feutré Fate of Nations. Poursuit ? Mais avec une autre équipe, avec aussi, l'air de rien, de nouvelles intentions, un nouveau son qui se dessine, se développe. Parce que, pour Robert, faire deux fois la même chose, c'est juste impensable.
C'est donc du "New Plant" dont il s'agit, avec une nouvelle équipe (The Strange Sensation, qui sera reconduite sur l'excellent Mighty Rearranger), un répertoire plus choisi que créé (seulement quatre compositions originales dont deux adaptent en fait des standards du blues), une nouvelle manière d'appréhender ces influences blues et folk déjà si présentes sur l'album précédent (Fate of Nations), en se débarrassant cette fois de synthétiseurs devenus encombrants (le détail a son importance). Un nouveau Plant qui n'est, par conséquent, qu'une recréation, une renaissance de l'ancien après l'épisode des retrouvailles avec Jimmy Page, comme si rien ne s'était passé, que Robert n'avait pas, de nouveau, frôlé le grand fantôme du passé, lui n'en est jamais très loin ce qui n'est que logique pour un des géniteurs de la légende que nous connaissons tous (des fumerolles du LZ III ici ? c'est bien possible !).
Mais nous sommes en 2002, pas en 1972, et comme l'artiste n'a que rarement donné dans le revival de sa propre gloire passée, un peu en live à l'occasion, et No Quarter évidemment mais c'est à peu près tout, Dreamland est un nouveau pas en avant. On retrouve donc, sur un album rêveur qui porte bien son nom, les premiers jalons de ce qui donnera Mighty Rearranger et, plus près de nous encore, Lullaby and the Ceaseless Roar, une approche où orient et occident, Afrique, Europe et Amérique se rencontrent en un cocktail tout sauf artificiel qui coule admirablement de source.
Concrètement, ceci nous donne des reprises souvent largement dévoyées de leur voix initiale, un procédé qui peut donner le meilleur comme le pire et qui, en l'occurrence, entre les mains expertes de musiciens bien choisis pour un projet bien réfléchi, dépasse les plus folles espérances. Il suffit, pour s'en convaincre, d'écouter les exceptionnelles réussites que son Song to the Siren (Tim Buckley), One More Cup of Coffee (Bob Dylan) ou Hey Joe (Jimi Hendrix pour la version de référence), trois exemples d'un opus qui ne démentit jamais son niveau d'excellence.
Si Dreamland ne sonne jamais vraiment comme du Led Zeppelin, pas même du Led Zeppelin folk et blues du quel l'album se rapproche stylistiquement, il est indéniable que l'esprit de la mythique formation est bien là, magistralement incarné par son vocaliste légendaire, un artiste libre malgré tout mais gardien, parce que c'est en lui, du temple du grand dirigeable et de son héritage pour... un vrai bel album, encore ! On a beau avoir l'habitude avec Robert, qui s'est rarement trompé, ça n'en fait pas moins un bien fou !
1. Funny in My Mind (I Believe I'm Fixin' to Die) 4:45 C'est donc du "New Plant" dont il s'agit, avec une nouvelle équipe (The Strange Sensation, qui sera reconduite sur l'excellent Mighty Rearranger), un répertoire plus choisi que créé (seulement quatre compositions originales dont deux adaptent en fait des standards du blues), une nouvelle manière d'appréhender ces influences blues et folk déjà si présentes sur l'album précédent (Fate of Nations), en se débarrassant cette fois de synthétiseurs devenus encombrants (le détail a son importance). Un nouveau Plant qui n'est, par conséquent, qu'une recréation, une renaissance de l'ancien après l'épisode des retrouvailles avec Jimmy Page, comme si rien ne s'était passé, que Robert n'avait pas, de nouveau, frôlé le grand fantôme du passé, lui n'en est jamais très loin ce qui n'est que logique pour un des géniteurs de la légende que nous connaissons tous (des fumerolles du LZ III ici ? c'est bien possible !).
Mais nous sommes en 2002, pas en 1972, et comme l'artiste n'a que rarement donné dans le revival de sa propre gloire passée, un peu en live à l'occasion, et No Quarter évidemment mais c'est à peu près tout, Dreamland est un nouveau pas en avant. On retrouve donc, sur un album rêveur qui porte bien son nom, les premiers jalons de ce qui donnera Mighty Rearranger et, plus près de nous encore, Lullaby and the Ceaseless Roar, une approche où orient et occident, Afrique, Europe et Amérique se rencontrent en un cocktail tout sauf artificiel qui coule admirablement de source.
Concrètement, ceci nous donne des reprises souvent largement dévoyées de leur voix initiale, un procédé qui peut donner le meilleur comme le pire et qui, en l'occurrence, entre les mains expertes de musiciens bien choisis pour un projet bien réfléchi, dépasse les plus folles espérances. Il suffit, pour s'en convaincre, d'écouter les exceptionnelles réussites que son Song to the Siren (Tim Buckley), One More Cup of Coffee (Bob Dylan) ou Hey Joe (Jimi Hendrix pour la version de référence), trois exemples d'un opus qui ne démentit jamais son niveau d'excellence.
Si Dreamland ne sonne jamais vraiment comme du Led Zeppelin, pas même du Led Zeppelin folk et blues du quel l'album se rapproche stylistiquement, il est indéniable que l'esprit de la mythique formation est bien là, magistralement incarné par son vocaliste légendaire, un artiste libre malgré tout mais gardien, parce que c'est en lui, du temple du grand dirigeable et de son héritage pour... un vrai bel album, encore ! On a beau avoir l'habitude avec Robert, qui s'est rarement trompé, ça n'en fait pas moins un bien fou !
2. Morning Dew 4:26
3. One More Cup of Coffee 4:03
4. Last Time I Saw Her 4:41
5. Song to the Siren 5:53
6. Win My Train Fare Home (If I Ever Get Lucky) 6:03
7. Darkness, Darkness 7:25
8. Red Dress 5:23
9. Hey Joe 7:12
10. Skip's Song 4:55
Bonus
11. Dirt in a Hole 4:46
12. Last Time I Saw Her (Remix) 3:24
Robert Plant - Vocals
John Baggott - Keyboards, string arrangement on tracks 2, 3
Porl Thompson - Guitar
Justin Adams - Guitars, Gimbri, Darbuka
Charlie Jones - Bass
Clive Deamer - Drums, Percussion
&
B.J. Cole - pedal steel guitar on track 5
Raj Das, May Clee Cadman, Ginny Clee - backing vocals
Porl Thompson (guitare) |
CoLD WaVe
The Cure "Disintegration (Deluxe Edition)" (1989)
ou "Quand Robert Cauchemarde"
Je ne sais pas si vous avez remarqué mais le format "deluxe" se généralisant, l'intérêt des sorties dépérit à force de lives sans intérêts ajoutés à des albums surestimés. Le concept, de fait, est devenu un simple outil marketing de plus pour faire cracher au bassinet des fans qui, fort heureusement, ne marchent pas toujours dans la grosse combine cousue de fil blanc.
Ce n'est pas le cas de cette édition du Disintegration de The Cure, soigneusement remastérisé et bonussé de vrais beaux suppléments sous la supervision pointilleuse d'un Robert Smith, gardien de son propre temple s'il en fut. On a d'ailleurs plus envie d'appeler ce deluxe The Story of Disintegration que par son sobriquet originel. Et de l'écouter dans l'ordre historique pour gouter pleinement l'expérience.
Et donc, on commence directement par le second cd, les Rarities 1988-1989, proposant la genèse, depuis l'home studio du sieur Smith en passant par la rencontre du matériau créé par le patron avec ses musiciens du moment en répétition pour finalement se retrouver en studio pour son développement final. L'écoute de ce disque 2 n'est pas forcément toujours très captivante et la musique proposée parfois mal dégrossie mais l'intérêt n'est pas, présentement, dans une perfection mélodique ou audiophile mais bien dans le comment The Cure en est arrivé, en 1989, à pondre ce qui reste encore aujourd'hui, et restera vraisemblablement, son dernier grand classique.
Passé le "work in progress", il est temps d'attaquer le vif du sujet : l'album ! Et c'est un Cure sur le retour, balayant d'un revers de main l'ère la plus commerciale de sa carrière, qui s'avance. Il en reste bien quelques éléments (les singles Lullaby et Love Song) mais la tonalité est tout autre, plus sombre, plus hypnotique, avec des tempi largement décélérés et des ambiances globalement beaucoup plus réussies. Le résultat, moins accrocheur que les pop songs presques sucrées de The Head On The Door et Kiss Me, Kiss Me, Kiss Me, n'en est pas moins séduisant même s'il s'adresse audiblement à un public fidèle plus qu'aux masses qui ont fait le succès des deux précédents précités. Du vrai Cure, en somme où pas une chanson ne fait tâche, où pas une mélodie ne paraisse téléphonée. Un vrai tour de force.
Et du studio à la scène, il n'y a qu'un pas que ce foisonnant deluxe nous fais franchir allègrement sur le troisième CD. En toute honnêteté, c'est l'étape la moins intéressante de ce deluxe sinon irréprochable. Pas que le live en question, enregistré à Wembley, soit de mauvaise qualité, il ne l'est pas, simplement que l'évolution entre le studio et la scène n'est pas suffisamment marquante pour justifier l'addition. Mais bon, on ne boude pas son plaisir d'entendre de bonnes compositions interprétées par un groupe inspiré. Pas obligatoire donc mais sympathique, un ajout qui sera surtout apprécié de ceux qui en veulent toujours plus et, pour le coup, en auront pour leur argent.
Au final, le Disintegration deluxe n'est pas seulement un objet destinés au zélotes de Robert Smith & Co. Exploration d'un album de sa naissance à sa performance publique, c'est un tour d'horizon passionnant qui, à la condition que vous soyez un tant soit peu intéressé par le genre de new wave gothique et ambiante de qualité (très) supérieure qui y figure, vous tiendra aisément en haleine. Avec plus de 3h30 de musique au programme, la performance se doit d'être notée.
Ce n'est pas le cas de cette édition du Disintegration de The Cure, soigneusement remastérisé et bonussé de vrais beaux suppléments sous la supervision pointilleuse d'un Robert Smith, gardien de son propre temple s'il en fut. On a d'ailleurs plus envie d'appeler ce deluxe The Story of Disintegration que par son sobriquet originel. Et de l'écouter dans l'ordre historique pour gouter pleinement l'expérience.
Et donc, on commence directement par le second cd, les Rarities 1988-1989, proposant la genèse, depuis l'home studio du sieur Smith en passant par la rencontre du matériau créé par le patron avec ses musiciens du moment en répétition pour finalement se retrouver en studio pour son développement final. L'écoute de ce disque 2 n'est pas forcément toujours très captivante et la musique proposée parfois mal dégrossie mais l'intérêt n'est pas, présentement, dans une perfection mélodique ou audiophile mais bien dans le comment The Cure en est arrivé, en 1989, à pondre ce qui reste encore aujourd'hui, et restera vraisemblablement, son dernier grand classique.
Passé le "work in progress", il est temps d'attaquer le vif du sujet : l'album ! Et c'est un Cure sur le retour, balayant d'un revers de main l'ère la plus commerciale de sa carrière, qui s'avance. Il en reste bien quelques éléments (les singles Lullaby et Love Song) mais la tonalité est tout autre, plus sombre, plus hypnotique, avec des tempi largement décélérés et des ambiances globalement beaucoup plus réussies. Le résultat, moins accrocheur que les pop songs presques sucrées de The Head On The Door et Kiss Me, Kiss Me, Kiss Me, n'en est pas moins séduisant même s'il s'adresse audiblement à un public fidèle plus qu'aux masses qui ont fait le succès des deux précédents précités. Du vrai Cure, en somme où pas une chanson ne fait tâche, où pas une mélodie ne paraisse téléphonée. Un vrai tour de force.
Et du studio à la scène, il n'y a qu'un pas que ce foisonnant deluxe nous fais franchir allègrement sur le troisième CD. En toute honnêteté, c'est l'étape la moins intéressante de ce deluxe sinon irréprochable. Pas que le live en question, enregistré à Wembley, soit de mauvaise qualité, il ne l'est pas, simplement que l'évolution entre le studio et la scène n'est pas suffisamment marquante pour justifier l'addition. Mais bon, on ne boude pas son plaisir d'entendre de bonnes compositions interprétées par un groupe inspiré. Pas obligatoire donc mais sympathique, un ajout qui sera surtout apprécié de ceux qui en veulent toujours plus et, pour le coup, en auront pour leur argent.
Au final, le Disintegration deluxe n'est pas seulement un objet destinés au zélotes de Robert Smith & Co. Exploration d'un album de sa naissance à sa performance publique, c'est un tour d'horizon passionnant qui, à la condition que vous soyez un tant soit peu intéressé par le genre de new wave gothique et ambiante de qualité (très) supérieure qui y figure, vous tiendra aisément en haleine. Avec plus de 3h30 de musique au programme, la performance se doit d'être notée.
CD 1 - Album
1. Plainsong 5:12
2. Pictures of You 7:24
3. Closedown 4:16
4. Lovesong 3:29
5. Last Dance 4:42
6. Lullaby 4:08
7. Fascination Street 5:16
8. Prayers for Rain 6:05
9. The Same Deep Water as You 9:19
10. Disintegration 8:18
11. Homesick 7:06
12. Untitled 6:30
CD 2 - Rarities 1988–1989
1. Prayers for Rain – Robert Smith home demo (Instrumental) 4/88
2. Pictures of You – Robert Smith home demo (Instrumental) 4/88
3. Fascination Street – Robert Smith home demo (Instrumental) 4/88
4. Homesick – Band rehearsal (Instrumental) 6/88
5. Fear of Ghosts – Band rehearsal (Instrumental) 6/88
6. Noheart – Band rehearsal (Instrumental) 6/88
7. Esten – Band demo (Instrumental) 9/88
8. Closedown – Band demo (Instrumental) 9/88
9. Lovesong – Band demo (Instrumental) 9/88
10. 2Late (alternate version) – Band demo (Instrumental) 9/88
11. The Same Deep Water as You – Band demo (Instrumental) 9/88
12. Disintegration – Band demo (Instrumental) 9/88
13. Untitled (alternate version) – Studio rough (Instrumental) 11/88
14. Babble (alternate version) – Studio rough (Instrumental) 11/88
15. Plainsong – Studio rough (Guide vocal) 11/88
16. Last Dance – Studio rough (Guide vocal) 11/88
17. Lullaby – Studio rough (Guide vocal) 11/88
18. Out of Mind – Studio rough (Guide vocal) 11/88
19. Delirious Night – Rough mix (vocal) 12/88
20. Pirate Ships (Robert Smith solo) – Rough mix (vocal) 12/89
CD 3 - Entreat Plus: Live at Wembley 1989
1. Plainsong
2. Pictures of You
3. Closedown
4. Lovesong
5. Last Dance
6. Lullaby
7. Fascination Street
8. Prayers for Rain
9. The Same Deep Water as You
10. Disintegration
11. Homesick
12. Untitled
Robert Smith – vocals, guitars, keyboards, 6-string bass
Simon Gallup – bass guitar, keyboards
Porl Thompson – guitars
Boris Williams – drums, percussion
Roger O'Donnell – keyboards, piano
Lol Tolhurst – other instruments
Robert Smith (guitare, claviers) |
eX-PuNK HéRoiNe
Siouxsie and the Banshees "Hyæna (Remastered)" (1984)
ou "Ho, le bel animal !"
Second album transitoire entre le punk gothique des débuts et la new wave raffinée qui viendra, Hyæna est surtout celui où la formule prend tout son sens, celui où le duo/couple leader de Siouxsie and the Banshees, Siouxsie Sioux bien sûr mais aussi le plus que batteur Budgie, parviennent à synthétiser leur agressivité et leur désir d'évolution.
L'agressivité, présentement, est nettement plus larvée qu'elle ne le fut dans tout le répertoire de la formation. Une formation au line-up en perpétuel renouvellement avec, cette fois, en invité de marque, un Robert Smith uniquement sorti de son Cure de toujours pour venir contribuer de guitares et de claviers au groupe de sa vieille copine Susan (le vrai prénom de Miss Sioux) avec qui il avait déjà fait quelques concerts à la fin des septantes. Musicalement, si Steve Severin et le fameux nouveaux venu contribuent à la création de la galette, on ne peut s'empêcher de se dire, rétrospectivement, que c'est ici que le germe de ce qui deviendra The Creatures (le projet conjoint de monsieur Budgie et sa madame Sioux) se forme. Parce que Hyæna est définitivement un grand bon en avant pour ces post-punks glissant vers une musique à la fois plus synthétique et plus terrienne, plus chaleureuse, aussi. Parce qu'il y a de plus en plus de pop chez Siouxsie and the Banshees, et des arrangements qui n'en finissent plus de se raffiner allant, présentement, jusqu'à inclure vent et cordes en plus de synthétiseurs de plus en plus omniprésents, de plus en plus magistralement texturants. Ainsi, dès un Dazzle glorieusement épique et orchestral tout en ménageant une sorte de "buzz" post-punkisant où les guitares si immédiatement reconnaissables du sieur Smith ne sont pas portion congrue, se voit-on confronté à un album aussi passionnant que déstabilisant. Déstabilisant parce que, de la voix de Siouxsie à des arrangements qu'on oserait presque, sur l'ensemble de l'opus, rapprocher d'un Japan ou d'un Peter Gabriel du début des années 80, avec tout de même un lien vers le passé (mais de plus en plus ténu), c'est presque à une nouvelle formation qu'on a affaire. Et ça nous fait de diablement bonnes chansons avec, pour l'exemple et éviter une énumération totale de la tracklist, un We Hunger tribal du meilleur effet, un Take Me Back tout en minimalisme claviéristique très fun et frais, un Swimming Horses tout en décalage pop inspiré, ou un glaçant Blow the House Down de conclusion, un machin qu'on croirait sorti de l'imagination d'un aliéné. Le tout bien remasterisé, en respectant la "façon" de l'époque, propose quelques bonus un peu accessoires mais sympathiques dont une reprise des Fab Four, Dear Prudence, d'une jolie fidélité.
Hyæna, belle réussite d'un groupe au sommet de sa puissance créatrice, est évidemment chaudement recommandé mais, çà, vous l'aviez déjà compris.
1. Dazzle 5:30 Hyæna, belle réussite d'un groupe au sommet de sa puissance créatrice, est évidemment chaudement recommandé mais, çà, vous l'aviez déjà compris.
2. We Hunger 3:31
3. Take Me Back 3:03
4. Belladonna 4:30
5. Swimming Horses 4:06
6. Bring Me the Head of the Preacher Man 4:37
7. Running Town 4:04
8. Pointing Bone 3:49
9. Blow the House Down 6:59
Bonus
10. Dear Prudence 3:48
11. Dazzle (12" Glamour Mix) 7:06
12. Baby Piano (Part 1) 1:48
13. Baby Piano (Part 2) 5:43
Siouxsie Sioux – vocals
Steven Severin – electric bass and keyboards
Budgie – drums, percussion, and marimba
Robert Smith – guitars and keyboards
&
Robin Canter – woodwind
The Chandos Players – strings
(en haut) Budgie (batterie) (en bas Siouxsie) |
NeW NeW WaVe
The Creatures "Boomerang" (1989)
ou "Tribal Raffinement"
Chez Pop News, Laurence Fabien parle très bien du deuxième opus des Banshees tournés Créatures, Siouxsie et Budgie, couple à la ville comme à la scène, un Boomerang très réussi :
"Ce deuxième album des Creatures, composé en partie de morceaux destinés à l'origine aux Banshees, sonne comme un retour triomphalement créatif de la part de Siouxsie et Budgie, au moment où les Banshees donnaient quelques signes de lassitude, malgré le relatif succès de "Peepshow". La musique, entièrement composée et jouée par le couple, repose sur l'échange entre les rythmes et la voix, Siouxsie basant ses compositions vocales sur les bases rythmiques de départ de chacune des chansons. Le plus étonnant dans cet album reste l'emploi d'un nombre incroyable de petits instruments aussi divers qu'incongrus, et l'on imagine sans mal Budgie s'agitant derrière ce foisonnement tintinnabulant...
"Ce deuxième album des Creatures, composé en partie de morceaux destinés à l'origine aux Banshees, sonne comme un retour triomphalement créatif de la part de Siouxsie et Budgie, au moment où les Banshees donnaient quelques signes de lassitude, malgré le relatif succès de "Peepshow". La musique, entièrement composée et jouée par le couple, repose sur l'échange entre les rythmes et la voix, Siouxsie basant ses compositions vocales sur les bases rythmiques de départ de chacune des chansons. Le plus étonnant dans cet album reste l'emploi d'un nombre incroyable de petits instruments aussi divers qu'incongrus, et l'on imagine sans mal Budgie s'agitant derrière ce foisonnement tintinnabulant...
Le résultat n'en reste pas moins tout à fait cohérent, et sérieusement tribal. Le couple, alors installé en Andalousie, se laisse séduire par l'atmosphère locale, ses légendes, ses personnages, et bien sûr ses musiciens. Les centres d'intérêt et de révolte de Siouxsie restent inchangés, et l'album s'ouvre sur une vraie déclaration de guerre aux machos de tout poil : "Hey creepos, I'm talking to you, (...) so funny to see how pathetic some men can be". La suite s'adoucit avec "Manchild", "Pity", et surtout "Morrina", qui clôt l'album sur une sensation d'apaisement et de tranquillité absolus. Malgré la tonalité résolument latine de l'ensemble, une petite note japonaise se fait gentiment entendre sur "Fury Eyes", et semble beaucoup s'amuser de se trouver là. Le naturel revient tout de même au galop dans "Pluto Drive", où Siouxsie, de sa voix la plus envoûtante, propose une balade sur Pluton, endroit idyllique s'il en est, "with oceans of methane and petrified grass". Tout aussi astral, "Solar Choir" fait entendre de lointaines vocalises, "Here I am... here I am", laissant imaginer quelque spectre lunaire solitaire essayant de communiquer avec la Terre."
C'est joliment dit et tout à fait juste, une œuvre recommandée.
C'est joliment dit et tout à fait juste, une œuvre recommandée.
1. Standing There 3:06
2. Manchild 3:50
3. You! 4:03
4. Pity 3:39
5. Killing Time 3:26
6. Willow 2:06
7. Pluto Drive 4:40
8. Solar Choir 2:52
9. Speeding 4:12
10. Fury Eyes 2:10
11. Fruitman 2:46
12. Untiedundone 3:41
13. Simoom 3:43
14. Strolling Wolf 4:27
15. Venus Sands 5:03
16. Morriña 2:49
Siouxsie Sioux - Voice and instruments
Budgie - Drums, percussion and other instruments
&
Peter Thoms - Trombone
Gary Barnacle - Saxophone
Nico Tomasso - Trumpet
Martin McCarrick - Accordion
Gary Barnacle (saxophone) |
TRiPLe !
The Clash "Sandinista! (Remastered)" (1980)
ou "Triple Rouge"
Après le triomphe d'un London Calling resté dans les annales, plus rien ne semblait devoir arrêter un Clash toujours plus ambitieux, toujours plus désireux d'explorer tous les possibles musicaux se présentant à eux quitte à, comme ici, sur le triple Sandinista!, en faire tout de même un peu trop avec le vrai risque de l'éparpillement.
Dans les faits ? Sandinista! est un beau bordel qui aurait mérité d'être un peu débroussailler pour déboucher sur, au moins, l'égal de son fameux devancier, London Calling. Un beau bordel évidemment révolutionnaire dès un titre à lourde connotation, un Clash plus rouge que jamais, du rouge de colère au rouge baiser. Parce qu'il y a dans cet album l'évolution logique de Joe Strummer parolier bien-sûr mais songwriter surtout, un mec qui vient de rajouter la corde soul à un manche qui commence à ressembler à un sitar à force d'empiler les diversités. Du coup, parce que chaque autre membre du groupe à voix au chapitre, le précieux side-kick Mick Jones un peu plus que les deux compagnons rythmiques, forcément, le triple vinyle a des airs d'auberge espagnole, sensation encore plus renforcée pas une sélection d'invités/employés riche et multiple (d'un violoniste qu'on retrouvera chez les Mescaleros de Joe, Tymon Dogg, d'un Gary Barnacle, saxophoniste déjà croisé chez les excellents Ruts, à une Ellen Foley auparavant entendue sur le Bat Out of Hell de Meat Loaf, si c'est pas du grand écart, ça !). Conséquemment, parce qu'on ne pond pas 36 titres en une année déjà bien remplie par de nombreux concerts, il y a à boire et à manger sur Sandinista!, mais de vrais beaux sommets aussi, assurément.
Un petit bilan global ? Allez, commençons par ce dont on se saurait volontiers passé, qui vient allourdir, handicaper presque, un album trop ambitieux (triple, quelle folie !) pour son bien, qu'on peut séparer en deux catégories : "mouais, bof..." et "pouah ! beurk !", méchant que je suis c'est sur les horreurs que je vais m'attarder, dans le désordre (c'est de circonstance). Clash qui se la joue gospel ? The Sound of Sinners saura vous donner la nausée. Career Opportunities chantée par des enfants, parce que c'est mignon, n'en demeure pas moins une mauvaise chanson. Look Here, un mauvais jazz repris d'un inconnu notoire (Mose Allison). Version Padner, un rare ratage dub par les Clash pour ce remake de Junco Partner. Corner Soul et Broadway qui démontrent que si le Clash sait faire beaucoup de choses, les digressions de type "comédie musicale américaine" ne lui vont pas plus au teint que le gospel. L'espèce de rock ivre de Lose This Skin, seule chantée par Tymon Dogg heureusement, rate complètement sa cible. Et que dire de Mensforth Hill si ce n'est que, dans un exercice similaire, il n'est pas meilleur que le Revolution 9 des Beatles tout en ayant l'avantage d'être tout de même plus court. Autant de "machins" qui auraient dû être rayés de l'œuvre finale. Et pour ceux qu'on remarque à peine et oublie rapidement, on citera, en vrac : The Leader (rockab' bof), Rebel Waltz (entre folk reggae et pop mais pas marquant), Up in Heaven Not Only Here (un rocker trop facile), Let's Go Crazy (un caribéen bidule sans grand intérêt), Living in Fame (un reggae pour une fois moyen) et un Shepherds Delight qui fait un peu sourire mais n'apporte rien... Pas franchement affreux tout ça mais pas bien affolant non plus, du Clash anonyme, en somme.
Heureusement, ce n'est que la minorité parce qu'il y a ce qui brille, ce qui épate, et là, la liste s'allonge : The Magnificent Seven à la pointe d'une fusion rock/hip hop et surtout un titre irrésistible, Hitsville Uk en parfait exercice de blue-eyed soul, Junco Partner en roots reggae d'une incroyable crédibilité, Ivan Meets G.I. Joe en reggae funk urbain et synthétique réussi, Something About England en rocker soft bien troussé où le leader et son adjoint "duottent" joliment, The Crooked Beat en reggae atone de compétition, Somebody Got Murdered en rocker accrocheur et malin, One More Time/One More Dub en inséparable duo reggae/dub lourd et suant, Lightning Strikes en "grooverie" péri-punk de qualité, If Music Could Talk qui vient grossir les rangs des reggae réussis de Clash, ici un rien jazzy, Police on My Back qui vient fugitivement rappeler que ces gars-là on commencé par le punk, Midnight Log en courte étrangeté pleine d'allant et d'énergie, The Equaliser en reggae/dub plus jamaïcain que nature, The Call Up en forme de preuve qu'un bon message mérite une bonne mélodie, Washington Bullets qui conclue l'expérimentation caribéenne de Let's Go Crazy en réussi cette fois, Charlie Don't Surf en fusion rock et soul impeccablement menée, Junkie Slip et Kingston Advice en beau duo de reggae revisités dynamiques, The Street Parade en déraillement savoureux et inquiétant, Version City en reggae/funk de première classe, et Silicone in Sapphire en dub futuriste extrêmement distrayant... Une sacrée collection !
Au bout du compte, chronomètre et compteur en main, on se rend compte que, le bon grain trié de l'ivraie, demeurent 22 chansons et 1 heure et demie de musique soit un généreux double album qui, donc, sans ses inutiles et ses ratages, avait largement le potentiel de reproduire l'exploit de son prédécesseur. Empesé de ces "machins" et autres "qui-ca ?", ça n'en reste pas moins un excellent album d'un groupe qui a encore beaucoup de choses à dire, a les "balls" d'essayer tout ce qui le meut (au risque de se tromper) et produit, présentement, une énormité absolument inégale mais ultimement sympathique, la dernière grande œuvre du Clash, aussi, et, ça, ça n'est pas rien.
Dans les faits ? Sandinista! est un beau bordel qui aurait mérité d'être un peu débroussailler pour déboucher sur, au moins, l'égal de son fameux devancier, London Calling. Un beau bordel évidemment révolutionnaire dès un titre à lourde connotation, un Clash plus rouge que jamais, du rouge de colère au rouge baiser. Parce qu'il y a dans cet album l'évolution logique de Joe Strummer parolier bien-sûr mais songwriter surtout, un mec qui vient de rajouter la corde soul à un manche qui commence à ressembler à un sitar à force d'empiler les diversités. Du coup, parce que chaque autre membre du groupe à voix au chapitre, le précieux side-kick Mick Jones un peu plus que les deux compagnons rythmiques, forcément, le triple vinyle a des airs d'auberge espagnole, sensation encore plus renforcée pas une sélection d'invités/employés riche et multiple (d'un violoniste qu'on retrouvera chez les Mescaleros de Joe, Tymon Dogg, d'un Gary Barnacle, saxophoniste déjà croisé chez les excellents Ruts, à une Ellen Foley auparavant entendue sur le Bat Out of Hell de Meat Loaf, si c'est pas du grand écart, ça !). Conséquemment, parce qu'on ne pond pas 36 titres en une année déjà bien remplie par de nombreux concerts, il y a à boire et à manger sur Sandinista!, mais de vrais beaux sommets aussi, assurément.
Un petit bilan global ? Allez, commençons par ce dont on se saurait volontiers passé, qui vient allourdir, handicaper presque, un album trop ambitieux (triple, quelle folie !) pour son bien, qu'on peut séparer en deux catégories : "mouais, bof..." et "pouah ! beurk !", méchant que je suis c'est sur les horreurs que je vais m'attarder, dans le désordre (c'est de circonstance). Clash qui se la joue gospel ? The Sound of Sinners saura vous donner la nausée. Career Opportunities chantée par des enfants, parce que c'est mignon, n'en demeure pas moins une mauvaise chanson. Look Here, un mauvais jazz repris d'un inconnu notoire (Mose Allison). Version Padner, un rare ratage dub par les Clash pour ce remake de Junco Partner. Corner Soul et Broadway qui démontrent que si le Clash sait faire beaucoup de choses, les digressions de type "comédie musicale américaine" ne lui vont pas plus au teint que le gospel. L'espèce de rock ivre de Lose This Skin, seule chantée par Tymon Dogg heureusement, rate complètement sa cible. Et que dire de Mensforth Hill si ce n'est que, dans un exercice similaire, il n'est pas meilleur que le Revolution 9 des Beatles tout en ayant l'avantage d'être tout de même plus court. Autant de "machins" qui auraient dû être rayés de l'œuvre finale. Et pour ceux qu'on remarque à peine et oublie rapidement, on citera, en vrac : The Leader (rockab' bof), Rebel Waltz (entre folk reggae et pop mais pas marquant), Up in Heaven Not Only Here (un rocker trop facile), Let's Go Crazy (un caribéen bidule sans grand intérêt), Living in Fame (un reggae pour une fois moyen) et un Shepherds Delight qui fait un peu sourire mais n'apporte rien... Pas franchement affreux tout ça mais pas bien affolant non plus, du Clash anonyme, en somme.
Heureusement, ce n'est que la minorité parce qu'il y a ce qui brille, ce qui épate, et là, la liste s'allonge : The Magnificent Seven à la pointe d'une fusion rock/hip hop et surtout un titre irrésistible, Hitsville Uk en parfait exercice de blue-eyed soul, Junco Partner en roots reggae d'une incroyable crédibilité, Ivan Meets G.I. Joe en reggae funk urbain et synthétique réussi, Something About England en rocker soft bien troussé où le leader et son adjoint "duottent" joliment, The Crooked Beat en reggae atone de compétition, Somebody Got Murdered en rocker accrocheur et malin, One More Time/One More Dub en inséparable duo reggae/dub lourd et suant, Lightning Strikes en "grooverie" péri-punk de qualité, If Music Could Talk qui vient grossir les rangs des reggae réussis de Clash, ici un rien jazzy, Police on My Back qui vient fugitivement rappeler que ces gars-là on commencé par le punk, Midnight Log en courte étrangeté pleine d'allant et d'énergie, The Equaliser en reggae/dub plus jamaïcain que nature, The Call Up en forme de preuve qu'un bon message mérite une bonne mélodie, Washington Bullets qui conclue l'expérimentation caribéenne de Let's Go Crazy en réussi cette fois, Charlie Don't Surf en fusion rock et soul impeccablement menée, Junkie Slip et Kingston Advice en beau duo de reggae revisités dynamiques, The Street Parade en déraillement savoureux et inquiétant, Version City en reggae/funk de première classe, et Silicone in Sapphire en dub futuriste extrêmement distrayant... Une sacrée collection !
Au bout du compte, chronomètre et compteur en main, on se rend compte que, le bon grain trié de l'ivraie, demeurent 22 chansons et 1 heure et demie de musique soit un généreux double album qui, donc, sans ses inutiles et ses ratages, avait largement le potentiel de reproduire l'exploit de son prédécesseur. Empesé de ces "machins" et autres "qui-ca ?", ça n'en reste pas moins un excellent album d'un groupe qui a encore beaucoup de choses à dire, a les "balls" d'essayer tout ce qui le meut (au risque de se tromper) et produit, présentement, une énormité absolument inégale mais ultimement sympathique, la dernière grande œuvre du Clash, aussi, et, ça, ça n'est pas rien.
CD 1
1. The Magnificent Seven 5:28
2. Hitsville U.K. 4:20
3. Junco Partner 4:53
4. Ivan Meets G.I. Joe 3:05
5. The Leader 1:41
6. Something About England 3:42
7. Rebel Waltz 3:25
8. Look Here 2:44
9. The Crooked Beat 5:29
10. Somebody Got Murdered 3:34
11. One More Time 3:32
12. One More Dub 3:34
13. Lightning Strikes (Not Once but Twice) 4:51
14. Up in Heaven (Not Only Here) 4:31
15. Corner Soul 2:43
16. Let's Go Crazy 4:25
17. If Music Could Talk 4:36
18. The Sound of Sinners 4:00
CD 2
1. Police on My Back 3:15
2. Midnight Log 2:11
3. The Equaliser 5:47
4. The Call Up 5:25
5. Washington Bullets 3:51
6. Broadway 5:45
7. Lose This Skin 5:07
8. Charlie Don't Surf 4:55
9. Mensforth Hill 3:42
10. Junkie Slip 2:48
11. Kingston Advice 2:36
12. The Street Parade 3:26
13. Version City 4:23
14. Living in Fame 4:36
15. Silicone on Sapphire 4:32
16. Version Pardner 5:22
17. Career Opportunities 2:30
18. Shepherds Delight 3:25
Joe Strummer – lead vocals, guitars
Mick Jones – guitars, vocals
Paul Simonon – bass, vocals
Topper Headon – drums, vocals
&
Tymon Dogg - vocals & violin on "Lose This Skin", violin on "Lightning Strikes (Not Once but Twice)", "Something About England", "Mensforth Hill" and "The Equaliser", keyboards on "Sound of the Sinners"
Mickey Gallagher - keyboards
Norman Watt-Roy - bass
Ellen Foley - co-lead vocal on "Hitsville U.K."
Davey Payne - saxophone
Den Hegarty - vocals
Luke & Ben Gallagher - vocals on "Career Opportunities"
Maria Gallagher - coda vocals on "Broadway"
Gary Barnacle - saxophone
Arthur Edward Barnacle - trumpet
Jody Linscott - percussion
Ivan Julian - guitar
Noel 'Tempo' Bailey - guitar
Lew Lewis - harmonica
Paul Simonon (basse) |
NeW FRieNDS
The Good, the Bad & the Queen "The Good, the Bad & the Queen" (2007)
ou "Supergroupe New Generation"
C'est chez une adresse soeur, Goute Mes Disques, avec un nom pareil, que j'ai lu la chronique la plus brutalement honnête de l'éponyme de The Good, The Bad & The Queen, elle est signée de Jeff et je vous la livre, telle quelle :
"Cela fait déjà plusieurs mois que l'on nous parle dans les grandes longueurs et dans des termes qui inspirent autant la suspicion que l'excitation de The Good, The Bad & The Queen, le nouveau projet mis sur pied par cet hyperactif de Damon Albarn. En effet, après Blur, Gorillaz ou son escapade malienne, le père Albarn a décidé d'ajouter une nouvelle corde à son arc en réunissant dans un studio le guitariste Simon Tong (ex-The Verve et qui a également participé à la tournée Think Tank), le batteur Tony Allen (élève de Fela Kuti et pionnier de l'afrobeat) et le bassiste Paul Simonon (The Clash), le tout sous la supervision de son bon ami Danger Mouse (moitié de Gnarls Barkley et producteur émérite). Il va sans dire que la seule lecture de ces cinq noms et des CV respectifs a de quoi faire saliver, d'autant plus que Albarn a rarement déçu ces dernières années en se construisant une discographie mélangeant originalité et diversité.
Pour comprendre la genèse du groupe, il faut remonter quelques années en arrière. Né de la rencontre entre Tony Allen et Damon Albarn, The Good The Bad & The Queen a enregistré ses premières démos au Nigéria. Mais Albarn, visiblement peu satisfait du résultat, décida alors de rapatrier sa joyeuse bande en Grande-Bretagne et de s'offrir les services de Paul Simonon et de Danger Mouse pour enregistrer un album qui allait proposer une vision unique du quartier bigarré et multiculturel dans lequel il vit (Portobello).
Avant même qu'il n'atterrisse dans les bacs, on nous avait annoncé un album dont le point fort serait la richesse mélodique et culturelle. On parlait d'une musique à la croisée des chemins entre l'Europe, l'Afrique et l'Amérique. Et comment aurait-il pu en être autrement en réunissant un chantre du punk, une icône brit-pop, un roi de la percussion et un producteur habile? Mais c'était sans compter sur la soif d'omnipotence de Damon Albarn. Vissé derrière ce piano qui sert de squelette mélodique à ce disque, on comprend rapidement qu'il est le seul maître à bord. Ce projet porte le sceau de son initiateur et on regrette que l'influence d'un Tony Allen ou d'un Paul Simonon n'ait pu se ressentir davantage. L'album de The Good The Bad & The Queen est donc parsemé de mélodies hypnotiques (les 7 minutes de « The Good, The Bad & the Queen » sont l'incontestable moment fort de ce disque), de folk mutant (« Kingdom of Doom », « A Soldier's Tale ») et de réminiscences dub du meilleur effet (« Three Changes »). Et bien que The Good, The Bad & The Queen soit loin d'être avare en bons moments, on était peut-être en droit d'attendre une musique plus aventureuse que cette version lugubre et paranoïaque de Gorillaz.
Car à l'arrivée, le résultat, s'il ne déçoit pas, est tout au plus plaisant, faisant de The Good The Bad & The Queen un énième « supergroupe » qui, comme paralysé par l'accumulation subite de talents, accouche d'une oeuvre bien en deçà des attentes. Le coup de fatigue guetterait-il Damon Albarn? Vu l'omniprésence du zigue depuis quelques années sur la scène médiatique et l'exaspération qu'il suscite chez ses détracteurs les plus fielleux, j'en connais qui vont être contents..."
Et maintenant ? Fais ton choix, camarade !
"Cela fait déjà plusieurs mois que l'on nous parle dans les grandes longueurs et dans des termes qui inspirent autant la suspicion que l'excitation de The Good, The Bad & The Queen, le nouveau projet mis sur pied par cet hyperactif de Damon Albarn. En effet, après Blur, Gorillaz ou son escapade malienne, le père Albarn a décidé d'ajouter une nouvelle corde à son arc en réunissant dans un studio le guitariste Simon Tong (ex-The Verve et qui a également participé à la tournée Think Tank), le batteur Tony Allen (élève de Fela Kuti et pionnier de l'afrobeat) et le bassiste Paul Simonon (The Clash), le tout sous la supervision de son bon ami Danger Mouse (moitié de Gnarls Barkley et producteur émérite). Il va sans dire que la seule lecture de ces cinq noms et des CV respectifs a de quoi faire saliver, d'autant plus que Albarn a rarement déçu ces dernières années en se construisant une discographie mélangeant originalité et diversité.
Pour comprendre la genèse du groupe, il faut remonter quelques années en arrière. Né de la rencontre entre Tony Allen et Damon Albarn, The Good The Bad & The Queen a enregistré ses premières démos au Nigéria. Mais Albarn, visiblement peu satisfait du résultat, décida alors de rapatrier sa joyeuse bande en Grande-Bretagne et de s'offrir les services de Paul Simonon et de Danger Mouse pour enregistrer un album qui allait proposer une vision unique du quartier bigarré et multiculturel dans lequel il vit (Portobello).
Avant même qu'il n'atterrisse dans les bacs, on nous avait annoncé un album dont le point fort serait la richesse mélodique et culturelle. On parlait d'une musique à la croisée des chemins entre l'Europe, l'Afrique et l'Amérique. Et comment aurait-il pu en être autrement en réunissant un chantre du punk, une icône brit-pop, un roi de la percussion et un producteur habile? Mais c'était sans compter sur la soif d'omnipotence de Damon Albarn. Vissé derrière ce piano qui sert de squelette mélodique à ce disque, on comprend rapidement qu'il est le seul maître à bord. Ce projet porte le sceau de son initiateur et on regrette que l'influence d'un Tony Allen ou d'un Paul Simonon n'ait pu se ressentir davantage. L'album de The Good The Bad & The Queen est donc parsemé de mélodies hypnotiques (les 7 minutes de « The Good, The Bad & the Queen » sont l'incontestable moment fort de ce disque), de folk mutant (« Kingdom of Doom », « A Soldier's Tale ») et de réminiscences dub du meilleur effet (« Three Changes »). Et bien que The Good, The Bad & The Queen soit loin d'être avare en bons moments, on était peut-être en droit d'attendre une musique plus aventureuse que cette version lugubre et paranoïaque de Gorillaz.
Car à l'arrivée, le résultat, s'il ne déçoit pas, est tout au plus plaisant, faisant de The Good The Bad & The Queen un énième « supergroupe » qui, comme paralysé par l'accumulation subite de talents, accouche d'une oeuvre bien en deçà des attentes. Le coup de fatigue guetterait-il Damon Albarn? Vu l'omniprésence du zigue depuis quelques années sur la scène médiatique et l'exaspération qu'il suscite chez ses détracteurs les plus fielleux, j'en connais qui vont être contents..."
Et maintenant ? Fais ton choix, camarade !
1. History Song 3:05
2. 80's Life 3:28
3. Northern Whale 3:54
4. Kingdom of Doom 2:42
5. Herculean 3:59
6. Behind the Sun 2:38
7. The Bunting Song 3:47
8. Nature Springs 3:10
9. A Soldier's Tale 2:30
10. Three Changes 4:15
11. Green Fields 2:26
12. The Good, the Bad & the Queen 7:00
Damon Albarn – lead vocals, keyboards, back cover
Paul Simonon – bass, backing vocals, illustrations
Simon Tong – guitar
Tony Allen – drums
&
Danger Mouse – percussion (track 4), synthesizers (tracks 5 & 12)
Harry Christophers – choir (track 5)
Julia Doyle – choir (track 5)
Grace Davidson – choir (track 5)
Kirsty Hopkin – choir (track 5)
Charlotte Mobbs – choir (track 5)
Andrew Olleson – choir (track 5)
Ian Aitkenhead – choir (track 5)
David Clegg – choir (track 5)
Christopher Royall – choir (track 5)
Adrian Lowe – choir (track 5)
Ben Rayfield – choir (track 5)
Mark Dobell – choir (track 5)
Simon Berridge – choir (track 5)
James Holliday – choir (track 5)
Julian Empett – choir (track 5)
Sam Evans – choir (track 5)
Antonia Pagulatos – violin (tracks 5, 6, 8–10 & 12)
Sally Jackson – violin (tracks 5, 8, 9 & 12)
Alice Pratley – violin (tracks 5, 8, 9 & 12)
Gillon Cameron – violin (tracks 6 & 10)
Stella Page – viola (tracks 5, 6, 8–10 & 12)
Amanda Drummond – viola (tracks 5, 8, 9 & 12)
Emma Owens – viola (tracks 6 & 10)
Izzi Dunn – cello (tracks 5, 6, 8–10 & 12)
Al Mobbs – double bass (tracks 5, 6, 8–10 & 12)
Emma Smith – double bass (tracks 6 & 10)
Eslam Jawaad - additional vocals on "Mr. Whippy"
Damon Albarn (chant, claviers) |
iNTiMe
Damon Albarn "Everyday Robots" (2014)
ou "Human Music"
Il a tout fait Damon ! De la brit-pop tirant, avec le temps, sur l'art-rock, du hip-hop/trip-hop animé, de la musique africaine avec des musiciens du cru, de l'opéra chinois, de l'opéra anglais avec un ambitieux Dr. Dee (au passage, le premier album sous son nom propre), etc. Aussi quand vint le temps de son premier vrai album solo, il fallait être voyant pour deviner à quelle sauce il allait s'accommoder.
La campagne promotionnelle, en l'occurrence, nous a vendu ce Everyday Robots comme un futur, que dis-je, un déjà classique, comme un album introspectif, autobiographique, blah blah blah... L'important est ailleurs, dans le plaisir de retrouver Damon sur un territoire, dans un style au moins cousin de celui qu'il n'avait plus pratiqué depuis trop longtemps et dans lequel, pourtant, il excellait, celui d'une pop sensible, variée, excellemment composée et arrangée. Parce que Damon Albarn, l'être humain, n'est jamais aussi bon que quand il laisse sa morgue de côté, celle-là même qui a pu le rendre agaçant, mais moins que ses concurrents Gallagher, du temps d'une brit-pop triomphante. Ici, aidé de moult musiciens, d'un coproducteur attentif (Richard Russell) et même d'un Eno venu prêter main forte, il déroule toute la sensibilité, toute la mélancolie qui sied à l'idée conceptuelle derrière la merveille, une nécessité de se raccrocher à l'essentiel, de combattre la perte des liens humains si symptomatique de notre époque. Forcément, pour que le son soit raccord au thème, il use d'une toile organique, pas si éloignée d'un Robert Wyatt, voire d'un Lou Reed épris de douceur, qui séduit immédiatement. Pas moderne pour deux sous, la musique d'Everyday Robots est quasiment l'antithèse d'un Gorillaz certes séduisant mais un poil tapageur et "jeuniste", preuve, s'il en fallait, de la versatilité créatrice de l'Homme Albarn.
C'est volontairement que je ne rentre pas dans le détail du contenu de l'album, que je n'extrais aucun titre plutôt qu'un autre parce que cet album, une réussite de bout en bout ceci dit en passant, mérite de ne pas être défloré afin d'en garder la substantifique moelle pour une première écoute, et les nombreuses qui ne manqueront pas de suivre, ébahie et d'ainsi jouir pleinement de l'aeuvre rare d'un auteur compositeur interprète qui n'a pas fini de faire parler de lui. Everyday Robots beauté rare permettant de ralentir dans un monde où tout va toujours trop vite, candidat évident au titre honorifique d'album de l'année 2014 ? Oui da !
La campagne promotionnelle, en l'occurrence, nous a vendu ce Everyday Robots comme un futur, que dis-je, un déjà classique, comme un album introspectif, autobiographique, blah blah blah... L'important est ailleurs, dans le plaisir de retrouver Damon sur un territoire, dans un style au moins cousin de celui qu'il n'avait plus pratiqué depuis trop longtemps et dans lequel, pourtant, il excellait, celui d'une pop sensible, variée, excellemment composée et arrangée. Parce que Damon Albarn, l'être humain, n'est jamais aussi bon que quand il laisse sa morgue de côté, celle-là même qui a pu le rendre agaçant, mais moins que ses concurrents Gallagher, du temps d'une brit-pop triomphante. Ici, aidé de moult musiciens, d'un coproducteur attentif (Richard Russell) et même d'un Eno venu prêter main forte, il déroule toute la sensibilité, toute la mélancolie qui sied à l'idée conceptuelle derrière la merveille, une nécessité de se raccrocher à l'essentiel, de combattre la perte des liens humains si symptomatique de notre époque. Forcément, pour que le son soit raccord au thème, il use d'une toile organique, pas si éloignée d'un Robert Wyatt, voire d'un Lou Reed épris de douceur, qui séduit immédiatement. Pas moderne pour deux sous, la musique d'Everyday Robots est quasiment l'antithèse d'un Gorillaz certes séduisant mais un poil tapageur et "jeuniste", preuve, s'il en fallait, de la versatilité créatrice de l'Homme Albarn.
C'est volontairement que je ne rentre pas dans le détail du contenu de l'album, que je n'extrais aucun titre plutôt qu'un autre parce que cet album, une réussite de bout en bout ceci dit en passant, mérite de ne pas être défloré afin d'en garder la substantifique moelle pour une première écoute, et les nombreuses qui ne manqueront pas de suivre, ébahie et d'ainsi jouir pleinement de l'aeuvre rare d'un auteur compositeur interprète qui n'a pas fini de faire parler de lui. Everyday Robots beauté rare permettant de ralentir dans un monde où tout va toujours trop vite, candidat évident au titre honorifique d'album de l'année 2014 ? Oui da !
1. Everyday Robots 3:57
2. Hostiles 4:09
3. Lonely Press Play 3:42
4. Mr Tembo 3:43
5. Parakeet 0:43
6. The Selfish Giant 4:47
7. You and Me 7:05
8. Hollow Ponds 4:59
9. Seven High 1:00
10. Photographs (You Are Taking Now) 4:43
11. The History of a Cheating Heart 4:00
12. Heavy Seas of Love 3:44
Damon Albarn - vocals, piano, guitar, omnichord, ukulele, backing vocals, drum machine, bass, choir, Korg M1, synthesizer, executive production, additional production, mixing, engineering
&
Richard Russell - executive production, drum programming, MIDI, drum machine, MPC, AKAI MPC 500, production, spoken word, mixing, sampling, Roland TR-909, engineering
Richard Buckley - voice sample (tracks 1, 4 and 12), backing vocals
Veona Byfield-Bowen - choir, chorus
Dan Carpenter - trumpet
Kris Chen - spoken word
Isabelle Dunn - strings
Margurita Edwards - choir, chorus
Brian Eno - guest vocals (tracks 7 and 12), backing vocals, synthesizers
Conroy Griffiths - choir, chorus
Nicholas Hougham - french horn
Natasha Khan - guest vocals (track 6), backing vocals
Ollie Langford - violin
Timothy Leary - voice sample (track 10), backing vocals
Robert Morley - voice sample (track 6)
Celia Murphy - choir, chorus
Jerome O'Connell - steel pans
Mary Oldacre - choir, chorus
Antonia Pagulatos - strings
Pauli the PSM - live drums
Alice Pratley - strings
Kotono Sato - strings
Seye - live bass, live guitar
Mike Smith - live keyboards, string arrangements
Simon Tong - additional guitar
Patsy Walsh - choir, chorus
Jeff Wootton - live guitar, live bass
Brian Eno (synthétiseurs) |
RoBeRT Le RouGe
Matching Mole "Matching Mole's Little Red Record (Deluxe Edition)" (1972)
ou "Revolutionary Music"
Deuxième et ultime opus de la formation post-Soft Machine de Robert Wyatt, Matching Mole's Little Red Record voit la validation des valeurs musicales défendues par son devancier, un progressisme libre et ludique comme on aimerait en entendre plus souvent. C'est Aur de chez Amarok Prog qui va nous l'évoquer :
"Matching Mole fut créé à cause d’une contrainte de la maison de disque : Wyatt devait monter un groupe pour faire une tournée de promotion de son nouvel album. C’est pour cela que le premier album du groupe était à mi-chemin entre l’œuvre solo et un travail de groupe. Miller, avec sa compo "Part of the dance", donnera au groupe son style : MacRae vient par la suite compléter Miller dans une approche commune de l’instrument : expérimentale. Little Red record, est une œuvre de groupe, car les compos sont partagées démocratiquement entre les différents membres. Mais cet album porte avant tout la marque de l’ex Nucleus, tant au niveau de l’écriture que de la prépondérance de son instrument. Rendons donc hommage à ce musicien hors pair au travers des propos de ces collègues.
Lors de l’enregistrement de Matching Mole , Robert Wyatt le décrit en ces termes : "Il est d’une autre planète (...). C’est le plus talentueux des musiciens avec qui j’ai jamais travaillé : c’est un musicien total qui s’épanouit dans des contextes tant rock que jazz. Sa plus importante contribution à l’enregistrement était d’être là, accordant son piano, bavardant, dissertant, et faisant émerger de curieux petits bruits de clapotis, au travers de tous les instrumentaux. Il se contente en effet de créer une atmosphère en demeurant dans une pièce avec autour de lui, dans l’air, toutes les choses qu’il pourrait faire ; mais en se gardant bien de les faire. Sa contribution, ce n’est pas tant ce qu’il joue, mais la manière dont l’album aurait sonné différemment s’il n’avait pas été là !"
Ian Carr de Nucleus affirma de lui : "Il a apporté une nouvelle dimension au groupe, parce qu’il détient une connaissance, une expérience et une réflexion, approfondies et personnelles des systèmes électroniques, et de leur usage en musique. Sa conception de l’instrument trouve ses racines dans les traditions jazz et rock, mais elle possède aussi malgré cela une originalité dévastatrice !!!"
Si le présent opus confirme les orientations jazz rock du combo, il densifie aussi l’aspect ambient déjà présent sur "Immediate Curtain". Ce morceau proto-kraut qui clôturait le premier album des taupes de la manière la plus glauque et la plus étrange qui soit, est indispensable à tout amateur de mellotron et à tout fan du Dream qui se respecte. Le mellotron solennel de Wyatt émergeait des brumes sonores peuplées de sons réverbérés : de basse tronçonneuse, d’éclats de piano rappeux, et de clapotements d’orgue visqueux. Eh bien, ici, c’est Dave qui poursuit dans cette veine : Entre les deux parties de Marchides, son clavier sonne comme une scierie sous-marine. Il déploie aussi sur "Smoke Signals", tout un univers bruitiste empli de sons froissés, opaques et brillants comme du verre mal poli ou de l’albâtre.
La contribution essentielle de Wyatt à l’album, outre sa batterie jamais déchargée, sont les paroles et le chant. "The extremely silly voice parts were composed and performed by Robert Wyatt und der Mütter Korus". Je traduis : "les parties vocales ont été écrites et interprétées par Bob et la chorale des mamans" !!! L’histoire à dormir debout qu’est censée raconter la musique elle même est celle d’un groupe de musiciens guerriers qui quittent l’Italie pour la Grande Bretagne et s’enterrent comme des taupes. C’est alors qu’Hette, l’un d’entre eux, tente une sortie, tandis que les trois autres tremblent de peur ! En effet, dans le ciel, plane une multitude d’orgues de barbaries, de pianos, de trompettes ensorcelées, et autres instruments menaçants. Çà promet !!! Et les promesses seront tenues. Robert Fripp, alors en pleine collaboration avec Eno pour son No Pussyfooting, est en train de poser les bases de l’ambient. Il est responsable d’une certaine aridité sonore sur certains morceaux, et de la présence de Brian en "this summer guest super star" sur Gloria Gloom. Cette compo de Bill est marquée par les sons glauques émis par le VCS3 d’Eno.
Les morceaux s’enchaînent avec brio, fluidité et inventivité. Notons au passage la flamboyance de la guitare sur "Righteous Rhumba", l’excellence des claviers et de la basse sur les très jazzy "Flora Fidgit" et "Brandy as in Benj", ... La fusion jazz prog pratiquée par les taupes est invariablement passionnante ; elle ne sombre jamais dans la branlette technique et prétentieuse. Elle sent bon l’herbe, la volonté d’expérimenter, et elle SONNE ! Le côté psyché / ambient rend la musique planante, trippante !!! Et ceux qui ne sont pas convaincus n’auront qu'à se pencher sur l’excellent Smoke Signals, sorti sur Cuneiform records."
"Matching Mole fut créé à cause d’une contrainte de la maison de disque : Wyatt devait monter un groupe pour faire une tournée de promotion de son nouvel album. C’est pour cela que le premier album du groupe était à mi-chemin entre l’œuvre solo et un travail de groupe. Miller, avec sa compo "Part of the dance", donnera au groupe son style : MacRae vient par la suite compléter Miller dans une approche commune de l’instrument : expérimentale. Little Red record, est une œuvre de groupe, car les compos sont partagées démocratiquement entre les différents membres. Mais cet album porte avant tout la marque de l’ex Nucleus, tant au niveau de l’écriture que de la prépondérance de son instrument. Rendons donc hommage à ce musicien hors pair au travers des propos de ces collègues.
Lors de l’enregistrement de Matching Mole , Robert Wyatt le décrit en ces termes : "Il est d’une autre planète (...). C’est le plus talentueux des musiciens avec qui j’ai jamais travaillé : c’est un musicien total qui s’épanouit dans des contextes tant rock que jazz. Sa plus importante contribution à l’enregistrement était d’être là, accordant son piano, bavardant, dissertant, et faisant émerger de curieux petits bruits de clapotis, au travers de tous les instrumentaux. Il se contente en effet de créer une atmosphère en demeurant dans une pièce avec autour de lui, dans l’air, toutes les choses qu’il pourrait faire ; mais en se gardant bien de les faire. Sa contribution, ce n’est pas tant ce qu’il joue, mais la manière dont l’album aurait sonné différemment s’il n’avait pas été là !"
Ian Carr de Nucleus affirma de lui : "Il a apporté une nouvelle dimension au groupe, parce qu’il détient une connaissance, une expérience et une réflexion, approfondies et personnelles des systèmes électroniques, et de leur usage en musique. Sa conception de l’instrument trouve ses racines dans les traditions jazz et rock, mais elle possède aussi malgré cela une originalité dévastatrice !!!"
Si le présent opus confirme les orientations jazz rock du combo, il densifie aussi l’aspect ambient déjà présent sur "Immediate Curtain". Ce morceau proto-kraut qui clôturait le premier album des taupes de la manière la plus glauque et la plus étrange qui soit, est indispensable à tout amateur de mellotron et à tout fan du Dream qui se respecte. Le mellotron solennel de Wyatt émergeait des brumes sonores peuplées de sons réverbérés : de basse tronçonneuse, d’éclats de piano rappeux, et de clapotements d’orgue visqueux. Eh bien, ici, c’est Dave qui poursuit dans cette veine : Entre les deux parties de Marchides, son clavier sonne comme une scierie sous-marine. Il déploie aussi sur "Smoke Signals", tout un univers bruitiste empli de sons froissés, opaques et brillants comme du verre mal poli ou de l’albâtre.
La contribution essentielle de Wyatt à l’album, outre sa batterie jamais déchargée, sont les paroles et le chant. "The extremely silly voice parts were composed and performed by Robert Wyatt und der Mütter Korus". Je traduis : "les parties vocales ont été écrites et interprétées par Bob et la chorale des mamans" !!! L’histoire à dormir debout qu’est censée raconter la musique elle même est celle d’un groupe de musiciens guerriers qui quittent l’Italie pour la Grande Bretagne et s’enterrent comme des taupes. C’est alors qu’Hette, l’un d’entre eux, tente une sortie, tandis que les trois autres tremblent de peur ! En effet, dans le ciel, plane une multitude d’orgues de barbaries, de pianos, de trompettes ensorcelées, et autres instruments menaçants. Çà promet !!! Et les promesses seront tenues. Robert Fripp, alors en pleine collaboration avec Eno pour son No Pussyfooting, est en train de poser les bases de l’ambient. Il est responsable d’une certaine aridité sonore sur certains morceaux, et de la présence de Brian en "this summer guest super star" sur Gloria Gloom. Cette compo de Bill est marquée par les sons glauques émis par le VCS3 d’Eno.
Les morceaux s’enchaînent avec brio, fluidité et inventivité. Notons au passage la flamboyance de la guitare sur "Righteous Rhumba", l’excellence des claviers et de la basse sur les très jazzy "Flora Fidgit" et "Brandy as in Benj", ... La fusion jazz prog pratiquée par les taupes est invariablement passionnante ; elle ne sombre jamais dans la branlette technique et prétentieuse. Elle sent bon l’herbe, la volonté d’expérimenter, et elle SONNE ! Le côté psyché / ambient rend la musique planante, trippante !!! Et ceux qui ne sont pas convaincus n’auront qu'à se pencher sur l’excellent Smoke Signals, sorti sur Cuneiform records."
Comme en plus c'est de la version Deluxe avec son beau cd bonus où, d'alternate takes en sessions BBC dont il s'agit, on va pas se gêner pour chaudement recommander le plus maoïste des albums de rock qui progresse, oui da !
CD 1 - Album
1. Starting in the Middle of the Day We Can Drink Our Politics away 2:31
2. Marchides 8:25
3. Nan True's Hole 3:37
4. Righteous Rhumba 2:50
5. Brandy as in Benji 4:24
6. Gloria Gloom 8:05
7. God Song 2:59
8. Flora Fidgit 3:27
9. Smoke Signal 6:38
CD 2 - Bonus
1. Instant Pussy/Lithing and Gracing (BBC Live) 7:56
2. Marchides (BBC Live) 10:30
3. Part of the Dance/Brandy as in Benji (BBC Live) 4:24
4. Starting in the Middle of the Day We Can Drink Our Politics away (take 1) 2:35
5. Smoke Signal (take 4) 6:44
6. Flora Fidgit (take 8) 6:38
7. Mutter 3:23
Phil Miller – guitars
Dave MacRae – Fender Rhodes electric piano, piano, organ, synthesizer
Bill MacCormick – bass
Robert Wyatt – drums, vocals
&
Brian Eno – synthesizer (on "Gloria Gloom")
Julie Christie – additional vocals (on "Nan's True Hole")
Robert Wyatt (chant) |
oLD FRieNDS
Robert Wyatt & Friends "Theatre Royal Drury Lane 8 September 1974" (2005)
ou "Wyatt Is Alive!"
L'exercice live est d'une extrême rareté dans la carrière solo de l'ex-Soft Machine et Matching Mole Robert Wyatt, raison de plus pour se féliciter de la tombée du ciel de ce don divin enregistré à Londres en 1974 avec moult excellents invités.
Techniquement, il faut expliquer que les enregistrements initiaux ayant été partiellement perdus, une partie du live (grosso modo la moitié) est tirée d'une bande d'une génération suivante non déterminée et sonne donc, logiquement, comme un bootleg amateur de qualité correcte.
Ceci dit, la performance globale du groupe ici assemblé, plein de vieux potes de Wyatt venus le fêter en l'accompagnant mais aussi un Mike Oldfield alors très en vogue et un Nick Mason exceptionnellement échappé de chez Pink Floyd, et celle d'un Wyatt présentement exclusivement vocaliste qui "emporte le morceau". Parce qu'il y a du lourd, amis !, de l'excellentissime avec, pour l'exemple mais aussi parce que c'est peut-être le plus beau joyau de la galette, une version épique du Sea Song de l'alors tout récent Rock Bottom qui, carrément !, terrasse son pourtant excellent équivalent studio ! Le reste, un répertoire empruntant largement du précité alors d'une encore brûlante actualité mais aussi des excellent Matching Mole, fidèle aux versions studio mais brillamment adapté, habité par des musiciens audiblement en phase, est un plaisir de tous les instants qu'on ne se sent pas de trop dévoiler... pour ne pas gâcher toutes les jolies surprises qu'on y trouve. On citera tout de même l'introduction par le regretté John Peel, celui-là même qui, DJ légendaire s'il en fut et ami de Robert, lança un appel au soutien moral du barbu après son terrible accident.
Alors, oui, le son d'une partie de cette précieuse archive n'est pas très bon, mais la musique l'est tellement qu'on finit bien vite par l'oublier. Et puis, Wyatt est si rare en live, et si bon aussi, comme on l'entend ici. Recommandé.
Ceci dit, la performance globale du groupe ici assemblé, plein de vieux potes de Wyatt venus le fêter en l'accompagnant mais aussi un Mike Oldfield alors très en vogue et un Nick Mason exceptionnellement échappé de chez Pink Floyd, et celle d'un Wyatt présentement exclusivement vocaliste qui "emporte le morceau". Parce qu'il y a du lourd, amis !, de l'excellentissime avec, pour l'exemple mais aussi parce que c'est peut-être le plus beau joyau de la galette, une version épique du Sea Song de l'alors tout récent Rock Bottom qui, carrément !, terrasse son pourtant excellent équivalent studio ! Le reste, un répertoire empruntant largement du précité alors d'une encore brûlante actualité mais aussi des excellent Matching Mole, fidèle aux versions studio mais brillamment adapté, habité par des musiciens audiblement en phase, est un plaisir de tous les instants qu'on ne se sent pas de trop dévoiler... pour ne pas gâcher toutes les jolies surprises qu'on y trouve. On citera tout de même l'introduction par le regretté John Peel, celui-là même qui, DJ légendaire s'il en fut et ami de Robert, lança un appel au soutien moral du barbu après son terrible accident.
Alors, oui, le son d'une partie de cette précieuse archive n'est pas très bon, mais la musique l'est tellement qu'on finit bien vite par l'oublier. Et puis, Wyatt est si rare en live, et si bon aussi, comme on l'entend ici. Recommandé.
1. Introduction by John Peel 2:18
2. Dedicated To You But You Weren't Listening 1:36
3. Memories 3:58
4. Sea Song 9:13
5. A Last Straw 4:38
6. Little Red Riding Hood Hit The Road 6:42
7. Alife 4:28
8. Alifib 6:24
9. Mind Of A Child 5:26
10. Instant Pussy 4:22
11. Signed Curtain 4:42
12. Calyx 3:19
13. Little Red Robin Hood Hit The Road 6:12
14. I'm A Believer 7:36
Robert Wyatt - vocals
Dave Stewart - keyboards
Laurie Allan - drums
Hugh Hopper - bass
Fred Frith - violin, guitar, viola
Mongezi Feza - trumpet
Gary Windo - reeds
Mike Oldfield - guitar
Julie Tippets - voice, keyboards
Nick Mason - drums
Ivor Cutler - voice
Et le groupe, et quel groupe !, pour cette fois, se compose de :
Robert Plant (chant), Porl Thompson (guitare),
Robert Smith (guitar, claviers), Budgie (batterie, percussions),
Gary Barnacle (saxophone), Paul Simonon (basse),
Damon Albarn (chant, claviers), Brian Eno (synthétiseurs)
et Robert Wyatt (chant)
...j'en rêverais !
Tire le Fil #9
RépondreSupprimerLed Zeppelin "Coda (Deluxe Edition)" (1982)
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Robert Plant "Dreamland (Remastered)" (2002)
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The Cure "Disintegration (Deluxe Edition)" (1989)
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3 - http://www11.zippyshare.com/v/F6KGI4I5/file.html
Siouxsie and the Banshees "Hyæna (Remastered)" (1984)
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The Creatures "Boomerang" (1989)
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The Clash "Sandinista! (Remastered)" (1980)
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The Good, the Bad & the Queen "The Good, the Bad & the Queen" (2007)
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Damon Albarn "Everyday Robots" (2014)
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Matching Mole "Little Red Record (Deluxe Edition)" (1972)
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Robert Wyatt & Friends "Theatre Royal Drury Lane 8 September 1974" (2005)
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C'est les vacances. Une semaine !
RépondreSupprimerEt je suis parti sur mon île déserte dans les Hautes-Pyrénées avec mes dix disques.
Et je viens de me rendre compte qu'i l n'y a que Robert Wyatt…
Mais rassurez-vous ce n'est qu'une semaine.
Jean-Paul
Une semaine avec Wyatt, c'est presque trop court... Bonnes vacances !
SupprimerMerci bcp pour ce post, j'ai pris le triple Clash, jamais écouté, mais surtout le GoodBadQueen, jamais testé non plus, pourtant fan de BlurGorillazAlbarn :-) On annonce un nouveau Gorillaz l'année prochaine ! Et un Bowie le 8 janvier !!
RépondreSupprimerBon dimanche,
Vincent
Bonne(s) écoute(s), donc et vivement un nouveau Bowie en espérant qu'il soit au moins aussi bon que The Next Day.
SupprimerMerci de ton passage, Vincent.
Pour une fois, le fil me conduit sur des disques que je connais presque entièrement (au version deluxe près).
RépondreSupprimerAu final, un Zeppelin que je trouve assez touchant dans ses meilleurs moment. Un Plant que tu m'as fait découvert il y a quelques mois, et avec lequel j'ai découvert un vrai passionné de musique, en plus d'une grande sincerité (là où Jimmy Page m'insupporte dans ses derniers interviews).
Des Cure au meilleur de leur forme, c'est-à-dire avec le moral dans leur chaussette.
Un Siouxsie que je trouve un peu brouillon, mais avec une mise en forme sonore très intéressante. A défaut d'avoir de grandes chansons comme les précédents pouvaient en contenir. Il manque ici leur versant pop qui est à mon sens leur meilleur.
Des Creatures que j'ai pas écouté depuis... Ah si, j'ai redécouvert il y a peu le successeur de celui-là, que j'avais bien aimé; Très axé sur les rythmes, encore plus que celui-là.
Sandinista qui reste à mon sens le meilleur du Clash dès qu'on l'allège un peu de ses quelques excès. Une production magistrale pour donner un son qui fait basculer le groupe dans la modernité. Impressionnant.
Damon ALBARN solo: l'un de mes seuls compagnons de route de l'an passé. Un artiste que je trouve de plus en plus inétressant. Et je préfère d'ailleurs la fin de Blur que les "flamboyantes" années Britpop. A dire vrai, j'ai longtemps trouvé Blur très surestimé. Sauf que j'avais tort (et en partie raison parce qu'ils n'ont donné leur meilleur qu'après). Il ya tellement de choses à piocher à droite à gauche chez cet artiste que je n'en ai pas fait le tour. J'avais un Mojo qui abordait tous ses projets parallèles et nous invitait à y découvrir certaines mervilles. Je n'ai pas eu le temps de les écouter mais ça me donne envie de les dénicher.
Il me reste donc à découvrir cet avatar de Damon Albarn que je ne connais pas (je l'ai écouté, et j'aime a priori bien). Et ce Matching Moles (je crois que je ne connais que le premier), mais c'est un versant prog/jazz qui m'enchante moins, malgé la présence de Wyatt. Je crois que je suis plus touchée par Caroline qui annonce le devenir de la musique de Wyatt, que le reste de leur répertoire.
Donc merci à toi.
Au fait, j'ai écouté le VDGG. J'ai un peu de mal. Dans le genre perturbant, je crois que je rentre plus facilement dans du Scott WALKER. Mais c'est un disuqe à combustion lente.
SupprimerJ'irai également écouté le Genesis. Y a pas d'obstacle pour que je m'y plonge plus en avant. Ce qui fait que je mets la bande d'Hammill un peu à côté en ce moment.
Si tu veux, je propose un disque chez Jimmy de Mac DEMARCO. Je ne sais pas si tu connais? J'avais également proposé WuLYF.
Tu verras que Matching Mole c'est presque déjà du Robert Wyatt donc, oui, du prog jazzé mais tellement sensible, intelligent et humain que les barrières s'abattent.
SupprimerLe VdGG est en effet un slow burner, surtout le second cédé qui peut être un peu rude pour les non-initiés.
Je te suis chez Jimmy mais comme j'avais raté le WuLYF...
Merci, comme d'hab', de ce très beau commentaire, bien verbeux comme je les aime.
A+
Dur avec le Clash ? Je dis tt de même que, le bon grain trié de l'ivraie, il reste un beau double qui est au moins l'égal de London Calling, j'appelle pas ça être dur.
RépondreSupprimerBonne(s) écoute(s) des Siouxsie/Creatures, n'hésite pas à venir faire ton "rapport".
Merci de ton commentaire.