jeudi 1 octobre 2015

90s Progressive Rock (10 ans, 10 albums)

Les punks ont bien cru avoir sa peau à la fin des septantes mais, dans les années 90, le rock progressif est toujours bien là. Parfois il porte un nouveau nom, Post Rock, Post Metal, tous les "posts" en fait et quelques autres, parfois il assume son étiquette originelle mais, toujours, il propose la voie exploratrice, inhabituelle. Voici donc une sélection où, un album par an, sous ma plume ou via quelques judicieux emprunts, je vous propose la crème des genres. Enjoie !

1990
Mike Oldfield "Amarok"
ou "Retour en Grâce"

Qu'à la naissance des années 90, un multi-instrumentiste, compositeur, arrangeur, producteur si intimement lié au années 70 et leurs ambitions progressives refasse surface avec, enfin !, un album digne de sa gloire passée, ça tient du petit miracle. C'est le cas de Mike Oldfield le taiseux et de son Amarok monumental.
Il faut dire que, depuis ses grands chefs d'œuvre des septantes, Tubular Bells et Ommadawn particulièrement, Oldfield n'est pas franchement parvenu à maintenir le niveau, se perdant dans de demi-albums instrumentaux new-ageux pas exactement recommandables complétées de chansons souvent trop commerciales pour être honnêtes. Certes, il n'y a pas encore eu les nombreuses et douteuses suites de Tubular Bells, sauf une orchestrale sortie deux ans après (sous son parrainage mais dirigée par David Bedford), mais ça viendra (ad nauseam...). C'est dire si l'apparition d'une création authentiquement réussie surprend autant qu'elle rassure sur la capacité de l'anglais à faire ce qu'on attend fondamentalement de lui.
Et donc, sur Amarok, on retrouve l'Oldfield pointilliste des débuts avec l'acquis de ses explorations suivantes (parce que tout ça n'aura pas servi à rien, finalement) qui, entre rock progressif, new age, folk, world music et même musique électronique (dans l'esprit plus que dans l'instrumentation où rien de particulièrement technologique ne fait son apparition) déploie une pièce rêveuse enchainant moult courts thèmes harmonieusement liés les uns aux autres. Outre un Oldfield évidemment omniprésent, présentement on pourra même dire seul maître à bord ce qui est l'habitude remarquerez-vous, on notera l'usage de quelques guests, vocaux surtout, venus combler les rares carences du solitaire. Musicalement, parce qu'on ne se refait tout à fait jamais, la longue pièce de 60 minutes (en une seule piste !, un cauchemar pour les "marketeurs" en tous genres) évoque souvent les climats aériens et apaisants d'un Ommadawn (jusque dans une petite flute baladine et bienvenue et la présence de percussionnistes africains) sans pour autant n'en être qu'une bête suite, pas d'Ommadawn II, donc. Et c'est une réussite parce que les petites vignettes accrocheuses, les plages "ouvrez donc vos chakras", et une pompe ne venant que quand il le faut, parce qu'il le faut, parfois, se succèdent en un tout dépassant ses parties, un tout cohérent comme souvent avec l'Oldfield mais, cette fois, réellement maîtrisé. Ca n'en fait pas la meilleure galette de Mike, la meilleure depuis longtemps ce qui n'est déjà pas si mal, étant entendu que les grands classiques du passé ne seront désormais plus jamais dépassés ou même atteints, mais une œuvre diablement satisfaisante d'un artiste dont, en vérité, on n'attendait alors plus rien.
Petit répit dans un océan de banalité (et un peu d'ennui aussi), ce qui suit, à l'exception d'un également très réussi  project orchestral Music of the Spheres de 2008, n'étant pas très intéressant, Amarok est un fugitif retour en forme qu'on se doit, si on apprécie les œuvres du ténébreux multi-instrumentiste ou le rock progressif instrumental dans son expression la plus zen, de ne pas rater. Tenez-le vous pour dit.

1. Amarok 60:02
00:00 – Fast Riff Intro
02:32 – Intro
05:46 – Climax I – 12 Strings
06:18 – Soft Bodhran
07:20 – Rachmaninov I
08:35 – Soft Bodhran 2
09:29 – Rachmaninov II
09:56 – Roses
10:42 – Reprise I – Intro
12:45 – Scot
13:16 – Didlybom
15:00 – Mad Bit
15:56 – Run In
16:11 – Hoover
18:00 – Fast Riff
19:57 – Lion
21:57 – Fast Waltz
23:42 – Stop
24:33 – Mad Bit 2
24:46 – Fast Waltz 2
25:06 – Mandolin
26:07 – Intermission
26:23 – Boat
 29:27 – Intro Reprise 2
32:07 – Big Roses
33:13 – Green Green
34:24 – Slow Waltz
36:04 – Lion Reprise
37:05 – Mandolin Reprise
37:47 – TV am/Hoover/Scot
39:50 – Fast Riff Reprise
42:22 – Boat Reprise
43:32 – 12 Rep / Intro Waltz
44:12 – Green Reprise
44:46 – Africa I: Far Build
48:00 – Africa I: Far Dip
48:46 – Africa I: Pre Climax
49:32 – Africa I: 12 Climax
50:24 – Africa I: Climax I
51:00 – Africa II: Bridge
51:17 – Africa II: Riff
51:34 – Africa II: Boats
51:52 – Africa II: Bridge II
52:10 – Africa II: Climax II
54:22 – Africa III: Baker

un premier extrait d'Amarok
et un second !

Mike Oldfield – acoustic bass guitar, acoustic guitar, banjo, bass guitar, bass whistles, bouzouki, bell tree, bodhran, bowed guitar, cabasa, classical guitar, electric guitars, Farfisa, Lowrey and Vox organs, Flamenco guitar, glockenspiel, high-string guitar, jaw harp, kalimba, mandolin, marimba, melodica, Northumbrian bagpipes, penny whistles, percussion, piano, psaltery, rototom, sitar guitar, spinet, timpani, tubular bells, twelve-string guitar, ukulele, violin, vocals, and wonga box.
Janet Brown – voice of "Margaret Thatcher"
Jabula – African choir and percussion
Paddy Moloney – tin whistle
Clodagh Simonds – vocals
Bridget St John – vocals

MIKE OLDFIELD

1991
Talk Talk "Laughing Stock"
ou "Post-Talk"

Ultime œuvre d'un groupe qui n'a plus rien à voir avec l'aimable groupe de new-wave découvert une décennie plus tôt, quasiment le premier album de son leader qui ne reviendra plus qu'une fois, sur unique album solo en forme d'adieu, Laughing Stock est une beauté rare et fragile d'un Talk Talk en état de grâce prospective. Bref, j'ai souvent parlé de Talk Talk, cette fois, c'est Kroko de chez XSilence.net qui s'en occupe, dans le détail :
"Ceux qui connaissent Talk Talk par l'entremise de "It's My Life" ou "Such A Shame" vous diront que c'est de la bouse. Infâme. Ils n'ont pas tort. Ceux qui les connaissent par "Spirit Of Eden" et "Laughing Stock" vous diront que c'est peut-être l'un des plus grands groupes qui fût en activité au début des années 90. Sublime. Ils ont tout à fait raison.
Comme tous les grands albums, celui-ci ne comporte que 6 titres, fait à peine plus de 40 minutes et se trouve être une véritable pierre angulaire du rock des années 90. Sans "Laughing Stock", pas de Labradford, ni de Bark Psychosis et encore moins de Sigur Ros ou de Mogwaï. Il s'agit d'un album de six titres, ou plutôt six pièces. Toutes en état d'apesenteur, tantôt mélancoliques, tantôt flippantes voir rageuses. Etat des lieux donc:
"Myrrhman", 15 secondes de silence, apparition inopinée d'un bruit de batterie et démarrage de la chanson, l'impression d'entrer dans le disque par accident. Fin du morceau comme le début, 15 silencieuses secondes.
"Ascencion Day", l'ascencion la rage aux dents, toutes guitares dehors, bordel construit par couches successives jusqu'au cut final. N'aurait pas dépareillé sur Spiderland.
"After The Flood", ou l'état de grâce permanent pendant 10 minutes, piano d'une délicatesse infinie, batterie sortie tout droit de Can, bande passée à l'envers, bruits étranges, guitare bloquée sur une seule note lors du solo. Au concours de la chanson la plus délicatement barrée, on pourrait la trouver en bonne position.
"Tapehead", ou le négatif de "Ascension Day". La descente sans rappel ni torche au fin fond de la faille de San Andrea. Le flip absolu durant 7 minutes, la claustrophobie mise en musique.
"New Grass", ou le concept de la bulle de savon. La légèreté, l'apesanteur doublée d'une mélancolie tenace soulignée par un côté jazz.
"Runeii" signe la fin de l'album et par là même la fin du groupe. Il s'agit aussi du morceau le plus dépouillé de cet album, une voix une guitare et le silence, envahissant, omniprésent. Mark Hollis termine en murmurant et la guitare fait de même. La grâce absolue et la plus belle fin pour un album devenu une référence incontournable dans l'histoire du rock.
Il faut signaler que leur précédent album est lui aussi du même niveau que "Laughing Stock". Indispensable donc.
"
Voilà, indispensable, c'est le mot. Aux écoutes maintenant !

1. Myrrhman 5:33
2. Ascension Day 6:00
3. After the Flood 9:39
4. Taphead 7:39
5. New Grass 9:40
6. Runeii 4:58

Mark Hollis – vocal, guitar, piano, organ (also Variophon, uncredited)
Lee Harris – drums
&
Mark Feltham
– harmonica
Martin Ditcham – percussion
Tim Friese-Greene – organ, piano, harmonium
Levine Andrade, Stephen Tees, George Robertson, Gavyn Wright, Jack Glickman, Garfield Jackson, Wilf Gibson – viola
Simon Edwards, Ernest Mothle – acoustic bass
Roger Smith, Paul Kegg – cello
Henry Lowther – trumpet, flugelhorn
Dave White – contra bass, clarinet

TALK TALK
(Mark Hollis)

1992
Peter Hammill "Fireships"
ou "Le feu intime de Peter"

Premier album sur son label à lui, œuvre mélodieuse et émotionnelle, album inhabituellement doux pour le plus furieux des prog-rockers originels, Fireships est un opus aussi rare que précieux d'un Peter Hammill en immense forme compositionnelle.
Or donc, on est bien loin des accès de rage, des jazzées sorties de routes d'un Van der Graaf Generator, ce n'est pas pour autant qu'on ne reconnaît pas immédiatement le sens mélodique et la voix unique d'un Hammill à la si forte personnalité. Présentement, sur un album dépourvu de tout instrument percussif, où le tempo est donc tenu par des programmations de boîte à rythmes (et encore, pas sur toutes les chansons), la part belle est faite à des compositions qu'on décrira comme de rock de chambre bricolé où les synthétiseurs jouent à l'orchestre, où saxophone et flute (par l'habituel David Jackson avec qui Hammill n'est pas encore brouillé) font plus dans l'ambiance que le solo, où un violon texturant pointe régulièrement le bout de son manche (Stuart Gordon en soit remercié), où guitares et basses sont toujours à la gracieuse économie et où, évidemment, la star absolue est la voix rare d'un Hammill qui sait aussi faire dans la douceur quand il s'y est décidé. Douceur mais pas mièvrerie, bien-sûr, et avec tout de même quelques salutaires montées de sèves mettant d'autant mieux en valeur leur harmonieuses voisines (la tension de Fireships, idéale entre un "climatique" Incomplete Surrender et le romantisme de Given Time par exemple), parce qu'indéniablement Peter sait construire une œuvre alors quand il a les chansons... Parce qu'il les a, le bougre !, avec même quelques spécimens d'icelles (I Will Find You, His Best Girl, Fireships, Gaia) tutoyant de si près le divin qu'une petite faute de goût au passage (Oasis, ce nom aussi...!), sera vite oubliée. Evidemment, comme c'est d'Hammill dont il est question, un des plus fins paroliers de toute l'histoire du rock (oui, carrément !), capable d'aborder tous les sujets, du plus dur au plus anodin, avec un talent de plume à peine croyable (Dylan enterré, c'est dire !), les textes seront un régal pour les anglophones qui y constateront que le talent dure, chez le londonien en tout cas.
Finalement, on rage du fait que l'album fut finalement le seul d'une série rêvée (BeCalm Series) mais jamais complétée sensée alterner avec une plus costaude (A Loud Series), parce que cette qualité, cette musique sereine et belle, on en aurait voulu plus ! Reste ce Fireships sauvé des eaux, opus remarquable et chaudement recommandé, quelque soit la chapelle à laquelle vous "priez".

1. I Will Find You 4:46
2. Curtains 5:47
3. His Best Girl 5:06
4. Oasis 5:42
5. Incomplete Surrender 6:42
6. Fireships 7:24
7. Given Time 6:36
8. Reprise 4:21
9. Gaia 5:34

Peter Hammill - voice, guitar, keyboards
David Lord - keyboards
David Jackson - saxophone, flute
Nic Potter - bass
Stuart Gordon - violin
John Ellis - guitar

PETER HAMMILL

1993
Dead Can Dance "Into the Labyrinth"
ou "Living in Another World"

Dead Can Dance ont toujours été inclassables, duo d'australiens explorant le passé, le présent, le futur et l'ailleurs, ils sont de ceux qui ont su, à force de remettre sur l'ouvrage un concept sans cesse enrichi, construire leur propre monde, un monde à nul autre pareil jamais plus prenant que sur leur chef d'œuvre de 1993, Into the Labyrinth.  C'est ce que va vous expliquer Tonyb de chez Music Waves :
"Rompant avec leur rythme plutôt régulier de sortie, Dead Can Dance fera patienter ses fans près de 3 années avant de leur proposer enfin un Into The Labyrinth en guise de bienvenue retardée dans les années 90.
Anticipant en cela ses futurs travaux en solo, Lisa Gerrard ouvre ce nouvel album par un titre totalement empreint de mysticisme, Yulunga, sous-titré fort à propos "Spirit Dance", auquel les percussions tribales accompagnant la deuxième partie amènent une dimension plutôt inquiétante. Comportant de fortes influences exotiques disséminées tout au long des onze plages, Into The Labyrinth nous égare dans ses méandres, tiraillé entre le back-ground mystico-spirituel de la discographie de Dead Can Dance, et l'ambition semble-t-il portée par Brendan Perry, d'une évolution vers des sonorités plus modernes, des expérimentations plus poussées, notamment en direction d'une musique électro-répétitive.
Pour se rendre compte de cette dichotomie, il suffit de comparer les titres chantés par Lisa Gerrard, parfois même carrément a capella (The Wind That Shakes The Barley), et ceux placés sous l'égide de Brendan Perry, comme par exemple The Ubiquitous Mr Lovegrove, ces derniers conservant le sel des productions précédentes, tout en tentant de le marier avec des sonorités plus modernes.
Parfois, les deux genres se mélangent avec plus ou moins de bonheur au sein d'une même plage comme sur le réussi Towards The Within, mais aussi le plus quelconque The Spider's Stratagem. A ce petit jeu surprenant et quelquefois déroutant, l'auditeur pourra perdre quelque peu patience, surtout quand le propos s'étire sur des plages plus longues que d'habitude. Cependant, c'est de la plus étendue d'entre-elles que viendra la plus belle émotion. How Fortunate The Man With None vient en effet conclure de fort belle manière du haut de ses 9 minutes, un album contrasté, marquant un véritable tournant dans la carrière de Dead Can Dance.
Album exigeant, Into The Labyrinth demandera un certain temps avant de révéler tous ses charmes aux auditeurs patients, ceux à qui une certaine ouverture d'esprit permettra d'assimiler la lente mutation affirmée du groupe, prélude à la suite de l'histoire de ses deux protagonistes.
"
Chaudement recommandé, ça va sans dire mais disons le quand même.

1. Yulunga (Spirit Dance) 6:56
2. The Ubiquitous Mr Lovegrove 6:17
3. The Wind That Shakes the Barley 2:49
4. The Carnival Is Over 5:28
5. Ariadne 1:54
6. Saldek 1:07
7. Towards the Within 7:06
8. Tell Me About the Forest (You Once Called Home) 5:42
9. The Spider's Stratagem 6:42
10. Emmeleia 2:04
11. How Fortunate the Man With None 9:15

Lisa Gerrard – vocals (on 1, 3, 5–7, 9–10), performer (uncredited instruments)
Brendan Perry – vocals (on 2, 4, 7–8, 10–11), performer (uncredited instruments), sound samples (birds, etc.)


DEAD CAN DANCE

1994
Queensrÿche "Promised Land"
ou "The Rÿche's Progress"

Après un essai vers la liberté (Rage for Order en 1986), un retour au metal augmenté d'un progressisme conceptuel (Operation: Mindcrime en 1988), et une explosion au grand public rock via leur album le plus produit à l'imparable ballade (Empire pour l'album, Silent Lucidity pour la ballade, tout ça en 1991), revoici les étatsuniens de Queensrÿche avec leur œuvre la plus ambitieuse... sans en avoir l'air !
Parce qu'il n'y a pas de concept, caché ou pas, juste une sacrée belle collection de chansons offerte en un tout cohérent et organique qui laisse béat d'admiration. Parce que Queensrÿche pond-là son album à la fois le plus instrumentalement ambitieux mais aussi le plus organique. Instrumentalement ambitieux parce que le groupe y ose, avec le morceau-titre de l'album, son épopée progressive la plus osée et plus aboutie aussi où le vocaliste, Geoff Tate, sort même un solo de saxophone floydien pas piqué des vers. Instrumentalement ambitieux parce qu'on y trouve des morceaux différents de tout ce qu'a commis le quintet jusque là (une sombre ballade en cordes avec le magistral Lady Jane, une chanson piano/chant avec le très réussi Someone Else?) et que si les sept autres chansons (9:28 a.m. n'étant qu'une intro pour installer le "mood") sont nettement plus "dans le moule" de ce que l'auditeur attend désormais de la formation, la mise en instruments de l'ensemble, définitivement moderne mais n'oubliant pas d'inclure une belle part acoustique, est un jeu d'équilibriste qui était particulièrement risqué mais qui, au final, s'avère payant. Mais seulement parce qu'il y a de vraies bonnes chansons dans ce Promised Land que ce soit dans le répertoire du heavy metal prospectif (I Am I, Damaged, Disconnected), que dans celui des power-ballads (Out of Mind et Bridge qui, bien que s'enchainant, ne brisent nullement le flow de la galette), que dans un heavy accrocheur à refrain fédérateur où ça se bouscule pour la place du single de la mort qui tue (Bridge, My Global Mind, One More Time, et les trois ballades évidemment, parce qu'on n'oublie pas Lady Jane !).
Tout ça nous fait ? Le meilleur Queenrÿche avec l'osé Rage for Order, avis très personnel que je sais peu partagé (Operation: Mindcrime ayant habituellement les faveurs du jury) mais que je motive par de nombreuses et pointilleuses écoutes de la discographie du groupe jusqu'en 1997 et le pas si mauvais Hear in the Now Frontier, et que c'est celui-ci, ce cru 1994 des natifs de Seattle, qui satisfait le plus ma quête de mélodie et d'idées. A mon avis indispensable si vous aimez le métal qui cherche... Et qui trouve !

1. 9:28 a.m. 1:44
2. I Am I 3:57
3. Damaged 3:58
4. Out of Mind 4:35
5. Bridge 3:29
6. Promised Land 7:58
7. Disconnected 4:45
8. Lady Jane 4:14
9. My Global Mind 4:21
10. One More Time 4:18
11. Someone Else? 4:44

Geoff Tate – vocals, saxophone, keyboards
Chris DeGarmo – guitar, piano, cello, sitar
Michael Wilton – guitar
Eddie Jackson – bass guitar
Scott Rockenfield – drums, percussion, tape effects

QUEENSRYCHE

1995
Mr. Bungle "Disco Volante"
ou "What a Weirdiful World"

Des trois œuvres du catalogue des californiens de Mr. Bungle, Disco Volante, celui du milieu, est indéniablement le plus barré, le plus avant-gardiste, le plus dada...
Parce qu'avec Mr. Bungle tout est possible du jazz metal accouplé au surf rock en passant par une sorte d'opéra italien d'avant-garde, de la techno moyen-orientale, ou du hardcore klezmersisé...et j'en passe ! Et que, quand cette bande de musiciens bien barrée se voit offerte du temps de studio pour faire ce que bon lui semble, elle lâche les chevaux de sa folle inspiration ne se souciant jamais, on les en remercie d'ailleurs, d'un quelconque confort de l'auditeur puisque tel n'est pas, ici, le propos. Le propos, il est de secouer le cocotier, d'expérimenter à gogo quitte à se perdre parfois un peu parce qu'il y a, dans l'errement, un vraie beauté, fut-elle tordue et différente.
Disco Volante n'est donc pas un album facile, pas un album particulièrement agréable non plus, c'est un brainstorming pris sur le vif qui, jusque dans les crédits que vous retrouverez plus bas, refuse catégoriquement tout conformisme. Ceci dit, on n'est pas dans les explorations nonsensiques d'un Don Van Vliet sur Trout Mask Replica, un quart de siècle plus tard, et plus Zappa que Beefheart de toute manière, Mike Patton et ses amis font dans la déconstruction "cohérente". Déconstruction du metal sur un Everyone I Went to High School with Is Dead tout en ruptures rythmique, déconstruction de la muzak jazzée sur un Chemical Marriage très fun, très frais, déconstruction du rock progressif avec les collages stylistiques tous azimuts de Carry Stress in the Jaw, Desert Search for Techno Allah, Phlegmatics, Ma Meeshka Mow Skwoz ou Platypus, déconstruction de la chanson italienne sur un cinématique Violenza Domestica, déconstruction d'une bande-originale de film aussi (The Bends, étrange enchainement de petites vignettes appelant à créer ses propres images)... Et même quand on croit qu'ils tiennent, enfin!, une chanson (After School Special, Merry Go Bye Bye) c'est pour la dérailler dans un foutraque n'importe-quoi (et une ghost track en forme de free jam !).
Faisant feu de tout bois, bien aidé il faut dire par une maîtrise instrumentale tout sauf inutile, commet un Objet Muscal Non Identifié de toute première bourre, un machin qu'on réécoute régulièrement (si pas trop souvent parce que s'il est parfois bon de se faire mal faut pas pousser non plus, hein !) avec l'assurance de toujours en retirer quelque chose de neuf, quelque détail ayant échappé à notre vigilance. Disco Volante est un grand album, tout simplement.

1. Everyone I Went to High School with Is Dead 2:45
2. Chemical Marriage 3:09
3. Sleep (Part II): Carry Stress in the Jaw 8:59
4. Desert Search for Techno Allah 5:24
5. Violenza Domestica 5:14
6. After School Special 2:47
7. Sleep (Part III): Phlegmatics 3:16
8. Ma Meeshka Mow Skwoz 6:06
9. The Bends 10:28
(Man Overboard, The Drowning Flute, Aqua Swing, Follow the Bubbles, Duet for Guitar and Oxygen Tank, Nerve Damage, Screaming Bends, Panic in Blue, Love on the Event Horizon, Re-Entry)
10. Backstrokin' 2:27
11. Platypus 5:07
12. Merry Go Bye Bye 12:58

I Quit (Danny Heifetz) – "a woodblock", production and sleeve art layout and design
Trevor Dunn – bass guitar, "vile" (violin), production and sleeve art layout and design
Uncooked Meat Prior to State Vector Collapse (Trey Spruance) – pípá, keyboards, organ, guitar, electronics, production and sleeve art layout and design
Clinton McKinnon – tenor saxophone, clarinet, keyboards on "After School Special", drums on "Violenza Domestica", production and sleeve art layout and design
Patton (Mike Patton) – vocals, microcassette, organs on "The Bends" and "Backstrokin'", ocarina on "Sleep (Part II): Carry Stress in the Jaw", production and sleeve art layout and design
Theo (Theo Lengyel) – "eb reeds piped in from Ithaca", production and sleeve art layout and design
&
Gregg Turkington
– sleeve art layout and design
William Winant – cymbals on "Chemical Marriage", bongos on "Sleep (Part II): Carry Stress in the Jaw", tabla, kanjira and sistrums on "Desert Search for Techno Allah", jaw harp and percussion on "Violenzia Domestica" and bongos, xylophone and glockenspiel on "Ma Meeshka Mow Skwoz"
Graham Connah – piano on "Violenzia Domestica", "The Bends" and "Platypus"
Lisandro Adrover – bandoneón on "Violenzia Domestica"

MR. BUNGLE

1996
Tool "Ænima"
ou "The Sharpest Tool"

C'est chez les Eternels que j'ai été vous chercher la chronique de Cédric qui dit, en long, en large et en travers, tout le bien qu'on se doit de penser de l'album qui demeure le chef d'oeuvre de la discographie de Tool, Ænima :
"Ah. Tool. Ah. Voilà un sujet épineux dans le petit monde qui nous concerne (dont les frontières connues sont le rock à l’ouest, le heavy à l’est, le death au nord et le black au sud, avec tous les dérivés musicaux possibles dans cet espace). Epineux sur plusieurs points. Certains pensent que le groupe propose une musique surfaite, pseudo-intellectuelle-métaphysique-mon-cul, d’autres pensent qu’il est (surtout Maynard James Keenan) Divin et Intouchable. D’autres s’en branlent, il faut l’avouer. J’ai essayé de faire court mais des fois, on peut pas. Alors… Quid de Tool et de cet Ænima ?
Appréhender la musique du groupe sans connaitre la démarche de base des ses constituants (un trip sur un faux type, auteur d’un faux bouquin portant sur une fausse philosophie (Ronald P. Vincent et sa philosophie nommée « lacrymologie »)) est tout à fait possible. De même qu’il est inutile de savoir que MJK a passé un certains temps chez les militaires américains ou que j’aime mélanger les champignons, les pâtes, la mayonnaise et la sauce Maggi, le tout poêlé quelques secondes le temps que... Non, tout ce qu’il faut pour découvrir Tool, d’autant plus avec cet album, c’est un minimum d’oreille métallique (oui, y a de la disto, oui y a des hurlements, les non-initiés pourront être choqués ou insensibles aux morceaux) et de la patience. Pourquoi de la patience ? Parce que saisir tous les petits détails de cet Ænima pourrait prendre quelques heures. Un peu l’anti-McDo de la musique : on ne parle pas ici d’un truc qu’on écoute deux fois pour prétendre avoir saisis le TOUT. Exemple ? Ecoutez "Sinkfist". Ok ? Voilà, maintenant, réécoutez "Stinkfist" en vous focalisant sur la batterie. Vous entendez le jeu sur les cymbales et sur le charley ? Vous entendez ça ? Les variations de rythme, suivant à la fois la basse et la guitare ? Faites un tout petit effort, vous entendrez, et vous comprendrez ce que je veux dire par « saisir tous les petits détails de cet Ænima pourrait prendre quelques heures ».
Et Dieu sait qu’en tant que passionné, il est agréable de trouver ce genre d’album. Cette chose, qui demande du temps et de l’énergie aux créateurs, cette série de morceaux pondus à l’instant « t » (« t » pouvant représenter un intervalle de deux mois à cinq ans, la deuxième option étant celle de Tool), cette suite de chansons, d’accords, de frappes, imaginez-la telle un phœnix, renaissant, se réinventant à chaque écoute, apportant de subtiles nuances à chaque fois que vous vous poserez pour la laisser parler. Et je ne plaisante pas. Ænima (contraction de ‘anima’, qui veut dire « esprit » en latin et ‘enema’ qui se réfère à une technique de nettoyage du cul bien connue par les acteurs-trices du X-system) ne dévoile ses cartes qu’en plusieurs tours. Mais c’est ça qui est excitant ! Ce qui l’est moins, ce sont ces morceaux « parasites » (euh, « interludes », je voulais dire « interludes ») que nous allons évacuer immédiatement : "Useful Idiot" ne sert à rien, "Message To Henry Manback" pouvait avoir une signification pour le groupe mais, pour nous, ne sert à rien, "Intermission", en thème enfantin, en fait mélodie de "Jimmy" jouée à l’orgue en harchement moins chouette, ne sert à rien, "Die Eier Von Satan" ne sert à rien, c’est bruitiste et inutile, "Cesaro Summability" ne sert à rien, et pour finir "(-) Ions" ne… Sert à rien. Oui, pas de surprise.
Par contre, dès qu’on commence à parler vrai, c’est à dire à parler des morceaux qui existent selon un schéma « classique », à savoir basse-batterie-guitare-chant, là, on touche le TOUT. "Eulogy" commence avec des bruitages bizarres (un effet sur la voix), puis un début bizarre (un effet sur la voix) puis l’explosion arrive et là c’est juste beau, c’est élégant, et ça hérisse les poils. La voix est en place, pleine d’émotion, de colère, peut-être de reproche. L’instrumentale derrière n’est pas en reste, le riff est simple mais complété par une section rythmique pile-poil. La reprise se fait avec la guitare plus présente, toujours cette voix trafiquée, et cette nouvelle explosion qui amène sur un passage « aérien », au chant, puis en instrumental, qui termine sur cette section de dingue « To ascend you must die. You must be crucified, for our sins and our lies! Goood-byyye!!! » ou comment MJK montre qu’il a du coffre, et comment le groupe écrit un morceau juste parfait. Partant de là, c’est la fête. "H.
" avec son intro vibrante, sa longue montée supportée par une batterie toute tribale, pour arriver sur un refrain coléreux pour replonger dans la douceur l’instant d’après, nous amène à "Forty Six & 2", sa basse rampante et hypnotique, insaisissable, ses subtilités sur les riffs, nerveux à souhait, une voix toujours en place, un batteur fin qui arrive à en mettre partout sans éclabousser et un final bouillonnant…
"Hooker With A Penis" est le titre le plus court des « vrais » titres (vous savez, en giclant les parasites, euh, interludes). C’est un pamphlet énervé destiné à un fan du groupe qui les avait accusés d’être vendus. Marrant dans la mesure où même aujourd’hui la notoriété des américains reste relativement confidentielle. Pas le titre le plus inspiré en tout cas. "Jimmy" présente une ligne vocale d’abord tout en douceur, belle et pleine d’émotion, des parties de basses inspirées, variées, une vraie réussite sombre et posée. "Pushit", mélancolique, lente, poisseuse et bourrée de subtilité, avec ce jeu aérien et léger de Danny Carey, toujours cette voix à fleur de peau, toute en tension jusqu’à l’explosion au milieu du titre où la colère laisse place à l’introspection, un long moment posé et reposant pour un final planant où l’on voit Keenan achever par une ligne vocale incroyable (les deux dernières minutes sont exceptionnelles, vraiment). "Ænema" est un titre entrainant, entêtant, agressif, rock, jazzy, une ligne de basse dansante comme pas possible. Le passage en basse-batterie-voix est à caractère rouleau-compressique qui s’ouvre sur une montée hypnotique à coup de grosse rythmique, de patterns tribaux, de phrases scandées. Et encore un final remarquable et imparable. Et une tuerie de plus.
Le long (13’47) et dernier morceau, "Third Eye", est sans aucun doute le titre le plus étrange et planant qui soit. Très exigeant sans pour autant verser dans le pénible en fait… On y trouve du tribal et du dissonant, des citations, des hurlements, des effets, des saturations sur la basse, du grésillement, des descentes et des montées de manches, de la voix pure, une espèce de patchwork métallique torturé… A 8’50, au détour d’un passage complètement psyché, Keenan nous tombe dessus avec un chant déchiré, une magnifique complainte qui explose sur une phrase répétée en hurlements rageur : « Prying open my third eye! ». Le TOUT est impressionnant… Et cette prod’ qui n’a pas pris une ride ! Tool, qui en était à son troisième album, et David Bottrill (qui bossera par la suite, entre autre, avec Dream Theater, Muse, Silverchair, Placebo, Fair To Midland etc.) ont réussi à trouver LE son qui touche le parfait. La guitare, parfois doublée, triplée, ne couvre jamais la quatre cordes, loin de là. D’ailleurs, Justin Chancellor est un bassiste incroyable, diversifié, capable de l’effet qui tue au moment le plus opportun. Une vraie perle… Les cymbales (nombreuses) s’entendent, la caisse claire sonne bien, la grosse caisse ne couvre pas tout et le jeu de Carey est ample, parfois léger, parfois brutal, toujours subtil. Keenan possède un espace bien délimité qui lui permet de murmurer, de chanter, d’hurler sans que sa diction ne soit jamais impactée. Et Adam Jones… Rarement on aura vu un guitariste aussi peu démonstratif mettre autant de notes dans le mille. Chacune de ses interventions semble pensée à l’extrême, et s’il ne manque rien, il n’y a rien de superflus non plus. Et matez les clips qu’il a réalisé (surtout celui de "Stinkfist" !). C’est juste dingue…
Bon, donc voilà : les faiblesses sont à chercher du côté des interludes qui cassent un peu le déroulement de l’album. A par ça, Ænima est blindé de morceaux incroyables, exécutés par un groupe inventif, talentueux et original. Si certains passages l’ancrent dans le milieu des 90’s ("Stinkfist" typiquement), il faut avouer qu’on a à faire à un album qui ne souffre pas le moins du monde du passage des ans. Quand aux paroles… Ma fois, soit vous vous prenez la tête avec Carl Jung pour tout saisir, soit vous vous faites votre propre idée. L’opacité du propos n’empêchera pas de découvrir un des albums les plus intelligents qui soit. Un must-have comme on en a rarement rencontré.
"
Si avec ça vous n'êtes pas renseigné, je ne sais pas ce qu'il vous faut ! Reste à écouter la Bête, ce que je vous recommande chaudement.

1. Stinkfist 5:11
2. Eulogy 8:28
3. H. 6:07
4. Useful Idiot 0:38
5. Forty-Six & 2 6:04
6. Message to Harry Manback 1:53
7. Hooker with a Penis 4:33
8. Intermission 0:56
9. jimmy 5:24
10. Die Eier von Satan 2:17
11. Pushit 9:55
12. Cesaro Summability 1:26
13. Ænema 6:39
14. (-) Ions 4:00
15. Third Eye 13:47

Maynard James Keenan – vocals
Adam Jones – guitars
Justin Chancellor – bass
Danny Carey – drums, percussion, samples
&
Marko Fox
– vocals on "Die Eier von Satan"
Eban Schletter – organ on "Intermission"
Chris Pitman – additional synthesizer on "Third Eye"
David Bottrill – keyboards, producer, engineer, mixing
Bill Hicks – audio sampled on "Third Eye"

TOOL

1997
Robert Wyatt "Shleep"
ou "Sky High"

Au rayon des artistes qui ont traversé les époques et les modes sans jamais sembler être atteint par quoique ce soit, Robert Wyatt se pose un peu là. Encore plus si l'on considère son chef d'œuvre des années 90, face solaire d'un ténébreux Rock Bottom sorti plus de 20 ans plus tôt, Shleep.
Avant d'attaquer le vif du sujet, la musique de l'opus, constatons que Robert Wyatt a, une fois de plus, su réunir un prestigieux casting, sans doute le bel humain qu'il est attire-t-il naturellement d'excellents musiciens tels que, pour ne citer qu'eux, les guitaristes Philip Catherine, Phil Manzanera et Paul Weller, le saxophoniste Evan Parker ou de l'ami de longue date, Brian Eno qui a régulièrement collaboré avec le divin barbu depuis le Little Red Record de Matching Mole en 1975. Il faut dire aussi que tous ces gens ne viennent pas pour accrocher un nouveau "nom" à leur c-v, non, ils viennent par admiration et révérence pour un artiste réellement hors du commun.
Et donc, Shleep, seulement 6ème album studio de Robert Wyatt en solo, le premier depuis 6 ans et Dondestan en 1991 (pas son meilleur album d'ailleurs quoique largement racheté par la version revisitée de 1998), quelle merveille d'album ! Heap of Sheeps vous fait penser à du Peter Gabriel ? Pas faux, mais il y a chez Wyatt un côté bricolo et organique que le perfectionniste ex-vocaliste de Genesis ne possèdera jamais. Ca nous donne une chanson rythmée, entraînante où le falsetto gracieux de Robert joue à une espèce de Beach Boy revisité, effet bœuf garanti et sympathique entrée en matière. Et puis le violon dingue, le saxophone à la marge, la mélodie fragile et irréelle, la voix aussi, toujours !, qui ne parle pas, qui ne chante pas, qui wyatte, oserait-on, d'un The Duchess totalement étrange et attirant vient vite rectifier le tir ou, plutôt, préciser que Robert, artiste libre capable de free jazz comme d'une reprise d'u I'm a Believer des Monkees, n'en fera jamais qu'à sa tête, et c'est très bien comme ça. Et encore mieux quand, retravaillant une des vieilles compositions du guitariste belge Philip Catherine avec l'auteur, il nous offre un Maryan en apesanteur où d'arpèges de guitare délicats, d'une trompette planant très haut, d'un violon venant nous caresser l'oreille à la merveilleuse mélodie si magistralement interprété par un Wyatt tout en fragilité émotionnelle, on est divinement emporté par la plus belle ballade de Robert depuis le légendaire Sea Song de Rock Bottom, carrément ! Et ça continue ! Du jazz à rêver, à tripper ? Was a Friend fait l'affaire, sinon vous avez toujours September the Ninth ou Out of Season qui sont très bonnes aussi. De ballade pop à  mélodie de la mort avec des paroles tout sauf idiotes ou maladroites ? Free Will and Testament, mortel ! Du rock à rythmes latinos ? L'excellent Alien est là pour vous l'offrir, la délicatesse en plus (on n'est pas chez Santana, tudiou !). Un petit coup de folie comme si Captain Beefheart avait structuré son masque poissonnier ? A Sunday in Madrid fait un peu cet effet là. Un malin et dynamique détournement d'un fameux classique de Bob Dylan pour une pure wyatterie ? C'est Blues in Bob Minor, et c'est aussi "rigolo" que c'est bon. Et une petite virgule ambiante pour conclure le festin, The Whole Point of No Return, et se quitter bons amis.
Vous l'aurez compris, tout est bon dans le Shleep, jusqu'à la pochette explicitant parfaitement que Robert Wyatt vit dans un autre monde où, de temps à autre, il nous invite. Et ça, ça ne se refuse pas !

1. Heaps of Sheeps 4:56
2. The Duchess 4:18
3. Maryan 6:11
4. Was a Friend 6:09
5. Free Will and Testament 4:13
6. September the Ninth 6:41
7. Alien 6:47
8. Out of Season 2:32
9. A Sunday in Madrid 4:41
10. Blues in Bob Minor 5:46
11. The Whole Point of No Return 1:25

Gary Azukx - djembe
Alfreda Benge - voice of the apparition, chorus
Philip Catherine - guitar
Brian Eno - synthesiser, synthesiser bass, vocal chorus
Jamie Johnson - guitar, chorus
Phil Manzanera - guitar
Chucho Merchan - bass guitar, double bass, bass drum, percussion
Evan Parker - soprano saxophone, tenor saxophone
Charles Rees - chorus
Chikako Sato - violin
Paul Weller - guitars, harmony vocals
Annie Whitehead - trombone
Robert Wyatt - voice, keyboards, bass guitar, polish fiddle, trumpet, percussion, chorus

ROBERT WYATT

1998
Tortoise "TNT"
ou "Explosion de Post-Rock"

Comme les Inrocks en avait fort bien parlé lors de sa sortie, je ne vais pas me casser et céder immédiatement la parole à Christophe Conte :
"Ne l’appelez surtout pas post, anti ou no-rock : Tortoise prouve simplement que l’intelligence peut être charnelle et joueuse. Et que l’insoumission est une mission du rock.
D’abord, invitons les étiquettes à valser. Evitons, à propos de Tortoise, le repli facile derrière les sempiternels post-rock, anti-rock et no-rock, ces trois mamelles charnues qui allaitent bien des débats en ville sur la mort du rock et la nécessité de lui imposer un purgatoire. La tentation est grande de voir en la nébuleuse de Chicago, en son opacité, en sa rectitude supposée,­ le contraire idéal de ce marchand de verroterie qu’est devenu le rock, ou plutôt de la caricature qu’en font les aspirants à sa succession. Soit, même les silences qui séparent deux titres de Tortoise sont plus fascinants, excitants, érudits et inventifs que trois barils de Pearl Jam ou d’Oasis­ à ce tarif, ne rien faire est encore du temps gagné au regard de celui qu’on aurait perdu à écouter ces inepties, mais l’argument a une portée très relative.
En laissant s’affronter le mutisme de Tortoise aux grandes gueules multiplatinées, ou encore une approche essentiellement cérébrale du rock contre une vision purement physique ­ prendre le parti du génie contre les parties génitales, un truc dans le genre­, on serait sûr de perdre, avec en prime l’impression d’avoir joué contre son camp. Mieux vaut avancer, à l’adresse de ceux qui en douteraient, que Tortoise produit une musique puissamment charnelle ­ et largement moins mathématique que celle d’Oasis­, dont la désobéissance chronique aux dogmes et aux lois indique qu’avant de faire école, la scène instrumentale de Chicago fait surtout école buissonnière. L’épais et molletonneux buvard à sons et à formes que constitue Tortoise ­ ses capacités d’aspiration sont loin d’être saturées avec ce troisième album ­ décourage toute tentative d’encerclement ou de marquage : à l’image de ses membres qui vont et viennent parmi les diverses cellules amies Isotope 217, The Sea & Cake, c’est parce qu’elle transgresse l’idée du clan, donc du rock, que cette musique paraît d’emblée si évoluée. Elle soulève d’ailleurs un très délicat problème de robinet : comment additionner les dons d’ubiquité et la liberté formelle du jazz avec ce qui demeure vivant et vibrant dns le rock sans tomber nez à nez avec l’épouvantail jazz-rock ? Un écueil vaillamment snobé par Tortoise jusqu’ici, mais qui à terme ­ dans la mesure où ses musiciens finiraient par s’aguerrir et évacueraient totalement leur passé indie-rock menaçait d’être une impasse possible. C’est la raison pour laquelle, après les embrassades polies des deux premiers albums, Tortoise opte cette fois pour l’embrasement général, l’abattement progressif et scrupuleux des cloisons TNT n’est pas un vain titre et le tracé non plus d’une seule mais de douze perspectives, à l’intérieur desquelles on imagine déjà de nombreux passages secrets, soupiraux et horizons à bâtir à la carte.
Tortoise n’est certes pas le premier groupe à imaginer une musique transgénique ­ de Soft Machine à Can, nos manuels d’histoire ne manquent pas d’explorateurs­, mais l’essentiel demeure que sa vision est une vision d’aujourd’hui, d’ici et maintenant, et qu’elle diffère en tous points de celle d’hier ou d’avant-hier. Tortoise a non seulement absorbé les sucs les plus parfumés du rock et du jazz dont il façonne un alambic capiteux, racé et long en bouche­, mais il laisse également remonter en surface le produit des digestions successives de la musique de western ­I set my face to the hillside, qui amène Morricone danser la rumba­, la tambouille exotico-ubuesque d’Esquivel ou l’électronique infectieuse du krautrock jusqu’aux mouvements perpétuels de Steve Reich ou de la dance. Tortoise occupe aujourd’hui la plupart des terrains laissés en friche pour cause de radicalisation fin de siècle : trait d’union entre musique décorative et musique hypnotique, point d’intersection entre formes savantes et esquisses urgentes, à mi-parcours entre la lo-fi et la plénitude absolue.
Mieux qu’un post ou anti-quelque chose, il est l’un des rares tunnels obliques ­ et passages obligés­ de nos discothèques
."
Et pour faire court ? TNT, c'est d'la bombe, bébé !

1. TNT 7:33
2. Swung from the Gutters 5:52
3. Ten-Day Interval 4:44
4. I Set My Face to the Hillside 6:08
5. The Equator 3:42
6. A Simple Way to Go Faster Than Light That Does Not Work 3:33
7. The Suspension Bridge at Iguazú Falls 5:38
8. Four-Day Interval 4:45
9. In Sarah, Mencken, Christ, and Beethoven There Were Women and Men 7:29
10. Almost Always Is Nearly Enough 2:42
11. Jetty 8:21
12. Everglade 4:21

Dan Bitney
John Herndon
Douglas McCombs
John McEntire
David Pajo


TORTOISE

1999
Sigur Rós "Ágætis Byrjun"
ou "Les Islandais Trippants"

L'Islande, l'autre pays du trip venu d'ailleurs parce que dans la foulée d'une Björk mondialement reconnue et avant l'apparition du meilleur groupe de post-metal du monde, Solstafir (énorme pour un pays si peu peuplé !), les aliens de Sigur Rós se manifestèrent au monde avec une œuvre aujourd'hui classique, Ágætis Byrjun.
Pour ceux qui ne le sauraient pas encore, Ágætis Byrjun,veut dire "bon début" en islandais, dommage que ce soit votre deuxième, leur rétorquerions-nous si la progression entre un Von embryonnaire et le présent n'était pas aussi spectaculaire. D'ailleurs, au bébé de la pochette de leur premier opus, Sigur Rós choisissent une succession tout sauf hasardeuse, un fœtus hybride d'un angélique embryon et d'une créature de Roswell en gestation, étrange. Et tout à fait approprié pour une musique entre terre et ciel, entre ici et ailleurs, entre le réel et le rêve. Parce que, dès une intro utilisant voix éthérées et effets de rembobinage, dès un Svefn-g-englar, qui se traduirait par Anges Somnambules, où, 10 minutes durant, le quatuor plane entre shoegaze et Pink Floyd avec, en étendard, l'impossible falsetto de Jónsi sur une mélodie vous enveloppant dans un nuage de brume gracieuse, effet garanti. Même chose pour Starálfur (L'Elfe qui fixe en VF) où, section de cordes en sus, Sigur Rós nous entraine dans une mélopée hors du temps et du réel, un vrai rêve éveillé. A côté, Flugufrelsarinn (le sauveur de la mouche) aurait presque des allures de normalité avec ses guitares à la My Bloody Valentine (versant light tout de même) et un Jónsi presque humain dans son expression vocale, mais presque seulement vous l'aurez compris parce que, fondamentalement, Sigur Rós demeure relié aux étoiles, comme démontré par un crescendo final tutoyant le divin. Plus tard, on est presque surpris des allures blues d'un Hjartað hamast (bamm bamm bamm) (Le cœur bat (boum boum boum)) qui reste tout de même absolument dans l'univers sonore des quatre islandais et même, montre que les références seventies qu'on avait précédemment imaginées sont bel et bien là, viscéralement, intimement liées à la création d'une musique qui n'invente rien d'autre que son propre emballage pour des tas de vieilles histoires. Mais quel emballage !, quel monde si particulier et unique, en un mot comme en mille, quel trip ! Depuis Eno (qu'ils ont d'ailleurs l'air de citer sur un Avalon final tout en ambient texturé), on n'avait plus entendu pareil compromis entre mélodies agréables (parce qu'il en faut !), effets sonores déroutants et spatiaux et grâce compositionnelle.
Voilà, Ágætis Byrjun, (re)naissance au monde peut-être grâce à l'utile apport d'un nouveau membre, le claviériste Kjartan Sveinsson, est ce qu'il est convenu d'appeler un immanquable surtout pour celles et ceux qui aiment voyager dans leur tête avec une bande-son confortable et riche en utile canevas de leurs rêves. Un bon début, indéniablement.

1. Intro 1:36
2. Svefn-g-englar 10:03
3. Starálfur 6:45
4. Flugufrelsarinn 7:47
5. Ný batterí 8:09
6. Hjartað hamast (bamm bamm bamm) 7:09
7. Viðrar vel til loftárása 10:16
8. Olsen Olsen 8:02
9. Ágætis byrjun 7:55
10. Avalon 4:01

Jón Þór Birgisson – vocals, guitar
Kjartan Sveinsson – keyboards
Georg Hólm – bass
Ágúst Ævar Gunnarsson – drums

SIGUR ROS

19 commentaires:

  1. 90s Progressive Rock (10 ans, 10 albums)

    Mike Oldfield "Amarok"
    - http://www13.zippyshare.com/v/nc3T1y2E/file.html

    Talk Talk "Laughing Stock"
    - http://www13.zippyshare.com/v/eZPLwTKl/file.html

    Peter Hammill "Fireships"
    - http://www13.zippyshare.com/v/gXttFZio/file.html

    Dead Can Dance "Into the Labyrinth"
    - http://www13.zippyshare.com/v/NZO9MtPL/file.html

    Queensrÿche "Promised Land"
    - http://www13.zippyshare.com/v/TpBUKQzP/file.html

    Mr. Bungle "Disco Volante"
    - http://www13.zippyshare.com/v/NuQ4WG1Y/file.html

    Tool "Ænima"
    - http://www13.zippyshare.com/v/HtB0TrNi/file.html

    Robert Wyatt "Shleep"
    - http://www13.zippyshare.com/v/2dr6XxqQ/file.html

    Tortoise "TNT"
    - http://www13.zippyshare.com/v/DmW3G1O6/file.html

    Sigur Rós "Ágætis Byrjun"
    - http://www13.zippyshare.com/v/6JqarFFV/file.html

    RépondreSupprimer
  2. Je les adore tous, c'est terrible...sans exception.. et Amarox.. comme tant d'autres de lui.
    Tiens, ce billet me rappelle à un groupe prog 90's que j'adore, PORCUPINE TREE "Signify".. mon préféré du groupe.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est vrai que Signify pourrait y être, ça ferait un Pink Floyd. ^_^

      Supprimer
  3. J ai decouvert le vrai talk Talk avec spirit of eden et j ai pris une claque, j avais decouvert Dead Can Dance avec serpent's egg et j avais pris une claque. pour le reste qui m est inconnu je me prepare aux suivantes. Tu parles de Solstafir que je ne connais pas, je vais aller voir ce qui l en est.
    Ce vendredi s annonce tres bien. Merci
    Thierry

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Attention pour Sólstafir, on est quand même dans le gros metal qui décape ! Ceci dit, je te conseille de commencer par le commencement et donc par leur premier album larguant les amarres avec les conventions du genre : Masterpiece of Bitterness.

      Supprimer
  4. Encore un formidable post, je prends quasi tout (au contraire du précédent qui m'avait moins inspiré)... Je me souviens avoir énormément écouté Dream Theater à l'époque, absent de ce post...
    Bon week-end,
    Vincent

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Egalement absent de ce post le génial Brave, de Marillion...
      re-bon week-end,
      Vincent

      Supprimer
    2. Tu tombes pile-poil sur un groupe (DT) et un album (Brave, le pire de Marillion si tu veux mon avis) que je n'apprécie pas. Comme on dit, les coups et les douleurs, n'est-ce pas ?

      Supprimer
  5. Réponses
    1. Un joker alors qu'il y a Tool et Queensrÿche ? C'est pas sérieux, Mister Michards !

      Supprimer
  6. Je suis toujours surprise par ta définition du Rock Prog. Mais elle se défend et elle fait que j'en écoute finalement plus que je ne pensais (et à dire vrai, il y en a même que j'adore). Encore une très belle collection. Je ne connais pas Tool et surtout, je ne connais pas ce Peter Hammill (un jour il faudra que j'essaie de comprendre ses textes car je lis partout combien ils sont bons).

    .Talk Talk, sans me vanter d'être parmi les premières à avoir adorer ce groupe (pour ce qu'il est devenu), j'étais dans le premier train (et à dire vrai, au départ, j'ai été fan de leur début, même si j'aime moins aujourd'hui leur deux premeirs). Vraiment une splendeur, ce disque.

    DCD: à dire vrai, c'est un l'album qui m'a éloigné d'eux. Parce qu'un peu plus prévisible et donnant l'impression d'avoir déjà entendu ça dans leurs précédents. Mais il y a How fortunate with none...

    Robert Wyatt: alors celui-là, il fait parti de mes tout préféré du monsieur. Un vrai bonheur. Difficile de réussir à conserver cette ingénuité avec autant de connaissance et de savoir-faire musicale. Je crois que c'est celui que je conseillerai en premier (oui, même devant le Talk Talk qui a longtemps été un disque de chevet pour moi).

    Totoise: il m'arrive encore de l'écouter. Ces longues plages instrumentale me relâche. Il y a un petit cousin que j'écoute plus, ce sont les Labradford dont je préfère le Mi Media Maranja de 1997. Je me rappele aussi qu'à l'époque j'écoutais un magnifique album de Tom Verlaine (instrumental également, Warm and Cool) et la BO de Dead Man de Neil Young. Tout ça faisait pas mal de plage instrumentale fascinante (et là ne me dis pas que c'est que du prog ! ^-^ )

    Sigùu Ros: j'aime surtout la première partie de cet album, la seconde m'ennuie un peu. En fait, on tiendrait un fabuleux album en mélangeant ce 2eme et le 3eme. Ils ont créée un univers très personnel. Dommage qu'ils privéligient parfois l'atmosphère à l'écriture de la chanson. Leur morceau sont troublant de beauté mais ils leur manuqe souvent de corps ce qui fait que leur musique suggère plus qu'elle ne donne au final. Cela dit, j'ai découvert l'an dernier Valtari, qui est pourtant principalement instrumental, et je le trouve très bon.

    Donc reste à découvrir Tool et ce Peter Hammil (bon, joker pour Queensrÿche).

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Si tu veux me faire plaisir, essaye le Lady Jane de Queensrÿche (il est en extrait en plus), si celui-là ne passe pas, tu peux faire l'impasse.
      Et sinon, en bref :
      - DCD, c'est mon préféré.
      - Talk Talk, idem mais, comme je l'ai déjà écrit à El Norton, Spirit of Eden demeure pour moi leur must.
      - Wyatt, la face solaire de Rock Bottom (d'où le titre "Sky High"). Si bon !
      - Tortoise avaient raison, ils font plus que du post-rock puisque, la mode passée, ce TNT reste une expérience riche.
      - Sigur Ros, j'aime tout ! Et j'aime qu'ils soient un peu les héritiers de la partie planante du krautrock (les ambiances !).
      - Hammill : il FAUT s'intéresser à ses paroles !

      Tu me diras pour le Tool, ça arrache !, et n'oublie pas le Mr. Bungle qui est un trip unique !

      A+

      Supprimer
    2. TOOL: bon a priori, ça peut coller. Je m'attendais à un truc plus dur. Je trouve que parfois les morceaux piétinent un peu au profit d'un développement d'une tension.

      Peter Hammil: pas encore écouter dans de bonnes conditions, mais on est sur une production que je trouve moins pertinente que ces LP solo. Reste à m'imprégner avec les morceaux; Pas eu le temps de me frotter aux textes

      Pour Talk Talk, je crois que finalement, moi aussi, je préfère Spirit of Eden. Sauf que sur celui-ci il y a After the Flood, et que ça, c'est le sommet du groupe.

      J'ai écouté Lady Jane. En fait, je n'aime pas les ballades dans le Hard. A chaque fois on veut me faire accrocher avec, alors que finalement, si j'ai envie d''écouter du Hard, ce serait pour que ça envoie du lourd. Si c'est pour des Douceurs, j'ai déjà Prefab Sprout, Duncan BROWN, Stefjan STEVENS etc.

      Pour Porcupine Tree, je ne connais pas mais j'en ai entendu du bien. Ce serait volontiers que j'y jetterai une oreille.

      Supprimer
    3. Je m'occupe de Porcupine Tree.
      Pour le reste, avec beaucoup de retard :
      - Tool c'est de l'agression d'ambiance, du larvé qui larde dans le dos.
      - Hammill, en attente donc... Un album à écouter dans le noir ou avec une loupiote pour suivre les paroles.
      - Talk Talk, +1 sur After the Flood, une merveille.
      - Ok pour Queensrÿche, tu auras du "qui dépote" régulièrement si tu veux te faire du décrassage de tympans, suffit de faire le tri.

      A+

      Supprimer
  7. Hello cher ami,
    D'abord bravo pour les photos de Robert Wyatt (un air de druide type enchanteur Merlin) et de Sigur Ross avec leur coiffure de schtroumpf.
    Je connais déjà les Mike Oldfield, Talk Talk, Peter Hamill (Même si je préfère les premiers VDG), Dead can dance (Je te recommande les albums de Klaus Schulze avec Lisa Gerrard), Robert Wyatt (que je suis de près depuis Soft Machine)
    Je me lancerai pour Queensrÿche, Mr Bungle, Tool, Tortoise et Sigur Ros.
    Cela me fait un 5/10, mais la musique dite progressive rock n'est pas non plus mon style préféré, la trouvant plus technique qu'autre chose.
    Je confirme que Porcupine Tree est bien, et comme toi Dream Theater , j'en ai plusieurs que je n'écoute plus jamais car cela me laisse insensible (Marillion itou)
    Un que je citerai, c'est Alan Parson, même si d'aucuns le trouveront plus pop que progressive.
    In anycase, excellent panel des années "progressive" 90.
    Encore merci

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. De quel Alan Parsons parles-tu ? Il y en a 4 dans les 90s dont trois en "solo".
      J'attends ton retour sur ceux que tu vas avoir la chance de découvrir... surtout le Mr. Bungle parce que, franchement, c'est quelque chose !
      Et merci du compliment et de ton passage !
      A+

      Supprimer
    2. Hello, le "On Air" de Alan Parsons. Ai eu le plaisir d'écouter AP à l'Olympia en 2010, avec en invité John Helliwell de Supertramp au saxophone et Alistair Green à la guitare. C'était un grand moment. Bon Weekend et merci

      Supprimer
  8. Laughing Stock, TNT et Agaetis Byrjun : la crème de la crème. Mais vraiment. Trois des albums que j'emmènerais sur une île déserte (si j'en avais 50 à choisir). Quoi que pour Talk Talk, je préfère, d'une courte tête, Spirit of Eden.
    Je connais mal le reste de ta sélection. Que me conseillerais-tu ?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Vu ce que tu emmènerais sur une île déserte, le Robert Wyatt d'abord, splendide, tu peux aussi tester le Peter Hammill et le Dead Can Dance. Pour le reste, la lecture des descriptifs te guidera.
      Merci de ton passage et comme toi pour Talk Talk, d'un poil de...
      A+

      Supprimer