dimanche 31 juillet 2016

L’Été Mange-Disques - 7 Erreurs

En vacances, parfois, il est bon de se perdre, parfois, ça procure de belles émotions et crée de jolis souvenirs, parfois c'est le Radeau de la Méduse... Hé bien, en musique, c'est exactement pareil !, ce que cette série de 7 va se faire fort de démontrer. Et... oui, tout de même, Enjoie !

DiMaNCHe
Judas Priest "Turbo" (1986)
ou "Chic ou Toc ?"

De la difficulté de changer de braquet quand on est un groupe déjà largement établi... Parce que Turbo valut son lot d'opprobre à un Judas Priest ayant décidé d'adoucir son heavy metal à l'aulne d'une scène flirtant de plus en plus avec la pop et les aspirations commerciales. Un mauvais album pour autant ? Pas si sûr... Parce qu'il y a un paquet de bonne chansons dans ce Judas Priest si atypique du fait de l'usage de guitares synthés en plus d'une écriture étonnement accrocheuse et accessible. Une surprise ? Au-delà de l'aspect sonique de la galette, pas vraiment, Judas Priest ayant toujours aimé les refrains aisément mémorisables au potentiel tubesque indéniable (il n'y a qu'à écouter Living After Midnight, United ou You've Got Another Thing Comin' pour s'en convaincre). Mais, donc, il y a ce polissage de l'approche, cet inclinaison pop metal qui, euphémisme, ne plaira pas à tous à l'époque et continue de faire débat aujourd'hui. Et pourtant, nous avons probablement échappé au pire Halford, Tipton, Downing & Cie ayant, préalablement, envisagé de collaborer avec les affreux Stock, Aitken & Waterman (vous savez, ces faiseurs de hits britanniques à qui l'on doit les premiers soubresauts de Kylie Minogue, ou les carrières météoriques de Jason Donovan ou Rick Astley), il se dit même que des démos existent de ce mariage contre nature, rien n'est prouvé cependant. Et donc, de bonne chansons, un beau lot d'icelles pour qui peut supporter le parti-pris d'un groupe ayant, reconnaissons-leur, eu le courage d'essayer autre chose. Des exemples ? Presque toute la galette en fait mais un peu plus encore le performant Turbo Lover, l'hymne ado-rebelle un peu idiot mais terriblement accrocheur qu'est Parental Guidance ou la power-ballad Out in the Cold. D'ailleurs l'album sera couronné d'un juste succès réussissant même à mieux se classer dans les charts étasuniens que ceux de leur mère patrie, ce pour quoi il avait d'ailleurs été conçu, assurément. Reprenons, Turbo est une sacrée galette de pop metal dont le plus gros défaut, celui qui lui vaut sa funeste réputation, est d'être attribué à une formation représentant le plus orthodoxe des heavy metal. A partir de là, l'écouter ou pas, dépend de votre goût pour de telles exactions.

1. Turbo Lover 5:33
2. Locked In 4:19
3. Private Property 4:29
4. Parental Guidance 3:25
5. Rock You All Around the World 3:37
6. Out in the Cold 6:27
7. Wild Nights, Hot & Crazy Days 4:39
8. Hot for Love 4:12
9. Reckless 4:17
Bonus
10. All Fired Up (Recorded during the 1985 Turbo sessions) 4:45
11. Locked In (Live at Kiel Auditorium, St. Louis, Missouri; 23 May 1986) 4:24

Rob Halford – vocals
K. K. Downing – guitar
Glenn Tipton – guitar
Ian Hill – bass guitar
Dave Holland – drums
&
Jeff Martin – backing vocals on "Wild Nights, Hot & Crazy Days"

JUDAS PRIEST

LuNDi
Metallica "Load" (1996)
ou "New Mets ?"

Alors qu'ils avaient parfaitement réussi la transition vers un metal plus mainstream mais tout de même suffisamment fidèle à leurs origines soniques pour que les fidèles ne prennent pas ombrage avec le multi-platiné Black Album, les petits gars de Metallica décident de pousser le bouchon carrément beaucoup plus loin, parce qu'ils en ont envie et qu'être le plus gros groupe de metal de tous les temps et ne pas oser assouvir ses pulsions, ce serait idiot. Et donc Hetfield, Ulrich et leurs deux fidèles lieutenants, pas de doute sur qui commande chez les Mets !, osent et laissent galoper libres les chevaux de leur inspiration (appréciez l'image !). Et ça donne... Un album varié où le country rock, le rock sudiste, un metal alternatif teinté de pop et le stoner metal qui monte viennent ouvrir de nouveaux panoramas à ces Four Horsemen qui avaient déjà mis pas mal d'eau dans leur vin le coup d'avant. Du coup, il y a une vraie logique à les entendre ainsi évoluer, à constater qu'avec une quinzaine d'années et une demi-douzaine d'albums à leur compteur ces quatre trentenaires désormais riches comme Crésus ont, fatalement, de nouvelles envies. C'est tout à leur honneur d'ailleurs parce que, en l'espèce, Metallica prend le vrai risque de s'aliéner la partie la plus ancienne de son public, celle qui les suit depuis les débauches thrash de Kill 'Em All. Et c'est ce qui arrivera, fatalement, parce que, pour certaines personnes, de bonnes chansons ne suffisent pas, il leur faut, en plus, l'emballage auquel ils sont habitués... Fuck that! Parce que si tout n'est pas parfait sur Load, si, indéniablement, quelques chansons ressemblent fort à du remplissage (on pensera surtout au "ventre-mou" de l'album, Cure, Poor Twisted Me, Wasting My Hate, rien d'indigne mais rien d’affolant non plus), il reste, sur un album dépassant les 70 minutes !, largement de quoi contenter l'amateur de metal moderne et inspiré. Alors, évidemment, ça envoie moins que ça n'eût envoyé, et, de fait, la mesure et la nuance (toutes proportions gardées) semblent bien être, ici, les nouvelles mammelles de Metallica. Mais que les fidèles les plus aventureux se rassurent, de Metallica, il s'agit bel et bien, encore et toujours. C'est bien-sûr le cas sur les morceaux qui dépotent le plus, un Ain't My Bitch qui pour avoir de vraies influences stoner n'en a pas moins les flaveurs thrashy des quatre de la Bay Area, un King Nothing aux allures de petit frère évolué du mégatube Enter Sandman, un House That Jack Built qui même mené à un train de sénateur à tous les atours du Metallica péri-progressif, ou un Outlaw Torn qui pour sudiste que sont indéniablement ses tentations jammy porte la marque instrumentale de ses créateurs, mais, plus généralement, c'est ce qu'on détecte dans chaque montée de sève de chaque morceau en possédant, soit l'immense majorité d'iceux. Parce qu'outre Mama Said, ballade sudiste ô combien réussie, même quand James, Lars et Cie surprennent (Until It Sleeps et ses airs de grunge poppy, un King Nothing entre roots rock et mélodies pop, un Bleeding Me et un Outlaw TornMetallica s'adonne à l'exercice southern rock avec personnalité et talent, et, évidemment, le petit bout de ballade tire-larmes précité) on n'a jamais le moindre doute sur l'identité de la formation qu'on est en train d'écouter, et qui réussit son pari de l'élargissement au-delà de ce qu'on pouvait espérer, et sans se trahir, donc. Fort. A vrai dire, si vous prenez le gratin du présent, y ajoutez les quelques (très) bon moments de sa "séquelle", Re-Load, vous obtiendrez un Metallica quasiment du niveau des trois classiques originaux, certes un Metallica qui a beaucoup changé mais n'a nullement perdu l'inspiration qui fit de lui le plus gros groupe metal de tous les temps. Load ? Une réussite qu'on n'attendait pas par un groupe qu'on n'attendait pas là, une divine surprise.

1. Ain't My Bitch 5:04
2. 2 X 4 5:28
3. The House Jack Built 6:38
4. Until It Sleeps 4:28
5. King Nothing 5:29
6. Hero of the Day 4:21
7. Bleeding Me 8:18
8. Cure 4:54
9. Poor Twisted Me 4:00
10. Wasting My Hate 3:57
11. Mama Said 5:20
12. Thorn Within 5:51
13. Ronnie 5:17
14. The Outlaw Torn 9:48

James Hetfield – vocals, lead, rhythm guitar
Kirk Hammett – lead, rhythm and slide guitar
Lars Ulrich – drums
Jason Newsted – bass guitar, backing vocals

METALLICA

MaRDi
Kiss "Dynasty" (1979)
ou "Baiser vendu ?"

La fin des haricots ou Kiss à la relance ? Les deux mon général ! A la relance parce que Kiss, qui n'était plus passé par la case studio depuis Love Gun en 1977 et n'avait occupé le terrain que par un presque live (Alive II, 3 faces de live très largement retravaillées en studio, et une studio de piètre intérêt) et quatre albums solo de très inégale qualité (bonne pour Paul et Ace, nettement moins pour Gene et surtout Peter) revient enfin aux affaires. La fin des haricots parce que la formule d'un hard rock franc et direct commence sérieusement à se déliter sur un album ne possédant plus la cohérence stylistique d'hier. Parce que, s'il y a toujours une bonne part de party rock'n'roll, il y a aussi une nouvelle légèreté avec, en particulier, deux disco rocks qui surprendront beaucoup les fans... Et réaffirmeront le succès commercial de la formation, notamment chez nous où elle brillait par son absence dans les hit-parades. Force est de constater l'efficacité mélodique des deux ditties en question : Sure Know Something et, évidemment, I Was Made for Lovin' You, tube planétaire s'il en fut. Côté rock, une bonne reprise des Rolling Stones (2,000 Man) et quelques tourneries typiques des maquillés (Dirty Livin', Magic Touch, Hard Times, Save Your Love) viennent contenter une fan-base qu'on imagine inquiète des nouveaux développements soniques du quatuor même si on remarque que le tranchant passé s'est largement émoussé. Et l'inspiration quelque peu perdue comme semble le prouver les nombreux compositeurs externes venus renforcer les musiciens de la formation, en particulier Vini Poncia, co-auteur avec Paul Stanley des deux tubes de l'album mais également claviériste et choriste. On notera aussi qu'il s'agit du premier album où les quatre musiciens originaux n'apparaissent plus tous, les parties de Peter Criss, sauf sur son morceau, Dirty Livin', ayant été gommées car jugé d'un niveau insuffisant par le groupe et leur producteur. Il sera remplacé par Anton Fig déjà présent sur l'album solitaire d'Ace Frehley. A la décharge du pauvre batteur, qui ne rejouera plus avec ses anciens comparses avant la reformation maquillée de 1995, il faut préciser qu'il se relève à peine d'un grave accident de voiture... Et que ses abus de substances en tous genres n'aident pas. Dynasty (prononcez "die nasty") est tout de même un bon album, le dernier d'une belle série qui ne reprendra qu'avec Lick It Up en 1983 (même si son prédécesseur, Creature Of The Night est plus que correct). A l'époque dénoncé par les fans de rock qui charcle comme une concession à la mode du jour, alors que seuls les deux tubes précités sont symptomatiques du prétendu glissement, il a étonnamment bien vieilli et demeure, pour les amateurs du groupe et de ce genre de rock "bon vivant", une expérience agréable... A défaut de plus.

1. I Was Made for Lovin' You 4:30
2. 2,000 Man 4:54
3. Sure Know Something 4:00
4. Dirty Livin' 4:19
5. Charisma 4:25
6. Magic Touch 4:41
7. Hard Times 3:30
8. X-Ray Eyes 3:46
9. Save Your Love 4:41

Paul Stanley - vocals, rhythm guitar (bass guitar on "I Was Made for Lovin' You" and "Magic Touch", lead guitar on "Sure Know Something")
Gene Simmons - vocals, bass guitar
Ace Frehley - vocals, lead guitar (all guitars on "2,000 Man", bass guitar on "2,000 Man", "Hard Times" and "Save Your Love")
Peter Criss - drums, percussion and lead vocals only on "Dirty Livin'"
&
Anton Fig - drums on all tracks except "Dirty Livin'"
Vini Poncia - backing vocals, keyboards

KISS

MeRCReDi
Neil Young "Trans" (1982)
ou "Nine Inch Neil"

Pour bien parler de Trans et, conséquemment, bien le défendre, il n'est pas inutile, en guise de préambule, de le contextualiser dans la carrière du Loner comme dans sa vie privée, le sens, la profondeur qu'il y gagne en fait une toute autre œuvre, plus grande. Nous sommes donc au début des années 80, période particulièrement délicate pour les géants des années 60 et 70 comme vous le savez sans doute tous déjà. Pour Neil, tout devrait bien aller, il vient de signer un juteux contrat avec un label qui monte (Geffen) et effectue un retour discographique fébrilement attendu par une cohorte de fans d'avance enthousiastes qui voit dans cette nouvelle ère un possible renouveau après deux derniers albums pas forcément très inspirés (Hawks And Doves, Re-ac-tor) qui en seront pour leur frais quand tombera l'opus nouveau, Trans. Parce que, si professionnellement Neil a tout pour être heureux, ce bonheur est irrémédiablement entaché par le lourd handicap mental de son dernier né, Ben, et son incapacité de communiquer avec lui par des méthodes traditionnelles. Forcément, musicien qu'il est, c'est par le truchement de son art qu'il s'essaye à l'impossible. Ce détail, non explicité à l'époque de la sortie, forcément influe largement sur l'orientation musicale de l'album, qui fait figure de mouton noir dans un catalogue jusque alors largement dédié au rock et à la folk. Ici, voix robotisées et synthétiseurs mènent la danse pour ce qu'il est convenu de considérer comme l'album électronique du canadien. On s'en doute, pas plus les fans que la critique ne marcha dans la combine et Trans de se retrouver voué aux gémonies tel l'affreux barbarisme que beaucoup entendaient. Pourtant la plupart des compositions se tient bien et le parti-pris expérimentaliste fonctionne plutôt mieux que ce qu'on aurait pu craindre à la description sonique du contenu. Ainsi, malgré leur vocaux vocodérisés, des chansons comme Transformer Man ou Sample and Hold valent leur pesant de chemises à carreaux et vestes en jeans... Et le reste est à l'avenant d'une création unique de (Nine Inch) Neil (avec, qui plus est, un beau casting au menu). Album bancal, imparfait mais étonnamment attachant, Trans n'est sans doute pas l’œuvre Younguienne la plus essentielle de sa longue et excellente discographie, on l'admettra sans peine. Passer outre serait cependant une erreur, il a gagné, avec le temps, une patine, un charme qui le rend, de l'avis de votre serviteur, nettement plus aisément "ingérable" aujourd'hui qu'à l'époque de sa parution. Et puis, un album fait avec le cœur et d'aussi nobles motifs ne peut pas être totalement mauvais, n'est-ce pas ?

1. Little Thing Called Love 3:13
2. Computer Age 5:24
3. We R in Control 3:31
4. Transformer Man 3:23
5. Computer Cowboy 4:13
6. Hold On to Your Love 3:28
7. Sample and Hold 8:03
8. Mr. Soul 3:19
9. Like an Inca 9:46

Neil Young: guitar, bass, synclavier, vocoder, electric piano, vocal
Nils Lofgren: guitar, piano, organ, electric piano, synclavier, vocal
Ben Keith: pedal steel guitar, slide guitar, vocal
Bruce Palmer, Billy Talbot: bass
Ralph Molina: drums, vocal
Joe Lala: percussion, vocal
Frank Sampedro: guitar, stringman

NEIL YOUNG

JeuDi
Yes "90125" (1983)
ou "Pop ? Oui !"

Que se passe-t'il quand de vieilles barbes progressives en mal de renouvellement recrutent un jeune et bouillonnant guitariste/chanteur sud-africain pour leur nouveau projet, Cinema ? Il se passe, déjà, que le passé n'en finit pas de ressurgir et que le jeune homme, Trevor Rabin, se voit forcé de jouer les troisièmes-voix pour le chanteur revenant, que, du coup, le projet reprend l'identité patronymique des septantes, mais que, tout de même, outre quelques harmonies vocales et de beaux restes de virtuosité, ça n'a vraiment plus grand chose à voir avec le groupe qui donna au monde un Fragile, un Relayer ou un Tales from Topographic Oceans. Et après tout, tant mieux parce que, franchement, entendre en 1983 exactement ce que Yes produisait 10 ans plus tôt, ça aurait un petit quelque chose de pathétique ici absolument évité. Or donc c'est un nouveau Yes, un Yes qui combine l'extrême efficacité d'un rock fm ultra-léché, tous les atouts et tous les tics de "l'instrument studio" tel qu'on l'entendait en ces 80s et, rassurons-nous, quelques signes distinctifs qui font que, tout de même, quoiqu'il s'agisse indéniablement d'une nouvelle voie (et nouvelle voix), on reconnait les chevelus babacoolisants des 70s. Enfin, sur les morceaux les plus aventureux parce que, force est de constater que les plus pop des chansons proposées ici (le mégatube Owner of the Lonely Heart mais aussi sa plus convaincante séquelle, Hold On) on en est à se raccrocher à de petits riens, les chœurs essentiellement, la voix si particulière de Jon Anderson, aussi. Parce que pour du progressisme pur et dur, de celui qui fit de Yes un des leaders naturels du courant symphonique, il n'y a guère que quelques éclats sur Changes (son intro mais pas sur son refrain stadium rock pas exemple), le court instrumental Cinema (le plus "vrai Yes" du lot) et un Hearts de clôture en forme de rappel d'à qui nous avons présentement affaire même avec une mise en son si typiquement moderne (pour l'époque) signée de Trevor Horn qui fut du line-up précédent, et donc du sous-estimé Drama, où il chipa même la place de l'emblématique chanteur. Bref, relance commerciale comme on en vit rarement, album d'une absolue efficacité totalement de son temps et, finalement, plus de 30 ans après sa sortie, un opus qui tient bien la route et a plutôt mieux vieilli que ce qu'on aurait pu penser, 90125 n'est sans doute pas le Yes le plus typique du répertoire, euphémisme inside, mais pas pour autant une œuvre qu'on peut démettre... Un coup de bol monumental de musiciens supérieurement talentueux et, donc, immensément adaptables. Bien joué.

1. Owner of a Lonely Heart 4:27
2. Hold On 5:15
3. It Can Happen 5:39
4. Changes 6:16
5. Cinema 2:09
6. Leave It 4:10
7. Our Song 4:16
8. City of Love 4:48
9. Hearts 7:34
Bonus
10. Leave It (Single Remix) 3:56
11. Make It Easy 6:12
12. It Can Happen (Cinema Version) 6:05
13. It's Over 5:41
14. Owner of a Lonely Heart (Extended Remix) 7:05
15. Leave It ("A Capella" Version) 3:18

Jon Anderson – lead vocals
Chris Squire – bass guitars, vocals
Trevor Rabin – guitars, keyboards, vocals
Alan White – drums, percussion, vocals, Fairlight CMI
Tony Kaye – keyboards, vocals
&
Dipak Khazanchi – sitar and tambura on "It Can Happen"
Graham Preskett – violin on "Leave It"
Trevor Horn – backing vocals

YES

VeNDReDi
Bob Dylan "Christmas in the Heart" (2009)
ou "Zimgle Bells... all the way!"

Un album de Noël par Bob Dylan ? Tiens, donc, quelle drôle d'idée... Le truc absolument incroyable, et je le dis d'autant plus tranquillement que je ne suis pas un zélote du Zim qui, à mon humble avis, a beaucoup plus raté que réussi passé Desire, c'est que ce brigand de Dylan ne fait pas dans le folklorique avec clochettes omniprésentes et tout le tintouin mais dans l'authentique avec des versions si habitées qu'on sent bien qu'on dépasse ici la simple opportunité commerciale. Du coup Christmas in the Heart, qui porte bien son titre, ressemble vraiment beaucoup à un album de Dylan, pas dans la note mais dans l'âme,  et tout de même un peu beaucoup à un album de Noël, puisque c'en est indéniablement un. Alors, certes, ce n'est pas du grand Dylan mais ce n'est pas non plus du mauvais Dylan non plus, c'est pépère se souvenant de ses tendres années, d'un Noël que la famille Zimmerman, juive mais avant tout américaine, célébrait en grandes pompes, au grand bonheur du petit Robert dont les oreilles résonnaient de ces mélodies graciles et dont les yeux pétillaient devant l'arbre dûment décoré. Ces sentiments revisités, avec les musiciens qui constituent alors son groupe de scène, dont certains travaillent depuis un bout de temps avec Bob (le fidèle bassite Tony Garnier, qui joue avec lui depuis 1989, tout de même !) et d'autres sont de belles additions à la famille (le blues'n'soulman Phil Upchurch, le Lobo David Hidalgo), bénéficient aussi d'une sélection aux petits oignons n'oubliant ni les essentiels pop (Here Comes Santa Claus du cowboy Gene Autry, un Winter Wonderland présentement gentiment swing, I'll Be Home for ChristmasBob se la joue Bing Crosby à la voix détruite, le quasi-obligatoire Little Drummer Boy où il ne se la joue heureusement pas Nana Mouskouri!, etc.) ni ceux qu'on a plus l'habitude d'entendre à la messe (Hark the Heral Angels Sing de Mendelssohn, les traditionnel O Come All Ye Faithful, The First Noel ou O Little Town of BethlehemDylan chante émotionnellement très juste), et ne se privant petit décrochage presque hors-sujet, presque seulement parce que Noël est une fête de paix, avec Do You Hear What I Hear?, chant d'appel paix datant de l'époque de la crise de missiles à Cuba, qui se glisse confortablement dans l'ensemble. Alors, Christmas in the Heart, un grand Dylan ? Non. Un grand album de Noël ? Non plus. Mais certainement pas l'abomination qu'on aurait pu imaginer, un album digne et émouvant d'une vieille légende qui n'a peut-être plus grand chose à dire mais prouve, présentement, qu'il a encore quelques petites cartes planquées dans son jeu.

1. Here Comes Santa Claus 2:35
2. Do You Hear What I Hear? 3:02
3. Winter Wonderland 1:52
4. Hark the Herald Angels Sing 2:30
5. I'll Be Home for Christmas 2:54
6. The Little Drummer Boy 2:52
7. The Christmas Blues 2:54
8. O' Come All Ye Faithful (Adeste Fideles) 2:48
9. Have Yourself a Merry Little Christmas 4:06
10. Must Be Santa 2:48
11. Silver Bells 2:35
12. The First Noel 2:30
13. Christmas Island 2:27
14. The Christmas Song 3:56
15. O Little Town of Bethlehem 2:17

Bob Dylan - vocals, guitar, electric piano, harmonica
Tony Garnier - bass guitar
George Recile - drums, percussion
Donnie Herron - steel guitar, mandolin, trumpet, violin
David Hidalgo - accordion, guitar, mandolin, violin
Phil Upchurch - guitar
Patrick Warren - piano, organ, celeste

BOB DYLAN

SaMeDi
Attila "Attila" (1970)
ou "Billy avant Joel"

Comme quoi une réputation tient parfois à pas grand-chose. Prenez l'Attila de Billy Joel, une pochette ridicule, une musique anecdotique et, surtout !, un leader connu pour tout autre chose ensuite et vous obtenez ce que certains considèrent comme le pire album de l'histoire du Rock'n'Roll. Pire album de l'histoire du Rock'n'Roll, vraiment ? Ca va loin là ! Parce que, honnêtement, ce hard rock typique de la toute fin des années 60 et du tout début des années 70 ne mérite pas ça ! On y retrouve un Billy Joel s'égosillant franchement, jouant de son orgue souvent filtré par de multiples effets et branché sur un bon gros Marshall deux-corps qui, du coup, sonne souvent comme une guitare électrique. On y retrouve aussi un batteur badaboumant à tout va, Jon Small et oubliant ce faisant tout art de la nuance. Vous me direz, le hard rock et l'art de la nuance, ça fait souvent deux, et vous n'aurez pas tort, mais, franchement, depuis plus de 3 décennies que je me plonge dans les méandres de l'improbable et de l'inattendu, j'ai entendu bien pire, bien bien pire ! Alors oui, c'est vieillot, les paroles ne sont pas bien finaudes et ça prête, conséquemment souvent à sourire. D'autant que la production flirte plus souvent avec l'amateurisme qu'avec la haute-fidélité mais, parce qu'il y a un "mais", ça s'écoute bien. Et si Billy Joel a depuis renié la chose, enfin, pas tout à fait puisqu'un titre figure sur son coffret de 2005, My Lives, c'est sans doute en le considérant comme un faux-pas de jeunesse et, sans doute, une étape pas inutile pour celui qui deviendra, pour simplifier, l'Elton John américain. Alors non, mille fois non, Attila, unique album d'Attila n'est pas le plus mauvais album de l'histoire du Rock'n'Roll, probablement même pas le plus mauvais album de l'année 1970, juste une galette anecdotique d'un hard rock d'un autre temps par des musiciens manquant encore de maturité et de vision artistique. En résumé, Attila est fun et ce n'est déjà pas si mal. Avis aux amateurs !

1. Wonder Woman 3:38
2. California Flash 3:32
3. Revenge Is Sweet 4:00
4. Amplifier Fire (Part I: Godzilla/Part II: March of the Huns) 7:39
5. Rollin' Home 4:52
6. Tear This Castle Down 5:49
7. Holy Moses 4:30
8. Brain Invasion 5:41

Billy Joel - chant, orgue
Jon Small - batterie

ATTILA

9 commentaires:

  1. L’Été Mange-Disques - 7 Erreurs

    Judas Priest "Turbo" (1986)
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    Metallica "Load" (1996)
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    Kiss "Dynasty" (1979)
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    Neil Young "Trans" (1982)
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    Yes "90125" (1983)
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    Bob Dylan "Christmas in the Heart" (2009)
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    Attila "Attila" (1970)
    - http://www24.zippyshare.com/v/1uWmJrrx/file.html

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  2. Tiens, connaissait pas du tout le contexte de "Trans", surement à force d'avoir glissé dessus volontairement. Discographie tellement océanique de pépère que je me suis donné l'autorisation à tort de laisser celui un peu dans la marge. Je vais réécouter avec le contexte..merci pour le rattrapage.
    Pareil pour Attila.. boudiou, le Billy Joel en hardeux..remerci.
    Eh..pas d'violence..c'est les vacances ;D je blague, un bout de temps qu'elles sont finies pour moi, alors ça va grailler dans mon casque..en plus un vrai p'tit temps de Noel dehors.

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    1. Il est clair qu'en contextualisant Trans, on obtient presque un nouvel album. Ceci dit, Trans est très loin d'être le pire album du Loner et peut-être même son plus réussi côté expérimental.
      Bon, bon bruit aussi, pas qu'il y en ait tant (ça viendra) mais il y a quand même de quoi dépoussiérer les cages à miel ! ^_^

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  3. ... "Transformer Man" est juste fort en émotion. Et la pochette de Billy Est probablement ce qui lui a fait gagner le prix du pire. Par curiosité j'ai écouté l'album, plus d'une fois mais pas 36 fois non plus. Juste insignifiant...En fait grâce à la pochette, le disque se retrouve chroniqué chez toi.

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    1. Insignifiant Attila ? Tu es un peu dur, anecdotique aurait suffit...
      +1 pour Transformer Man.
      Merci de ton passage, Antoine.

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  4. Très heureux que tu aies parlé en bien de Trans, on l'a défendu il y a quelques temps aussi. Je serais même encore plus enthousiaste que toi, c'est pour moi un très grand disque.

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    1. Rien à rajouter si ce n'est que j'avais vu ton billet et probablement commenté (ça m'arrive tellement rarement de commenter chez les autres que je m'en souviens)... ^_^
      Et le reste ?
      Merci de ta visite, Ali G. ;-)

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    2. Haha Ali G sacrée référence ! Le reste j'aime tout, dans des proportions diverses, sauf Attila que je connais pas. Les disques mal aimés c'est ma came.

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    3. C'est la mienne aussi... S'ils sont bons ! ^_^

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