Bassekou Kouyaté & N'goni Ba "I Speak Fula" (2009)
ou "African (happy) blues"
Là où beaucoup se contentent de faire perdurer la tradition, le malien Bassekou Kouyaté innove en la fusionnant avec des racines blues nord-américaines pour un résultat au-dessus de tout soupçon.
Compagnon de route, entre autre, d'Ali Farka Touré, Bassekou Kouyaté partage avec le défunt sage un amour pour l'ouverture vers l'occident et plus précisément le blues états-unien. Pas vraiment surprenant quand on prend en compte que le blues, fondamentalement, est l'héritier des chants d'esclaves amené sur le nouveau continent lors d'une page noire de l'histoire de la civilisation humaine. Plus quand on prend en compte l'instrument star de l'album, le n'goni, sorte de luth d'Afrique de l'Ouest rarement aperçu en dehors de la musique traditionnelle pure et dure.
Gracieuse et joyeuse, majoritairement uptempo, la musique d'I Speak Fula reste cependant fondamentalement africaine. Elle est l'occasion d'un trip assez unique en compagnie de musiciens doués sur des compositions immédiatement accessibles. Des instrumentistes, tous de haut niveau, on remarquera particulièrement le leader et son agilité de soliste à faire pâlir d'envie tous les six-cordistes de la planète sur un instrument pourtant plus "primitif". C'est aussi l'occasion de recroiser quelques grands maliens déjà aperçus ailleurs (Vieux Farka Touré, le fils d'Ali; Toumani Diabté, déjà brillant sur l'Ali & Toumani sorti poshtumément en 2010) et qu'il fait bon réentendre en pareil et savoureux contexte.
Typiquement africain dans sa gravité joyeuse, sa festivité pas pouet-pouet pour deux sous, I Speak Fula est un parangon de blues africain à recommander à tous.Un exemple d'une Afrique n'ayant pas peur de se frotter à l'occident sans y perdre son âme. Un bel album.
1. I Speak Fula 3:41
2. Jamana Be Diya 4:59
3. Musow (For Our Women) 5:26
4. Torin Torin 4:47
5. Bambugu Blues 5:05
6. Amy 4:31
7. Saro 3:48
8. Ladon 5:31
9. Tineni 4:55
10. Falani 5:45
11. Moustapha 7:46
Bassekou Kouyaté: solo n'goni, n'goniba
Amy Sacko: lead vocals (1-4, 6-9, 11), chorus
Omar Barou Kouyaté: medium n'goni
Fousseyni Kouyaté: n'goniba
Moussa Bah: bass n'goni
Alou Coulibaly: calabash, chorus
Moussa Sissoko: yabara, tamani
Kasse Mady Diabaté: vocals (2)
Vieux Farka Touré: electric guitar (5, 7)
Toumani Diabaté: kora (2, 9)
Harouna Samaké: kamalengoni (3, 4)
Zoumana Tereta: lead vocal, soku (6)
Andra Kouyaté: chorus, lead vocals (5)
Mah Soumano: chorus; Baba Sissoko: dunun (7)
Baba Diabaté: dunun (3)
Jelimusoba: mpolon (11)
Ah ! De la musique qui réchauffe au mois de janvier, bravo.
RépondreSupprimerPour ceux qui aiment, ils peuvent aussi écouter le dernier album de Tinariwen, il vient de sortir. Il a été enregistré en Californie, puisque enregistrer au Mali en ce moment... No comment. Du coup on y retrouve des participations inattendues, comme le guitariste des Red Hot. Un bon mélange aussi, pas le même genre que l'album ci-dessus, plus sombre mais intéressant.
Enfin, allez voir par vous-mêmes, c'est le mieux à faire, non ?
Tu as raison. L'album ne sort que le 10 février par contre mais Tinariwen, c'est une valeur sûre.
Supprimerok, mais comme d'habitude on peut déjà l'entendre sur la toile...
SupprimerAvant de l'acheter si on l'apprécie parce que les musiciens ont besoin de notre soutien. ;-)
Supprimer+ 1. Acheter et faire acheter, tant qu'à faire.
SupprimerCa me branche !
RépondreSupprimerJ'en suis fort aise ! ^_^
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