dimanche 26 janvier 2014

Progressisme et vanité

Ayreon "The Theory of Everything" (2013)
ou "New like Old"


Les amoureux du renouvellement continuel, de la révolution musicale permanente, de la progression en rock progressif savent déjà tous qu'Arjen Anthony Lucassen n'est pas franchement le musicien, compositeur, arrangeur et producteur apte à leur donner des émotions en adéquation avec leurs folles attentes. De fait, ce Theory of Everything est tout sauf une surprise... C'est de l'Ayreon pur jus !

Évidemment, la maison de disque, à qui il faut bien du grain à moudre, l'aura vendu tout autrement mettant en avant la pléthorique liste de guest-stars toutes plus prestigieuses les unes que les autres qui servent, en fait, de cache-misère à un album on ne peut plus routinier. Pas qu'on ne soit pas ravi d'entendre Steve Hackett glisser un solo dont il a le secret, de retrouver un Keith Emerson plutôt discret dernièrement dans des exactions "clavieristiques" typiques de son légendaire E.L.P., ou d'entendre ce vieux grigou de John Wetton jouer des cordes vocales dans un des rôles du concept album. Non, vraiment, aucune mauvaise nouvelle dans les performances de ces vieilles barbes toujours vertes. Là où le bas blesse, sur un album globalement correct, c'est dans l'usure d'une formule qui commence sacrément à dater.
Parce que depuis les débuts de son projet progressif, l'ex-Vengeance, groupe batave de hard'n'heavy assez peu exceptionnel, Arjen Anthony Lucassen a, plus ou moins, toujours creusé le même sillon d'un symphonic metal prog "rock-opératisé" efficace et racé mais, ultimement, bien trop dérivatif pour qu'on le prenne pour autre chose qu'un substitut d'un passé plus glorieux. Il y bien eu quelques vrais bons moments (Inside the Electric Castle en 1998, The Human Equation en 2004) mais rien, fondamentalement, qui permette aux amateurs du genre de s'enthousiasmer plus que de raison. D'autant que, présentement, le concept, basé dans le réel cette fois, n'a rien d’affolant et ne justifie en aucun cas le bavardage instrumental débordant d'un musicien qui doit, on n'en doute pas, beaucoup s'amuser en studio. Épisodiquement, on s'amuse avec lui mais pas suffisamment souvent pour être captivé.
Alors oui, c'est bien joué (bien exécuté diraient ceux qui voient dans ce genre d'exercice de vanité la mort de la Musique majuscule), bien produit. Est-ce assez ? Pour certains peut-être, pour moi non.

Finalement, à trop s'éparpiller dans trop de projets, à délayer son inspiration tous azimuts (Ambeon, Finch, Guilt Machine, Star One, en solo, etc.), à vouloir aussi trop en faire sur chacune de ses sorties discographiques, on se dit que Lucassen a fini par se perdre, par redonder plus que de raison et que le résultat est là, criant d'évidence, dans ce Theory of Everything si plein de tout qu'il n'aboutit à rien. C'est d'autant plus dommage que le garçon possède un vrai potentiel qu'il noie malheureusement dans sa "mer de groupes". En un mot comme en mille, Arjen, concentre-toi boudiou !


CD 1
Phase I: Singularity
1. Prologue: The Blackboard 1:55
2. The Theory of Everything Part 1 3:01
3. Patterns 1:03
4. The Prodigy's World 1:31
5. The Teacher's Discovery 2:58
6. Love and Envy 2:39
7. Progressive Waves 3:16
8. The Gift 2:38
9. The Eleventh Dimension 1:46
10. Inertia 0:45
11. The Theory of Everything Part 2 1:50
Phase II: Symmetry
12. The Consultation 3:49
13. Diagnosis 2:48
14. The Argument 1 0:24
15. The Rival's Dilemma 2:22
16. Surface Tension 0:57
17. A Reason to Live 0:45
18. Potential 3:14
19. Quantum Chaos 2:09
20. Dark Medicine 1:23
21. Alive! 2:29
22. The Prediction 1:05

CD 2
Phase III: Entanglement
1. Fluctuations 1:01
2. Transformations 3:13
3. Collision 3:26
4. Side Effects 2:59
5. Frequency Modulation 1:44
6. Magnetism 3:54
7. Quid Pro Quo 3:09
8. String Theory 1:29
9. Fortune? 1:36
Phase IV: Unification
10. Mirror of Dreams 2:30
11. The Lighthouse 3:16
12. The Argument 2 0:49
13. The Parting 3:27
14. The Visitation 3:27
15. The Breaktrough 2:00
16. The Note 1:11
17. The Uncertainty Principle 2:09
18. Dark Energy 0:44
19. The Theory of Everything Part 3 1:29
20. The Blackboard (Reprise) 1:13


Vocalistes
JB (Grand Magus) as The Teacher
Sara Squadrani (Ancient Bards) as The Girl
Michael Mills (Toehider) as The Father
Cristina Scabbia (Lacuna Coil) as The Mother
Tommy Karevik (Kamelot, Seventh Wonder) as The Prodigy
Marco Hietala (Nightwish, Tarot) as The Rival
John Wetton (Asia, UK, ex-King Crimson, ex-Family, ex-Roxy Music) as The Psychiatrist
Wilmer Waarbroek - backing vocals

Musiciens
Arjen Anthony Lucassen - electric and acoustic guitars, bass guitar, mandolin, analog synthesizers, Hammond, Solina Strings
Ed Warby - drums, percussion
Rick Wakeman (ex-Yes) - synthesizer solo on "Surface Tension", piano
Keith Emerson (ex-Emerson, Lake & Palmer) - synthesizer solo on "Progressive Waves"
Jordan Rudess (Dream Theater, ex-Liquid Tension Experiment) - synthesizer solo on "Progressive Waves"
Steve Hackett (ex-Genesis) - guitar solo on "The Parting"
Troy Donockley (Nightwish) - uilleann pipes, whistles
Ben Mathot - violin
Maaike Peterse (Kingfisher Sky) - cello
Jeroen Goossens - flutes, bass flute, piccolo, bamboo flute, contrabass flute
Siddharta Barnhoorn - orchestrations
Michael Mills (Toehider) - Irish bouzouki

3 commentaires:

  1. CD 1
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    CD 2
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  2. Salut
    Il est vrai que "Into the Electric Castle" est un chouette album & il reste mon préféré d' "Ayreon"

    http://ulozto.net/xfK1nBK/1998-into-the-electric-castle-2-cd-rar

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