mercredi 2 septembre 2015

Zorn for Dummies (happy 62nd birthday, John!)

Les 10 albums de John Zorn qu'il faut connaître pour une complète introduction au sujet, une introduction proposée pile-poil le jour où le trublion new-yorkais fête ses 62 ans. Enjoie !

PaR CaRTeS
John Zorn "Spillane" (1987)
ou "Original Gangster"

Spillane, c'est évidemment l'hommage à l'auteur noir Mickey Spillane, c'est aussi une étude de la guitare blues d'Albert Collins (Two-Line Highway), c'est en plus un quatuor à cordes mutant composé pour l'acteur japonais disparu Ishihara Yujiro (Forbidden Fruit), c'est surtout le second triomphe (presque) grand public après son hommage à Ennio Morricone (The Big Gundown), le premier de sa propre plume, donc.
Formellement, nous sommes dans les compositions "par cartes", soit des sessions dirigées par Zorn où il sélectionne la boucle et le mood qu'il souhaite et l'inscrit sur des cartes qui sont, in situ, proposées aux musiciens. Une forme interactive de performance où la part des instrumentistes est d'autant plus essentielle qu'elle est ouverte à leur propre interprétation, à leur personnalité musicale. Concrètement, il y a donc 3 pièces, 3 formations aussi.
Spillane ouvre le bal. Entre illustration sonore de film noir presque classique et passage plus ambiants où interviennent des extraits de l'œuvre de l'auteur hommagé (des romans de Mike Hammer) dits par John Lurie et Robert Quine, c'est une pièce aussi avant-gardiste que filmique. D'une ambiance à l'autre, tout se tient dans ces 25 minutes qui nous entraînent du jazz le plus lounge, du rock bluesy le plus réaliste, à des élans évidemment plus bizarroïdes. Pas exactement immédiat mais plutôt facile d'accès, c'est une composition importante dans le parcours de Zorn qui y reviendra d'ailleurs quelques années plus tard sur The Bribe.
Sur Two-Lane Highway, clairement, la star est la guitare d'Albert Collins pour ce qu'on peut considérer comme un blues poussé dans ses retranchements arty sans y perdre sa substance bleue pour autant. En deux parties, la première plus électrique, la seconde plus éthérée, Zorn s'efface quasiment cédant bien volontiers la place à son invité de marque. Quand on connaît la vivacité, la classe et la qualité émotionnelle du jeu de Mister Collins, on sait qu'on va tomber sur du feu... Et c'en est ! Du bon blues intelligent, prospectif mais du bon blues avant tout. Ca fait de la présente pièce la plus immédiatement séduisante de la sélection, et une vraie belle réussite en plus de la surprise d'entendre Zorn proposer quelque chose de si éloigné de ce qu'il a fait jusque-là.
Final de l'album, portion la plus expérimentale aussi, partition la plus alien du lot sans doute, Forbidden Fruit n'est pas à mettre dans toutes les oreilles. Doté d'un quatuor à cordes (l'internationalement célébré Kronos Quartet), de platines et d'une voix tour à tour récitative ou chantée, c'est, assez typiquement pour Zorn, une succession de chaos et de douceur, de bruit et de mélodie où l'on peut aussi bien croiser Merzbow que Jean-Sébastien Bach. Certainement pas facile mais tout à fait passionnant et réussi.
Trois pièces, trois succès. Nonesuch, puisque Zorn n'a pas encore lancé sa propre maison (Tzadik), put se féliciter de l'aubaine, de l'offrande qui, plus de deux décennies plus tard, demeure une des œuvres les plus importantes de Zorn, un de ses plus réjouissantes, aussi, c'est dire si on recommande !

1. Spillane 25:12
2. Two Lane Highway Pt. 1: Preacher Man - White Line Fever - Nacogdoches Gumbo - East Texas Freezeout - San Angelo Release - Roliin' To Killeen - Blowout - Devil's Highway - Midnight Standoff - Marchin' For Abilene 13:31
3. Two Lane Highway Pt. 1: Hico Killer - Long Mile To Houston 3:50
4. Forbidden Fruit (Variations For Voice, String Quartet And Turntables) 10:20

John Zorn - composition, arrangements, direction, production
- Spillane
Anthony Coleman - piano, orgue électrique, celesta
Carol Emanuel - harpe
Bill Frisell - guitar
David Hofstra - basse, tuba
Bob James - bandes, cds
Bobby Previte - batterie, percussion
Jim Staley - trombone
David Weinstein - échantillonnage, claviers électroniques
John Lurie - voix de Mike Hammer
Robert Quine - voix de la conscience de Mike Hammer
John Zorn - saxophone alto, clarinette
- Two-Lane Highway
Albert Collins - guitare, voix
Robert Quine - guitare
Big John Patton - orgue électrique
Wayne Horvitz - piano, claviers électroniques
Melvin Gibbs - basse
Ronald Shannon Jackson - batterie
Bobby Previte - batterie, percussion
- Forbidden Fruit
Kronos Quartet
David Harrington - violon
John Sherba - violon
Hank Dutt - alto
Joan Jeanrenaud - violoncelle
Christian Marclay - platines
Ohta Miromi - voix

Albert Collins n'a peur de rien ! Normal c'est une légende !

JaZZ PuNKS
Naked City "Naked City" (1990)
ou "Punk My Jazz"

En la circonstance, entouré de quelques pointures partageant son goût de la déconne, John Zorn mélange allègrement originaux et reprises (ha ! Batman, ho ! le clan des siciliens, hou ! James Bond !) jazz, humour cartoonesque et salutaires pétages de plombs. A partir de là, dire que ce premier long-jeu de Naked City est une référence relève du doux euphémisme. Evidemment, ces cris saxophonées (ou pas), ces guitares souvent à la marge, ces rythmiques à cran, ces compositions parfois très courtes et n'ayant jamais peur de faire plus de bruit que de raison (mais pas toujours...) ne sont pas à mettre entre toutes les oreilles, ceux qui peuvent encaisser les dissonances, les tirs de barrage et les renversements stylistiques brutaux y trouveront une oeuvre dont la grâce sans compromis et la créativité débordante fait encore écho aujourd'hui.
Iconoclaste s'il en fut, le premier Naked City parait forcément moins extrême qu'à sa sortie, moult bruitistes sont passés par là. Il n'en demeure pas moins un surprenant assemblage où quelques avant-gardistes de renom se lâchent... Pour notre plus grand plaisir !
Essayez-le si vous l'osez !

1. Batman 1:58
2. The Sicilian Clan 3:27
3. You Will Be Shot 1:29
4. Latin Quarter 4:05
5. A Shot in the Dark 3:09
6. Reanimator 1:34
7. Snagglepuss 2:20
8. I Want to Live 2:08
9. Lonely Woman 2:38
10. Igneous Ejaculation 0:20
11. Blood Duster 0:13
12. Hammerhead 0:08
13. Demon Sanctuary 0:38
14. Obeah Man 0:17
15. Ujaku 0:27
16. Fuck the Facts 0:11
17. Speedball 0:37
18. Chinatown 4:23
19. Punk China Doll 3:01
20. N.Y. Flat Top Box 0:43
21. Saigon Pickup 4:46
22. The James Bond Theme 3:02
23. Den of Sins 1:08
24. Contempt 2:49
25. Graveyard Shift 3:25
26. Inside Straight 4:10

John Zorn: saxophone alto
Bill Frisell: guitare
Fred Frith: basse
Joey Baron:batterie
Wayne Horvitz: claviers
Yamatsuka Eye: voix

Fred Frith, expérimentateur patenté et ancien de la Vache Henry

CRySTaL éMouVaNT
John Zorn "Kristallnacht" (1993)
ou "Devoir de Mémoire"

Une évocation de la Nuit de Cristal par John Zorn ? Un objet musical violent et non identifié pour un devoir de mémoire douloureux.
Evidemment, vu le thème, il y a beaucoup de bruit et de chaos dans l'œuvre créée par le stakhanoviste de la Downtown Scene, ça commence pourtant tout en douceur par un Shtetl, belle pièce de klezmer introductive où la tension (contenue) se manifeste déjà, qui, petit à petit, se voit envahie des diatribes nazies annonçant la déferlante bruitiste qui suit pour laquelle Zorn nous prévient dans le livret qu'elle "contient de hautes fréquences à la limite et au-delà de l'ouïe humaine pouvant causer des nausées, maux de têtes et des acouphènes"" c'est dire l'extrémité de la chose.
De fait, ce diable de Zorn ne nous a pas menti et les presque douze minutes de Never Again sont quasiment insoutenables, inécoutables, expression du déluge d'horreur s'abattant sur les pauvres juifs martyrisés comme sur l'auditeur subissant cette avant-garde industrielle sans le moindre compromis. La suite, les conséquences de la haine primale qui mut les partisans les plus zélotes du petit caporal, est plus tempérée, pas exactement accessible mais nettement plus écoutable, allant d'un minimalisme tendu, lugubre presque (Gahelet), d'une composition contemporaine typique de ce que Zorn sait faire infusée d'un violon yiddish bienvenu (Tikkun), d'un assemblage de "sound bites", de minimalisme et de noise jusqu'au-boutiste (Tzfia), d'une nouvelle virgule de pure ultraviolence (Barzel), à une ultime pièce, Gariin, typique des improvisations jazzo-avant-gardo-bruitiste ici particulièrement menaçante avec sa guitare (by Marc Ribot !) toute en sorties de routes et cris de douleurs (vu ce qui se passera ensuite, historiquement, on comprend pourquoi).
Si ce que vous attendez d'une œuvre musicale comprend de jolies mélodies, un sentiment de confort et d'harmonie, fuyez !, là n'est pas le propos d'une proposition aussi radicale et dérangeante que possible, un outil mémoriel au même titre que Nuit et Brouillard ou La Liste de Schindler, un album nécessaire mais en aucun cas aisé, vous aurez été prévenu. Cela fait-il de Kritallnacht un opus recommandable ? Assurément, mais pas pour ceux qui ont l'estomac, et les oreilles !, trop sensibles.

1. Shtetl (Ghetto Life) 5:55
2. Never Again 11:46
3. Gahelet (Embers) 3:27
4. Tikkun (Rectification) 3:02
5. Tzfia (Looking Ahead) 8:49
6. Barzel (Iron Fist) 2:02
7. Gariin (Nucleus - The New Settlement) 7:59

Anthony Coleman - keyboards
Mark Dresser - bass
Mark Feldman - violin
David Krakauer - clarinet, bass clarinet
Frank London - trumpet
Marc Ribot - guitar
William Winant - percussion
John Zorn - composition, direction, arrangements et production

David Krakauer et son instrument, un mariage d'amour

DéBuT De CyCLe
John Zorn/Acoustic Masada "Alef" (1994)
ou "Pierre fondatrice"

Derrière ce titre emprunté à un volume de l'excellent Space Opera d'Isaac Asimov, se cache le tout premier album de ce qu'il est aujourd'hui convenu d'appeler Acoustic Masada soit la première revisitation des racines juives de Maître John Zorn à l'aulne du free jazz d'une de ses idoles, Ornette Coleman, ceci accompagné de l'excellent trompettiste Dave Douglas, et d'un duo rythmique précis et précieux (Greg Cohen à la basse, Joey "Divin Chauve" Baron au badaboum de haute voltige).
C'est sur le label japonais DIW que sort, dans un anonymat presque complet, ce volume inaugural qui sera suivi de neuf autres dans les quatre années qui suivirent, puis de huit lives "archives" entre 98 et 2005, et, la formation n'existant officiellement plus, de quelques prestations exceptionnelles comme à l'occasion de la série de concerts célébrant le soixantième anniversaire du compositeur New Yorkais, phare toujours aussi brillant d'une scène avant-gardiste fourmillante et passionnante.
Mais on n'en est pas là en février 1994 (20 ans !) quand sort Alef. Zorn a déjà une belle réputation - grâce à Spillane, The big gundown, les albums de Naked City, ceux de Painkiller, etc. - mais n'a ni établi sa propre maison (ça viendra l'année suivante avec la création de Tzadik), ni gagné une "sphère d'admirateurs zélés" (dont je concède bien volontiers faire partie) telle qu'on la connaît aujourd'hui et qui lui permet une autant plus grande liberté qu'il ne dépend plus que de la qualité de ses travaux.
Présentement, il se lance dans un nouveau projet. Sait-il à ce moment l'importance qu'elle aura dans sa carrière et le massif catalogue qu'elle deviendra ? Probablement pas. Il s'y lance malgré tout à corps perdu enregistrant avec son quatuor de choix non seulement le présent Alef mais aussi une grande partie de ses trois successeurs (Beit, un bout de Gimel, le EP Dalet), tout ça en une seule et petite journée... Béni soit le 20 juillet 1994 !
Parce que, quel album mes aïeux ! Le fantôme d'Ornette en visite à Jérusalem (Jair), le tango jazz-orientalisant (Bith Aneth), le swing klezmer (Tzofeh), les mélodies absolument imparables (Tahah, qui vous restera gravé dans la mémoire), le swing à deux vents ébouriffants (Janohah), le chaos jazz cartoonesque "à la Zorn" (Zebdi), ou simplement la grâce d'un ambient jazz suave et velouté mais pas sans épine (Idalah-abal), il y a tout ça et même plus dans un Alef, je pèse mes mots, resplendissant de créativité. Et de savoir-faire ! Parce que ces quatre-là, quand ils jouent ensemble, dès leur présents premiers ébats, savent se trouver, se sentir, s'apprivoiser, se compléter évidemment ! Une fine équipe du niveau, attention !, du quatuor classique de John Coltrane, sans aucunement comparer la maîtrise instrumentale de l'altiste Zorn et du tenor 'Trane qui ne sera jamais, c'est entendu, à l'avantage du New Yorkais, simplement de noter l'osmose, la magie d'Acoustic Masada.
Alef, le début d'une grande et belle histoire. Rien que pour ça, on est bien content que Zorn ait trouvé le divin.

1. Jair 4:53
2. Bith Aneth 6:24
3. Tzofeh 5:13
4. Ashnah 6:20
5. Tahah 5:40
6. Kanah 7:26
7. Delin 1:54
8. Janohah 9:40
9. Zebdi 2:45
10. Idalah-Abal 6:15
11. Zelah 3:48

John Zorn - alto saxophone, composition, direction, production
Dave Douglas - trumpet
Greg Cohen - bass
Joey Baron - drums

Dave "jamais sans ma trompette !" Douglas

TWo-SiDeS
John Zorn "The Circle Maker" (1998)
ou "Masada en Chambre"

Seconde "allitération" des compositions de John Zorn pour son quatuor de jazz connu sous le nom d'Acoustic Masada, suivant un Bar Kohba sorti deux ans plus tôt, The Circle Maker propose deux sets pour deux formation différentes mais surtout John Zorn à son plus immédiatement accessible et attrayant.
En l'occurrence, l'une ou l'autre des formations, les deux étant construites sur une identique base de cordes, proposent la version jazz de chambre des partitions originelles. Au Masada String Trio de Friedlander, Feldman et Cohen l'aspect minimaliste et contemporain, à Bar Kokhba, sextet ajoutant Marc Ribot, Cyro Baptista et Joey Baron aux trois précités, une lounge avant-gardiste sachant caresser l'oreille de l'auditeur avec son sucre fourré de quelques salutaires gouttes d'acide.
D'ailleurs, ce sont dans les deux formations, l'une développant l'autre, qu'on rencontre quelques soubresauts typiques de Zorn (Karet par le Masada String Trio en est une rare expression). Mais quelque soubresauts seulement dans ce qui demeure un océan d'harmonie comme rarement entendu chez le bouillonnant compositeur parce qu'entre élans klezmer et swing jazz, expurgé de la plupart des tentations free du quatuor pour qui ces pièces furent jadis créées, c'est à une double galette exceptionnellement harmonieuse à laquelle nous avons affaire. Une double galette magnifiquement habitée par les performances instrumentales de musiciens hors-pair (ha ! Marc Ribot !, hou ! Mark Feldman !, etc., vous n'en reviendrez pas) nullement mus, cette fois, par un quelconque égo, quelque satisfaction onaniste de soliste mais bien par une absolue dévotion à une partition taillée pour le plaisir de l'auditeur.
On pourrait citer moult pistes où les merveilles de six-là et de leur boss éclairé visent droit au cœur, presque toutes en fait dans ce qui demeure une excellente introduction toute en douceur et en harmonie à l'univers d'un homme, Zorn !, trop souvent considéré comme uniquement un trublion de la Downtown Scene new-yorkaise et qui prouve, présentement, à tous ceux qui en doutaient encore qu'il a des trésors de mélodies à offrir au monde. The Circle Maker ? Un authentique classique qu'on n'a de cesse de recommander, tout simplement.

CD 1: Issachar
1. Tahah 2:30
2. Sippur 3:21
3. Karet 1:21
4. Hadasha 5:36
5. Taharah 3:51
6. Mispar 2:47
7. Ratzah 4:36
8. Zebdi 1:51
9. Yatzah 8:14
10. Malkhut 1:57
11. Hodaah 3:49
12. Elilah 3:21
13. Meholalot 4:54
14. Kochot 4:58
15. Lachish 1:30
16. Shidim 4:32
17. Aravot 2:58
18. Moshav 5:06

CD 2: Zevulun
1. Lilin 6:58
2. Hazor 4:45
3. KisofIm 7:23
4. Khebar 4:54
5. Laylah 2:57
6. Teli 4:14
7. Tevel 4:27
8. Eitan 2:02
9. Ner Tamid 2:38
10. Idalah-Abal 7:41
11. Gevurah 6:51

John Zorn - composition, arrangements, direction & production
- Issachar - All tracks performed by the Masada String Trio
Mark Feldman - violin
Erik Friedlander - cello
Greg Cohen - bass
- Zevulun - All tracks performed by the Bar Kokhba Sextet
Marc Ribot - guitar
Cyro Baptista - percussion
Joey Baron - drums
Mark Feldman - violin
Erik Friedlander - cello
Greg Cohen - bass

Greg Cohen ? 4 cordes précieuses !

ZoRNeSTRa
John Zorn "Angelus Novus" (1998)
ou "Catalogue Contemporain"

Que tout ceux qui trouvent le Zorn contemporain affecté, dépourvu de substance et mélodies à leur goût se réjouissent, il peuvent immédiatement passer à autre chose. Que les autres, ceux qui apprécient les recherches soniques du new-yorkais, son esprit frondeur et rénovateur aussi, prêtent attention, Angelus Novus va les combler !
Ce qui est proposé, en l'occurrence, est une sélection permettant d'appréhender l'évolution d'un compositeur en constante réinvention de son propre art. On y trouve, en effet, une sélection dont la composition couvre une vingtaine d'années, des années 70 au années 90, 4 pièces déroulées en 9 pistes absolument typiques de chaque nouvelle marotte, de chaque nouvel enthousiasme d'un Zorn dont la curiosité s'applique systématiquement aux développements de son écriture. Forcément, avec une telle disparité d'époque et de styles, tous ayant trait au classique contemporain, l'ensemble n'est pas d'une folle cohérence mais, ce qu'il perd en la matière, il le gagne dans la richesse et la diversité de l'offre et le plaisir analytique de l'auditeur suivant, pas à pas, un parcours passionnant.
Côté vieilleries, c'est à Christabel que revient la palme. Composition de 1972 en deux parties, elle doit beaucoup aux minimalistes et propose, semble-t-il, des variations quasi-naturalistes entrecoupant des mouvements vifs à d'autres nettement plus éthérés, pas très original mais bien troussé. L'autre pièce archéologique (1983, cette fois) s'appelle For Your Eyes Only et ouvre l'opus. Pièce orchestrale où se croisent et s'entrechoquent le contemporain le plus chaotique et des influences jazz bien intégrées, on y sent l'influence de Carl Stalling (une quasi-constante chez Zorn), parce que si tout ça est fait avec le plus grand sérieux ce n'est pas austère pour autant, et c'est très bien comme ça et nous donne une partition qui, si elle n'est définitivement pas à glisser dans toutes les oreilles, s'ingère avec une vraie délectation. Carny ensuite, seule pièce non-orchestrale proposée, nous permet d'entendre le chef d'orchestre du reste de l'album, Stephen Drury, au piano. Enchainement de thèmes courts tantôt enlevés, tantôt apaisés, elle finit par former un tout cohérent et d'autant plus attrayant qu'elle est impeccablement interprétée par un instrumentiste "à la pointe". Last but not least, vient la partition qui donne son titre à la sélection. Ensemble de cinq pièces courtes dédiées au philosophe juif allemand Walter Benjamin qui se suicida de peur d'être renvoyé en Allemagne nazie par les autorités franquistes, Angelus Novus est une belle pièce où contemporain abordable et racines juives se rencontrent pour le meilleur.
Dans son ensemble, excellent aperçu de la palette classique de Zorn, Angelus Novus est un exemplaire réussite si une œuvre qu'on ne conseillera qu'à ceux qui ont goût pour les musiques contemporaines et avant-gardistes. Si c'est votre cas, foncez !

1. For Your Eyes Only 13:45
2. Christabel Part 1 4:04
3. Christabel Part 2 3:50
4. Carny 12:41
Angelus Novus
5. I-Peshat 2:05
6. II-Tzomet 1:24
7. III-Aliya 4:35
8. IV-Herut 1:46
9. V-Pardes 2:54

John Zorn - composition, production
The Callithumpian Consort Of New England Conservatory
Stephen Drury – chef d'orchestre, piano sur Carny

Stephen Drury, le chef au clavier

eN CoRDeS!
John Zorn "The String Quartets" (1999)
ou "Quartets en Excellence"

Loin de moi l'idée de vous faire penser qu'on a ici affaire à une de ces délicieuses petites constructions "easy-listening" dont Zorn a pris l'habitude de nous honorer depuis quelques années. Non, la musique ici offerte ne cherche pas, fille facile, à convaincre l'auditeur par ses charmes offerts, ses formes attrayantes et harmonieuses... Zorn en mode savant (mais cependant rigolard, Carl Stalling n'est jamais bien loin) joue plus volontiers du grincement que du mélodieux contrepoint, du chaos contrôlé que de la rivière indolente.
Des quatre partitions ici offertes, 3 furent initialement composée pour le Kronos Quartet ("Cat O'Nine Tails", "The Dead Man" et "Momento Mori") et sont ici reprises par un quatuor maison où on retrouve deux tiers du Masada String Trio, en l'occurrence le violoniste Mark Feldman et le violoncelliste Erik Friedlander. Et, évidemment, chaque « segment » offre une vision différente de l'art du quatuor tel revu et radicalement corrigé par Zorn.
Cat O'Nine Tails est une cartoonesque pièce ou grincements sautillants le disputent à de petites vignettes mélodiques souvent réminiscences de thème de musique populaire. Le résultat, délicieusement chaotique, n'est aucunement difficile à aborder, il suffit, pour ce faire, d'imaginer Tom courant après Jerry ou Will E. Coyote après ce diable de Roadrunner. Oui, ici, clairement, fièrement, Zorn affiche son amour de Carl Stalling (compositeur/arrangeur des Looney Tunes et Merry Melodies de l'époque « classique »), et ça marche. En version électrique, on se serait approché de Naked City, premier album, par les cordes, c'est Boulez chez les Bisounours avec un sac de coco magique... Et ça dure 14 minutes comme ça ! Excellent !
Pour The Dead Man, suite de 13 courtes pièces (de 30 secondes à moins de 2 minutes), c'est grosso modo la même chose (chaos et grincements), Carl Stalling en moins. Forcément, l'esthétique en est radicalement changée, l'humour expurgé. De fait, tendu, rarement mélodique dans le sens conventionnel du terme, c'est une musique d'angoisse et de douleurs, d'ailleurs équivalent « à cordes » au Torture Garden de Naked City. Pas pour plaire à tout le monde mais, dans le genre, il faut admettre que c'est admirablement troussé.
Avec Memento Mori, bien que toujours composé pour le Kronos Quartet, c'est encore autre chose ! Dédié à sa complice Ikue Mori, c'est une longue et complexe pièce qui prendra du temps, de la patience à qui veut la comprendre pour l'apprécier comme il se doit. Tour à tout féroce et apaisé, l'aeuvre, d'abord intrigante sans qu'on ne sache vraiment où tout ceci peut bien vouloir aller, elle se dévoile au fur et à mesure des écoutes comme ce qu'elle est : une partition savante, difficile à la beauté évanescente mais bien réelle, un bateau ivre transportant l'auditeur vers un « autre-chose » captivant, différent et diablement difficile à décrire.
Cerise sur un gâteau pourtant déjà bien alléchant, Kol Nidre, en un peu plus de 8 minutes, propose un Zorn nettement plus accessible que le reste de la sélection. C'est aussi la seule pièce ayant trait à la judaïté du compositeur. Il n'est, à partir de là, pas étonnant d'y retrouver une « façon » mélodique relativement proche de celle des deux livres de Masada et en particulier des pièces les plus contemporaines et méditatives du Masada String Trio mais aussi d'Arvo Pärt (avis aux amateurs !). Evidemment, le charme opère instantanément.
A l'écoute des quatre pièces proposées, à la mémoire du très riche catalogue que constitue désormais sa discographie, on se dit que, quelque part, Zorn est le Tarantino de la musique mondiale, un passionné de musique compulsif et imaginatif se servant de tout pour enrichir sa propre grammaire compositionnelle. Un passionnant, sans cesse surprenant, changeant artiste qui n'est jamais là où on l'attend ni vraiment tout à fait ailleurs. Et sur ces String Quartets en particulier, évidemment électron libre, il satisfait au-delà des espérances.

1. Cat O'nine Tails (1988) 13:44
The Dead Man (1990) 13 Specimen For String Quartet
2. Variations 1:04
3. Sonatas 0:41
4. Manifesto 0:49
5. Fanfare 0:56
6. Meditation 0:53
7. Rondo 0:48
8. Romance 0:30
9. Blossoms 1:07
10. Fantasy 0:52
11. Folio 1:15
12. Nocturne 1:38
13. Etude 0:40
14. Prelude 1:08
15. Memento Mori (1992) 28:57
16. Kol Nidre (1996) 8:22

Mark Feldman - second violon (premier violon sur Cat O'Nine Tails)
Erik Friedlander - violoncelle
Joyce Hammann - premier violon
Lois Martin - alto
John Zorn - composition, arrangements, direction et production

Joyce Hammann, quart de cordes de classe

aNGéLiQue
John Zorn/Bar Kokhba "Lucifer, Book of Angels Volume 10" (2008)
ou "Divin Démon"

Dans la série des Book of Angels de John Zorn, beaucoup s'accordent à dire que le Lucifer de Bar Kokhba est un des sommets... Voire LE sommet.
Il est vrai que Bar Kokhba, composé du Masada String Trio (Cohen, Feldman et Friedlander) additionné de quelques brillants pensionnaires de la maison Zorn, offre un équilibre et une grâce rarement atteints ailleurs dans le catalogue de l'hyperactif compositeur de Downtown. Cet exquis nectar jamais ne vrille oreille mais jamais, non plus, cède-il à trop de facilité. A vrai dire, cette musique, à la fois moderne et traditionnelle semble avoir été touchée par les Dieux. Des pizzicati et glissandi divins des cordes, des chaloupes rythmiques renversantes, de l'experte surf-guitar... Tout ici appelle à l'harmonie, à l'amour !
Il faut dire que John Zorn a, pour la circonstance, offert quelques unes de ses plus belles pièces et le fait est que jamais la déception ne pointe le bout de son vilain nez. C'est d'ailleurs aussi l'occasion de se rappeler le compositeur inspiré et mélodieux que Zorn peut (et sait !) être, lui à qui on accole plus facilement les qualificatifs de difficile, élitiste, abscons... Ce qui est preuve d'une méconnaissance crasse de sa discographie riche de mille facettes et dont le côté profondément mélodique n'est pas le moindre. Mais rien de tout ça ici. Le Bar Kokhba (enregistré en live en studio) est admirable de mélodie jusque dans ses emportements, qui sont nombreux et toujours bienvenus.
A ceux qui n'auraient pas encore goûté cet album exemplaire je dis « Veinards que vous êtes ! Comme j'aimerais moi aussi connaître de nouveaux les frissons qui me prirent à sa découverte ! ». Bien sûr, je l'aime encore énormément, comme on aime un charmant petit coin de campagne qu'on connait comme le dos de sa main et qu'on aime visiter régulièrement mais, la première fois... Ha ! La première fois !

1.Sother 5:58
2.Dalquiel 6:07
3.Zazel 3:22
4.Gediel 6:12
5.Rahal 3:49
6.Zechriel 7:54
7.Azbugah 3:02
8.Mehalalel 9:53
9.Quelamia 4:59
10.Abdiel 3:24

Cyro Baptista - percussions
Joey Baron - batterie
Greg Cohen - basse
Mark Feldman - violon
Erik Friedlander - violoncelle
Marc Ribot - guitare
John Zorn - composition, arrangements, direction et production

Marc Ribot : guitar-hero à lunettes !

aT THe MoVieS
John Zorn "Filmworks XXIII: El General" (2008)
ou "Ballade en Americana"

Musique du documentaire de Natalia Almada sur le président/dictateur mexicain marxiste Plutarco Elias Calles, en place de 1924 à 1928, dont les agissements conduisirent à la funeste guerre de religion dite des Cristeros (80.000 victimes).
Avec un si peu recommandable personnage, on pourrait s'attendre à un score chaotique et violent, il n'en est rien ! En l'occurrence, voisin malin d'un Bill Frisell, il tisse une "amerimexicana" de chambre (de l'americana cotonneux de la frontière) où un quatuor d'habitués de choix (Rob Burger, pianiste et accordéoniste, et Marc Ribot, guitariste, en tête) brille particulièrement dans une partition étonnamment apaisée et mélodique qu'on imaginerait plus volontiers à l'illustration sonore de quelque balade en de luxuriants et ensoleillés paysages à quelques dramatiques bémols près. Ainsi, la majorité des thèmes traîne joyeusement au rythme d'un âne broutant tranquillou les pâquerettes. Et c'est bien agréable, en vérité ! Et finalement, assez consistant avec le relatif adoucissement (et pas amollissement) de l'écriture et des aspirations constatées chez de ce diable de Zorn qui sait tout de même mettre le feu comme pas deux mais pas, ou presque, ici, comme vous l'aurez compris.
El General, 23ème de la série des Filmworks et pas des moindres, est une vraie belle réussite à côté de laquelle les amateurs de belles guitares (Ha ! Ribot !) et de délicats arrangements se doivent de ne surtout pas passer. Et, l'air de rien, ça fait un Filmworks de plus qu'on peut recommander les yeux fermés... mais les oreilles grandes ouvertes !

1. Los Cristeros 4:26
2. El General 4:56
3. Besos De Sangre 7:25
4. Maximato 2:51
5. Soviet Mexico 3:42
6. Lagrimas Para Ti 2:58
7. Mala Suerte 5:44
8. Exilio 3:21
9. Recuerdos 2:58
10. Besos De Sangre (Piano Trio) 5:45
11. Exactamente Eso 5:29

Rob Burger - piano, accordéon
Greg Cohen - basse
Marc Ribot - guitares
Kenny Wollesen - marimba basse, vibraphone, batterie
John Zorn - composition, arrangements, direction et production

Kenny Wollesen, plus qu'un simple batteur

iNTiMiTé
John Zorn/Gnostic Trio "The Gnostic Preludes" (2012)
ou "Zorn et Douceur"

Jamais en manque d'inspiration, John Zorn nous propose cette fois un nouveau line-up pour un nouveau projet tout simplement charmant et pas si aisé qu'il peut y paraitre, parce que, c'est un fait, Zorn le malin sait glisser quelques gouttes d'acide dans son sirop.
Et donc nouveau line-up avec, cette fois, Bill Frisell en guest-guitar de luxe et deux habitués de la maison Zorn : la harpiste Carol Emanuel et le vibraphoniste Kenny Wollesen. Etrangement (quoique ce soit peut-être une pratique courante dans certaines musiques qui me seraient étrangères) la harpe tient ici un rôle quasi-intégralement dévoué au rythme et à l'habillage via les résonances naturelles de l'instrument (à l'instar du sitar dans la musique classique indienne). La guitare et le vibraphone se partagent, eux, l'essentiel des mélodies. En l'occurrence, la guitare tranquille et étincelante de Frisell et les marteaux (d'or !) de Wollesen font un boulot extraordinaire de nuance et d'émotion jusque dans les dissonances typique du compositeur (ici gardées au strict minimum, je rassure les âmes sensibles). Le résultat est une musique rêveuse et ambiante où se rencontrent classique contemporain et exotica et qui s'écoutera aussi bien en fond musical qu'en totale immersion (où, bien sûr, elle dévoilera toutes ses richesses).
Décidément, après l'impeccable Mount Analogue, 2012 s'annonce sous les meilleurs auspices pour les amateurs du sur-prolifique compositeur New Yorkais. Pas qu'on s'en plaigne, d'ailleurs... Au contraire, on attend fébrilement la suite !

1. Prelude 1: The Middle Pillar 6:39
2. Prelude 2: The Book Of Pleasure 6:05
3. Prelude 3: Prelude Of Light 5:56
4. Prelude 4: Diatesseron 4:35
5. Prelude 5: Music Of The Spheres 8:13
6. Prelude 6: Circumambulation 6:33
7. Prelude 7: Sign And Sigil 6:22
8. Prelude 8: The Invisibles 3:35

Carol Emanuel - harpe
Bill Frisell - guitare
Kenny Wollesen - vibraphone, cloches
John Zorn - composition, arrangements, direction et production


Bill Frisell, un "américanien en Zornie".
Jeune Zorn

10 commentaires:

  1. Zorn for Dummies (happy 62nd birthday, John!)

    John Zorn "Spillane" (1987)
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    Naked City "Naked City" (1990)
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    John Zorn "Kristallnacht" (1993)
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    John Zorn/Acoustic Masada "Alef" (1994)
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    John Zorn (Masada String Trio/Bar Kokhba) "The Circle Maker" (1998)
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    John Zorn "Angelus Novus" (1998)
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    John Zorn "The String Quartets" (1999)
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    John Zorn/Bar Kokhba "Lucifer, Book of Angels Volume 10" (2008)
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    John Zorn "Filmworks XXIII: El General" (2008)
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    John Zorn/Gnostic Trio "The Gnostic Preludes" (2012)
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    1. Le premier lien pour Spillane avait un petit problème sur la seconde piste, en voici un qui fonctionnera impeccablement :

      John Zorn "Spillane" (1987)
      - http://www56.zippyshare.com/v/NEisVF2U/file.html

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  2. Le "Jude" est particulièrement phénoménal. Si ma mémoire est bonne, il y a un passage totalement dingue où un discours d'Hitler est mélangé avec une prière du Grand Rabbin... Pour le moins saisissant...

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    1. Tu parles du Shtetl de Kristallnacht et je confirme, saisissant, c'est d'ailleurs, à mon avis, la piste la plus flippante de l'ensemble. Et encore, je ne suis pas germanophone !
      Merci de ton passage.

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  3. Bonjour Le Zornophage. Cela fait un peu plus d'un an que j'ai découvert ce blog par hasard et que je consulte avidement depuis. En ce jour anniversaire, il est temps pour moi de faire enfin un commentaire. Je tiens à te remercier pour ta générosité et la transmission de ta passion. Merci pour l'intégral du Book of Angels, des filmworks... Merci pour les découvertes et les redécouvertes éclectiques (plaisantes ou parfois décevantes, ça fait parti du jeu).
    En ce qui concerne ce post, j'ai pris cette édition de Spillane car je ne connaissais pas les 2 autres pièces (j'ai la version Godard/Spillane) et j'ai bien fait! Et puis Angelus et Strings, ainsi je pourrai comparer les versions avec celles du double album Cartoon/ S&M.
    Choisir 10 albums pour introduire les auditeurs néophytes aux différentes facettes de l'opus zornien c'est une mission délicate. Ta sélection, inévitablement subjective, est très cohérente. Toutefois elle aurait été complète, à mon humble avis (subjectif of course), avec un album du Zorn instrumentiste improvisateur. Je pense notamment à The Art of Memory, ou Ganryu Island, voire Harras (avec les darons de l'improvisation libre Derek Bailey et William Parker).
    Bon, j'écris une tartine et je chipote, mais encore une fois; merci!
    Oya Dante

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    1. En fait, tout est dans le titre que j'ai choisi pour cette sélection, tu as raison, éminemment suggestive : Zorn for Dummies soit du Zorn, du vrai !, mais un minimum accessible à celles et ceux qui n'y auraient pas encore goûté. Ce n'est donc pas une introduction complète mais bel et bien une "porte d'entrée" vers un univers que je défends maintenant depuis quelques années espérant, évidemment !, convertir quelques âmes perdues.
      Quoiqu'il en soit, merci de ce long commentaire introductif, Oya Dante, qui fait plaisir parce que, encore une fois, le commentaire est le seul "salaire" du blogger.
      A+

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  4. Comment tu veux que je laisse un comm quand on est hyper naze en Zorn comme moi.. pourtant j'essaye, je m'accroche, j'ai réussi à choper "Pellucidar" et "Simulacrum".. sans pouvoir y mettre une oreille pour l'instant. Va falloir que j'embraye.
    Là, je ne connais que "Acoustic Masada"..

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    1. For dummies (pour le nuls en VF !), c'est donc pile-poil pour toi ! ^_^

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  5. Apparemment il y a un problème avec Spillane, le 2e morceau a un titre trop long et ne peut être téléchargé hors du fichier zip/rar ? J'imagine que je peux vivre sans, sauf si vous réduisez le nom du fichier...
    Merci pour cette analyse, j'ai toujours eu un peu peur à m'attaquer à JZ...
    Vincent

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    1. Le nouveau lien (qui fonctionne intégralement cette fois) :
      http://www56.zippyshare.com/v/NEisVF2U/file.html
      Parce qu'il serai dommage que tu rates l'intégralité de la performance d'Albert Collins.

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