vendredi 16 octobre 2015

Au Pif (Volume 2)

On se ballade devant sa collection, on laisse traîner un doigt distrait, extrait un album, "ha non, pas celui-là, je viens d'en parler", un autre, "celui-là oui !", un autre, un autre, encore un autre jusqu'à arriver au bout. Reste à présenter cette sélection "au pif". Prêts ?... Enjoie !

eLeCTRo CoLLeCTioN
AFX/Aphex Twin "Chosen Lords" (2006)
ou "In the Head of Richard D. James"

Il s'en passe des choses dans la boîte crânienne de Richard D. James !, des choses bizarres, des choses belles, des choses terrifiantes, des choses rassurantes... Et on trouve tout ça sur le "best of" sorti en 2006, Chosen Lords.
Parce que le projet regroupe des extraits des deux projets, contigus et complémentaires, de Mister James, nommément l'ambient d'AFX et l'électro tordu d'Aphex Twin, les deux hémisphères de ce cerveau malade en quelque sorte, c'est premièrement une excellente introduction à l'œuvre du bonhomme. C'est, plus précisément, pour James l'occasion de nous vendre son projet le moins populaire, parce que le plus abstrait sans doute, entre deux tranches de celui pour lequel on le reconnaît généralement et qui tranche nettement avec le chaos schizophrénique (et fun) si caractéristique d'Aphex Twin. En l'occurrence, passé un le groove poisseux et alien de Fenix Funk, c'est à une musique moins frontalement rythmique mais pas moins schizoïde à laquelle l'auditeur se voit confronté et qui, par la grâce de petite boucles accrocheuses tempérant l'étrangeté, l'amène dans un confort "particulier" vers un XMD 5a renouant avec la noirceur habituelle de l'irlandais.
Considéré comme un tout, Chosen Lords est, confirmons !, une excellente introduction à l'art d'un artiste électronique à forte personnalité dont le succès critique et public est très largement mérité.

1. Fenix Funk 5 5:06
2. Reunion 2 5:15
3. Pitcard 6:25
4. Crying in Your Face 4:29
5. Klopjob 5:32
6. Boxing Day 6:50
7. Batine Acid 5:34
8. Cilonen 5:42
9. PWSteal.Ldpinch.D 3:48
10. XMD 5a 7:58

Richard D. James is AFX/Aphex Twin

RICHARD D. JAMES

BiG PoP
The Boo Radleys "Giant Steps" (1993)
ou "à pas de géant"

Vincent de La Musique à Papa n'est pas un inconnu de la blogosphère française, c'est chez lui que j'ai trouvé une belle chronique du Giant Steps des Boo Radleys que je vous livre telle quelle :
"S'il est un groupe qui restera pour moi intimement lié à ma période "Bernard Lenoir", ce sont les Boo Radleys. Cette période où j'écoutais religieusement tous les soirs de la semaine, l'émission culte sur France Inter. Le week-end arrivé, je continuais mon apprentissage de rockeur indépendant en me repassant toutes les cassettes des émissions précédemment enregistrées, pour ne garder ensuite que ce qui me bottait le plus. Les Boo Radleys donc - en référence au personnage asocial du célèbre roman "To Kill a Mockingbird" de Harper Lee - , cette formation anglaise dont le leader, Martin Carr, n'était autre que le mari de Hilda, qui officiait à l'époque comme assistante de Lenoir pour ses fameuses black sessions de Lydie Barbarian, connue à l'époque, par les afficionados de Lenoir pour ses duplex en direct d'outre-Manche pendant lesquels elle nous faisait partager ses derniers coups de cœur britons. Ah, temps béni (oui, je fais mon "vieux con"...) où internet n'avait pas encore relayé le pauvre Lenoir au rang de has-been, un peu à la traîne des dernières nouveautés. Tout va trop vite, mes chers amis... Mais revenons à ce qui nous intéresse aujourd'hui, ce curieux groupe liverpudlien, qui viendra confirmer la malédiction locale qui subsiste depuis la fin des Fab Four et agrandir ainsi les rangs des formations du cru promises à un grand avenir et dont le succès public restera malheureusement cantonné à quelques passionnés.
Pourtant, ce disque, leur meilleur, "Giant Steps" a reçu des éloges quasi unanimes de la critique, et avec le suivant "Wake Up", plus pop, ils atteindront même la première place des charts anglais, effet brit-pop oblige. Et puis, ils disparaîtront bizarrement aussi vite qu'ils étaient arrivés, terminant leur carrière par deux disques tristement anonymes. Près de vingt ans après, leurs albums ont toutefois très bien résisté à l'épreuve du temps, car leur pop n'était jamais tout à fait rectiligne, leurs mélodies rarement prévisibles. Leurs morceaux contenaient toujours suffisamment de bifurcations, d'instruments et sons en tous genres pour leur permettre de durer. Sur "Giant Steps", ils étaient parvenus à résumer à merveille trente ans de pop, constituant ainsi un "White Album" pour leur génération. Malheureusement, tout cela n'intéressait déjà plus grand monde... Quelque mois après la réédition agrémentée de quelques bonus de leur discographie, il est peut-être temps de leur redonner la place qu'ils méritent.
"
Un excellent disque donc, un album à écouter, l'essentiel est dit.

1. I Hang Suspended 3:57
2. Upon 9th and Fairchild 4:50
3. Wish I Was Skinny 3:37
4. Leaves and Sand 4:25
5. Butterfly McQueen 3:28
6. Rodney King (Song for Lenny Bruce) 2:45
7. Thinking of Ways 3:48
8. Barney (...and Me) 4:42
9. Spun Around 2:31
10. If You Want It, Take It 2:47
11. Best Lose the Fear 4:12
12. Take the Time Around 4:07
13. Lazarus 4:38
14. One Is For 1:36
15. Run My Way Runway 2:20
16. I've Lost the Reason 5:17
17. The White Noise Revisited 5:02

Sice - vocals
Rob Cieka - drums, percussion
Tim Brown - bass guitar, keyboards
Martin Carr - guitar, keyboards, vocals
&
Steve Kitchen
- trumpet, flugel horn
Lindsay Johnston - cello
Jackie Toy - clarinet, bass clarinet
Meriel Barham - vocals on "Rodney King" and "One Is For"
Chris Moore - trumpet on "Lazarus"
Margaret Fiedler - cello on "Lazarus"
Keith Cameron - vocals on "The White Noise Revisitied"
Yvette Lacey - vocals on "The White Noise Revisitied"
Moose - handclaps on "Wish I Was Skinny", vocals on "The White Noise Revisitied"
Kle - vocals on "The White Noise Revisitied"
Laurence - vocals on "The White Noise Revisitied"
Nick Addison - vocals on "The White Noise Revisitied"
Guy Fixsen - vocals on "The White Noise Revisitied"
Russell - handclaps on "Wish I Was Skinny"

THE BOO RADLEYS

RaSTaSouNDS
Various Artists "(Original Soundtrack from) Countryman" (1982)
ou "Rasta-Cinéma"

Si on la compare souvent, et rarement à son bénéfice, avec son prédécesseur dans le genre, la B.O.F. de The Harder They Come évidemment, il faudrait voir à ne pas démettre ce Countryman où s'étale une très belle sélection reggae qui, parue 10 ans après sa devancière, montre aussi le chemin parcouru par le genre musical et, plus précisément, sa traversée sans encombre de l'Atlantique comme le démontre la présence de deux représentants britanniques du genre : Aswad et Steel Pulse et même un français d'origine béninoise, Wally Badarou. également coproducteur de la chose avec le boss d'Island, Chris Blackwell et le référentiel Lee "Scratch" Perry.
Evidemment, le film, un polar naturaliste et politique, n'a pas la portée symbolique et messianique de The Harder They Come, il n'en demeure pas moins un objet filmique réussi et ayant, qui plus est, plutôt bien vieilli. Bien vieilli aussi parce que son impeccable bande-son, dominée par Bob Marley et ses Wailers avec tout de même 8 chansons, et Wally Badarou, parce qu'on est jamais mieux servi que par soi-même, avec 5 unités, c'est un assemblage très bien conçu qui, de Toots & the Maytal à Lee Perry en passant par les deux jamaïco-anglaises formations précitées et quelques rastamen plus obscurs histoire d'ouvrir vers autre chose, remplit parfaitement son office de "climatisation" des images de Dickie Johnson déjà, essentiel même vu que c'est leur but premier, mais constitue aussi une compilation d'un son roots reggae alors en voie de disparition.
Si vous n'avez pas vu le film, il est recommandé, si vous ne connaissez pas l'album, il est fortement conseillé de vous y mettre parce qu'en matière de riddim de la mort, il se pose un peu là. Un immanquable.

1. Bob Marley & The Wailers "Natural Mystic" 3:30 
2. Bob Marley & The Wailers "Rastaman Chant" 4:00 
3. Wally Badarou "Theme From Countryman" 4:25 
4. Bob Marley & The Wailers "Rat Race" 2:45 
5. Bob Marley & The Wailers "Jah Live" 4:15 
6. Rico "Ramble" 3:15 
7. Bob Marley & The Wailers "Three O'Clock Road Block" 3:55 
8. Steel Pulse "Sound System" 2:45 
9. Aswad "Mosman Skank" 2:40 
10. Bob Marley & The Wailers "Small Axe" 2:40 
11. Dennis Brown "Sitting & Watching" 3:16 
12. Toots & The Maytals "Bam Bam" 2:55 
12. Fabulous Five "Ooh! Aah!" 2:50 
14. Jah Lion "Wisdom" 3:30 
15. Human Cargo "Carry Us Beyond" 4:15 
16. Lee Perry "Dreadlocks In Moonlight" 3:45 
17. Bob Marley & The Wailers "Time Will Tell" 2:15 
18. Wally Badarou & Rebop Kwaku Baah "Theme From Countryman" 3:50 
19. The Wailers "Pass It On" 3:35 
20. Wally Badarou "Guidance" 2:40 
21. Wally Badarou "Obeah Man Dub" 5:30 
22. Wally Badarou "Theme From Countryman" 4:25 

BOB MARLEY

WALLY BADAROU
(à droite)

Le RéGioNaL De L'éTaPe
Centenaire "Centenaire" (2007)
ou "French Beauty"

Une chronique trouvée chez Pop News (sous la plume de Luc Tamarini) qui dit tout le bien que je pense du 1er album de Centenaire sur l'hélas défunt label Chief Inspector :
"Enfermez quatre musiciens à la campagne, proposez-leur de jouer acoustique, devant la cheminée et vous obtiendrez Centenaire. Ou presque, tant la formule de ce nouveau combo parisien formé par Damien Mingus, Aurélien Potier, Stéphane Laporte et Axel Monnaud, tient plus de l'alchimie que de la science exacte.
Ayant tous fait leurs classes au sein des labels Clapping Music et Active Suspension, réputés pour leurs goûts hybrides, les membres de ce groupe étaient faits pour s'entendre. A la fois prolongement du parcours de chacun et réceptacle de leurs influences, ce groupe a trouvé dans le mariage des genres et des instruments insolites (charango, xylophone, violoncelle, orgue...) le moyen de créer une pop de salon baroque, nichée dans les pantoufles de Robert Wyatt, Pentangle et Nick Drake. Références plus inconscientes que revendiquées qui sautent quand même aux oreilles au fil des écoutes. En quatorze chansons un peu hors du temps, Centenaire propose des ambiances clair-obscur alternant pauses bucoliques dans un jardin de curé, lointaines réminiscences prog', enluminures néo-psyché qui nous avaient déjà comblées sur le disque d'Orval Carlos Sibelius, guitariste de ce projet. Bref une palette sonore large et difficile à décrire, à rapprocher des élucubrations de l'Ecossais Daniel Padden (The One Ensemble, Nalle) dans la volonté de sortir l'orchestration pop des chemins balisés tout en gardant le sens du songwriting. Pas sûr que Centenaire ait beaucoup prémédité les choses, préférant se fier à son instinct pour accoucher de superbes chansons à quatre voix comme "Castle", "Le Retour", "Swan" ou "Strong". Petites madeleines à déguster à l'heure du thé.
"
Tant de charme, d'intelligence et de bon goût, ça ne se rate pas !

1 Norway 3:51
2 Le Retour 3:40
3 Castle 3:32
4 Take Me Home 2:58
5 Swan 6:00
6 The Day Before 3:32
7 Bugatti 3:36
8 Heavy For Everyone 4:34
9 The Dress 3:09
10 Masquerade 2:15
11 Riverside 2:30
12 Ending Fast 3:01
13 You 2:53
14 Strong 4:43

Aurélien Potier - violoncelle, clarinette, chœurs, métallophone, orgue
Stéphane Laporte - batterie, métallophone, orgue, chœurs
Damien Mingus - chant, charango, mélodica, métallophone, orgue, percussions
&
Orval Carlos Sibelius - chant, guitare

(le noyau dur de)
CENTENAIRE

STeVeViLLe
Steve Hackett "Darktown" (1999)
ou "Hackett au Noir"

Premier album d'originaux progressifs depuis Guitar Noir en 1993, fébrilement attendu, donc, Darktown marque le retour triomphal de Steve Hackett dans l'exercice que ses afficionados préfèrent, et comme en plus c'est une vraie belle réussite...
Présentement, avec un line-up où on retrouve un beau paquet d'habitués et quelques savoureuses guests, on citera son frère John et  l'ex-King Crimson Ian McDonald, c'est un Hackett en belle forme créative qui une petite heure bien troussée de rock progressif moderne et traditionaliste à la fois. Moderne parce que l'animal ouvre le bal avec un machin à faire se damner tous les Satriani de la création qui, en plus, groove sa maman sur une grosse basse funky du meilleur effet (Omega Metallicus), plus classique quand, semblant s'approcher de King Crimson sans renoncer à un pouce de son identité propre, il balance la sombre chanson-titre de l'opus où le saxo du père McDonald n'est pas la moindre attraction, sans oublier que l'ami Steve s'y entend aussi pour les douces mélopées romantiques où sa maîtrise sans conteste de la guitare acoustique fait merveille (Man Overboard, Rise Again), ou envoyer une espèce de mélodie péri-classique aux échos nostalgiques succulents (The Golden Age of Steam), ou du progressisme ambiant et mélodieux qu'il demeure dans l'intime (Dreaming with Eyes Open, In Memoriam) ou verse dans la pompe (Twice Around the Sun), ou repiquer le thème qui donne son titre à l'opus en version cinématique réussie (Darktown Riot), tout ça étant évidemment parfaitement mis en son par le maître de cérémonie et son associé de longue date, Roger King.
Voilà, c'est ça Hackett, un homme fidèle à lui-même et à ses amis musiciens, un homme à la large palette, d'ailleurs seulement partiellement exprimée ici, au talent de composition et d'arrangement aussi précieux qu'il est rarement aussi bien représenté que par un instrumentiste d'exception sachant toujours ne pas trop en faire parce que, fondamentalement, il est avant tout un compositeur qui, en 1999, sur ce Darktown ô combien recommandé, n'innove nullement mais fait un si impeccable boulot qu'on ne boudera nullement son plaisir.

1. Omega Metallicus 3:48
2. Darktown 4:59
3. Man Overboard 4:17
4. The Golden Age of Steam 4:09
5. Days of Long Ago 3:23
6. Dreaming with Open Eyes 6:54
7. Twice Around the Sun 7:15
8. Rise Again 4:26
9. Jane Austen's Door 6:13
10. Darktown Riot 3:10
11. In Memoriam 7:59

Billy Budis – cello
Julian Colbeck – keyboards
Hugo Degenhardt – drums
Jim Diamond – vocals
Ben Fenner – mellotron
Bob Fenner – guitar, recorder
Aron Friedman – piano, keyboards
John Hackett – flute, pan pipes
Steve Hackett – guitar, harmonica, piano, strings, violin, vocals, choir, chorus, 12 string guitar, woodwind, rainstick, sequencing, orchestration, 12-string bass guitar, nylon string guitar, voiceover
Roger King – bass, drums, flageolet, keyboards, woodwind, wood
Ian McDonald – saxophone
Jerry Peal – strings, bells, woodwind
Doug Sinclair – bass, fretless bass
John Wetton – bass samples

STEVE HACKETT

HeaRT oF aMeRiCa
Leadbelly "The Definitive Leadbelly" (2006)
ou "Refuse, Resist, Sing, Pray, Love"

C'est le genre de sélection qu'on ne vend pas, premièrement parce que le carractère essentiel des travaux de l'immense Leadbelly n'est plus à démontrer, ensuite parce qu'à ce prix-là, c'est un minuscule sacrifice pour un pan si historique de la musique étatsunienne.
Alors on présente l'auteur, ce folk/bluesman qui, né en 1888 et disparu en 1949, avait commencé sa carrière vers 1903, au caractère volatile qui le conduira parfois derrière les barreaux, aux sujets dépassant si largement ceux de ses collègues d'un blues naissant qu'il attira particulièrement l'oreille de petits blancs socialement conscients (aux premiers desquels on se doit de citer le légendaire Woody Guthrie), et au style, d'une voix forte et franche à une parfaite maîtrise de sa douze-cordes acoustique, qui fera forcément florès.
Il existe moult compilations introduisant le sujet, celle-ci en vaut bien une autre avec ses 50 chansons, au simple double feuillet introductif bien suffisant pour "attaquer le sujet", un objet sobre sur les dernières années d'un homme, les enregistrements couvrent les années 1940, qu'il est plus qu'utile de découvrir si l'on en n'a pas encore eu la chance.
The Definitive Leadbelly ? Un peu cheap mais tellement bon.
 
(Pour plus d'informations, visitez la Fondation Leadbelly.)

CD 1
1. Midnight Special 3:07
2. John Hardy 3:14
3. Where Did You Sleep Last Night 3:02
4. T.B. Blues 3:11
5. Easy Rider 3:13
6. Alberta 3:11
7. Rock Island Line 2:34
8. Alabama Bound 3:05
9. You Can t Lose-A Me Cholly 3:02
10. New York City 3:00
11. Roberta 3:07
12. Leaving Blues 3:02
13. When The Boys Were Out On The Western Plains 2:56
14. I m On My Last Go Round 3:11
15. Mother s Blues 2:32
16. Pretty Flowers In My Back Yard 2:26
17. Pick A Bale Of Cotton 2:58
18. Sail On Little Girl 3:14
19. Fannin Street 2:36
20. Packing Trunk Blues 2:57
21. The Bourgeois Blues 3:23
22. Good Morning Blues 2:55
23. The Boll Weevil 3:03
24. Shorty George 5:05
25. Goodnight Irene 2:38

CD 2
1. Worried Blues 3:15
2. In New Orleans (House Of The Rising Sun) 3:16
3. Blue Tail Fly 2:18
4. Take This Hammer 2:59
5. Stewball 3:01
6. The Gallis Pole 2:46
7. C.C. Rider 4:10
8. Cotton Fields 2:08
9. Yellow Gal 3:09
10. Ham An Eggs 2:59
11. Don t You Love Your Daddy No More? 3:06
12. Howard Hughes 3:03
13. Looky Looky Yonder/Black Betty/Yellow Woman's Doorbell 3:08
14. Whoa Back, Buck 3:07
15. Didn t Ol John Cross The Water 3:09
16. Julianne Johnson 3:14
17. Grey Goose 2:57
18. Red Cross Store Blues 3:08
19. Can t You Line Em 2:55
20. Swing Low, Sweet Chariot 0:50
21. My Baby Quit Me 2:54
22. Black Betty 1:55
23. Bottle Up And Go 1:13
24. De Kalb Blues 3:04
25. Ain t Gonna Study War No More 1:24

LEADBELLY

HeaVy MeNTaL
Newsted "Heavy Metal Music" (2013)
ou "Jason is back"

Depuis son départ surprise de Metallica (quitter ainsi la poule aux œufs d'or, quelle idée !), nous étions resté relativement sans nouvelle de Jason Newsted. Il y a bien eu un essai de groupe, Echobrain, genre indie rock, mais rien qui n'affola la masse des adorateurs de Metallica ou de ceux qui s'étaient simplement pris d'affection pour leur ô combien sympathique bassiste. Du coup, on en était venu à ne plus rien attendre de Jason, a tel point qu'on avait même été surpris de le retrouver, temporairement, en bassiste des Progressive Thrashers québécois de Voivod, ou en tournée avec Ozzy (Ozzfest 2003)... Plus rien attendre jusqu'à ce que débarque de nulle part l'inaugural opus de Newsted, le groupe, en fait.
Clairement, présentement, Jason se rappelle aux foules metalleuses et ce dès le titre de l'album de son groupe : Heavy Metal Music. Dans le genre "ne vous inquiétez pas mes amis, je vous ai compris, je sais ce que vous attendez de moi", on a rarement fait plus explicite. Jason revient donc au Metal, à la basse bien sûr mais également en tant que vocaliste, ce qui fait sens quand on appelle le groupe de son patronyme. Qui plus est, ayant choisi de s'entourer de relatifs inconnus (deux potes à la guitare rythmique et la batterie et l'ex-guitariste des affreux Staind pour les soli), il est clair que Jason est le patron et assumera pleinement et entièrement la réussite ou l'échec de l'entreprise Newsted. Et le pari est risqué mais Jason nous met tout de suite à l'aise avec un titre inaugural (Heroic Dose) montrant clairement que l'intention est bien de revenir à ses sources. Des sources qu'on tracera présentement au Black Album de Metallica sur un mid tempo aux vibrations comparables à Sad But True sans trop lui ressembler, dieu merci (pour Jason qu'on aurait été chagriné de voir donner dans le plagiat).
La suite ne viendra que rarement démentir les bonnes intentions de départ et l'évidente influence de son ancienne maison sur la musique de son combo. Et c'est sans doute mieux ainsi, parce qu'à 50 ans (déjà !), sans doute un peu par opportunisme mais surtout grâce à une vraie connaissance de ses forces et de ses faiblesses, Jason sait qu'il n'est jamais aussi bon que quand il éructe furieusement dans le micro en pilonnant ses quatre cordes. En éructant souvent dans un registre non sans évoquer un certain James H., d'ailleurs, ce qui ne surprendra aucunement ceux qui ont eu l'occasion de voir emprunter le micro sur scène au patron pour de courtes performances toutes en rage si pas forcément très nuancées. C'est d'ailleurs le défaut qu'on peut d'ailleurs accoler à sa présente performance, un poil monocorde mais néanmoins tout à fait correcte. Si Jason n'est indéniablement pas un grand chanteur, il rattrape son relatif déficit vocal par un enthousiasme largement communicatif.
A partir de là, la qualité des compositions et de leur mise en forme, la production et les arrangements étant d'une importance aigüe dans le metal quelque soit le sous-genre pratiqué, est fondamentale à la réussite de l'entreprise. Si l'ensemble de la tracklist se défend bien, pas de gros ratage à signaler, certaines chansons sortent évidemment du lot à commencer par le morceau d'ouverture déjà décrit plus haut, mais pas seulement. Le bon gros thrash qui suit, Soldierhead, fait aussi son petit effet avec sa surprenante moshing part et son soli "Hammettien" en diable, tout comme ...as the Crow Flies qui vous aurait un petit gout de Load remétallisé à la sauce stoner. Plus loin, King of the Underdogs rappelle que Jason sait aussi y faire en thrash nuancé, et pas seulement depuis Metallica, souvenez-vous de Doomsday For The Deceiver de Flotsam & Jetsam (dont il écrivit d'ailleurs la majorité des paroles) !, mais présentement, outre une prod' moderne, on se retrouve projeté dans un improbable mix des Mets d'...and Justice for All et du Black Album, et ça marche ! On citera aussi The Twisted Tail of the Comet à l'influence Voivodienne si évident que Jason le dédie à leur défunt guitariste, Piggy (Denis d'Amour) dans le bonus DVD, un making of d'Heavy Metal Music de 38 minutes, qui vous confirmera aussi que Jason est définitivement un mec sympathique, abordable et intelligent, attachant quoi !
Alors Heavy Metal Music ? Pas un grand album mais un bon album de ce qu'on qualifiera comme du Heavy Thrash moderne, un début prometteur pour le jeune quatuor Newsted et son expérimenté leader aussi. Evidemment, il a des airs de vil paliatif en attendant la suite des aventures des Four Horsemen, à tel point qu'on se dit qu'à une époque, si on lui avait offert une plus grande place dans l'élaboration de la musique du groupe, et si James et Lars n'avaient pas traversé quelques crises existentielles de millionnaires trop bien nourris, il ne serait probablement jamais parti. Mais on ne refera pas l'histoire et, à tout prendre, on se retrouve désormais avec deux formations de qualité qui, pour cousines qu'elle apparaissent musicalement, n'en ont pas moins chacune leur personnalité et dont une a clairement son futur devant elle, et qu'on aura plaisir à retrouver, espérons, bientôt.

1. Heroic Dose 5:25
2. Soldierhead 4:17
3. ...As the Crow Flies 5:58
4. Ampossible 3:59
5. Long Time Dead 4:31
6. Above All 4:34
7. King of the Underdogs 5:58
8. Nocturnus 6:12
9. Twisted Tail of the Comet 5:14
10. Kindevillusion 5:20
11. Futureality 5:26
Bonus
12. Spiderbiter 4:32
13. Godsnake 5:16
14. Skyscraper 6:35

Jason Newsted - lead vocals, bass
Jessie Farnsworth - guitars, backing vocals
Mike Mushok - guitars
Jesus Mendez Jr. - drums

NEWSTED

LeS JeuX Du STaDe
Red Hot Chili Peppers "Stadium Arcadium" (2005)
ou "Double dose"

Cosmic Camel Crash de chez Les Eternels nous parle du dernier Red Hot Chili Peppers avec John Frusciante, un monstre de deux CDs et 28 chansons qui, forcément, n'est pas parfait :
"C'est presque dommage que les Red Hot Chili Peppers soient devenus un groupe de classe mondiale que tout le monde connaît. Si ce n'était pas le cas, on pourrait faire des jeux, comme faire écouter à quelqu'un le funk-métal endiablé de Mother's Milk puis la pop guimauveuse de By The Way et tenter de le convaincre qu'il s'agit du même groupe. On aurait sûrement du mal, tant l'écart musical entre ces deux albums illustre l'évolution artistique du groupe (et son évolution commerciale, au passage). Ayant déja sorti au moins deux albums-références dans leur style -Blood Sugar Sex Magik et Californication- que reste-t-il comme objectif pour le quartette californien? Redresser la barre après la catastrophe By The Way pourrait être un bon début…
Divisé en deux faces (Mars et Jupiter), Stadium Arcadium permet dès le début de se rassurer au moins sur un point : Rick Rubin est revenu à une production totalement limpide digne du groupe, et arrive même à surpasser le son Californication pourtant remarquable. Autre point commun du petit dernier avec ledit album : un sens de l'épure que les chœurs surchargés avaient effacés entre temps. Pas ou peu d'artifices ici mis à part quelques rares dédoublages : juste quatre gars doués qui jouent ensemble et qui balancent leurs compos sans en faire trop. Mises à part ces similitudes avec Californication dans la simplicité et le côté direct des morceaux, Stadium Arcadium annonce le retour d'une autre caractéristique perdue en route : le groove monstrueux à la Blood Sugar Sex Magik.
Flea a enfin retrouvé l'usage de son pouce, et il slappe toujours aussi bien. Totalement absente de By The Way (mis à part le morceau-titre) l'énergie funk refait surface sur Stadium Arcadium d'une manière bienvenue, via certains morceaux salvateurs qu'on n'osait plus espérer du groupe. "Hump De Bump", "Warlocks", "Storm In A Teacup", "Turn It Again Tell Me Baby" ou "So Much I" sont imprégnés de l'esprit Blood Sugar Sex Magik (le chant rappé en moins, ce qui est dommage) et font headbanguer à loisir, les deux derniers titres étant même de sérieux candidats au statut de classiques. Ca fait vraiment plaisir d'entendre Flea et Frusciante se lâcher, le guitariste étant pour sa part particulièrement inspiré et délivrant moult rythmiques groovy à la wah-wah et soli pétris de feeling. Il ressort même la distorsion de temps en temps, ce qui casse la monotonie d'un son clair qui reste tout de même très linéaire.
Les titres funkisants alternent avec une floppée de titres pop qui lorgnent vers les ambiances douces et contemplatives de Californication, avec plus ou moins de succès. Si le riff mélodieux et la mélodie vocale de "Snow (Hey Ho)" s'incrustent dans le cerveau de manière définitive, pas mal de titres de cette orientation se contentent de pointer du doigt le feeling de Californication sans l'égaler. "Slow Cheetah" n'est pas aussi émouvant que "Road Trippin'", la ligne de basse de "C'mon Girl" ne suffit pas à rendre le titre ineffable, et Kiedis a beau mettre la dose niveau émotion dans "If" ça n'égale pas ce qu'il a pu faire avant sur "Porcelain". En gros Stadium Arcadium tire à la fois vers Californication et Blood Sugar Sex Magik, mais sans atteindre le génie de ces deux albums…
Il reste quelques chansons sur ce disque qui sortent du carcan des deux albums en question, et certaines sont de petites pépites. Les Red Hot Chili Peppers sont toujours des musiciens d'exception et ils réussissent à atteindre un niveau supérieur lorsqu'ils expérimentent, tout en gardant ce sens de l'épure qui leur est propre. Malgré un pont calibré, "Especially In Michigan" propose un refrain et des couplets très intéressants au niveau basse/guitare, "Hard To Concentrate" est un petit joyau d'ambiance calme sur lequel tout est parfait : la complémentarité des quatre musiciens est bluffante et permet au groupe de pondre un chef d'œuvre de calme et de beauté. Elle s'enchaîne de plus à "21st Century" qu'un effet sur la basse rend irrésistible, alors que les effets de "We Believe" en font une très bonne compo hypnotique.
On retiendra donc que les errements de By The Way sont terminés et que c'est bien bon. Que l'album est exagérément long et qu'il aurait pu sans souci se passer de certains titres loin d'être impérissables ou franchement redondants, comme "Strip My Mind", "Wet Sand" et autres "Desecration Smile". Que la division entre deux parties semble être totalement aléatoire car chaque type de chanson (funky, pop/rock, expérimentale) est représentée sur chaque face. Et que les nouvelles voies ouvertes par les titres expérimentaux sont presque toujours intéressantes, à l'exception du pénible "Readymade" dont le riff à la Rage Against The Machine lasse très vite. Tout ça fait que sans avoir retrouvé les Red Hot Chili Peppers qu'on a adorés, on a déjà retrouvé les Red Hot… Et ça, c'est diablement encourageant
."

CD 1 - Jupiter
1. Dani California 4:42
2. Snow (Hey Oh) 5:37
3. Charlie 4:37
4. Stadium Arcadium 5:15
5. Hump de Bump 3:33
6. She's Only 18 3:25
7. Slow Cheetah 5:19
8. Torture Me 3:44
9. Strip My Mind 4:19
10. Especially in Michigan 4:00
11. Warlocks 3:25
12. C'mon Girl 3:48
13. Wet Sand 5:09
14. Hey 5:39

CD 2 - Mars
1. Desecration Smile 5:02
2. Tell Me Baby 4:07
3. Hard to Concentrate 4:02
4. 21st Century 4:22
5. She Looks to Me 4:06
6. Readymade 4:30
7. If 2:53
8. Make You Feel Better 3:52
9. Animal Bar 5:26
10. So Much I 3:44
11. Storm in a Teacup 3:45
12. We Believe 3:36
13. Turn It Again 6:06
14. Death of a Martian 4:24

Flea – bass, backing vocals, trumpet
John Frusciante – guitars, backing vocals, keyboards
Anthony Kiedis – lead vocals
Chad Smith – drums, percussion
&
Natalie Baber
, Mylissa Hoffman, Alexis Izenstark, Spencer Izenstark, Dylan Lerner, Kyle Lerner, Gabrielle Mosbe, Monique Mosbe, Sophia Mosbe, Isabella Shmelev, Landen Starman, Wyatt Starkman – background vocals on "We Believe"
Michael Bulger – trombone on "Turn It Again"
Lenny Castro – percussion
Paulinho da Costa – percussion
Richard Dodd – cello on "She Looks to Me"
Emily Kokal – chorus vocals on "Desecration Smile"
Billy Preston – clavinet on "Warlocks"
Omar Rodríguez-López – guitar solo on "Especially in Michigan"
Brad Warnaar – French horn on "Stadium Arcadium"

RED HOT CHILI PEPPERS

eMo!
Something Corporate "Leaving Through the Window" (2002)
ou "Teenage Love Affair"

Me trouvant en total accord avec le billet de Guillaume W. sur Alternativenews.com, quoique peut-être moins totalement enthousiaste, concernant le second album d'une formation étatsunienne désormais défunte, je vous la livre telle quelle :
"Putain presque 11 ans ! 11 ans déjà que ce 2ème album de Something Corporate est sorti (le 7 mai 2002 pour être exact). Leaving Through The Window est de ces disques qui ne prennent pas une ride malgré le passage inéluctable du temps. A l’occasion de sa sortie en vinyle il y a quelques semaines, un petit retour en arrière s’imposait donc.
C’est encore un sampler de feu Rock Sound usé jusqu’à la corde, et qui traîne encore sûrement dans un carton du garage de mes parents, que j’ai écouté pour la 1ère fois le groupe. "Straw Dog" se trouvait dessus. Une fois ce titre entendu et entendu encore et encore, je ne tenais plus en place, surtout après la critique dithyrambique du magazine. Et par miracle, après un mercredi matin de cours à la fac, après laquelle je filais toujours faire le tour des disquaires de Metz (aujourd'hui il en reste encore 2 de cette époque, alors qu’il y en avait pas loin d’une dizaine une décennie plus tôt). Virgin Megastore (fermé lui aussi depuis quelques mois), rayon imports rock indé : bim, la galette tellement attendue me tend les bras, un seul exemplaire (cher l’exemplaire d’ailleurs, plus de 20 euros), mais tant pis, ma bourse du mois pouvait bien supporter ce petit écart.
La bande originaire d’Orange County aurait pu être un groupe parmi tant d’autres. Un pop-punk vaguement emo, ultra bien foutu. Mais, il y a un mais. Ce mais est en fait l’arme fatale du groupe : Andrew McMahon et son piano. On avait déjà entendu de la power pop au synthé/moog (Motion City Soundtrack pour ne citer qu’eux), mais c’était différent. Un vrai piano s’était fait une place dans un groupe emo/pop-punk.
Sans rien enlever au talent de songwriter du reste de la fine équipe, ce bon sang de piano donnait une force telle aux compos, qu’on ne pouvait que revenir sans cesse vers ce disque. Un peu comme si New Found Glory (auxquels ils font directement référence dans "I Want To Save You" : "Standing on the edge of morning/Scent of sex and New Found Glory/ Playing as she’s pulling back her hair"), Jimmy Eat World et les Counting Crows s’étaient donnés rendez-vous et avait commencé une jam session ensemble : catchy, émotionnel, dynamique. Autant capable de faire bouger toute une salle de concert, que de faire pleurer vos mamans, la bande navigue entre moments rageurs et ballades sensibles. Sans jamais se fourvoyer. Des tubes à la pelle aux guitares contagieuses (l’ouverture gagnante "I Want To Save You" et "Punk Rock Princess"), le sens inné de la mélodie addictive ("Woke Up In A Car") ou touchante (la magnifique ballade "Globes And Maps" qui clôt cet album), rien n’est à jeter. Aucune note n’est superflue, et malgré une durée sacrément inédite pour un album pop-punk (14 titres pour près d’1 heure), on aurait pu en rajouter, que ça n’aurait pas été de trop.
La musique, la superbe pochette (qu'on croirait piqué à un épisode de Dawson’s Creek lorsque Joey se pointait chez Dawson en empruntant l’échelle qui donnait directement dans la chambre de son meilleur ami), les paroles, tout rend nostalgique et fout des frissons indescriptibles : l’amour et sa perte, toujours ces thèmes simples qui reviennent, mais écrits de main de maître : "If you could be my punk rock princess/ I would be your garage band king" ("Punk Rock Princess"). Mais pas que. Sur le Weezer-ien, "If You See Jordan", Andrew revient sur les années collège/lycée ou comment se venger en chanson d’un type qui vous les a briser menu pendant un bout de temps : "I have a story, a bitter anthe/ About this kid/ who just don’t like me[…]If you see Jordan/He makes me sick/ High schoool’s over/ But you still won’t quit". Tous ce thèmes, aussi adolescents soient-ils, ont aidé un bon paquet d’auditeurs à passer à l’âge adulte, en utilisant toutes ces blessures, et en servant comme expériences pour aller vers quelque chose de meilleur, de plus beau, de différent.
Something Corporate, en l’espace de trois albums, a changé la face de notre scène. Une musique sincère, originale, belle à pleurer, et magique. Il ne se passe toujours pas une semaine sans que je pose Leaving Through The Window sur la platine, et que je ferme les yeux. Repensant au passé, à tout ce que j’ai pu vivre, aux moments de joie, de tristesse aussi. Au présent, et toute l’histoire qu’il me reste à écrire. Et au moment où j’écris ces mots, les dernières notes de "Globes And Maps" résonnent. Le moment est parfait. Et ces 57 minutes et 35 secondes d’éternité le sont tout autant
."
Voilà, c'est donc un excellent album typique d'un rock mélodique pour jeunes-gens tel qu'il se pratiquait en Amérique du Nord au début de ce millénium, avis aux amateurs !

1. I Want to Save You 4:22
2. Punk Rock Princess 3:52
3. I Woke Up in a Car 4:13
4. If You C Jordan 4:15
5. The Astronaut 4:28
6. Hurricane 3:50
7. Cavanaugh Park 4:18
8. Fall 3:40
9. Straw Dog 3:49
10. Good News 3:51
11. Drunk Girl 4:07
12. Not What It Seems 3:18
13. You're Gone 4:37
14. Globes and Maps 4:48

Andrew McMahon – Vocals, piano, hammond
Kevin "Clutch" Page – Bass guitar, background vocals
William Tell – Guitar, background vocals
Josh Partington – Guitar, background vocals
Brian Ireland – Drums, percussion, background vocals
P.J. Smith – Background vocals
Patrick Warren – Chamberlin, organ
&
Suzie Katayama
– Orchestra Manager

(une partie de)
SOMETHING CORPORATE

DeR TRio
Van der Graaf Generator "Trisector" (2008)
ou "Jackson, out!"

Jackson rayé des cadres pour, si on en croit la rumeur, une sombre histoire de royautés, c'est en trio que le Van der Graaf Generator reformé en 2005 et auteur d'un très réussi Present la même année revient aux affaires sur un Trisector au titre et à la pochette revendiquant fièrement la nouvelle formule resserrée.
Evidemment, sans les saxophones hurlants de l'ami David (un homme qui jouait souvent de deux de ses cuivres ensembles !), le son de Van der Graaf Generator se trouve notablement changé s'approchant souvent des atours modern-prog' donné par Hammill à sa carrière solo (c'est, ici, particulièrement évident sur Lifetime). Mais comme c'est tout de même une affaire collective, que donc Hugh Banton, bassiste et organiste, et Guy Evans, probablement le batteur le plus sous-estimé de ceux de tous les pionniers du genre, ne sont pas à considérer comme portion congrue, l'identité sonore d'un groupe au line-up d'une remarquable stabilité (les trois membres restants furent de tous les albums) est encore largement identifiable.
En chansons, dès un instrumental d'ouverture (The Hurly Burly) glorieusement troussé où le jeu entre l'orgue et la batterie est la principale attraction, Van der Graaf Generator prouve qu'un membre de moins ne signifie par forcément un appauvrissement harmonique, et que les trois couleurs de ses trois membres, couleurs primaires représentant, en se mêlant, tout le spectre de ce qu'on attend habituellement d'une œuvre des ces progueux originels d'exception. Ainsi, que le groupe donne dans le contemplatif et serein (The Final Reel, Only in a Whisper), dans le colérique (Drop Dead) où dans l'épique et sinueux (Over the Hill, énième contribution dans le genre mais pas des moindres), c'est toujours avec cette patte qui leur valut, vers 77, de ne pas être éreintés par quelque jeunesse en Doc Martens et safety pin. Et non, Peter Hammill n'est toujours pas le plus grand technicien du chant, le vocaliste le plus habité, par contre... Et non, il n'est toujours pas un six-cordiste d'une diabolique précision et d'une implacable virtuosité mais ce qu'il fait, lui, est suffisamment unique et personnel pour ne pas souffrir la comparaison avec ses plus académiquement accomplis collègues. Et, oui, il y a toujours la plume si fine, si délicate, si tranchante de ce parolier si... si... si wowowowo!
Tout ça nous fait ? Un nouveau Van der Graaf Generator, immuable mais changeant parce que le groupe n'est pas à un paradoxe près, un nouveau Van der Graaf Generator dont il se dit qu'il préparerait un nouvel album pour 2016 (youpi !), un bien bon Van der Graaf Generator, surtout, que ce Trisector en forme de réinvention maline et inspirée.

1. The Hurly Burly 4:38
2. Interference Patterns 3:52
3. The Final Reel 5:49
4. Lifetime 4:47
5. Drop Dead 4:53
6. Only in a Whisper 6:44
7. All That Before 6:29
8. Over the Hill 12:29
9. (We Are) Not Here 4:04

Peter Hammill – voice, piano, electric guitar
Hugh Banton – organs, bass pedals, bass guitar
Guy Evans – drums, percussion

VAN DER GRAAF GENERATOR

11 commentaires:

  1. Au Pif ! (Volume 2)

    AFX/Aphex Twin "Chosen Lords" (2006)
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    The Boo Radleys "Giant Steps" (1993)
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    Various Artists "(Original Soundtrack from) Countryman" (1982)
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    Centenaire "Centenaire" (2007)
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    Steve Hackett "Darktown" (1999)
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    Leadbelly "The Definitive Leadbelly" (2006)
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    Newsted "Heavy Metal Music" (2013)
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    Red Hot Chili Peppers "Stadium Arcadium" (2005)
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    2 - http://www29.zippyshare.com/v/fBlCy3qn/file.html

    Something Corporate "Leaving Through the Window" (2002)
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    Van der Graaf Generator "Trisector" (2008)
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  2. Réponses
    1. Sournoisement ? Non, je t'écartèle ouvertement et si ça te plait pas, je te pète les genoux en bonus ! ^_^

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  3. Ah, ce Giant Steps, tu me donnes envie de le réécouter, tiens. Tout comme les Chosen Lords d'AFX, pas au niveau des Ambient Selected Works, mais un opus néanmoins très intéressant.

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    1. Il te reste le VdGG, ça va le faire ! ^_^
      Merci de ton commentaire.

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  4. L'avantage c'est qu'avec ce que tu dis, je peux tenter de te guider dans tes choix et donc te conseiller le Something Corporate, un album de pop musclée un peu ado mais vraiment bien troussé, le VdGG qui est une terrible création qu'on ne saisit pas forcément à la première écoute (même si on en saisit l'intérêt), et le Centenaire qui ressemble parfois à du Robert Wyatt ce qui est toujours une bonne nouvelle !
    Merci de ton passage !

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  5. Je vais faire l'exigente parce que j'ai fait le tri dans mes fichiers en me créant une répertoire "pe ou pas écouté". Et il est diablement chargé.
    Les Boo Radleys sont un groupe très curieux. Il y a avait en eux quelque chose d'immense et à la fois, je ne peux m’empêcher de penser qu'ils étaient minuscules cela vient peut-être de la voix du chanteur qui chante juste mais qui manque un peu de personnalité). Il y a dans leur musique un plaisir quasi enfantin d'envisager la musique. Et d'oser jouer avec et de tenter des choses. Pour ma part, j'ai une affection toute particulière pour le précédent (Everything'a allright forever). On est vraiment dans la noisy pop pur et pourtant, je peux l'écouter plusieeurs fois de suite sans me lasser, contrairement aux autres albums. Le fait même que le contour des chansons soient flous m'a longtemps fait passer à côté, alors que je trouve que sur la durée, il me transporte plus. Giant Steps propose des choses plus inouïes et montre une ingéniosité vraiment parfois incroyables. Un groupe qui n'est pas à sa place dans l'histoire à mon sens.

    Pour le reste, je connais Aphex Twins (mais je ne me suis jamais plongé à fond dedans, Red Hot Pepper et Leadbelly, mais pas ces disques que tu proposes.

    Mais le truc sur lequel je vais me précipiter, c'est VDG. Peter Hammill fait partie des quelques artistes que j'ai découvert ces dernières années et qui me passionne. Paradoxalement, j'ai toujours un peu de mal à rentrer dans les débuts du groupe. Mais j'ai tout de suite accroché avec ses LP solos. Donc je découvre VDG un peu à l'envers; Je me garde leur début pour la fin (et pas pour tout de suite car j'ai trop de trucs que je veux écouter).
    Le reste viendra peut être une autre fois. J'en suis encore à écouter les quelques disques que tu as proposé dans Heteroclite 3... La Tordu, je suis agréablement surprise, je m'attendais à un truc plus austère. La Galliano, faut que je le ette de côté pour vraiment plonger dedans. Les Bunnymen, une vraie cure de jouvence pour moi (avec de très bon bonus). Le Bowie: je partage exactement ce que tu en disais, un vrai disque à part entière (qui manque peut-être un peu d'ambition dans la production),
    Mais celui que j'ai le plus écouté c'est... Peter Hammil. Vraiment surprise qu'un artiste puisse continuer de sortir de tels disques là où ses confrères générationnels se taisent ou sont plus routiniers. Et consternée qu'on en parle si peu.

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    1. Ha, je comprends, je ne te raconte pas le nombre d'albums que j'ai stocké et toujours pas écouté, certains depuis plusieurs années ! Donc, je te comprends et te prie de faire ta difficile autant qu'il te plaira ! Par contre, je vais quand même garder mon rythme et continuer d'attendre tes longs commentaires qui sont un des plus beaux plaisirs des commentaires qui sont laissés sur mon blog joli. ^_^

      Sinon, je vais attendre ton retour sur le VdGG et t'annoncer qu'un autre sera bientôt présenté ici même.
      Autre chose, La Tordu, tu voulais pas dire Tue-Loup par hasard ? Si c'est bien d'eux dont il s'agit, et je ne vois pas de qui d'autre d'ailleurs, je t'informe que c'est leur album le plus "pompeux".

      Merci de ton passage et ton long commentaire !

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  6. Un petit mot sur the Boo Radleys, font parti des groupes, avec Divine Comedy, qui m'ont rebranchés sur la "pop music" Il y a deux titres que je me suis choisis comme des mascottes: "Leave & Sand", ses ruptures et surtout l'intervention magique des cornemuses en fin de titre. Et la mal aimé "Kingsize" et son titre éponyme (j'aime ce mot) un titre soleil comme je les aime, abandon clairement du "noise" pour faire de la pop. D'ailleurs j'ai retrouvé avec un grand plaisir Martin Carr et son album solo. fan de Songwriter à la Costello - quand il Britpop - ne pourrait être déçu.

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    1. Un bel album de Martin Carr que je ne connais pas ? Je fais une requête pour un billet typiquement "antonien" sur le sujet !

      The Divine Comedy, un sujet que je me dois de couvrir à l'occasion, j'aime beaucoup Neil Hannon.

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  7. ... Oui dans une veine très tès pop songwriting, ce qu'ils sont devenus avec le temps,
    Je te le droppe et te passe le lien vers ma chronique ... Sans la chronique que serait le disque de Carr et mon ego? Hein?

    http://gaitapis.blogspot.fr/2014/11/de-lattente-martin-carr-dominique.html

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