mardi 17 mai 2016

Hommaginary I

Une sélection d'hommages. Oui mais une sélection d'hommages de qualité. Et puis une sélection d'hommage "contrainte" puisque ici ne se trouvent que des opus d'un artiste (ou groupe) honorant un autre et pas de ces compilations bancales où des artistes de seconde zone essayent de redorer leur blason avec la gloire de ceux qu'ils reprennent. Bref, c'est Hommaginary et, croyez-moi, ça va vous plaire ! Enjoie !

JaCQueS BReL
Scott Walker "Scott Walker Sings Jacques Brel" (1981)
ou "Communion"

Il y a un petit miracle dans cette rencontre entre un répertoire, celui de Jacques Brel adapté en anglais par Mort Shuman (pour la revue Jacques Brel Is Alive and Well and Living in Paris), et un interprète, le jeune roi de la chanson dramatique Scott Walker, transfuge du boys band, des sixties, ça change quand même beaucoup de chose, les Walker Brothers. Un petit miracle audible sur cette compilation des débuts des années 80 qui, compilant les nombreuses reprises de la fin des années du fameux belge par son américain disciple, prouve que reprendre Brel est possible même sans être son clone vocal. Il suffit pour ça, et ça tombe bien, c'est la spécialité d'alors de Scott, de véhiculer une similaire intensité dramatique. Walker y ajoutant un détachement, un second degré très britannique (pas un surprise pour cet anglophile yankee), les orchestrations, fidèles aux originales sans tout à fait les répliquer, fonctionnant au-delà des espérances nous nous retrouvons avec un hommage, de tout premier ordre, d'un grand à un autre. Bravo.

1. Mathilde 2:40
2. Amsterdam 3:07
3. Jackie 3:25
4. My Death 5:00
5. Next 2:53
6. The Girls and the Dogs 3:11
7. If You Go Away 5:01
8. Funeral Tango 2:58
9. Sons Of 3:42

SCOTT WALKER
JACQUES BREL

MeTaLLiCa 1
Die Krupps "A Tribute to Metallica" (1992)
ou "Industriallica"

Reprendre quelques classiques de Metallica sans guitare mais avec plein de synthés industrieux et de boîtes à rythmes rageuses ? Pas très original aujourd'hui vous me direz mais Die Krupps étaient les premiers. En plus les teutons, qui ne tarderont pas à ajouter des guitares à leur musique métallisant ainsi leur rock indus mais n'en sont pas encore là, ont l'élégance de ne pas s'éterniser avec une tracklist resserrée pour un EP tout de même plein jusqu'à la garde (28 minutes et quelques secondes, on a vu des albums à peine plus longs). Mais l'essentiel c'est que l'étrange rapprochement fonctionne que ce soit sur les morceaux qui rockent (Enter Sandman), ceux qui thrashent (Battery) et même sur les ballades (Nothing Else Matters). Et donc ? Recommandé si vous aimez tellement Metallica que vous voulez l'entendre à toutes les sauces et dans tous les états.

1. Enter Sandman 5:29 
2. Nothing Else Matters 6:06 
3. Blackened 6:33 
4. Battery 5:20 
5. For Whom The Bell Tolls 4:56

Jürgen Engler – vocals, keyboards, samplers 
Ralf Dörper – keyboards, samples
Rüdger Esch - bass

DIE KRUPPS
METALLICA

MeTaLLiCa 2
Apocalyptica "Plays Metallica by Four Cellos" (1996)
ou "Cellollica"

Quatre violoncelles pour rendre hommage au plus grand groupe de metal de tous les temps ? Nous savons désormais, parce que l'album a connu une belle carrière,  que ça fonctionne, on avait nettement plus de doutes lorsqu'en 1996 l'album originel d'Apocalyptica apparut dans les bacs nous faisant nous écrier force de WTF parce que, franchement, ça avait tout l'air de la plus mauvaise idée du monde. Alors certes, même électrifiés comme le sont les quatre instruments des finlandais à qui la drôle d'idée est passée par la tête, il y a une certaine aridité à entendre des versions (mélodiquement très fidèles) de chansons qu'on a tellement écouté qu'on les connait presque aussi bien que si on les avait composé soi-même mais aussi un vrai courant d'air frais qui fait que, même si on ne revient pas tous les jours sur ce diable d'album, cet Apocalyptica Plays Metallica by Four Cellos est encore et toujours une galette sur laquelle on se penche à nouveau avec plaisir. Recommandé aux amateurs de violoncelles, de Metallica et d'expériences soniques hors du commun.

1. Enter Sandman 3:40
2. Master of Puppets 7:16
3. Harvester of Sorrow 6:14
4. The Unforgiven 5:21
5. Sad but True 4:48
6. Creeping Death 5:06
7. Wherever I May Roam 6:08
8. Welcome Home (Sanitarium) 5:50

Eicca Toppinen - Cello 
Paavo Lötjönen - Cello 
Max Lilja - Cello 
Antero Manninen - Cello

APOCALYPTICA
METALLICA

PeTeR GReeN
Gary Moore "Blue for Greeny" (1995)
ou "Le Maître et l’Élève"

Quand un excellent instrumentiste s'attaque au répertoire de celui qui fut sa principale influence de jeunesse, ça donne un album forcément bourré d'émotion et de belles démonstrations guitaristiques. Or, donc, l'interprète de l'occurrence est le nord-irlandais Gary Moore qui, présentement en plein dans sa période blues, saisit l'opportunité de rendre hommage au six-cordiste que beaucoup ne connaisse que pour sa participation aux débuts de Fleetwood Mac, Peter Green. Dans les faits, Green étant plus connu pour ses effets de manche que sa délicate écriture, c'est à un album de blues rock d'un immense classicisme auquel nous sommes conviés, où les saillies d'un Moore toujours aussi en verve sont l'attraction principale. Alors, bien-sûr, on apprécie ces petits cuivres rhythm'n'blues venu relever la sauce, le grand professionnalisme du reste des accompagnateurs aussi (dont le bassiste Andy Pyle qu'on aura croisé chez les Kinks, Wishbone Ash ou Savoy Brown, excusez du peu !) mais, clairement, la star, c'est Gary tant et si bien qu'on en finit par oublier l'hommagé de service qui disparait largement derrière la personnalité de son hommageur. Pas que ce soit bien grave, notez, parce qu'avec une sélection sans faux-pas, une interprétation évidemment à la hauteur, Blues for Greeny est une vraie belle réussite qu'on conseillera chaudement à tous les amateurs de guitare électrique d'exception et de blues rock de qualité supérieure. Pas si mal...

1. If You Be My Baby 6:38
2. Long Grey Mare 2:04
3. Merry-Go-Round 4:14
4. I Loved Another Woman 3:05
5. Need Your Love So Bad 7:54
6. The Same Way 2:35
7. The Supernatural 3:00
8. Driftin' 8:29
9. Showbiz Blues 4:08
10. Love That Burns 6:28
11. Looking For Somebody 7:12

Gary Moore - guitar, vocals
Tommy Eyre - keyboards
Nick Payn - baritone saxophone
Nick Pentelow - tenor saxophone
Andy Pyle - bass
Graham Walker - drums

GARY MOORE
PETER GREEN

MaRViN Gaye
Everette Harp "What's Going On" (1997)
ou "A l'impossible nul n'est tenu"

Reprendre un des albums les plus célébrés de l'histoire n'est pas une mince tâche c'est pourtant à celle-ci que s'attèle le saxophoniste Everette Harp sur sa recréation du What's Going On de Marvin Gaye. Et quelle recréation !, où l'on croise des moments absolument fidèles à l'album d'origine, juste ce qu'il faut pour ne pas s'y perdre, mais aussi des versions ouvertement jazzées, d'autres glissant allègrement vers un excellent blues, et même quelques détours vers le hip-hop, un genre qu'on n'attendait pas forcément là (album sur Blue Note oblige) mais s'intègre joliment à l'éclectique ensemble. Comme vous connaissez forcément déjà l'inattaquable qualité des chansons, il ne me reste plus, sans trop en dévoiler donc, afin de ne point trop éventer les belles surprises qui vous sont ici réservées, qu'à vous recommander ce What's Going On en version relecture de grande qualité qui, évidemment, n'égale pas tout à fait son modèle mais, comme à l'impossible nul n'est tenu, et quand la réussite est de ce niveau... Vous m'avez compris.

1. What's Going On 5:45 
2. What's Happening Brother 2:58 
3. Flyin' High (In The Friendly Sky) 5:00 
4. Save The Children 5:01 
5. God Is Love 2:34 
6. Mercy Mercy Me 2:58 
7. Right On 7:08 
8. Wholy Holy 5:32 
9. Inner City Blues (Make Me Wanna Holler) 6:40 
10. Inner City Blues (Reprise) 1:24 

Yolanda Adams - Vocals
Sherron Bennett - Choir/Chorus 
Charlie Bisharat - Strings 
Cassie Bonner - Background Vocals
Jessie Campbell  - Background Vocals
Kirk Carr - Choir/Chorus, Vocal Arrangement 
Troy Clark - Choir/Chorus 
George Duke - Piano
Linsey Fiddmont  - Background Vocals
Ray Fuller - Guitar 
Gary Grant - Trumpet 
Arsenio Hall - Speaking Part 
Everette Harp - Arranger, Flute, Keyboards, Programming, Saxophone, Background Vocals
Melissa "Missy" Hasin - Strings 
Howard Hewett - Vocals 
Jerry Hey - Horn Arrangements, Trumpet 
Mark Hollingsworth - Sax (Baritone) 
Iris Howse - Choir/Chorus 
Munyungo Jackson - Percussion 
Michael James - Strings 
Larry Kimpel - Bass 
Chaz Lamar - Choir/Chorus 
Dawnn Lewis - Speaking Part 
Maxayn Lewis  - Background Vocals
Kenny Loggins - Vocals 
Valerie Mayo  - Background Vocals
Andrea McClurkin-Mellini - Choir/Chorus 
Najee - Flute
Lori Perry  - Background Vocals
Greg Phillinganes - Arranger, Organ 
Doc Powell - Guitar
Lil John Roberts - Drums 
David Van De Pitte - Arranger, Orchestration 
Kirk Whalum - Sax (Tenor) 
Wil Wheaton  - Background Vocals
Fred White  - Background Vocals
Yvette Williams - Choir/Chorus 
Don Wyatt - Piano 
Reggie C. Young - Trombone

EVERETTE HARP
MARVIN GAYE

LeD ZePPeLiN
Great White "Great Zeppelin: A Tribute to Led Zeppelin" (1998)
ou "Révérences"

Si vous vous attendez à de l'originalité en écoutant le live hommage à Led Zeppelin des hard-rockers américains de Great White, vous allez être déçus. En l'occurrence, c'est évident dès la pochette (bien vue, la pochette), ces gars-là on envie de se faire plaisir, envie de jouer à être Led Zeppelin, et c'est très bien comme ça ! Très bien parce que Jack Russell s'y entend très bien pour faire son Robert Plant, très bien parce que le reste du groupe est au diapason de la performance "clonesque" de son vocaliste, très bien surtout parce que le quintet s'y amuse beaucoup et que ça s'entend et que c'est absolument communicatif. Alors, bien-sûr, comme pour l'interprétation, vous chercherez longtemps l'originalité dans le choix des titres, et pour cause, il n'y en a aucune sauf à considérer qu'en incluant aussi des morceaux moins ouvertement hard rock Great White surprenne, pas vraiment en fait comme le savaient déjà ceux qui connaissent le répertoire des vétérans angelenos. Bref, l'important est le plaisir qu'on y prend et, à la condition d'aimer Led Zeppelin, évidemment, il est bel et bien au rendez-vous de ce Great Zeppelin forcément accessoire mais néanmoins absolument sympathique, et donc recommandable.

1. In the Light 6:06
2. Living Loving Maid (She's Just a Woman) 3:30
3. Ramble On 5:11
4. Since I've Been Loving You 6:44
5. No Quarter 8:02
6. Tangerine 3:05
7. Going to California 4:13
8. Thank You 4:37
9. D'yer Mak'er 4:44
10. All My Love 6:12
11. Immigrant Song 2:21
12. When the Levee Breaks 6:51
13. The Rover 6:00
14. Stairway to Heaven 8:35

Jack Russell - vocals
Mark Kendall - guitar
Michael Lardie - guitar, keyboards
Sean McNabb - bass
Audie Desbrow - drums

GREAT WHITE
LED ZEPPELIN
eLViS PReSLey
Barb Jungr "Love Me Tender" (2005)
ou "Another Pelvis"

Elvis Presley comme vous ne l'avez jamais entendu ! C'est, en bref, le programme que nous propose l'anglaise Barb Jungr sur Love Me Tender , tribute au King du Rock'n'Roll pour le moins surprenant (euphémisme !).
La première surprise est de voir combien le répertoire d'une pop icône peut être retranscrite avec succès dans une conception si diamétralement opposée à son intention originelle. parce que ce jazz fin et nuancé, presque ambient, donne à des mélodies déjà très réussies une toute autre ampleur tant et si bien qu'on ne peut que louer les travaux d'arrangeurs et d'interprètes de la doublette créatrice d'un tel tour de force : Adrian York et Jonathan Cooper, partenaires réguliers de Dame Jungr ici en exceptionnelle forme (re)créatrice.
La seconde surprise est d'entendre une voix féminine se glisser aussi facilement dans les habits d'un sex-symbol si typiquement mâle. En l'espèce Barb Jungr ne tente jamais de s'approcher de l'artiste qu'elle a choisi d'honorer y préférant une sensibilité nettement plus contrastée et, en toute logique, extrêmement féminine. Ce faisant, vocalement, elle crée un toute autre univers, débarrassé de toute testostérone. Et c'est en définitive une excellente nouvelle qui permet d'apprécier à leur juste valeur, sans vouloir à tout prix comparer la reprise à son modèle, des compositions qu'on aurait pu croire à jamais figé en une immuable image d’Épinal.
Certes, les puristes, les fans hardcore d'Elvis the Pelvis ne s'y retrouveront pas forcément, conservateurs qu'ils sont. Pour les autres, ceux qui cherchent avant tout le frisson d'une bonne musique expertement conçue et vectrice d'émotions fortes, Love Me Tender est indéniablement un immanquable. Et ça, ce sera tout sauf une surprise pour qui a gouté au deux tributes à Bob Dylan commis par une artiste rare et hélas trop méconnue. Love Me Tender est un tribute de grande classe, vous aurez été prévenus.

1. Love Letters (Straight From Your Heart) 3:14
2. Heartbreak Hotel 4:04
3. Long Black Limousine 4:22
4. Wooden Heart 3:07
5. Are You Lonesome Tonight 7:59
6. Kentucky Rain 4:49
7. In The Ghetto 3:40
8. Love Me Tender 5:26
9. Always On My Mind 5:05
10. I Shall Be Released 5:32
11. Tomorrow Is A Long Time 5:58
12. Looking For Elvis 3:44
13. Peace In The Valley 2:58

Barb Jungr - Vocals
Adrian York - Bells, Celeste, Electronics, Organ, Piano, Synthesizer, Backing Vocals, Vocoder, Waterphone
Jonathan Cooper - Clarinet, Main Piano, Sampling
Mario Castronari - Bass, Double Bass
Rebecca Brown - Viola, Violin
Thangam Debbonaire - Cello
William Jackson - Harp
Ian Shaw - Backing Vocals
Mari Wilson - Backing Vocals

BARB JUNGR
ELVIS PRESLEY

SeRGE ReZVaNi
Helena Noguerra "Fraise Vanille" (2007)
ou "Fraichement Pop"

"Fraise vanille. Prononcez Rezvani. Rezvani, Serge de son prénom et auteur compositeur de quelques incontournables musiques de films de la Nouvelle Vague, de Godard à Truffaut interprétées et immortalisées par de bien belles femmes dont bien entendu Jeanne Moreau ou encore Anna Karina. Mais cette époque est finie. Aujourd'hui, rares sont les actrices qui donnent de la voix. On est plutôt dans une phase top model sur le retour qui pousse la chansonnette sans grande inspiration, souvent en reprenant des classiques des années yéyé ou de grands textes de poètes anglais. Bref, vous voyez ce que je veux dire. Helena Noguerra n'a pas de chance a priori puisque elle fut top model et qu'elle arrive avec cet album fait de reprises d'une poignée de chansons de Serge Rezvani. Et si je n'avais pas eu la chance de voir la demoiselle en concert peu de temps avant, je ne suis pas certain que j'aurais donné bien cher de la peau de ce Fraise Vanille. Et pourtant... Il faut reconnaitre que c'est une réussite à la hauteur du challenge. Helena réussit en effet à s'approprier ces mélodies qui appartiennent sinon au domaine public au moins à tout un chacun. Comme lors du live et malgré le casting prestigieux figurant sur ce disque (Vincent Delerm, Philippe Katerine, Julien Baer...), les arrangements ne sont jamais lourds, les duos toujours très délicats et tout est mis au service des chansons, même si Vincent Delerm sur "Les mots de rien" ne peut pas s'empêcher de jouer avec sa voix... agaçante. Cerise sur le sorbet, "Caresse moi, j'adore ça" est un titre inédit composé par Rezvani pour Noguerra et on se rend compte que le monsieur n'a rien perdu de sa plume, il sait toujours aussi bien faire chanter les belles femmes. Un disque à la fois désuet, mélancolique et incroyablement frais, aussi pétillant que les yeux de son interprète." (David, Froggy's Delight)

1. Le tourbillon 2:43
2. Les Mots de rien 2:02
3. Adieu ma vie 2:01
4. La Vie s'envole 2:57
5. Tout morose 3:30
6. La Vie de cocagne 2:37
7. Les Autoroutes 2:34
8. J'ai la mémoire qui flanche 2:47
9. La Peau Léon 2:17
10. Moi je préfère 3:20
11. A travers notre chambre 4:33
12. Jamais je ne t'ai dit... 4:02
13. Caresse-moi, j'adore ça 3:34
14. Notre folle jeunesse 2:30
15. Minuit Orly 4:48
16. Les Mensonges 3:38
17. Nous vivions deux 2:01
18. Blues indolent 3:52
19. La Bécasse 1:35

Helena - chant
Seb Martel - guitare, lapsteel, banjo, beat box, harmonica, flûte, basse, chœurs
Philippe Eveno - guitares
Bertrand Burgalat - vibraphone
Benoît Delbecq - piano, BassStation, Casio, programmations
Jeff Boudreaux - batterie
Fabrice Barré - clarinette
Pamelia Kurstin - theremin
Julien Baer - piano, melodica, harmonica
Alberto Nogueira - peigne
Olivier Koundono - violoncelle
Martin Gamet - contrebasse
Christophe "Disco" Mink - basse
Franck Monnet - chœurs
Katerine - chant et guitare (19)
Vincent Delerm - chant (2)
Marie-France - chant (12)
Serge Rezvani - chant (17)

HELENA NOGUERRA
SERGE REZVANI (& JEANNE MOREAU)

BiLLie HoLiDay
Laïka Fatien "Misery: A Tribute to Billie Holiday" (2008)
ou "Inspiration"

L'immense tragédienne du jazz que fut Billie Holiday, par sa voix comme par sa vie, n'est pas si souvent reprise et il y a une raison à ça, ce n'est pas facile de s'attaquer à un tel monument à la voix si immédiatement reconnaissable et si émotionnellement déchirante. C'est pourtant bien la mission que s'est assignée la chanteuse/comédienne française Laïka Fatien, sur son Misery: A Tribute to Billie Holiday de 2008, gonflé. Intelligemment, il n'y a qu'un aspect des performances de la grande Billie que Laïka s’attèle à imiter : son intensité. Pour le reste, usant de sa voix, qu'elle a fort jolie d'ailleurs, d'un Strange Fruit aussi réussi que celui de Robert Wyatt (c'est pas peu dire !) à un Left Alone tout de velours vêtu, passant évidemment par tous les incontournables du répertoire (dont l'obligatoire Gloomy Sunday qu'elle "emballe" avec une vraie belle classe dramatique), Laïka réussit son impossible : exister dans l'ombre de son sujet de choix, c'est déjà beaucoup et fait de Misery, où elle est excellemment bien entourée (dont le coltranien saxophoniste David El-Malek sur trois titres, on apprécie), album de jazz intimiste d'un immense classicisme, une belle réussite qu'on recommande, chaudement.

1. Strange Fruit 5:12   
2. Lady's Back in Town 4:15   
3. Don't Explain 3:07   
4. You Can't Lose a Broken Heart 3:18   
5. What's New 2:07   
6. All of You 3:39   
7. How Deep Is the Ocean 4:39   
8. Lover Come Back to Me 4:39   
9. Misery 4:38   
10. You Turned the Tables on Me 4:54   
11. Gloomy Sunday 5:12   
12. Left Alone 5:21

Laïka Fatien - vocals
Robert Glasper - piano
David El Malek - tenor saxophone (4, 5, 12)
Daryl Hall - double bass
Gregory Hutchinson - drums

LAIKA FATIEN
BILLIE HOLIDAY

ToWNeS VaN ZaNDT
Steve Earle "Townes" (2009)
ou "Du même bois"

Il y a des rapprochements qui font immédiatement sens. Ainsi quand Steve Earle hommage Townes Van Zandt, on sait d'emblée que la réussite sera au bout de l'expérience, déjà parce que Steve n'a jamais fait secret de l'énorme influence de Townes sur son œuvre, ensuite parce que, tous deux témoins d'une Amérique à la marge, ces deux gars sont fondamentalement du même bois. Alors, voilà, en 26 titres, 15 dans une veine country folk americana dont l'interprète s'est fait la spécialité, 11 d'iceux repris par Earle seul pour la version Deluxe (qu'on recommande donc), c'est effectivement à un bel hommage qu'on a droit. Tous les classiques du maudit texan y sont, tous y sont surtout bien repris par un Steve très impliqué dans son sujet (à tel point que Townes est le second prénom de son fils, Justin, présent sur la galette), vibrant de toutes ses cordes (de guitare, de mandoline comme vocales) pour ce qui, souhaitons, orientera les auditeurs vers les œuvres de l'hommagé, qui méritent ô combien le détour. Townes ? C'est une parfaite introduction à l'écriture sensible et intelligente de l'homme Van Zandt par un de ses plus beaux disciples, un vrai bonheur.

CD 1
1. Pancho and Lefty 4:01
2. White Freightliner Blues 3:27
3. Colorado Girl 3:35
4. Where I Lead Me 3:29
5. Lungs 2:18
6. No Place To Fall 2:52
7. Loretta 3:14
8. Brand New Companion 5:12
9. Rake 3:22
10. Delta Momma Blues 5:14
11. Marie 4:52
12. Don t Take It Too Bad 3:12
13. Mr. Mudd and Mr. Gold 2:17
14. (Quicksilver Daydreams of) Maria 3:20
15. To Live Is To Fly 3:40

CD 2
Solo Recordings
1. Pancho and Lefty 4:01
2. Where I Lead Me 3:37
3. Lungs 2:22
4. No Place To Fall 2:56
5. Loretta 3:14
6. Brand New Companion 5:11
7. Rake 3:21
8. Marie 4:49
9. Mr. Mudd and Mr. Gold 2:33
10. (Quicksilver Daydreams of) Maria 3:15
11. To Live Is To Fly 3:36

Steve Earle - Guitar, Harmonica, Harmonium, Mandola, Mandolin, Percussion, Vocals
Steven Christensen - Percussion 
Shad Cobb - Fiddle
Dennis Crouch - Bass
Justin Townes Earle - Guitar, Vocals 
Allison Moorer - Vocals 
Tom Morello - Guitar
Greg Morrow - Drums
Tim O'Brien - Mandolin 
Darrell Scott - Banjo, Dobro
John Spiker - Bass

STEVE EARLE
TOWNES VAN ZANDT

KaTe BuSH
Theo Bleckmann "Hello Earth! The Music of Kate Bush" (2011)
ou "Transformation"

Par sûr que cet album fasse très plaisir aux fans de la miss Bush, et pourtant quelle splendeur ! Pas sûr qu'il leur fasse plaisir parce que Theo Bleckmann, qu'on a entendu, toujours sur l'excellent label Winter & Winter, reprendre du Charles Ives (très loin d'ici donc), prend de très large liberté avec le répertoire de Kate, parce que sa transposition de l'elfe pop-prog en jazz moderne et éthéré (mais pas seulement...), pour réussi qu'il soit, et il l'est !, n'est pas forcément ce à quoi on s'attend d'un hommage à Kate Bush. Mais voilà, contre toute attente, et là les auditeurs amateurs de Kate aussi parce que c'est une artiste fondamentalement libre dresseront l'oreille, dès un Running Up That Hill en sensible crescendo, en passant par moult surprises et trouvailles (un Violin franchement punk, un Army Dreamers enjoué et percussif, un Love and Anger en mode brésilien), on tombe sous le charme d'une galette aussi ludique que passionnée où des musiciens d'immense qualité prennent un audible plaisir à honorer une artiste qu'ils aiment, impossible qu'il en soit autrement, mais pas au point de la "copie-carboner" ou, plutôt, qu'ils aiment tant qu'ils ont compris que Kate, toujours !, a cherché et souvent trouvé, ne s'interdisant rien, jamais. Et c'est, finalement, ce que nous offre ce Hello Earth, une lecture libre qui n'a d'autre but que de mettre en valeur le répertoire de choix et qu'on suit, une heure durant, avec un réel émerveillement. Bluffant. Merci monsieur Bleckmann.

1. Running Up That Hill 6:37 
2. Suspended In Gaffa 4:14 
3. And Dream Of Sheep 4:37 
4. Under Ice 3:20 
5. Violin 2:42 
6. Hello Earth 4:59 
7. Cloudbusting 3:44 
8. All The Love 6:01 
9. Saxophone Song 4:58 
10. Army Dreamers 2:30 
11. The Man With The Child In His Eyes 4:35 
12. Watching You Without Me 4:13 
13. Love And Anger 3:52 
14. This Woman’s Work 4:00 

Drums, Percussion, Voice – John Hollenbeck
Electric Bass, Voice – Skúli Sverrisson
Piano, Synthesizer, Voice – Henry Hey
Violin, Electric Guitar, Voice – Caleb Burhans
Vocals, Piano, Glockenspiel  – Theo Bleckmann

THEO BLECKMANN
KATE BUSH

PiNK FLoyD 1
Gov't Mule "Dark Side of the Mule" (2014)
ou "Gov't Floyd"

Quand un jam band largement influencé par le Grateful Dead et le Allman Brothers Band s'attaque, en live !, au monument progressif et psychédélique qu'est Pink Floyd, ça donne ? Dark Side of the Mule, pardi !
A l'origine, un concert de le soir d'halloween 2008 au Orpheum Theatre de Boston, dont la présente galette n'est que portion congrue*, est oubliée la première partie du set et le rappel final tous deux dédiés à d'autres horizons musicaux, où Warren Hayes et ses petits gars, alias Gov't Mule, osent, ils ont de l'estomac, reprendre cette référence pourtant quelque peu éloignée de leurs habituelles préoccupations. On pouvait donc, en toute logique, avoir quelques doutes sur la viabilité d'un tel projet, doutes vite balayés par le talent d'une formation avant tout dédiée à ses fans ô combien fidèles et souhaitant, donc, toujours leur offrir de nouvelles expériences en plus de repousser ses propres limites supposées. Au programme, une douzaine de chansons de la période post-Barrett du Floyd issus de Meddle, Wish You Were Here, Animals et, comme le titre de la galette le laisse deviner, The Dark Side of the Moon avec rien moins que six extraits, que du lourd, quoi avec, comme c'est pratique, deux choristes ayant pris part aux grand-messes publiques du groupe hommagé (Machan Taylor et Durga McBroom). Le groupe, sans forcément tenter de réinventer la roue, c'est heureux, infuse sa personnalité dans le répertoire amenant, à minima, des petits machins qu'on accueille avec plaisir et rendent l'ensemble moins dérivatif qu'il n'y parait. On a ainsi droit, par exemple, à un Have a Cigar nettement plus bluesy et groovy que sa version originale, à un Fearless joliment électrifié, à un Shine on You Crazy Diamond bordant souvent la paranoïa. Pas une révolution en soi mais d'aptes versions permettant de jouir pleinement de la performance sans avoir l'impression d'écouter un bête tribute band.
Dark Side of the Mule ? Un bel hommage si imparfait (live, quoi !) qui plaira autant aux fans de Pink Floyd qu'à ceux de Gov't Mule. Mission accomplie.
* à noter qu'il existe une version complète du concert sur quatre cd.

1. One of These Days 6:15
2. Fearless 5:37
3. Pigs on the Wing, Pt. 2 1:37
4. Shine on You Crazy Diamond, Pt. 1-5 13:57
5. Have a Cigar 6:27
6. Breathe (In the Air) 3:20
7. Time 6:48
8. Money 7:15
9. Comfortably Numb 6:10
10. Shine on Your Crazy Diamond, Pt. 6-9 13:59
11. Wish You Were Here 6:02

Warren Haynes - guitar, producer, vocals
Danny Louis - guitar, keyboards, backing vocals
Jörgen Carlsson - bass
Matt Abts - drums, percussion, vocals
Ron Holloway - saxophone
Machan Taylor - background vocals
Durga McBroom - background vocals
Sophia Ramos - background vocals
Leslie Bloome - sound effects

GOV'T MULE
PINK FLOYD

PiNK Floyd 2
Nguyên Lê "Celebrating Dark Side of the Moon" (2014)
ou "Jazz Side of the Moon"

Alors que ce qui reste de Pink Floyd se vautre dans le revivalisme le plus commercialement intéressé revisitant de vieilles bandes en un douteux hommage à leur décédé claviériste, il est encore des instrumentistes qui font vivre la musique référentielle que nous connaissons tous. Voici Nguyên Lê et son tribute au légendaire Dark Side of the Moon, une célébration, comme son titre l'indique, une vraie !
On y trouve une relecture respectant son sujet sans oublier cependant de prendre quelques libertés, de pousser l'enveloppe d'une partition connue par cœur. Et il fallait oser !, oser transcrire une pièce ô combien révérée pour big band, gonflé ! Alors, certes, on ne niera pas l'opportunité calendaire qu'a su saisir le label ACT en commissionnant la création dudit tribute - en même temps que le piteux The Endless River et l'anniversaire du demi-siècle de la formation honorée - mais c'est, fondamentalement, d'Art dont il s'agit, et d'une exceptionnelle mais finalement pas surprenante réussite. Pas surprenante parce que Nguyen Lê n'en est pas à ses premiers faits d'armes lui qui a déjà hommagé, et bien !, Jimi Hendrix, Led Zeppelin, les Beatles ou Bob Marley et sait donc transformer, s'approprier le matériau d'autrui avec brio. Pas surprenante parce que NDR Bigband , l'orchestre jazz de la radio/télévision publique du même nom, est un bel ensemble de professionnels accomplis bien dirigé par un chef talentueux, Jörg Achim Keller, et doté de solistes de qualité, on citera Christof Lauer dont les explorations saxophoniques libres enluminent Time de nouveaux atours ô combien attrayants.
Y reconnaît-on l'œuvre originelle de Pink Floyd ? Oui. Triturée, déconstruite, reconstruite, manipulée mais toujours mélodiquement vivace et même, et là est peut-être le réel tour de force de la galette, dans les interludes originaux augmentant la tracklist canonique que créa Nguyên Lê pour l'occasion, c'est fort, et qui plus est souvent fun. Les fans s'y retrouveront-ils ? Ceux ayant un minimum le goût de la chose jazz et l'oreille aventureuse certainement, les intégristes, zélotes de la chose floydienne plus difficilement, forcément, quoique l'emballage technique et émotionnel du guitariste/leader ne devrait pas les laisser indifférents, pas plus que la performance, c'est le mot !, de la vocaliste sud-coréenne Youn Sun Nah en parfaite adéquation avec l'excellence de l'ensemble.
En l'espèce, dans un domaine différent mais avec d'égales volontés transformatrices, Celebrating the Dark Side of the Moon égale le désormais culte Dub Side of the Moon d'Easy-Star All Stars. C'est un compliment et une façon comme une autre de vous dire à quel point le fait est haut et chaudement recommandé. Bravo !

1. Speak to Me 1:56
2. Inspire 2:54
3. Breathe 2:33
4. On the Run 2:41
5. Time 9:51
6. Magic 2:20
7. Hear This Whispering 2:01
8. Great Gig in the Sky 2:16
9. Gotta Go Sometime 3:14
10. Money 6:12
11. Us and Them 7:51
12. Purple or Blue 2:53
13. Any Colour You Like 5:17
14. Brain Damage 4:13
15. Eclipse 2:34
un extrait du concert du New Morning

Nguyên Lê - electric guitar, electronics
Youn Sun Nah - vocals
Gary Husband - drums
Jürgen Attig - electric fretless bass
&
NDR Bigband
Conductor: Jörg Achim Keller
Trumpets: Thorsten Benkenstein , Benny Brown , Ingolf Burkhardt , Claus Stötter (solo on 12) & Reiner Winterschladen
Saxophones/reeds: Fiete Felsch (alto & flute/solo on 11), Peter Bolte (alto & flute), Christof Lauer (tenor & soprano/solo on 4), Lutz Büchner (tenor & soprano/solo on 14), Sebastian Gille (tenor & soprano), Marcus Bartelt (baritone & bass clarinet)
Trombones: Dan Gottshall , Klaus Heidenreich , Stefan Lottermann , Ingo Lahme (tuba & bass trombone)
Percussion: Marcio Doctor
Piano & synths: Vladyslav Sendecki (solo on 8)

NGUYÊN LÊ
PINK FLOYD

19 commentaires:

  1. Hommaginary

    Scott Walker "Scott Walker Sings Jacques Brel" (1981)
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    Die Krupps "A Tribute to Metallica" (1992)
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    Apocalyptica "Plays Metallica by Four Cellos" (1996)
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    Gary Moore "Blue for Greeny" (1995)
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    Everette Harp "What's Going On" (1997)
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    Great White "Great Zeppelin: A Tribute to Led Zeppelin" (1998)
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    Barb Jungr "Love Me Tender" (2005)
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    Helena Noguerra "Fraise Vanille" (2007)
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    Laika Fatien "Misery: A Tribute to Billie Holiday" (2008)
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    Steve Earle "Townes" (2009)
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    Theo Bleckmann "Hello Earth! The Music of Kate Bush" (2011)
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    Gov't Mule "Dark Side of the Mule" (2014)
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    Nguyên Lê "Celebrating Dark Side of the Moon" (2014)
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  2. C'est Noël au mois de mai !
    Je prends tout. Sauf Great White qui n'a aucune intérêt et Gov't Mule qui a déjà tourné mille fois dans mon Nipode !!!
    Quelques disques me font quand même un peu flipper avant de les écouter : Walker chante Brel, jusqu'à aujourd'hui PERSONNE n'est jamais parvenu à CHANTER Brel (à part Brel). Voyons voir ce que ce foutu rosbif a dans les tripes.
    Die Krupps chante Metallica : j'ai envie de dire Oooopss ! Mais pourquoi pas !!!
    Bleckmann chante Bush : fais gaffe, mec, si tu écorches ma Kate, je t'explose les rotules !
    Barb Jungr est une chanteuse extraordinaire et adepte des reprises pas toujours évidentes.
    Nguyên Lê est aussi un habitué des reprises. Dommage que souvent il privilégie la performance à l'émotion.
    Voilà, voilà !

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    1. Juste un truc.... Tu as tort pour le Great White, vraiment.

      Sinon, tu me diras pour Scott, curieux je suis. ^_^

      A+

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  3. Et même pas le crimson par collignon ????? ��

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    1. Gourmand !
      Mais, as-tu vu ?, il y a un "I" dans le titre... ^_^

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  4. Une tres belle idée.
    Pour le BREL je trouve que Scott c'est très bien débrouillé et qu'il a probablement donné le courage à Bowie de faire du Scott qui fait du Brel. Surtout que c'es bien l'univers de Walker qui s'installe.
    Billie Holiday, à moi de craindre le pire histoire de faire le snob

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  5. Je jette en vrac mes premières impressions.
    Finalement, j'ai chargé Le Grand Blanc et je confirme que ça ne présente aucun intérêt. C'est un pauvre copié/collé ! Optez pour le véritable Zeppelin !
    Par contre, les teutons du Krupps sont parvenus à décortiquer les chansons de Metallica pour leur donner une couleur inédite, sans altérer (ou si peu !) la puissance des originaux.
    Idem pour Nguyên Lê, qui pour une fois a laissé sa maestria au vestiaire pour réinventer chacune des chansons. Beau boulot !
    Puis je reprendrai à l'identique les derniers mots de ta chronique : « Merci monsieur Bleckmann ». Là encore, chaque chanson de Kate est débarassée de ses atours pour se parer d'arrangements moins sophistiqués, qui ne changent rien au plaisir de les écouter.
    Et dernier de la classe : le sieur Walker qui, comme je pressentais, n'offre aucune épaisseur aux chansons de Brel. C'est plat, c'est gnan-gnan, c'est lourd. Putain, ce Ne me quitte pas est insupportable de guimauve ! N'est pas le GRAND JACQUES qui veut !

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    1. Mooonsieur Keith, Walker a transformé les chansons de Brel en baroque ... délicatesse quasi fantomatique quand il le fallait. Et MATHILDE, pas réussi? ... écoute l'homme qui a changé la voix de David Bowie. If You Go Away est juste superbement croone... P'tain, eith va mettre ta tête dans le four et tes pieds dans un mixer, j'arrive pour brancher. Bouge pas. T'as le gaz? Super!!

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    2. J'ajoute aussi tout ce que Divine Comedy doit au monsieur... Chiotte p'tain merde quoi.. j'ajoute un smiley? Oui, allze.... ;-)

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    3. Putain mais, dams mes bras, quoi ! Comment tu l'as bien dit ! Et comme je me désespère de la surdité de l'ami Keith ! La grâce de Walker c'est qu'il ne fait pas son Brel, il fait son Walker qui interprète, comme un comédien autant que comme un chanteur, Brel.

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    4. J'habite dans une caverne, chauffée au bois et le premier qui m'énerve, je lui balance des bûches !
      Je ne change pas un mot. Le problème avec Scott Walker, c'est qu'il en fait des caisses, là où "Brel" réclame de la sobriété. Et qui dit sobriété, ne dit pas mollesse. De plus, on n'interprète pas Brel, ON EST BREL. On est Brel, sans sa voix, sans son corps, mais avec sa rage éternelle, son envie de s'arracher le cœur à chaque phrase. Et malheureusement, le petit Walker n'a rien de tout ça.
      Aller, j'ajoute un smiley aussi !!!!! ;-P

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    5. Comme on dit en anglais : "let's agree to disagree" ;-)

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  6. Bon, du coup, pour le "Strange Fruit" je ne ressens pas du tout, du tout la fêlure que le Wyatt a mis, merde c'est une chanson d'horreur. La dame a un chant trop "ligne claire" je parle de mettre des sanglots dans sa voix, juste mettre un peu de ... Allez, tu vois bien

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    1. Je vois très bien mais, tout de même, c'est difficile de reprendre Billie, je trouve que Laïka s'en est très très bien sortie.

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  7. Ben moi avec tes billets et tous ces commentaires, j'ai bien envie de tester Scott Walker ! Je verrai bien ...
    (Je sais que ça n'a rien à voir mais le jour où j'ai découvert les deux disques de Mick Harvey reprenant Gainsbourg, non seulement j'étais scotché de plaisir, mais en plus l' hommagé -comme tu dis- m'est apparu encore grandi) bref je tente Walker !
    Et Steve Earle, et moi aussi je mets un smaïlé ;-)
    Merci Zorno

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    1. je t'en prie.
      On verra si tu te ranges avec les haineux (Keith) ou les amoureux (Devant et moi-même)... ^_^
      J'avais partagé Intoxicated Man de Mick Harvey, j'en partage ton avis.
      Et puis tu me diras pour le Earle reprenant Townes...
      A+

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  8. J'ai testé Bleckmann . Vraiment intéressant: il a gommé certains excès de la miss, produit admirablement la chose. Il y a peut-être juste sa voix à qui il manque un peu d'ampleur.

    Pour Scott Walker, je l'ai pris mais je me rends compte que je connaissais tout ça dans ses albums. Je fais parti du clan qui aime Scott Walker. Il donne à Brel une douceur plus féminine et peut-être un peu plus pudique.

    Et en fin, j'ai testé Vanille Fraise parce que j'aimais beaucoup le Tourbillon (que Jeanne Moreau chantait dans Jules et Jim. Helena Noguerra a vraiment du charme. Et les textes sont de ceux qu'on n'entend plus aujourd'hui et pourtant d'une grand justesse. Une belle surprise!

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    1. Bleckmann, forcément, avec la voix de Kate en tête, le challenge est énorme, je trouve qu'il s'en sort plus que bien et n'ai remarqué de manque d'ampleur... Sa voix colle bien aux arrangements à mon goût.

      Walker, hé oui, ce n'est que la compilation des diverses reprises de Brel, que Scott a beaucoup repris, déjà sur ses albums. Je trouve intéressant le rassemblement d'icelles et l'ordre de l'album, c'est pour ça que j'ai la compilation en plus des albums, d'ailleurs ! ^_^

      Et oui, Helena a beaucoup de charme et ça n'est pas que physique. Perso, j'aime tous ses albums, celui ci ne faisant donc pas exception.

      Oserai-je te conseiller le Barb Jungr ? ;-)

      Merci de ton passage !

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