mardi 23 juillet 2013

L'os à souhaits retrouve sa moelle

Wishbone Ash "Elegant Stealth" (2011)
ou "Les vieux héros ne meurent jamais"


Croyez-le ou pas, voici le 23ème album studio (!) de Wishbone Ash (ou plutôt de ce qu'il en reste, Andy Powell, guitariste et chanteur, demeurant le seul membre originel depuis le second départ de Martin Turner, guitariste également, en 1996).

Concrètement, à l'instar de ce que des formations telles qu'Uriah Heep ou Nazareth, Wishbone Ash fait du vieux avec du neuf et nous propose son album le plus proche du style les ayant rendu populaire dans la première moitié des années 70 depuis une petite éternité. Il faut dire que le groupe, au gré de nombreux changements de personnel et d'adaptations plus ou moins finaudes au « goût du jour », avait fini par lasser jusqu'une partie sa fan-base particulièrement décontenancée par des albums tels que Trance Visionary (1998) et son parti-pris électronique d'autant plus contestable qu'il n'était pas couronné de réussite artistique. Rien de tout ça ici. Déjà, parce que les fameuses twin-guitars qui sont la marque de fabrique du groupe sont bel et bien présentes et enluminent comme il se doit des compositions nous ramenant vers un lointain passé (Pilgrimage, Argus) avec, cependant, une production moderne - signée d'Andy Powell et Tom Greenwood - qui dérange d'autant moins qu'elle sait mettre en valeur les interprétations d'un quatuor en belle forme.

En l'occurrence, sans avoir l'air d'y toucher, Wishbone Ash produit son meilleur album depuis No Smoke Without Fire de... 1978 ! Rien que ça ! Dire qu'il aura fallu à ces vénérables anciens se replient sur leur fondamentaux pour enfin recapturer l'esprit qui les animaient jadis tombe finalement sous le sens puisque c'est, in fine, exactement ce que la multitude attendait d'eux et qu'il savent faire le mieux : un rock un peu hard, un peu prog, un peu folk, chargé de nombreux soli en altitude et totalement « wishbonien » où tout n'est pas parfait mais qui apparait suffisamment miraculeux pour qu'on célèbre comme il se doit le retour en force (et en forme) d'une formation enfin retrouvée.


1. Reason To Believe 4:21
2. Warm Tears 5:02
3. Man With No Name 4:18
4. Can't Go It Alone 5:39
5. Give It Up 5:07
6. Searching For Satellites 6:02
7. Heavy Weather 6:40
8. Mud-slick 4:14
9. Big Issues 7:42
10. Migrant Worker 5:13
11. Invisible Thread/Reason To Believe (Remix, Hidden track) 11:34


Andy Powell: chant, guitare, chœurs
Muddy Manninen: guitare, hammond, chœurs
Bob Skeet: basse, chœurs
Joe Crabtree: batterie, percussions
&
Lucy Underhill: choeurs (Heavy Weather)
Brian Haflermann: trompette (Heavy Weather)
Don Airey: hammond (Mud-slick)
Pat McManus: violon (Can't Go It Alone)
Nanyana Summers, Tasha Larde, Nia Reed, Darren Elam, Byron Word: chœurs gospel (Heavy Weather)

5 commentaires:

  1. De ce groupe je ne possède que "Argus", très bon disque de rock prog mais cool. J'adore vraiment cette album.

    Je ne connais pas celui-ci.

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    1. C'est le dernier en date et une sorte de retour aux sources, pas de la qualité d'Argus (leur magnum opus) mais pas loin.

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  2. Salut
    Encore un de tes post qui me fait écouter ce que j' agglutine dans mon DD

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  3. Je les ai particulièrement suivi du début (quelques titres fulgurants tout de même) jusqu'à "No Smoke"
    "Front Page News" était une tentative de californisation qui ne leur a pas réussi, assez injuste si on ne parlait que de musique, mais je pense que les Ricains avaient déjà de quoi faire...
    Je connais celui ci que j'ai vécu comme un retour madeleine (Laisse, je cause) j'ai aimé sans m'y être davantage accroché.
    rouahh la loose, AMG ne l'a même pas chroniqué.
    Dur dur

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  4. Encore une fois, un groupe que je suis depuis le début et dont je suis un inconditionnel. J'ai eu la chance de les voir plusieurs fois, à l'époque du quatuor original! Rock prog au départ, totalement marqué par Argus, ils ont voulu s'en démarquer avec le suivant, et un virage fut amorcé. Ils n'ont cessé de bouger (line up, style) et leur période "américaine" contient quelques trésors méconnus. J'ai même acheté cette merde de Trance Visionary, mais à leur décharge, ils n'ont fait que de "prêter" leur morceaux à des dj (des guignoles qui gagnent une masse de fric avec le talent des autres) qui en ont fait une bouillie impropre même aux cochons! Ils se sont reformés à l'original (pour pas longtemps) et les années 90 et 2000 ont vu de bonnes choses, noyées dans des trucs plus faible. Mais petit à petit, un retour vers le meilleur a pointé le bout de son nez, et effectivement, Elegant Stealth a un furieux goût d'Argus, sans être aussi sublime. Le seul reproche que je leur fais, consiste à des setlist live reprenant quasi systématiquement la plupart des morceaux d'Argus. A part ça, je les aime toujours autant!

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