jeudi 23 octobre 2014

Countdown to Robert I (1985-1982): Not a Zep anymore!

Gone...
RoBeRT eT LeS SyNTHéTiSeuRs
Robert Plant "Shaken 'n Stirred" (1985)
ou "Into the Wild"

C'est l'histoire d'un Robert Plant tellement pris dans le tourbillon de sa nouvelle carrière et des années 80 qu'il ne se rend pas immédiatement compte des mauvais choix qu'il fait. C'est l'histoire de Robert Plant qui a un peu trop oublié avoir faire partie de Led Zeppelin. C'est l'histoire de Shaken 'n Stirred, 1985... Et celle d'un line-up au bout du rouleau qui ne survivra pas à l'album et la tournée.
Attention, cependant, Shaken 'n Stirred n'est pas un mauvais album pour autant, c'est même un album dont on peut louer la variété et le cran, parce qu'il en fallut pour ainsi se jeter à corps perdu dans l'aventure du rock à synthés. Une aventure qu'il avait déjà effleuré sur ses précédents opus mais qui prend son plein envol ici.
Et c'est là que le bas blesse, comme il le fera encore sur Now and Zen malgré le changement d'équipe, tous ces synthétiseurs, cette absolue volonté de sonner comme les artistes les plus couronnés de succès de l'époque parait trop forcé et pas exactement servi par des compositions aussi réussies que sur ses deux précédents opus, ça n'aide pas.  Tout ceci donne un album où même les meilleurs chansons (qui ne manquent pas même si elles sont moins nombreuses que sur The Principle of Moments ou Pictures at Eleven, on citera tout de même Sixes and Sevens, sommet plantien) se retrouvent lourdement empesées par d'encombrants gimmicks synthétiques affectant jusque la guitare dans l'usage de son équivalent numérique. C'est d'autant plus dommage qu'il y a, sous le déluge de claviers et la production un peu kitsch, des merveilles, des paternes rythmiques (merci Richie Hayward venu de Little Feat) poussant Plant vers une world music qui lui sied parfaitement au teint.
Un beau gâchis, c'est l'impression qui demeure à l'écoute d'un album dont le potentiel est ruiné par une esthétique 80s déplacée. Mais Plant apprend vite les leçons, on ne l'y reprendra (presque) plus.

1. Hip to Hoo 4:51
2. Kallalou Kallalou 4:17
3. Too Loud 4:07
4. Trouble Your Money 4:14
5. Pink and Black 3:45
6. Little by Little 4:43
7. Doo Doo a Do Do 5:09
8. Easily Lead 4:35
9. Sixes and Sevens 6:04
Bonus
10. Little by Little (Remix) 5:12

Robert Plant - vocals
Robbie Blunt - guitar, synthesized guitar
Richie Hayward - drums
Paul Martinez - bass guitar
Jezz Woodroffe - keyboards
Toni Halliday - backing vocals

FiFTieS MeMoRaBiLia
The Honeydrippers "Volume One" (1984)
ou "Récréation"

Quand on est une immense rock star, une véritable légende des 70s, on a aussi le droit de se faire plaisir, de réunir quelques excellents musiciens, dont quelques vieilles connaissances, et de jouer, tout simplement.
La recette du bonheur ?
Pour le groupe de base, sélectionnez quelques pointures nord-américaines reconnues : le claviériste canadien chauve leader du groupe du late show de David Letterman, Paul Shaffer, l'inoxydable guitariste et producteur de Chic, Nile Rodgers, un batteur à l'impressionnant curriculum vitae, Dave Wreckl (qui a joué ou jouera avec Paul Simon, Madonna, George Benson, Chick Corea, Mike Stern, etc.), et un bassiste itou, Wayne Pedziwiatr (Buddy Rich, Blood Sweat & Tears, John Lennon et Yoko Ono, etc.). Du solide.
Ajoutez-y des invités bien sentis venus poser quelques glorieux soli (Jeff Beck et Jimmy Page, deux chacun) et un choix de genre (un rythm'n'blues 50s à peine amendé) permettant l'expression d'une joie simple et communicative. Secouez le tout en studio sur un répertoire de standards d'époque et vous obtenez les Honeydrippers soit la récréation nostalgique d'un Robert Plant resplendissant et, donc, bien entouré.
C'était tout bête, il suffisait d'y penser. Et si ça n'a l'air de rien, ça procure pas mal de bonheur, ce qui n'est pas rien.

1. I Get a Thrill 2:37
2. Sea of Love 3:01
3. I Got a Woman 2:55
4. Young Boy Blues 3:28
5. Rockin' at Midnight 5:55
Bonus
6. Rockin' at Midnight (live) 4:14

Robert Plant - Vocals
Wayne Pedziwiatr - bass
Nile Rodgers - rhythm guitar
Paul Shaffer - keyboards
Dave Weckl - drums
&
Jeff Beck
- guitars ( "I Got a Woman" and "Rockin' at Midnight")
Jimmy Page - guitar solos ( "Sea of Love" and "I Get a Thrill" )
Keith Evans - saxophone ("Rockin' at Midnight")
Robbie Blunt - guitar ("Rockin' at Midnight" live)
Paul Martinez - bass ("Rockin' at Midnight" live)
Jezz Woodroffe - keyboards ("Rockin' at Midnight" live)
Richie Hayward - drums ("Rockin' at Midnight" live)
- The King Bees (a.k.a. The Uptoun Horns)
Crispin Cioe - alto saxophone, baritone saxophone
Bob Funk - trombone
Arno Hecht - tenor saxophone
Paul Litteral - trumpet
- The Queen Bees
Ula Hedwig - backing vocals
Chrissie Faith - backing vocals
Millie Whiteside - backing vocals

WoRLD CLaSS
Robert Plant "The Principle of Moments" (1983)
ou "L'affirmation"

L'essai Pictures at Eleven avait séduit au-delà des espérances, la transformation The Principle of Moments pérénise Robert Plant en artiste solo ayant su s'affranchir d'un passé si glorieux qu'il pouvait en devenir encombrant.
Parce que, voilà, Robert s'est trouvé un style, un rock moderne où claviers et guitares s'y entendent pour habiter la composition, où les libertés stylistiques permettent de continuer d'explorer des panoramas où la voix du leader ne s'est pas encore posée, où toutes choses est destinée à mettre en valeur les qualités d'une formation reconduite n'en manquant pas (et dont Phil Collins, de retour aussi, n'est pas le moindre atout). En toute logique, The Principle of Moments est le successeur logique de Pictures at Eleven, en mieux.
En mieux parce que, si fondamentalement très proche de son prédécesseur, The Principle of Moments convainc plus côté compositions, plus côté arrangements et autant concernant la production et ses atours de modernité. De fait, on peine présentement à trouver la moindre faille dans un répertoire plaisant et cohérent, un répertoire où les réussites se bousculent tellement qu'elle constituent l'ensemble de la tracklist. Aussi, si on citera plus particulièrement un In the Mood pour ses ambiances réussies et ensoleillées, un Wrecking Love qui semble vouloir accoupler les Talking Heads et Led Zeppelin sans pourtant en emprunter tant que ça à l'un ou à l'autre, ou un Stranger Here...Than Over There tout en nuance, étrangeté et polyrythmies malines, c'est l'ensemble d'une galette plus osée qu'il n'y parait qu'il faut louer.
The Principle of Moments, seconde réussite solitaire de Robert Plant en autant d'essai reste, plus de 30 ans après sa sortie, un diable d'album addictif d'un monsieur s'imposant définitivement comme une force vive, en solo ou en groupe. Bravo Robert !
 
1. Other Arms 4:20
2. In the Mood 5:19
3. Messin' with the Mekon 4:40
4. Wreckless Love 5:18
5. Thru' with the Two Step 5:33
6. Horizontal Departure 4:19
7. Stranger Here... Than Over There 4:18
8. Big Log 5:03
Bonus
9. In the Mood (Live) 7:35
10. Thru' with the Two Step (Live) 11:11
11. Lively Up Yourself (Live) 3:04
12. Turnaround 4:55

Robert Plant - vocals
Robbie Blunt - guitars
Paul Martinez - bass guitar
Jezz Woodroffe - keyboards
&
Phil Collins
- drums on 1-3, 5-6, 8, bonus tracks
Barriemore Barlow - drums on 4 and 7
John David - backing vocals
Ray Martinez - backing vocals
Bob Mayo - guitars, keyboards, backing vocals (9-11)


ReTouR eN MoDeRNiTé
Robert Plant "Pictures at Eleven" (1982)
ou "Gone Solo"

Après la tragédie John Bonham et l'irrémédiable séparation de Led Zeppelin qui s'en suivit, Robert revient. Robert prend un nouvel envol, aussi, parce qu'il ne revient pas tout à fait là où on l'attendait...
Parce que Pictures at Eleven n'est absolument pas la suite logique d'In Through the Out Door, parce qu'assumant les trucs et les tics de son époque, Robert se réinvente en chanteur pop-rock prêt à conquérir les charts. Il y a, il est vrai, une belle assurance dans ces premiers pas solitaires, et une bonne nouvelle équipe (dont deux batteurs d'emprunt aux curriculum-vitae impressionnants,  Phil Collins et Cozy Powell), amoureusement constituée par un homme qui n'a aucune envie de stagner. De fait, Plant saisit l'opportunité avec appétit et envie mais, surtout, un répertoire, composé avec son ami et guitariste Robbie Blunt, qui force le respect. Un répertoire proposant un rock moderne plutôt soft se démarquant franchement de Led Zeppelin tout en collant parfaitement à la voix de Robert.
Dans les rocks de qualité, on citera évidemment l'introductif Burning Down One SideRobert feule de manière suffisamment évocatrice qu'il évoque, vocalement uniquement, son glorieux passé, mais aussi l'impeccable Worse Than Detroit jouant entre blues et modernité avec talent et conviction, ou le plus proche de son passé, Slow DancerCozy Powell évoque fréquemment un certain Bonham. Côté douceur, on ne manquera pas de remarquer les douceurs proverbiales du très réussi Moonlight in Samosa, Like I've Never Been Gone belle ballade un rien bluesy où d'emphatiques claviers texturent parfaitement l'ambiance. Et qu'importe si le reste du répertoire est un poil moins convaincant, ces remplissages passent de fait très bien grâce à des musiciens de qualité et une production encore en lien avec les 70s, bonne nouvelle.
Pictures at Eleven, un bon album, ne deviendra peut-être pas le magnum opus du sieur Plant, ce n'en est pas moins un réussi premier coup d'essai, une opération libératoire menée à bon terme par un vocaliste encore inconnu hors de l'emprise de son guitariste d'acolyte et qui, ici, prend un envol bienvenu indicateur, confirmé depuis, qu'il faudra compter avec ce monsieur. Bien joué, et recommandé.

1. Burning Down One Side 3:55
2. Moonlight in Samosa 3:58
3. Pledge Pin 4:01
4. Slow Dancer 7:43
5. Worse Than Detroit 5:55
6. Fat Lip 5:05
7. Like I've Never Been Gone 5:56
8. Mystery Title 5:16
Bonus
9. Far Post 4:42
10. Like I've Never Been Gone (Live) 7:31

Robert Plant - vocals
Robbie Blunt - guitars
Jezz Woodroffe - keyboards, synthesizers
Paul Martinez - bass guitar
&
Phil Collins
- drums on tracks 1-3, 5-6, 8-10
Cozy Powell - drums on tracks 4 and 7
Raphael Ravenscroft - saxophone on track 3

...solo !

7 commentaires:

  1. Countdown to Robert I (1985-1982): Not a Zep anymore!

    Robert Plant "Shaken 'n Stirred" (1985)
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    The Honeydrippers "Volume One" (1984)
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    Robert Plant "The Principle of Moments" (1983)
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    Robert Plant "Pictures at Eleven" (1982)
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  2. Je ne connais rien de tout cela, et je t'en dirai des nouvelles la semaine prochaine.
    Merci, Salut !

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    1. Et donc enjoie et à bientôt pour le "rapport". ^_^

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    2. Alors là, je n'ai pas vraiment tout aimé. Ce côté des 80's n'est pas ma cup of tea. Mais j'ai quand même été très sympathiquement surpris par les Honey Drippers. Merci pour la découverte !

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    3. Ha les années 80... C'est sûr que ça divise.

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  3. Je trouve que "Pictures at Eleven" sonne un peu comme du Zep, les gros riffs en moins. J'adore ce disque.

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    1. En même temps, sans les gros riffs, Led Zep ne serait plus Led Zep...

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