jeudi 26 mars 2015

His name is Dave, Dave Stewart

7 albums pour un homme : Dave Stewart. Lui si souvent dans l'ombre est ici mis en lumière en solo, en groupe, en compositeur, en producteur, aujourd'hui, hier et même avant-hier. 7 albums qui vous feront aimer l'éternel barbu aux arrangements capillaires divers et variés... Enjoie !

PRéHiSToiRe
The Tourists "Greatest Hits" (1997)
ou "Avant la gloire"

Avant la gloire, avant Eurythmics, Dave Stewart et Annie Lennox s'adonnent à la musique alors en vogue : la new wave. Et ça donne quoi ? Un groupe assez anecdotique dont le parcours et les trois albums sont résumés sur ce Greatest Hits (titre nimportnawesque) de 1997.
Autant le dire tout de suite, on est loin de la synth-pop teintée de soul que développeront Stewart et Lennox avec le succès international que l'on sait, en pleine vague post-punk/new-waveuse, les Tourists ne font pas autre chose que pas mal de leur petits copains depuis largement oubliés. Ce qui aurait probablement été le cas du présent quintet si deux de ses membres n'étaient, depuis, passés à la postérité. Parce que si les trois albums du quintet, dont sont issus les 20 chansons de ce Greatest Hits, fonctionnent plutôt bien, on est loin du combo de référence, en particulier quand le groupe glisse dans la reprise accessoire (I Only Want to Be With You de Dusty Springfield, pourtant leur plus gros hit britannique) ou dans le rock direct et franc mais pas franchement décisif (Save Me, So Good to Back Home Again, Angels and Demons) mais pas à jeter aux orties pour autant, nettement moins quand ils glissent dans une new wave aux guitares edgy et saxophone barré (Useless Duration of Time), du quasi art-rock plein d'emphase (In The Morning (When The Madness Has Faded)), dans un reggae blanc plutôt efficace et bien troussé (Ain't No Room), dans de vraies belles compositions laissant entrevoir un potentiel d'écriture certain (Fool's Paradise, Deadly Kiss, Nothing to Do), dans une ballade hantée (Strange Sky) ou une esthétique en devenir (It Doesn't Have to Be This Way ou From the Middle Room, un peu du Eurythmics avant l'heure).
Pas inintéressant pour qui souhaite savoir d'où venaient Lennox et Stewart avant d'exploser à la face du monde, The Tourists demeure une formation typique de son époque avec les qualités et les défauts que ça comporte. Recommandé donc, avant tout, aux fans du duo et de ses travaux subséquents qui, s'ils ne pointent le bout de leur nez qu'épisodiquement ici, viennent clairement de cette anecdotique petite et sympathique formation.

1. Blind Among The Flowers 3:31
2. I Only Want To Be With You 2:24
3. Useless Duration Of Time 4:23
4. Ain't No Room 3:27
5. Save Me 1:55
6. Fools Paradise 3:27
7. So Good To Be Back Home Again 2:38
8. It Doesn't Have to Be This Way 3:45
9. The Loneliest Man In The World 4:06
10. In the Morning (When the Madness Has Faded) 4:01
11. All Life's Tragedies 3:52
12. Everywhere You Look 3:18
13. Deadly Kiss 3:55
14. Don't Say I Told You So 3:46
15. From The Middle Room 4:20
16. Nothing To Do 3:26
17. One Step Nearer The Edge 4:42
18. Angels And Demons 3:14
19. So You Want To Go Away Now 3:06
20. Strange Sky 4:12

Peet Coombes - vocal, guitar
David A. Stewart - guitar
Annie Lennox - vocal, keyboards
Eddie Chin - bass guitar
Jim Toomey - drums

THE TOURISTS


Le GRaND BooM!
Eurythmics "Sweet Dreams (Are Made of This)" (1983)
ou "Rêves dorés"

Après la courte aventure des Tourists, Dave Stewart et Annie Lennox continuent en duo. En 1981, ils sortent un premier album, le peu concluant In the Garden, avant d'enfin trouver la formule avec leur second opus, Sweet Dreams (Are Made of This) et le reste, comme on dit, is history.
La formule ? Transcender une synth-pop alors en vogue en y incluant une bonne dose de soul, bien vu !, et de féminité, forcément, et ainsi générer une mouture originale et, on le verra, décisive, d'un genre confiné à la prude Albion et à des explorations majoritairement masculines. C'est tout simple en fait, il suffisait d'y penser, et d'avoir les armes pour fourbir tel arsenal. Evidemment, sans bonnes chansons, tout ceci resterait un vœu pieux mais les bonnes chansons, justement, sont là et propulsent le deux d'aspirants vers les sommets des charts mondiaux avec d'abord le morceau titre de la galette auquel il fut alors impossible de résister. Mais ce n'est pas tout. Sur la foi de cette excellente saillie, moult autres sucreries qui filent droit au but et aux chœurs d'auditeurs qui n'en croient pas leurs oreilles. Des exemples ? L'introductif Love Is a Stranger déjà, une excellente façon d'installer l'esthétique chic et pop et pas idiote du duo, I've Got an Angel, où Lennox déploie tout le potentiel de son impressionnant organe, The Walk, qui a tout d'une réponse œstrogènée au mâles du mouvement en plus d'un catalogue de tous les trucs de production du père Stewart, ou la longue ballade rampante qui clôt l'album d'origine, This City Never Sleeps. Et encore plus dans la version bien remasterisée et généreusement bonussée proposant quelques douceurs supplémentaires telles qu'une jolie reprise du Satellite of Love de Lou Reed ou l'inédit Home Is Where the Heart Is, ou de plus accessoires tels les deux remixes des deux tubes de l'opus.
Sweet Dreams (Are Made of This), la chanson et l'album, contribueront largement à installer, durablement qui plus est, un duo qui s'est bien trouvé parmi le best of d'années 80 souvent décriées mais qui, présentement, apportent leur eau au moulin de la pop musique, toutes époques confondues. Et dire qu'Eurythmics feront encore mieux, la même année avec Touch, à peine croyable !

1. Love Is a Stranger 3:43
2. I've Got an Angel 2:45
3. Wrap It Up 3:33
4. I Could Give You (A Mirror) 3:51
5. The Walk 4:40
6. Sweet Dreams (Are Made of This) 3:36
7. Jennifer 5:06
8. This Is the House 4:56
9. Somebody Told Me 3:29
10. This City Never Sleeps 6:33
Bonus
11. Home Is Where the Heart Is 3:03
12. Monkey Monkey 4:14
13. Baby's Gone Blue 5:15
14. Sweet Dreams (Are Made of This) (Hot Remix) 5:17
15. Love Is a Stranger (Coldcut Remix) 7:18
16. Satellite of Love 4:37

Annie Lennox – vocals, keyboards, synthesisers, flute
David A. Stewart – guitar, keyboards, synthesisers, programming, backing vocals
&
Robert Crash
– guitar, e-drums, synth, robotic vocals
Green Gartside (of Scritti Politti) – guest vocal duet on "Wrap it Up"
Dick Cuthell – trumpet
Adam Williams – bass, synthesiser
Andy Brown – bass
Reynard Falconer – synthesisers
John Turnbull – guitar

EURYTHMICS

NouVeau Duo
Vegas "Vegas" (1992)
ou "deux gars biens"

Vegas, c'est un peu Eurythmics sans Annie Lennox. Vegas c'est aussi, surtout, la rencontre entre Dave Stewart et Terry Hall (The Specials, Fun Boy Three), un projet à la courte vie mais à l'album, souvent ignoré d'ailleurs, de fort belle facture, pas loin des plus belles exactions de chacun des deux compères de circonstance, en vérité.
Et donc, Vegas c'est un peu Eurythmics sans sa vocaliste soit une pop fourbissant ses armes sur des bases synthétiques et les dépassant souvent. Vegas c'est aussi, surtout, une collection de chansons de qualité par deux grands professionnels audiblement investis dans le projet, y insufflant leur savoir-faire, leur expérience et, bien sûr, leur talent. Et leur talent s'exprime, c'est le moins que l'on puisse dire à l'écoute des neuf compositions confectionnées pas la paire, et accessoirement de la reprise de She de Charles Aznavour qui demeure cependant plus anecdotique, et à laquelle on préfèrera la belle version d'Elvis Costello, que le matériau original qui fusionne avec intelligence et grâce le meilleur de la synthpop, une belle louche de reggae, une nécessaire dose de pop (parce que ces chansons restent en tête, indéniablement, et un soupçon de rock pour épicer le tout. Volontairement, on n'entrera pas trop dans le détail passé cette sommaire description afin de ne pas, trop, déflorer l'exquise surprise.
Bref, un sommet pour Stewart et Hall, ce qui n'est pas peu dire, une galette ô combien méconnue qu'on jubile à l'idée de faire découvrir à de nouvelles oreilles, Vegas, hélas l'unique album de cette fructueuse association, est, si vous arrivez à mettre la main dessus (ma copie est un import australien, c'est dire !), chaudement recommandé.

1. Possessed 4:51
2. Walk into the Wind 5:17
3. She's Alright 4:13
4. Take Me for What I Am 4:51
5. The Trouble with Lovers 5:25
6. Nothing Alas Alack 5:18
7. The Thought of You 3:39
8. Wise Guy 7:21
9. The Day It Rained Forever 4:46
10. She 3:11

avec
Terry Hall
Dave Stewart
Olle Romo
Manu Guiot

VEGAS

RêVe BRiSé

SuperHeavy "SuperHeavy" (2011)
ou "SuperGroupe ou SuperFlop ?"

Quand on regarde le line-up de SuperHeavy on se dit que ce sera soit un triomphe, soit la bérézina. La vérité est ailleurs ou, plus précisément, quelque part entre les deux. Il faut dire que le coup du super groupe ne fonctionne pas à chaque fois comme l'histoire de la musique rock n'a cessé de le prouver.
Sur le papier, la formation a tout pour faire saliver : le lippu vocaliste des Rolling Stones (Mick Jagger), le plus jeune fils du roi du reggae (Damian Marley), la nouvelle petite sensations blue-eyed soul du moment (Joss Stone, hélas trop employée comme une bête choriste de luxe), un compositeur et producteur bollywoodien (A.R. Rahman) et la moitié vocalement silencieuse de feu-Eurythmics (Dave Stewart, coproducteur de la chose avec Jagger), indéniablement, ça en jette même si on se demande bien ce que tous ces gens ont, concrètement, en commun. Dans les faits, sans être le total fiasco que certains se prirent plaisir à décrire, le résultat est assez contrasté sans doute parce que tout ça part beaucoup trop dans tous les sens pour en faire une œuvre cohérente. S'il y a de vraies belles choses, du bien troussé, bien balancé (Warring People, Beautiful People, deux exemples où l'ensemble international trouve un semblant d'union sonore, ou Miracle Worker, le meilleur morceau de la galette qui n'a donc pas été choisi comme single par hasard, ou les rock francs du collier que sont I Can't Take It No More et Common Ground) il y a aussi pas mal de remplissage voire quelques machins peu recommandables qu'on est sincèrement surpris de retrouver sur un album déroulant un tel casting où Stewart (le vrai producteur, Jagger ayant juste mis sa grosse patte sur l'album comme une espèce de droit divin de la légende vivante qu'il est).
Ni un super-album, ni un super-flop, SuperHeavy, qui pourrait facilement être retitré SuperGrosBordel tant chacun a voulu apporter sa propre voix à l'ensemble, que ça fonctionne ou pas, unique galette d'un super-groupe qui ne survivra pas à son absence de succès, reste une galette sympathique qu'on explore sans trop de réticence même si on y gagne à trier le bon grain de l'ivraie. Un peu un coup d'épée dans l'eau, donc, mais ses éclaboussements sont parfois jolis.

1. SuperHeavy 5:05
2. Unbelievable 3:50
3. Miracle Worker 4:09
4. Energy 3:42
5. Satyameva Jayathe 4:07
6. One Day One Night 4:37
7. Never Gonna Change 4:23
8. Beautiful People 5:00
9. Rock Me Gently 6:00
10. I Can't Take It No More 3:21
11. I Don't Mind 4:59
12. World Keeps Turning 3:43
Bonus
13. Mahiya 3:26
14. Warring People 5:05
15. Common Ground 3:43
16. Hey Captain 3:33

Dave Stewart – Lead guitar
A. R. Rahman – Piano, synthesizers, continuum fingerboard, vocals, drum programming
Mick Jagger – Vocals, guitar & harmonica
Damian Marley – Vocals & programming
Joss Stone – Vocals

SUPERHEAVY

à La CoNSoLe
Stevie Nicks "In Your Dreams" (2011)
ou "Producteur de rêves"

Quand la moitié mâle d'Eurythmics s'occupe de la destiné de la voix de Fleetwood Mac deuxième période, ça donne In Your Dreams, septième album solo de Stevie Nicks, et c'est plutôt pas mal du tout.
Sans doute le fait que l'album sonne beaucoup comme du Fleetwood Mac avec Stevie, avec une chanson récupérée dans un lointain passé (Secret Love) et même la présence de Lindsey Buckingham sur une autre (Soldier's Angel), soit quelque part entre folk, pop et soft rock, contribue-t-il largement à sa réussite. Peut-être aussi parce que Dave Stewart a su parfaitement tisser une toile qui sied si bien à la personnalité vocale de la dame, et cosigner 7 des 13 compositions avec elle prouvant qu'il est, avant tout, un très apte caméléon musical en plus d'un excellent metteur en son. Surtout parce que l'ensemble, d'une rare cohérence est, donc, la plus proche version de son groupe historique de toute sa carrière solo, et coule comme un long et majestueux fleuve dans un paysage luxuriant, et conséquemment flatte l'oreille plus qu'aucune autre de ses apparitions solitaires.
Alors certes, les mauvais esprits iront taxer tout ceci d'hautement dérivatif (ce qui n'est pas tout à fait faux) mais, pour toutes ces raisons, si vous appréciez Stevie et Fleetwood Mac, il vous est recommandé de vous précipiter sur cet In Your Dreams qui porte si bien son titre et vous comblera... Au-delà de vos rêves les plus fous. En un mot comme en mille, une réussite.

1. Secret Love 3:15
2. For What It's Worth 4:32
3. In Your Dreams 3:58
4. Wide Sargasso Sea 5:36
5. New Orleans 5:34
6. Moonlight (A Vampire's Dream) 5:26
7. Annabel Lee 5:58
8. Soldier's Angel 5:16
9. Everybody Loves You 5:16
10. Ghosts Are Gone 6:06
11. You May Be The One 5:26
12. Italian Summer 4:38
13. Cheaper Than Free 3:38

Stevie Nicks - vocal, keyboards, percussion
David Stewart - guitar, production, vocals
Ned Douglas - keyboards and programming
Ricky Peterson, Mike Rojas - Hammond organ, piano
Zac Rae - Hammond organ
Mike Rowe - keyboards, Hammond organ
Glen Ballard - guitars, keyboards and piano
Lindsey Buckingham - guitars, vocal
Tom Bukovac, Rob Cavallo, Neale Heywood, Waddy Wachtel - guitars
Greg Leisz - mandolin
Mike Campbell - electric, acoustic and lap steel guitars, bass, keyboards, drums, percussion
Mike Bradford, Simon Smith, Michael Rhodes - bass
Al Ortiz - electric, acoustic and bass guitars
Chad Cromwell, Steve Ferrone, Mick Fleetwood, Blair Sinta - drums
Scott Campbell - drum programming and additional percussion
Lenny Castro, Mike Fasano - percussion
Sharon Celani, Lori Nicks - backing vocals
Ann Marie Calhoun, Torrey DeVitto - violins

DAVE STEWART & STEVIE NICKS

à La CoNSoLe II
Joss Stone "LP1" (2011)
ou "Mue provisoire (sous influence)"

Petite diva britannique de la soul, à la sortie de son premier album, Joss Stone n'avait que 17 ans mais déjà une voix qu'on remarquait. Désireuse de se renouveler, la demoiselle fait appel à Dave Stewart d'Eurythmics pour un album, LP1, qui ne trouvera pas son public. Mais est-ce bien mérité, au fait ?
Oui et non. Oui parce que la voix de Joss, si soul !, n'est pas toujours excellemment mise en valeur par un album et des compositions s'éloignant parfois trop de sa zone de confort, de ce qui lui sied le mieux au teint. Non parce qu'il y a de belles tentations d'ouverture qui fonctionnent bien, vers la funk (Karma), la folk et le blues (Newborn, Landlord, Take Good Care), la pop rock (Cry Myself to Sleep, Somehow) en toujours conservant une base soul semble t'il inséparable de la personnalité de la belle. Paradoxalement, outre qu'on aimerait une plus grande cohérence de ton, on aimerait que Joss et son producteur/compositeur, Stewart, se lâchent un peu plus, décident carrément de remiser tout ce qui fit la gloire débutante de la starlette en, par exemple, proposant un album de folk blues puisque c'est ce qui convainc le plus ici. Présentement, alors que l'album est plutôt court, 10 chansons et 40 minutes, on passe trop souvent de la carpe au lapin pour que tout ceci atteigne son but renaissant.
Un peu foutoir mais ultimement sympathique, peut-être parce qu'un peu foutoir justement, LP1 ne fut pas la relance que cherchait mademoiselle Stone qui repartira bien vite, mais sans grand succès, vers ses fondamentaux soul, sans Stewart cette fois. Reste un album un peu bancal mais pas inintéressant qui intéressera avant tout les fans de la vocaliste sans qu'ils y trouvent tout à fait ce qu'il s'attendait.

1. Newborn 3:43
2. Karma 3:54
3. Don't Start Lying to Me Now 4:08
4. Last One to Know 4:52
5. Drive All Night 5:07
6. Cry Myself to Sleep 3:51
7. Somehow 3:04
8. Landlord 3:57
9. Boat Yard 5:02
10. Take Good Care 2:29

Joss Stone - vocals, producer
Dave Stewart - guitars, Producer
Chad Cromwell - drums, percussion
Michael Rhodes - bass
Tom Bukovac - guitar
Dan Dugmore - steel pedal guitar
Mike Rojas - keyboards
Drea Rhenee, Wendy Moten - backing vocals
&
Luke Potter - guitar (2)

JOSS STONE & DAVE STEWART

HiMSeLF
Dave Stewart "Lucky Numbers" (2013)
ou "Solo Gambler"

Dave Stewart en solo ? Autant le dire, tout le monde ou presque s'en moque. Dur dur d'être un homme de l'ombre, d'Eurythmics à Vegas en passant par ses nombreuses collaborations et productions, de s'imposer en solitaire.
Et donc Lucky Numbers, cru 2013 du barbu, ne fit pas exception et fut largement ignoré par un public qui s'intéresse plus au clinquant qu'à la substance, au joli qui  brille qu'au laborieux qui fonctionne. Présentement, pourtant, avec un groupe bien développé et de nombreux invités, Stewart fait le métier et le fait bien. Il faut dire que Dave est tout sauf un débutant en solo, Lucky Numbers est tout de même son 8ème album, et un faiseur particulièrement roué pour d'autres (de Joss Stone à Stevie Nicks en passant par Tom Petty et ses Heartbreakers ou Ringo Starr). Certes, ses travaux solitaires en dents de scie, du réussi Greetings from the Gutter au très moyen premier opus de ses Spiritual Cowboys, ne plaide pas pour un intérêt systématique de son œuvre mais, tout de même !, voir l'indifférence dans laquelle il est confiné alors qu'il fut instrumental dans une des plus belles réussites des 80s, Eurythmics évidemment, tient de la plus crasse injustice. Et donc Lucky Numbers, un album de qualité à défaut d'être transcendant, mérite l'attention de ceux qui apprécient leur rock avec un art de la nuance consommé et un savoir-faire certain. De fait, on y retrouve quelques excellentes chansons (...) et pas beaucoup de faux-pas autour. Quelque part entre rock d'aujourd'hui et d'hier, country (oui, country !), blues et pop, il propose, par exemple, une jolie introduction en duo avec Martina McBride (Every Single Night), un blue rock gospelisant de qualité (Drugs Taught Me a Lesson), une bonne chanson d'inspiration cajun toute en chaloupe (How to Ruin a Romance), un rock bien solide au riff presque zeppelinien (Satellite), une apte ballade countrysante (Nashville Show), ou, toujours dans le voisinage de la plouc music américaine, un bien troussé Never Met a Woman Like You, ou encore un folk rock pas très éloigné du Mellencamp de Lonesome Jubilee (One Step Too Far). Autant de chansons prouvant que le sieur Stewart sait y faire tant en tant que compositeur que d'arrangeur ou de producteur.
Clairement, Lucky Numbers ne révolutionne rien, ce n'est pas son ambition de toute manière, mais sait, varié qu'il est, toucher à de nombreux domaines sans perdre un iota de cohérence. Une jolie réussite, dommage que ça ne se sache pas plus.

1. Every Single Night 6:45
2. Drugs Taught Me A Lesson 5:27
3. How to Ruin a Romance 3:22
4. What Is Wrong With Me? 5:08
5. Satellite 3:15
6. Why Can't We Be Friends 6:01
7. You and I 4:09
8. Nashville Snow 4:08
9. Never Met A Woman Like You 3:41
10. One Step Too Far 3:27
11. Lucky Numbers 4:40
12. Every Single Night (Radio Edit) 3:50

Dave Stewart - vocals, guitars
Chad Cromwell - drums, percussion
Michael Rhodes - bass
Tom Bukovac - guitar
Dan Dugmore - lap steel & pedal guitar
Mike Rojas - keyboards
Kieran Kiely - accordion, bodhran, low whistle
&
Vanessa Amorosi - vocals (2, 3, 4)
Martina McBride - vocals (1)
Laura Michelle Kelly - vocals (7)
Karen Elson - vocals (8)
Holy Quin Rah - vocals (11)
Josh Bohlinger - lead guitar (9)
Allison Bond, Andie Jane de la Torre - backing vocals (9)
Ann Marie Calhoun - violin (7)
The Ringmaster's Choir - backing vocals (2, 4)
musicians on "Why Can't We Be Friends"
Randy Cooke - drums
Michael Bradford - bass
Caitlin "Bird" Evanson - violin
Jeff Paris - piano
Amy Keys, Sierra Swan - backing vocals


DAVE STEWART

3 commentaires:

  1. His name is Dave, Dave Stewart

    The Tourists "Greatest Hits" (1997)
    - http://www28.zippyshare.com/v/DSIJs9OQ/file.html

    Eurythmics "Sweet Dreams" (1983)
    - http://www1.zippyshare.com/v/NPZWBebX/file.html

    Vegas "Vegas" (1992)
    - http://www1.zippyshare.com/v/QajiAoSo/file.html

    SuperHeavy "SuperHeavy" (2011)
    - http://www1.zippyshare.com/v/L020rQyz/file.html

    Stevie Nicks "In Your Dreams" (2011)
    - http://www1.zippyshare.com/v/BUcLkACI/file.html

    Joss Stone "LP1" (2011)
    - http://www1.zippyshare.com/v/lIwshfJM/file.html

    Dave Stewart "Lucky Numbers" (2013)
    - http://www1.zippyshare.com/v/RpjZb5SN/file.html

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  2. Je suis pour ma part bien plus interessée par le parcourt de Terry Hall croisant Dave Stewars que l'inverse. J'avais d'ailleurs proposé le premier Colourfields chez Jimmy (sans susciter un grand intérêt). Je trouve sausique plus intéressante er ses chansons bien meilleurs. Mais Eurythmics a été une belle usine à tube trés bien écrit.
    Dave Steward est pour moi moi plus intéressant que sa musique, non qu'elle ne soit pas intéressante, mais parce su'elle se cantonne parfois trop dans une perspective de travail bien fait qu'à réellement révolutionner ou marquer indélebilement l'histoire de la pop music. Mais un homme qui parait humble et lucide sur sa place et son rôle. Il a un côté un peu à la Jeff Lynne, je trouve.

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    1. Ce que tu dis est tout à fait vrai, on peut reprocher à Dave Stewart de n'être qu'un bon faiseur mais, primo, il en faut, secundo, ils ne sont pas si nombreux à le faire aussi bien que lui dans un panorama aussi varié que lui. C'était d'ailleurs le but de ce post, montrer que cet homme-là est nettement plus que la moitié muette d'Eurythmics.

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