samedi 20 février 2016

Brothers & Sisters (Volume 1)

Des frères, des sœurs, de la bonne musique surtout !, voici une série où l'on ne va pas se prendre la tête alors, sans plus de préambule... Enjoie !

FRèReS De PLaGe
The Beach Boys "Pet Sounds" (1966)
ou "Wonderpop"
(Brian, Dennis & Carl Wilson)

Un album pop aussi légendaire que Sgt. Pepper de qui vous savez, une éminence grise qui ne tardera pas à péter les plombs même que c'est déjà bien en chemin, un obligatoire qu'on n'a pas le droit de manquer... Pet Sounds, évidemment ! Pour vanter l'exercice, on pourrait dire qu'il est constitué de 13 compositions pop absolument parfaites dont certaines (Wouldn't It Be Nice, God Only Knows) continuent de squatter l'inconscient collectif un demi-siècle après la sortie de l'opus, que les arrangements détaillés, maniaques, pointillistes et pointilleux, à l'image de leur auteur en vérité, Brian, l'ainé des frères Wilson et leader incontestables de ces Beach Boys qui ont fait un chemin considérable depuis leurs débuts surf, demeurent un mètre-étalon rarement égalé du genre, que la prise de son idoine sert à merveille le festin, bref, que Pet Sounds est une perfection qui laisserait sans mot si l'enthousiasme ne nous rendait aussi volubile... Mais vous savez déjà tout ça alors, faire l'articlé sur un pareil haut-fait ? Inutile !, il suffira de recommander à ceux qui ne se sont pas encore intéressé à "l'animal" d'y plonger au plus vite !

PS : Généreux que je suis, je vous ai mis les versions mono et stéréo. Enjoie !

1. Wouldn't It Be Nice 2:25
2. You Still Believe in Me 2:31
3. That's Not Me 2:28
4. Don't Talk (Put Your Head on My Shoulder) 2:53
5. I'm Waiting for the Day 3:05
6. Let's Go Away for Awhile 2:18
7. Sloop John B 2:58
8. God Only Knows 2:51
9. I Know There's an Answer 3:09
10. Here Today 2:54
11. I Just Wasn't Made for These Times 3:12
12. Pet Sounds 2:22
13. Caroline, No 2:51

Al Jardine – lead, harmony and backing vocals, tambourine
Bruce Johnston – harmony and backing vocals
Mike Love – lead, harmony and backing vocals
Brian Wilson – lead, harmony and backing vocals, dog whistles, organ, piano, sound effects
Carl Wilson – lead, harmony and backing vocals, guitar, twelve-string guitar
Dennis Wilson – harmony and backing vocals, drums

&
Tony Asher – plucked piano strings
Arnold Belnick – violin
Chuck Berghofer – string bass
Hal Blaine – bongos, drums, timpani
Norman Botnick – viola
Glen Campbell – guitar, twelve-string electric guitar
Frank Capp – bells, glockenspiel, latin percussion, percussion, timpani, vibraphone
Al Casey – guitar
Roy Caton – trumpet
Jerry Cole – electric guitar, guitar, mandolin
Gary Coleman – bongos, timpani
Mike Deasy – guitar
Al De Lory – harpsichord, organ, piano, tack piano
Joseph DiFiore – viola
Justin DiTullio – cello
Steve Douglas – clarinet, flute, percussion, tenor saxophone, saxophone
Jesse Erlich – cello
Carl Fortina – accordion
Ritchie Frost – drums, empty Coca-Cola cans, percussion
James Getzoff – violin
Jim Gordon – drums, percussion
Bill Green – flute, percussion, saxophone, tenor saxophone
Leonard Hartman – bass clarinet, clarinet, english horn
Jim Horn – baritone saxophone, flute, tenor saxophone, saxophone
Paul Horn – tenor saxophone
Harry Hyams – viola
Jules Jacob – flute
Plas Johnson – flute, percussion, saxophone, tenor saxophone
Carol Kaye – electric bass
Barney Kessel – guitar, mandolin
Bobby Klein – tenor saxophone
Larry Knechtel – organ
William Kurasch – violin
Leonard Malarsky – violin
Frank Marocco – accordion
Gail Martin – trombone
Nick Martinis – drums
Terry Melcher – tambourine
Mike Melvoin – harpsichord
Jay Migliori – baritone saxophone, bass clarinet, clarinet, flute, saxophone
Tommy Morgan – harmonica
Jack Nimitz – baritone saxophone
Bill Pittman – guitar
Ray Pohlman – Danelectro bass, electric bass, mandolin, guitar
Don Randi – piano
Alan Robinson – french horn
Jerome Reisler – violin
Lyle Ritz – string bass, ukulele
Joseph Saxon – cello
Ralph Schaeffer – violin
Sid Sharp – violin
Billy Strange – electric guitar, guitar, twelve-string electric guitar
Ron Swallow – tambourine
Ernie Tack – bass trombone
Paul Tanner – Electro-Theremin
Tommy Tedesco – acoustic guitar
Darrel Terwilliger – viola
"Tony" – sleigh bell
Jerry Williams – percussion
Julius Wechter – timpani, latin percussion, percussion, vibraphone
Tibor Zelig – violin

THE BEACH BOYS

BRiT BRoTHeRS
The Kinks "Arthur (Or the Decline and Fall of the British Empire) (mono)" (1969)
ou "So British"
(Ray & Dave Davies)

Le plus classe des groupes de la british invasion, le plus anglais aussi, et leur concept le plus décidément victorien, ha ! Arthur (ou le déclin et la chute de l'empire britannique), c'est tout de même quelque chose ! D'autant plus que les malins frères Davies et leur duo rythmique renouvelé, Mick Avory toujours là et John Dalton qui remplace Pete Quaife, évitent scrupuleusement de tomber dans la hype psychédélique qui hante les albums de leurs condisciples/concurrents conservant, ainsi, un particularisme que beaucoup perdirent (à trop vouloir coller aux Beatles...)... Et quelles chansons, aussi ! Tout part de l'intérêt de Granada TV de voir Ray Davies et les siens développer un fiction musicale pour eux mais surtout œuvre majeure lardée de nostalgie qui semble saluer une Angleterre aujourd'hui disparue, de celle de la Reine Victoria (l'excellent Victoria), à celle des restrictions et de la peur (Mr. Churchill Says, le blitz et tout ça), en passant par la première guerre mondiale (Yes Sir, No Sir et Some Mother's Son), ou celle de l'immigration pour une supposée meilleure vie (Australia). Le tout, glorieusement arrangé, cuivré, cordé, produit est un délice qu'on ne dévoilera pas plus avant, ceux qui le connaissent savent déjà de quoi il en retourne, les autres n'ont plus qu'à découvrir le plus grand album de 1969, carrément ! Et à part ça ? Vive les Kinks, ça oui !

1. Victoria 3:40
2. Yes Sir, No Sir 3:46
3. Some Mother's Son 3:25
4. Drivin' 3:21
5. Brainwashed 2:34
6. Australia 6:46
7. Shangri-La 5:20
8. Mr. Churchill Says 4:42
9. She's Bought a Hat Like Princess Marina 3:07
10. Young and Innocent Days 3:21
11. Nothing to Say 3:08
12. Arthur 5:27

Mick Avory – drums, percussion
John Dalton – bass guitar, background vocals
Dave Davies – lead guitar, background vocals, co-lead vocal on "Australia" and "Arthur", lead vocals on his own tracks
Ray Davies – lead and background vocals, rhythm guitar, keyboards (harpsichord and piano), production
&
Lew Warburton – horn and string arrangements

THE KINKS

a WHoLe FaMiLy!
Sly & The Family Stone "Stand!" (1969)
ou "So Stone!"
(Sly, Freddie, Rose & Vet Stone)

Au rayon du proto-funk, il y a une bande de garçons et de filles de toutes les couleurs qu'il s'agit de ne surtout pas oublier, Sly & the Family Stone bien-sûr, un nom admirablement adéquat avec deux frères et deux sœurs Stone au programme ! Après quelques albums déjà bien sympathiques mais encore pas tout à fait définis montrant un collectif en constante progression (ainsi, Life, le prédécesseur immédiat est-il le plus recommandé), la bande revient avec un féroce appétit et des idées qui jaillissent dans tous les sens. Epoque oblige, tout ceci est gonflé de psychédélisme jammy, d'un flower power militant mais, musicalement, c'est indéniablement un des albums qui définit cette musique à trémousser des hanches, à suer sur les dance-floors au sons de vocaux passionnés et de cuivres rutilants... Le funk ! C'est évident sur I Want to Take You Higher, la "supra-bœufante (13 minutes 45 secondes !) Sex Machine, qui n'est pas une reprise du titre du même nom de James Brown mais une folie psyché/rock/groove du plus bel effet, et le très "street cred'" Sing a Simple Song qu'on imagine bien illustrer un nanar blaxploitation où il serait, bien entendu, la star. Ceci dit, plus généralement, c'est tout l'album qui est infusé de ce groove poisseux et sexuel qui identifie le genre. Alors, évidemment, il reste des échos de la génération Woodstock (c'est d'actualité, après tout) comme sur un Stand! ou un Everyday People des marguerites plein l'afro, deux excellentissimes singles, est-ce encore à préciser ? La collection est si bluffante et tellement passionnément habitée par ses interprètes, et si bien bonnussée dans l'édition remasterisée (deux beaux inédits et les version mono des trois singles), qu'il est tout simplement impossible d'y résister. Si on ajoute l'importance historique de l'album, c'est bel et bien d'un immense classique incontournable dont il s'agit, ce que vous saviez d'ailleurs sans doute déjà. Si ce n'est pas le cas, vous savez ce qu'il vous reste à faire...

1. Stand! 3:08
2. Don't Call Me Nigger, Whitey 5:58
3. I Want to Take You Higher 5:22
4. Somebody's Watching You 3:20
5. Sing a Simple Song 3:56
6. Everyday People 2:21
7. Sex Machine 13:45
8. You Can Make It If You Try 3:37
Bonus
9. Stand! (mono single version) 3:10
10. I Want To Take You Higher (mono single version) 3:03
11. You Can Make It If You Try (mono single version) 3:40
12. Soul Clappin' II (previously unreleased) 3:28
13. My Brain (Zig-Zag) (previously unreleased instrumental) 3:19

Sly Stone: vocals, organ, guitar, piano, harmonica, vocoder, and bass guitar on "You Can Make It If You Try"
Freddie Stone: vocals, guitar
Larry Graham: vocals, bass guitar (tracks one through seven)
Rose Stone: vocals, piano, keyboard
Cynthia Robinson: trumpet, vocal ad-libs, background vocals on "I Want to Take You Higher"
Jerry Martini: saxophone, background vocals on "I Want to Take You Higher"
Greg Errico: drums, background vocals on "I Want to Take You Higher"
Little Sister (Vet Stone, Mary McCreary, Elva Mouton): background vocals on "Stand!", "Sing a Simple Song", "Everyday People", and "I Want to Take you Higher"

SLY & THE FAMILY STONE

SouTHeRN BRoTHeRS
The Allman Brothers Band "At Fillmore East" (1971)
ou "Jam Power"
(Gregg & Duane Allman)

Bien-sûr, on peut opter pour la version originale et sa courte sélection des trois concerts donnés au Fillmore East de New York, la substantifique moelle de l'évènement en somme. On peut aussi choisir la version intégrale, les trois dates en six galettes pleines jusqu'à la garde de ces jams sudistes qui ont fait la réputation des frangins et permettent même d'encaisser sans trop de lassitude les inévitables doublons. Ou encore choisir une édition Deluxe qui, doublant la dose de l'objet originel, s'avère une très satisfaisante sélection élargie. Quelque soit le choix, qui dépendra de la dose d'addiction à l'art consommé de rallonger la sauce à grands coups de soli échevelés de l'Allman Brothers Band, on tombe sur un foutu sacré album live qui continue d'être le mètre étalon, l'ultime standard de "jammerie" blues rock. A tel point qu'il en ferait presque oublier le reste d'une discographie certes en dents de scie, après la disparition ô combien prématurée de Duane, évidemment, ne manquant pourtant pas de bons opus (de Brothers and Sisters à Seven turns et quelques autres). Il est vrai, cependant, que ces Allman-là ne sont jamais aussi décisifs que quand, pris par la transe du live, ils lâchent fièrement les chevaux dans d'imparables versions de classiques du répertoire (Statesboro Blues de Blind Willie McTell, Stormy Monday de T-Bone Walker ou One Way Out d'Elmore James) comme de leurs créations personnelles (la Mountain Jam, génial détournement du gentil folkeux hippie Donovan, Whipping Post ou In Memory of Elizabeth Reed et leur "jazzisme" décontracté quoique bouillonnant). Parce qu'avec un vocaliste gorgé de soul (Greg), une paire de guitaristes à faire pâlir d'envie la concurrence (Duane et sa slide magique, Dickey et son touché gracieux) plus une section rythmique, basse, batterie et percussions, taillée pour le bœuf, un indéniable talent, une absolue connivence dans la performance aussi, ce groupe a quelque chose de magique. Comme on ne croise pas souvent pareil haut-fait, l'autre du répertoire des natifs de Macon, Géorgie, étant l'obligatoire Eat a Peach, on ne peut que recommander à tous, même à ceux qui sont allergiques au southern rock parce que c'est beaucoup plus que ça, cet At Fillmore East, c'est le mot, d'anthologie.

CD 1
1. Statesboro Blues 4:15
2. Trouble No More 3:46
3. Don't Keep Me Wonderin' 3:20
4. In Memory of Elizabeth Reed 12:59
5. One Way Out 4:55
6. Done Somebody Wrong 4:11
7. Stormy Monday 10:19
8. You Don't Love Me 19:24
9. Midnight Rider 2.55

CD 2
1. Hot 'Lanta 5:11
2. Whipping Post 22:37
3. Mountain Jam 33:41
4. Drunken Hearted Boy 7:33

Duane Allman - lead guitar, slide guitar
Gregg Allman - organ, piano, vocals
Dickey Betts - lead guitar
Berry Oakley - bass guitar
Jai Johanny Johanson - drums, congas, timbales
Butch Trucks - drums, tympani
&
Thom Doucette - Harmonica on "Don't Keep Me Wonderin'", "Done Somebody Wrong", "Stormy Monday" and "You Don't Love Me"
Jim Santi - Tambourine

THE ALLMAN BROTHERS BAND

BRoTHeRS iN aRMS
Dire Straits "Dire Straits" (1978)
ou "Débuts remarqués"
(Mark & David Knopfler)

Sortis de nulle part et tellement à l'opposé des excités à crêtes qui secouent alors la vieille Angleterre, Dire Straits s'impose, dès son premier album éponyme, comme une divine étrangeté, un vrai courant d'air frais des grands espaces dans la graisse, la bière et la sueur ambiante. Parce que voir débarquer un groupe qui s'influence ouvertement de J.J. Cale ou de Chet Atkins, maître déclaré du leader des Knopfler, n'est pas franchement ce qu'on attend d'un des plus beaux succès de 1978, un an après l'explosion de colère que vous savez. Mais avec une cool attitude qui tranche notablement, la belle voix traînante de Mark qui lui va comme un gant, et les merveilles guitaristiques du même, également compositeur exclusif d'une galette bien mise en son par Muff Winwood (oui, le frère de Steve), ce country-rock vaguement californien, vaguement dylanien dans l'approche lyrique qui fait son petit effet, et pas seulement sur un tube honoré d'un exceptionnel soli (Sultans of Swing). Evidemment, l'étrange animal perdra vite ce charme débutant à mesure qu'il s'approchera du stadium rock roi de la décade à venir dont il sera l'un des incontestés champions, une bonne raison de plus de revenir sur ce premier long-jeu tranquillement réussi.

1. Down to the Waterline 3:55
2. Water of Love 5:23
3. Setting Me Up 3:18
4. Six Blade Knife 4:10
5. Southbound Again 2:58
6. Sultans of Swing 5:47
7. In the Gallery 6:16
8. Wild West End 4:42
9. Lions 5:05

Mark Knopfler – vocals, lead and rhythm guitars
David Knopfler – rhythm guitar, vocals
John Illsley – bass, vocals
Pick Withers – drums

DIRE STRAITS

auSSie BRoTHeRS
AC/DC "Highway to Hell" (1979)
ou "Hell Ain't a Bad Place to Be"
(Malcolm & Angus Young)

Le dernier tour de roue de l'ami Bon, on n'en sait alors encore rien, mais, surtout !, le tout meilleur album d'une formation qui a fait du hard'n'blues une éthique artistique dans laquelle il s'améliore à chaque album, c'est Highway to Hell, le cru 1979 des frères Young et de leur, hélas bientôt, regretté vocaliste. Alors, évidemment, les détracteurs de cette machine à riffs graisseuses et mâle iront ergoter que tout ceci n'est pas bien malin, que les paroles sexuées, alcoolisées, chargées, motorisées ne sont pas bien raffinées, oui, et alors ? En 10 titres couvrant tout le spectre de leurs possibles, de l'hymnique avec Highway to Hell, du bon hard blues bien entraînant (avec Girl Got Rhythm, Walk All Over You, Touch Too Much, Shot Down in Flames, Get It Hot, If You Want Blood (You've Got It) et Love Hungry Man comme autant de preuve qu'on peu accommoder peu pour faire beaucoup et largement contenter les masses au passage), une petite montée de sève bien nerveuse et bien servie (Beating Around the Bush) et, évidemment le bon gros blues permettant à un Bon au sommet de sa forme de feuler comme jamais et à un Angus Young de faire pleurer sa SG comme lui seul sait faire (l'immense et incontournable Night Prowler). Simple ? Si on a la "machine de guerre" qu'est AC/DC avec son trio rythmique (l'autre frère Young, Malcolm, guitariste rythmique incomparable, et le solide duo basse/batterie Cliff Williams/Phil Rudd) en idéal moteur du vrombissant engin. Et la production d'un Robert John "Mutt" Lange parfaite de puissance et de clarté pour mettre en valeur toutes les valeurs de nos diaboliques aussies. On ose à peine imaginer ce que la suite, les bases de Back in Black existant déjà avant la disparition de Bon, aurait donné avec le graveleux organe de mister Scott... Restent quelques galettes immanquables desquelles Highway to Hell est l'indéniable joyau.

1. Highway to Hell 3:29
2. Girls Got Rhythm 3:24
3. Walk All Over You 5:11
4. Touch Too Much 4:28
5. Beating Around the Bush 3:57
6. Shot Down in Flames 3:23
7. Get It Hot 2:35
8. If You Want Blood (You've Got It) 4:38
9. Love Hungry Man 4:18
10. Night Prowler 6:18

Bon Scott – lead vocals
Angus Young – lead guitar
Malcolm Young – rhythm guitar, backing vocals
Cliff Williams – bass guitar, backing vocals
Phil Rudd – drums

AC/DC

MaD BRoTHeRS X 2
Devo "Freedom of Choice" (1980)
ou "Synth Devo"
(Bob & Gerald Casale
Bob & Mark Mothersbaugh)

C'est Devo avant la chute, avant que les deux paires de frangins et leur copain batteur ne se perdent dans des 80s qui, clinquantes et vulgaires, ne vont pas bien au teint de ces doux-dingues. En attendant, si Devo a un peu perdu de sa folie, il sait encore faire de l'excellente musique ! Et même son album le plus cohérent, le plus cohésif où, certes, ce punk angulaire et foutraque qui a fait leur réputation a fini par disparaître mais où d'excellents hooks synthétiques font admirablement l'affaire. Mais si le son a changé, et la folie s'est canalisée, Devo n'en demeure pas moins un étrange animal comme démontré par un hit sadomasochiste, Whip It, qui, en d'autres mains, aurait probablement sué la vulgarité. Et donc, à coup d'efficaces petites chansons où se glisse leur humour décalé en indispensable épice, les frères Casale et Mothersbaugh et le robotique Myers au drumkit balancent-ils avec un aisance déconcertante autant d'addictives vignettes que l'album comporte de pistes. Car enfin, comment résister à un sautillant Girl U Want, à un délicieusement kraftwerkien Snowball, à un rockant Freedom of Choice, ou à l'irrésistible synthpop d'un Cold War ou d'un Planet Earth ? Impossible ! Une réussite d'ensemble à laquelle le coproducteur, avec Devo, Robert Margouleff, collaborateur du Stevie Wonder de la meilleure période (Innervisions, Talking Book), qui, versé dans la chose synthétique dont il fut l'un des précurseurs, aida grandement la formation à raffiner son son. On dira ce qu'on veut de Freedom of Choice, dans le genre proto-synthpop, mais tout de même décalé du troupeau qui ne tardera plus à débouler (surtout d'Angleterre d'ailleurs), c'est une immense réussite, et le dernier grand album de Devo aussi.

1. Girl U Want 2:55
2. It's Not Right 2:20
3. Whip It 2:37
4. Snowball 2:28
5. Ton o' Luv 2:29
6. Freedom of Choice 3:28
7. Gates of Steel 3:26
8. Cold War 2:30
9. Don't You Know 2:14
10. That's Pep! 2:17
11. Mr. B's Ballroom 2:45
12. Planet Earth 2:45
Bonus
13. Freedom of Choice Theme Song (Live) 2:46
14. Whip It (Live) 2:41
15. Girl U Want (Live) 2:56
16. Gates of Steel (Live) 3:17
17. Be Stiff (Live) 2:50
18. Planet Earth (Live) 2:32

Mark Mothersbaugh – guitar; keyboards; vocals
Gerald V. Casale – bass guitar; keyboards; vocals
Bob Casale – guitar, keyboards; vocals
Bob Mothersbaugh – guitar; vocals
Alan Myers – drums

DEVO

PuNK BRoTHeRS
The Replacements "Tim" (1985)
ou "Les Outsiders"
(Bob & Tommy Stinson)

A Minneapolis il y a Prince, il y a également Hüsker Dü mais il y a aussi les Replacements, un petit groupe qui n'a l'air de rien avec son rock punkifié mais qui, depuis 1981 et ses premiers ébats discographiques, enchaine les impeccables galettes, alors arrivé à Tim, leur 4ème, on sait que ces remplaçants-là ont tout les atouts pour sortir du banc, et qu'on ne sera pas déçu, évidemment. Pour la petite histoire, Tim est le premier album des Replacements pour une major, Sire, un sous-label de la Warner, pas que ça change quoique ce soit à leurs habitudes tant musicales que logistiques. Paul Westerberg et les siens restent donc à Minneapolis mais cette fois sous le bienveillant patronage de Tommy Erdelyi, également connu en tant que batteur sous le pseudonyme de Tommy Ramone, vous savez pour qui !, qui, sans révolutionner leur son, lui donne des moyens et une puissance sonique nouvelle comparée aux précédentes œuvres du quatuor. Sinon, on n'a aucun mal à reconnaître le groupe qui s'est progressivement fait un nom, en particulier grâce à leur opus d'avant, Let It Be, dans une scène étatsunienne indépendante pourtant surpeuplée. Il faut dire que Westerberg, quasi-unique compositeur de la chose, mais bien assisté dans ses efforts par les frères Stinson et le batteur from Mars (Chris), qui n'a jamais autant livré de lui-même dans les paroles que présentement, a le chic pour pondre de la chanson poursuivant la tradition rock'n'roll nord-américaine avec juste ce qu'il faut de détachement, tant lyrique que mélodique, pour imposer son écriture. Ainsi, qu'il donne dans une écriture adulte mais pas rance (Hold My Life, Swingin' Party, left on the Dial), dans d'adolescentes mélopées (I'll Buy, Kiss Me on the Bus), dévoie le country rock (Waitress in the Sky), plonge dans une folk sombre (Here Comes a Regular), ou se rappelle de ses exactions punk de jeunesse (Lay It Down Clown) il le fait toujours avec un talent et une maîtrise qui laisse pantois. Si musicalement la tentation est grande de comparer ces remplaçants à d'autres références de l'époque (R.E.M., Soul Asylym ou Hüsker Dü) il y a chez ces gars-là un je ne sais quoi, dont l'influence d'Alex Chilton et de son Big Star ne sont pas des moindres, qui fait la différence. Pas étonnant, à partir de là, que ce Tim, comme la plupart des albums des Replacements d'ailleurs, soit devenu un album culte... D'un groupe qui ne l'est pas moins parce qu'il faut le dire, si les Replacements ont influencés de nombreux groupes (de Nirvana aux Lemonheads en passant par Urge Overkill ou Buffalo Tom, pour ne citer qu'eux parce que, vraiment, la liste est trop longue pour être exhaustive) ils n'ont jamais, eux-mêmes, eu le succès qu'ils méritaient pourtant largement. Une injustice toujours réparable en commençant, par exemple, par cet opus de 1985 sans le moindre défaut.

1. Hold My Life 4:18
2. I'll Buy 3:20
3. Kiss Me on the Bus 2:48
4. Dose of Thunder 2:16
5. Waitress in the Sky 2:02
6. Swingin Party 3:48
7. Bastards of Young 3:35
8. Lay It Down Clown 2:22
9. Left of the Dial 3:41
10. Little Mascara 3:33
11. Here Comes a Regular 4:46
Bonus
12. Can't Hardly Wait (Acoustic Outtake) 3:52
13. Nowhere Is My Home (Session Outtake) 4:01
14. Can't Hardly Wait (Electric Outtake) 3:09
15. Kiss Me on the Bus (Demo Version) 3:00
16. Waitress in the Sky (Alternate Version) 2:00
17. Here Comes a Regular (Alternate Version) 5:22

Paul Westerberg - Guitar, Piano, Vocals
Chris Mars - Drums, Background Vocals
Bob Stinson - Guitar
Tommy Stinson - Bass
&
Alex Chilton - vocals on "Left of the Dial"
Tommy Erdelyi - guitar solo on "Kiss Me On The Bus"

THE REPLACEMENTS

BRoTHeRS oN SPeeD
Raven "Nothing Exceeds Like Excess" (1988)
ou "Brit Assault"
(John & Mark Gallagher)

Ils sont anglais, ils sont trois, ils aiment le rock qui va à 200 à l'heure, et arrache tout, construit sur des riffs péri-métalliques qui sont un bon carburant... Et non, ce n'est pas de Motörhead dont il s'agit mais bel et bien de Raven, le groupe des autres frères Gallagher (ceux-ci même qu'on ne doit pas confondre avec les deux têtes de c... au nom de boisson fruitée). Comment-ça vous ne connaissez pas Raven ? Pourtant, depuis les débuts des années 80, les deux frangins et leur batteur d'élection du moment (y aura du mouvement avant l'arrivée de Joe Hasselvander), membres, et pas des moindres, de la New Wave of British Heavy Metal, ont imposé leur vision "toute nuancée" d'un rock'n'roll barbare et réjouissant ! Alors, oui, il y a bien eu, 3 petites années avant l'album qui nous intéresse, une tentative, une tentation de quelque chose de plus commercial (The Pack Is Back, un vrai flop mais pas un si mauvais album), c'est bien tout ce qu'on peut reprocher à une formation sinon restée fidèle à une approche testostéronée et sans concession de la chose hard'n'heavy. D'ailleurs, quand sort en 1988 Nothing Exceeds Like Excess, ils ont déjà rectifié le tir sur un "poétique et finaud" Life's a Bitch, écartant le faux-pas précité et ramenant leur power-trio dans un registre qui lui sied bien mieux, et rassuré ce faisant ceux qui pensaient les avoir perdu. Cette seconde salve de relance arrive donc sans qu'on ne doute un seul instant de son contenu, reste à juger de sa qualité. Et là, c'est un vrai "ouf" de soulagement parce que l'essai du précédent (vraiment bon sans être tout à fait exceptionnel) est plus que transformé sur ce qui demeure une des plus belles galettes de la formation, un machin lourd, rapide, agressif, porté par la voix de sirène d'alarme de John (également bassiste), les guitares en fusion de Mark (riffs efficaces, soli inspirés), et la batterie de Joe (à la Phil "Animal" Taylor, la double grosse caisse en sus). Et des compos qui font mouche, toutes !, en ne cherchant surtout pas à se compliquer la tâche ou à innover. Le tout servi par une production mettant parfaitement en valeur la belle, l'énorme énergie du combo. Culte dans la scène, le vrai succès leur échappant systématiquement, inoxydables puisque toujours en activité (avec le même line-up depuis cet album, justement), Raven est une force à réévaluer, un groupe généralement seulement connu pour son grand classique (All for One) mais dont la majeure partie de la discographie en impose. De la seconde division ? Il en faut, et celle-ci a tout d'une grande. Laissez vous donc tenter par ces "Brits on speed" et plus particulièrement par leur cru 1988, vous ne le regretterez pas !

1. Behemoth 1:05
2. Die for Allah 4:58
3. Gimme a Break 3:19
4. Into the Jaws of Death 6:08
5. In the Name of Our Lord 3:46
6. Stick It 3:10
7. Lay Down the Law 4:45
8. You Gotta Screw Loose 4:22
9. Thunderlord 4:30
10. The King 4:25
11. Hard as Nails 5:06
12. Kick Your Ass 3:18
Bonus
13. Lay Down the Law (live bootleg)

John Gallagher - bass, vocals
Mark Gallagher - guitar, backing vocals
Joe Hasselvander - drums, backing vocals

RAVEN

FRèReS BaTaVeS
Van Halen "OU812" (1988)
ou "Rocking without Roth"
(Eddie & Alex Van Halen)

Deuxième service avec le remplaçant de l'irremplaçable, l'ex-Montrose Sammy Hagar qui faillit bien rejoindre le groupe avant David Lee d'ailleurs, celui qui est généralement le plus vilipendé par la critique et même les fans, pourtant, il a de vrais beaux moments le OU812 de frères Van Halen et de leurs associés, aka Van Hagar comme il était alors coutume de les surnommer. A commencer par le bastonnant synth-rocker Mine All Mine mené tambours battants, c'est le cas de le dire, par un Alex Van Halen au meilleur de sa forme. Et la suite est à l'avenant !, avec tout ce qu'on sait devoir désormais espérer de la formation à savoir de la power-ballad tire-larme largement synthétisée (When It's Love, une réussite dans le genre), du big rock puisque c'est le trademark sound du quatuor (le puissant A.F.U., le très David Lee Roth era Source of Infection, le rampant Black and Blue et le rockant Sucker in a 3 Piece à un moindre niveau), du hard pop simple et efficace en guise de single attendu (Feels So Good accomplit son office), et puis l'obligatoire, nécessaire et salutaire "nod" vers les roots nord-américaines comme sur le joli country-rock Finish What Ya Started et le blues bien emprunté à Little Feat, A Apolitical Blues, tous deux voyants Hagar assister le patron, Eddie, dans ses tâches de six-cordiste. Alors, certes, ce Van Halen est un peu plus vulgaire, un peu plus lourdaud, un peu plus FM que celui d'avec David Lee mais, quand il a de bonnes chansons comme c'est largement le cas ici, ça fonctionne au-delà des espérances même si on regrettera que la production du groupe et de Donn Landee n'offre pas l'écrin de puissante clarté qu'aurait mérité ce très réussi OU812.

1. Mine All Mine 5:11
2. When It's Love 5:36
3. A.F.U. (Naturally Wired) 4:28
4. Cabo Wabo 7:04
5. Source of Infection 3:58
6. Feels So Good 4:27
7. Finish What Ya Started 4:20
8. Black and Blue 5:24
9. Sucker in a 3 Piece 5:52
10. A Apolitical Blues 3:50

Eddie Van Halen - lead guitar, keyboards, synthesizers, slide guitar, piano and backing vocals
Alex Van Halen - drums, percussion, backing vocals
Sammy Hagar - lead, backing vocals, acoustic guitar on "Finish What Ya Started", rhythm guitar on "A Apolitical Blues"
Michael Anthony - bass guitar, backing vocals

VAN HALEN

11 commentaires:

  1. Brothers & Sisters (Volume 1)

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    The Kinks "Arthur (Or the Decline and Fall of the British Empire)" (1969)
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    Sly & The Family Stone "Stand!" (1969)
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    The Allman Brothers Band "At Fillmore East" (1971)
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    Dire Straits "Dire Straits" (1978)
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    AC/DC "Highway to Hell" (1979)
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    Devo "Freedom of Choice" (1980)
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    The Replacements "Tim" (1985)
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    Raven "Nothing Exceeds Like Excess" (1988)
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    Van Halen "OU812" (1988)
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  2. Un thème inépuisable, et encore, les "brothers & sisters" sont très "brothers" sur ce premier volume.
    J'attends les Girls In Hawaii dans un prochain volet =)

    En attendant, je vais me remettre dans Pet Sounds, que je connais finalement trop mal.

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    1. Bonne écoute de Pet Sounds et suspense pour un prochain volume dont, honnêtement, je ne connais pas moi-même la teneur.

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  3. Si les Bogdanoff avaient fait de la musique, ils auraient pu faire partie de la sélection !!!!!

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  4. bonjour !
    et les Gundecha Brothers ?
    aha

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  5. Belle sélection. Et de grands classiques. Dont un que je n'ai jamais écouté (les Allman Brothers) et que je vais tacher de rattrapper mon inculture...

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    1. Bon rattrapage alors ! Si tu aimes les joutes guitaristiques sur fond de blues bien trippé, tu va adorer !

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  6. Tiens, j'avais complètement oublié qu'il y avait des frangins chez Dire Straits.. et tu remarqueras que je ne dis absolument rien sur ton premier choix !!! y'a des biquettes frangines ds le tableau ???

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    1. Tu sais ce qu'elle te dit la biquette ? >_<
      C'est mignon les biquettes ! ^_^

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