Revivalisme éhonté ou réel progressisme moderne ? Création ou recyclage ? Telle est la question du jour avec deux formations actuelles devant beaucoup au passé.
El Doom & the Born Electric "El Doom & the Born Electric" (2012)
ou "Prog d'Aujourd'hui (Le Meilleur)"
Fondé par l'ex-Thulsa Doom Ole Petter Andreasson, aka El Doom, El Doom & the Born Electric joue ce qu'il est convenu d'appeler une version actuelle du Heavy Prog de la fin des années 60 et des années 70. Pas tout à fait incohérent quand on sait que Thulsa Doom donnait dans un stoner héritier des grands Kyuss qui s'y entendaient pour faire progresser leur son.
Dans le contexte de son nouveau projet, Ole Petter Andreasson conserve la lourdeur trippante et groovy de Thulsa Doom la supplémentant d'Hammond baveux et de structures encore moins définies qui lui donne un air de jam session proto-prog comme on n'a plus beaucoup l'occasion d'en entendre, c'est dommage. Parce que l'effet est là, et on est d'emblée séduit par un Fire Don't Know aussi sombre et heavy qu'un Black Sabbath acoquiné d'un Jethro Tull débarrassé de ses oripeaux folkisants. It's Electric qui suit, construit sur le même modèle de couplets calmes, de refrain explosif et de soli débridés et psychédélisants en encore plus rapide et tranchant, mais aussi progressif par la grâce d'un souffle épique absolument communicatif et maîtrisé que, pour le coup, on rapprochera plus de Blue Öyster Cult copulant avec Pink Floyd. Et si vous vous attendez à être, plus loin, saisi par une belle ballade tire-larmes, vous repasserez parce que même sur The Lights, le titre se rapprochant le plus du format, El Doom & the Born Electric continue de surfer sur une musique évidemment électrique, toujours trippée, évoquant parfois Deep Purple, parfois le Quicksilver Messenger Service, Arthur Brown et son Crazy World et sans doute d'autres selon la culture musicale de chacun sans jamais, petit miracle d'une écriture intemporelle et d'une production puissamment moderne, paraître daté. Parce que si, indéniablement, leur musique est sous influences, icelles sont suffisamment mêlées, digérées, réarrangées pour créer un tout original, identitaire.
D'un autre temps et pourtant absolument actuel, l'éponyme d'El Doom & the Born Electric est une jolie surprise sans vrai faux-pas, sans remplissage qui saura ravir les amateurs de rock lourd et libre. Recommandé.
D'un autre temps et pourtant absolument actuel, l'éponyme d'El Doom & the Born Electric est une jolie surprise sans vrai faux-pas, sans remplissage qui saura ravir les amateurs de rock lourd et libre. Recommandé.
1. Fire Don´t Know 9:35
2. It´s Electric 7:50
3. With Full Force 6:16
4. The Hook 5:57
5. The Lights 5:49
6. Subtle as a Shithouse 7:02
7. Red Flag 11:18
Ole Petter Andreassen - guitars, vocals, percussion
Brynjar Takle Ohr - guitars
Hedvig Mollestad Thomassen - guitars, Hammond
Haavard Takle Ohr - drums
&
Nicolai Eilertsen - bass
Ståle Storløkken - Hammond
Mikael Lindquist - Hammond
Jon Eberson - Guitars
The Samurai of Prog "Undercover" (2011)
ou "Prog d'Aujourdhui (Le "Pire")"
Quand un bassiste italien épris de rock progressif relocalisé en Finlande s'entoure de musiciens du cru, ainsi que de nombreux invités, partageant son obsession pour s'amuser à reprendre quelques grands classiques du répertoire, ça donne The Samurai of Prog et leur premier opus, le bien nommé Undercover.
Sur le papier, on se dit, pourquoi pas d'autant qu'il y a de jolis noms parmi les guests réunies par le trio récurrent. Et l'intro pianistique dérivée du Lamia de Genesis irait presque jusqu'à renforcer l'impression qu'on tient peut-être là un album de reprises enfin satisfaisant de créativité ce qui, dans le rock progressif, est aussi dur à dénicher qu'une fontaine Wallace au milieu du désert du Sahara.. L'illusion dure 2 minutes et 8 secondes, elle s'évanouit dès la reprise proprement dite (The Lamia, vous suivez ?) correcte copie carbone d'une splendeur une fois encore inégalée. Bon, il y quelques détails instrumentaux qui divergent (et dix verges c'est beaucoup comme dirait Desproges) mais point assez pour donner quelque légitimité que ce soit à la version du trio au-delà d'un amusant jeu des 7 erreurs. Pour Starship Troopers de Yes, c'est un peu mieux avec une conclusion revue pour l'occasion et plutôt bien troussée sur une reprise sinon d'autant plus confondante de ressemblance que le trio y invite un presque clone et quasi-homonyme de Jon Anderson, Jon Davison, pas mal donc, amusant sans doute, mais guère plus. La suite est à l'avenant, avec certaines surprises plus goûteuses que d'autres (Jerusalem d'ELP plus qu'Assassing de Marillion particulièrement maltraité et d'ailleurs étrangement inclus au milieu de la cohorte seventies). Alors oui, il y a une vraie belle maîtrise instrumentale de tous les participants, et l'écoute n'est jamais vraiment désagréable mais bon, voilà, quel intérêt quand les originaux sont facilement disponibles ? Pas la seconde partie de l'album, après le silencieux interlude "Zap" proposant les reprises des compositions (les meilleures, suppose-t-on) de formations des années soixante-dix desquelles le bassiste et leader, Marco Bernard, faisait partie quant il vivait encore en Italie. Y est proposé un rock progressif assez typique de son époque et de son origine mais loin d'égaler les gloires d'alors, de New Trolls à PFM, accessoire donc.
Undercover est-il mauvais ? Même pas ! Anecdotique tout au plus, un machin qu'on ramassera volontiers dans un bac solde par pure curiosité et qu'on rangera sur l'étagère où il prendra longtemps la poussière...
Sur le papier, on se dit, pourquoi pas d'autant qu'il y a de jolis noms parmi les guests réunies par le trio récurrent. Et l'intro pianistique dérivée du Lamia de Genesis irait presque jusqu'à renforcer l'impression qu'on tient peut-être là un album de reprises enfin satisfaisant de créativité ce qui, dans le rock progressif, est aussi dur à dénicher qu'une fontaine Wallace au milieu du désert du Sahara.. L'illusion dure 2 minutes et 8 secondes, elle s'évanouit dès la reprise proprement dite (The Lamia, vous suivez ?) correcte copie carbone d'une splendeur une fois encore inégalée. Bon, il y quelques détails instrumentaux qui divergent (et dix verges c'est beaucoup comme dirait Desproges) mais point assez pour donner quelque légitimité que ce soit à la version du trio au-delà d'un amusant jeu des 7 erreurs. Pour Starship Troopers de Yes, c'est un peu mieux avec une conclusion revue pour l'occasion et plutôt bien troussée sur une reprise sinon d'autant plus confondante de ressemblance que le trio y invite un presque clone et quasi-homonyme de Jon Anderson, Jon Davison, pas mal donc, amusant sans doute, mais guère plus. La suite est à l'avenant, avec certaines surprises plus goûteuses que d'autres (Jerusalem d'ELP plus qu'Assassing de Marillion particulièrement maltraité et d'ailleurs étrangement inclus au milieu de la cohorte seventies). Alors oui, il y a une vraie belle maîtrise instrumentale de tous les participants, et l'écoute n'est jamais vraiment désagréable mais bon, voilà, quel intérêt quand les originaux sont facilement disponibles ? Pas la seconde partie de l'album, après le silencieux interlude "Zap" proposant les reprises des compositions (les meilleures, suppose-t-on) de formations des années soixante-dix desquelles le bassiste et leader, Marco Bernard, faisait partie quant il vivait encore en Italie. Y est proposé un rock progressif assez typique de son époque et de son origine mais loin d'égaler les gloires d'alors, de New Trolls à PFM, accessoire donc.
Undercover est-il mauvais ? Même pas ! Anecdotique tout au plus, un machin qu'on ramassera volontiers dans un bac solde par pure curiosité et qu'on rangera sur l'étagère où il prendra longtemps la poussière...
1. Before the Lamia 2:08
2. The Lamia 7:22
3. Starship Trooper 10:27
4. World of Adventures 9:47
5. Assassing 7:06
6. Gravitá 9.81 2:25
7. Jerusalem 2:44
8. Dogs 11:49
9. The Promise 8:09
10. ...Zap 0:10
11. Resistor: Stranger 3:52
12. Costa & Mariotti: Blood Sacrifice 4:52
13. Roz Vitalis: Asylum 4:06
14. Contrarian: Prisoner of the World 2:55
Marco Bernard - bass
Steve Unruh - vocals, guitars, flute, violin
Kimmo Pörsti - drums, percussion
&
Anita Aronen - harp
Thomas Berglund - guitars
Guy Le Blanc - keyboards
Akos Bogati-Bokor - guitars, vocals
Srdjan Brankovich - guitars
Alfio Costa - Mellotron
Jon Davison - vocals
Jaan Jaanson - guitars
David Myers - piano
Esa Lehtinen - flute
Zoltan Kolumban - bass
Michael Manring - bass
Richard Marichal - keyboards
Jonas Reingold - bass
Risto Salmi - saxophones
Eduardo Garcia Saluena - keyboards
Elina Sipilä - cello
Virginia Splendore - stick
Roine Stolt - guitars
Jan-Olof Strandberg - bass
Stefano Vicarelli - keyboards
Resistor
Costa & Mariotti
Roz Vitalis
Contrarian
Salut
RépondreSupprimerJ vais écouter le "meilleur" que je ne connais pas
Le "pire" je le connais par contre ;) mais je trouve qu'il y a pire encore ......
Par contre je peux te conseiller le dernier Unitopia "Covered Mirror Vol. 1 - Smooth as Silk" de 2012. Tu trouvera peut être ta fontaine Wallace.
http://www.ulozto.net/xxdiibG/unitopia-2012-covered-mirror-vol-1-smooth-as-silk-320-rar
Fil
J'viens de trouver celui ci sur Plixid :
Supprimerhttp://plixid.com/2014/05/03/asia-featuring-john-payne-recollections-a-tribute-to-british-prog-2014-mp3/
Le peu qu' j' ai écouté ne m' a pas trop emballé & le choix des titres me laisse un peu perplexe mais surtout pourquoi le nom d' Asia ?? (pas un seul membre d' origine !!!)
Fil
En fait, je l'ai acheté en solde le SoP, je ne savais pas où le caser, l'occasion a fait le larron parce que, franchement, si je veux du bon prog, je reste dans les versions originales voire, comme avec Hackett par exemple, dans l'auto-tribute.
SupprimerPas de risques : j'ai pris le meilleur. Belles grosses guitares baveuses, rythmique d'enfer, mais la voix du chanteur fait une peu tâche. Trop propre, trop lisse pour faire monter la sauce !!!!!
RépondreSupprimerDommage
La voix passe de mieux en mieux au fur et à mesure des écoutes.
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