vendredi 30 mai 2014

Un lion dépressif ?

Encore un hors série dont j'ai eu envie de vous parler après l'avoir réécouté (une demi douzaine de fois, mais ça faisait longtemps...) ce qui me permet aussi de tenter de raccourcir mon format critique habituel, on y est pas encore mais presque... Bref, à bientôt, peut-être, pour un prochain coup de cœur "printestival" !

Pedro the Lion "Control" (2002)
ou "Indie triste"


Et si, en guise d'introduction, je vous disais que ce Control par Pedro the Lion est un concept album ? Vous fuyez vous imaginant avec horreur une énième resucée de GeneYes ou de Crimson, Lake & Palmer... Et vous vous plantez totalement !
 
Pour simplifier, on dira que David Bazan, maître à penser incontestable, joue de l'indie triste quelque part entre shoegaze et  slocore avec quelque tentations grungy pour épicer tout ça mais jamais d'excès de vitesse, oh, jamais ! Control est tout de même l'album le plus frontalement  électrique jamais produit par la formation, un album encore et toujours marqué par le songwriting, paroles et musique, de Bazan, son goût de ne pas se contenter d'une bête structure pop. Il reste tout de même quelques hooks mélodiques mais l'ambiance, la progression globale de l'œuvre importe audiblement plus à son concepteur qu'une approche plus directe et accrocheuse. Ce qui colle parfaitement à une lugubre histoire d'amour qui finit mal sur fond d'Amérique désenchantée. Pas la joie mais de bonnes compositions articulant un concept définitivement plus humain, et donc plus intelligent, que la moyenne habituelle de l'exercice. On craquera ainsi facilement sur les "facilités" de l'album (Rapture, Penetration, Indian Summer, Second Best) qui serviront d'idéales portes d'entrée à l'entièreté de l'œuvre. Une œuvre qu'on espère cathartique pour Bazan qui conclut tout de même par un:
"You're gonna die
 We're all gonna die
 Could be twenty years
 Could be tonight
 Lately I have been wondering why
 We go to so much trouble
 To postpone the unavoidable
 And prolong the pain of being alive
 
Wouldn't it be so wonderful if everything were meaningless
 But everything is so meaningful
 And most everything turns to shit
 Rejoice"
qui ne laisse pas exactement augurer du meilleur quand à l'avancée de sa dépression. Courage, David, on est avec toi !
 
Bref, cet album est une merveille, pas un truc qui saute à l'oreille, plus une beauté (triste, donc) qu'on découvre au fur et à mesure d'écoutes de plus en plus attentives et admiratives. Que les amateurs de rock fin (mais costaud quand il faut !) se le tiennent pour dit !


1.Options 3:56
2.Rapture 3:26
3.Penetration 3:55
4.Indian Summer 3:21
5.Progress 4:09
6.Magazine 4:01
7.Rehearsal 3:48
8.Second Best 6:00
9.Priests And Paramedics 4:35
10.Rejoice 3:11


David Bazan – vocals, drums, guitars, bass guitar, keyboards
Casey Foubert – bass guitar, keyboards, guitars, percussion

4 commentaires:

  1. Hello.
    Quelques similitudes dans le parcours et la musique avec l'immmmmense Damien Jurado avec qui, comme par hasard, il a joué dans sa jeunesse.
    Cool ce Bazan.
    Mais alors Jurado ...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ha, Jurado, ça vire presque à l'obsession, non ?
      Content que ça t'ait plu.

      Supprimer
    2. Pas presque, c'est une obsession ...

      Supprimer
    3. Ouvriras-tu un jour ton "Juradophile" ? ^_^

      Supprimer