mardi 13 mai 2014

Ici, avant...

Ici, avant, il y avait :

 
L'album est toujours aussi recommandé mais plus disponible sur ce blog ayant été dénoncé par un quelque zélé délateur, tant pis.
Je vous en livre tout de même le billet :
 
"Ayant retenu la leçon des quelques suffisances instrumentales qui éloignèrent leur second opus, Countdown to Ecstasy, des masses vinylophages,  c'est avec un tout autre état d'esprit que reviennent les classieux californiens de Steely Dan sur un Pretzel Logic plus slick et jazzy que jamais. Leur premier chef d'œuvre ? Ca se discute... Mais c'est sûrement ça.
 
Indéniablement, c'est un opus important dans la carrière de la formation menée par Walter Becker et Donal Fagen, un album de faux-semblants aussi parce tout ceci est infiniment plus complexe qu'il n'y parait.
Si les compositions sont en effet plus resserrées, plus concises, et mélodiquement, mama mia !, des bombes, petites miniatures précieuses et esthétiques spécialement conçues, semble t'il, pour un bonheur auditif maximal, elles expriment aussi la science du montage sonore, de l'arrangement juste et recherché qui ne tend qu'à un but, magnifier la composition. Evidemment, vous me direz et vous aurez raison, que tout ceci n'est pas nouveau que, de tout temps, la pop jazzée californienne de Steely Dan est connue pour ses imparables  mélodies enrobées dans la production la plus chaudement confortable qui soit, et c'est exactement de ça dont il s'agit sauf que ça n'empêche nullement d'apprécier la préciosité de la mise en forme et l'exceptionnel travail de précision d'instrumentistes capables de beaucoup plus, de beaucoup plus compliqué, mais présentement trop occupé à concurrencer les Beatles et les Beach Boys dans la catégorie de la galette pop parfaite tout en, petit miracle dont peu purent se targuer, ne sonnant absolument pas comme leurs vénérables devanciers. C'est juste qu'il y a ici la même aisance mélodique, la même évidence de mélopées qu'on sait éternelles dès leur premier passage.
Alors oui, et sans entrer dans le détail de la tracklist qui est parfaite, c'est dit !, ça groove, ça cuivre, ca jazze, ça fait des chœurs angéliques, du miel pour les cages... à miel, justement ! La production, signée Gary Katz, metteur en son habituel de la formation est évidemment formidable de précision, de largeur de spectre, de profondeur, de chaleur aussi, un peu comme si vous vous prélassiez sur la plage de Malibu, un daiquiri à la main, une belle blonde (ou pour ces dames, un bel éphèbe) alanguie sur le transat adjacent et qu'il fait beau, et que tout va bien, et que la vie est belle... Californien, quoi ! Bien sûr, à plonger dans les lyrics malicieux des leaders, les anglophones y trouveront un tout autre éclairage mais, musicalement, c'est du pur bonheur ensoleillé.
 
Pretzel Logic ? Sa pochette étrange est à l'opposé de son contenu. Pretzel Logic ? De la feelgood music à son pinacle. Merci Walter, merci Donald, merci Steely Dan."

Et la version streaming (aussi illégale, ceci dit en passant) :
 

1 commentaire:

  1. Je suis un inconditionnel absolu de Steely Dan, Fagen et Becker.
    J'ai commencé avec cet album dès sa sortie et depuis j'ai été piqué à ce virus.
    Il y a peut être là un socle de mes passions futures avec le jazz - probable que cette reprise d'un classique de Duke glissée ici m'ait été inscrite en l'esprit et gravée à jamais - le genre de choses qui se fait ado quand tu écoutes en boucle un album...
    Avec celui ci ça a été le cas...
    Puis tant d'autres comme le formidable Royal Scam et l'apothéose en Gaucho - sans négliger l'ambitieux Aja...
    Bref, j'ai bien entendu leurs songbooks en partitions et je ne néglige jamais quand le feeling s'y prête de leur rendre un petit clin d’œil, car leurs titres sont un régal pianistique (Fagen) - de vrais standards de pop jazz.
    Joli rappel.
    Merci - tu te doutes bien que je les ai tous et en vinyle, de surcroît, Logic...

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