lundi 19 janvier 2015

Recyclages hétéroclites #1

Comme Mange Mes Disques est désormais une vieille maison, elle-même héritière de moult aventures bloggistiques, il faut s'attendre, de temps en temps à un petit "vide grenier"... Les recyclages hétéroclites que ça s'appelle, en voici le premier volet. Enjoie !

CHaMBeR MuSiC
JS Bach "Sonatas for Viola da Gamba & Harpsichord" (2009)
ou "Une merveille de virtuosité et d'intimité"

Je n'ai pas forcément la « grammaire » pour décrire en terme savants et informés la musique de Bach ici interprétée par les deux maîtres que sont Jordi Savall et Ton Koopman. Je pourrais, à renfort de « wikiculture » prétendre savoir, bah, c'est vain et les émotions procurées par ces sons, de toute façon, suffisent amplement. Pour l'expertise technique, vous repasserez.
Et donc, épurées et belles, ces 3 sonates pour formation de poche, si elles ne seront pas forcément une révélation pour ceux que le classique baroque interpelle et qui connaissent leur Bach comme le dos de leur main, proposent une musique d'un autre temps où tout est dans l'harmonie, l'art du contrepoint et, évidemment !, la grâce de mélodies savamment composées mais finalement très accessibles même à un public relativement peur roué à la chose. Entendre ainsi la viole de gambe et clavecin, instruments anciens et inhabituels pour les occidentaux gavés d'électricité que nous sommes, a quelque chose de profondément apaisant même dans les tempi rapides d'icelle.
Forcément, l'interprétation de Jordi Savall et Ton Koopman est parfaite. La prise de son, intime comme il se doit, ne l'est pas moins. Et à ceux qui pourraient avoir peur d'aborder cette musique à priori savante, je le répète, c'est de simple beauté dont il s'agit et cette langue là n'a pas de frontière, géographique ou temporelle.

Sonate n1 sol maj bwv1027
1. I-Adagio I 3:59
2. II-Allegro 3:46
3. III-Andante 2:25
4. IV-Allegro 3:16
Sonate n2 re maj bwv1028
5. I-Adagio 1:52
6. II-Allegro 4:02
7. III-Andante 4:50
8. IV-Allegro 4:13
Sonate n3 sol min bwv1029 
9. I-Vivace 5:30
10. II-Adagio 5:59
11. III-Allegro 3:56

Ton Koopman - Harpsichord
Jordi Savall - Viole de Gambe

Jordi Savall

BLueS & RaGa
The Paul Butterfield Blues Band "East-West" (1966)
ou "Le blues vire à l'est"

Il y a beaucoup à dire sur le Paul Butterfield Blues Band.
Sa formation multiraciale dans une Amérique sortant difficilement des démons d'une politique ségrégationniste déjà, pas forcément facile à assumer au cœur des sixties.
Son incroyable fidélité à un idiome blues et jazz ancien juste électrifié pour contenter la jeune génération et contrer les hordes de chevelus britanniques venus squatter aussi, la formation sait faire, indéniablement.
Mais, sur ce second album, il y a surtout East-West, exploration fusionnelle des ragas indiens sur les base blues et rock du combo, une révolution en soi avec son "cut & paste" alors inédit, un sommet de psychédélisme que les Byrds ou le Quicksilver Messenger Service ne tarderont pas à recycler à leurs sauces (Eight Miles High en version live pour les premiers, Calvary pour les seconds) faisant injustement ombre à la création de Mr. Butterfield et des ses acolytes.
East-West c'est aussi, et surtout !, un excellent album de blues rock soul et cru mais pas sans finesse où un harmoniciste/chanteur d'exception, le leader d'ailleurs un temps réquisitionné par nul autre que le légendaire Muddy Waters, déroule ses exceptionnelles capacités techniques et émotionnelles bien entouré par des musiciens au diapason de sa performance dont un jeune et bouillant Mike Bloomfield (écoutez donc l'exceptionnelle reprise de Nat Adderley, frère de Cannonball, Work Song !). East-West c'est, enfin, une addition nécessaire à toute discothèque rock qui se respecte, un vrai morceau d'histoire avec de la très bonne musique dedans.
Obligatoire !

1. Walkin' Blues 3:15
2. Get Out of My Life Woman 3:13
3. I Got A Mind to Give Up Living 4:57
4. All These Blues 2:18
5. Work Song 7:53
6. Mary, Mary 2:48
7. Two Trains Running 3:50
8. Never Say No 2:57
9. East-West 13:10

Paul Butterfield — vocals, harmonica
Mike Bloomfield — electric guitar
Elvin Bishop — electric guitar, lead vocal on "Never Say No"
Mark Naftalin — piano, organ
Jerome Arnold — bass
Billy Davenport — drums

Paul Butterfield

FuSioN SPiRiTueLLe
Carlos Santana, Mahavishnu John McLaughlin "Love Devotion Surrender" (1972)
ou "Hare Santa Rama Rama Hare Santa Na Hare Hare (et John aussi !)"

Conspué à sa sortie par les fans de Santana n'acceptant pas le virage jazz fusion de leur poulain, album ayant depuis acquis une réputation culte bien méritée, Love Devotion Surrender est une œuvre qui touche souvent au divin.
En l'occurrence, la rencontre d'une sélection de musiciens du Santana band et du Mahavishnu Orchestra de John McLaughlin (l'autre tête d'affiche de l'album) sur une somme d'influences héritées de John Coltrane et Miles Davis (dont John a été le sideman) réactualisées à la sauce fusion mystique  fonctionne magnifiquement bien. Les latineries du Santana star mondiale chicano n’apparaissent que fort ponctuellement donc, évidemment, et on comprend le désespoir d’accros soudain privés de leur dose mais, en l’espèce, bouder son plaisir devant pareille merveille tient purement et simplement du sacrilège.
Bien sûr les deux guitaristes sont des maîtres, personne ne le niera, il n’était pourtant pas gagné d’avance que leur cohabitation se mue en l’accord parfait dont nous avons l’avantage d’être les témoins, de fait, au service de la musique plus que de leur égo, les deux rivalisent de virtuosité et de feeling sans jamais donner l’impression de vouloir manger dans l’assiette du voisin. Le répertoire – 2 Coltrane, un traditionnel et 2 originaux, le tout glorieusement bonussé de deux alternate takes dans la présente édition - est, il bien l’avouer, d’une rare grâce. Et si la formation modernise des standards tels qu’A Love Supreme ou Naima, c’est toujours avec doigté, sentiment, talent et – surtout ! -, en disciples dévoués, en respectant scrupuleusement l’esprit de cette musique prospective aspirant aux plus inaccessibles hauteurs (A Love Supreme) ou pleine de tendresse et de nostalgie (Naima, où les deux leaders dialoguent en acoustique). Et ce n’est pas tout à fait un hasard si les deux originaux de l’album, The Life Divine et Meditation (signés McLaughlin) évoqueront à parts égales le Mahavishnu Orchestra de John et les fusionnantes années de Miles en ne perdant toutefois jamais de vue les guides spirituel (Sri Chinmoy) et artistique de l’album (John Coltrane). Finalement, seul le traditionnel (Let Us Go Into the House of the Lord, déjà repris par Pharoah Sanders) rappellera un tant soit peu l’œuvre du moustachu Carlos tout en restant admirablement cohérent dans un ensemble jazz prog ici élevé par la double caution d’un duo de choc en osmose intégrale.
Que dire de plus ? Ah, oui, que Love Devotion Surrender est un album essentiel.

1. A Love Supreme 7:51
2. Naima 3:12
3. The Life Divine 9:28
4. Let Us Go into The House of the Lord 15:45 
5. Meditation 2:51
Bonus
6. A Love Supreme (alternate take) 7:27
7. Naima (alternate take) 2:52

Carlos Santana - guitare, chant
John McLaughlin - guitare, piano
Billy Cobham, Don Alias, Michael Shrieve - batterie
Phil Browne - percussions
Jan Hammer - batterie, claviers
James Mingo Lewis - piano
Armando Peraza - congas, percussions, chant
Doug Rauch - basse, guitare
Khalid Yasin, Larry Young - orgue

Carlos & John

Du BoN SoN
Stephen Stills "Manassas" (1972)
ou "Stills on top!"

Ho le bel album que voici !
Nous sommes en 1972, Stephen Stills, en rupture de CSNY, décide de former un groupe, Manassas, où il pourra glisser ses nombreuses et variées envies musicales. Pour se faire, il s’entoure de quelques pointures (l’ex-Byrds et Flying Burrito Brothers Chris Hillman, Al Perkins également des FBB, Paul Harris qui a joué avec CSNY, Nick Drake, etc.) et s’enferme en studio avec pour seule ambition de se faire plaisir, sans restriction.
Musicalement, avec des influences blues, country, rock, latines (et j’en passe !) c’eût pu être un beau bordel, c’est, en fait, à un album varié et divertissant auquel nous avons affaire. Divertissant parce que les morceaux s’y enchainent sans temps mort, sans transition stylistique aussi mais, surprenamment, sans qu’une impression de décousu ne s’y glisse.
Concrètement, l’album se divise en 4 parties : The Raven (1 à 5), The Wilderness (6 à 11), Consider (12 à 17) et Rock & Roll Is Here to Stay (18 à 21) chacune explorant une facette de l’inspiration textuelle et musicale de son leader. The Raven nous propose les titres les plus latino-rock (en grande partie enregistrés live en studio) quand The Wilderness explore la facette Country Rock (domaine où l’expertise de Stills n’est plus à prouver), Consider un Folk Rock qui n’est pas sans rappeler Crosby Stills Nash (& Young quand il ne fait pas sa tête de cochon) et enfin Rock & Roll is Here to Stay qui, comme son titre l’indique, est dévolu au Rock’n’Blues et dédié à quelques talents partis trop tôt (Jimi Hendrix, Al Wilson, Duane Allman) et contenant l’épique The Treasure et ses 8 minutes de jammesque plaisir.
Le résultat plaira aux amateurs de musique roots américaine puisque tel est le terreau où Manassas puise sa force vitale. Et quelle force ! 21 titres, pas un ratage, pas une erreur ! 72 minutes qui, avec un peu plus de chance et de justice, étaient destinées à passer à la postérité mais échoueront tristement... Commercialement, parce que, comme vous l’avez compris, musicalement c’est un festin de tous les instants tant et si bien que Bill Wyman, bassiste des Rolling Stones et guest sur Gangster of Love (qu’il a également co-signée avec Stills) déclara qu’il aurait quitté son groupe pour le plaisir de jouer avec Manassas, rien que ça !
Petit chef d’œuvre d’album n’ayant pas reçu les suffrages qu’il méritait, Manassas, présentement magnifiquement remasterisé, est chaudement recommandé à tous ceux qui n’auraient encore eu la chance d’y poser l’oreille quelque soit la chapelle pour laquelle ils pensent « prier »… C’est dire la qualité de l’objet.

The Raven
1. Song Of Love 3:26
2. Rock And Roll Crazies/Cuban Bluegrass 3:31
 3. Jet Set (Sigh) 4:22
4. Anyway 3:19
5. Both Of Us (Bound To Lose) 3:02
The Wilderness
6. Fallen Eagle 2:05
 7. Jesus Gave Love Away For Free 3:01
8. Colorado 2:52
9. So Begins The Task 3:59
10. Hide It So Deep 2:46
11. Don't Look At My Shadow 2:29
Consider
12. It Doesn't Matter 2:30
13. Johnny's Garden 2:45
 14. Bound To Fall 1:53
15. How Far 2:51
16. Move Around 4:15
17. The Love Gangster 2:51
Rock & Roll is Here to Stay
 18. What To Do 4:44
19. Right Now 2:58
20. The Treasure (Take One) 8:04
21. Blues Man 4:04

Stephen Stills: chant, guitare, piano, orgue, clavinette
Chris Hillman: chant, guitare, mandoline
Al Perkins: pedal steel guitare, guitare, chant
Calvin "Fuzzy" Samuel: basse
Paul Harris: orgue, piano, clavinette
Dallas Taylor: batterie
Joe Lala: percussions, chant
&
Sydney George: harmonica
Jerry Aiello: piano, orgue, clavinette
Roger Bush: basse acoustique
Byron Berline: violon
Bill Wyman: basse ("The Love Gangster")
Jerry Garcia: pedal steel guitare ("Jesus Gave Love Away For Free")

MANASSAS

FuNKy Jam
Kool & the Gang "Wild and Peaceful" (1973)
 ou "Shake ya booty!"

Loin des succès radiophoniques millimétrés qui feront leur gloire planétaire et leur considérable fortune, c'est ici que tout commence pourtant vraiment pour Kool & the Gang.
Pourtant le groupe n'en est pas à ses premières armes ayant sorti, depuis 1969, une collection d'album jazz/soul vaguement funky et instrumentaux. Ici, pour la première fois, Kool & the Gang est un vrai groupe de Funk. L'ajout du chant mais aussi un plus total abandon à un son qui fait alors florès dans une bouillonnante scène black américaine dopée par la récente affirmation de sa noire fierté. Et la concurrence est rude ! De James Brown à Parliament/Funkadelic en passant par Earth Wind & Fire, les Ohio Players, Sly Stone et une multitude d'autres tout aussi recommandables, la qualité s'ajoute alors à la quantité pour le plus grand plaisir d'auditeurs comblés. Dans ce foisonnant panorama, les, donc, néo-funksters de Kool & the Gang n'ont aucunement à rougir. Ici, les cuivres rutilent, les voix soulent, la basse sautille, la batterie groove... C'est de Funk de compétition dont il s'agit ! Crue, urbaine, suante, profondément séxuée aussi, cette musique, souvent orgasmique, est faite pour secouer le bas des reins sur ses cadences diaboliques, pour se pâmer sur la soie de sa profonde sensualité... Un appel du corps au corps, un appel au corps à corps !
Evidemment, plus tard, la formation rencontrera encore plus de succès, en refourguant sa « street cred' » au profit d'une image policée et d'un son à l'avenant. Ce n'est pas de ce Kool & the Gang FMiné dont il s'agit mais bien d'une vraie formation de bon gros funk, ici très inspirée du Soul Makossa de Manu Dibango (cela se devait d'être précisé), comme il se faisait si bien dans les 70s. Une très recommandable si hélas trop courte (38 minutes) rasade de bon son et, crénonvindiou !, qu'est-ce que ça joue !

1. Funky Stuff 3:03
2. More Funky Stuff 2:53
3. Jungle Boogie 3:06
4. Heaven At Once 5:05
5. Hollywood Swinging 4:39
6. This Is You, This Is Me 5:26
7. Life Is What You Make It 3:56
8. Wild And Peaceful 9:30

Robert "Kool" Bell - basse, chant
"Funky" George Brown - batterie, percussions, chant
Ricky West - piano, chant
Clay Smith - guitare
Dennis "Dee Tee" Thomas - saxophone alto, flute, congas, chant
Ronald Bell - saxophone ténor et soprano, chant
Robert "Spike" Mickens - trompette, chant

KOOL & THE GANG

aFRoaMeRiCa
Antibalas "Who Is This America?" (2004)
ou "C'est pas que l'Amérique..."

Le grand Fela aurait été fier, et sans doute un peu surpris, de voir sa fusion africano-jazzo-funkienne (le bien nommé afrobeat) se répandre ainsi sur 5 continents tant elle paraissait n'appartenir qu'aux bidonvilles de Lagos...
Les cocos du jour, en l'occurrence, sont américains d'adoption mais multi-nationaux d'origine. Antibalas, puisque c'est d'eux dont il s'agit, se sont fait une (bonne) habitude de s'inspirer des plus funko-jazzeux moments de l'aeuvre du sieur Kuti. "Who Is This America?" - leur troisième album - est gorgé de cuivres, de tressautantes rythmiques, de tribalismes vocaux et de la nécéssaire dose d'humour.
Le résultat est un son massif, vibrant et diablement addictif. C'est également, à mon humble avis, la galette dans laquelle ils excellent... 75 minutes (!) durant. Impressionnant.

1. Who Is This America Dem Speak Of Today? 11:59
2. Pay Back Africa 8:23
3. Indictment 5:38
4. Big Man 7:55
5. Obanla'e 1:39
6. Elephant 14:03
7. Sister 19:14

Ernesto Abreu: congas, chant
Duke Amayo: percussions, chant
Mayra Vega, Babatunde Adebimpe, Veronica Cuevas, U Poppa Dobi, Ogugua Iwelu, Olia Toporovsky: choeurs
Victor Axelrod: clavinet, orgue, piano
Stuart Bogie: saxophone ténor
Martin Perna : saxophone bariton
Jordan McLean: trompette
Aaron Johnson : trombone
Tom Brenneck, Luke O'Malley, Gabriel Roth: guitare
Nick Movshon, Del Stribling: basse
Alex Kadvan : violoncelle
Entcho Todorov: violon
Geoff Mann: shekere
Fernando Velez: congas
Dylan Fusillo: percussions
Philip Ballman: batterie

ANTIBALAS

Le DeNieR oCCuLTe
Darkthrone "The Underground Resistance"  (2013)
ou "Aux sources du Mal"

Le duo norvégien Darkthrone est du genre voyageur. Death Metal d'abord, Black Metal ensuite, Punk Crust Heavy Metal pour continuer et maintentant revivaliste d'un underground par beaucoup ignoré, celui d'un Heavy Metal vraiment evil... on peut dire que Nocturno Culto (Ted Skjellum) et Fenriz (Gylve Fenris Nagell) n'ont d'autre ambition que de se faire plaisir en jouant ce que bon leur semble et se foutant comme de leur première guigne de ce que les "fans" attentent d'eux. De vrais punks, en somme.
Sur The Undeground Resistance, 15ème album (!) des norvégiens depuis leurs débuts discographiques en 1991, ils se penchent sur divers styles dans leur entendement 80's. Ainsi, ce qu'il reste de Black Metal est influencé par les premiers maîtres du genre (Venom, Bathory, Celtic Frost), ce qui vient du Doom Metal a de forts relents de Candlemass ou St Vitus, leur Heavy Metal a beaucoup à voir avec les cultes Mercyful Fate, Angel Witch, Satan ou Holocaust, leur Speed/Thrash avec Exciter ou Whiplash et leur punkitude, nul doute !, a de vraies (si rares présentement) accointances avec Discharge ou Exploited (etc.)... Que des noms qui échapperont aux non-spécialistes ce qui n'est que logique parce que, justement, Fenriz et Nocturno Culto sont des spécialistes, de ces monomaniaques collectionneurs de démos, eps, lps plus improbables et obscurs les uns que les autres, des mecs qui diraient probablement que ma liste ne contient que des formations célébrissimes (et qui n'auraient pas tort dans le petit cercle des spécialistes).  Si je m'appesantis tant sur le sujet c'est parce que The Underground Resistance est exactement la résultante de leur passion débordante et d'une musique "fan de" extrêmement référencée.
Name-dropping mis de côté, c'est un foutu bon album de metal à l'ancienne auquel nous avons affaire. Cette espèce de bouillon de cultures d'influences, de références, de connaissances et de savoir-faire atteint le but qu'on imagine que ses deux concepteurs s'était fixé : faire du neuf avec du vieux. Loin de l'impression de plagiat éhonté que laissent moult formations, pour ne pas dire la quasi-entièreté, de la scène rétro-Metal), Darkthrone hommage ici plus qu'il ne recycle. Evidemment, on ne niera pas que, pour fun que soit The Underground Resistance, il n'aura aucunement la portée du Darkthrone Black Metal (1992-2004, Transylvanian Hunger et toussa) qui, en son temps, redéfinit à lui seul le genre, un Darkthrone que les afficionados de trve BM (comme on dit) ne reconnaîtront que très épisodiquement ici, et encore, en tendant bien l'oreille. Qu'importe, la "sauce" prend admirablement et c'est bien là l'essentiel. Et ça fait un bien fou, comme quand comme votre serviteur on s'est régulièrement délecté de délices underground 80s, de sentir revivre une autre conception du Heavy Metal (du sans fioritures et atermoiements, tout en riffs simples et rythmiques bastonnantes) , avant tout mue par une vraie passion, une indéfectible honnêteté et une vraie indépendance d'esprit pour un groupe jamais vraiment là où on l'attendait.
En 2013, Darkthrone (aka Fenriz et Nocturno Culto) se fait plaisir et nous fait plaisir... Que demande le peuple ?

1. Dead Early 4:55
2. Valkyrie 5:19
3. Lesser Men 5:00
4. The Ones You Left Behind 4:20
5. Come Warfare, The Entire Doom 8:47
6. Leave No Cross Unturned 13:49

Nocturno Culto – vocals, electric guitar, bass guitar
Fenriz – drums, vocals, bass guitar on track 4

DARKTHRONE

14 commentaires:

  1. Recyclages hétéroclites #1

    JS Bach "Sonatas for Viola da Gamba & Harpsichord"
    - http://www30.zippyshare.com/v/vaYmgyAz/file.html

    The Paul Butterfield Blues Band "East-West"
    - http://www30.zippyshare.com/v/UqbFpFeR/file.html

    Carlos Santana, Mahavishnu John McLaughlin "Love Devotion Surrender"
    - http://www30.zippyshare.com/v/g70M9kYD/file.html

    Stephen Stills "Manassas"
    - http://www30.zippyshare.com/v/UeOWtnNR/file.html

    Kool & the Gand "Wild and Peaceful"
    - http://www30.zippyshare.com/v/MDoajmwM/file.html

    Antibalas "Who Is This America?"
    - http://www30.zippyshare.com/v/iStFdbcO/file.html

    Darkthrone "The Underground Resistance"
    - http://www30.zippyshare.com/v/XWWzEb88/file.html

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    1. NOUVEAU LIEN !

      JS Bach "Sonatas for Viola da Gamba & Harpsichord"
      - http://www84.zippyshare.com/v/ZokVuwQy/file.html

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  2. Je salue les grands écarts stylistiques dignes des JO du post. Par curiosité je viens d'écouter 12mn de darkthrone sur YT : la musique est puissante et mélodique mais les voix aie aie aie...Nocturno Culto = palme du meilleur pseudo satanique du jour (mazette quel nom). Je viens de charger et d'écouter S Stills dans la foulée...j'ai l'impression qu'ils font du sur place ou chantent des berceuses...Bien à toi. Ph (PS: je viens de découvrir YES auquel j'étais allergique et c'est vachement bien...tu avais expliqué je crois quelques albums...ca se retrouve?)

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    1. Je reviendrai sur Yes à l'occasion, plus ou moins bientôt.
      Merci de ton passage.

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  3. Commencer par Bach pour finir sur le (Dark)throne, y'a qu'ici qu'on voit ça !!!!!
    Bach, c'est quand même un peu violent, non ?!?
    J'adore "Oneness, Silver Dreams - Golden Reality" de Santana et je vais peut-être tenter le duo avec McLaughlin… mais la pochette n'est vraiment pas engageante !
    C'est un peu le bazar chez toi, c'est sans doute pour ça qu'on y revient !!!!!

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  4. Effectivement, c'est toujours la grande classe de voir ça sous un même drapeau! Et moi, je coure en douce sur... Kool and the Gang (un groupe que je détestais dans les 80's) . Et peut-être Bach.
    Pour le Manassas, c'est le genre de disque où il y a entrée, plats, fromage et dessert. Difficile de ne pas trouver des morceaux à son goût, bien entendu si on accepte que ça soit sorti en 1972.

    Merci!
    (pfiou pas eu le temps de me frotter à ta grosse livraison de Zorn et sur la livraison Roots (d'ailleurs, à ce sujet, tu pourrais pas faire un mot d'absence pour mon chef pour que j'ai le temps d'écouter tout ça?))

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    1. Un mot d'absence ? Pourquoi pas mais je doute que ton chef le trouve bien recevable... ^_^
      KatG des 70s, avant le disco donc, c'est juste du bon gros funk. Dans les 80s, je trouve que Earth Wind and Fire s'en sont mieux sortis, sans doute leur funk ultra-cuivré était il plus adaptable aux boombastiques productions 80s.
      Merci de ton passage.

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  5. Salut
    Je tente Manassas ! et rien que pour s'imaginer Benny Hill courir sur Fallen Eagle, ça vaut le coup !
    Merci encore.
    et pour tes chroniques !

    Ps: (vise ton lien de dl : je ne savais pas que Kool est de GanD) ;-)
    Ps2: ma grd mère me disait toujours "passe ton Bach d'abord", elle avait bien raison (mais elle préférait Chopin) !

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    1. De rien !

      Ps: oups
      ps2: chopin et la chopine ? I'm Bach, baby, i'm bach ! ^_^

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  6. Encore une moisson de trouvailles parmi tes semailles de gros sons : merci pour cet excellent boulot, je me régale à chaque exploration de ton blog !

    Manassas (découvert ici il y a quelque temps déjà) est d'une très honnête facture ; je suis ravi de voir partagé mon plaisir à suivre Antibalas, une vraie référence musicale et politique !

    Et puis Bach bien sûr. À propos, le lien Savall-Koopman est mort, pourrais-tu le mettre à jour ?

    Merci pour tout, et bonne continuation !

    G&d&on

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    1. Merci de ton passage et de ton commentaire, voici le nouveau lien :

      JS Bach "Sonatas for Viola da Gamba & Harpsichord"
      - http://www84.zippyshare.com/v/ZokVuwQy/file.html

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    2. Quelle réactivité, en plus...
      Chapeau, merci, et à la relisure !
      G&d&on

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