jeudi 30 janvier 2014

Kiss me again?

Kiss "Dynasty" (1979)
ou "Baiser vendu ?"


La fin des haricots ou Kiss à la relance ? Les deux mon général !

A la relance parce que Kiss, qui n'était plus passé par la case studio depuis Love Gun en 1977 et n'avait occupé le terrain que par un presque live (Alive II, 3 faces de live très largement retravaillées en studio, et une studio de piètre intérêt) et quatre albums solo de très inégale qualité (bonne pour Paul et Ace, nettement moins pour Gene et surtout Peter) revient enfin aux affaires. La fin des haricots parce que la formule d'un hard rock franc et direct commence sérieusement à se déliter sur un album ne possédant plus la cohérence stylistique d'hier.
Parce que, s'il y a toujours une bonne part de party rock'n'roll, il y a aussi une nouvelle légèreté avec, en particulier, deux disco rocks qui surprendront beaucoup les fans... Et réaffirmeront le succès commercial de la formation, notamment chez nous où elle brillait par son absence dans les hit-parades. Force est de constater l'efficacité mélodique des deux ditties en question : Sure Know Something et, évidemment, I Was Made for Lovin' You, tube planétaire s'il en fut. Côté rock, une bonne reprise des Rolling Stones (2,000 Man) et quelques tourneries typiques des maquillés (Dirty Livin', Magic Touch, Hard Times, Save Your Love) viennent contenter une fan-base qu'on imagine inquiète des nouveaux développements soniques du quatuor même si on remarque que le tranchant passé s'est largement émoussé. Et l'inspiration quelque peu perdue comme semble le prouver les nombreux compositeurs externes venus renforcer les musiciens de la formation, en particulier Vini Poncia, co-auteur avec Paul Stanley des deux tubes de l'album mais également claviériste et choriste.
On notera aussi qu'il s'agit du premier album où les quatre musiciens originaux n'apparaissent plus tous, les parties de Peter Criss, sauf sur son morceau, Dirty Livin', ayant été gommées car jugé d'un niveau insuffisant par le groupe et leur producteur. Il sera remplacé par Anton Fig déjà présent sur l'album solitaire d'Ace Frehley. A la décharge du pauvre batteur, qui ne rejouera plus avec ses anciens comparses avant la reformation maquillée de 1995, il faut préciser qu'il se relève à peine d'un grave accident de voiture... Et que ses abus de substances en tous genres n'aident pas.

Dynasty (prononcez "die nasty") est tout de même un bon album, le dernier d'une belle série qui ne reprendra qu'avec Lick It Up en 1983 (même si son prédécesseur, Creatures of the Night est plus que correct). A l'époque dénoncé par les fans de rock qui charcle comme une concession à la mode du jour, alors que seuls les deux tubes précités sont symptomatiques du prétendu glissement, il a étonnamment bien vieilli et demeure, pour les amateurs du groupe et de ce genre de rock "bon vivant", une expérience agréable... A défaut de plus.


1. I Was Made for Lovin' You 4:30
2. 2,000 Man 4:54
3. Sure Know Something 4:00
4. Dirty Livin' 4:19
5. Charisma 4:25
6. Magic Touch 4:41
7. Hard Times 3:30
8. X-Ray Eyes 3:46
9. Save Your Love 4:41


Paul Stanley - vocals, rhythm guitar (bass guitar on "I Was Made for Lovin' You" and "Magic Touch", lead guitar on "Sure Know Something")
Gene Simmons - vocals, bass guitar
Ace Frehley - vocals, lead guitar (all guitars on "2,000 Man", bass guitar on "2,000 Man", "Hard Times" and "Save Your Love")
Peter Criss - drums, percussion and lead vocals only on "Dirty Livin'"
&
Anton Fig
- drums on all tracks except "Dirty Livin'"
Vini Poncia - backing vocals, keyboards

2 commentaires:

  1. Belle chronique pour un album polémique. C'est vrai que "I Was Made…" a fait se dresser beaucoup de moumoutes sur le crâne des fans, mais 30 ans plus tard, ce titre demeure un incontournable. Ensuite, il y a quelques perles plus discrètes : "Charisma", simple, efficace. Le splendide "Sure No Something" très dansant, très fluide, animé par une basse groovy. "2,000 Man", sur lequel ils ont réussi à imprimer leur personnalité. "Dirty Livin'" qui fait immanquablement remuer du popotin.
    Après, on trouve quelques titres plus faibles, auxquels il manque le grain de folie qui a fait la réputation du gang.
    Au final, on se retrouve avec un album de KISS qui n'est pas leur meilleur et loin d'être le plus mauvais.

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    1. La polémique, de fait, ne tien que pour 2/3 chansons. Les autres morceaux restent du Kiss classique si un peu mollasson par moment.
      Et non, pas le pire, la période post-Lick It Up se pose un peu là pour ça avec Animalize, Asylum, Crazy Nights, Hot in the Shade, tous des albums que, pour être très gentil, on qualifiera de largment dispensables.

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