dimanche 19 janvier 2014

Mystic Hiatt

John Hiatt "Mystic Pinball" (2012)
ou "Racines"


Contrairement à ce que la pochette pourrait laisser entendre, c'est avec un album plutôt focus que le singer/songwriter vétéran John Hiatt nous revient en 2012. Un album fermement ancré dans les racines de la musique nord-américaine, aussi, et c'est une élégante et bienvenue manière de dignement fêter son déjà 60ème anniversaire.

Ceci dit, qui dit Roots ne dit pas forcément musique pépère, acoustique et idéale pour un coin de feu comme ce fut grosso modo le cas de son précédent album, le très produit (et donc un peu clinique) Dirty Jeans and Mudslide Hymns (sorti il y a tout juste un an). Non, cette fois c'est d'humeur jammy et groovy qu'Hiatt revient avec un répertoire, évidemment, taillé pour la circonstance où blues, country rock, accents jazzy et même funky roulent de bonheur sous nos yeux ébahis. Musicalement, il serait trop simple de rapprocher Hiatt d'un Springsteen, d'un Petty ou d'un Mellencamp (même s'il y a de ça), le malin John est bien trop distancié et rigolard pour incarner le working class hero, le blue collar boy. Si rapprochement il doit y avoir, présentement, on évoquera plus volontiers un Randy Newman survitaminé, un Dr. John devoodooisé voire (en cherchant vraiment bien) Tom Waits quand il se prend pour un rocker (My Business).

Bien produit (Kevin Shirley aux manettes), bien joué aussi (par des musiciens dont le nom vous échappera probablement autant qu'à moi mais qu'on imagine facilement comme une belle brochette de requins roués à tous les exercices) et servi par de bonnes chansons (desquelles les plus rythmées, pas forcément les plus rapides !, voir le délicieux slow shuffling blues Wood Chipper, sont globalement les plus convaincantes), c'est une réussite pour un artiste quasiment inconnu chez nous (malgré quelques très beaux albums tels que Slow Turning, Bring The Family ou Same Old Man) et dont la belle voix burinée par les ans, les vents et divers spiritueux mérite amplement un plus brillant éclairage que celui qu'il a reçu chez nous depuis ses débuts... Il y a presque 40 ans de ça !

L’œuvre révolutionnera-t-elle le catalogue d'Hiatt ? Certainement pas mas, avouons, ça fait un bien fou, en 2012, de voir quelques vieilles barbes, dont Hiatt bien entendu, rappeler aux jeunots qu'ils savent encore faire et n'on pas rendu les armes.

Recommandé.


1. We're Alright Now 4:23
2. Bite Marks 3:37
3. It All Comes Back Someday 3:38
4. Wood Chipper 4:36
5. My Business 3:07
6. I Just Don't Know What To Say 4:38
7. I Know How To Lose You 3:49
8. You're All The Reason I Need 3:47
9. One Of Them Damn Days 2:46
10. No Wicked Grin 3:56
11. Give It Up 4:09
12. Blues Can't Even Find Me 3:35


John Hiatt: guitare, orgue, piano, chant
Doug Lancio: dobro, guitare, mandoline
Russ Pahl: pedal steel guitare
Arlan Schierbaum: orgue, piano
Patrick O'Hearn: basse
Kenneth Blevins: batterie, percussions
Ron Dziubla: saxophone
Doug Henthorn: choeurs
Brandon Young: choeurs

.Recyclé de la Caverne d'Ali Baba.

6 commentaires:

  1. M'en fout de la révolution! De John Hiatt, il faut tout!

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    1. Je serais moins radical que toi sur Hiatt qui a tout de même sorti quelques albums pas formidables.

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  2. Je ne connais pas du tout...à découvrir...

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    1. Découvre donc ! Et reviens livrer ton ressenti ! ^_^

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    2. Je découvre...à 1ère vue, c'est très loin de ce que j'écoute habituellement, néanmoins il est agréable à écouter, j'ai une petite préférence pour les morceaux plus calmes, les autres me font penser à de la musique de bikers (sans rien de péjoratif)...et j'aime de plus en plus ces voix un peu rauques...

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    3. J'aime aussi ces voix de vieux toujours vibrantes de vie si marquées par les ans. J'aime autant les morceaux punchy (qui ne me font pas penser à de la musique de biker) que ceux plus calmes, les uns avec les autres constituent un tout qui me sied.

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