vendredi 31 janvier 2014

Un chef d’œuvre américain

The Band "Music from the Big Pink" (1968)
ou "Naissance d'une Légende"


Avant Music from the Big Pink, The Band était connu, sous le sobriquet de The Hawks, comme le groupe de talentueux accompagnateurs d'un Bob Dylan en état de grâce. Avec cet album, The Band sera révélé comme une immense formation de musique typiquement américaine, c'est aussi simple que ça.

Et donc Music from the Big Pink, est le tour de force inaugural de The Band, un album indispensable à tout amateur de musique américaine de qualité, une galette absolument immortelle et aucunement datée malgré ses 45 ans d'âge.
Mais d'abord, qu'est-ce que ce Big Pink d'où émailla pareille tuerie ? Tout simplement la maison où vivent alors Rick Danko, Richard Manuel et Garth Hudson et où The Band composa et enregistra, en cave, les démos ce qui allait devenir leur première grande œuvre. Une grosse masure peinte en rose (d'où son nom) où seront également concoctées les fameuses Basement Tapes du Band et de leur ancien patron et toujours partenaire, Bob Dylan qui verront finalement publiquement le jour en 1975. Un lieu magique par ses occupants et leur intarissable inspiration du moment.
Et la musique me direz-vous, et vous aurez bien donné étant donné que c'est quand même de musique dont il s'agit ici et quelle musique. Une musique américaine donc, où on retrouve du rock, du blues, de la soul, de la folk et souvent tout ça en même temps dans la fusion unique créée par le quintet (sextet si on compte le producteur, cuivre et pianiste, très impliqué donc, John Simon). Une musique joueuse, jammy aussi où chaque intervenant joue de plusieurs instruments et chante dans avec un plaisir si audible, si communicatif qu'il est absolument impossible de résister. Parce qu'il y a, en plus, un sacré paquet de bonnes chansons et pas seulement les trois composées ou co-composées par Mister Dylan (dont un I Shall Be Released, futur classique du Zim' qui fait bel et bien ici sa première apparition). De fait, Music from the Big Pink est aussi l'avènement d'une sacrée paire de songwriters nommés Robbie Robertson (de To Kingdom Come, de la soul bouseuse d'immense classe, à Caledonia Mission, du folk blues plein de sentiment) et Richard Manuel (de In a Station, du baroque soul'n'roots, à Lonesome Suzie, ballade bluesy tire-larmes de première bourre). Avec le son pur, vrai, organique qui va comme un gant à ce déroulé fantastique, et des performances instrumentales (ha ! l'orgue de Garth Hudson !) ne visant qu'à bonifier le matériau et y parvenant avec majesté.
Un bonheur ne venant jamais seul, le présent remaster rallonge magnifiquement la sauce de chutes de studio qui auraient aisément fait le bonheur de bien des albums officiels, c'est dire le niveau de qualité et d'inspiration des sessions !

Music from the Big Pink ? Essentiel, vous dis-je !


1. Tears of Rage 5:23
2. To Kingdom Come 3:22
3. In a Station 3:34
4. Caledonia Mission 2:59
5. The Weight 4:34
6. We Can Talk 3:06
7. Long Black Veil 3:06
8. Chest Fever 5:18
9. Lonesome Suzie 4:04
10. This Wheel's on Fire 3:14
11. I Shall Be Released 3:19
Bonus
12. Yazoo Street Scandal 4:01
13. Tears of Rage (alternate take) 5:32
14. Katie's Been Gone 2:46
15. If I Lose 2:29
16. Long Distance Operator 3:58
17. Lonesome Suzie (alternate take) 3:00
18. Orange Juice Blues (Blues for Breakfast) 3:40
19. Key to the Highway 2:28
20. Ferdinand the Imposter (demo) 3:59


Rick Danko — bass guitar, fiddle, vocals
Levon Helm — drums, tambourine, vocals
Garth Hudson — electronic organ, piano, clavinet, soprano and tenor saxophone
Richard Manuel — piano, organ, drums, vocals
Robbie Robertson — electric and acoustic guitars, vocals
&
John Simon — producer, baritone horn, tenor saxophone, piano

10 commentaires:

  1. Excellent celui-ci tout comme l'éponyme. Merci pour son rafraîchissement de mémoire.

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    1. J'ai même une préférence pour celui-ci dont les atours plus innocents m'émeuvent plus. Et avec les bonus, quel pied ! ^_^

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  2. Tu l'as dit : c'est aussi simple que ça, mais c'est parfait !
    Intemporel.
    EWG

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  3. J'adore ce disque. Quand à savoir lequel est le meilleur entre celui-ci et "The Band"... Pour moi ça dépend surtout de mon humeur. A+

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    1. Il faudrait voir, aussi, à ne pas oublier Stage Fright,, troisième album du Band et autre belle, très belle même, réussite.

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    2. Je ne le possède pas, et ne l'ai par conséquent encore jamais écouté. Du coup, je prends note !

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  4. Me voilà en enchaîner ce commentaire après le Pete Seger. Sauf que THE BAND j'ai vraiment essayé, évidemment que j'y ai trouvé du plaisir mais pas à la hauteur de leur réputation. Comme si il y avait de la buée sur mes oreilles qui m’empêchent de voir ce que vous entendez. Alors je me rabats sur Creedence pour me consoler.

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    1. Comme à Alexandre G je ne peux que te dire : Rendez-vous lundi ! ^_^

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